Notes de Cours et Exercices - Intervention et Développement Humain I - PDF
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Ce document aborde le développement affectif des enfants de 2 à 3 ans, en se concentrant sur le concept d'attachement. Il explore les différents types d'attachement et la manière d'y répondre. Des exemples de situations, pour une meilleure compréhension, sont fournis dans le texte.
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350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 Intervention et développement humain I Notes de cours et exercices - Cours 4 2-3 ans Partie 1 : le développement affectif 1.1 L’attachement Tel que déjà mentionné dans les notes des cours 3, selon Bowlby (1969) l’attachement renvoie à l’expérience qu’une personne vit lorsqu’elle se trouve en situation de vulnérabilité, de détresse ou de danger (ex. avoir mal, être craintif, avoir peur, se sentir seul, etc.), ainsi qu’à la manière dont elle utilise ses relations avec les membres de son entourage pour retrouver sa stabilité interne (ex. «Quand je crie ou que je pleure, tu viens vers moi et ma douleur disparaît. Je sais que je peux te faire confiance. Quand je suis auprès de toi, je me sens mieux, Je tiens à toi, je suis attaché à toi, je t’aime»). L’attachement est un lien affectif durable qui permet d’obtenir sécurité et réconfort. Le lien d’attachement se développe en différentes phases, dès la naissance et il se solidifie tout au long de l’enfance (*Voir notes de cours 3). L’attachement a plusieurs fonctions (*Voir notes de cours 3). Il y a 4 styles d’attachement: Sécure Insécure-évitant Insécure-ambivalent Insécure-désorganisé *Pour plus de détails, consultez les tableaux des pages 3-4. Quand peut-on observer le patron d’attachement d’un enfant ? On observe le patron d’attachement de l’enfant au moment du départ et du retour d’un parent, ou lors d’une situation nouvelle ou stressante. Exemple: - se dire au revoir à la garderie et se retrouver en fin de journée - ressentir de la peur - vivre de la douleur - anticiper une séparation (ex. devenir anxieux à l’idée d’aller dormir ailleur) - etc. Lors de ces situations, il est normal que l’enfant pleure. Pleurer est un mode de communication adéquat à cet âge pour obtenir du réconfort et de la sécurité. 1 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 L’anxiété de séparation Sentiment de détresse ressentie par l’enfant quand la personne qui s’occupe habituellement de lui le quitte, et manifestation d’émotions positives au retour de cette même personne. Ex. dire au revoir à ses parents à la garderie, dire bonne nuit à ses parents et rester seul dans le silence et la noirceur, ne plus savoir où sont ses parents dans un centre commercial, etc. Plusieurs façons d’interagir avec l’enfant qui fait de l’anxiété de séparation sont indiquées à la page 6. L’autorégulation émotionnelle C’est la capacité à contrôler et à gérer (en intensité et en durée) ses émotions et son comportement en fonction de la situation. Ex. se calmer en 2 minutes ou en 15 minutes à la suite d’une frustration ou d’une anxiété, être capable de freiner ses envies, retenir de parler lorsque ça n’est pas le bon moment, ou camoufler sa déception lorsque l’on perd à un jeu, etc. L’exploration : C’est un comportement nécessaire au développement des apprentissages. Ex. manipuler des jouets, regarder autour de soi, s’éloigner de ses parents, s’intéresser à une activité, interagir avec d’autres personnes que ses parents, etc.). L’expérience de la situation étrangère de Mary Ainsworth (strange situation) C'est une expérience en laboratoire qui vise à évaluer le type d’attachement entre une mère ou un père et son enfant. Cette situation permet d’observer la façon dont l’enfant trouve un sentiment de sécurité auprès de sa figure d’attachement dans différents contextes. L’expérience se déroule en plusieurs étapes… 1ère étape: l’enfant est seul avec sa figure d’attachement, en situation de jeu (exploration) 2e étape : un étranger entre dans la pièce 3e étape: la figure d’attachement (généralement son parent) sort de la pièce et l’enfant se retrouve seul avec l’étranger. 4e étape : l’étranger sort de la pièce et l’enfant se retrouve seule 5e étape : le parent revient dans la pièce 6e étape : le parent sort à nouveau de la pièce et l'enfant reste seul une 2e fois 7e étape : l’étranger revient dans la pièce 8e étape : le parent revient dans la pièce *Pour identifier le style d'attachement d’un enfant, lorsque celui-ci vit une anxiété de séparation, de l’anxiété ou de la douleur, il faut observer comment l’enfant et le parent réagissent lorsqu’ils se quittent et qu’ils se retrouvent. Plus précisément, la capacité d’autorégulation et la tendance à l’exploration de l’enfant. Quels sont les comportements de l’enfant au retour du parent ? ex. joyeux, saute dans les bras, ignore l’arrivée du parent, très en colère contre lui, anxieux et prend un long temps pour se calmer, a des comportements contradictoires, etc. 2 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 1.2 Les comportements des enfants selon les styles d’attachement SÉCURE (66%) Le parent comprend les besoins de son enfant. Le parent Adéquate, prévisible, constante chaleureuse. «Je suis quelqu’un de valable, je mérite qu’on s’occupe bien de moi. Il y a autour de moi des gens qui peuvent m’aider et me rassurer lorsque je suis en L’enfant détresse.» Recherche la proximité physique avec l’adulte Peut être réactif lors de la séparation, mais parvient ensuite à s'autoréguler et à la tolérer. Aime s’approcher des adultes auxquels il est attaché pour retourner explorer son environnement Éprouve de la confiance en soi et envers les autres A une bonne estime de soi Lors d’une Avant la séparation, l’enfant explore la salle et les jouets, en gardant un œil séparation-réunion sur son parent. Lors de la séparation, il cesse d’explorer et manifeste de la avec le parent détresse. Au retour du parent, il recherche sa proximité, établit un contact physique avec lui et se console rapidement. Il se remet ensuite à explorer. Avec une personne Avec un étranger, il recherche la proximité de sa figure d’attachement pour se étrangère sécuriser. En l'absence de celle-ci, l’enfant ne cherche pas à se rapprocher de l’étranger, et il est craintif (pleure, appelle son parent, refuse d’interagir, etc.) Morency-Guay, L. et Poulin-Gagné, N. (2021). Guide des repères humains. Édition Pearson-ERPI. Page 158 INSÉCURE ÉVITANT (20%) Le parent Le parent interprète les besoins de l’enfant comme étant non justifiés ou dérangeants alors il évite de donner du soutien et du réconfort. Il a tendance à minimiser les besoins de l'enfant et à les ignorer. «Si je manifeste que j’ai besoin de quelqu’un ou que je suis en détresse, je risque fort de déranger et d’être rejeté. Il vaut mieux cacher mes sentiments négatifs et ne compter que sur moi.» A peur de déranger l’adulte, il craint que celui-ci s’impatiente ou le rejette. L’enfant Semble autosuffisant, il exprime peu d’anxiété de séparation et il recherche peu/pas la proximité du parent. Fausse indépendance-autonomie; centré sur ses objets et activités. Discret, renfermé, évite de parler de lui, se sent plus ou moins important, isolé, distant, hésite à s’engager avec les autres. Lors d’une L’enfant explore l’environnement sans s’occuper de la présence ou de séparation-réunion l’absence du parent. Lors du retour, il n’entre pas en interaction avec son avec le parent parent, bien qu’il ait été affecté par le départ de celui-ci. Avec une personne Ne recherche pas la proximité de la personne étrangère, mais la présence de étrangère cette personne ne le rend pas particulièrement anxieux. Sa réaction avec l’étranger est similaire à celle qu’il a avec ses parents. Morency-Guay, L. et Poulin-Gagné, N. (2021). Guide des repères humains. Édition Pearson-ERPI. Page 158 3 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 INSÉCURE-AMBIVALENT (12%) Réponse Les réponses du parent sont imprévisibles. Il se montre parfois disponible et de l’adulte sensible aux besoins et d’autres fois, il ne l’est pas. «Je ne suis pas certain que je vais obtenir une réponse à mes besoins. Parfois on y répond et d’autres fois, on n’y répond pas. C’est surtout lorsque je manifeste haut L’enfant et fort mes besoins par des cris, des pleurs et de la colère que quelqu’un s’occupe de moi.» Il a de la difficulté à se servir de sa figure d’attachement comme base de sécurité pour explorer (tendance à rester collé sur son parent). Émotif, très perturbé lorsque séparé de sa figure d’attachement. Souvent contrarié – semble avoir appris à être frustré plutôt qu’à être consolé. Difficultés à réguler ses émotions ‐ dérange, crie, etc. Négocie sans fin, semble constamment insatisfait. A peur du rejet, enclin à la jalousie et aux comportements possessifs. Lors d’une Avec son parent dans un endroit nouveau, l’enfant explore peu, il préfère rester séparation-réu collé sur son parent. En situation de stress, il réagit fortement et se réconforte nion avec le difficilement. Au départ du parent, sa réaction est intense (pleurs bruyants, cris, se parent jette par terre, etc.). Au retour du parent, il se colle sur celui-ci et il prend un long moment avant de se calmer. Il peut manifester des sentiments ambivalents; «J’ai besoin de me coller sur toi pour me calmer, et en même temps je suis en colère que tu sois parti tout à l'heure Par conséquent, je boude, je te tappe, je te donne des coups de pieds. Je n’ai pas envie de retourner explorer ou jouer». Avec une Il réagit de façon similaire avec une personne étrangère. personne étrangère Morency-Guay, L. et Poulin-Gagné, N. (2021). Guide des repères humains. Édition Pearson-ERPI. Page 159 INSÉCURE-DÉSORGANISÉ (% prévalence non répertoriée) Réponse Le parent néglige son enfant et se montre violent. Ses réactions font peur à de l’adulte l’enfant plutôt que de le réconforter. «Les gens que j’aime peuvent me faire du mal. Je dois me méfier. Agit avec ambivalence: parfois avec bienveillance et parfois avec violence. L’enfant Manifeste de la contradiction: approche l’adulte et l’évite. Peur de l’adulte car pour l’enfant, l’adulte le protège (surprotège) et lui fait mal Se sent incompétent, impuissant, abandonné, rejeté, en colère, ambivalent, tendu, inquiet, apeuré. Lors d’une L’enfant manifeste le désir d’être réconforté par sa figure d’attachement tout en séparation-ré éprouvant la crainte ou la peur que cet adulte lui fasse du mal. Il éprouve une union avec le désorganisation interne;« Je suis content de te voir, mais tu me fais peur (figer, parent pleurer) alors je dois me protéger de toi (ex. reculer, se détourner, protéger son visage avec sa main, etc). Je suis tout confus dans mes émotions, je ne sais plus ce que je dois ou peux exprimer. Avec une Il réagit de façon similaire avec une personne étrangère. personne étrangère Morency-Guay, L. et Poulin-Gagné, N. (2021). Guide des repères humains. Édition Pearson-ERPI. Page 159 4 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 Exercices Lisez les situations suivantes et déterminez de quel type d'attachement il s'agit. 1. Chaque fois que sa mère le laisse à la garderie, Antoine se met à pleurer. Il fait de grosses crises et il se jette par terre. Lorsqu’elle revient le chercher, il se colle contre sa mère tout en lui donnant des tapes. ⃝ Attachement sécure ⃝ Attachement insécure de type évitant ⃝ Attachement insécure de type ambivalent ⃝ Attachement insécure désorganisé 2. Lorsque sa mère la laisse pour l’avant-midi, Sarah pleurniche un peu mais se remet vite à jouer avec ses poupées. Sarah se précipite dans les bras de sa mère quand celle-ci revient la voir et semble très heureuse. ⃝ Attachement sécure ⃝ Attachement insécure de type évitant ⃝ Attachement insécure de type ambivalent ⃝ Attachement insécure désorganisé 3. Ayant des courses à faire, la mère de Jérémie l’a laissé pour une heure chez une voisine. Au retour de sa mère, Jérémie sourit un peu, mais il se détourne d'elle et il recule quand elle s’approche et il a l’air d’avoir peur. Il semble à la fois vouloir et ne pas vouloir aller vers elle. ⃝ Attachement sécurisant ⃝ Attachement insécure de type évitant ⃝ Attachement insécure de type ambivalent ⃝ Attachement insécure désorganisé 4. Philippe ne pleure pas quand sa mère le laisse à la clinique et il ne court pas vers elle lorsqu’elle vient le chercher. Sa mère doit l’appeler à plusieurs reprises pour qu’il vienne vers elle. On dirait souvent qu'il ignore sa maman tellement il est absorbé par ses jeux. ⃝ Attachement sécurisant ⃝ Attachement insécure de type évitant ⃝ Attachement insécure de type ambivalent ⃝ Attachement insécure désorganisé 5. Marc, qui a un an, s’amuse dans son parc depuis un assez long moment. Alors que son père passe devant lui, il se met à gazouiller et lui tend les bras pour qu’il le prenne. ⃝ Base de sécurité ⃝ Comportement d’attachement ⃝ Attachement sécure 5 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 6. Nathalie, 18 mois, et sa mère, sont allées faire une prise de sang à l’hôpital. La mère de Nathalie vient de croiser une ancienne collègue. Tandis que les deux adultes sont en pleine conversation, Nathalie se met à marcher dans le couloir de l’hôpital tout en regardant régulièrement si sa mère est toujours là. ⃝ Base de sécurité ⃝ Comportement d’attachement ⃝ Attachement désorganisé et désorienté 1.3 Comment interagir avec l’enfant qui fait de l’anxiété de séparation ? Voici plusieurs recommandations destinées aux parents et aux intervenants. ➔ Pratiquez la séparation avec une personne de confiance pour de courtes périodes ➔ Conservez une routine rassurante (horaire des repas, du coucher, etc.) ➔ Préparez l’enfant face à la séparation qui s’en vient: ◆ lui expliquer d’avance ce qui s’en vient, quand il va partir, où il va, etc. ◆ lui expliquer les étapes de ce qui s’en vient ◆ lui faire voir les lieux d’avance, l’amener d’avance, si possible ◆ l’aider à créer un lien avec une personne de confiance qui se trouve sur les lieux ➔ Donnez un objet de transition avant de partir (ex. toutou préféré, doudou, suce, etc.) ➔ Développez un rituel d’au revoir bref ◆ Donnez un bisous-calin dans la même séquence afin que cela soit prévisible et rassurant. En cas de crise, il n’est pas recommandé de prolonger l'au revoir. Ex. Maman se dirige vers la porte et envoie un bisous dans les airs à son fils en quittant calmement la pièce. ◆ Spécifiez qui va revenir le chercher et quand (offrir un repère temporel; après la sieste, après la collation d’après-midi,quand il fera noir dehors, quand l’aiguille sera sur le 5, etc. ) ➔ Respectez l’heure de retour prévue, soyez fiable et prévisible ➔ Soyez patient, calme et confiant ◆ Faites attention de ne pas surprotéger l’enfant avec vos doutes en lui évitant par exemple de vivre des séparations. Lui éviter de vivre des séparations c’est aussi éviter de vivre l'occasion d’apprendre à autoréguler son anxiété. Ex. «Se séparer l’un de l’autre est dangereux, je ne crois pas que tu en sois capable, etc.» ◆ Faites sentir à l’enfant que vous avez confiance en lui et que ça va bien aller, même si vous n’êtes pas là, comme le fait un agent de bord avec des passagers ou un chirurgien avec un patient. ◆ Validez la détresse de l’enfant et rassurez-le «Je sais que tu n’as pas envie que je parte, mais tu es capable de rester ici sans moi avec ta gardienne qui va s’occuper de toi. Ça va bien aller. ». ◆ Adoptez une posture détendue et chaleureuse ➔ Proposez-lui une récompense à votre retour afin de le motiver à déployer des efforts pour s’autoréguler. 6 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 EX. «Quand je vais revenir, après la collation, on va aller jouer au parc ensemble, je vais te donner un autocollant de Spider Man, etc.» Adaptation de Naître et grandir. Repéré à https://naitreetgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/comportement/anxiete-separation-enfant/ 1.4 Théories du développement socioaffectif (2-3 ans) Selon Freud Phase anale 12-18 mois à 3 ans Intérêt pour la région anale, le rectum et la vessie L’enfant expérimente la rétention et l’expulsion des selles et de l’urine en contrôlant /ou de relâcher ses sphincters. L’apprentissage de la propreté (cesser de porter des couches, aller aux toilettes) lui apprend à avoir un contrôle sur soi (son corps, ses décisions, etc.) et un contrôle sur les autres («C’est moi qui décide si je vais où non à la toilette», etc.). ○ Va-t-il en faire qu’à sa tête et avoir des « accidents » ou de la constipation ? Où va-t-il apprendre à respecter les exigences de son corps et éventuellement des contraintes sociales (satisfaire les besoins et les demandes des adultes dans un cadre donné). L’adulte lui apprend à reconnaître ses signaux, et il doit être indulgent si l’enfant fait des dégâts. Morency-Guay et Poulin-Gagné, 2021, page 148 Selon Erikson Crise Autonomie /versus/ Honte et doute 12-18 mois à 3 ans L’enfant acquiert un sentiment d’Autonomie en ou de Honte et du doute lorsqu’il est forcé de exécutant certaines tâches par lui-même (ex constater qu’il fait face à des limites quand il ne tenir sa cuillère, s’habiller seul, aller aux toilettes, parvient pas à accomplir ce qu’il souhaiterait, etc.) et en explorant son environnement grâce à qu’il a besoin d’aide ou qu’il se met en danger l’amélioration de ses habiletés motrices (ex. (ex. il ne parvient pas à zipper son manteau fouiller dans les armoires, s’éloigner de ses seul, ses parents refusent qu’il traverse la rue parents au parc, etc.) seul, on lui refuse d’utiliser un gros couteau, Il s’affirme et il s’oppose. Le négativisme, la etc.). période du «NON!» est normale à cet âge. Un bon niveau d'autonomie engendre un désir S’il développe principalement de la honte ou du d’être grand, de faire des choses de plus en plus doute, il a tendance à être timide et à se référer complexes par lui-même («Moi capable !»), une souvent aux autres avant d’agir. capacité à s’éloigner de ses parents et le désir de devenir propre comme un grand. Un excès de confiance engendre : Un excès de honte et de doute engendre: ○ Entêtement ○ inhibition ○ Impulsivité ○ Contrôle excessif de soi Morency-Guay et Poulin-Gagné, 2021, page 153 7 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 1.5 Comment savoir si l’enfant est prêt à être propre ? Pour apprendre à être propre, un tout-petit doit être prêt physiquement et psychologiquement. Cela se produit en général entre 2 et 4 ans. Il va lui-même vers son petit pot et s’assoit dessus tout seul. Il se déshabille en partie sans votre aide. Il reste au sec pendant plusieurs heures (couche propre). Il vous dit quand sa couche est sale (ex. : il dit « pipi » ou « caca »). Il comprend les consignes simples, comme : « Va porter ceci à maman. » Il commence à exprimer ses besoins clairement et dit, par exemple : « Veux de l’eau. » Il se montre curieux à ce sujet, par exemple : il veut vous voir aller aux toilettes, il place son toutou sur le petit pot, il aime les histoires qui parlent de propreté, etc. 1.6 Conseil pour favoriser l’apprentissage de la propreté ➔ Choisissez le bon moment pour l’enfant ➔ Familiarisez-le avec le pot ➔ Amenez l’enfant à s’asseoir sur le petit pot à des heures régulières ➔ Passez à la culotte de tissu ➔ Supprimez la couche pendant les siestes, puis durant la nuit ➔ Commencer à faire de petites sorties à l’extérieur de la maison; si vous ne sortez que pour un court moment et que vous pouvez facilement avoir accès à des toilettes, osez sans couche! 1.7 Comment interagir avec l’enfant d’âge préscolaire qui fait du négativisme ? (Erikson Crise Autonomie honte-doute ou Terrible two) ? ➔ Contourner les «Non» et offrez-lui des choix lorsque c’est possible et convenable afin qu’il ait un sentiment de contrôle. Ex. Au lieu de lui demander Veux-tu des bananes et de recevoir un «NON!» demandez-lui «Veux-tu des bananes ou de la pomme ?» «Tu mets tes souliers comme un grand ou si c’est moi qui les mets? » «Tu mets ta tête dans l’eau comme un Champion pour rincer le shampoing ou si c’est moi qui les rince?» ➔ Quand il fait une crise, restez calme. Sentir votre impatience, votre colère ou votre agressivité risque de faire escalader sa crise. Restez calme, mais ferme jusqu’à ce qu’il se soit calmé. ➔ Détournez son attention vers autre chose. Changez-lui les idées. À cet âge, comme les capacités d’attention sont limitées, lui changer les idées en centrant son attention sur autre chose peut, en quelques secondes, désamorcer l’intensité des émotions qu’il ressent. ➔ Tentez de lui proposer une solution Ex. «Ton frère joue avec le Ipad, c’est à son tour… Viens avec moi on va faire un jeu ensemble en attendant que ce soit à ton tour d’avoir la tablette». ➔ Ne gardez pas de rancœur après une période d’opposition ou de crise. Rappelez-vous que cela est normal à cet âge. N’hésitez pas à lui faire un câlin et à lui montrer que vous continuez à l’aimer. 8 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 Partie 2 : les crises de colère 2.1 Les phases de la crise de colère Sommet Decompression Montee Recuperation 2.2 Les crises de colère sont plus sujettes à survenir lorsque l’enfant: Est frustré, refuse de partager Inquiet, anxieux Est fatigué A été très stimulé ou surexcité Reçoit peu d'attention Est puni régulièrement ou sévèrement Est frustré par une transition A toujours le dernier mot quand il est agressif Est régulièrement témoin de disputes familiales Lobe prefrontale = raisonnement, résolu des problèmes ,autorégulation 2.3 Pourquoi les enfants d'âge préscolaire sont-ils souvent agressifs (taper, mordre, arracher un objet, etc.) ? 1. Certaines zones de leur cerveau sont immatures, moins bien développées et moins bien interreliées. Il y a peu de connexions neuronales entre le système limbique (responsable du déclenchement des émotions) et le lobe préfrontal (capacité à raisonner, capacité à réguler-gérer les émotions, capacité à trouver des solutions, etc. ) 2. Ils manquent d’habiletés sociales (ex. écouter l’autre, attendre son tour, partager, etc.) car ils ont eu jusqu’à présent très peu d’expériences de socialisation avec d’autres enfants. Système limbique = Déclenche des émotions 3. Leurs habiletés langagières sont limitées. Ils ont peu de vocabulaire et ils s’expriment avec peu de mots et de courtes phrases. Par conséquent, ils ont du mal à s’affirmer avec des mots pour exprimer leurs besoins. 4. Ils sont très sensibles aux changements et au stress. Par conséquent, ils ont tendance à faire davantage de crises et à réagir de manière agressive lorsqu’une situation les contrarie. 5. Leur capacité à réfléchir et à effectuer un raisonnement adéquat comporte des limites importantes (ex. égocentrisme, centration, irréversibilité, etc.). *Cela sera expliqué dans les notes de cours 5 9 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 Partie 3 : les styles parentaux Les parents adoptent un ou plusieurs style(s) lorsqu'ils interagissent avec leur enfant. Chaque style dépend; du soutien affectif et de la qualité de la communication, la manière d’encadrer et de discipliner le comportement de l’enfant, les attentes et le soutien à l’enfant. Consultez Morency-Guay et Poulin-Gagné, 2021, page 205-206 10 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 3.1 Les styles parentaux : DÉSENGAGÉ PERMISSIF DÉMOCRATIQUE AUTORITAIRE ABUSIF La personne : La personne : La personne : La personne : La personne : n’est pas disponible manque de stratégies sensible aux besoins de valorise l’obéissance, le Nuit aux enfants par émotionnellement pour pour faire respecter l’enfant offre beaucoup respect de l’autorité, le des actes violents; l’enfant la routine et la de soutien travail bien fait, et ce, Force les enfants à est souvent submergée discipline. respecte les intérêts, la au détriment du vivre dans un milieu par ses problèmes n’impose pas de personnalité, les soutien affectif. désorganisé; absence de limites claires opinions de l’enfant. a besoin de contrôle Est centrée sur communication cède facilement, explique les règles et le est peu sensible aux elle-même et ignore absence de soutien; laisse l’enfant pourquoi besoins de l’enfant les besoins des l’enfant doit s’occuper de prendre les décisions prend le point de vue utilise des punitions enfants; lui-même utilise rarement la de l’enfant au sérieux utilise des directives Obéit à ses peut avoir une attitude punition, cède affirme sa position fermes et sévères impulsions; froide et distante est chaleureuse et favorise la adopte rarement des Fait porter la ne protège pas disponible en tout communication comportements responsabilité de ses suffisamment l’enfant temps pour répondre envoie des messages chaleureux et actions sur les aux désirs de l’enfant clairs à l’enfant empathiques enfants. L’enfant a tendance à : L’enfant a tendance à : L’enfant a tendance à : L’enfant a tendance à : L’enfant a tendance à : être plus impulsif manquer de maturité être plus autonome et se sent insatisfait et Avoir des problèmes avoir de moins bonnes et de maîtrise indépendant incompris d’adaptation scolaire habiletés sociales personnelle être plus en contrôle devenir soumis ou avoir et sociale, présenter des être plus agressif et de lui-même, peu de tendance à Avoir de la difficulté à comportements impulsif probl. de se révolter ou à développer une délinquants ou être centré sur comportement s’opposer. confiance en lui ou antisociaux, toxicomanie lui-même prendre des initiatives être renfermé et retiré dans les adultes, moins soucieux des avoir de meilleures socialement À être: traumatisé, autres habiletés sociales avoir de moins bonnes endurci, violent, être moins se faire confiance et à habiletés sociales renfermés, méfiant, indépendant avoir une meilleure manquer de confiance dépressif. estime de soi en soi et d’estime de soi être plus altruiste composer difficilement avec le stress; anxieux, méfiant et irritable 11 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 Exercice Pour chaque situation, vous devez identifier le style parental, qui correspond à l’énoncé placé à côté de chaque numéro. Abusif 1. AbusifDémocratique 2. Désengagé Désengagé Autoritaire 3. Démocratique Permissif 4. Permissif 5. Autoritaire Situation A. Bianca, âgée de 6 mois, se réveille sept fois par nuit ; elle est légèrement fiévreuse et elle «fait ses dents». 1. Depuis sa naissance, sa mère est surmenée, énervée, épuisée. Au bout de six nuits, elle perd les pédales et la frappe, car elle trouve qu’elle lui en demande trop. 2. Sa mère ne l’entend pas, car elle dort profondément, même son conjoint n’arrive pas à la réveiller. 3. Sa mère la berce et la garde sur elle toute la nuit, trouvant qu’elle fait pitié. Elle trouve que c’est dur de voir souffrir son enfant. 4. Elle lui donne les soins appropriés durant une quinzaine de minutes, une ou deux fois, affectueusement, et la remet dans son berceau, car c’est la nuit et qu’elle doit faire dodo. 5. Après lui avoir donné un médicament, elle lui ordonne fermement de cesser de pleurer, car il n’y a pas d’autre chose qu’elle puisse faire : «Bianca, tu déranges tout le monde. Arrête de pleurer !» Situation B. Léonie et Laurence, respectivement âgées de 4 et 2 ½ ans, se disputent continuellement quand elles prennent leur bain ensemble. 1. Démocratique, 2. Autoritaire 3. Permissif 4. 1. Leur explique : «les filles ont a un bain à prendre. J’aime pas ça quand ça crie. Si vous continuez à vous disputer je vais devoir enlever des jouets et vous donner un bain une par Abusif 5. Désengagé une, mais je sais que vous êtes capable de partager et de vous entendre. Léonie, je te lave les cheveux et après, c’est à ton tour Laurence. En attendant joue avec le bateau et laisse ta sœur tranquille ». 2. Elle est rouge et ses yeux sont gros comme des vingt-cinq cennes. Elle dit sèchement : «ÇA SUFFIT ! T’ARRÊTE D’ACHALER TA SŒUR ! LÉONIE RINCE TES CHEVEUX ! LAURENCE RAMASSE LA DÉBARBOUILLETTE TOUT DE SUITE ! » 3. Elle joue avec elles dans l’eau elle n’intervient pas. L’eau éclabousse le plancher et le tapis est trempé…. 4. Elle les lave rapidement et leur donne une gifle lorsqu’elles crient ou lorsqu’elles sont trop excitées, parce que ça les calme. 5. Elle préfère faire comme si elle ne s’était pas aperçue de leurs disputes et elle continue d’écouter un vidéo You Tube sur son téléphone. Comprendre les émotions de l’autre et lui réconforter, parler avec lui doucement. 12 Donner des jouets. Une vidéo 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 Situation C Depuis un an, Léandre, Luc et Thomas, désobéissent, répondent avec arrogance, jouent de vilains tours, font des vols, du désordre et de la saleté sans rien ramasser. 1. Leur père ne s’en est pas aperçu tellement il rentre tard et qu’il est préoccupé par son travail. 2. Il cherche à changer leurs comportements, par des discussions sur les conséquences de leurs gestes et sur ses attentes au sujet de leurs comportements. 3. Il énonce qu’il ne leur donnera pas de cadeaux à Noël, car ils sont des mauvais garçons. Il leur retire tous leurs jeux de leur chambre en disant qu’ils les récupéreront seulement lorsqu’ils seront gentils et polis. 4. Il frappe le plus vieux et l’humilie tout en mentionnant aux deux autres qu’il leur fera la même chose s’ils recommencent. 5. Il trouve qu’à leur âge c’est normal. Il n’intervient pas. Ça le fait rire. Situation D Laurence, âgée de 2 ans, dit «non» sans arrêt. Elle repousse son assiette à chaque repas, refuse de prendre son bain, de donner des bises, d’utiliser son pot. C’est pire depuis la naissance de son frère Charles. 1. Sa mère la laisse faire tout ce qu’elle veut afin d’éviter les crises. Alors Laurence mange de la crème-glacée lorsqu’elle le veut et elle n’a pas pris son bain depuis plusieurs jours. De plus, sa mère la berce un peu plus souvent, trouvant que c’est beaucoup d’adaptation pour un aussi petit bout de chou. 2. Sa mère isole Laurence dans le coin, pendant une bonne période de temps, pour qu’elle apprenne à obéir et à donner l’exemple à son frère. 3. Cette semaine, sa mère lui a administré trois fessées, car elle croit qu’il ne faut pas que Laurence la mène par le bout du nez. 4. Sa mère la berce un peu plus, mais maintient les exigences telles que le bain, une bise au coucher et un ou deux pipis par jour dans le pot. Elle lui explique aussi qu’elle comprend que parfois, c’est frustrant quand on veut l’attention de sa maman, mais qu’elle est occupée avec le bébé. 5. Quand elle en a assez, elle sort de l’appartement rejoindre sa voisine du 2e étage. Elle fume un joint avec elle pour se calmer et elle revient rejoindre ses enfants une heure plus tard. Exercice Vrai Faux 1) Le style démocratique a de meilleures répercussions sur l’enfant. 2) Un parent a nécessairement le même style parental avec ses deux enfants. 3) Les parents sont toujours du même style parental. 4) La manière dont le parent a lui-même été discipliné lorsqu’il était enfant a une influence sur le style parental qu’il applique auprès de son enfant. Références Morency-Guay, L. et Poulin-Gagné, N. (2021). Guide des repères humains. Édition Pearson-ERPI. Naître et grandir. Repéré https://naitreetgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/comportement/anxiete-separation-enfant/ 13 350-11C_A24 Notes de cours et exercices Cours 4 Partie 4 : communication 4.1 Langage réceptif et expressif Consultez les notes du cours 3 Consultez Morency-Guay, L. et Poulin-Gagné, N. (2021). Guide des repères humains. Édition Pearson-ERPI. Pages 123, 126-127 4.2 Comment interagir avec un enfant âgé de 2-3 ans ? Utilisez des phrases courtes et des mots simples. Placez-vous à sa hauteur. Utilisez un appuie visuel pour favoriser sa compréhension (ex. objets, pictogrammes, minuterie, etc.) Si vous avez de la difficulté à comprendre ce qu’il vous dit, reformulez votre compréhension. Demandez-lui de répéter. Posez-lui des questions; quoi, pourquoi, comment ? En situation de peur de l’étranger; laissez-lui un petit moment pour s’habituer à vous. Continuez d'interagir avec ses parents. Établissez un contact avec lui tout doucement (ex. Intéressez-vous à son objet transitionnel, remettez-lui un objet intéressant pour lui, approchez-vous progressivement de lui, amusez-vous ensemble, etc.). En situation d’anxiété de séparation : validez ses émotions de manière empathique, offrez-lui un réconfort physique, rassurez-le à l’effet que son parent reviendra, puis redirigez son attention avec une distraction. S’il est colérique ou qu’il refuse de collaborer; restez calme (ne le prenez pas personnel!), validez sa frustration en nommant ses sentiments, offrez-lui des choix, car il aime avoir le contrôle, laissez-lui le temps de se calmer, redirigez son attention. Si vous avez des critiques à lui faire, centrez-les sur les comportements et non sur sa personne (ex. «Tu es méchant! vs On ne lance pas le sable dans les yeux, etc.). Valorisez son autonomie, encouragez-le à faire certaines choses par lui-même et félicitez-le lorsqu’il collabore. Cela renforce son estime de soi et les comportements d’autonomie. Rappelez-vous qu’il a besoin de contrôle et qu’il aime se sentir grand. (Ex. «Tu as tout rangé, bravo!, Déjà prêt, wow!, Tu as attendu ton tour, c’est super!, Tu as fait ça comme un grand !, etc.). 14