Introduction à la Science Politique - FICHE INTRO

Partie 1 (introductive) I. **-- Éclairage historique : la science politique en gestation** - **Platon** = modèle pur et parfait, avec un raisonnement intégralement philosophique. sens **d'idéaliste**, mais aussi de normativiste, BUT : normer le réel, *ce qui doit être*. - **Aristote*...

Partie 1 (introductive) I. **-- Éclairage historique : la science politique en gestation** - **Platon** = modèle pur et parfait, avec un raisonnement intégralement philosophique. sens **d'idéaliste**, mais aussi de normativiste, BUT : normer le réel, *ce qui doit être*. - **Aristote** = **réaliste**. BUT : comparer les régimes grecs existants, mettant en lumière les avantages et défauts respectifs des uns et des autres, à *ce qui est*. L'emprise de la **morale** est donc prédominante. Moyen Âge, la réflexion = sur la religion et la théologie, \# de politique, comme chez Saint Augustin. 13e siècle, [Thomas d\'Aquin] permet à la politique de redevenir un [sujet majeur et autonome], marquant une **Renaissance de la pensée politique**. Renaissance = séparation des considérations morales et religieuses en politique. Machiavel (fin 15e s.) = politique indépendante de la morale et de la religion + raisonnement logique et réaliste / Kant utilise également la logique, mais dans une perspective idéaliste. - L'une est centrée sur les conditions logiques de fonctionnement d'une société. Kant recherche les « conditions de possibilité » d'une notion (la démocratie, la représentation). - La seconde approche interroge *ce qui est*, en renonçant au « devoir être ». Réaliste, empiriste, + naissance dans la pensée moderne à des notions essentielles comme la société civile, l'opinion publique. - **En Fr, science politique influencée par le droit public, (19e siècle + début 20e siècle avec l\'essor État interventionniste. Evolu° Dr. adm. + droit constitutionnel = développement de la science po.** - Années [1960, l'affirmation de l'État-Providence] = discipline particulière émanant du droit administratif : *la science administrative*, sous influence, de la science politique. - L'influence du droit public sur la science politique sous par deux traits : - La science politique = vision **normativiste** de l'État propre au droit public. L'État = ensemble complexe de normes et de règles édictées, distinctes des comportements réels. La norme juridique prévaut sur la norme sociale. - La science politique = vision **institutionnaliste** du politique. L'objet d'étude = **acteurs juridiquement institués, leurs compétences et le processus d'édiction des normes**. PAS ENCORE opinion publique, société civile. - Années 60, de nombreuses facultés en Fr combinaient droit et science politique. Europe \> science politique plus proche des sciences sociales. Ce lien influençait fortement le contenu des recherches. - Science politique = autonome par rapport au droit public. années 1960[, Graham Allison] analyse la crise des missiles de Cuba. Il propose ainsi une analyse politique qui dépasse le cadre du droit constitutionnel. - CONFLICT AUTONIMIE DE LA SCIENCE PO : faculté de drt = maintenir la science po en matière annexe. Exigence autonomie de science po CAR trop conservatrice en droit. A[nnées 1980,] les deux disciplines prennent une direction distincte. - Droit public = approche technicienne, avec le droit constitutionnel se concentrant sur l\'analyse technique de la jurisprudence du conseil constitutionnel, au détriment des conditions socio-politiques de production des normes. Jurisprudence est ainsi « sacralisée ». - Science politique, en 60, = juristes ayant ajouté une formation en science politique à leur parcours. MAIS années 80, orient° vers sociologie politique, + sociologues devenant les principaux spécialistes et s\'éloignant des considérations juridiques. - Tocqueville, Marx et Weber sont à la fois philosophes et sociologues. Sociologie = discipline autonome a émergé [avec Auguste Comte et Émile Durkheim], BUT : devenir une science. - FR = la tradition positiviste influencée par Comte et Durkheim. Sociologie = une science avec des lois similaires à celles de la physique. Elle se concentre sur l\'analyse individuelle « micro », \# le droit, l\'histoire, la philosophie, et l\'étude de l\'État et de la politique. - **Allemagne** influencés par Marx et Max Weber, l\'analyse sociologique = l\'évolution de la société comme ensemble AVEC forte composante philosophique + approche « macro ». Weber examine impacts du capitalisme et de la rationalisation sociale. - **USA**, mélange Weber + attachement à **l'empirisme** et au **pragmatisme**. Développement des **outils méthodologiques et statistiques** inédits (sondages, méthodes quantitatives et qualitatives, enquêtes...). Des théories (théorie des choix rationnels) s'inspireront des mathématiques. En FR, après une réticence initiale, la sociologie politique s\'est finalement imposée comme une composante clé de la science politique. Triple phénomène : \'importation de la sociologie wébérienne, de la sociologie américaine, et à une mutation de la sociologie française. - **Après WW2 en Fr, l\'influence de Max Weber sur l\'analyse de Durkheim. Raymond Aron = rôle clé dans cette transition, BUT : réorienter t l\'analyse sociologique vers l\'objet politique, selon Weber** - **L'influence des sociologues américains**. Les outils méthodologiques et les modèles = franc succès en France (dans les années 1960 pour le « systémisme », années 1980 pour « l'interactionnisme »). **Michel Crozier**, sociologue des organisations, apparaît alors en figure de proue. - années 1960, **l\'influence marxiste** [réoriente la sociologie française vers le champ politique.] L\'école de Pierre Bourdieu, héritière du marxisme, se concentre sur cette question devenue majeure. Autres disciplines exercent influence moindre mais réelle, l\'histoire politique (avec Machiavel, René Rémond, Serge Bernstein, Pierre Milza, et J.-F. Sirinelli), l\'anthropologie politique (Claude Lévi-Strauss), et la psychologie politique. - les travaux de Théodore **Adorno** sur la personnalité autoritaire, - la **psychologie des foules** de Gustave Lebon (1895) : dans la foule, l'individu devient moins rationnel. - l'expérience célèbre de Stanley **Milgram** en 1963. - Robert Merton décrit **la « ritualisation bureaucratique** » où les agents se focalisent sur les procédures au détriment des objectifs et adoptent une « sur-conformité » aux normes.. Science politique, dominée par la sociologie, est souvent un prolongement d\'autres disciplines, ce qui freine son autonomie en tant que discipline. - D'un point de vue **académique**, la reconnaissance de la science politique a suivi trois temps : - **1^er^ temps / [Les débuts de l'institutionnalisation]** (1850-1930). - Pour que l'institutionnalisation de la discipline soit possible, il fallait que plusieurs - **Intellectuelles** : Séparation de la politique de la religion et de la morale (Machiavel) et de l\'économie (A. Smith). - **Sociales** : Apparition d\'États modernes avec des administrations puissantes offrant un objet d\'étude spécifique. - **Politiques** : Adoption du suffrage universel masculin en 1848, émergence de partis politiques, et élargissement de la participation politique. - **L'institutionnalisation** de l « science politique **» à l'étranger** avec cours en Caroline du Sud (1835) + école à Columbia ( 1880) + crea° journal de science po. Rayonnement important = facultés de sciences politiques émergèrent alors. - EU ; la science politique s\'institutionnalise en Allemagne, début du 19e siècle avec des chaires spécifiques, + écoles comme celle de Florence fin du 19e siècle. - FR, science politique = d\'abord développée dans facultés de droit. Crea° de l' « école libre de science politique » par Émile Boutmy en 1872. Ecole forme les élites, mais les facultés de droit, axées sur le droit public, ne parviennent pas à intégrer pleinement la science politique. - **2e temps : l'affermissement de l'institutionnalisation (1945-1970)** - FR, science politique se renforce avec les Instituts d'Études Politiques (IEP) + une meilleure intégration dans les facultés de droit. - Facultés de droit, la réforme de 1954 = cours de science politique. Les maîtrises et licences de science politique apparaissent, suivies par un cours pour enseignants en 1969. Temps marqué par figures emblématiques, Maurice Duverger (travx sur partis po), Raymond Aron, René Rémond, Jean-Jacques Chevallier (rela° internationales), et J.-B. Duroselle. - **3e temps : ancrage + développement de l'institutionnalisa° (de 1970 à nos jours)** Des 1970, la science politique = crise avec une orientation croissante vers les études techniques et professionnelles. Sciences Po Paris devenu Business School, avec par l\'économie, la gestion et la communication, moins de place pour science po. 15 % dans la fonction publique. - **D'un point de vue social,** la reconnaissance de la science politique = discipline pose la [question des **médias** et de l'insertion **professionnelle**]. - **Médias** : Les experts en science politique (Pascal Perrineau, Dominique Reynié, Olivier Duhamel, Pascal Bonniface) apportent une visibilité à la discipline. Cependant, le format médiatique limite souvent la profondeur des analyses des chercheurs. - **Insertion professionnelle** : - **Politics (**le processus lié à l'exercice et à la conquête du pouvoir) : La formation en science politique aide les élus et les métiers politiques (comme les assistants parlementaires), mais le succès dépend aussi du capital relationnel. - **Policy** (les programmes et les actions.) : - **Fonction publique** : Les diplômés en science politique réussissent mieux les concours que les juristes. - **Consulting** : Les métiers du consulting sont en croissance, répondant aux besoins des autorités publiques. - **Associatif** : Les secteurs parapublics offrent également des débouchés importants pour les politistes. II. - ACTEURS POLITIQUES Science po étudie institu° de l'Etat ; ex : Parlement. Analyse des parties po, dirigeants, adminsitra° + lobby, opinion publique. - PROCESSUS POLITIQUES - Electoraux : elec°, campagnes - « Socialis° politique » : rapport ind. à la politique - Mobilis° collective : Conflit sociaux - Constru° politique publique - PRATIQUES POLITIQUES - Utilisation des règles juridique - Communication politique - Discours politiques - Professionnalisation de la politique - GRANDS IDEAUX + RELA° INTERNATIONALES - Démocratie - Liberté - Egalité, AVEC sociologie des discriminations. Ex : genres, minorité. **EVOLUTION DES OBJETS 1980** - NVX ACTEURS Moins de sociologie des parties, Plus analyse mobilisa° collective. - EU + LOCAL Analyse Etat complétée par analyse EU + collectivités. - POLITIQUES PUBLIQUES Développement des politiques publiques en réponse à la demande sociale - COMMUNIC° POLITIQUE Analyse approfondie des discours, des médias, des « éléments de langage » - NO° DE SCIENCE - SENS DES LUMIERES : science = distanciation, expérimentation et systématisation - KARL POPPER : science = falsifiabilité, plutôt que recherche d\'une vérité absolue - THOMAS KKUN : concept de paradigme, montrant que l\'histoire des sciences suit des cycles. - **DEF DE SCIENCE PO** 1. [**Science de l'Etat**] + fonctionnement. Or, instances font aussi par de la science po, ex : media. DEFIN° TRES REDUCTRICE ! 2. **[Science du pouvoir.]** Or, pouvoir omniprésent dans toute rel° sociales en dehors de scinece po. 3. **[DEF DE LACROIX :]** **Explication des condi° + formes du débat politique, explication des faits + gestes des professionnels engagés dans cette activité et enfin, l'étude de la manière déploiement d'activité affecte les acteurs sociaux »** - METHODES NORMATIVES - Cf Platon / Aristote. - Approche normativiste = Kant, John Rawls et Marcel Gauchet explorant valeurs fondatrices des sociétés (État, droits de l\'homme, libertés, représentation, individu) BUT : expliquer fonctionnement logique. - Sociologie politique moderne avec Max Weber, Tocqueville et Marx = concentr° sur rôle des valeurs dans la société. Jurgen Habermas = réflexion en démontrant que les valeurs influencent l\'organisation de chaque secteur social. - METHODES EMPIRIQUES - approche privilégie la [collecte des faits (religion du fait),] significatifs par eux-mêmes, sans abstraction, similaire au journalisme, où les [concepts sont vus comme perturbateurs.] - Compréhension du réel repose sur des techniques mathématiques et statistiques, mais RISQUE : concentrer uniquement sur le quantifiable. - RISQUE = les faits, sans interprétation ni conceptualisation, n\'ont pas de sens. questionnement théorique indispensable. - Fournit des outils rigoureux essentiels à la science politique. - CONCLUSION : **[Ni les faits seuls, ni les valeurs seules ne suffisent pour donner du sens. Bonne théorie doit intégrer la pratique pour être efficace.]**