Institutions Judiciaires Françaises PDF

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Ce document décrit les institutions judiciaires françaises, notamment la séparation des pouvoirs et la distinction entre l'ordre administratif et l'ordre judiciaire. Il aborde les grands principes fondamentaux qui régissent le service public de la justice en France.

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[CM Institutions judiciaires :] [Bibliographie :] disponible sur Arche [Définitions : ] **[État de Droit :]** État qui se doit d'assurer au citoyen l'effectivité de ce Droit en lui garantissant la possibilité de s'adresser aux différents organes/institutions que cet État aura mis en place et dont...

[CM Institutions judiciaires :] [Bibliographie :] disponible sur Arche [Définitions : ] **[État de Droit :]** État qui se doit d'assurer au citoyen l'effectivité de ce Droit en lui garantissant la possibilité de s'adresser aux différents organes/institutions que cet État aura mis en place et dont la mission sera alors notamment de trancher les contestations émises par les citoyens. Ces **organes/institutions** mises en place par l'État sont ceux de la **justice**. **[Judiciaire :]** Tout ce qui se rapporte à la justice, qui est rendue par les juridictions de l'ordre judiciaire. Ces organes/institutions judiciaires concernent l'ensemble des institutions juridictionnelles et institutions **investies du pouvoir de juger** (ex : juridictions internes, juridictions internationales) Les juridictions de l'ordre judiciaires sont celles qui jugent les procès civil, commerciaux et pénaux et qui relèvent du contrôle de la Cour de Cassation Le terme « **judiciaire** » s'oppose au terme « **administratif** ». I. [Introduction : ] - II)Notion « d'acte juridictionnel » - I\) Grands principes fondamentaux qui gouvernent le service public de la justice - 2\) Différentes juridictions de l'ordre judiciaire - 3)Gens de justice, arbitrage [I. 1) Particularités du système juridictionnel français :] Les **particularités** du système juridictionnel français trouvent leur origine dans la **Révolution française**. [I. 1) A) Distinction entre ordre administratif et ordre judiciaire :] En France, il existe **deux ordres de juridictions** / **ordre judiciaire** : - L'ordre [judiciaire] (+ haut : Cour de Cassation) - L'ordre [administratif] (+ haut : Conseil d'Etat) **[Ordre :]** Ensemble cohérent et structuré de différentes catégories de juridictions placés sous le contrôle d'une Cour suprême. Certaines **juridictions** **n'appartiennent pas à l'un ou l'autre des ordres judiciaires** (ex : juridiction constitutionnelle car c'est une juridiction unique qui n'est pas placé sous le contrôle d'une cour suprême et ne constitue pas un ordre de juridiction -\> ex : le tribunal des conflits) La **distinction** entre **ordre administratif** et **ordre judiciaire** est issu de la **Révolution** et fondé sur plusieurs **textes révolutionnaires** et en particulier sur une **[loi des 16 et 24 août 1790]** sur l'organisation judiciaire (*article 13-2 : « les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparés des fonctions administratives »*). Ce **principe de distinction** affirmé par ces lois a été **réitéré** par la suite et renforcé avec la **création du Conseil d'État** en **1799** (= juridiction suprême du corps administratif). La **[loi du 24 mai 1872]** précise le **rôle du Conseil d'État** à travers le **tribunal des conflits** et marque le passage de la **proposition d'arrêts** au chef de l'État, à son **indépendance** et sa faculté à **juger par lui-même** en devenant une véritable **juridiction**. Ainsi, depuis **1872**, notre système juridictionnel repose sur la **dualité de juridictions** (ordre judiciaire et ordre administratif). Cette **dualité** a **valeur constitutionnelle** (= est fondamentale) car le Conseil constitutionnel a eu l'occasion de le préciser dans une [**décision du** **23 janvier 1987**] avec conseil de la concurrence. La **[décision du 29 juillet 1989]** sur la condition du séjour des étrangers en France vise à confirmer cette décision. [I.1) A) b) Les conséquences du principe :] Ce principe de **dualité des juridictions** fait découler des conséquences relatives : [I.1) A) a') La compétence des juridictions : ] La **répartition des contentieux** doit se faire en fonction des **compétences respectives de chaque ordre**. Les **juridictions administratives** tranchent : - Les [litiges impliquant l'État et toutes ses composantes] (ex : particulier qui souhaite contester le refus de permis de construire que lui impose sa commune, recours ? = tribunal administratif en 1^ère^ instance) Les **juridictions judiciaires** tranchent : - [Tous les autres litiges qui impliquent des personnes privés] (ex : particulier, entreprise, tant que l'État d'une manière ou d'une autre n'est pas impliqué) Les **contentieux et litiges se partagent bien entre les deux ordres** (administratif et judiciaire). Mais cela peut ne pas être le cas et en cas de **problème de compétence**, c'est le **tribunal des conflits** qui tranchera. Le **principe de séparation** entre ces deux ordres va avoir des **conséquences**. [I.1) A) b') Les conséquences du droit applicable : ] Chaque ordre est **autonome** et applique les **règles** qu'ils lui sont **propres** : - [Règles de fond] (en fonction du litige) - [Règles de procédure] (en fonction des règles de Droit) De ce fait, si le **litige** relève de la compétence des **juridictions administratives**, on applique le **Droit administratif** et les **règles de procédures administratives**. D'autre part, si le **litige** relève de la compétence des **juridictions judiciaires**, on applique les règles du **Droit privé** et les **règles de procédure civile** ou les **règles de procédure pénale**. Cependant, la **frontière** n'est pas si étanche puisque le **Conseil d'État** applique parfois des **règles de Droit privé** et les **institutions judiciaires** appliquent des **règles de droit administratif**. Il existe certains **palliatifs** pour régler les **problèmes de compétences**. A cet égard, il faut mentionner le **tribunal des conflits**, dont l'une des attributions est de **régler les conflits** de compétences entre les **deux ordres de juridiction**. Cas : Aucun des deux ordres ne se reconnait compétant pour juger le litige (= déni de justice) Les deux ordres se sont déclarés compétant et ont rendu des décisions sur le litige ------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------------------------------------------- Rôle du tribunal des conflits Renvoie les parties devant un seul des deux ordres qu'il aura jugé compétent Statue sur le fond et règle le litige (pas de procédure spéciale à suivre) [I) 1) B) Séparation des pouvoirs = neutralité et indépendance de l'autorité judiciaire :] Il existe 3 pouvoirs : - [Exécutif, ] - [Législatif,] - [Judiciaire.] Ce **principe de distinction** repose sur l'idée que toutes les fonctions de l'État **ne doivent pas être concentrés auprès d'un seul organe**. On trouve les fondements de cette théorie dès **1690** dans les écrits de **John Locke** (« *le traité du gouvernement civil* »). De plus, c'est « *l'esprit des lois* » de **Montesquieu** (**1748**) qui vient confirmer cette idée et met en garde contre les **dangers de la concentration des pouvoirs dans les mêmes mains** et préconise que la **puissance de juger** (= pouvoir judiciaire) soit séparée de la **puissance exécutive** (= pouvoir exécutif) et de la **puissance législative** (=pouvoir législatif). Ce **principe de séparation des pouvoirs**, qui est un **pilier de la démocratie,** a été consacré par *l'article 16* de la ***Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen*** de **1789** : « *toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs*.... ». Le pouvoir **exécutif** -\> **Gouvernement** (Il met en place la politique pour laquelle il a été choisi et élabore des [projets] de lois) Le pouvoir **législatif** -\> **Parlement** : Assemblée nationale + Sénat (Il vote, amende et [propose] des lois) Le pouvoir **judiciaire** -\> **Tribunaux** (Il met en œuvre ces règles, tranche les litiges et [propose] des lois) Cependant, la **Constitution de 1958** ne qualifie pas de « **pouvoir judiciaire** » mais plutôt d'une « **autorité juridique** », pour **ne pas reconnaitre** l'existence d'un véritable **pouvoir** mais bien d'une **autorité**. Ainsi, les 3 pouvoirs appartiennent ainsi à des **autorités distinctes** et **indépendantes** les unes des autres. [I) 1) B) a) Relations du juge avec le Parlement et le Gouvernement :] **L'autorité judiciaire** doit être **neutre** et **indépendante** au regard du **pouvoir législatif** et **pouvoir exécutif**. Cette **neutralité** et **indépendance** se traduit de deux manières : - Le juge doit [s'abstenir d'empiéter sur le pouvoir législatif] (= non-ingérence du juge dans le domaine du pouvoir législatif) - Le [juge est indépendant vis-à-vis du Parlement] Le **juge** ne peut pas se prendre pour un **législateur** (= compétent pour adopter la loi). Cette **interdiction** se traduit de différentes manières : **[1.La prohibition (= le caractère illégal) des Arrêts de règlement : ]** **[Arrêts de règlement :]** les décisions qui seraient générales et permanentes comme le sont les lois (décisions prises par des Cour souveraines sous l'Ancien Régime) Ce **principe** trouve sa source dans la **[loi des 16 et 24 août 1790]** et elle est aujourd'hui formulée dans *l'article 5* du **Code Civil** : « *il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale et règlementaire sur les causes qui leur sont soumises ».* De ce fait : - **[Seul le législateur peut poser une règle générale]** et corrélativement, **un juge par une décision de justice ne peut pas poser une règle générale qui ferait autorité** dans d'autres litiges similaires. - **[Le juge n'est pas lié par les précédents]**. La **solution** adoptée par un juge **ne s'impose pas aux suivants** s'ils sont saisis par un **litige similaire**. Un **revirement de jurisprudence est toujours possible**. A cet égard, la **Cour de Cassation** a parfois rappelé que « *nul ne peut se prévaloir d'un droit acquis à une jurisprudence figée* ». Cependant, du fait que la **Cour de Cassation** a une **grande autorité** sur les juridictions (= autorités) françaises, il est possible que les **solutions** rendues par la Cour de Cassation puissent trouver à **s'appliquer** (= aient un impact) dans des **litiges** ultérieurs à la décision, alors que le législateur n'a pas posé de règle générale. Cela sera le cas si la **Cour de Cassation** rend un **arrêt de principe** (= une grosse décision, lourde de conséquences), dans la mesure où il peut être difficile pour les juridictions de 1^ère^ instance et de 2^ème^ instance d'adopter une **solution** différente de **l'arrêt**, même s'il n'y a pas eu de nouvelle **loi de règle générale** car si les juridictions rendaient une **décision différente** de l'arrêt de principe, pour **suivre la loi**, la décision risque la **Cassation**. **[2.L'obligation pour le juge d'appliquer la loi : ]** **L'Ancien Régime** avait un système de « la **remontrance** », qui permettait au **Parlement** d'écarter les **ordonnances royales** en refusant de les enregistrer. Mais, la **peur du gouvernement des juges** a conduit à édicter une **obligation d'appliquer la loi** : **[le juge ne peut pas s'opposer à l'application de la loi et ne peut pas refuser de statuer]** (=prendre une décision) aux motifs que la loi : - Présenterai des [imperfections], - Qu'elle est [obscure] (=pas claire), - Qu'elle est [insuffisante], - Qu'elle est [mal écrite], - Qu'elle est [contraire à ses convictions]. Cependant, s'il **refuse**, il s'immisce dans le domaine du **pouvoir législatif**. Sous peine de **déni de justice** (=refus délibéré par un juge de répondre à une demande ou négligence à juger des affaires), les magistrats sont **obligés de statuer** même le cas échéant en cas de **silence de la loi** (*article 4* du Code Civil : « *Le juge qui refusera de juger sous prétexte du silence, de l'obscurité ou de l'insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice* »). De plus, **[le juge ne peut pas écarter la loi pour statuer en équité]** (= une justice non-fondée sur les règles de Droit mais qui s'inspire de l'utilité, de la paix, de la morale, de l'amour). Cependant, s'il devait **statuer en équité**, pour respecter un **traité international** applicable au litige, le juge se doit de **formuler une réserve** (= loyalisme envers l'État), en faisant un « **contrôle de conventionalité** » (= il vérifie que la loi est conforme au traité). Dans la **pyramide des normes dans notre société**, chaque texte a une **valeur** : un traité international peut passer avant une loi, c'est au juge d'en statuer. Cependant, il n'appartient pas au juge, qu'il soit judiciaire ou administratif, de contrôler la **conformité de la loi à la Constitution**. Ce « **contrôle de constitutionnalité** » revient à un organe : le **Conseil Constitutionnel**. **[3.L'impossibilité pour les juges de saisir le Parlement de projet législatif : ]** En principe, le **Parlement** ou le **gouvernement** peuvent être à l'initiative d'une loi, ce n'est pas le cas d'un juge. Cependant, les « **rapports annuels** », publiés chaque année et rédigés par le **Conseil d'État** (ordre administratif) et la **Cour de Cassation** (ordre judiciaire) peuvent **interférer** avec le **pouvoir législatif** car ils publient déjà la **jurisprudence**, mais également des **suggestions** / des **propositions** de **modifications** **législatives** ou **réglementaires**. **[4.L'indépendance du juge à l'égard du pouvoir législatif : ]** **Le juge ne peut pas interférer sur le pouvoir législatif et inversement**. De ce fait, le législateur (=celui qui crée les lois) ne doit pas **voter une loi** qui aurait pour conséquence d'influencer la **solution d'une instance (=procès) en cours** et venir **remettre en cause une solution devenue définitive**. La **décision** rendue par le juge doit être **assortie** des **faits** pour le **législateur**. Une **instance en cours** concerne : une décision qui a été rendue par un juge de 1^ère^ instance et l'Appel a été interjeté (=fait) contre cette décision de 1^ère^ instance. De ce fait, si **entre la 1^ère^ instance et l'Appel**, une loi est votée, qui peut avoir pour effet de modifier le cours du procès, **la loi ne doit pas en principe être appliquée par le juge d'Appel**. Il y a des exceptions : - Les [lois « rétroactives »] (lois interprétatives qui peuvent interpréter un acte antérieur obscur en lui donnant un sens particulier, ce qui peut modifier l'issue d'un procès en cours, invalider une décision...), - Les [lois « d'amnistie »] (qui vont empêcher la condamnation judiciaire), - Les [lois « de validation »] (qui concernent les contentieux administratifs, pour refaire certains actes administratifs non-faits auparavant de façon rapide et ainsi éviter qu'ils soient susceptibles d'annulation). Le juge ne peut pas **empiéter** sur le **pouvoir législatif** et est indépendant envers le **pouvoir exécutif**. **[1.L'immunité juridictionnelle absolue d'Actes du Gouvernement ]**: = Actes rares qui ne sont pas susceptibles de recours devant une juridiction y compris devant une juridiction administrative (ex : décision du président de la République de recourir à l'article 16 sur les pleins pouvoirs) Pour ces **Actes**, l'**État** ne peut pas être poursuivi devant un **tribunal**. **[2. L'interdiction des injonctions en Droit Administratif : ]** En **principe**, le juge ne peut pas ordonner à une **autorité administrative** d'accomplir un **acte juridique** ou de prendre une **mesure matérielle** (ex : le juge ne peut pas imposer la délivrance d'un permis de construire si une commune l'a refusé / ne peut pas ordonner la démolition d'un ouvrage public qui aurait été édifié de manière illégale). Cette **solution** est **source de risques**, c'est pourquoi le **législateur** est intervenu à plusieurs reprises pour renforcer la **protection des intérêts des justiciables** bénéficiaires d'un jugement contre l'**Administration étatique**. Aujourd'hui, les **juridictions administratives** peuvent prononcer des **injonctions** (=ordre de faire) en vue de l'**exécution** de la chose jugée. Le **juge** doit être **impartial**. Un **jugement** doit être rendu par **application de la règle de droit appropriée aux faits de l'espèce** (= de l'affaire). Les faits sont **souverainement appréciés** (= les faits sont-ils suffisants par rapport à ce que dit la règle et quel jugement méritent-ils ?) par le juge. Puis, à l'issue d'un **débat contradictoire** (débat ou chacune des parties expose ses arguments, à l'oral ou à l'écrit), le juge décide. Cette **procédure** est faite pour que le **juge** ne juge pas en fonction de ses **convictions personnelles**, ou en fonction de la **pression** qu'il subit. Le juge est un **fonctionnaire** donc un **agent** qui dépend du **gouvernement**. Il se trouve dans une situation de « **dépendance organique** » à l'égard du Gouvernement. Donc, il faut le **protéger** d'éventuelles **pressions** qui pourraient émaner du Gouvernement. En particulier, dans des **affaires** où sont impliqués des **hommes politiques**. Il existe différentes règles pour garantir son **impartialité**, à le **protéger** : **[L'inamovibilité :]** Pour protéger son **indépendance fonctionnelle** et sa **liberté de jugement**, le magistrat bénéficie d'un statut particulier qui offre des **garanties** contre une éventuelle **ingérence** du **pouvoir exécutif**. Il existe donc des : - Conditions de **recrutement** des magistrats - Conditions d'**avancement** des magistrats Une fois **nommé**, le **magistrat** ne peut pas être **suspendu**, **déplacé** ou **destitué** sans la mise en œuvre de **procédures protectrices** particulières. Ce **principe** n'est pas le même pour les **magistrats de l'ordre judiciaire** et ceux de l'**ordre administratif** **[Ordre judiciaire : ]** - **[Siège]** : exercent la fonction de **juger** - *Article 64 alinéa 4 de la Constitution : « Les magistrats du siège sont inamovibles »* - **[Parquet]** : requièrent la justice et sont garants de l'**ordre public,** ils ne bénéficient pas de l'inamovibilité car ils sont des **agents du pouvoir exécutifs**, ils sont donc placés sous la direction et le contrôle de leurs chefs hiérarchiques et sous l'autorité du **Garde des Sceaux**. [**Ordre administratif** : ] Ce principe d'inamovibilité s'applique également aux magistrats. **[L'existence du Conseil supérieur de la magistrature : ]** Le **CSM** intervient dans : - La **nomination** des magistrats - Comme **Conseil de discipline** (siège : présidence du 1^er^ président de la Cour de Cassation / parquet : présidence du 1^er^ procureur général de la Cour de Cassation) Dans l'ordre administratif, il existe un organe similaire. [I. 1) La notion d'Acte juridictionnel :] L'objectif d'une instance est d'obtenir une **décision**. Cette **décision** est un **aspect essentiel** de la mission du juge. Un **Acte juridictionnel** concerne l'ensemble des décisions rendues par les juges. On en connait 3 : - Les **ordonnances** sont des décisions rendues par un juge, quel que soit son instance, à titre provisoire, préparatoire à un procès - Les **jugements** sont des décisions qui viennent d'un **tribunal** ou encore d'un magistrat unique (ex : juge aux affaires familiales). - Les **Arrêts** sont des décisions qui viennent d'une Cour (ex : Appel, Cassation) I. [1) A) les critères de l'Acte juridictionnel :] L'**Acte juridictionnel** doit : - Critère organique (origine) : émaner d'une **juridiction** (organes dotés du pouvoir de juger) - Critère procédural (méthode d'élaboration) : être rendu à la suite d'une **procédure** Il existe **deux conceptions** possibles : **[1.L'Acte n'est juridictionnel que s'il tranche un conflit :]** Le **juge** doit donc **statuer** sur le litige et imposer sa **décision** aux parties du conflit. **[2. L'Acte est juridictionnel même s'il n'y a pas de conflit : ]** Même **sans conflit**, un Acte juridictionnel peut avoir lieu dans la mesure où un juge peut devoir vérifier la **légalité** d'une **situation juridique**, exercer un **contrôle** afin de **dire le Droit** pour prononcer un **Acte gracieux** (= Acte juridictionnel en dehors de tout procès) (Ex : Dans le cas d'un divorce par consentement mutuel, dans lequel les époux doivent écrire une Convention qui règle les modalités du divorce, même si les époux sont d'accord sur les règles établies par la convention, un juge doit quand même vérifier de façon juridictionnelle à la légalité de la procédure) Ainsi, on considère comme **Acte juridictionnel** toute **décision** rendue en matière : - **Gracieuse** : pour vérifier la [légalité] d'une situation (sans conflit ou litige) - **Contentieuse** : pour régler un [litige] I. [1) B) les effets de l'Acte juridictionnel :] [I)1)B)a) L'autorité de la chose jugée :] [Définition : ] - *Article 480 du Code du procédure civile qui [dispose]* : *Le jugement qui tranche dans son dispositif tout ou partie du principal, ou celui qui statue sur une exception de procédure, une fin de non-recevoir ou tout autre incident a, dès son prononcé, l\'autorité de la chose jugée relativement à la contestation qu\'il tranche.* Quand un **procès** se termine et que la **décision** est **rendue**, le juge n'a plus besoin de **trancher** le **litige**. **L'autorité de la chose** **jugée** signifie la **force** particulière attachée à un **jugement**, une décision rendue et considère ce **jugement** comme en l'espèce **la solution** qu'il s'impose et doit être **acceptée** par tous. L'**autorité de la force** jugée est **provisoire** jusqu'à **l'expiration** des délais de **recours** (de 10 jours à 1 mois) devant une autre **juridiction** (ex : Appel, Cassation). Une fois le **délai de recours** **épuisé**, la décision passe en **force de chose jugée** = ce qui a été jugé est tenu comme **vérité judiciaire** et ne peut **plus être remis en cause**. En réalité, on présente l'autorité de la chose jugée comme un **effet de l'Acte juridictionnel** mais certains **Actes n'ont pas autorité de la chose jugée** car il faut que l'Acte ait un **[effet définitif]** (ex : une ordonnance, qui est provisoire car elles sont préalables aux procès n'a pas l'autorité de la chose jugée). Sous réserve de ces nuances, on peut considérer que l'**autorité de la chose jugée** participe de la **substance** des **Actes juridictionnels**. [Les conséquences : ] 1. Comme l'**autorité de la chose jugée** a un statut de **vérité légale**, alors cette décision peut être revendiquée comme un **moyen de preuve** en cas de **problème** entre les deux parties. 2. De plus, il n'est pas possible de **recommencer** un même **procès** alors que la décision est passée en **force de chose jugée** (délai légal de recours dépassé) Cette **autorité de la chose jugée** est à nuancer : - *Article 1355 du Code civil* : L\'autorité de la chose jugée n\'a lieu qu\'à l\'égard de ce qui a fait l\'objet du jugement. Il faut que la chose demandée soit la même ; que la demande soit fondée sur la même cause ; que la demande soit entre les mêmes parties, et formée par elles et contre elles en la même qualité. **Sans jugement**, il n'y a **pas d'autorité de la chose jugée** même si un procès, sur le **même cas** avec les **mêmes acteurs**, a déjà été réalisé. De plus, la **vérité** tirée du **jugement** ne vaut qu'entre les personnes parties au procès. De ce fait, si le litige revient et oppose les mêmes personnes sur le même litige, il sera nécessaire de faire à nouveau un **procès** pour **réobtenir** une **autorité de la chose jugée**. [I)1)B)b) Le Dessaisissement du juge :] - *Article 481 du Code de procédure civile* : le jugement, dès son prononcé, dessaisi le juge de la contestation qu'il tranche. De ce fait, une fois qu'il a **rendu sa décision**, le juge n'est **plus compétent** pour **revenir sur l'affaire**. Cependant, il existe des **exceptions** dans lesquelles il pourra **revenir sur l'affaire** : - Si le juge a [oublié de statuer] sur une demande, pour compléter le jugement - Si le juge a [fait une erreur matérielle] (ex : rectification d'une faute de frappe) [I)1)B)c) La force exécutoire de l'Acte juridictionnel :] En plus d'avoir le **pouvoir de dire le Droit**, le juge ayant un « **pouvoir d'impérium** » (= pouvoir de commandement), la décision qu'il aura rendue devra être **respectée** et **exécutée** par les parties. De ce fait, tout **jugement** passé en **force de chose jugé** (après le délai de recours) a « **force exécutoire** » (= effet attaché à la décision qui en permet l'exécution). Normalement, les **décisions** sont exécutées **naturellement** par les parties. Dans le cas où ce ne serait pas le cas, le juge peut utiliser de **moyens** (**incitatifs** ou **coercitifs**) pour obliger les parties à appliquer la décision. Par exemple, le juge peut prévoir des **astreintes** (= moyen de faire pression sur la personne condamnée, en l'obligeant à verser certaines sommes d'argent si elle ne réalise pas la décision prise). I. [Le service public de la justice :] Dans les **systèmes Antiques**, c'était le **Droit naturel** qui **régissait** la justice et chacun se faisait justice soi-même. Quand différentes formes d'**États** se sont imposées dans les **sociétés humaines**, ce sont les **gouvernements** qui ont instauré un **système de juges** pour rendre la justice. De ce fait la **justice privée** est **interdite** (« *nul ne peut se faire justice soit même* ») et l'**autorité publique** est la seule **habilitée** à pouvoir faire respecter les **droits des particuliers**. En France, la **justice** est organisée sous forme de **service public**. Elle est donc **étatique** et **publique**. [I)1) Les modes de résolution des conflits : ] Cependant, à côté des **modes juridictionnels** de règlement des litiges, il en existe des **non-juridictionnels**, avec non pas une **intervention directe** mais une **tutelle** de la loi et d'un juge. [I)1)A) Les modes de résolution non-juridictionnels : ] Ces **modes non-jurictionnels** sont nombreux et se caractérisent par deux éléments : - Sur la **forme**, ce n'est pas une **juridiction** qui va statuer - Sur le **fond**, il s'agit d'avantage d'**éteindre le conflit** plutôt que de le trancher (= la solution ne résulte pas toujours de la stricte application du Droit). Cette façon non-juridictionnelle de résoudre les conflits se **multiplie** et le législateur tend à les **favoriser** : 1. La **[conciliation]** : Contrat par lequel les parties s'engagent à trouver une solution **amiable** (= d'arbitrage) au conflit, avec l'aide d'un tiers nommé par le juge ([non rémunéré]) 2. La **[médiation ]**: Contrat par lequel les parties s'engagent à trouver une solution amiable au conflit, avec l'aide d'un tiers nommé par le juge ([rémunéré]) 3. La **[transaction]** : - *Article 2044 du Code civil* : La transaction est un **contrat** par lequel les parties, par des **concessions réciproques**, terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à naître. 4. L'**[arbitrage]** : Mode de résolution des litiges qui autorise les personnes publiques à recourir à un arbitre, plutôt qu'à une juridiction pour trancher un litige. [I)2) Les principes d'organisation du service public de la justice : ] En **France**, la **justice** est rendue par l'**État**, qui est tenu de mettre en place divers **organes** pour accomplir cette tâche. De plus : - *Article L111-1 du Code de l'organisation judiciaire* : Les juridictions judiciaires rendent leurs décisions au nom du peuple français. La **mission des juridictions françaises** est de **trancher** selon une **procédure équitable**, les **litiges** qui peuvent opposer les **particuliers entre eux** ou les **particuliers avec les autorités publiques**, ce qui nécessite des **moyens humains et matériels** ; le tout étant soumis à des **règles particulières d'organisation et de fonctionnement**. [I)2)A) Principe de hiérarchie : ] Compte tenu de la **multiplicité des organes** dans chaque ordre et dans le **souci d'une bonne justice**, le système judiciaire français est conçu comme une **structure très hiérarchisée**. Chaque ordre est bâti comme une **pyramide** et placé sous le **contrôle d'une juridiction suprême** qui assure : -Le [respect du droit], -Son [unité d'interprétation]. Ce **principe de hiérarchie** s'articule autour de **deux distinctions** : [I)2)A)a) Distinction des juridictions du 1^er^ et 2^nd^ degré : ] Elle se traduit par le **principe du double degré de juridiction** qui consacre un véritable **droit d'Appel** : qui permet aux justifiables qui subissent une décision défavorable d'un premier juge, de bénéficier d'un réexamen de leur affaire par un autre juge. [I)2)A)b) Distinction des juridictions du fond et de Cassation : ] Les **juridictions du fond** (1^ère^ et 2^ème^ instance) vont statuer sur le **dossier**, les **faits**. La **Cour de Cassation** va statuer sur le fait de voir si la **règle de Droit** a bien été appliquée, à travers le mécanisme du **pourvoi en cassation**, devant la Cour de cassation. Dans ce cas, le plaideur qui estime que la décision n'a pas été rendue conformément au droit. Ce mécanisme se traduit aussi dans l'**ordre administratif**. Le rôle de la **Cour de Cassation**, en tant que **Cour suprême** est d'**uniformiser la jurisprudence sur le sol national** donc de réguler des solutions qui peuvent être différentes d'une juridiction à une autre. Il ne faut pas confondre **hiérarchie entre les juridictions** // **hiérarchie entre les juges** (ex : un juge composant une juridiction du 1^er^ degré a autant de pouvoir qu'un juge qui exerce au 2^nd^ degré). [I)2)A)b)a') Le principe de double degré de juridictions : ] Il y a deux types de juridictions du fond : - Les [juridictions du 1^er^ degré] (ex : tribunaux) - Les [juridictions du 2^nd^ degré] (ex : Appel) Les **juges** qui appartiennent à ces **juridictions** sont appelés « **juges du fond** », leur rôle est de trancher les litiges dans leurs éléments de **faits** (version judicaire de l'histoire / cause du litige) et de **droits** (en se basant sur la loi). A la suite de ce raisonnement par **syllogisme**, le juge du 1^er^ degré rend son **jugement**. Après la fin du premier jugement, les **justiciables** peuvent user de leur **voie de recours** (= soumettre son affaire à une juridiction hiérarchiquement supérieure à celle qui vient de se prononcer). Une fois que le **justiciable** a utilisé sa **voie de recours**, le rôle du **juge du 2nd degré** (juge **différent** de ceux du **1^er^ degré**) va être de **juger l'affaire en faits et en droits**. Il va alors **confirmer** ou **infirmer** la **décision de 1^ère^ instance**. Concernant les **règles** pour **formuler un Appel** : 1. Sauf **exceptions**, l'**Appel** est en principe **admis** contre tous les jugements, 2. **Un seul Appel** d'une décision est possible, 3. Le **délai** pour formuler un **Appel** varie de **10 jours** à **1 mois**. [I)2)A)b)b') Les limites au principe de double degré de juridictions: ] Le **principe** peut être écarté soit **définitivement**, soit **provisoirement** et pour plusieurs raisons. Le fait d'**exclure** le double degré de juridiction peut être exclu par **le plaideur** lui-même : 1. **[En cas d'acquiescement au jugement : (on valide la décision du juge du 1^er^ degré)]** - *Article 409 du Code de procédure civile* : L\'acquiescement au jugement emporte soumission aux chefs de celui-ci et renonciation aux voies de recours sauf si, postérieurement, une autre partie forme régulièrement un recours. 2. **[En cas de désistement : (on fait Appel mais au final on annule)]** - *Article 400 du Code de procédure civile* : Le désistement de l\'appel ou de l\'opposition est admis en toutes matières, sauf dispositions contraires. Ou alors dans le **[cadre de la loi]** : 1. **[Si la valeur du litige est inférieure à 5000 euros : ]** Il n'est pas possible de faire Appel quand le **taux du ressort** (= chiffre sur le montant de l'intérêt litigieux) est **inférieur** **à 5000 euros**. Quand le **litige** n'est **pas chiffrable**, faire Appel est toujours **autorisé**. 2. **[Quand la décision est un « jugement avant dire droit » : ]** Ces jugements temporaires ne tranchant pas de litiges mais permettant de préparer une instance à venir, ne peuvent pas aller en Appel car ils n'ont pas d'autorité de chose jugée. Lorsque **l'Appel** n'est **pas possible**, on dit que la décision est rendue « **en premier et en dernier ressors** », et **pas à charge d'Appel**. En matière **pénale**, il existe un **pallier** d'autorisation ou non d'**Appel** en fonction de la **peine** encourue. Cependant, **chaque procédure judiciaire (1^er^ ou 2^nd^ degré)** peut se **pourvoir en Cassation** si elle estime qu'il y a eu un **problème de Droit** dans le jugement ou l'arrêt. I[)2)A)c) Le pourvoi en Cassation :] Une **décision** rendue en **premier** ou en **dernier ressort** (**1^er^ degré de juridiction** ou **les deux degrés de juridiction**), peut faire objet d'un **recours devant la Cour de Cassation** : - *Décision du Conseil Constitutionnel du 14 mai 1980* : Le pourvoi en Cassation est une voie de recours qui constitue pour les justiciables, une garantie fondamentale. Ce fait, l'**exclusion** de cette voie de recours ne peut être que très **exceptionnel** et encadré. Seule la **juridiction suprême** de chaque ordre juridictionnel peut être **juge de Cassation** et il n'y a **qu'une seule juridiction suprême dans chaque ordre**. - *Article L411-11 du Code de l'organisation judiciaire* : Il y a pour toute la République une Cour de cassation. Le **recours en Cassation** a pour fonction d'unifier l'**interprétation de la règle de Droit** et d'en **imposer le respect au juge**. Et ce sur **tout le territoire de la République** pour **assurer l'égalité des citoyens devant la loi**. Cela ne peut être l'œuvre que d'une **unique juridiction**. Même si la Cour de Cassation joue un **rôle fondamental**, ce n'est pas un 3^ème^ degré de juridiction. La Cassation repose sur une distinction : **le fond et la légalité**. La Cour de Cassation juge les jugements et non les affaires et se prononce sur la légalité des décisions rendues par les juges du fond mais pas sur le fond du procès. Sauf dans certains cas, la Cour de Cassation renverra l'affaire devant une **juridiction du fond** pour que cette juridiction du fond donne une **solution au litige**. (= renvoi). [I)2)B) Principe d'indépendance et d'impartialité : ] Ce principe est **fondamental**. - *Article L111-5 du Code de l'organisation judiciaire* : L\'impartialité des juridictions judiciaires est garantie par les dispositions du présent code et celles prévues par les dispositions particulières à certaines juridictions ainsi que par les règles d\'incompatibilité fixées par le statut de la magistrature. - *Article 6 de la Convention des droits de l'homme et des libertés fondamentales* : Toute personne a le droit à ce que sa cause soit entendue par un tribunal indépendant et impartial. Le juge doit être **indépendant** (ex : à l'égard des experts, à lui-même) et **impartial** (= est juste et équitable) Dans une certaine mesure, l'**indépendance** et l'**impartialité** présentent des **similitudes**, sans pour autant qu'il y ait **identité**. L'**indépendance** est une **condition préalable** à l'impartialité dans la mesure ou on ne peut pas être **impartial** si on n'est pas **indépendant**. A l'inverse, un **juge indépendant** peu devenir **partial**. Il résulte de ce **principe d'impartialité** qu'un juge ne peut **pas se prononcer** sur une affaire dans laquelle il est **intéressé** d'une manière ou d'une autre. Tout juge peut prendre l'**initiative** de se faire **remplacer** sur une affaire, lorsqu'il estime devoir le faire en **conscience** ou encore lorsque ses **relations personnelles** ou **professionnelles**, directes ou indirectes ; peuvent faire **douter de son impartialité**. S'il ne prend pas cette initiative, le **plaideur** a la faculté de le **récuser** en raison de ses **liens avec le litige**. [I)2)C) Principe de collégialité :] Le **principe de collégialité** signifie le fait que les décisions doivent être rendues par un collège de magistrats, statuant à la majorité. A l'origine, les formations à **juge unique** étaient **rares**. En **1810**, le **principe de collégialité était respecté** dans l'ensemble des ordres et il n'existait qu'une seule exception à la règle : le **juge de paix** (ancêtre du juge d'instance). Par ailleurs, a toujours existé la possibilité pour **un seul juge de statuer pour les cas d'urgence** (ex : **procédure de référé** : procédure d\'urgence visant à prévenir un dommage ou faire cesser un trouble illicite). Aussi, le juge aux affaires familiales a la compétence de s'occuper de la séparation des couples et du sort des enfants et est **juge unique**. Donc, s'est interrogé le fait de maintenir ou non le **principe de collégialité**. Certains arguments sont **positifs** : - La collégialité est vue comme une [garantie de bonne justice] : La décision d'une juridiction collégiale est une œuvre collective et officiellement unanime (association des compétences des juges), - Assure l'[indépendance des juges ]: On ne connait pas leur position personnelle sur le sujet, - Assure l'[impartialité du juge ]: Comme c'est une œuvre collective, on évite que la décision soit prise en fonction des convictions personnelles d'un juge, - La collégialité permet de [former les jeunes magistrats] : Ceux-ci bénéficient de l'expérience des plus anciens D'autres arguments sont **négatifs** : - Son [coût], - Le juge unique rend la bonne décision puisqu'il est [spécialiste en la matière]. [I)3) Les principes de fonctionnement du service public de la justice : ] La **justice** est un **service public**, il faut donc que le **justiciable** ait **confiance** en ce service public. Pour inspirer cette **confiance** : - Principe d'**égalité devant la justice**, - Principe d'**accessibilité de la justice** (ex : campagnes de communication), - Principe de **continuité de la justice** (service qui fonctionne sans interruption). [I)3)A) L'égalité devant la justice :] **[Le principe :]** Ce **principe** a été affirmé à plusieurs **reprises** et par diverses **sources**. En **[Droit interne]**, c'est un principe qui a été affirmé : - *Loi des 16 et 24 août 1790* : Tout privilège en matière de juridiction est aboli. De plus, ce principe se comprend comme le **prolongement d'un autre principe** : - *Article 1 de la DDHC de 1789* : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l\'utilité́ commune. Le **Conseil Constitutionnel** et le **Conseil d'État** ont et à plusieurs reprises, **réaffirmé** ce **principe**. En **[Droit international]**, il existe aussi ce principe : - *Article 14-1 du pacte national relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966* : Tous sont égaux devant les tribunaux et les Cour de justice. - *Article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme* : Le droit au procès équitable. **[La signification du principe :]** [I)3)A)a) Les mêmes juges pour tous : ] Ce **principe d'égalité devant la justice** signifie que tous les justiciables placés dans les mêmes situations, doivent être jugés par les mêmes juges, selon les mêmes règles de procédures et selon les mêmes règles de fond. Ce principe d'être **jugé par les mêmes juges** hérite d'un principe de la **révolution**, visant à condamner les **discriminations** résultant de privilèges de juridictions. En effet, sous l'ancien droit, les justiciables relevaient de juridictions différentes en fonction du **corps social** auquel ils appartenaient (ex : noblesse / clergé / tiers état). Depuis la Révolution, la **condition sociale** ne peut plus être prise en compte pour **déterminer la juridiction**. Il y subsiste plusieurs juridictions pour traiter les litiges car elles jugent toutes des **litiges de nature différente** (ex : La compétence du tribunal de commerce n'est pas liée à la seule condition de commerçant mais dépend de la nature du litige. Pour les litiges relatifs à leur commerce, cela relève du tribunal du commerce. Cependant, si ce commerçant divorce avec un autre commerçant, cela relève d'un tribunal judiciaire). Ce principe n'exclut pas le **principe d'égalité** puisque quelque soit leur **qualité**, toutes les personnes placées dans la **même situation** relèvent du **même juge**. Cependant, il existe des **exceptions** à ce **principe** : - Les [mineurs] : En raison de leur âge, ils relèvent de **tribunaux particuliers** et soumis au principe du huis clos (= seul les parties et leurs avocats sont présents durant l'audience, en comité restreint. - Le [Président de la République] : Il relève de la **Haute Cour de justice**, s'il est reconnu coupable de haute trahison pendant l'exercice de son mandat (*Article 68 de la Constitution* : Le Président de la République ne peut être destitué qu\'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l\'exercice de son mandat). - Les [ministres] : Ceux coupables de crimes ou de délits pendant l'exercice de leurs fonctions relèvent de la **Cour de justice de la République**. - Les [militaires] : Les officiers généraux, les maréchaux, qui relèvent du **Haut tribunal des forces armées**. Il subsiste une **différence de traitement** qui peut exister entre l'**administration** et les **particuliers** : - Le principe d'[interdiction de prononcer des injonctions en Droit administratif] (peu valable) - [Différences de procédures] (ex : dans l'ordre administratif, le délai pour former Appel est plus long pour l'État que pour les particuliers) [I)3)A)b) Les mêmes règles pour tous : ] Les **règles procédurales** et les **règles de droit** doivent être les **mêmes** pour tous et en la matière, il existe notamment un **principe fondamental** qui est le **principe du contradictoire** (= le droit pour chaque partie de faire connaitre ses prétentions et de connaitre en temps utile, ceux de son adversaire pour pouvoir les discuter ; une partie ne peut pas être jugée sans avoir eu connaissance des arguments de la partie adverse) Il appartient au **juge** de veiller au **respect de ce principe** grâce à son **impartialité** (se référer aux arguments des parties). [I)3)A)c) La gratuité de la justice : ] L'emploi du terme gratuité peut être discuté car, comme tout autre service public, le service public de la justice a un **coût**. Ce coût est pris en charge par **l'État** et les **collectivités** (**impôts**). Il faut faire une **distinction** entre les **coûts** : - Les coûts générés par le **recours aux juridictions**, - Les coûts générés par le recours aux **auxiliaires de justice**. [I)3)A)d)a') La question d'accès au tribunal : ] En principe, l'accès au tribunal n'implique **aucun frais**. C'est à **l'État** de prendre en charge **l'ensemble** des **frais** entrainés par le **recours au service public** : - [Rémunération des juges] : Ils sont fonctionnaires donc payés par l'État (Sous l'Ancien régime, les juges étaient payés par les plaideurs et par le gagnant. Le gagnant remettait au juge des épices, des cadeaux au départ puis des espèces. Le problème ici était que cela remettait en cause l'impartialité du juge. La loi des 16 et 24 août a supprimé le principe des épices et posé le principe de gratuité de la justice). Aujourd'hui, le fait pour le juge de recevoir une rémunération en plus de ce que lui donne l'État constitue un **délai de concussion**) - [Autres frais] : Le législateur peut demander aux plaideurs de participer aux frais d'une contribution (Sont dispensés du paiement les personnes bénéficiant d'une aide juridictionnelle et la personne qui a payé la contribution peut demander au juge si elle obtient gain de cause, à condamner l'autre partie à lui rembourser ce paiement) [I)3)A)d)b') La question des frais générés par le procès : ] Il existe **deux frais** : - Les [honoraires de l'avocat], - Les [dépens] (= frais liés au procès) **[1.Les honoraires de l'avocat :]** Selon la **juridiction compétente**, en principe, la loi impose aux **plaideurs** leur **représentation par un avocat**. Même quand la **représentation** par un avocat n'est **pas obligatoire**, le plaideur a toujours la possibilité de **prendre un avocat**. La **prestation** de **l'avocat** est **rémunérée**. En principe, cette rémunération est fixée entre l'avocat et son client (= **convention d'honoraires**). Ces honoraires dépendant d'un certain nombre de **paramètres** (ex : temps passé sur le dossier / notoriété de l'avocat / difficulté de l'affaire /...). Les honoraires sont **irrépétibles** (= sont supportés par chacun des plaideurs, quel que soit l'issue du procès, ils doivent payer) - *Article 700 du Code de procédure civile* : S'il parait inéquitable pour le juge de laisser à la charge d'une partie les sommes exposées ; le juge peut condamner la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer. (Ici, le juge peut demander à une partie de rembourser les frais d'avocats de la deuxième). **[2.Les dépens : ]** Les **dépens** correspondent à l'ensemble des frais de justice générés par les actes de procédure et frais divers. Le juge les fera en principe supporter à l'issue du procès, au **plaideur perdant**. Ils sont **répétibles** (= remboursés par le perdant) Ces dépens se décomposent en **émoluments** (= sommes dues par la rédaction des actes de procédure par les avocats et par les huissiers de justice) : - [Frais divers] (ex : honoraires des experts, frais de déplacement des avocats, indemnités dues au témoins), - [Droit], - **[Taxe]** (= Prélèvement fiscal, impôt perçu par l\'État), - **Redevance** (= Somme qui doit être payée à échéances déterminées). [I)3)A)d)c') La question des aides dont peut bénéficier le justiciable : ] Selon sa situation, un individu aura les **moyens** ou **pas** d'avoir **recours à la justice**. Pour cela, des **mesures particulières** ont étés **adoptés** pour aider le plaideur. Cela permet aux gens à **faibles revenus** de se **défendre** car **tout ou partie des frais** sont pris en charge par **l'État** au travers de deux moyens : - L'[aide juridictionnelle], - La [commission d'office]. **[1.L'aide juridictionnelle :]** L'**Aide juridictionnelle** a été mise en place au milieu du **19^ème^ siècle** et le système actuel repose sur une *loi du 10 juillet 1891*. Cette aide, à **certaines conditions**, peut être accordés à **certaines personnes**, qu'elles soient **demanderesses** ou **défenderesses**. C'est en considérant les **ressources** **de la** **personne** (ex : loyer) que cette aide est **établie**, elle est **valable pour les personnes** ne disposant pas de **ressources suffisantes.** Si la **demande aboutie**, une **partie**, voire la **totalité** des frais sera **prise en charge par l'État**. On distingue **deux types d'aides** : - L'aide [totale], - L'aide [partielle]. En principe, l'**aide juridictionnelle** peut être **obtenue** si la personne qui en fait la **demande** ne dépasse pas un certain **montant mensuel** ; ce **seuil** est **différent** si la personne bénéficie de l'**aide totale ou partielle**. Ce **montant** est **majoré** en fonction du **nombre de personnes à charge**. Certaines **personnes** n'ont pas à **justifier de leurs ressources** (ex : mineurs / personnes dont la situation apparait particulièrement digne d'intérêt au regard de l'objet du litige ou des charges prévisibles du procès-\> victimes de crimes ou délits graves). La **demande** ne doit pas apparaitre manifestement **irrecevable** ou **dénuée de fondement** car le but est d'éviter que certains **bénéficiaires** **abusent** du **système**. La demande se fait auprès du bureau de l'aide juridictionnelle, présente au sein de chaque tribunal judiciaire. Si celle-ci est acceptée, le bénéficiaire peut choisir librement son avocat, sachant que cet avocat sera payé par **l'État**, avec **une indemnité inférieure** au montant normal de ses honoraires. De ce fait, grâce à l'aide juridictionnelle, les **dépenses** qui incomberaient au **bénéficiaire** s'il n'avait pas cette aide sont à la **charge** de **l'État **; avec des **nuances** selon l'**issue du procès**. **[2.L'avocat commis d'office : ]** Les **commis d'office** sont des avocats qui se sont inscrits sur une liste pour être désignés en cas de procédures correctionnelles ou criminelle (ex : garde à vue / comparutions immédiates / mises en examen). La **demande de la désignation** d'un **avocat commis d'office** se fait par la **saisine** du **bâtonnier** (= chef de l'ordre des avocats). Pour bénéficier de cette **aide**, il faut bénéficier d'un certain **taux de ressources**, car l'avocat d'office est **rémunéré à l'aide juridictionnelle**. Mais, si les **ressources du prévenu** dépassent les **plafonds légaux de l'aide juridictionnelle**, l'avocat pourra lui **facturer des honoraires**. S'il a besoin de **conseils**, la personne peut aussi aller se renseigner dans les **structures gratuites** dans les **tribunaux** (ex : Maison du droit...). I. [Les juridictions : ] En principe, l'**action en justice est libre**. Tout le monde a le droit de venir demander à un juge de **préciser l'étendue de ses droits** et ce, quand bien même cette demande aurait pour conséquence d'entrainer une **autre personne** dans un procès. Le fait de **perdre un procès** ne peut constituer une **faute**. De ce fait, même si le perdant est à l'origine du procès, son adversaire ne peut pas se retourner contre lui pour lui demander des dommages et intérêts, sous réserve des **dépens** auquel la personne pourra être **tenue**. Cependant, l'**action** doit être **recevable** et qu'elle ne soit pas **abusive** en multipliant les actes de procédure (= **abus de droit**). Pour qu'une action en justice soit constitutive d'un **abus de droit**, il faut établir un **comportement fautif**, en plus du fait d'**agir en justice**. De plus, l'action en justice est **facultative**, elle n'est pas **obligatoire**. Il faut que la demande en justice présente certains éléments permettant au juge de pouvoir se prononcer sur le fond (= **recevabilité de la demande**). La **demande** sera **recevable** s'il elle présente deux types de **conditions** : - Le demandeur doit avoir un **[intérêt à agir]** : Il ne constitue pas la demande d'un avis judiciaire mais d'une décision qui oppose deux ou plusieurs parties à un procès. - Le demandeur doit être considéré comme [capable] (ex : pas de majeur protégé) Il ne faut pas confondre la **recevabilité** (= étape à franchir pour que le juge puisse examiner la demande). Ce n'est que si la demande est le juge « **bien-fondé** », que les demandes des parties seront accueillies (= l'examen au fond, le juge adhère au raisonnement juridique présenté par la partie). A l'inverse, si le juge considère que la **demande n'est pas recevable**, il ne s'intéresse pas au **bien-fondé**. S'il estime que la **demande** est **recevable**, il peut décider que la **demande n'est pas bien-fondé**. Titre 1 : les juridictions nationales I. [Les juridictions de l'ordre judiciaire : ] Ces **juridictions** se présentent de façon **pyramidale**. [I)1) Les juridictions du 1^er^ degré : ] Au sein des **juridictions de l'ordre judicaire**, il faut distinguer : - Les juridictions dont la mission est de [statuer sur les litiges d'intérêt privé] (ex : juridictions civiles / commerciales / sociales), - Les juridictions dont la mission est de [réprimer les infractions à l'aide de peines]. Ces deux types de juridictions sont soumises au contrôle de la Cour de Cassation et de ses chambres. [I)1)A) Les juridictions civiles du 1^er^ degré : ] Dans ces **juridictions**, il y a : - Une [juridiction de droit commun] : le tribunal judiciaire. En principe, il peut recevoir tous les contentieux en première instance, - Des **[juridictions d'exceptions]**, elles sont en charge de contentieux spécialisés. Pour que les **juridictions d'exceptions** soient **compétentes**, il faut qu'une **disposition particulière** de la **loi** leur **attribue le litige**. Les autres juridictions sont des **juridictions d'exceptions**, elles sont en charge de contentieux spécialisés. - *Article L 211-3 du Code de l'organisation judiciaire* : Le tribunal judiciaire connaît de toutes les affaires civiles et commerciales [pour lesquelles compétence n\'est pas attribuée], en raison de la nature de la demande, à une autre juridiction. [I)1)A)a) Le tribunal judiciaire : ] En **première instance**, le **contentieux** **civil** ordinaire relève de la compétence du **tribunal judiciaire** qui est une **juridiction de droit commun**. Il succède au **tribunal de grande instance** ; à la suite d'une *loi du 23 mars 2019* qui résulte de la **fusion** du **tribunal de Grande instance** et du **tribunal d'instance**. Les TGI sont issus d'une grande évolution et ont commencé à être des **tribunaux de district**, créés par les *lois des 16 et 24 août 1790*. [I)1)A)a)a') L'organisation des tribunaux judiciaires : ] Il existe **164 tribunaux judiciaires** en France. Il existe au moins **1 tribunal par département** ; et dans certains départements il y en a **plusieurs**. Dans les **grandes villes**, les **tribunaux judiciaires** sont formés de plusieurs **chambres spécialisées** (ex : famille / pénale). Ces **chambres** peuvent être réunies sous forme de **pôles**, dans les plus **grands** **tribunaux judiciaires**. Pour que chaque **tribunal judiciaire** fonctionne, il est doté d'une **administration particulière** : 1. Les [chefs de juridiction] : Présidents du tribunal judiciaire / Procureur de la République, qui ont pour rôle de veiller à la bonne coordination des différents services du tribunal (ex : décision de la répartition des juges dans les différentes chambres, procédures en référé), 2. [Magistrats, personnels administratifs] : Ils se rassemblent à l'occasion d'assemblées générales, afin de donner leur avis sur des décisions organisationnelles (ex : dates audiences), 3. [Services du greffe] : Le greffier en chef et les greffiers organisent le bon fonctionnement des audiences, ainsi que la réception et la gestion des dossiers. L'organisation des **audiences** est **publique** et le **huis-clos** est **l'exception**. De plus, la **procédure** varie en fonction du **type de contentieux** (litiges en [dessous de 10 000 euros]) : - Parties [présentes] ou [représentées] (avocat), - Procédure entièrement [écrite]. Pour les **litiges** [dépassant les 10 000 euros] : - Représentation des [parties obligatoire], - Procédure [orale]. Pour rendre sa **justice**, le tribunal peut **statuer** de différentes **manières** : - Formation [collégiale] : Formation à 3 magistrats (président de l'audience, deux assesseurs). A leurs côtés, se tient un greffier, et selon la nature du contentieux, le procureur. (ex : questions liés à l'état des personnes : actes de naissance, de mort...) - Formation à [juge unique] : Formation à 1 juge (spécialisés dans les contentieux) - *Article R212-8 du code de l'organisation judiciaire* : Liste limitative des litiges pouvant être jugés à juge unique. (ex : litiges pour l'indemnisation de victime d'accident de la circulation terrestre, questions relatives à la vente d'un bien d'un mineur) Types de **juges** spécialisés dans les **contentieux** : - Juge des enfants : santé, sécurité de l'enfant, - Juge aux affaires familiales : autorité parentale, prénom, - Juge des contentieux et de la protection : tutelle ou curatelle des majeurs, constatation d'absence, - Juge des libertés et de la détention : exécution des décisions de justice, - Juge de l'expropriation : fixe le montant des indemnités dues à la personne expropriée à défaut d'accord amiable, - Juge de la mise en État : convoque les parties, veille au dépôt des conclusions des parties dans les délais, statue sur les incidents de procédure ; il rend une ordonnance de clôture de la mise en État et le dossier est transmis à un autre juge qui statuera sur le fond. - Forme de [chambre de proximité] : Cette chambre est destinée à garantir un meilleur accès à la justice pour les justiciables. Ce tribunal de proximité n'est pas indépendant. Les chambres ont des compétences variées et peuvent statuer sur des litiges inférieurs à 10 000 euros. Les magistrats qui y siègent font partie du tribunal judicaire. La procédure est orale et la représentation n'est pas obligatoire. Dans certains cas, une formation du tribunal judiciaire dans laquelle la chambre de proximité peut tenir des audiences foraines dans différentes communes de leur ressort. [I)1)A)a)b') La compétence des tribunaux judiciaires : ] Il existe **deux types de compétences** et il faudra que les **deux conditions** **cumulatives** soient **remplies** pour que le tribunal puisse **statuer** : - Compétence [territoriale] : Liée au lieu où se situe le siège du tribunal judiciaire. Elle détermine devant quel tribunal le demandeur devra agir, grâce à sa position géographique, - Compétence [matérielle] : Elle détermine dans quel type d'affaires le tribunal judiciaire peut juger, en fonction de la nature de l'affaire et du problème soulevé Pour la **compétence territoriale**, le tribunal compétent territorialement est celui du **lieu de domicile** ou du **siège social du défendeur**. De ce fait, le **demandeur** doit chercher où **habite** le **défendeur** et trouver le **tribunal judiciaire** attaché au **lieu de domicile du défendeur**. On appelle ça le **ressort** : la zone géographique concernée par la compétence territoriale du tribunal. Cependant, il existe des **exceptions** dans lesquelles le **tribunal judiciaire** ne sera pas celui du **domicile** ou du **siège social**. En effet, dans certaines **hypothèses**, le **demandeur** peut choisir d'agir devant un certain **tribunal judiciaire** qui peut être celui : - Le [lieu de livraison du bien], - Le [lieu de réalisation du service qui pose difficulté], - Le lieu sur lequel le [dommage] est survenu. Dans d'autres cas, le **demandeur** est obligé de saisir un autre **tribunal judiciaire** : - Lieu de [situation de l'immeuble], - Lieu d'[ouverture de la succession]. Pour la **compétence matérielle**, tous les tribunaux ont une **compétence commune**. Mais, certains **tribunaux** disposent en plus de cette **compétence**, une **compétence spécifique** : - Compétence [commune] : [Compétence *générale*] : Chaque tribunal judicaire est un tribunal de droit commun. Donc, toutes les affaires civiles et commerciales ne peuvent pas passer par une autre juridiction que par lui. Cette compétence générale peut résulter du **[montant de la demande]** : à charge d'Appel, elle statue sur toutes les demandes concernant un montant supérieur à 5000 euros. En dernier ressort, elle statue sur les litiges sur une somme inférieure ou égale à 5000 euros. - *Article R211-3-24 du code de l'organisation judiciaire* : Lorsque le tribunal judiciaire est appelé à connaître, en matière civile, d\'une action personnelle ou mobilière portant sur une demande dont le montant est inférieur ou égal à la somme de 5 000 euros, le tribunal judiciaire statue en dernier ressort. La **compétence** est aussi **variable** selon la **[nature du litige]**. Les textes précisent si le tribunal judiciaire statue à **charge d'Appel** (compétence générale / résiduelle : le juge peut juger tous les litiges pour lesquels [la loi ne prévoit pas de juridiction spéciale]) ou en **dernier ressort**. - *Article R211-3 du code de l'organisation judiciaire* : Sous réserve des dispositions de l\'article R. 211-3-24, le tribunal judiciaire statue à charge d\'appel [dans les matières pour lesquelles compétence n\'est pas attribuée expressément à une autre juridiction] en raison de la nature de la demande. Dans **d'autres litiges**, le **tribunal judiciaire** statue sur **d'autres litiges** (ex : conditions des funérailles / conditions de bornages des propriétés). En **dernier ressort**, le **tribunal judiciaire** statue sur des **litiges** en matière **électorale** (ex : élection des juges des tribunaux de commerce, élections des délégués du personnel au sein d'une entreprise). [Compétence *exclusive*] (nature du litige) : Pour certains types de **litiges**, ils nécessitent une **compétence exclusive** du **tribunal** judiciaire ; puisqu'aucune autre **juridiction** du **premier degré** n'a le droit de statuer sur les **litiges** en question. - *Article R211-3-26 du code de l'organisation judiciaire* : Le tribunal judiciaire a compétence exclusive dans les **[matières déterminées]** par les lois et règlements, au nombre desquelles figurent les matières suivantes :\ 1° [État des personnes] : mariage, filiation, adoption, déclaration d\'absence ; 2° Annulation des actes d\'état civil, les actes irrégulièrement dressés pouvant également être annulés par le procureur de la République ; 3° [Successions] ; 4° Amendes civiles encourues par les officiers de l\'état civil ; En outre, **d'autres compétences particulières** sont données à certains **tribunaux judiciaires**. Lorsqu'il existe plusieurs **tribunaux** judiciaires dans un **même département**, certains **tribunaux** peuvent être désignés par **décret** pour connaitre seuls de certaines **matières** dans **l'ensemble du département** (ex : le tribunal judiciaire concerné d'un département peut gérer les actions en responsabilité médicale / Baux commerciaux -\> bails de biens). Par ailleurs, pour les **contentieux particuliers** (délicats ou difficiles), il existe des **tribunaux judicaires** **spécialement désignés** (ex : Tribunal judicaire de Paris, compétent pour les actions en justice pour la propriété artistique et de brevets d'invention). [I)1)B) Les juridictions d'exceptions et spécialisés du 1^er^ degré : ] Devant ces **juridictions**, la **procédure** est **orale** et les **parties** sont **présentes** ou **représentées** (l'avocat est obligatoire pour les contentieux de plus de 10 000 euros). Ces **juridictions** ont des **compétences exclusives** que celles-ci peuvent **exercer**. [I)1)B)a) Le tribunal de commerce : ] [I)1)B)a)a') L'organisation :] Ces **juridicions** sont des **juridictions collégiales** ; avec des **juges consulaires** (professionnels ou commerçants). Ces **juges** sont **élus** par leurs **pairs** (les gens qui exercent la même profession). Les **commerçants** élisent les **membres** des **chambres du commerce** et de **l'industrie** / du **commerce et de l'artisanat** ; dans le ressort du cadre dans lequel ils exercent leur **profession**. Ces **membres élus** vont élire les **juges consulaires** des **tribunaux de commerce**. Lorsqu'ils sont élus pour la **1^ère^ fois**, les juges sont élus pour **2 ans**. S'ils sont élus à nouveau, leur **mandat** sera de **4 ans**. Ce n'est pas possible de faire plus de **5 mandats** au sein du **même tribunal**. - *Article L723-1 du code de commerce* : Les juges d\'un tribunal de commerce sont élus dans le ressort de la juridiction par un collège composé. Pour être **élu**, il faut : - [Justifier d'une expérience professionnelle particulière], - Remplir une [condition d'âge]. Il existe des **règles déontologiques** particulières. Chaque **tribunal** est composé **d'une ou plusieurs chambres**, avec des **audiences publiques** (sauf affaires délicates). En **Alsace-Moselle**, il n'y a pas de **tribunal de commerce** ; ce sont les **tribunaux de justice** qui ont la compétence en **matière commerciale**. Les **tribunaux judicaires** ont une **chambre commerciale** dans laquelle un juge du **tribunal judiciaire** siège au côté de **deux juges élus** : c'est une **juridiction échevinale** (= désigne une juridiction mixte c\'est-à-dire une juridiction composée de magistrats professionnels et de juges citoyens). [I)1)B)a)b') La compétences :] Sur la **compétence territoriale**, le **tribunal de commerce** est celui : - Du [domicile du défendeur], - De la [livraison de la chose], - De [l'exécution de la prestation de service]. Sur la **compétence matérielle**, le **tribunal de commerce** connait des **contestations** de **droit commercial** : - Opposition entre [deux commerçants], - Opposition entre [établissements de crédits]. - [Actes de commerce] (acte qui consiste à acheter pour revendre) entre deux personnes. Le **tribunal** juge en **dernier ressort** les **demandes** dont le montant est **inférieur à 5000 euros**. Il statue à charge **d'Appel** pour les **litiges** supérieurs à **5000 euros**. Ce sont les **juges du tribunal de commerce** qui ont pour **mission** de **tenir à jour** les « *registres du commerce et des sociétés* », permettant de connaitre la **situation financière** des **commerçants**. [I)1)B)b) Le conseil des prud'hommes :] [I)1)B)b)a') L'organisation :] Chaque **ressort** de **tribunal judiciaire** comprend au moins **1 conseil des prud'hommes**. Celui-ci fait l'objet de **critiques** concernant **l'absence de formation juridique** des **conseillers**. Il y a de fortes **règles déontologiques**. Récemment, une **formation initiale** a été rendue **obligatoire**, assurée par **l'ENM** (5 jours). Les **organisations syndicales** et **professionnelles** réalisent une **liste de candidats** potentiels. Les **dossiers** sont **instruits** par le ministère de la justice. Puis les **conseillers prud'homaux** sont **nommés** par le **garde des Sceaux** et le **ministre du travail**, tous les **4 ans**. Les **prud'hommes**, réunis en **assemblée générale** élisent un **Président** et un **Vice-Président** pour **1 an**. Au sein des **conseils de prud'hommes**, les **conseillers** sont répartis en **5 sections autonomes**, chargés de régler les **litiges** en fonction d'un **secteur** particulier de la **vie économique**. Il existe une **formation de référé** commune à **l'ensemble des sections**. Cette **juridiction** est soumise à un **principe du paritarisme** ; chacune doit compter un nombre identique de **juges employeurs** et de **juges salariés**. Puis, sa **présidence** varie entre un **Président employeur** puis un **Président salarié**. [I)1)B)b)b') La compétence : ] Sur la **compétence territoriale**, le **litige** est porté devant le **conseil des prud'hommes** du lieu : - Où [l'employé travaille], - Du [lieu de domicile de l'employé] (travail à distance), - Saisine du [conseil du lieu de conclusion de contrat de travail] (si demandeur = employé), - Saisine du [conseil du lieu du siège social de l'employeur]. Pour la **compétence matérielle**, le **conseil des prud'hommes** juge l'ensemble des **[litiges individuels]** entre **l'employeur** et les **salariés**. Il est compétent en **premier et dernier ressort** jusqu'à **5000 euros**. A charge d'Appel, au-delà de **5000 euros**. Pour les **litiges collectifs** (ex : grève), ce sera de la compétence du **tribunal judiciaire**. En **principe**, avant que le **conseil des prud'hommes** ne statue, il faut qu'une **conciliation** ait lieu entre les **parties**. [I)1)B)c) Le tribunal paritaire des baux ruraux :] [I)1)B)c)a') L'organisation :] Ce **tribunal** n'est **pas permanant** et se réuni par **sessions** car il est rattaché au **tribunal judiciaire**. Ce **tribunal** est **échevinal**, puisqu'il se compose : - D'un [magistrat du tribunal judiciaire] (Préside), - [4 juges non-professionnels] (bailleurs non-preneurs : propriétaire /ou/ preneurs non-bailleurs : locataire). Ce **tribunal** est **paritaire** car il y a un **nombre égal** d'assesseurs **bailleurs** et **d'assesseurs preneurs**. Les **organisations professionnelles** les plus **représentatives** de chaque **type d'assesseurs** (preneur ou bailleurs) vont établir une **liste de candidats** et les **assesseurs** sont désignés pour **6 ans** par le **1^er^ Président de la Cour d'Appel** du **ressort territorial** ; après **avis du juge** qui **préside** le **tribunal des baux ruraux**. [I)1)B)c)b') La compétence :] Sur la **compétence territoriale**, le **tribunal compétent** est celui : - [Lieu où l'objet du bail se situe] (ex : immeuble). Sur la **compétence matérielle**, ce **tribunal** juge les **litiges** nés à l'occasion d'un **bail rural** (= contrat par lequel le propriétaire d'une terre, le bailleur loue son bien à un fermier ; afin que ce dernier exploite sa parcelle). Il **juge** en **premier et dernier** ressort les **litiges** dont la valeur est **inférieure à 5000 euros**. A charge **d'Appel**, il juge les **litiges** dont la **valeur** est **supérieure à 5000 euros** ou **indéterminée**. [I)1)C) Les juridictions pénales : ] Les **juridictions pénales** de **premier degré** sont à **distinguer** en **3 phases** : 1. Les [fonctions de poursuite] (ministère public -\> procureur), 2. Les [fonctions d'instruction] (juge d'instruction : appréciation des charges sur la personne mise en examen), 3. Les [fonctions de jugement] (rend une décision sur le fond, au moyen des outils obtenu préalablement). Il s'agit de **multiplier** le nombre de **personnes** qui vont **intervenir** pour **protéger** les **droits** de la **personne** qui va **probablement** être **incarcérée**. Certaines **juridictions** ont une **compétence matérielle spécialisée** (ex : Tribunaux judiciaires de Paris et de Marseille, spécialisés en [matière d'accident collectif] ; lorsqu'il y a de nombreuses victimes et que l'affaire est complexe). Hormis ces juridictions et de **manière générale**, les **juridictions pénales** siègent au sein de **tribunaux judiciaires**. En matière de **compétence matérielle**, c'est la nature de **l'infraction** qui détermine devant quelle **juridiction** l'affaire sera jugée : - Contravention = [tribunal de police], - Délit = [tribunal correctionnel], - Crime = [cour d'Assises ou cour criminelle départementale]. Sur la **compétence territoriale**, les **juridictions pénales** sont liées au **tribunal judiciaire** auquel elles **siègent**. Elles seront **compétentes** lorsque : - Le [lieu de commission de l'infraction] est dans le ressort territorial du tribunal, - Le [lieu de résidence de la personne] impliquée est dans le ressort, - Le [lieu d'arrestation de la personne] est dans le ressort. Dans certains cas, certaines **juridictions** ont une **compétence matérielle particulière** liée à la **personne poursuivie** (ex : mineurs / membres du gouvernement / militaires). [I)1)C)a) Les juridictions d'instruction : ] Au cours de la **phase d'instruction**, **deux juges uniques** peuvent **intervenir** : - Le [juge d'instruction], - Le [juge des libertés et de la détention]. [I)1)C)a)a') Le juge d'instruction : ] Celui-ci est le **premier** à **intervenir** quand le **ministère public** a engagé les **poursuites** ou quand la **victime** (constituée comme partie civile), a **saisi la justice**. Ce **juge** a **deux rôles** : - **[Juge de l'enquête]** : Il cherche à découvrir le ou les [auteurs] d'une infraction, les éléments de [preuve] et décider si les [charges] sont suffisamment importantes pour [saisir une juridiction] de jugement (instruction à charge = culpabilité et à décharge = non-culpabilité). - Auditionne les [personnes concernés] (ex : témoins, mis en cause...), - Désigne des [experts], - Procède à des [perquisitions et saisines], - Ordonner des [écoutes téléphoniques] (**délégation** au service de police ; par une ***commission rogatoire***). - [Mandats] (1. **[Mandat de recherche]** : ordre à la force publique de rechercher une personne soupçonnée d'avoir commis une infraction et la placer en garde à vue / 2. [**Mandat de comparution** ]: mettre en demeure la personne à laquelle il est délivrée, de se présenter devant le juge à la date et à l'heure indiquée par le mandat / 3. **[Mandat d'amenée]** : ordre donné à la force publique de conduire une personne immédiatement devant le juge / 4. **[Mandat d'arrêt]** : ordre donné à la force publique de rechercher une personne mise en examen, en fuite et de la conduire dans un établissement pénitencier indiqué dans le mandat). - **[Juge :]** Il a la possibilité de **rendre des décisions** à travers des « **ordonnances** » : - [Ouverture de l'instruction] : **[Ordonnance de refus d'informer]**, dans le cas où les faits ne constituent pas une infraction pénale ou que les faits reprochés n'ont pas étés commis, - [Pendant l'instruction ]: **[Ordonnance de mise sous contrôle judiciaire]**, dans laquelle la personne concernée doit adopter un certain comportement (ex : suivi médical, interdiction de se rendre dans certains lieux), - [A la fin de l'instruction] : **[Ordonnance de règlement]**, qui met fin à l'instruction, 1. **[Ordonnance de non-lieu]** : Aucune poursuites (ex : les charges sont insuffisantes, l'infraction n'est pas assez caractérisée par un défaut de preuve, l'auteur est inconnu) 2. **[Ordonnance de renvoi]** : Poursuites engagées (= renvoi devant la juridiction de jugement compétente ; sauf pour les crimes où l'affaire est renvoyée par la cour d'assise par une **[Ordonnance de mise en accusation]**) [I)1)C)a)b') Le juge des libertés et de la détention :] Le **JLD** s'occupe des questions liées aux **libertés fondamentales** (ex : atteintes aux libertés -\> garde à vue non justifiée). Ce **juge** doit être **impartial** et ne pourra donc **pas participer** à **l'instruction** ou au **jugement**. Ce **juge** : - [Ordonne ou prolonge la détention provisoire], - Décide de la [situation d'une personne placée en détention] qui aurait signalée des conditions de détention indigne. [I)1)C)b) Les juridictions de jugement :] **2^ème^ phase du procès pénal** [I)1)C)b)a') Les juridictions de droit commun : ] Ces **juridictions** sont **compétentes** en fonction de la **nature** de **l'infraction** : 1. **[Le tribunal de police]** : Il s'occupe des **contraventions** (= infraction la moins grave) et est situé au sein du **tribunal judiciaire** avec un **juge unique**. Pour déterminer si une infraction est une contravention (5 classes de contraventions), il faut déterminer la **peine** associée. 2. [**Le tribunal correctionnel** : ] Il s'occupe des **délits** (= infraction intermédiaire) et est situé au sein du **tribunal judiciaire** avec un 3 **juges** (ou juge unique dans certains cas). Ils peuvent être punis **d'amendes** ou de **peines de prison jusqu'à 10 ans**. 3. **[Cour Criminelle départementale]** (*loi du 22 décembre 2021*, entrée en vigueur le 1^er^ janvier 2023) Les **crimes** sont en principe amenés vers la **Cour d'Assises**, mais cette **nouvelle voie est ouverte**. Il s'occupe des **crimes** (= infractions les plus graves). Et peut mener à une **amende** ou une peine de **réclusion criminelle**. Pour qu'une affaire soit amenée ici, il **faut 1 ou plusieurs auteurs majeurs** ; allant de **15 à 20 ans de réclusion criminelle** et ne doivent pas être **récidivistes**. La Cour n'a **pas de jury** et **a 5 magistrats** (1 Président et 4 assesseurs). Dans certains cas, un assesseur peut être un avocat. 4. **[Cour d'Assises : ]** Elle s'occupe les affaires dans lesquelles il est question d'un **crime**, puni **de plus de 20 ans de réclusion criminelle** ou lorsque le crime ne peut pas être jugé devant une Cour criminelle (ex : récidive / auteur avec une peine au-dessus de 20 ans). Elle ne siège pas de **manière permanente** car c'est une juridiction qui ne se rassemble que par **session**, lorsqu'il est **nécessaire**. Pendant longtemps, les **Arrêts** rendus par cette Cour n'étaient pas susceptibles d'Appels. Mais, depuis quelques années, **la voie de l'Appel est ouverte** ; l'Appel n'est pas interjeté devant une **juridiction hiérarchiquement supérieure** mais devant une **autre Cour d'Assises** avec un **nombre supérieurs de jurés** par rapport à la première. La Cour d'Assises est composée de **plusieurs magistrats professionnels** (1 Président et deux assesseurs) et d'un **jury populaire** (6 personnes, formé pour juger en premier ressort et composé de 9 personnes en Appel). Pour être **juré**, il faut remplir des **conditions** : + de 23 ans, être français, être inscrit sur les listes électorales, jouir de ces droits politiques et civils, savoir lire et écrire français, ne pas présenter d'incompatibilité (ex : proche), d'incapacité et ceux déjà jurés dans le département il y a moins de 5 ans. Les **jurés** sont **choisis** à la suite d'une procédure en 3 étapes ; visant à **éliminer progressivement** des jurés jusqu'à obtention d'une **liste définitive** (ex : 3^ème^ étape : l'accusé peut récuser jusqu'à 4 personnes et le ministère public, peut en récuser 3). Le **Président** détient l'essentiel du **pouvoir** ; car il mène les **débats**. Mais, les **jurés** peuvent (sur autorisation), poser des **questions** à **l'accusé** ou au **témoin**. Les **jurés** et les **magistrats** se retirent pour **délibérer** à la fin des **débats**. Les **membres du jury** **délibèrent** et **votent** sur la **matérialité des faits** et sur **l'application du droit**. Ils doivent délibérer sur des **questions** préalablement posées par le Président en déposant un **bulletin de vote**. Le Président **dépouille** et le **résultat** est **connu**. [I)1)C)b)b') Les juridictions pénales spécialisées : ] Il existe plusieurs **juridictions pénales spécialisés** : 1. **[Les juridictions pour mineurs]** : Les **juges** intervenant dans la procédure devront être **spécialisés** dans la **justice des mineurs**. Le **tribunal de police** reste compétent pour les **contraventions de 1^ère^ à 4^ème^ classe**, mais avec une procédure simplifiée Pour les **contraventions de 5ème classe** et les **délits**, le **juge des enfants** jugera les **enfants de moins de 13 ans** et le **tribunal pour enfants** jugera les mineurs ayant **plus de 13 ans**. Pour les **crimes**, le **tribunal pour enfant** jugera les enfants de **moins de 16 ans.** La **Cour d'Assises des mineurs** jugera les crimes de **mineurs** **de plus de 16 ans**. 2. **[La Cour de justice de la République]** : Compétente pour les procédures concernant les membres du gouvernement. 3. **[La Haute Cour du Parlement]** : Intervient dans le cadre d'une destitution du Président de la République. 4. **[Les juridictions militaires]** : Les militaires sont jugés par des juridictions de droit commun. Mais, par des formations spécialisés, compte tenu de la fonction. En cas de guerre, c'est encore différent. [I)1)C)b)c') Les juridictions de l'application des peines : ] Une fois que la **peine** est **prononcée**, il existe des **juridictions spécialisées** dans **l'application de la peine**. [I)2) Les juridictions du second degré : ] **L'Appel** présente **deux caractéristiques** : - [Dévolutif] : L'affaire est entièrement rejugée en faits et en droit par la Cour d'Appel. La Cour d'Appel ne peut en principe juger que des [questions contestées lors du premier jugement] ; donc les parties ne peuvent pas soumettre à la Cour d'autres demandes qui n'ont pas étés soulevées en première instance. Mais ce principe comporte beaucoup [d'exceptions]. - [Suspensif] : Le jugement de première instance ne peut [pas en principe être exercé pendant le délai nécessaire pour faire appel], et jusqu'à ce que la Cour d'Appel ait rendu sa décision. Mais, l'effet suspensif peut être tempéré, à la demande d'une partie en cas d'exécution provisoire de la décision de 1^ère^ instance. En **moyenne**, il y a une **Cour d'Appel** pour **3-4 départements**. Chaque **Cour d'Appel** connait des **jugements** rendus par toutes les **juridictions** de son **ressort**. La **Cour d'Appel** comporte plusieurs **chambres**, pouvant être divisées en **sections**. Chaque chambre est placée sous le contrôle d'un **magistrat**, appelé « **conseiller** ». La **Cour d'Appel** est dirigée par le **premier président** ayant des **fonctions administratives** et **juridictionnelles **; comme le **Président du tribunal judiciaire** (ex : ordonnances de référé ou ordonnances sur requête). Pour le **ministère public**, on parle du **parquet général** ; avec un chef, accompagné par des **substituts**. [I)2)A) Les juridictions civiles : ] Les **Appels civils** sont formés devant une **Cour d'Appel** (juridiction de droit commun). La **Cour d'Appel** peut se réunir sous **différentes formations** : - **[Audience ordinaire]** : Formation habituelle de jugement (3 magistrats), - **[Audience solennelle ]**: (Compétente en matière civile sur renvoi après cassation), - **[Audience en chambre réunie ]**: Ici, plusieurs chambres sont concernées / l'affaire est complexe, - **[Assemblée des chambres]** : (Compétente pour statuer en matière disciplinaire sur les avocats ou huissiers et reçoit les serments des magistrats). [I)2)B) Les juridictions pénales :] [I)2)B)a) La chambre de l'instruction : ] Cette **chambre** se situe dans la **Cour d'Appel** reçoit les appels des **juges d'instruction** et des **JLD**.  Elle se compose de **3 magistrats**. [I)2)B)b) La chambre des appels correctionnels : ] Cette **chambre** est compétente pour les **appels** formés contre le **tribunal de police** ou le **tribunal correctionnel**. Il n'est pas toujours possible **d'interjeter appel** d'une décision du **tribunal de police** pour les **contraventions** de **1^er^ à 4^ème^ classe**. Cette **chambre** est composée de **3 conseillers** (magistrats), mais elle pourra statuer à **juge unique**. [I)2)B)c) La Cour d'Assises d'appel : ] Cette **Cour** est **différemment composée** de celle ayant statué en **premier ressort** (3 magistrats et 9 jurés, au lieu de 6 en premier ressort). Les **Appels** rendus par la **Cour criminelle départementale** seront adressés à une **Cour d'assises d'Appel**. [I)3) La Cour de Cassation : ] La **Cour de Cassation** est la **juridiction suprême** de **l'ordre judiciaire**. [I)3)A) L'organisation de la Cour de Cassation :] La **Cour de Cassation** est présidée par le **1^er^ Président** de la **Cour de Cassation**. Elle a **6 chambres** ; afin de couvrir tous les aspects du **droit privé** : - [3 chambres civiles], - [1 chambre commerciale], - [1 chambre sociale], - [1 chambre criminelle]. Chacune de ces **chambres** est composée d'au moins **5 membres**, de **greffiers**, les **magistrats du ministère public**, **l'avocat général**. Le **ministère public pré-cassation** est représenté devant la **Cour de Cassation**, on parle ici de « **parquet général **». Le **chef** de ce **parquet** s'appelle le « **procureur général près de la Cour de Cassation** ». Certains **arrêts** peuvent être rendus par une **chambre mixte** composée d'au moins **3 membres des chambre**s, quand une affaire relève des **attributions de plusieurs chambres** ou que la question a reçu ou est susceptible de recevoir des **solutions divergentes**. D'autres décisions peuvent être rendues par **l'Assemblée plénière** de la Cour de Cassation. Cette assemblée est composée de **19 conseillers**, dont le **1^er^ Président**, les **présidents**, **doyens de chambre** et **un conseiller de chaque chambre**. Cette **assemblée** est **obligatoirement saisie** qu'après **cassation** et **renvoi** devant une **cour d'Appel**, les juges de la **2^ème^ cour d'Appel** rendent la même **décision** que la **première cour d'Appel**. **L'Assemblée plénière** peut être saisie lorsque **l'affaire** pose une **question de principe** (ex : solutions divergentes entre les juges du fond et la Cour de Cassation). [I)3)B) Les fonctions de la Cour de Cassation : ] La **Cour de Cassation** a **deux** principales **fonctions** : - [Juge les litiges en droit], - [Uniformise la jurisprudence] (ex : saisine par juge du fond concernant l'interprétation de la loi -\> avis). La **Cour de Cassation** utilise des **techniques** pour remplir ses **fonctions** : - [Violation de la loi] : mauvaise interprétation, application de la loi et qualification des faits, - [Manque de base légale :] les motifs de la décision attaquée sont insuffisants, = **[Casse de la décision]**, car certains aspects de la question auraient dû être examinés et ne l'ont pas été. - [Contradiction / Défaut de motif] : la décision attaquée présente une incohérence, - [Défaut de réponse à conclusion ]: le juge, dont la décision est attaquée, n'a pas répondu à toutes les questions soulevées, - [Incompétence :] la décision n'a pas été rendue par la juridiction compétente. Selon le **[motif de cassation]**, **l'analyse** du **motif** de la décision n'est **pas pareille**.

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