Révision chapitre 2 PDF

Summary

Ce document est un chapitre sur la Méditerranée médiévale, un espace d'échanges et de conflits. Il décrit les interactions entre les civilisations musulmane, byzantine et chrétienne occidentale. Les relations complexes entre ces civilisations sont explorées dans un contexte de commerce et de conflits.

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Chapitre 2 : La Méditerranée médiévale : espace d’échanges et de conflits à la croisée de trois civilisations (6h) Le Moyen Age, qui s’étend du Ve s après JC jusqu’au XVe siècle, est une période qui a longtemps été considérée comme obscure, marquée par un repli intellectuel. C’est en fait une pério...

Chapitre 2 : La Méditerranée médiévale : espace d’échanges et de conflits à la croisée de trois civilisations (6h) Le Moyen Age, qui s’étend du Ve s après JC jusqu’au XVe siècle, est une période qui a longtemps été considérée comme obscure, marquée par un repli intellectuel. C’est en fait une période d’une grande richesse en termes d’échanges et d’affrontements entre les trois grandes civilisations qui s’affirment en Europe et dans l’espace méditerranéen : la civilisation musulmane, la civilisation byzantine et la civilisation chrétienne occidentale. A la fois concurrentes et alliées, ennemies et partenaires commerciaux, ces trois civilisations vont nouer des relations complexes entre elles. Problématique : En quoi la Méditerranée est-elle autant un espace d’échanges que d’affrontements ? I) La Méditerranée : un espace à la croisée de trois civilisations Empire Byzantin Monde musulman Occident chrétien Rives nord-est de la Rives sud et est de la Rives nord-ouest de la Espace géographique Méditerranée + baisse Méditerranée + les Méditerranée + Invasions (localisation, conquêtes du territoire (invasions califes lancent des (Normands, musulmans) et pertes) Turcs et Arabes) ® Djihad (® empire réduit à l’Asie mineuse arabo-musulman du et la Grèce. Moyen-Orient à l’Espagne) Constantinople 3 capitales (Cordoue, Rome (capitale religieuse) Organisation politique Basileus (empereur) Bagdad et Le Caire) Royaumes et monarchies (capitales, divisions et Empire Califes (chef politique multiples (France, dirigeants) et religieux) Germanie,…), cités-états Califats et émirats Seigneurs (féodalité) Grec Arabe Latin Langue Chrétiens orthodoxes Musulmans (Islam) Chrétiens catholique Religion (christianisme) (christianisme) Basileus et patriarche Calife Pape (Église) Autorité religieuse A. Le monde musulman Une religion monothéiste : La religion musulmane apparait au VIIe siècle sous l’impulsion du prophète Mahomet (571-632). C’est une religion monothéiste qui s’appuie sur le message de Dieu, rapporté dans le Coran. L’Islam repose sur cinq piliers : profession de foi, cinq prières par jour, l’aumône, le pèlerinage à La Mecque et le jeûne pendant le mois du Ramadan. Cette religion se diffuse rapidement dès la mort de Mahomet sous l’impulsion des califes qui proclament le Djihad, la guerre sainte dans l’Est (jusqu’en Inde) et le Sud de la Méditerranée, ainsi que dans la péninsule ibérique. Calife : successeur de Mahomet. Chef politique, militaire et religieux des musulmans. Djihad : le combat pour étendre ou défendre l’islam. Une civilisation brillante : Le développement de la civilisation arabo-musulmane se fait dans les villes comme Bagdad, Damas, Cordoue ou Le Caire. La culture est à la base du pouvoir des califes qui favorisent la poésie, la philosophie, la médecine, la géographie. Les penseurs musulmans s’appuient sur l’héritage grec, mais aussi hindou, perse et romain. Un monde musulman morcelé : Le Monde musulman qu’on appelle l’Umma (communauté des croyants) est très vaste et il est rapidement divisé entre les sunnites et les chiites. Les chiites et les sunnites s’opposent sur la légitimité du calife (le chef politique et religieux des musulmans). A partir du Xe siècle, des califats rivaux se mettent en place : L’Empire des Almoravides au Maghreb et en Espagne Le califat fatimide en Égypte L’Empire seldjoukide au Proche et Moyen Orient Chiisme : courant de l’Islam qui rejette l’autorité des premiers califes et préconise de suivre les descendant d’Ali, genre du prophète. Sunnisme : courant majoritaire de l’Islam qui se conforme au Coran et à la Sunna (qui comprend les actes et paroles du prophète). B. L’Empire byzantin Un Empire centralisé et orthodoxe issu de l’Empire Romain : L’Empereur, appelé Basileus, est issu de la tradition de l’Empire Romain d’Orient. Il détient son autorité de Dieu et son pouvoir est universel, à la fois politique et religieux. Il nomme le chef de la religion, le Patriarche. Sa capitale est la ville la plus riche et la plus peuplée, Constantinople. Située à la jonction des routes de la Soie qui vont jusqu’en Asie et des routes commerciales européennes, elle accueille des commerçants venus de toutes les civilisations méditerranéennes. Les chrétiens de l’Empire byzantin (d’Orient) partagent les mêmes croyances que les chrétiens d’Occident mais leurs pratiques s’éloignent de plus en plus : ils vénèrent des images saintes les icônes, les prêtres peuvent se marier, les saints ne sont pas fêtés les mêmes jours. Après le schisme de 1054, la religion chrétienne orthodoxe se différencie progressivement de la religion catholique. C’est le lieu de conservation de la culture grecque (bibliothèque impériale contenant plus 120 000 manuscrits). Patriarche : titre donné à quelques évêques importants choisis par l’empereur. Schisme : séparation entre l’Église d’Occident (catholique) et l’Église d’Orient (orthodoxe) en 1054. Les pertes territoriales de l’Empire byzantin : Après une période d’apogée sous l’empereur Justinien (527-565), le territoire de l’Empire byzantin se réduit peu à peu. Il subit d’abord les invasions des peuples voisins : arabes, slaves, bulgares. Au XIe siècle, les Normands font la conquête de la Sicile et du sud de l’Italie et les Turcs commencent à s’emparer des régions orientales de l’empire (Asie mineure). Le pillage de Constantinople par les Occidentaux lors de la 4e Croisade en 1204 affaiblit durablement l’Empire Byzantin. C. L’Occident chrétien Un espace morcelé politiquement : A la chute de l’Empire Romain d’Occident, l’Europe Occidentale se morcelle en une multitude de seigneuries, de royaumes malgré la tentative au IXe siècle de recréer l’unité de monde latin sous les carolingiens (800 : Charlemagne sacré Empereur à Rome). Les invasions vikings ont encore fragilisé davantage les états et entrainé une contraction des échanges. A partir du XIIIe siècle, les rois occidentaux construisent progressivement leur autorité même si le système féodal reste à la base de l’organisation sociale. Les seigneurs dominent les paysans dans le cadre de seigneuries. Pour pouvoir se défendre ou étendre leur territoire, ils se lient à d’autres guerriers, les vassaux, par la cérémonie de l’hommage. Les vassaux doivent aux seigneurs une aide militaire et le conseil, en échange de quoi, ils reçoivent un fief, en général une terre. Féodalité : les liens et obligations réciproques unissant un seigneur et un vassal. Vassal : un homme libre lié à un seigneur plus puissant que lui par la cérémonie de l’hommage. Seigneurie : le domaine et les personnes sur lesquels le seigneur exerce son pouvoir. Le poids de l’Église : L’Église romaine, placée sous la direction du Pape (évêque de Rome), assure l’unité de cet espace. Elle s’appuie sur un clergé nombreux qui encadre les pratiques. Le pape fixe la doctrine dans des assemblés d’évêques, les conciles. Il excommunie ceux qui ne la respectent pas, lance des expéditions militaires contre les hérétiques. Le pouvoir politique, notamment le Saint Empire Romain Germanique, cherche à contrôler et s’accaparer les richesses de l’Église. La formation du clergé est améliorée pour mieux encadrer les fidèles. Le Pape espère faire l’unité de l’Europe occidentale autour de lui. Hérétique : un chrétien dont les croyances ne sont pas conformes à celles enseignées par l’Église. Clergé : ensemble des hommes qui forment l’Église catholique (évêques, prêtres, moines). Un espace en forte croissance économique : La croissance de la population à partir du Xe siècle et les progrès techniques permettent une hausse du niveau de vie. A partir du XIIe s, on assiste à la naissance de villes dans lesquelles se développent l’artisanat et le commerce. Ce sont les villes de foires comme Troyes. Ce monde urbain naissant joue un rôle crucial dans le développement du commerce (nouveaux besoins pour le petit peuple et surtout la bourgeoisie commerçante qui se développe). Le centre de gravité économique commence à se déplacer des campagnes vers les villes. Activité : Palerme ® Au XIIe siècle, la ville de Palerme, capitale de la Sicile, est un carrefour commercial stratégique en Méditerranée. L’ile a été dominée successivement par plusieurs puissances mais est restée un lieu d’échanges et de contacts entre de nombreuses cultures. Les Normands conquièrent la Sicile à partir du XIe siècle. Ce territoire, qui avait été byzantin puis musulman va être le lieu d’un mélange culturel. Les Normands conservent certaines traditions, comme les noms arabes ou le système des impôts byzantin. Les églises reprennent les mosaïques byzantines et les décors caractéristiques des mosquées (arabesques, décors en stuc...). Les Rois accueillent des scientifiques musulmans comme le géographe Ibn Jubayr. II) La Méditerranée médiévale, un espace de conflits A. Espace de conflits internes - Fracture au sein du monde musulman (tensions entre chiites et sunnites ® rivalités et luttes entre dynasties) - Division entre chrétiens latins et chrétiens orthodoxes (1054 : schisme, pillage de Constantinople par les croisés en 1204). - Tensions religieuses au sein de la chrétienté latine (hérésies ® croisades contre ces mouvements hérétiques lancés par Rome ex croisade des Albigeois 1209-1229). Schisme : séparation entre l’Église d’Occident (catholique) et l’Église d’Orient (orthodoxe) en 1054. Hérétique : un chrétien dont les croyances ne sont pas conformes à celles enseignées par l’Église. B. Des contacts guerriers 1) Reconquista Dès le VIIIe siècle, les rois catholiques d’Espagne commencent la reconquête des territoires tombés aux mains des musulmans. Ils profitent des difficultés politiques musulmanes pour se lancer dans la Reconquista (reconquête des terres détenues par les musulmans). Ils sont soutenus à partir du XIe siècle par le pape. De nombreux chevaliers d’Occident, venus surtout de France, s’engagent alors aux côtés des rois catholiques. La reconquête s’étend sur plusieurs siècles. Les Chrétiens prennent Tolède en 1085. En 1212, l’alliance des rois espagnols et portugais permet la victoire de Las Navas de Tolosa, et la reconquête de presque toute la péninsule. 2) Croisades et Djihad en Terre sainte La Première Croisade (1095) ® le pape Urbain II appelle à une guerre sainte, la croisade, pour libérer le tombeau de Jésus Christ à Jérusalem et la Terre Sainte (Palestine), et aider les chrétiens d’Orient menacés par les Turcs. Il promet à ceux qui combattront, les Croisés, le salut de leur âme. Des milliers de chrétiens prennent alors le chemin de la Palestine. L’expédition militaire chrétienne aboutit à la prise de Jérusalem en 1099 et à la fondation des royaumes chrétiens d’Orient ® Ces chefs croisés créent quatre principautés féodales et mettent en place un puissant système de châteaux forts pour assurer leur sécurité. Ce sont les États Latins d’Orient (Tripoli, Antioche, Edesse et Jérusalem). Des Ordres monastiques militaires comme les Hospitaliers et les Templiers se mettent en place pour sécuriser les États Latins d’Orient et le pèlerinage vers Jérusalem. Ces États permettent, malgré les tensions, une paix relative qui favorise le commerce. Les musulmans réagissent et lancent un Djihad. Deuxième croisade voulue par la Papauté (1145) ® Bernard de Clairvaux, moine bourguignon qui dirige l’ordre cistercien, appelle à la mise en place d’une deuxième croisade (1146-1149). Au XIIe et XIIIe siècles, six autres croisades de secours sont lancées pour la défense des Etats latins. Mais le musulman Saladin reprend Jérusalem en 1187 et les Etats latins d’Orient disparaissent en 1291. Croisade : expédition militaire entreprise par des chrétiens dans un objectif religieux, notamment pour assurer le pèlerinage vers les lieux saints tels que Jérusalem. Djihad : le combat pour étendre ou défendre l’islam. Activité : Bernard de Clairvaux et la deuxième croisade C. Un espace de conflits entre puissances - Le contrôle des routes de commerce maritime et terrestre en Méditerranée est un facteur de rivalité et de tensions. Routes commerciales contrôlées par les puissances byzantine et musulmane jusqu’au XIe siècle. - Déclin de l’Empire byzantin se confirme et provoque des tensions ® il est fragilisé par de nombreuses difficultés internes (luttes internes pour le pouvoir) et des menaces extérieures (Turcs, Perses). - Aux XIIIe et XIVe siècles, l’émergence de la puissance ottomane bouleverse les équilibres méditerranéens ® Conquête de Constantinople par Mehmed II et disparition de l’empire byzantin (1453). Sous le nom d’Istanbul, la ville devient la capitale. III) Un espace d’échanges A) Les relations commerciales A partir du XIe siècle, le commerce en Méditerranée est en plein essor. Les échanges commerciaux sont nombreux entre les grands ports de commerce (Venise, Le Caire, Constantinople) et les villes marchandes (Bruges, Cordoue, Damas). L’Occident exporte du blé, des draps de laine ou du bois. Du Proche-Orient proviennent les produits luxueux comme la soie, le coton, les perles et les épices venues d’Orient. Le commerce est dominé par les villes d’Italie : Venise, Gènes, Pise. Elles installent des comptoirs à Constantinople, dans les ports musulmans ainsi que dans les Etats latins d’Orient. Les marchands italiens revendent des marchandises venues d’Orient dans les grandes foires d’Europe. Ainsi la Méditerranée devient un carrefour commercial qui relie l’Europe à l’Asie et à l’Afrique. Un comptoir : un établissement commercial (avec un entrepôt, logements pour les marchands) fondé par une nation ou des particuliers dans un pays éloigné. Activité : Venise, puissance maritime et commerciale La puissance de Venise ® Grâce à son réseau de comptoirs et à sa flotte, Venise devient une puissante république maritime en Méditerranée. Les marchands vénitiens sont à l’origine d’innovations commerciales et techniques. Le ducat vénitien s’impose comme la monnaie d’échange du commerce dans l’espace méditerranéen. République maritime : cité indépendante à la tête d’un empire commercial grâce au développement de ses activités maritimes. B) Les échanges culturels Grâce aux conquêtes et aux contacts avec les Byzantins, les Arabes ont collecté de nombreux manuscrits de l’Antiquité grecque. Ces œuvres traduites ont enrichi leurs bibliothèques. Elles ont permis aux savants du monde musulman de faire progresser les connaissances dans de nombreux domaines comme les mathématiques, la médecine, l’astronomie et la géographie. A partir du XIIe siècle, dans les territoires reconquis aux musulmans, les Occidentaux découvrent l’étendue de leur savoir. Certaines villes deviennent des centres de traduction, comme Tolède en Espagne ou Palerme en Sicile. On y traduit les auteurs grecs ou arabes en latin afin qu’ils soient étudiés dans les grandes universités européennes. Des techniques se transmettent en Occident : la fabrication du papier, les techniques d’irrigation, les nouveaux instruments nautiques. La circulation des hommes se concentre autour des lieux de pèlerinage (Rome, Saint-Jacques-de- Compostelle, Jérusalem ou la Mecque) et autour des capitales royales et princières. Marchands, pèlerins, intellectuels et diplomates circulent dans le bassin méditerranéen. Ils contribuent ainsi à la circulation des savoirs et techniques artistiques dans le bassin méditerranéen.

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