HIS103-Cours 3 Révolution industrielle et capitalisme PDF
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This document outlines the historical background of the Industrial Revolution and capitalism, from the 18th century. It discusses the factors behind the revolution, the transformation it brought to social structures, and the economic implications.
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HIS103- Séance 3 : Révolu4on industrielle et capitalisme (1780-1900) Introduc)on Nous avons évoqué dans le cadre de la Séance 2 les révolu4ons modernes, qui sont des révolu4ons poli4ques (aboli4on de régimes ou limita4on des pouvoirs) ; révolu4ons sociales (cf. en France, profonde tran...
HIS103- Séance 3 : Révolu4on industrielle et capitalisme (1780-1900) Introduc)on Nous avons évoqué dans le cadre de la Séance 2 les révolu4ons modernes, qui sont des révolu4ons poli4ques (aboli4on de régimes ou limita4on des pouvoirs) ; révolu4ons sociales (cf. en France, profonde transforma4on de l’ordre social avec l’aboli4on de l’Ancien Régime ; aboli4on de l’esclavage en Haï4) ; des révolu4ons an4coloniales (USA, Haï4)… Aujourd’hui nous allons parler d’une autre espèce de révolu4on, une qui s’est produite avec moins de fracas, mais qui n’a pas non plus été exempte de violence, contrairement à ce qu’on pourrait croire : ce qu’on appelle la « révolu4on industrielle ». Qu’est-ce que la RI ? ð Un processus historique qui, de la fin du 18ème au milieu du 19ème siècle, va faire basculer les sociétés européennes et nord-américaine vers un nouveau mode de produc4on et un nouveau mode d’organisa4on sociale : de sociétés à dominante agraire et ar4sanale, celles-ci se sont transformées en des sociétés industrielles, commerciales et plus tard financières. Avec ce[e transforma4on, c’est un monde nouveau qui a émergé, marqué par la rupture avec les façons de vivre tradi4onnelles. On dit qu’il s’est produit plus de changements au cours des deux derniers siècles dans la façon de produire et de vivre des sociétés industrielles que dans l’ensemble de l’histoire de l’humanité… Ex : l’adop)on de l’agriculture, qui s’est faite sur des millénaires/ l’industrialisa)on de l’agriculture= en quelques décennies… ð Ce processus a été rendu possible par des innova)ons techniques. Son berceau est l’Angleterre, mais il va s’étendre à l’Europe et à l’Am du N au cours des 18è et 19è. ð C’est une période absolument charnière pour comprendre le monde d’aujourd’hui, puisque l’industrialisa4on des sociétés occidentales s’est accompagnée d’autres phénomènes : la montée en force d’un nouveau système économique, le capitalisme, qui est allé de pair avec une transforma4on inédite des rapports sociaux et économiques. ð Ce[e révolu4on n’est pas allée sans heurts et sans violences : elle a sa face cachée à l’extérieur (l’esclavage et le commerce transatlan4que, dont beaucoup d’historiens disent qu’il a permis de financer la RI occidentale)/ elle a aussi ses vic4mes à l’intérieur : tous ceux qui ont été broyés par la machine de l’industrialisa4on, travailleurs tués dans les mines, dans les usines de tex4le ou autres, enfants surexploités, etc. ð La RI a produit une nouvelle catégorie d’individus, ayant en commun des condi4ons de vie absolument misérables : les prolétaires. Elle a produit un problème qui donne sa marque à tout le 19ème et au-delà à l’histoire poli4que du 20ème : ce qu’on a appelé la « ques4on sociale » (= la misère de masse des travailleurs) ; elle a produit également, en réac4on à ce problème, des idéologies que l’on peut dire « révolu4onnaires », qui cherchaient à abolir l’ordre social fondé sur le capitalisme et l’exploita4on du travail. Dans ce cours, on procédera en trois temps, qui correspondent à trois grandes ques4ons. 1 1) Quels sont les principaux facteurs de la RI ? 2) En quoi la RI a-t-elle consisté ? À quelles réalités démographiques et sociales est-elle associée ? 3) Quelles ont été les conséquences de la RI ? RI=> une période charnière, dans laquelle se produisent un certain nombre de transforma4ons techniques importantes ; nouvelle pensée économique ; et transforma4on des rapports socio-économiques. Exemples de ques4ons auxquelles il faut pouvoir répondre à l’issue du cours – j’en donne trois. 1. Pourquoi la RI s’est-elle d’abord développée en Angleterre ? 2. Quelles sont les deux principales phases de la RI au 19è ? 3. Quels sont les grands courants idéologiques révolu4onnaires de l’époque ? 1. Aux origines de la RI… Slide 1 image. Symbole de la RI : la machine à vapeur 1.1. Pourquoi la RI s’est-elle d’abord développée en Angleterre ? GB pionnière dans la dynamique d’industrialisa4on. Pourquoi ? 5 facteurs au moins : à INSTITUTIONNEL. Régime poli4que stable, notamment depuis 1714 (George 1er) ; à ECONOMIQUE : la mul4plica4on des voies navigables à l’intérieur du pays (canaux) a permis l’émergence d’un marché commercial unifié. Acte de naviga4on de 1651. à COLONIAL : l’Angleterre se met progressivement, au cours du 18è siècle, a dominer le monde, ce qui va lui donner un accès privilégié à des ressources naturelles et à des marchés où écouler les produits manufacturés. à ORGANISATION SOCIALE. Rôle de la gentry au sein du Parlement britannique Gentry (noblesse non 4trée) : groupe social anglais uni par l’importance de ses revenus et son mode de vie. On y associe= grands propriétaires terriens d’origine commerçante, ar4sanale ou financière (gentlemans). Possession d’un manoir ; étendue des terres agricoles ; ne travaillent pas manuellement ; domes4cité nombreuse. Siègent à la Chambre des communes en Angleterre et occupent de plus en plus des fonc4ons administra4ves de l’Etat. N’ont pas les privilèges de la noblesse (port d’armes, pas d’impôts, jus4ce par4culière), mais acteur central de la société anglaise. à Son rôle dans la dynamique d’industrialisa4on sera crucial, car groupe social qui va s’adapter rapidement aux transforma4ons en cours, va inves4r dans commerce et industrie. 2 à Mais le principal facteur= la transforma)on progressive de la structure agraire. Elle va être déterminante dans l’expansion du capitalisme industriel anglais. Phase de priva4sa4on des terres agricoles, qui s’est amorcée au 16ème siècle. Ø Mouvement des enclosures. Slide 2 A la fin du MA, la terre appar4ent en grande par4e à la noblesse+gentry, mais il reste de grandes por4ons du territoire qui sont communales= à l’usage de tous. Par exemple, terres où les paysans peuvent aller faire paître le bétail, ou ramasser du bois de chauffage. Espaces cruciaux pour les paysans dont la survie dépend de l’accès aux ressources fournies par ces terres. Or, noblesse et gentry s’approprient progressivement ces terres ; empêchent leur accès via murets ou clôtures. Vers 1600, la moi4é des terres arables de l’Angleterre est en jouissance collec4ve ; en 1750, propor4on qui tombe à un 4ers ou un quart. La plupart sont encloses en 1830. Conséquences : 1/ les paysans n’ont plus les ressources nécessaires à leur survie ; 2/ Exode vers les villes où la masse de migrants formera une main d’œuvre abondante et bon marché pour les industries naissantes. 3/ Concentra4on de la propriété terrienne entre les mains d’une minorité + progrès de l’agriculture (rendements accrus, espace pour l’élevage est libéré), va favoriser l’accumula4on de capital, qui va financer le développement industriel des villes. à Autre facteur ? Instaura4on du protestan4sme, plus favorable au profit que le catholicisme ; la garan4e des libertés individuelles qui s4mulent les ini4a4ves individuelles. - Présence en abondance du charbon=> qui va cons4tuer une ressource énergé4que indispensable La thèse de Kenneth Pomeranz. La force de l’empire. Révolu4on industrielle et écologie, ou pourquoi l’Angleterre a fait mieux que la Chine (2009). = pour lui, deux facteurs principaux. 1) L’exploita4on du charbon 2) L’apport colonial en coton 1.2. Quelles innova>ons techniques ont rendu la RI possible ? [On dis4ngue tradi4onnellement deux phases : 1ère RI autour du charbon et de la machine à vapeur, mi-fin 18ème, autour de 1770 ; 2nde Révolu4on autour du pétrole et électricité, plutôt vers 1870] Je vais commencer par évoquer les innova4ons qui ont rendu possible la RI, puis j’évoquerai les deux phases de l’industrialisa4on, et leur moteur. 4 innova)ons : Ø Charbon, machine à vapeur, puddlage, mule-jenny 1) Dans le domaine des combus4bles : l’u4lisa4on du coke par Abraham Darby dans les années 1730 offre une capacité énergé4que plus élevée que le bois. Produc4on de charbon passe de 3 à 15 M de tonnes entre 1700 et 1800. 3 [Ques4on= est-ce qu’on s’est « affranchi » du bois, comme on le trouve dans certains récits des « transi4ons » énergé4ques ? voir Fressoz ] 2) Innova4on technique : la machine à vapeur développée par James WaK en 1769 = va réduire le travail manuel et remplacer les énergies hydraulique et éolienne Machine à vapeur : - Eau chauffée à 100 degrés se transforme en gaz qui prend un volume 1800 fois supérieur au volume occupé antérieurement par l’eau. La force résultant de ce[e expansion est récupérée sous forme d’énergie mécanique. James Wa[= le premier à concevoir la première machine à vapeur u4lisant un condensateur séparé, qui va ajouter régularité et puissance en concentrant la pression expulsion du cylindre. 3) Recours au puddlage vers 1783 (= procédé perme[ant d’extraire le carbone du fer liquéfié et de purifier ce dernier pour obtenir un fer plus résistant). Ce[e fonte de meilleure qualité va perme[re de fabriquer les premières machines de l’industrie naissante. 4) Améliora4ons techniques dans le secteur du tex4le = la mule-jenny (machine à filer mise au point par Samuel Crompton en 1779) puis mé4er à 4sser mécanique d’Edmund Cartwright 1785 Schéma= Houille (=roche carbonée pouvant servir de combus4ble fossile, u4lisé depuis le Xie siècle, mais dont l’extrac4on massive et l’u4lisa4on sous forme de charbon a rendu possible la RI au XIXe)à Pyrolyse à Coke 1ère phase d’industrialisa4on : vers 1770. La machine à vapeur est brevetée (ie inven4on dont la propriété intellectuelle est reconnue officiellement), mais c’est seulement au 19è que les modes de produc4on et de locomo4on (produire, se déplacer) vont être transformés. (Ne commence ailleurs que vers 1830 : d’abord NO Europe puis côte est USA) Début 19ème, neKe dis)nc)on entre monde européen et nord-US et le reste Quels sont les moteurs de l’industrialisa4on ? GB va lancer l’industrie du tex4le, véritable moteur de la RI. La mécanisa4on de la produc4on va abaisser les coûts et s4muler produc4on/consomma4on de masse. Milieu du 19ème, la GB= l’usine du monde. Exemple d’industrie légère qui va employer massivement des travailleurs ; par ailleurs produits liés au tex4le (comme vêtements) => voir leur coût baisser. Cotonnades bon marché qui vont déclasser les 4ssus ar4sanaux Culture du coton, à la différence de la laine (produit d’élevage), permet une produc4on plus haute, et de masse. Climat anglais n’est toutefois pas favorable à la culture du coton. Cotonnades indiennes étaient jusqu’alors importées par la Compagnie anglaise des Indes orientales ; à par4r du moment où l’Angleterre mécanise sa produc4on, elle renverse sa situa4on=> Inde exporte son coton vers l’Angleterre qui va le transformer, et ensuite écoule ses produits sur marchés indiens. Voir chapitre 9 et voir le graphe 4 La vapeur - Le navire à vapeur (Robert Fulton), première ligne commerciale entre Albany et NY sur le fleuve Hudson. Moyen de développer commerce intérieur (Très manoeuvrable, indépendant du vent, mode de transport clé des marchandises et des personnes) Années 1880, traversée Liperpool/ NY dure 10 jours (une traversée à voile au 17è pouvait prendre 2 mois) - La locomo4ve à vapeur : va accélérer l’industrialisa4on. Inventée par Richard Trevithick en 1804. La Rocket de George Stephenson, 1829, file sans charge à près de 50 km/h et 26 km/h avec marchandises => mode du chemin de fer est lancée. Nouvelles industries vont être ensuite lancées : industrie chimique pour blanchiment et colora4on des 4ssus, métallurgie pour rails et locomo4ves ; industrie minière 1855, procédé Bessemer, qui marque le passage de la fonte à l’acier (procédé peu coûteux qui produit un alliage solide et aux usages industriels variés) Premier forage de pétrole en 1859 en Pennsylvanie à 2nde phase de la RI entre 1870 et 1914. S’appuie sur de nouvelles sources d’énergie, pétrole et électricité. Pétrole va être u4lisé de façon exponen4elle avec le début de la civilisa4on de l’automobile, rendu possible par la découverte en 1885, du moteur à explosion (Go[lieb Daimler)= ouvre la voie à automobile et avion L’électricité était déjà connue depuis longtemps (on raconte que l’abbé Nollet faisait des expérimenta4ons à la cour de Louis XIV), mais ce n’est qu’au 19ème siècle que l’électricité va pouvoir être u4lisée pour alimenter des moteurs, notamment avec l’inven4on de la première dynamo industrielle en 1871, par Gramme, un inventeur belge. Premières lignes électriques, aux alentours de 1880, et c’est au 20ème siècle seulement qu’elle entrera dans la vie quo4dienne. Autres inven4ons : la moissonneuse de McCormick, 1840 qui va modifier produc4on agricole (et on verra que cela a eu des effets considérables sur le régime démographique et sa transforma4on). 2. La révolu8on industrielle, une série de bouleversements 2.1. La révolu>on agricole et l’explosion démographique La RI, on l’a dit, prend son essor en GB. Dispari)on des terres communales va favoriser le développement d’une culture intensive favorable à la commercialisa)on accrue des produits agricoles. + améliora4on des connaissances agronomiques, permet l’abandon de la jachère Engrais, croissance de l’élevage, produc4vité accrue des terres Egalement nouvelles cultures comme pomme de terre, qui vient d’Amérique. Ø Apports venus d’ailleurs. Entre 1820 et 1860 Pérou producteur d’engrais naturels, en par4culier le guano (îles Chincha), qui va être exporté vers Europe et Etats U pendant plus de 40 ans => nous montre à quel point la RI est liée, aussi à un monde qui commence à s’interconnecter. 5 Explosion démographique= est s4mulée par la rév agri. Egalement liée à l’améliora4on des condi4ons d’hygiène en milieu urbain, progrès médicaux. Popula4on urbaine croît, notamment sous l’afflux des paysans pauvres en quête d’emploi. Berceau de la RI : Manchester, dont la popula4on x4 entre 1775-1801. Hausse spectaculaire de la part de la pop occidentale dans la popula4on mondiale entre 1750 et 1900. Transi4on entre un régime démographique de forte natalité et de forte natalité (sociétés tradi4onnelles)à baisse de la moralité et natalité élevée (transi4on) à puis faible natalité et faible mortalité. On a là une nouvelle réalité démographique qui interroge, cf. Thomas Malthus, Essai sur le principe de popula4on, 1803. Malthusianisme=> doctrine qui préconise de réduire la vitesse de croissance d’une popula4on (car risque de famine, dans la mesure où les ressources alimentaires ne suivent pas le même rythme de croissance). à milite pour la fin de l’assistance aux pauvres 2.2. La forma>on d’un monde imbriqué A l’échelle globale = jusqu’alors, la produc4on ar4sanale avait répondu aux besoins courants des popula4ons. À présent= demande de plus en plus élevée de biens. La RI => va nécessiter une accessibilité aux marchés de conso et aux ma4ères premières bon marché. Celle-ci est rendue plus favorable grâce à la mise en connexion Europe/reste du monde. Des moyens de transport efficaces sont nécessaires. On a parlé de la machine à vapeur et de la construc4on de la première locomo4ve=> le train, véritable ou4l dans la mise en place de ce nouveau monde industrialisé. 1) Grâce au rail, l’industrie peut se rapprocher des lieux de consomma4on et s’éloigner des lieux de produc4on des ma4ères premières. >Les villes= deviennent des carrefours de communica4on, de conso, de produc4on. >Par ailleurs, dans un contexte d’affirma4on des Etats na4onaux, le train permet de relier les régions entre elles et à la capitale. Ex : Aux USA, alors que la traversée du pays nécessitait 6 mois en diligence, le rail rend possible une traversée en une semaine via le chemin de fer transcon)nental, inauguré en 1869 voir photo=> plus de 3000 km de voies ferrées, projet 4tanesque qui entraîne la mort de plus de 2000 ouvriers, exploita4on de milliers de travailleurs chinois, confronta4ons violentes avec peuples autochtones comme les Cheyennes. Digression : La plus grande migra4on de l’histoire de l’humanité ð L’Amérique Besoin vital de main d’œuvre aux Etats-Unis. Popula4ons deshéritées d’Europe y voient un espace à conquérir. Entre 1820 et 1914 sur 50 M d’immigrants, 30 M en Amérique. ð Très forte immigra4on chinoise notamment, vers Asie du SE, côte californienne (ruée vers l’or), comme main d’œuvre bon marché dans le développement des chemins de fer. Sen4ment an4chinois très fort, voir 1882 Chinese Exclusion Act qui visait à limiter l’immigra4on chinoise. Mais aussi à Cuba, Brésil, côte ouest péruvienne (qui accueille 6 entre 80000 et 100000 Chinois entre 1849 et 1874, les coolies, qui vont remplacer les esclaves (esclavage aboli en 1865). = Rail+ bateau à vapeur vont également perme[re l’exporta4on du café d’Amérique centrale Forte demande de café (au départ, surtout Brésil et Caraïbes), planta4ons vont se développer au Costa Rica, Guatemala (Panama Railroad) On va le voir dans le prochain cours=> place centrale, dans la mise en place du nouveau système monde, de l’esclavagisme et de la traite atlan4que, qui va consister à implanter des planta4ons à hauts rendements de monocultures – le sucre notamment, mais aussi le coton, le café… reposant sur le travail d’une masse d’esclaves africains arrachés à leur village. 2) Le rail également ou4l de conquête et de contrôle de vastes étendues de territoires= cf projet de Cecil Rhodes de relier colonies britanniques du Caire et du Cap par un chemin de fer (+10000 km) Également permet de profiter des ressources minières d’Afrique australe Ø Figure majeure de l’impérialisme britannique en Afrique, (« Du Cap au Caire »), homme poli4que et homme d’affaire Autre entreprise dans le même esprit : le canal de Suez = permet d’éviter le contournement de l’Afrique du Sud, relie Méditerranée à mer Rouge (inauguré en 1869) ð RI nécessite un apport de ma4ères de toutes sortes dont ne disposent pas toujours les pays qui s’industrialisent = fer, bois, coton, cuivre, caoutchouc, etc. [Le coton=> importé d’Inde] = Le développement des moyens de transport à vapeur abaisse considérablement les coûts du commerce interna4onal. ð Progressivement, avec industrialisa4on de pays d’Europe et USA, Angleterre perd sa place dominante. USA la ra[rape, marché intérieur immense et forte poussée démographique. Allemagne, rejoint la capacité de produc4on de l’industrie britannique vers fin du siècle. Cf. tableau slide 5 Mais Londres reste plaque tournante de la finance interna4onale, livre sterling monnaie dominante. Fin du XIXe, la City de Londres en est le symbole. 3. L’émergence du capitalisme industriel La RI, c’est aussi le passage d’un capitalisme marchand à un capitalisme industriel. Déjà, qu’est-ce que c’est, comment le définir ? Capitalisme industriel= système économique et social basé sur la propriété privée des moyens de produc4on (usines, machines) et d’échanges (chemins de fer, canaux, marchés…) Est basé sur la quête perpétuelle de profit et implique donc, théoriquement, une croissance perpétuelle. Quête de profit qui passe par l’ajout de valeur sur les marchandises produites, et cela est rendu possible par le travail des salariés dont profitent les détenteurs des capitaux. Réinves4ssement constant des profits dans les circuits éco avec pour objec4f d’en 4rer un nouveau profit qui sera réinves4, etc. 7 Pour comprendre la nouveauté du capitalisme, il faut commencer par revenir sur la doctrine qui a accompagné son essor, le libéralisme économique. 3.1. Le libéralisme économique comme doctrine La pensée économique dominante en Europe au début du 18ème siècle : le mercan4lisme (=doctrine économique qui prône l’enrichissement par le commerce extérieur et l’importa4on de métaux précieux). On considère encore que la richesse= ce qu’on possède concrètement (d’où a[rait des métaux précieux). Exemple typique d’une poli4que mercan4liste, le ministre français (sous Louis XIV) Colbert, qui veut encourager le commerce afin que l’Etat ait une balance commerciale excédentaire=> il faut exporter les produits manufacturés contre des métaux précis, et limiter les importa4ons au moyen de fortes taxes. Ø poli4que plutôt protec4onniste et interven4onniste. Or, au 18ème les Physiocrates cri4quent le mercan4lisme, ouvrant ce faisant la voie au libéralisme. Ø Ecole de pensée économique qui considère que l’économie se fonde sur des lois naturelles et que le principal rôle du pouvoir est de laisser ces lois librement s’exprimer. Jacques Turgot, ministre des Finances en France = libéralise le commerce des grains et abolit les corpora4ons de mé4ers (perme[re une plus grande « liberté » du travail). Par ailleurs, dans la doctrine des Physiocrates, la principale source de la richesse est l’agriculture ; l’industrie et le commerce ne font que transformer les biens existants sans créer de valeur nouvelle. Or, ce sera la par4cularité des penseurs libéraux que de me[re ce postulat en ques4on : Adam Smith, 1776 Recherches sur la nature et les causes de la richesse des na4ons > tout en reconnaissant certains apports de la pensée des Physiocrates (notamment l’idée de lois économiques et l’importance de la liberté économique), cri4que certaines de leurs thèses. Notamment, il affirme que c’est le travail produc4f, pas seulement l’agriculture mais aussi l’industrie et le commerce= source de la richesse. David Ricardo, 1817 Des principes de l’éco poli4que et de l’impôt : le travail est une marchandise au même 4tre que n’importe quel produit, et son prix (salaire)= établi selon offre/demande. S’oppose aux lois qui viendraient en aide aux pauvres parce qu’elles entravent le fonc4onnement libre du marché. à Pour l’économiste Karl Polanyi, dans La grande transforma4on, le capitalisme naît au moment où les États acceptent l’émergence de marchés s’auto-régulant= et notamment un marché du travail fondé sur l’idée que le travail est une marchandise. Avant cela, les formes économiques étaient encastrées dans les structures sociales et morales ; avec l’émergence du capitalisme, il y a trois choses qui n’étaient pas des marchandises qui le deviennent = la terre, le travail, la monnaie, ce qui désencastre l’économie du reste de la vie sociale=> l’économie devient un secteur à part, organisé autour de marchandises fic4ves. Fic4ves, car ni la terre, ni le travail, ni la monnaie. 8 Le libéralisme éco= doctrine qui accompagne donc l’émergence du capitalisme, car elle préconise le fonc4onnement dit « libre » du capital et du travail, afin de perme[re l’u4lisa4on la plus efficace des ressources. Le libéralisme éco se dit favorable à une interven4on minimale de l’Etat, selon la règle de l’offre et de la demande. Mais il ne reflète pas la réalité des rapports entre Etat et marchés dans un système capitaliste=> il est beaucoup plus réaliste que l’Etat ait soutenu le développement des infrastructures rendant possible le capitalisme, ne serait-ce qu’à travers le sou4en au droit privé qui encadre la propriété. 3.2. Le capitalisme est-il le produit de la révolu>on industrielle ? Le capitalisme existe-t-il avant la RI ? (Réponse : OUI) Oui, il semble avoir des prémices avant la RI, dans la mesure où l’on peut parler d’un capitalisme marchand, lié au développement du commerce dans certaines villes médiévales ; lié à l’existence d’un commerce interna4onal (les Routes de la Soie, mais aussi les réseaux commerciaux véni4ens, hanséa4ques, génois…). Par ailleurs un certain nombre d’innova4ons financières apparaissent dès la fin du MA, comme les banques (première banque créée à Venise en 1151, Florence devient aussi une place bancaire de premier plan), ou les leKres de change (ancêtre du chèque, permet aux marchands de ne plus se déplacer avec leur or sur eux). Ø Pour Fernand Braudel (cf. La dynamique du capitalisme), le capitalisme existe avant la RI. Ø Il relève d’une dynamique différente de l’industrialisa)on Ø Il relève d’une logique différente de la logique du marché (offre et demande rela4ves aux échanges quo4diens de valeurs d’usage). Ø La logique du capitalisme=> logique monopolis)que qui contrecarre la concurrence propre au marché. Un argument qui va dans le sens de l’interpréta4on de Braudel, c’est de considérer le commerce mondial avant le 16ème : Route de la Soie, échanges transsahariens, réseaux mari4mes dans Océan Indien. Le capitalisme ne s’est pas développé dans ces régions. - Route de la soie et autres réseaux commerciaux dans le monde médiéval sont basés sur le troc et les échanges entre empires ou villes-États. Commerce contrôlé par des élites, orienté vers la sa4sfac4on des besoins des cours royales ou élites locales, et non vers l’accumula4on privée et la réinjec4on du capital. Ø À l’inverse, le capitalisme marchand vise l’accumula)on privée et la réinjec4on du capital dans une logique d’améliora4on constante du profit. - Dans de nombreuses régions du monde (Chine, Empire o[oman…), le pouvoir poli4que est centralisé et les structures sociales sont rigides. Systèmes dominés par des bureaucra4es ou aristocra4es qui privilégiaient la stabilité sociale. États forts qui veulent contrôler le commerce et taxer les marchands. Ø À l’inverse, le capitalisme marchand suppose que l’ini4a4ve privée soit fortement encouragée, ainsi que l’accumula4on privée. 9 - Par ailleurs, le commerce sur Route de la Soie est fragmenté, à chaque étape besoin d’intermédiaires locaux, il n’y a pas un seul centre économique ou financier qui dirige l’ensemble des échanges. Le commerce est donc important, mais il manque l’intégra4on mondiale et la dynamique d’expansion con4nue qui caractérisent le capitalisme. Voir Janet Abu-Lughod, Before European Hegemony: The World System A.D 1250-1350 Ø Le capitalisme suppose au contraire le commerce au loin, qui est à la fois déterritorialisé : d’Amsterdam au Bengale, ou d’Amsterdam en Chine, les circuits échappent à tout contrôle ; mais qui suppose d’être géré à par)r de centres (souvent financiers : centres où se concentrent les banques et les bourses). - Enfin, composante ins4tu4onnelle. Le capitalisme= a requis des ins)tu)ons ayant favorisé le commerce comme les banques, les bourses, les systèmes juridiques garan4ssant la propriété privée et les contrats commerciaux. Ø Appari4on de compagnies de commerce comme Compagnie des Indes orientales, possibles en vertu de véritables « chartes » octroyées par l’Etat, qui leur donnent le monopole sur le commerce dans un certain territoire=> un vrai capitalisme d’Etat, où celui-ci sou4ent et inves4t dans des entreprises privées en échange de parts de profit. Qu’apporte, alors, la révolu4on industrielle au capitalisme ? On parle de capitalisme industriel lorsque le capitalisme (qui existe avant la RI), vient s’ar4culer étroitement au disposi4f industriel lui-même. - Il porte sur le commerce de produits manufacturés et vise à s4muler la produc4on manufacturière. - Il présuppose et encourage la marchandisa)on du travail (Il semble évident pour nous aujourd’hui que le travail est une marchandise, puisque nous avons l’idée de « l’emploi », et que nous vendons notre travail contre salaire. Mais cela est loin d’être une évidence en vérité ! cf. ce qu’on a dit avec Smith et Ricardo) Karl Polanyi, économiste, défend ce[e thèse dans La Grande Transforma4on. Ø Pour lui, le capitalisme industriel apparaît lorsque l’économie est désencastrée des structures sociales et morales tradi4onnelles. Il correspond à l’autonomisa4on de l’économie sous la forme d’un marché auto-régulé. 3.3. La cri>que marxiste du capitalisme Karl Marx (1818-1883) Ø Voir le film de Raoul Peck (slide) 10 Marx, profondément marqué par la pensée de Hegel et de Feuerbach, est un économiste, sociologue, théoricien, et militant allemand qui a marqué son siècle et con4nue d’être une figure incontournable pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. Il commence sa vie militante en 1842 comme rédacteur puis directeur de la GazeTe rhénane (sou4ent la démocra4e en Prusse). Le journal fermé par le gouvernement, Marx s’exile à Paris où il fait la connaissance des milieux socialistes, puis se réfugie à Bruxelles au moment où éclate le Printemps des peuples (février 1848). Rédige alors le Manifeste du par4 communiste avec Friedrich Engels. Va avoir un rôle important au sein de la Première Interna)onale, fondée en 1864= associa)on interna)onale des travailleurs créée à l’ini)a)ve d’ouvriers et de militants français, anglais, allemands, italiens, qui veulent coordonner le développement du mouvement ouvrier. Malgré la répression, la Première interna4onale va se diffuser et créer des sec4ons dans de nombreux pays européens. Son œuvre principale le Capital, publié en 1867. Pour Marx, le travail ne rapporte de la richesse qu’aux capitalistes. Ouvriers= dits prolétaires. Sont aliénés par le travail= à la fois, ne sont plus en possession des produits de leur travail, mais aussi, l’ac4vité de travail leur devient étrangère parce qu’elle s’effectue de façon ultra sectorielle et fragmentaire (division du travail poussée à l’extrême). Non seulement aliénés mais exploités. Modèle pour Marx : posséder ses moyens de produc4on et les produits du travail. Exemple de l’ar4san. Que fait le système capitaliste ? - La manufacture puis l’usine reposent sur la division du travail (la fameuse manufacture d’épingles décrite par Adam Smith, chaque séquence dans la produc4on d’une épingle séparée de celle qui vient après, et chaque séquence= un poste de travail). - Le capitalisme repose sur la sépara4on capital/ travail : les capitalistes (ceux qui ont du capital et possèdent à 4tre privé les moyens de produc4on) et les travailleurs (ceux qui n’ont rien d’autre que leur force de travail, et dépendent donc de l’emploi que leur offrent les capitalistes). « Liberté » ? Marx=> dans les condi4ons sociales de la dépossession des paysans et de la transforma4on du travail en marchandise > l’ouvrier n’est pas « libre » de travailler ou non. Il n’a pas le choix. DONC Les concepts centraux de la théorie de Marx : - Le capital est un rapport social fondé sur l’exploita4on du travail d’une certaine classe, réduite à la seule possession de la force de travail. - L’exploita)on=> rapport social dans lequel une classe, détentrice des MP (moyens de produc4on), u4lise ce[e posi4on pour extorquer à la classe soumise la « plus-value », c’est-à-dire ce qui va lui perme[re de faire du profit. 11 Par ailleurs, cadre d’une théorie de l’évolu4on des sociétés= le matérialisme historique, fondé sur deux principes : 1) Ce ne sont pas les idées qui déterminent le cours de l’histoire, ni même d’abord les ins4tu4ons poli4ques ; mais les rapports de force économiques que sont les rapports de produc4on (« l’économie en dernière instance ») ; 2) Moteur des évolu4ons, les lu[es de classes : An4quité : hommes libres/esclaves ; Féodal : seigneurs/serfs ; Monde moderne : capitalistes/prolétaires) Cycles capitalistes= différents de ceux des éco tradi dominées par l’agriculture. Après des périodes de forte hausse, on assiste à des périodes de contrac4on et de recul. Première crise éco : Grande Dépression de 1873 à 1896. [Crises dans les modes de produc4on fondés essen4ellement sur l’agriculture sont de sous-produc4on (dise[es). Dans systèmes capitalistes= de surproduc4on] Conséquences : paupérisa4on (= abaissement progressif et con4nu du niveau de vie d’une classe sociale) Trois contradic)ons de la théorie libérale : elle suppose un progrès con4nu et sans faille (croissance) mais en réalité, contrac4ons et phénomènes de paupérisa4on suppose rôle minimal de l’Etat, mais en réalité, l’Etat doit intervenir pour financer les infrastructures économiques (routes, chemins de fer) suppose un marché « libre » et concurren4el mais en réalité, tendance monopolis4que du capitalisme avec grands cartels de l’acier, du pétrole… Et peut-on parler d’une liberté du salariat ? 4. L’émergence de la classe ouvrière et la ques8on sociale à D’un monde dominé par l’agriculture à un monde industriel Deux transforma4ons centrales : 1- Monde dominé par les campagnes, où la produc4on agricole est centrale à industrie, milieux urbains. 2- D’une société d’ordres rigide à des sociétés composées de classes sociales > posi4on déterminée par le rôle économique et social. Croissance du secteur des services permet le développement de mul4ples professions, dont les professions libérales. Hiérarchisa4on sociale plus complexe. Ø Force sociale dominante au 19è : la bourgeoisie. Mais aussi, naissance d’une classe ouvrière. Et leur antagonisme=> au cœur de l’histoire socio-poli4que du XIXème siècle. 4.1. La forma>on de la classe ouvrière D’où viennent les ouvriers ? Ce sont, à la base, des paysans qui ont dû fuir vers les villes (exodes) en raison des difficultés grandissantes de survie à la campagne. Dans les villes, coupés 12 de leurs moyens de subsistance, n’ont d’autre choix que de trouver un emploi = à l’atelier, la manufacture (l’industrie est urbaine – c’est très récent la dynamique qui consiste à repousser l’usine hors de la ville). Or, les condi4ons de vie des travailleurs dans la première phase de la RI : terribles, misérables. Cf Friedrich Engels, La situa4on de la classe laborieuse en Angleterre (1844), portrait sans complaisance des condi4ons de vie et de travail du prolétariat industriel. Ø Travail dangereux, pénible, dans des usines où les machines broient l’humain, où les accidents sont constants, rarement reconnus (pas de réglementa4on rela4ve aux accidents du travail). Ø Les industriels = mus par la recherche constante du profit => ont pour objec4f de faire pression sur les salaires, notamment en employant des femmes et des enfants dont le salaire est moindre que celui des hommes. Souvent 14h de travail par jour, au moins 6 jours/7. Mauvaise alimenta4on, logis insalubres… Le travail des enfants=> les lois pour l’encadrer puis l’interdire seront tardives. Les industriels ne veulent pas d’interven4ons de la part de l’Etat. Ø Voir la loi de 1841 sur le travail des enfants : loin de l’interdire, elle pose une limite d’âge (8 ans, et impose une limite d’heures ; jusqu’à 12 ans, pas plus de 8h/jour. Et interdit le travail de nuit pour les moins de… 13 ans. Il faut aller voir la li[érature du 19ème : que ce soit Charles Dickens (Hard Times, 1854), Victor Hugo (Les Misérables, 1864), Emile Zola, sur le monde ouvrier L’Assommoir (1877)> l’alcoolisme des milieux ouvriers, Germinal (1885)> les condi4ons de travail dans la mine… 4.2. Qu’est-ce que la ques>on sociale ? La ques4on sociale ð On désigne sous ce nom (ques)on= problème) la probléma4que centrale liée à l’émergence d’un monde industriel et capitaliste dans la « seconde modernité ». ð Elle désigne le problème central de ce[e seconde modernité= le divorce entre les droits de l’homme et la réalité d’une société de classes où les Prolétaires=> sont condamnés à des condi4ons de vie terribles (misère de masse)+ pas les mêmes droits poli4ques. La ques4on sociale => c’est le problème posé par une misère de masse et des condi4ons de vie profondément aliénées (problème nouveau, n’a rien à voir avec les phénomènes résiduels de pauvreté qu’on trouvait dans le monde pré-industriel). ð Elle désigne aussi du coup aussi les lu[es sociales et poli4ques produites dans ce[e configura4on. Classes ouvrières = sont le produit de la révolu4on industrielle. Ont cherché à se révolter contre les condi4ons de vie et de travail. On note des soulèvements populaires, comme les mouvements luddistes en Angleterre (1811-1813), ouvriers qui détruisent les machines. à De ces résistances, mais aussi des condi4ons de vie qui sont les leurs, les classes laborieuses// criminalisées comme « classes dangereuses ». Classe ouvrière= fait l’objet d’une répression poli4que et d’un contrôle. 13 - Aboli4on des coali4ons de mé4er et des grèves au moment des révolu4ons poli4ques (cf France Loi Le Chapelier au moment de la révolu4on, 1791). Mais également interdic4on des syndicats - En France, livret ouvrier rendu obligatoire en 1854, carnet où l’on consigne ses entrées et sor4es chez les employeurs. è si bien que l’histoire de la classe ouvrière, c’est l’histoire d’une lu[e pour son émancipa4on, lu[e qui va prendre des formes différentes selon les pays, mais qui aura quelque chose de commun : d’abord la revendica4on d’intégrer le corps poli4que, en bénéficiant du droit de vote (suffrage universel masculin). Que ce soit en Angleterre ou en France : le suffrage était en effet censitaire, ie réservé aux citoyens dont l’impôt qu’ils paient dépasse un cens. à lu[es pour le suffrage universel à lu[es pour l’améliora4on des condi4ons de vie et de travail grâce aux lu[es (limita4on du temps de travail, augmenta4on des salaires) Deux exemples de mouvement de lu[e ouvrière (voir fiches) - Le char)sme en Angleterre (réclamait notamment suffrage universel masculin et l’instaura4on du suffrage à bulle4n secret), a fonc4onné sur la base d’un système de pé44on, mais a essuyé trois refus > mouvement qui finira par s’essouffler. - En France, révolu)on de 1848, caractérisée par sa dimension « sociale »=> ne se contente pas d’abolir la monarchie (Louis-Philippe), mais promulgue des lois sociales = abaissement de la durée quo4dienne du travail à 11h, créa4on d’ateliers na4onaux pour offrir du travail aux chômeurs… Le mouvement sera réprimé dans le sang - La Commune de Paris, en 1871. Insurrec4on de la popula4on parisienne contre le nouveau gouvernement républicain qui vient de conclure un traité de paix avec l’Allemagne suite à la guerre franco-prussienne de 1870. Mise en place d’un gouvernement révolu4onnaire, fondé sur les intérêts des prolétaires, qui sera réprimé dans le sang par le gouvernement Thiers. Époque marquée par les idéologies révolu)onnaires. On a déjà évoqué Marx et Engels=> fondateurs d’un courant dit « scien4fique » du socialisme. Mais il y en a d’autres : - Courant utopique : Charles Fourier (phalanstères, communautés harmonieuses de travailleurs et de travailleuses), Robert Owen en Angleterre. Ceux que Friedrich Engels appelle les socialistes utopiques - L’anarchisme : Mikhaïl Bakounine en Russie, Voltairine de Cleyre aux USA, Emma Goldman… Par dis4nc4on d’avec les mouvances révolu4onnaires, naissance de la social-démocra4e => visée plus réformiste que révolu4onnaire. Ex : 1875 par) social-démocrate allemand à ne veut pas l’aboli4on de la propriété privée (il est favorable au partage équitable de la richesse produite collec4vement) à engagé dans la voie démocra4que et parlementaire, et non pas prise de pouvoir révolu4onnaire (vs dictature du prolétariat) à délaisse dimension interna4onale de l’exploita4on ouvrière (réformes na4onales) 14 ð Voie qui va l’emporter, fonda4on de la IIè Interna)onale, fondée en 1889 ð Va avoir une influence profonde sur les lois sociales adoptées dans l’Empire allemand (Assurance maladie 1883, puis accident et vieillesse). Les progrès législa4fs et réglementaires : - Trade Union Act en Angleterre (1871): reconnaît les syndicats comme des en4tés légales capables de protéger les droits des travailleurs et d'organiser des négocia4ons collec4ves. Elle permet également aux syndicats d’exister sans que leurs membres soient poursuivis pour "conspira4on". - En France, loi Waldeck-Rousseau (1884) qui autorise la forma4on de syndicats et encadre les ac4vités syndicales. Nous avons évoqué la ques8on sociale… mais nous n’avons pas parlé des femmes ! Les femmes : la ques4on des inégalités peine à se faire reconnaître comme enjeu. Révolu4ons poli4ques modernes n’accordent pas de droits poli4ques aux femmes. - Sociétés profondément patriarcales - Et même, les divisions entre espace privé et espace public du travail semblent accentuées. Paradoxalement les nouvelles ac4vités éco renforcent la division sexuelle du travail = différencia4on accrue hommes/femmes et hiérarchisa4on dans le contexte du salariat, car les tâches domes4ques accomplies par les femmes ne sont pas reconnues comme produisant de la valeur. Ce que Silvia Federici appelle le travail reproduc4f = toutes les tâches qui perme[ent à la vie de se reproduire, est complètement invisibilisé. Ø Femmes ne sont pas des citoyennes, elles sont subordonnées légalement au mari ou au père, alors même qu’elles travaillent comme les hommes (mais sont moins payées). Figures de féministes du XIXème siècle : - Elisabeth Cady Stanton, pionnière de la lu[e pour le droit des femmes aux USA. - Huber4ne Auclert en France Conclusion : La RI bouleverse la mondialisa4on en cours. Jusqu’ici, connexions concentrées sur l’élargissement des rapports commerciaux et d’exploita4on des territoires : RI va lancer une dynamique d’imbrica4on des économies mondiales (uniformisa4on) Société matérielle qui en découle = mode d’organisa4on absolu, auquel tout le monde est appelé à se conformer pour être heureux à une certaine idée du progrès = confort matériel, moyens de communica4on et de transports… urbanisa4on, services, classes sociales mobiles, etc. 15