Introduction à l'Histoire de la Pensée Économique PDF
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Ce document traite de l'histoire de la pensée économique, de ses origines dans l'antiquité grecque à l'émergence du courant marginaliste et marxiste. Il aborde des périodes clés telles que l'antiquité grecque, la Renaissance, et la révolution industrielle, et les principaux auteurs, comme Xénophon, Platon, et Adam Smith.
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INTRODUCTION A L’ HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE La pensée économique s’est construite et structurée au 18ème s, même si on faisait déjà de l’économie bien avant. -dans l’antiquité grecque (5ème et 4ème avant JC) : dans des œuvres à caractère philosophique, politique ou moral (Aristote, Socrate, P...
INTRODUCTION A L’ HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE La pensée économique s’est construite et structurée au 18ème s, même si on faisait déjà de l’économie bien avant. -dans l’antiquité grecque (5ème et 4ème avant JC) : dans des œuvres à caractère philosophique, politique ou moral (Aristote, Socrate, Platon). Platon déjà réfléchit au thème de la division du travail : « on produit toutes choses en plus grand nombre, mieux et plus facilement, lorsque chacun, selon ses aptitudes et dans le temps convenable, se livre à un seul travail, étant dispensé de tous les autres ». Platon soulève également des problématiques économiques : la défiance vis-à-vis du commerce (il faut privilégier l’agriculture), la mise en garde contre l’accumulation des richesses comme une fin en soi. - Xénophon (400 avant JC) a utilisé en 1er le terme « économique » dans son ouvrage « l’Economique » : dans cet ouvrage, Xénophon présente les avantages de la spécialisation des métiers, ce qui améliore la qualité des produits dans la Cité. Xénophon a écrit un autre ouvrage (Des revenus) dans lequel il explique tout l’intérêt d’accroître les recettes fiscales. - Le code d’Hammourabi (1 700 avant notre ère soit 18 siècle avant JC) Hammourabi, souverain babylonien, a écrit un recueil de lis pour gouverner Babylone. Sans son recueil, la finalité était de citer des lois destinées à créer un modèle social idéal de sagesse et d’équité pour les générations future. Ce « code juridique » a été gravé sur une stèle sur laquelle on y trouve les 282 lois qui couvre à la fois les champs du domaine civil, et commercial dans une société qui était donc à l’époque agricole, dominé par les Hommes et dont le développement était largement fondé sur l’esclavage. Ex : dans ce Code, l’État est déjà fort interventionniste puisqu’il fixe en particulier le prix des actes médicaux. - On a trouvé dans la tombe de Toutankhamon des bijoux en ambre. Or, cette résine vient de la Baltique. L’ambre était recherché par les peuples méditerranéens pour ses vertus magiques. Il existait une « route de l’ambre » entre la Baltique et la Méditerranée. En retour, on a trouvé de nombreux objets grecs et romains en Scandinavie. A partir du 11 ème siècle, l’Europe connaît une vague de croissance économique qui va durer 2 siècles. Cette période de croissance très longue va améliorer la croissance démographique et développer les flux commerciaux (les foires, la création des ports…). Au 13 -ème siècle, se développent la monnaie et le crédit. A cette époque, les débats sur les questions économiques sont très influencés par l’église catholique (Saint Thomas D’Aquin) : la morale, l’usure, le juste prix ; En Europe occidentale (du 16 ème au 18 ème), 3 faits sont marquants : - La décomposition de l’ordre féodal et la naissance du capitalisme : l’activité économique, l’enrichissement des marchands deviennent légitimes. Surtout, l’activité économique d’émancipe des considérations religieuses et éthiques. - A partir du 16 ème siècle, les grands États modernes se construisent (période de centralisation). Des États souhaitent leur indépendance économique, et en même temps, il y a une prise de conscience des enjeux autour des intérêts économiques nationaux. - 1492 : la découverte de l’Amérique : cela provoque un afflux hors norme de métaux précieux, d’abord en Espagne, puis dans toute l’Europe. Sur le plan sociétal et sur le plan intellectuel, il faut remarquer sur cette même période : - Le mouvement d’émancipation face à l’Église et aux conceptions féodales : on assiste à un fort processus de laïcisation. - Avec la Renaissance, la société d’Europe Occidentale redécouvre les vertus de la nature et de la vie. C’est aussi une période où les idées et les théories économiques connaissent une vraie transformation avec des colorations nationalistes très fortes. - Un fort développement des connaissances scientifiques et techniques (notamment l’imprimerie) : diffusion des savoirs et une perte du monopole de l’Église sur le savoir. Un auteur : Max Weber, a analysé l’importance de la Réforme et du courant calviniste pour mieux comprendre l’émergence du capitalisme et le formation de l’ »esprit capitaliste » : pour les protestants, réussir dans les affaires est le destin de la vie sur terre. STRUCTURE DU S1 EN HPE LE LIBERALISME ECONOMIQUE Se structure au 18 ème s On date la naissance de la science économique à cette époque Il accompagne le développement du capitalisme industriel au 19ème s Ça ne s’invente pas, le 1er économiste s’appelle Adam Smith. Au milieu du 19ème s, naît le COURANT MARXISTE Il naît d’une contestation de la misère ouvrière et porte sa réflexion sur l’analyse des contradictions économiques du capitalisme Karl Marx Dans les années 30, dans un contexte de crise économique mondiale, se constitue le COURANT KEYNESIEN ------------ il révolutionne le libéralisme, non pour y mettre un terme, mais pour en améliorer le fonctionnement. JM Keynes la pensée économique s’est construite progressivement selon l’évolution historique des sociétés. l’économie n’est pas a-historique et la transplantation de système économique ne peut se faire sans tenir compte de son histoire. EX : l’introduction de l’économie de marché en Chine ou en Russie Chercher les définitions des termes : Orthodoxes / hétérodoxes Paradigme INTRODUCTION « Qu’est-ce que l’économie ? » Economie = oïkonomia : « l’art de gérer son domaine ou son foyer ». En lat : « organisation, façon de disposer » En grec : « l’art de gérer prudemment une maison » il s’agissait de l’art de la vie domestique privée / /tandis que la politique relevait de la gestion de la cité. EVOLUTION DE CES 2 MOTS: ECONOMIE : - A partir du 17ème s = épargne, organisation - A partir du 18ème s = sciences des phénomènes touchant la production, la production, la distribution, la consommation des biens matériels POLITIQUE - Au 17ème s = habileté, subtilité dans la conduite des affaires - A partir du 18ème s = ce qui est relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir dans une société L’économie est passée de la gestion « autonome » du foyer à…… la gestion des nations voire du monde……ave des impacts sur : - la sphère publique, - et la société dans son ensemble. AUJOURD’HUI, on pourrait dire que l’économie est l’analyse de la production, des échanges, de la monnaie, de l’inflation, du chômage, de la répartition des richesses, du budget de l’Etat… OR, il s’agit presque toujours de phénomènes qui s’étendent ou proviennent d’autres dimensions comme : -la politique (budget de l’Etat.. ), - la psychologie (la consommation…), -le droit (encadrement des règles de concurrence et des affaires…), - les mathématiques (calculs de probabilité ou de statistiques…). On s’accorde sur une définition globale : l’économie est une science ayant pour objet l’étude de la production, de la répartition, et de la consommation des biens ou services rares c’est l’étude de l’activité économique. L’économie, au final, étudie la manière dont les individus et les groupes ou encore les sociétés utilisent des ressources rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins. Décortiquons les termes de cette définition : les individus ou les groupes sont des agents économiques qui se caractérisent par leur autonomie de décision. Ces agents économiques sont globalement : - les entreprises, - les ménages, - l’Etat. la satisfaction des besoins : les agents économiques ont des besoins différents (besoins individuels ou collectifs) qu’ils tentent de satisfaire en fonction de leurs moyens ( facteurs de production K et W, budget, matières premières…). OR, les besoins semblent illimités tandis que les biens sont limités. BESOINS ILLIMITES / BIENS LIMITES des ressources rares : l’idée de rareté est donc fondamentale pour définir l’activité économique (car si tous les biens existaient en quantité illimitée, plus besoin de réfléchir à la gestion des ressources). l’idée de lutte contre la rareté l’homme doit effectuer des arbitrages pour obtenir les biens. La science économique est donc la science des choix. Comment les agents économiques effectuent-ils leurs choix pour satisfaire leurs besoins ? C’est l’objet de la science économique. SATISFAIRE DES BESOINS ILLIMITES…… * des besoins qui se renouvellent (manger), * des besoins qui se diversifient (communiquer), ------ ces besoins, secondaires, apparaissent insatiables et illimités. RQ : c’est le progrès technique qui déplace les limites de la rareté, DE PLUS, toutes les sociétés, même les plus pauvres, veulent assouvir ces besoins. …..ALORS QUE LES BIENS SONT LIMITES Rappel : les biens satisfont des besoins individuels et/ ou collectifs. Il existe 2 types de biens nature des biens Biens libres biens économiques - abondants - rares - gratuits - avec un prix - n’ont pas besoin d’être transformés - nécessitent une intervention de l’H - permettent une satisfaction immédiate - EX : l’eau, l’air, la forêt voiture, robot, etc… MAIS, la distinction entre biens libres et biens économiques tend à s’estomper : - certains biens libres sont devenus des ressources rares (l’eau), - l’usage gratuit des ressources d’environnement conduit à des destructions, parfois irréversibles (le trou de la couche d’ozone). DES CHOIX SONT DONC NECESSAIRES Confrontés à la rareté, les individus doivent donc faire des choix pour résoudre les problèmes économiques. On retrouve ces choix dans les 3 grandes fonctions de l’activité économique : PRODUCTION que produire ? comment (W, K, ressources) REPARTITION comment répartir le revenu obtenu ? entre qui ? CONSOMMATION/EPARGNE que consommer ? combien consommer ou épargner ? l’individu devra arbitrer entre : - ses loisirs / son temps de travail, - sa consommation / son épargne. l’entreprise devra arbitrer entre : - les quantités à produire / temps de W, - le coût de production / le prix de vente, - facteur capital / facteur travail. Depuis les années 80/90, on ajoute une contrainte supplémentaire : - la diminution des ressources, - la dégradation des biens libres. cela soulève le problème de construite un modèle de développement durable LES FONDATEURS Le 1er économiste s’appelle Adam Smith et il publie en 1776 ce qui est considéré aujourd’hui comme l’acte de naissance de l’analyse économique : recherche sur les causes et la nature de la richesse des nations (qu’on abrège en »la richesse des nations »). MAIS, on faisait de l’économie bien avant SMITH et des auteurs s’étaient penchés bien avant lui sur les problèmes économiques. - Aristote : le juste prix - François Quesnay, médecin de la cour de Louis XV, a fondé le courant des physiocrates, qui invente le circuit économique en expliquant la naissance puis la circulation des revenus dans l’économie nationale. - Isaac Newton, physicien, s’est passionné pour les questions monétaires. MAIS, on ne peut pas parler d’un fondateur de l’analyse économique. En effet, l’économie de marché n’existait quasiment pas avant SMITH : les échanges sont limités car trop de barrières, de règles ou de passe-droit. Les prix étaient fixés par des décisions publiques ou par des corporations et non par le marché. DE PLUS, l’essentiel de la production était destiné à l’auto-consommation ou livré aux seigneurs. LES CLASSIQUES : de nombreux héritiers Adam SMITH, le 1er, propose une analyse générale du fonctionnement de l’économie : -comment se fixent les prix ? - Comment se répartissent les revenus ? - Le rôle des échanges extérieurs - Le rôle de l‘Etat - l’importance de la division du travail et de l’accumulation du capital pour accroitre l’efficacité productive et augmenter la « richesse des nations ». La conviction de SMITH ( - ) : la bienfaisance et l’efficacité du marché, même si il y mettait des nuances. L’ensemble des libéraux se réclament de lu et sa descendance est nombreuse. Même si les auteurs libéraux sont souvent en désaccord entre eux, ils ont en commun d’avoir jeté les bases de l’analyse économique et d’avoir vu, dans le marché, l’instrument essentiel du changement économique. La plupart étaient anglais et c’est MARX qui leur a donné l’étiquette de « classique » parce que la réflexion économique s’est développée en même temps que la révolution industrielle. - David Ricardo : ( 1772- 1823) partisan du libre-échange et du commerce international. MARX reprendra son analyse de la valeur travail pour démontrer l’exploitation du travailleur. - JB SAY : ( 1767- 1832) le français qui démontre que les produits s’échangent pour d’autres produits et que in fine, la demande est forcément égale à l’offre (loi es débouchés) et de ce fait, il ne peut y avoir crise de surproduction. - THOMAS MALTHUS : ( 1766- 1834) pasteur anglican, connu pour ses thèses anti- naissance ( le malthusianisme). Il est connu en économie pour ses thèses sur la possibilité d’une surproduction à cause de l’épargne. - JOHN STUART MILL : ( 1806- 1873) c’est un philosophe moraliste et féministe qui a vulgarisé une tendance plus sociale – voire socialisante- de l’économie de marché. Il est resté célèbre en expliquant dans ses « principes d’économie politique » que la croissance économique pourrait, un jour, laisser la place à un état « stationnaire ». Cet état stationnaire serait préférable à la situation actuelle où » la vie de tout un sexe est employée à courir après les dollars et la vie de l’autre à élever des chasseurs de dollars ». LE MARXISME : une analyse des contradictions du capitalisme MARX (1818-1883) arrive prés d’un siècle après SMITH (le capital est publié en 1867). Il voit partout en Europe, les conséquences de presque un siècle de révolution industrielle. Si la production a fortement augmenté, la misère aussi. C’est ainsi qu’il voit dans le capitalisme un système social fondé sur l’exploitation du travail des uns au profit de ceux qui possèdent les moyens de production ; Beaucoup de réformateurs sociaux à cette époque essaient de trouver un système social capable de concilier efficacité et justice Mais MARX ne s’intéresse pas à cette « utopie ». Son ambition est d’analyser le fonctionnement du capitalisme, ses ressort cassés et montrer qu’il est fondé sur une contradiction insoluble : la propriété privée des moyens de production va amener le capitalisme à sa propre destruction. Même si l’analyse marxiste a souffert, il reste un courant de pensée qui voit dans les crises, les krachs et les violences sociales la preuve que l’analyse de MARX sur la logique et les ressorts du capitalise demeure d’actualité. LES HERITIERS RUDOLF HILFERDING : (1877-1941) il a occupé le poste de ministre des finances en Allemagne entre 1923 et 1928. Il publie en 1910 le « captal financier » dans lequel il montre que la finance joue un rôle déterminant dans l’évolution des grands groupes industriels qui vont structurer le capitalisme du 20 ème siècle. ROSA LUXEMBURG : (1870- 1919) elle publie en 1913 « l’accumulation du capital » et fait de cette accumulation un trait essentiel du capitalisme. Mais, selon elle, cette accumulation fragilise le capitalisme : en réduisant la consommation populaire et donc en réduisant la demande. Car, un investissement doit être rentabilisé et ‘est pourquoi les capitalistes vont chercher de nouveaux lieux d’investissement. C’est ainsi qu’elle explique l’impérialisme et la colonisation des grandes nations industrielles. PAUL SWEEZIE : économiste américain, il publie en 1942 « la théorie du développement capitalisme » où il explique comment la croissance d’entreprises géantes fait passer le capitalisme du stade concurrentiel à un capitalisme monopolistique. ERNEST MANDEL : (1923-1995) économiste belge qui a utilisé le cadre marxiste pour expliquer les « ondes longues » d’activité économique ie une période d’expansion forte suivie par une crise à laquelle va succéder une période de stagnation durable ; ce cycle durant environ 50 ans. Il voit dans ces cycles le résultat d’une variation des taux de profit et une variation dans les rapports de force entre prolétariat et bourgeoisie. LE TOURNANT NEOCLASSIQUE Entre ces 2 courants de pensée, le choc intellectuel, politique et social, était inévitable. MARX, s’appuie sur les travaux de RICARDO qui qui démontre que c’est la valeur travail qui détermine la valeur de toute marchandise Si le travail est la seule source de valeur, comme le démontre RICARDO, alors le fait de s’approprier le surplus de cette valeur travail, le capitaliste s’accapare seul cette plus-value. Pour sortir de cette contradiction, les libéraux abandonnèrent la valeur travail est fondèrent leur analyse sur le concept de rareté et d’utilité. Ex : un verre d’eau dans le désert vaut plus cher qu’un diamant car il est vital et rare. Les mathématiciens vinrent au secours des économistes en mettant en équation toute une série de valeurs dont la valeur et l’optimisation. Il s’agissait de donner à l’économie un cadre « scientifique ». Ainsi, MARX pouvait être caractérisée d’idéologue tandis que l’économie politique devenait une science. La mathématisation de la pensée économique (notamment dans le concept de l’utilité marginale) marque un tournant dans la pensée économique. Avant ce tournant, on parlait davantage d’économie politique dans le sens de l’économie de la cité. A partir de la révolution « marginaliste », on parle de sciences économiques. Le soubassement de l’analyse n’est plus la morale (SMITH était professeur de morale), c’est-à-dire basé sur une réflexion autour de la société, du bien-être et des rapports sociaux. L’analyse devient scientifique et l’outil mathématique devient déterminant et cette analyse cherche à optimiser le fonctionnement de la société. Dans cette optique, les travaux vont chercher à optimiser l’utilité ie le profit pour le producteur et le bien -être pour le consommateur