Indicateurs de Santé PDF
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This document provides an overview of health indicators, focusing on direct indicators such as demographics, fertility, mortality, and morbidity. It also covers indirect indicators and methods of calculation, like prevalence and incidence rates. The document is suitable for professionals in public health.
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Indicateurs de santé 1. INDICATEURS DE SANTÉ 2 1.1. Indicateurs de santé directs 2 1.1.1. Indicateurs démographiques 2 1.1.2. Indicateurs de fécondité et de natalité 3 1.1.3. Indicateurs de mortalité...
Indicateurs de santé 1. INDICATEURS DE SANTÉ 2 1.1. Indicateurs de santé directs 2 1.1.1. Indicateurs démographiques 2 1.1.2. Indicateurs de fécondité et de natalité 3 1.1.3. Indicateurs de mortalité 3 1.1.4. Indicateurs de morbidité 5 1.2. Indicateurs de santé indirects 6 1.3. Précisions sur la mortalité et la morbidité 6 2. MÉTHODES DE CALCUL 7 2.1. Prévalence 7 2.2. Taux d'incidence 7 1 1. INDICATEURS DE SANTÉ 1.1. Indicateurs de santé directs 1.1.1.Indicateurs démographiques La pyramide des âges est la représentation graphique de la distribution des effectifs de population selon l'âge et le sexe. Sa forme traduit les caractéristiques évolutives de la population étudiée: population qui croît rapidement (pays en voie de développement): forme de pyramide; population qui croît lentement après un accroissement rapide (France): forme de losange. Les principaux facteurs agissant sur la forme de la pyramide des âges sont la natalité, la mortalité et les migrations. Figure 1 : Population en France: évaluation provisoire au 1er janvier 1998 L'espérance de vie peut être déterminée à la naissance ou à un âge donné: o L'espérance de vie à la naissance est le nombre moyen d'années qu'un nouveau-né peut vivre. 2 o L'espérance de vie à un âge donné est le nombre moyen d'années que les individus peuvent vivre à partir d'un âge donné. Cet indicateur permet de comparer, par exemple, les différentes catégories socio-professionnelles. Les années potentielles de vie perdue représentent le nombre d'années qu'un individu, mort prématurément, n'a pas vécues. Cet indicateur traduit l'importance des décès prématurés (accidents de la circulation, par exemple). 1.1.2. Indicateurs de fécondité et de natalité Le taux brut de natalité est le rapport : nombre de naissances pendant l'année x 1000 population au milieu de l'année Le taux global de fécondité permet de comparer des pays entre eux car il contrôle en partie l'effet de l'âge. Il est le rapport : nombre de naissances pendant l'année x 1000 nombre de femmes de 15-49 ans au milieu de l'année Ne prenant en compte que la population féminine en âge de procréer, il souligne ainsi le vieillissement plus ou moins grand de la population. Indice conjoncturel de fécondité : nombre total d'enfants qui seraient nés d'une femme qui pendant toute son existence serait soumise aux conditions de fécondité de l'année (1,7 en France en 1995). 1.1.3.Indicateurs de mortalité 1.1.3.1. TAUX BRUT DE MORTALITÉ Il correspond au nombre de décès survenant au cours de l'année par rapport à la population totale au milieu de l'année. 1.1.3.2. TAUX SPÉCIFIQUES DE MORTALITÉ Ils apportent des informations sur certains groupes ou certaines causes de mortalité: Taux de mortalité spécifique pour une cause : nombre de décès dus à cette cause pendant l'année x 1000 population au milieu de l'année Taux de mortalité spécifique selon l'âge : 3 nombre de décès dans ce groupe d'âge pendant l'année population dans ce groupe d'âge (Taux de) létalité : nombre de décès par une maladie pendant une période donnée nombre de cas de cette maladie pendant la période Taux proportionnel de mortalité : nombre de décès par une maladie une année donnée nombre de total des décès la même année 1.1.3.3. TAUX DE MORTALITÉ INFANTILE ET PÉRINATALE: Figure 2 : mortalité infantile et péri-natale 4 1.1.4.Indicateurs de morbidité Morbidité ressentie, diagnostiquée ou réelle, s'exprimant sous forme de taux : 1.1.4.1. TAUX D'INCIDENCE : nombre de nouveaux cas apparus sur une période donnée population exposée au milieu de cette période Il existe par ailleurs plusieurs "types" de taux d'incidence ayant chacun leur particularité et leur utilité : 1. Taux d'attaque : taux d'incidence calculé sur une très courte période ne dépassant en général pas un mois (ex: TIAC). 2. Ratio d'infection ou incidence ratio : nombre de nouveaux cas apparus sur une période donnée nombre de sorties sur la même période Ce taux présente un avantage de simplicité dans la mesure où le dénominateur peut être fourni à partir d'informations déjà collectées pour un autre motif, médical ou administratif. 3. Densité d'incidence (spécifique, liée à un risque) : nombre de nouveaux cas apparus sur une période donnée somme des durées d'exposition au risque étudié sur cette période Exemple: nombre de bactériémies pour 1000 journées de cathétérisme veineux central (on dira: "pour 1000 journées-cathéter"). Ce taux présente l'avantage d'introduire la notion de durée d'exposition à un facteur de risque infectieux, qui peut être très variable d'un individu à l'autre, ou d'un service à l'autre par exemple. Il permet donc des comparaisons dans l'espace et dans le temps "à niveau d'exposition égal". Il est employé préférentiellement dans les unités de soins intensifs et services de réanimation. 1.1.4.2. (TAUX DE) PRÉVALENCE : nombre de cas d'une maladie à un moment donné (ou sur une période donnée) population à ce moment (ou sur cette période) Ces indicateurs sont les plus utilisés, mais ils ne donnent de la santé de la population qu'une mesure négative et ils ne sont pas suffisants pour rendre compte des aspects qualitatifs des phénomènes morbides. Il existe donc d'autres indicateurs: des indicateurs de santé positive (poids et taille des enfants...); des indicateurs fonctionnels (apprécient les conséquences des maladies sur l'activité physique et sociale des individus: notions de déficience, incapacité, handicap); 5 des indices d'espérance de santé (tenant compte de la durée et de la qualité de la vie); l'espérance de vie en bonne santé; l'espérance de vie sans incapacité. 1.2. Indicateurs de santé indirects Ils évaluent certains éléments qui ne traduisent pas directement l'état de santé de la population mais dont l'amélioration a des effets bénéfiques sur celui-ci. Ces indicateurs sont très nombreux : indicateurs de conditions de vie: alcoolisation... indicateurs de moyens: financiers (part du PIB consacrée à la santé...), humains (démographie médicale...), équipement (nombre de lits pour 1000 habitants...) indicateurs d'utilisation des ressources sanitaires. 1.3. Précisions sur la mortalité et la morbidité La mortalité prématurée (avant 65 ans), elle-même indicateur de l'incidence de morbidités prématurées graves, constitue un des problèmes préoccupants de santé publique pour la France. La mortalité "évitable" se différencie selon 2 indicateurs (Inserm, 1994) : o Mortalité "évitable" liée aux habitudes de vie : causes de décès dont la fréquence pourrait être diminuée essentiellement par une action sur les comportements individuels (risques liés à la consommation de tabac, d'alcool, à une conduite dangereuse...); cette sélection comprend les cancers du poumon, les cancers des VADS, l'alcoolisme, les accidents de la circulation, les suicides et sida. o Mortalité "évitable" liée au système de soins : causes de décès dont la fréquence pourrait être diminuée grâce à une meilleure prise en charge par le système de soins (y compris dans le cadre d'actions de dépistage), éventuellement renforcée par une action sur les comportements individuels; cette sélection comprend les cardiopathies ischémiques, les maladies cérébro-vasculaires et hypertensives, les cancers du sein, de l'utérus, les ulcères digestifs-appendicites-hernies abdominales, la mortalité périnatale (- de 7 jours) et maternelle. Mortalité prématurée et mortalité "évitable" doivent être considérées comme des indicateurs privilégiés pour l'analyse des dysfonctionnements à l'intérieur du système de santé et de prévention dans son ensemble. Elles renvoient également au rôle des déterminants sociaux (niveaux et conditions de vie, niveau d'instruction...) à travers les comportements individuels, pratiques de santé et pratiques de recours aux soins. Ces indicateurs sont fréquemment utilisés, que ce soit sur le plan international, ou en France, sur le plan régional. 6 2. MÉTHODES DE CALCUL 2.1. Prévalence = mesure de la proportion de malades à un instant donné dans une population déterminée: p=M/N M = nb de malades N = nb total de sujets dans la population étudiée Dans un second temps, on calculera l'intervalle de confiance de cette prévalence: l'intervalle de confiance à 95% de la prévalence d'une maladie mesurée dans un échantillon d'individus permet d'affirmer que, dans la population générale, la prévalence de cette même maladie a 95% de chances de se situer entre les bornes de cet intervalle. Sa formule est : Exemple : Une maladie a une prévalence de 30% parmi un échantillon de 60 personnes tirées au sort dans la population générale. Cet échantillon comporte donc 18 malades. L'intervalle de confiance de cette prévalence est de : Ce qui signifie que, dans la population générale, il y a 95% de chances pour que la prévalence de cette maladie soit comprise entre 18% et 42%. On peut facilement voir que plus l'échantillon est important (N), plus l'intervalle de confiance se resserre, et donc plus la précision de la prévalence mesurée sur l'échantillon est bonne et représentative de la prévalence de la maladie dans la population générale. La différence que l'on peut constater entre l'échantillon (convenablement tiré au sort) et la population générale est due aux "fluctuations d'échantillonnage" (ou fluctuations aléatoires = dues au hasard). Il faut néanmoins savoir que cette formule n'est applicable que si l'échantillon est suffisamment grand: Np et Nq doivent être supérieurs 5. 2.2. Taux d'incidence = vitesse de production de nouveaux cas en fonction d'une unité de temps dans une population de non malades: TI = m / N 7 On lui préférera souvent le taux de densité d'incidence, qui est le rapport du nombre de nouveaux cas apparus au cours d'une période donnée sur le nombre de personnes-années (PA) à risque vécues par la population étudiée pendant cette même période. Les PA à risque pour un individu représentent le nombre total d'années (ou d'unités de temps, d'une manière plus générale) pendant lesquelles il a été suivi, c'est-à-dire depuis que l'exposition au facteur de risque a débuté jusqu'à ce que la maladie apparaisse, que le décès survienne, qu'il soit perdu de vue ou que l'enquête se termine. Au lieu d'attribuer à chaque individu le même poids, cette technique permet de faire contribuer chaque personne de façon précise et réelle au dénominateur du taux et donc au calcul de la probabilité de survenue de la maladie. Les taux de densité d'incidence sont particulièrement utiles dans le cadre des enquêtes épidémiologiques cherchant à mesurer le risque professionnel et d'une manière générale dès que l'on cherche à affiner le dénominateur d'un taux pour estimer un risque avec précision. Sa formule est: DI = m / PA Son intervalle de confiance à 95% se calcule de la manière suivante: Exemple: Dans une entreprise, on veut calculer le taux d'incidence des cancers entre 1990 et 1995 : En 1990, l'effectif de l'entreprise était de 1500; en 1995, il était de 1650; entre 1990 et 1995, on a constaté 15 nouveaux cas de cancer. Le nombre de personnes-années est donc de ((1500+1650)/2) x 5(années) = 7875. La densité d'incidence est donc égale à 15/7875 = 190,5 cas pour 100 000 PA. Son intervalle de confiance vaut : 8 Exemple récapitulatif: Population: N personnes Prévalence au 01/01/95 = 6 / N Prévalence au 31/12/95 = 8 / N Incidence durant l'année 1995 = 4 / N 9