Syllabus Pédiatrie - DVP Affectif et Social PDF

Summary

Ce syllabus détaille les étapes clés dans le développement affectif et social de l'enfant, ainsi que le développement du langage. Il couvre les phases pré-linguistique et linguistique, et détaille les différentes compétences acquises par l'enfant dans ces phases. Il fournit des informations sur les questions clés et les émotions primaires et secondaires.

Full Transcript

Le développement affectif et social de l’enfant Les grandes étapes à retenir Le développement du langage I. La phase pré-linguistique Ø De 0 à 1 an Qu’est-ce qu’il exprime ? Ses états, ses sentiments, ses désirs, ses...

Le développement affectif et social de l’enfant Les grandes étapes à retenir Le développement du langage I. La phase pré-linguistique Ø De 0 à 1 an Qu’est-ce qu’il exprime ? Ses états, ses sentiments, ses désirs, ses besoins. Pourquoi l’enfant communique-t-il ? - Entrer en communication avec une autre personne - Prendre conscience et s’amuser de sa voix - Demander ce dont il a besoin ou ce qu’il désire - Exprimer ce qu’il ressent 0 – 2 mois : « Compétences précoces » - Vocalisations quasi réflexes (ex : pleurs) - Premiers cris : ils seront différents dès les premières semaines de vie en fonction des besoins de l’enfant (faim, douleur, réconfort, appel...) ð 1er système de communication 2 – 6 mois : - Apparition du babillage, des gazouillements - Communication se fait par les sourires, les pleurs et les vocalises - Production de son pré vocaliques puis diversification progressive des vocalisations - Emotions transmises par des gazouillis différents - Réactions aux mimiques et aux intonations - 2 – 3 – 4 mois : jeu sensori-moteur et plaisir - 5ème – 6ème mois : jeu interactif avec l’environnement proche 6 – 8 mois : Babillage ++ - Beaucoup de communication non-verbale (regard, mimiques, sourires...) - Apparition de pré-mots puis production de syllabes bien articulées - Relation entre certains mots et objets - Entend et vit des situations répétitives qui favorisent son apprentissage 8 – 10 mois : - Utilisation volontaire d’associations consonnes/voyelles qu’il entend dans son environnement ð La production de langage se rattache à une unité de référence - Reproduction/imitation de certaines intonations familières Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 1 10 – 12 mois : - Imitation de manière simplifiée de séquences syllabiques entendues chez un adulte (avec ou sans intonation spécifique) Dans quels cas faut-il s’inquiéter ? - Absence de réactions aux sons ou aux paroles - Indifférence au contact des différentes personnes - Si l’enfant ne réagit pas à son nom à 12 mois - Absence de sourire ou de son pendant les temps d’éveil - Peu ou pas de babillements - Ne soutient pas le regard d’une personne proche II. La phase linguistique Ø De 1 à 2 ans Qu’est-ce qu’il exprime ? - Utilisation des premiers mots - Identification de quelques parties du corps - Noms de choses/objets, d’actions et noms de personnes Pourquoi l’enfant communique-t-il ? - Exprimer ses besoins, demander quelque chose, protester - Nommer quelque chose - Imiter un adulte (son, mot) 12 – 18 mois : premiers mots identifiables entendus - Il jargonne, utilise les mimes et pointe du doigt - 13 mois : environ 10 mots - Mono ou dissyllabes associées à certaines personnes, objets ou situations - Augmentation du vocabulaire très lente jusqu’à environ 16 mois (30 mots) - Comprend beaucoup plus de mots qu’il n’est capable d’en dire o Ex : va montrer du doigt si on lui demande où est tel ou tel animal dans un livre, comprend une consigne type « viens ici », « assieds-toi » - 17 mois : environ 50 mots 18 – 24 mois : - Commence à utiliser le « non » => Progrès dans l’individualisation - Le développement du vocabulaire s’accélère - Commence à nommer des actions en lien avec des personnes ou des objets - 20 – 24 mois : association progressive de 2 mots dans une phrase (ex : « maman partie »). S’il essaie de faire une plus grande combinaison, il oublie des mots. - Montre du doigt et commence à commenter (livre, balade, dessin animé...) - 24 mois : environ 250-300 mots Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 2 Dans quels cas faut-il s’inquiéter ? - Expression principalement ou uniquement par des gestes - Absence de phrases de 2 mots à 2 ans - Prononce moins de 10 mots - Difficultés de compréhension de phrases simples - Peu ou pas de réactions aux stimulations orales/auditives - Peu d’imitation et de reproduction - Effectue peu voir aucune demande dans le cadre de ses besoins ou de ses activités Ø De 2 ans à 3 ans Qu’est-ce qu’il exprime ? - Notions abstraites (haut/bas, dedans/dehors...) - Utilisation de verbes d’action - Reconnaît et nomme les couleurs - Son nom Pourquoi l’enfant communique-t-il ? - Demander/Répondre à ses besoins, exprimer ses goûts - Commenter (ce qu’il entend, voit, fait...) - Répondre aux demandes qui lui sont accessibles - Raconte une histoire courte - « Pourquoi ? » à il pose énormément de questions Comment l’enfant communique-t-il ? - 24 – 30 mois : Phrases de 2 à 3 mots - 30 – 36 mois : Phrases de 3 à 4 mots - Commence à utiliser des déterminants, pronoms,... - Maîtrise des lettres P, B, M, T, D, N, K, G, L Etapes importantes : - 30 mois : environ 500 mots - 36 mois (3 ans) : environ 1000 mots - Augmentation exponentielle de la quantité de vocabulaire acquis - Perfectionnement de l’articulation - Acquisition de la syntaxe : construction progressive de phrases (nom, ver, complément...) - Apparition du « je » : il construit sa propre identité (individualisation) - Imitation des expressions des proches - Capable de comprendre des consignes comportant deux informations o Ex : « Enlève ton manteau et dépose-le sur la chaise » Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 3 Dans quels cas faut-il s’inquiéter ? - Répétition de consignes sans y répondre - Absence de réaction face à une demande - Absence de réalisation de petites phrases - Incapacité de nommer des choses simples et connues - Isolement progressif ou brutal, absence de communication avec les autres - Paroles incompréhensibles - Faible panel de vocabulaire - Frustration, abandon ou tristesse au moment de s’exprimer Ø De 3 ans à 5 ans Le langage adulte de base s’acquiert entre 3 et 5 ans. 3 – 4 ans : - 4 ans : environ 1500 mots - Utilisation d’adjectifs - Production de phrases complètes - Utilisation de plusieurs temps (passé, présent, futur) - Langage bien compréhensible par les proches - Raconte de plus en plus de choses, ressent le besoin de s’exprimer - Développement de l’imagination (histoires) - S’affirme mieux lorsqu’il souhaite parler 4 – 5 ans : - 5 ans : environ 2000 mots - Donne une fonction et une description des objets - Maîtrise de la grande majorité des sons - Construction de phrases plus complexes - Raconte une histoire en suivant un fil conducteur - A besoin d’informations, pose beaucoup de questions Dans quels cas faut-il s’inquiéter ? - Langage non compréhensible, difficultés d’expression, ne trouve pas ses mots - Utilisation massive de gestes pour compenser la parole - Difficultés de compréhensions - Peu d’intérêt à la découverte, peu de questions - Peu ou pas de communication avec les autres - Faible panel de vocabulaire - A des difficultés pour raconter - Phrases courtes ou sans fluidité (verbes à l’infinitif, absence de pronom/déterminant) Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 4 III. Les troubles du langage Les troubles du langage et de la parole sont plus fréquents chez les garçons que chez les filles. Ils peuvent être isolés, associés à un autre trouble (ex : trouble de l’attention) ou assimilés à un retard global de développement. Ils peuvent trouver leur origine dans des causes externes telles que : - Un traumatisme physique (ex : traumatisme crânien) - Des crises d’épilepsie régulières et conséquentes - Un traumatisme psychologique (Ex : négligence, abus...) Les premiers signes d’alertes sont émis à partir d’un an, lors de l’apparition des premiers mots. On distingue 3 catégories de troubles : Troubles du langage : - Difficulté de langage réceptif : difficultés à comprendre les paroles - Difficulté de langage expressif : difficulté à s’exprimer - Difficulté de vocabulaire : difficulté à donner un nom à un objet, à reconnaître le nom - Difficulté phonologique : difficulté à produire des sons pour former un mot Troubles de la parole : - Difficulté d’articulation : Dysarthrie (distorsions de sons, production erronée des sons) - Difficulté de voix : qualité vocale anormale (cause : trouble respiratoire, cordes vocales ou mauvaise utilisation du mécanisme vocal) - Difficulté de fluidité : Bégaiement (interruptions dans le flot des paroles) Apraxie : Selon le site de l’hôpital des enfants, l’apraxie « est une difficulté à organiser volontairement et à ordonner correctement les mouvements impliqués dans la production des sons de la parole en l’absence d’un déficit musculaire. » On y retrouve la Dysphasie qui est un trouble sévère du langage, résultant d’une dysfonction cérébrale, qui persiste dans le temps en affectant la communication. Elle touche davantage les garçons que les filles. En fonction des profils, elle atteint différentes sphères du développement du langage et affecte celui-ci autant sur les compétences de réception que d’expression. Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 5 Le développement affectif et social 0 – 1 ans : émotions primaires è Concerne les « émotions universelles » : à savoir tristesse, dégoût, joie, colère, peur et surprise. 1 an ½ - 2 ans : émotions secondaires è L’enfant prend conscience qu’il est une personne à part entière : émotions liées à la confiance en soi et à la jalousie apparaissent A partir de 3 ans : émotions secondaires complexes è Émotions liées au cadre social dans lequel l’enfant grandit (embarras, fierté...) Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 6 Les étapes importantes du développement affectif et social : 1 mois : Il réagit aux sourires mais aussi aux voix et odeurs qui lui sont familières => permettent son apaisement. Expression ses besoins (faim, fatigue, couche souillée,...) par les pleurs et manifeste ses premières émotions (peur, dégoût, intérêt, joie) 2 mois : Il fixe du regard et la poursuite visuelle se met progressivement en place, ce qui accompagne sa découverte de l’environnement 3 mois : Il entre en interaction avec les autres par les mimiques (reproduction d’expressions faciales), les sourires ou encore les premiers rires. Il commence à essayer de communiquer grâce à de petits sons souvent très aigus. 4 mois : Premières actions de détournement lorsque cela ne lui plaît pas ou qu’il n’en veut plus. Il manifeste également son mécontentement, son enthousiasme ou son impatience de façon très bruyante. Il fait la distinction entre les personnes qui s’occupent le plus de lui et les autres. En effet, il adoptera une attitude différente à la vue d’une personne qu’il ne connait pas et cherchera le réconfort auprès de la personne qu’il connaît. 5 mois : Les manifestations des émotions deviennent de plus en plus expressives, les pleurs et les cris se différencient tout comme les expressions de joie. Il démontre des expressions tristes lorsque l’action qu’il produit ne donne pas le résultat attendu (via un jouet lumineux ou sonore par exemple). Il associe ce qu’il ressent aux actions qui peuvent être apportées dans le sens positif 6 mois : Bébé arrive à se réconforter par lui-même lorsqu’une émotion désagréable surgit, en suçant son pouce, sa sucette ou à l’aide d’un objet. Il exprime de plus en plus ses goût, que ce soit d’un point de vue alimentaire ou sensoriel en général (ex : texture des jeux) et va l’exprimer tant physiquement que par la voix. Il réagit lorsqu’on l’appelle et tourne sa tête. 7 – 9 mois : Il apprécie les jeux auxquels il peut jouer avec d’autres enfants ou d’autres personnes et cherche l’interaction (jeu du caché-coucou). Il va chercher de plus en plus le contact par des gestes affectueux (bisous) ou agressifs (mordre). Le lien d’attachement avec les parents se renforce et il démontre son intérêt à participer aux interactions sociales en attirant l’attention sur lui (gigote, fait une bêtise, continue si l’attention est sur lui) Peur de l’abandon : il suit ses parents partout, a tendance à paniquer lorsqu’il ne les voit plus ou ne les entend plus et pleure facilement. Il est difficile à rassurer et à réconforter. Il démontre de la peur lorsqu’une personne inconnue s’approche trop près de lui, se cache le visage. 10 – 12 mois : La reconnaissance des différentes personnes et de leurs émotions est de plus en plus efficace. Il comprend parfaitement si l’adulte en face de lui approuve ou désapprouve son comportement. On remarque la mise en place de stratégies pour limiter les situations et les émotions désagréables. Grâce à l’amélioration de sa mobilité, il est en mesure de s’éloigner de ce qui le dérange et de prendre auprès de lui son ou ses objets de référence/de réconfort. La peur de l’abandon diminue et laisse place à la compréhension des situations. Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 7 12 – 18 mois : L’enfant prend confiance en lui et explore de plus en plus son environnement. Il recherche malgré tout la sécurité et réclame souvent la main d’un adulte pour se rassurer. On remarque une évolution de l’affection qu’il ne va plus donner uniquement à ses proches mais aussi à des objets (ex : peluches). Il se montrera toujours méfiant face à une personne qu’il ne connaît pas mais acceptera le contact si un proche qu’il connaît est présent avec lui. L’individualisation fait son chemin et il s’affirme de plus en plus. Il a du mal à partager ses jouets avec vous ou un autre enfant, il s’oppose aux limites imposées en réagissant très fortement. 18 mois – 2 ans : L’enfant se reconnaît dans un miroir ou sur un autre support et prend conscience qu’il est une personne distincte. Il nommera son prénom mais ne l’associera pas encore au « moi ». Apparition des émotions secondaires : il commence à exprimer les émotions davantage liées à la conscience de soi (ex : honte). La jalousie fait son apparition et il se montrera plus possessif envers ses proches et ses objets personnels. Les changements d’humeurs sont rapides et les comportements agressifs prendront le dessus en cas de désaccord. Il testera davantage les limites de ses proches et aura encore besoin d’un soutien important pour s’apaiser malgré la mise en place de stratégies par lui-même. Il se fie aux réactions de ses proches pour savoir comment réagir. 2 ans – 30 mois : Le développement graduel de l’autonomie de l’enfant l’amène à vouloir imposer sa manière de faire et à essayer de faire de plus en plus de choses tout seul même s’il n’en est pas encore capable. Il s’affirme, place ses limites avec un « non » franc et se sauve lorsqu’il sent que l’on va lui imposer quelque chose qu’il n’aime pas. D’un point de vue émotionnel, c’est une phase de transition au cours de laquelle il pourra s’apaiser facilement après une crise, ou nécessiter beaucoup de réconfort et de présence. Il apprend à gérer la frustration et à développer des stratégies comportementales. Il observe maintenant le fonctionnement des autres enfants et sera souvent dans l’imitation (tant gestuelle que verbale). 30 mois – 3 ans : L’angoisse de séparation a quasiment disparu et l’enfant tolère bien l’absence même inhabituelle d’un proche. Il s’adapte à la présence d’une nouvelle personne et engage parfois la parole si un proche est présent pour le rassurer. Il prend conscience des règles et les accepte plus facilement, parfois avec négociation et compromis. Progressivement, il comprend ce que ressentent les autres enfants et sera lui aussi en mesure d’exprimer ses propres ressentis. S’il n’arrive pas à se faire comprendre, il manifestera sa frustration et/ou sa déception. Les conflits avec les autres enfants s’estompent doucement et laissent place à des comportements adaptatifs (ex : attend son tour, va chercher un autre objet pour jouer avec l’enfant). L’estime de soi s’installe et l’enfant ressent le besoin que l’on soit fier de lui. Il montre ce qu’il a fait, insiste plusieurs fois, et supporte difficilement si un enfant a fait mieux que lui. Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 8 3 ans – 4 ans : L’enfant développe de meilleures stratégies pour gérer les émotions négatives afin de réussir à s’apaiser par lui-même ou avec l’aide d’un proche. Désormais, la colère ou la frustration sont exprimées par des gestes contrôlés et par des mots. Il accepte progressivement les règles et s’y conforme de manière plus naturelle. Ses besoins apparaissent plus clairement et il utilise le « je » pour signifier comme il se sent. Il anticipe les situations et se met en retrait lorsqu’il ressent un danger. On remarque que l’enfant est davantage tourné vers les autres, qu’il s’agisse de son environnement habituel (école) ou extérieur (parc, jardin d’enfants...). Cependant, la jalousie et l’agressivité restent très présentes envers les autres enfants, surtout si un sentiment d’infériorité ou de différence s’installe. L’imagination se développe et peut être source d’éveil cognitif comme d’angoisse, notamment la nuit ou dans des lieux sombres. 4 ans – 5 ans : Son imagination le mène à créer des situations qu’il doit gérer et qui lui permettront d’apprendre à réagir dans le cadre des expériences de la vie. Ses réactions face aux émotions sont plus proportionnées et adaptées, il apprend à les contenir pour en parler dans un cadre plus adapté et sécurisant pour lui. Dans une situation difficile à gérer, il va de lui-même auprès d’un adulte de confiance afin de pouvoir en parler, et utilise le langage comme outil principal désormais. Il est autonome et indépendant dans une majore partie de ses activités de vie quotidienne et tient à le faire remarquer. Il propose son aide et reste attentif aux encouragements qu’il pourra recevoir dans les tâches qu’il accomplit. L’enfant est en mesure de développer un esprit de groupe et de créer une collaboration/coopération afin d’atteindre un but commun. Il trouve sa place au milieu des autres enfants et affirme ses besoins personnels (rester seul à certains moments, besoin de davantage de contacts physiques...). Audrey GONZALES – ERGOTHERAPEUTE – HELHA 2023 9

Use Quizgecko on...
Browser
Browser