Le Crayon Magique de Malala Yousafzai PDF

Summary

Ce livre est l'histoire de Malala Yousafzai qui parle du pouvoir de l'éducation et de la détermination face aux difficultés. L'histoire évoque la vie d'une jeune fille qui se bat pour le droit à l'éducation, tout en soulignant l'importance de la connaissance et des opportunités.

Full Transcript

 Le Crayon Magique de Malala  Croyez-vous à la magie ? Q uand j’étais petite, je regardais à la télévision les aventures d’un enfant qui avait un crayon magique. S’il avait faim, il dessinait un bol de nourriture, et celui-ci apparaissait....

 Le Crayon Magique de Malala  Croyez-vous à la magie ? Q uand j’étais petite, je regardais à la télévision les aventures d’un enfant qui avait un crayon magique. S’il avait faim, il dessinait un bol de nourriture, et celui-ci apparaissait. Si ses amis et lui étaient en danger, il dessinait un policier. Ce petit héros était toujours prêt à aider les autres. J’aurais tellement aimé avoir un crayon magique, moi aussi ! S i j’en avais un, j’aurais pu... … Mettre une serrure à ma porte pour que mes frères arrêtent de m’ennuyer. … Arrêter le temps et dormir une heure de plus chaque matin. … Effacer l’odeur de la décharge qui se trouvait près de notre maison. Et je l’aurais utilisé pour rendre les gens heureux ! J ‘aurais dessiné…... Les plus belles robes du monde pour ma mère. … De solides bâtiments dans lesquels mon père aurait ouvert plein d’écoles gratuites pour les enfants.... Un vrai ballon de foot à la place de la vieille chaussette remplie de déchets avec lesquels laquelle nous jouions, mes frères et moi. C haque soir, avant de me coucher, je faisais le vœu de recevoir un crayon magique. Chaque matin, à mon réveil, j’ouvrais le tiroir de ma table de nuit… … mais le crayon magique ne s’y trouvait jamais. U n jour, je suis allée jeter des pelures de pommes de terre et des coquilles d’œufs à la décharge. Je me bouchais le nez, chassais les mouches et faisais bien attention de ne pas salir mes jolies chaussures, quand j’ai vu une fille de mon âge en train de trier une pile d’ordures. Près d’elle, deux garçons repêchaient de la ferraille avec des cordes munies d’aimants. Lorsque mon père est rentré de son travail, je lui ai raconté ce que j’avais vu. C’est l’a rendu triste. « Papa ? ai-je dit. — Oui, jani ? » répondit-il. J’adorais quand il m’appelait jani, ça veut dire « chérie ». « Pourquoi n’ai-je pas vu cette fille dans ma classe ? — Parce que… dit-il avant de s’interrompre un moment. Parce que, jani, dans notre pays, les gens n’envoient pas toujours leurs filles à l’école. Et puis certains enfants doivent travailler pour aider leur famille. Ces garçons vendront toute la ferraille trouvée. S’ils allaient à l’école, leurs familles mourraient de faim. » L’école était mon endroit préféré. Je n’avais jamais pensé que c’était une chance de pouvoir y aller. Mon père avait toujours dit : « Malala vivra libre comme un oiseau. » À présent, je me demandais à quel point je pourrais être libre… C ette nuit-là, j’ai pensé aux familles qui n’avaient pas assez à manger. Et à la petite fille qui ne pouvait pas aller à l’école. Et j’ai même pensé au fait que, plus grande, je serai obligée de cuisiner et de tenir la maison pour mes frères, parce que, dans le pays d’où je viens, beaucoup de filles ne sont pas autorisées à vivre leurs rêves. J’ai alors compris que si j’avais eu un crayon magique, j’aurais dessiné un monde meilleur, un monde en paix. D’abord, j’aurais effacé la guerre, la pauvreté et la faim. Ensuite, j’aurai dessiné des filles et des garçons égaux entre eux. P endant les années qui ont suivi, je n’ai plus souhaité avoir un crayon magique. À la place, chaque jour, j’ai travaillé dur à l’école. Je voulais faire partie des meilleures de ma classe. M alheureusement, peu après, des hommes puissants et dangereux ont déclaré que les filles n’avaient plus le droit d’aller à l’école. Désormais, ils parcouraient les rues de notre ville avec des armes. Une par une, les filles cessèrent de suivre les cours. « Papa, où sont les autres élèves ? — Elles ne se sentent plus en sécurité ici, jani. » Comment était-il possible qu’un aussi petit nombre d’hommes aient pu empêcher les filles de ma vallée d’aller à l’école ? P uis, j’ai réfléchi : si tout le monde savait ce qui nous arrivait, on pourrait peut-être nous aider. Le souhaiter ne suffisait pas. Quelqu’un devait en parler. Pourquoi pas moi ? Je me suis mise à écrire. J’ai expliqué ce que c’était que d’avoir peur d’aller à l’école et j’ai parlé de mes amies qui avaient déménagé pour fuir la menace qu’elles affrontaient dans notre ville. J’ai raconté combien j’aimais l’école et comme j’étais fière d’en porter l’uniforme. U ne fois que j’ai commencé à écrire, je ne me suis plus arrêtée. J’ai rédigé des discours, j’ai voyagé dans tout le pays afin de partager mon histoire. J’ai même répondu au journaliste d’un quotidien international très connu ! Les gens voulaient vraiment connaître ma vie. Et moi, j’ai parlé au nom de toutes les filles de ma vallée qui, elles, ne pouvaient pas s’exprimer. Ma voix est devenue si puissante que les hommes dangereux ont voulu me faire taire. Ils ont échoué. Maintenant, ma voix est plus forte que jamais. Plus forte parce que d’autres gens m’ont rejointe et qu’ensemble, nous défendons en chœur ce en quoi nous croyons. Nous… … Élevons nos voix pour ceux qui en ont besoin. … Aidons les personnes menacées, même s’il y a un océan entre elles et nous. … Pensons le monde comme une seule et même famille. Croyez-vous toujours à la magie ? Moi, oui. J ’écris seule dans ma chambre, mais des gens lisent mon histoire dans le monde entier. Des millions d’entre eux me connaissent et m’aident à partager mon message d’espoir. Très souvent, nous découvrons la valeur de nos voix lorsque nous sommes réduits au silence, exactement comme nous comprenons l’importance de la lumière une fois dans l’obscurité. J’ai enfin trouvé la magie que je cherchais, dans mes mots et mon travail. Un enfant, un professeur, un livre et un crayon peuvent changer le monde. J e suis Malala. J’ai toujours souhaité faire de ce monde un endroit plus paisible… … et tous les jours, je travaille pour que mon vœu se réalise.  Chers amis, Quand j’étais petite, je regardais une série télévisée appelée Shaka Laka Boom Boom. C’était l’histoire de Sanju, un jeune garçon qui pouvait faire apparaître toutes sortes d’objets avec un crayon magique. Sanju et ses amis s’attiraient toujours des ennuis et le crayon magique les aidaient à en sortir. Les premières années de mon enfance ont été relativement paisibles. J’ai grandi dans la magnifique vallée de Swat, au nord-ouest du Pakistan. Avec deux petits frères turbulents, j’étais la petite fille d’une mère solide et d’un père remarquable, alors directeur d’école. J’avais dix ans lorsque les conflits ont atteint ma vallée et que l’on a interdit aux filles de s’instruire. Au début, je me suis dit : « Que faire ? Je ne suis qu’une enfant… » Puis j’ai vu mon père défendre l’éducation des filles et j’ai compris que j’avais, moi aussi, voix au chapitre. Enfants, nous nous sentons impuissants. Nous comptons sur les adultes pour affronter les problèmes sérieux. Pourtant, quand un réel danger a menacé mon droit d’aller à l’école, je me suis sentie plus forte que jamais et j’ai compris que ma voix avait un pouvoir. J’avais rêvé du crayon magique de Sanju. Maintenant, je sais que lorsque l’on trouve la voix pour dire les choses, n’importe quel crayon peut devenir magique. J’espère que mon histoire vous permettra de découvrir la magie dans votre vie quotidienne et d’oser dire ce en quoi vous croyez. La magie est partout dans le monde : dans la connaissance, la beauté, l’amour, la paix. Elle est en vous, parmi vos mots, dans votre voix. Malala  Malala Yousafzai ; Kerascoët (ill.) Le crayon magique de Malala 2017

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