Linguistique 3 : Syntaxe PDF 2024-2025

Summary

Ce document présente un aperçu de la linguistique 3, avec une introduction à la syntaxe, aux règles de combinaison des mots pour former des phrases correctes, et aux exemples.

Full Transcript

Linguistique 3 : Syntaxe Introduction La linguistique est une science qui a pour objet l’étude du langage, des langues envisagées comme systèmes sous leurs aspects phonologiques, syntaxiques, lexicaux et sémantiques. La linguistique est hab...

Linguistique 3 : Syntaxe Introduction La linguistique est une science qui a pour objet l’étude du langage, des langues envisagées comme systèmes sous leurs aspects phonologiques, syntaxiques, lexicaux et sémantiques. La linguistique est habituellement définie comme l'étude scientifique du langage. La syntaxe : emprunté au latin syntaxis qui signifie « arrangement ». Ce sont les règles de combinaison de mots entre eux en vue de former des phrases correctes. C’est l’ensemble des règles qui régissent l’arrangement des mots et la construction des propositions. Grammaire et linguistique (Maingueneau, 1999) Grammaire Linguistique La grammaire était très marquée par le La linguistique moderne commence à latin et le grec. Ce sont des langues à accorder un grand intérêt à la syntaxe. déclinaisons. Les diverses théories linguistiques ne La grammaire a alors privilégié la s’accordent pas sur le rôle qu’il convient morphologie et a négligé la syntaxe. de lui attribuer. On étudiait les parties du discours (nom, Certains y voient le composant central article, verbe, etc.), leur variation en genre de la langue. D’autres donnent la primauté et en nombre. On s’intéressait à la à la sémantique. D’autres enfin refusent de conjugaison. hiérarchiser les composants et donnent à chacun une autonomie relative. 1 Spécificité de la syntaxe : Il existe des différences entre le sens et l’organisation syntaxique. 1) Jean regrette son pays. 2) Jean est nostalgique de la région où il a vécu. 3) Luc promène son chien. Des énoncés 1 et 2on peut dire que dans un contexte déterminé ils ont à peu près le même sens. Pourtant, les catégories de mots utilisées et leurs relations y sont très différentes. En revanche, 1 et 3 ont des significations très éloignées l’une de l’autre mais du point de vue syntaxique on a affaire à une « même » structure. Les catégories et leurs relations ne changent pas. On parle ici de structures syntaxiques parce qu’un énoncé n’est pas une simple suite de mots, mais il existe des contraintes sur les types d’unités et les combinaisons dans lesquelles elles peuvent entrer. Cette structure se manifeste clairement dans les cas d’ambiguïté syntaxique où l’on peut associer au moins deux structures syntaxiques à une même suite de mots. Léon a vu le bouquet de sa chambre. Cet énoncé peut avoir deux interprétations. a) « de sa chambre » est complément de « bouquet », il est donc inclus dans le GN « le bouquet de sa chambre » ; b) « de sa chambre » est un complément circonstanciel de lieu qui peut changer de place : De sa chambre Léon a vu le bouquet. Dans les deux interprétations, « de sa chambre » relève de la même catégorie (c’est un groupe prépositionnel) mais sa fonction, la relation qu’il entretient avec les autres constituant, diffère. Cette ambiguïté syntaxique montre qu’il existe un réseau de dépendances entre les mots d’une phrase, une structure syntaxique. 2 Les outils du linguiste A. La grammaticalité Selon Dominique Maingueneau (Maingueneau, 1999), le linguiste peut parfois avoir recours à des phrases agrammaticales qui sont précédées d’un astérisque (*). Cela peut surprendre car la grammaire traditionnelle ne mentionne que les énoncés bien formés, ceux qui illustrent les règles que le grammairien explique. La linguistique est une discipline empirique. Elle considère qu’une théorie est bonne dans la mesure où elle peut rendre compte des faits et prédire quels énoncés sont possibles et sont impossibles dans une langue. Les linguistes inventent des énoncés agrammaticaux pour explorer les données et tester des hypothèses. Si par exemple, on dit que le pronom personnel sujet se place avant le pronom personnel objet, c’est parce qu’on a recensé comme grammaticaux des énoncés du type de (1), (2) et agrammaticaux des énoncés du type de (3), (4) : (1) Je te vois. (2) Nous te voyons. (3) *Le tu dis. (4) *Me vous parlez. B. Correct / incorrect Le jugement de correction / incorrection fait intervenir la norme. La langue est une réalité sociale qui est soumise à des règles. Dans toute langue, il y a des prescriptions qui condamnent certaines tournures. Il ne s’agit pas d’une faute aléatoire mais ce sont des constructions fréquemment utilisées et syntaxiquement cohérentes. Exemple : Je vais au coiffeur. Pour un linguiste, ces énoncés sont grammaticaux bien qu’incorrectes. Les tours jugés incorrects sont bien souvent la norme ultérieure, ils révèlent des tendances qui gouvernent l’évolution de la langue. Les linguistes s’efforcent donc d’analyser et d’expliquer la structure de ces formes jugées incorrectes dès qu’elles sont installées dans le langage. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils les déclarent « correctes ». Ex : La graphie évènement, longtemps proscrite bien que conforme à la prononciation usuelle, est aujourd'hui admise. Elle est de plus en plus courante. C. Acceptable / inacceptable : Un énoncé peut être grammatical mais inacceptable. Ex : À qui dis-tu que Paul a voulu que le projet auquel Jean pense parfois la nuit qu’il est attaché soit vendu ? 3 Cette phrase a beau être grammaticale, sa structure la rend difficilement compréhensible. Mais l’acceptabilité est une notion difficile à manier car elle dépend du contexte d’énonciation et des aptitudes du locuteur. Dans un ouvrage de philosophie, l’attention du destinataire est beaucoup plus forte que dans une conversation au coin de la rue. Si bien que dans le premier cas la syntaxe pourra être beaucoup plus complexe que dans le second. D. Interprétable / ininterprétable : Une phrase agrammaticale peut être interprétable et une phrase grammaticale peu ou pas : (1) *Moi aimer bananes (2) L’ombre boit le chauffe-eau. Alors que (1) est agrammatical, on lui affecte sans difficultés une interprétation. En revanche, (2) a beau être grammatical son sens, hors contexte, reste mystérieux. Mais il est difficile de décider qu’une phrase est définitivement ininterprétable : avec un contexte approprié, on peut rendre interprétables bien des énoncés qui a priori semblent dénués de sens. 4 Exemples : Pierre joue. Il reçoit un cadeau. Sa femme est gentille. Le grand fils de mon voisin mange une pomme. Il pense à sa famille. Il donne le livre à son ami. Fumer tue. Le chat mange la souris. La souris mange le carton. Il nourrit le chat. Conclusions : 1) Le sujet n’est pas toujours celui qui fait l’action (l’agent) mais celui qui la subit (le patient). Ex : Il reçoit un cadeau. Il souffre. 2) Le sujet peut être un nom commun, un verbe à l’infinitif, un nom propre, un pronom. 3) Le verbe est intransitif, transitif direct ou transitif indirect avec « à » ou « de ». 4) Un même mot peut appartenir à plusieurs catégories grammaticales Faire le plein d’essence. (nom) Le théâtre est plein. (adjectif) Il n’est pas facile de savoir si quelqu’un vous dit la vérité ou vous ment. (verbe) Le savoir est infini. (nom) 5) Il existe dans la langue des mots identiques sur le plan de l’écriture et sur le plan de la prononciation (homophone). Ce sont les homonymes homographes. 6) Les fonctions syntaxiques de l’adjectif sont « épithète » et « attribut ». 7) Chaque mot peut dans les différentes phrases remplir des fonctions syntaxiques différentes Exemples : Le chat mange la souris. Il nourrit le chat. 5 La phrase de base : L’enfant joue (GN+GV) peut nous permettre d’imaginer pour chaque élément des possibilités de remplacement par une infinité de substituants. L’enfant joue. Nathalie mange un chocolat. Elle donne le livre à son amie. Elle parle de ses problèmes à son ami. Les jeunes garçons sont efficaces. Mon voisin de palier est avocat. La personne dont je vous parle crie au secours. Afin de faciliter l’analyse syntaxique, certains grammairiens ont montré que la place des mots dans la phrase renseigne toujours sur la nature des fonctions syntaxiques. Or, cette idée n’est pas toujours correcte. Regardons ces deux phrases : Le boulanger travaille le pain. Le boulanger travaille la nuit. Si dans la première, le GN qui vient après le verbe est en position de complément d’objet celui qui vient après le verbe dans la seconde phrase ne l’est pas puisque la nuit est un circonstanciel. 6 Types et formes de phrases : Les linguistes abordent la question des types de phrases à partir des entrées possibles en communication, c’est-à-dire qu’il y a autant de types de phrases qu’il y a de volontés et d’intentions de parole, en d’autres termes à chaque entrée correspond un type de phrase. a) La déclaration (l’assertion) : C’est l’entrée par laquelle on avance quelque chose. b) L’interrogation c’est l’entrée par laquelle on pose une question. c) L’injonction c’est l’entrée par laquelle on donne un ordre ou on intime une interdiction. d) L’exclamation c’est l’entrée par laquelle on s’étonne, on s’indigne ou on exprime une émotion. Ex : « Que vous êtes joli, que vous me semblez beau ! » Il est à noter que certains linguistes contestent la place de l’exclamation dans cette typologie des phrases : en effet, on peut considérer l’exclamation comme un type distinct des autres dans la mesure où ses caractéristiques sont bien présentes : adverbes exclamatifs, ponctuation spécifique (!) à l’oral, il y a l’intonation de la voix. Ainsi toute phrase comporte une indication de l’acte que l’on accomplit en l’énonçant. Il est cependant à préciser que l’aspect sémantique ne doit pas être confondu avec l’aspect grammatical. On peut très bien s’exclamer par une phrase nominale sans adverbe d’exclamation comme « La violence ! » par laquelle on exprime une indignation. Les phrases, comme celle-ci, énoncées dans un contexte déterminé expriment l’étonnement et l’indignation donc l’exclamation sans qu’il ne s’agisse de phrase exclamative. On peut ainsi faire des demandes sans phrase injonctive par exemple « Je vous demande de vous arrêter ». Il faut absolument distinguer le fonctionnement des énoncés et les significations véhiculées par eux. Quand on fait de la syntaxe, on étudie uniquement le fonctionnement formel des phrases et des textes et non pas les idées qu’ils expriment. Chacun des quatre types précédemment présentés peut se combiner avec quatre séries de formes combinables entre elles et qui se composent chacune de deux contradictoires : affirmatif/négatif, actif/passif, personnel/impersonnel, emphatique/non emphatique. Ces quatre couples de formes sont également possibles avec chacun des types de phrases voilà pourquoi il faudra étudier un par un, chacun des types afin de préciser ses caractéristiques et possibilités d’association avec les formes. 1) La phrase déclarative : Elle peut se combiner avec tous les couples de formes seulement sous certaines conditions pour le couple actif/passif (le verbe doit être transitif direct) et personnel/impersonnel. En ce qui concerne le couple affirmatif/négatif, toutes les phrases déclaratives se prêtent facilement à cette transformation. En ce qui concerne le couple actif/passif, les phrases déclaratives pouvant subir une transformation au passif doivent être nécessairement construite avec un verbe transitif direct. En ce qui concerne l’impersonnel, cette forme nécessite un sujet indéfini (Si le GN sujet est un pronom, si le GN sujet comporte un déterminant défini, la phrase ne se prête pas à une transformation personnelle. Seuls quelques verbes intransitifs acceptent la forme impersonnelle). Les phrases déclaratives se prêtent à une transformation emphatique où un élément de la phrase (sujet, objet ou circonstanciel) peut être mis en relief grâce à une structure syntaxique qu’on appelle 7 la structure clivée où l’élément à souligner est mis entre « c’est » et le pronom relatif qui le remplace comme dans les phrases « C’est la table qu’elle prépare avec attention » ; « C’est elle qui prépare la table avec attention » ; « C’est avec attention qu’elle prépare la table ». 2) La phrase interrogative : Les grammairiens distinguent deux sortes de phrases interrogatives selon que l’interrogation porte sur la phrase entière (interrogation totale) ou sur l’un des constituants de la phrase (interrogation partielle). a) L’interrogation totale : Elle se manifeste à l’oral par une intonation montante et à l’écrit par le point d’interrogation. Mais comme l’intonation n’est pas suffisamment pertinente un adverbe d’interrogation constitué d’une phrase interrogative figée « est-ce que » renforce l’aspect interrogatif. Cet adverbe appartient surtout à la langue parlée et lorsqu’il est utilisé à l’écrit il crée un aspect parlé. D’autre part, l’inversion du sujet qui caractérise en principe l’interrogation donnera à la demande un aspect écrit et même littéraire. Lorsque le sujet est un GN plein, l’inversion du sujet prend une forme complexe : GN plein est repris sous forme de pronom personnel correspondant. Le GN reste à gauche du verbe et il est repris à sa droite par le pronom correspondant avec les marques du genre et du nombre du GN. Exemples : Les élèves arrivent-ils ? Si le verbe ne se termine ni avec un « t » ni par un « d », il faut placer un « t » explétif entre le verbe et le pronom pour éviter le hiatus. Exemple : Le train va-t-il enfin démarrer ? N.B. : A propos de l’interrogation totale, la réponse à l’affirmation se fait par l’adverbe « oui » alors que pour l’interrogation totale négative, la réponse à l’affirmation se fait avec « si ». b) L’interrogation partielle : On parle d’interrogation partielle lorsque la question porte sur l’un des constituants de la phrase. Ce constituant est évidemment présent sous la forme d’un pronom interrogatif, d’un déterminant interrogatif suivi d’un GN de signification générale ou d’un adverbe interrogatif selon la fonction syntaxique du constituant. Exercice : Faites des phrases interrogatives partielles lorsque le constituant est : - sujet : Qui a sonné ? Quel homme te demandait là ? (Molière, Dom Juan) - Complément de verbe : Que voulez-vous ? Quelle question voulez-vous poser ? Où allez- vous ? Comment faites-vous ? - Complément prépositionnel : De quoi voulez-vous parler ? A quoi pensez-vous ? De quel souvenir parlez-vous ? - Attribut du sujet : Qui êtes-vous ? Quel homme êtes-vous donc ? Dans la langue parlée, soit à l’écrit soit à l’oral le mot interrogatif pronom ou adverbe est souvent renforcé par l’adverbe « est-ce que » comme dans les phrases : « Qui est-ce qui est venu ? » « Qu’est-ce que ça veut dire ? » « Où est-ce que tu vas ? » 8 L’avantage de cette construction c’est d’éviter l’inversion incompatible avec la langue parlée et familière. Un autre moyen réalisant le même effet c’est le déplacement du mot interrogatif à la fin de la phrase dans la langue parlée comme dans les exemples : « Alors tu pars quand ? » ou encore « Vous allez où ? » N.B. : Dans le même registre de la langue familière la forme emphatique s’associe au type interrogatif mais cette forme est socialement mal jugée comme dans les phrases : « C’est quand qu’il arrive ? ». L’association des interrogations totales est possible avec le couple négatif/affirmatif, la question « Vient-il ? » devient « Ne vient-il pas ? ». L’association de la même interrogation avec le couple actif/passif est également possible : « La salle est-elle préparée ? ». L’association avec le couple personnel/impersonnel est également possible comme dans la phrase : « Est-ce qu’il arrive un train toutes les vingt minutes ? ». 3) La phrase injonctive ou impérative : Elle a un statut particulier et ne se prête pas à des changements de formes sans déroger à son type. C’est l’exemple de la phrase « Dressez la liste ». Si nous voulons lui faire subir une transformation passive, elle donnera « Que les listes soient dressées » devenue alors phrase déclarative. Le passage à la forme passive a altéré (changer, modifier) le type de la phrase. Les vraies difficultés à propos de la phrase impérative concernent : a) La pronominalisation des groupes complément de verbe dans les phrases impératives y pose des problèmes de place des pronoms par rapport au verbe et les uns par rapport aux autres s’il y en a plusieurs. Examinons les transformations pronominales suivantes : Donne le livre à ton ami : Donne-le-lui. Au négatif, le même ordre se maintient. On observe que les pronoms précédant le GN plein (Donne-lui ce livre) et que les pronoms compléments non prépositionnels précédent les pronoms compléments prépositionnels par contre la pronominalisation par « en » pose quelques problèmes quand il s’agit de l’associer à d’autres pronoms la règle énoncée ci-dessus se trouve alors remise en question. Donne des bonbons à ton frère. Donnes-en à ton frère. *Donnes-en-lui ou Donne-lui-en. Au négatif : Ne lui en donne pas. b) Un autre problème est celui des phrases impératives avec le référent du sujet en apposition comme dans les phrases : Nous, partons de ce grand pas. Vous, restez ici. Pour les formes verbales incluant « nous » et « vous », il y a risque de confusion entre la phrase impérative et la phrase déclarative. Pour lever l’ambiguïté, l’oral va introduire une reprise de respiration entre l’apposition et le verbe tandis que l’écrit va restituer une virgule séparant l’apposition 9 et le verbe. L’usage veut que l’on utilise des moyens plus efficaces tels que le recours à d’autres formes d’injonction notamment lexical comme les verbes demander, proposer, ordonner ou encore une formule comme il faut. 4) La phrase exclamative : Ce type de phrase est à rapprocher à la fois de la phrase déclarative et de la phrase interrogative. De la phrase déclarative, elle se distingue à la fois par l’adverbe exclamatif, la ponctuation (le point d’exclamation) à l’écrit et l’intonation à l’oral et par le fait qu’elle ne peut avoir de forme négative. Pour exprimer la négation d’une exclamation, il faut recourir à des moyens lexicaux. Par exemple, pour nier la phrase exclamative « Qu’il est charmant ! », nous dirons « Qu’il est détestable ! » ou encore « Qu’il est odieux ». La phrase interrogative ne se distingue souvent de l’exclamative que par la ponctuation : même à l’oral l’intonation n’est pas toujours pertinente. Du point de vue sémantique, l’interrogation ne pose pas toujours de questions : « Puis-je avoir un café ? » interrogation qui cache une demande. « N’est- elle pas jolie ? » est une façon pour confirmer une déclaration. Elle peut souvent être une affirmation déguisée. C’est pourquoi plusieurs questions peuvent recevoir facilement un point d’exclamation : une formule comme « est-ce possible » peut être aussi bien suivi d’un point d’interrogation que d’un point d’exclamation comme dans ces phrases : Quel beau décor ! (quel : adjectif exclamatif) Quel beau décor ? (quel : adjectif interrogatif) « Combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! » (V. Hugo. « Oceano Nox ») Combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ? A propos des mots exclamatifs, on peut citer les adverbes, les pronoms et les déterminants (adjectifs) qui permettent d’éclairer l’aspect d’un objet d’exclamation. Ils sont les mêmes au moins en apparence que ceux de l’interrogation : qui (pronom), quel (déterminant), combien, comme (adverbe), etc. En revanche, à propos du mot « que » non seulement il s’agit de distinguer le pronom interrogatif de l’exclamatif mais surtout de le distinguer de l’adverbe exclamatif. P1 : Que faites-vous ? P2 : Que faites-vous ! P3 : Que c’est beau ! Pour pouvoir identifier grammaticalement la catégorie, on peut imaginer des transformations. Pour saisir cette différence, il est utile d’adopter la méthode transformationnelle en les transformant en phrases déclaratives. P1 : Vous faites quelque chose que je veux connaître (« que » est un pronom). P2 : Vous faites quelque chose qui m’étonne (« que » est un pronom) P3 : Il est très beau (« que » est un adverbe) 10 On constate ainsi que les deux premiers « que » occupent la place d’un GN et donc qu’ils jouent le rôle de pronom interrogatif ou exclamatif tandis que le troisième « que » occupe la place d’un adverbe et il joue donc dans notre phrase le rôle d’adverbe exclamatif. 11 Les formes de phrases : Le couple forme active / forme passive : Ces deux formes concernent le traitement grammatical d’un événement. « L’enfant a mangé une pomme » Cet événement peut être analysé ainsi : - une action : celle de manger - un agent : l’enfant - un objet de cette action : une pomme Pour raconter cet événement, la langue française dispose de deux approches possibles : a) ou bien, on entre par l’agent de l’action dont on fait le sujet du verbe et dans ce cas l’objet grammatical de l’action est en position de complément de verbe → L’enfant a mangé une pomme. b) ou bien on entre par l’objet de l’action dont on fait le sujet du verbe qui prend alors la forme passive. L’agent de l’action est alors traduit par un complément prépositionnel appelé en général « complément d’agent » → Une pomme a été mangée par l’enfant. Le passif n’est pas une forme seconde ou substitutive comme certaines grammaires tentent d’affirmer c’est au contraire un choix de locuteur motivé par des exigences de la communication voilà pourquoi le terme de « voix » est contestable : parler de « voix » c’est considérer qu’il s’agit d’un problème de fonctionnement du verbe ou d’une façon plus simpliste un problème de conjugaison. Il faut préciser que le passif ne concerne pas seulement le verbe mais il concerne toute la phrase. Entre ces deux phrases « Christophe Colomb a découvert l’Amérique » et « L’Amérique a été découverte par Christophe Colomb » comportant les mêmes unités lexicales et donnant la même information, il y a un changement de vision et d’optique en fonction des priorités de la communication. Il faut noter que les termes mêmes « actif » et « passif » ne sont pas toujours adéquats et peuvent constituer un obstacle à la bonne compréhension des phrases. Considérons les phrases suivantes : « Il souffre beaucoup » Elles sont à la forme grammaticale active quoique leur signification n’ait rien d’actif puisque le sujet du verbe subit la souffrance. Il faut distinguer à propos du couple actif / passif un fonctionnement grammatical et un fonctionnement social. a) Le fonctionnement grammatical du couple actif / passif. Le choix du passif ne peut concerner que les phrases dont le GV a comme écriture : GV = V + GN non prépositionnel (= un verbe transitif direct) Tous les types de phrases ne permettent pas la transformation passive. Les types impératif et exclamatif préfèrent utiliser d’autres moyens syntaxiques ou lexicaux. L’injonction passive utilise le subjonctif et se transforme en déclarative. Quant à la phrase exclamative, elle ne supporte jamais le passif car le complément d’agent y est impossible. La phrase « Quelle belle robe vous portez ! » ne se prête pas à une transformation passive « * Quelle belle robe est portée par vous ! ». 12 Il est à noter que, dans la forme passive, la mention de l’agent des actions est facultative si bien que le groupe nominal qui le traduit peut être considéré comme un complément de phrase puisqu’il n’est pas essentiel. Dans la phrase « La nappe est brodée par ma mère », le GN « par ma mère » est le GN complément d’agent. Cependant, il existe des cas litigieux comme la phrase « La nappe est ornée de broderies ». Le GN « de broderies » est-il en position de complément d’agent ou non ? Cela est possible puisque la phrase « Des broderies ornent la nappe » est possible quoique l’idée d’agent ne soit pas très claire. Rappelons que les prépositions qui introduisent le complément du passif sont « par » et « de » comme dans les phrases : « Ce magazine est lu par tout le monde ». « Cette histoire est connue de tout le monde ». b) Le fonctionnement social du couple actif / passif. Certains grammairiens considéraient le passif comme lourd et peu élégant. C’est là un jugement de valeur que l’expérience ne cesse de démentir puisque le passif est très fréquemment utilisé. Quels sont les critères qui déterminent le choix du passif qui n’est pas une forme substitutive ? Tout d’abord, la forme passive présente l’intérêt de mettre en avant l’objet de l’action. Elle permet aussi d’accorder à l’agent de l’action un caractère secondaire et peut même le passer sous silence. Cette dernière possibilité est un moyen commode d’éviter une information qu’on aimerait omettre. C’est pour cela que la forme passive est fortement présente dans les écrits scientifiques et techniques où c’est le produit et le résultat qui comptent. Elle est également présente dans les écrits politiques, administratifs, juridiques et de façon générale dans tous les écrits pour lesquels l’information sur l’agent est impossible, peu souhaitable ou catégoriquement refusée. Le couple forme emphatique / non emphatique : Il s’agit d’un des procédés permettant de mettre en relief un des constituants de la phrase. Il faut bien distinguer la notion stylistique d’emphase et la forme grammaticale dite « emphatique ». Les procédés stylistiques de mise en relief d’un mot ou d’un groupe de mots sont : - l’accent tonique à l’oral; - des procédés typodispositionnels à l’écrit comme la répétition de lettres, le recours aux caractères gras, à l’italique ; - la répétition de mots à l’oral et à l’écrit. Dans la langue parlée familière, la double formulation, pleine et pronominalisée d’un mot, réalise une emphase comme dans la phrase : « Mon ami, il est le plus fort » (le même actant est repris pronominalisé : « mon ami » et « il »). On peut utiliser la forme pronominale tonique : « Mon ami, lui, est le plus fort ». 13 (Forme tonique : moi, toi, ….) (Forme conjointe (atone) : je, tu, …) Mais ce qu’on appelle en grammaire la forme emphatique c’est un procédé syntaxique qui consiste à encadrer le mot ou le segment de phrase à mettre en relief entre les deux mots « c’est » et « qui » (que, dont, selon la fonction grammaticale du mot) comme dans les phrases : « C’est moi qui ai tout fait » « C’est toi que je viendrai chercher » « C’est moi qui viendrai vous chercher » « C’est en voiture que je viendrai te chercher » L’origine de cette structure syntaxique réside dans la distribution phonologique des accents en français. Dans la langue française, l’accent frappe d’habitude la dernière voyelle prononcée du groupe de mots articulés d’une seule émission d’air. Dans la phrase, « Il arrivera demain », la seule voyelle accentuée c’est [ɛ]̃ de « demain ». Dans la forme emphatique, le présentatif discontinu « c’est …. qui/que » permet de placer à l’endroit de l’accent tonique l’élément de la phrase qu’on cherche à souligner. Le couple forme personnelle/forme impersonnelle : Précisons tout d’abord que cette opposition recouvre trois acceptions qu’il ne faut pas confondre : a) la forme personnelle ou impersonnelle des phrases. b) une certaine catégorie de verbes qui ne se conjuguent qu’à une seule personne à savoir le pronom « il » qui fonctionne comme un sujet non-agent, qui n’est pas dans ce cas le substitut d’un nom. Ce sont des verbes essentiellement impersonnels comme les verbes météorologiques (il pleut, il neige, il tonne, il fait beau). Le verbe falloir est également impersonnel. c) certaines formes verbales qui n’ont pas de flexions comme l’infinitif et le participe. Ce qu’on appelle la forme impersonnelle, par opposition à la forme personnelle qui est la forme la plus fréquente, c’est précisément une possibilité que le français offre et qui consiste à placer le verbe en tête de phrase ce qui est normalement impossible si celui-ci a un GN sujet. Le GN sujet est alors déplacé et occupe la position de complément de verbe (que la grammaire traditionnelle fondée sur la sémantique appelait sujet réel ≠ sujet apparent). Le procédé syntaxique qui permet ces déplacements consiste à placer à gauche du verbe un « il » (ou un « ce » notamment devant le verbe « être »). Ce « il » qui n’est pas un substitut n’a pas de référent. Regardons ces phrases : Une catastrophe est arrivée / Il est arrivé une catastrophe. Un bus passe toutes les 5 minutes / Il passe un bus toutes les 5 minutes. Comme pour la forme passive à laquelle elle s’associe facilement, la forme impersonnelle permet de taire certaines informations : a) l’agent de l’action comme dans les phrases « Il est interdit aux étudiants d’emprunter à domicile », « Il est demandé aux usagers de faire inspecter leurs bagages ». 14 b) le locuteur et le destinataire de la communication comme dans les phrases « Il est fixé un délai de deux semaines pour déposer les candidatures », « Il est rappelé que la date limite du paiement de l’impôt est fixé au 20 novembre », « Il est décidé que les résultats seront affichés à temps ». Il est donc clair que la forme impersonnelle tout comme la forme passive est fréquemment employée dans les récits juridiques et administratifs. N. B. : Il existe des conditions où la forme impersonnelle est impossible : 1) Si le GN sujet est un pronom. 2) Si le GN sujet comporte un déterminant défini. Seuls quelques verbes intransitifs acceptent la forme impersonnelle. Il est cependant à rappeler que les poètes peuvent se permettre quelques libertés à ce propos. C’est ainsi que Verlaine écrit : « Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ». Dans cet exemple poétique, s’agit-il d’une forme impersonnelle ? Le « il » ici a plutôt une valeur d’indéfini équivalent à « quelque chose » et ne fonctionne pas comme « il » dans la phrase « Il arrive un train toutes les 20 minutes ». Il est à noter que les verbes pronominaux fonctionnent très bien à la forme impersonnelle comme dans ces phrases : Il s’est dit pas mal de sottises au cours de la réunion. Il se mange en France de plus en plus de viande de bœuf. Il se trouve que nous sommes coupés de toute information. Il s’ensuit que tout va mal. Il se trame pas mal de complots actuellement. Le couple affirmatif/négatif : La négation peut être exprimée par un moyen syntaxique ou un moyen lexical. Pour le niveau syntaxique, le français utilise l’adverbe de négation « ne … pas ». C’est un adverbe formé de deux mots séparés. Cet adverbe de négation est donc un signifiant discontinu, le verbe étant intercalé entre « ne » et « pas ». Historiquement, la négation se marquait en français par le seul adverbe « ne ». Cette forme de négation jugée faible, avec le temps les usagers de la langue ont éprouvé le besoin de l’appuyer par un nom désignant une chose très petite comme « pas », « point », « goutte » qui avec l’usage passe avec cet emploi au statut d’adverbe. Parfois même ces mots se sont chargés de toute la valeur négative au point de devenir des adverbes de négation autosuffisants. C’est l’exemple dans la langue familière caractérisée par une syntaxe assez relâchée comme dans la phrase : « Je veux pas » D’autres adverbes peuvent accompagner le « ne » mais cette fois avec des nuances de signification différente comme : « personne », « jamais », « rien » … A propos de la place du « ne », il est en général placé à gauche du verbe et il ne peut en être séparé que par un pronom comme dans la phrase « Il ne te voit pas ». Si le verbe est à l’infinitif comme dans les consignes, les mots négatifs sont groupés à gauche du verbe : 15 Ne pas fumer dans cette salle. Ne jamais ouvrir la porte avant l’arrêt du train Cependant, la négation avec « personne » déroge à cette règle car « personne » ne peut être groupé avec « ne » comme dans la phrase : Ne parler à personne. 16 Les classes de mots La grammaire traditionnelle parlait de catégories grammaticales. Ce n’est pas parfait car du moment qu’on étudie la structure on sera attentif au rôle que chaque mot joue dans la phrase. La linguistique approche la syntaxe par la notion de rôle. [ Il ] [ raconte une histoire ] GN Sujet GV transitif comporte un GN [ Il ] [ dort ] GN Sujet GV intransitif Ce qui a été retenu c’est le rôle. La grammaire traditionnelle parle des natures de mots : nom, adjectif, pronom, etc. Tout en gardant cette distinction qui considère les mots dans leur isolement, la linguistique moderne insiste davantage sur la notion de classe de mots. Cette notion a l’avantage de renvoyer aux rôles que jouent les mots dans la phrase. C’est ce que la grammaire traditionnelle appelait « fonction » des mots. On peut parler de classes de premier rang. Ce sont les constituants immédiats de la phrase de base ; puis de classes de second rang, ce sont les classes de mots que l’on peut repérer à l’intérieur des constituants immédiats ; et dont l’énumération porte le nom de réécriture du constituant. Ex : Le chien noir de mes voisins / aboie nerveusement. GN GV A l’intérieur de chacun des groupes, il y a des éléments accessoires (« noir », « mes voisins », « nerveusement »). Les notions de premier et de second rang deviennent très accessibles grâce à la représentation arborescente. 17 La réécriture des phrases par représentation arborescente : Le directeur parle P GN GV D N V Le directeur parle 18 Le tailleur coud un costume. P GN GV D N V GN D N Le tailleur coud un costume 19 Le boulanger de notre village prépare le pain. P GN GV D N qual. V GN Prép. GN D N D N Le boulanger de notre village prépare le pain. 20 La classe du GN, ses catégories et ses réécritures : On peut définir le GN comme tout mot ou groupe de mots pouvant se trouver dans la même colonne de substitution que des mots comme « Mona », « je », « tu », « il », « ça », « cela » dans des phrases de référence ancrées sur du vécu. La confrontation de diverses phrases permettra d’énumérer les réécritures possibles des GN. Soit le corpus suivant : 1) Ton départ nous a surpris. D+N 2) Que tu sois parti nous a surpris. Proposition conjonctive avec « que » 3) Le reportage que nous avons vu hier à la télévision nous a surpris. D + N + proposition relative 4) Elle nous a surpris. Pronom 5) Cela nous a surpris. Pronom 6) Avoir pu gagner nous a surpris. V. Infinitif 7) La fin de l’histoire nous a surpris. D + N + qualifiant 8) Mona nous a surpris. Nom propre 9) Quiconque ignore cela est un imbécile. Proposition relative Le nom est l’élément central du GN mais ce n’est pas sa présence qui justifie son appellation de GN. On voit à travers les exemples précédents que le GN est un rôle que peuvent jouer toutes les sortes de mots quelle que soit leur nature. Dans la phrase « Avec des si, on mettrait Paris dans une bouteille » et la phrase « Avant de prendre la décision, il faut peser le pour et le contre », « si », « pour » et « contre » sont pour la première une conjonction et pour les deux dernières des prépositions, mais tous les trois jouent le rôle de GN. 21 Dès qu’un mot appartenant à une autre classe est utilisé avec un déterminant, il devient un nom et fonctionne comme tel dans la phrase. On peut parler par exemple d’un jaloux et d’un juste. Parmi les classes de second rang, on distingue d’une part celles qui peuvent occuper la même place que le substantif comme les noms propres et les pronoms et d’autre part celles qui ne peuvent pas comme les adjectifs qualificatifs. Ces derniers peuvent occuper la même place que le substantif seulement dans le cas d’une « dérivation impropre » qui permet d’utiliser un mot en lui donnant une classe grammaticale qui n’est pas la sienne à l’origine. Exemples : J’apprécie le sérieux de votre exposé. Nous saluons le rôle pilote de l’Egypte dans la région. J’admire l’effort monstre que vous avez fait. Ces autres classes déterminantes et qualifiantes présentent la particularité de ne pas pouvoir figurer seules dans le GN. Par exemple, dans la phrases « Le discours sérieux du responsable nous a plu », les mots qualifiants dépendent de supports. Ils ne peuvent pas figurer seuls. Les catégories du genre et du nombre : Le mot catégorie désigne en grammaire des variations de fonctionnement de certaines classes de mots repérables par des marques orthographiques et / ou phonétiques. Dans certaines langues comme le latin, le grec et l’allemand, les fonctions des noms dans la phrase sont marquées par des terminaisons ou des flexions appelées « déclinaisons ». En français, ce type de variation a disparu mais la variation de l’opposition du genre et celle de l’opposition du nombre sont toutes les deux gardées. Il faut souligner qu’il ne faut pas confondre pluriel et pluralité ni le genre avec le sexe. Les premiers sont des notions grammaticales et les autres des notions sémantiques. Des noms comme « le groupe », « le personnel », « la flotte », « l’équipe » sont appelés noms collectifs et désignent une pluralité de choses ou de personnes. De même, « la sentinelle », « la vigie » sont des noms féminins désignant des hommes. Le nom « mannequin » peut désigner aussi bien un homme qu’une femme. N.B. : En français, le genre et le nombre sont assurés non seulement par certaines marques orthographiques mais encore par les déterminants. 22 Les réécritures possibles de la classe du GV : Le GV peut contenir d’autres types de groupes (groupe nominal / groupe adjectival) qui constituent des compléments aux verbes ; ce sont des compléments essentiels et nécessaires repérables au fait qu’ils ne peuvent disparaître sans changer le sens du verbe. Dans la phrase « Mona commande une limonade », si on supprime le GN « une limonade » la phrase reste correcte et acceptable mais le sens du verbe « commander » va changer. Nous tirons de là la conclusion que le GN « une limonade » est un complément essentiel du verbe puisqu’il en détermine la signification. Dans la phrase « Il commande d’une main de fer », si l’on supprime le GN « d’une main de fer », on supprime une part de l’information mais on ne change pas le sens du verbe « commander » : le complément se situe ici non au niveau du GV mais au niveau de la phrase tout entière et il n’appartient pas de ce fait aux règles de réécriture du GV. Ex : « Il parle de son aventure avec zèle ». Ces règles permettent de distinguer quatre types de fonctionnement des verbes en français : 1) les verbes qui fonctionnent seuls, ce sont les verbes intransitifs 2) les verbes qui ont un GN comme complément, ce sont les verbes transitifs : si ce GN est accroché directement au verbe, on parlera de verbe transitif direct (« Pierre mange une pomme ») ; si ce complément est accroché à l’aide d’une préposition, on parle de verbe transitif indirect (« Pierre souffre de bronchite »). 3) les verbes qui ont deux compléments ensemble ; un GN sans préposition et un GN avec préposition (« Pierre a privé son fils de dessert ») 4) les verbes qui ont un GN complément pouvant être remplacé par un adjectif ou un G. Adjectif (« Pierre est médecin généraliste », « Pierre est sage »). On les appelle des verbes d’état comme « sembler », « devenir », « rester », « paraître », etc. Leur complément est plutôt appelé « attribut ». Les catégories du verbe : a) La notion de personne : La linguistique moderne a trouvé que le terme de « pronom personnel » utilisé par la grammaire traditionnelle n’est pas très exact parce que seuls « il » et ses variantes sont des pronoms, c’est-à-dire mis à la place d’un nom. Par contre, « je » et « tu » ne pouvant pas remplacer des noms sont des personnes : ce sont les deux parties qui assument la parole. D’autre part, la grammaire traditionnelle présente les pronoms personnels comme 3 au singulier et 3 autres au pluriel qui leur correspondent naturellement. Or, cela n’est pas possible pour « nous » et « vous » de politesse. Le rapport entre « je » et « nous » est différent du rapport entre « il » et « ils » ou encore du rapport entre « tu » et « vous » pluriel car seule la personne qui parle peut dire « je » en s’instituant comme locuteur responsable de ce qu’il dit. b) Temps et mode : Le français dispose de marques qui permettent de reconnaître le temps et le mode auxquels appartient le verbe utilisé dans une phrase référentielle. 23 La classe des déterminants et ses réécritures : Les déterminants regroupent les articles définis et indéfinis, les adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, cardinaux, ordinaux, interrogatifs et exclamatifs. Le déterminant est l’accompagnateur obligé d’une des réécritures du GN : c’est un mot dont la présence permet d’affirmer que le mot qui le suit est un nom (un substantif). Même si certains types d’écrits, comme les télégrammes ou les petites annonces, peuvent présenter, pour des raisons d’économies, des substantifs dépourvus de déterminants, cette absence provoque un effet d’étrangeté qui est un des indices de reconnaissance de ces types d’écrits. « Venez au Glandier, par premier train. Apportez revolvers. Amitiés. Rouletabille ». Gaston Leroux, Le Mystère de la Chambre jaune. Cet accompagnateur obligé a la charge de porter les marques de genre et de nombre du nom qu’il accompagne. On peut repérer deux grandes familles de déterminants : 1) ceux qui renvoient à une information du contexte, et qui permettent donc d’identifier le nom comme faisant partie de ce contexte ; c’est le cas de : « le », « ce », « mon » et « quel » (le déterminant interrogatif servant à demander des précisions sur le nom). Ce sont des déterminants définis. 2) ceux qui, sans renvoyer à aucune information du contexte, se suffisent à eux-mêmes : « un », « du », « des », « trois », « aucun », « chaque », etc. Ils ont la particularité de servir à dénombrer, estimer, juger. Ce sont les déterminants indéfinis. Remarques : Si la phrase est à la forme négative, les déterminants « un », « une », « de la », « du » et « des » prennent la forme de « de ». Ex : Pierre a des frères mais Paul n’a pas de frères. L’épicier a de la bière blonde mais il n’a pas de bière brune. Pierre a un répondeur mais il ne veut pas de fax. 24 Cette opposition déterminants définis / déterminants indéfinis joue un rôle crucial dans les conséquences orthographiques de la pronominalisation du groupe complément de verbe. Ex : 1) As-tu regardé la télévision hier au soir ? – Oui, je l’ai regardée. 2) As-tu aimé cette émission ? – Oui, je l’ai aimée. 3) As-tu mangé des bonbons ? – Oui, j’en ai mangé. 4) As-tu reconnu des acteurs ? – Oui, j’en ai reconnu deux. 5) Aurais-tu pris mes cassettes ? – Non, je ne les ai pas prises. 6) Aurais-tu pris des cassettes ? – Non, je n’en ai pas pris. 7) Aurais-tu pris des cassettes ? – Oui, j’en ai pris quelques-unes. 8) As-tu bu de la limonade ? – Non, je n’en ai pas bu. Remarquons que dans les exemples 1, 2 et 5, la pronominalisation, qui déplace le complément de verbe avant le verbe, entraîne l’apparition, sur le participe, des marques de genre et de nombre du GN pronominalisé. Il n’en est pas de même dans les exemples 3, 4, 6 et 7 où pourtant le groupe complément de verbe se trouve placé avant le verbe. C’est que le déterminant de type indéfini entraîne une pronominalisation par « en » - et non par « le », « la » ou « les » - et ne provoque aucune modification du participe passé. Le déterminant défini ou indéfini peut jouer un rôle dans le sens même des mots. Exemples : Il a une grosse tête. Il a la grosse tête. Les numéraux. À cause de leur ressemblance sémantique, on est parfois tenté de mettre ensemble les numéraux cardinaux et les ordinaux. En fait, ils sont profondément différents. Les ordinaux sont de simples adjectifs, et leur fonctionnement est celui de n’importe quel adjectif : La grande table La deuxième table Seuls, jouent le rôle de déterminants, les cardinaux : Deux tables Quelques tables Une table Attention ! Les numéraux cardinaux sont souvent utilisés comme des ordinaux : Louis Quatorze (= Louis le quatorzième) Numéro deux (= le deuxième numéro) Nous sommes le douze (= nous sommes le douzième jour du mois) Ce qui rappelle une fois de plus qu’une classe de mots n’est pas une race, mais un rôle que peuvent jouer toutes sortes d’autres mots. Ce qu’il importe donc d’apprendre à distinguer, c’est justement le rôle joué par le numéral rencontré : déterminant ou qualifiant. 25 La classe des qualifiants et ses réécritures : Cette classe regroupe l’adjectif, le complément de nom et la subordonnée relative. Le qualifiant est un élément du GN - on dit aussi une « expansion du GN » - mais aussi du GV, facultatif dans tous les cas et dont les réécritures dépendent du groupe auquel ils appartiennent. Qualifiants du GN. Ils sont de trois sortes : P1 : Pierre a pris un gros livre. P2 : Pierre a pris un livre de grammaire. P3 : Pierre a lu le livre que je lui ai prêté. Pierre a lu un livre qui l’a enthousiasmé. Pierre a découvert un livre où l’on peut trouver d’excellents exemples. Pierre a retrouvé des ouvrages auxquels il ne pensait plus. Ce qui donne les règles de réécriture suivantes : Adjectif Complément de nom (GN avec ou sans préposition) Qualifiant → Qui phrase (relative par « qui ») Que phrase (relative par « que ») Dont phrase (relative par « dont ») Lequel phrase (relative par « lequel », « duquel », « auquel », etc. Les types de rôles sémantiques apportés par le qualifiant : Le qualifiant est souvent présenté comme un constituant facultatif du GN. Il existe pourtant des cas où le qualifiant a une valeur centrale déterminante. Par exemple, lorsque le mari bricoleur demande à sa femme : « Passe-moi la clé de douze », le sens est bien évidemment contenu dans l’expansion du GN « de douze » sans lui le mot « clé » n’a pas de sens ou en a un autre. Le qualifiant a ici une valeur d’identification. La place de l’adjectif épithète du nom : Certaines grammaires anciennes prétendent que l’adjectif en français, quand il est épithète, peut se placer indifféremment à droite ou à gauche du nom. Cette formulation est inexacte. S’il est vrai qu’on peut trouver des adjectifs à droite ou à gauche du nom, ce choix obéit en réalité à des contraintes bien précises, qui relèvent tantôt du sens, tantôt des effets recherchés et parfois de la syntaxe, ou plutôt des lois de l’accent en français. De façon générale, la place à droite du nom est une place accentuée à l’oral, et donc où l’adjectif est, en quelque sorte, le mieux mis en valeur, et où sa significative objective a le plus de chance d’être respectée. C’est pourquoi, les adjectifs à signification objective, comme les couleurs, les jugements, sont normalement placés à droite du nom. Exemples : Un bonnet rouge Un exemple typique Un triangle isocèle La langue française Les métaux ferreux Une réunion diplomatique 26 Au contraire, la place à gauche du nom ne porte généralement pas d’accent tonique, si bien que l’adjectif tend à se coller au nom, et sa signification à perdre de son indépendance et à se charger de connotations affectives et subjectives : Exemple : Un enfant pâle Un pâle enfant Il est clair que dans le premier exemple, la pâleur de l’enfant est un fait objectif, observable : il est malade ou sous-alimenté ; dans le second exemple, au contraire, l’adjectif prend une valeur quasi symbolique et n’évoque plus seulement la couleur de son teint mais une fragilité d’ensemble, une faiblesse, inspirant plutôt la compassion que des soins médicaux. C’est ce qui explique les différences de sens d’un même adjectif selon sa place, différences qui peuvent aller très loin : Exemples : Un méchant livre / un livre méchant Un bon chef / un chef bon Un faux médecin / un médecin faux On voit, dans tous ces exemples, que la qualité, traduite par l’adjectif, garde tout son sens indépendamment de celui du nom, quand il est placé à sa droite, alors que, placé à gauche, il modifie le sens du nom : « un méchant livre » c’est un livre qui, pour des raisons diverses, n’est pas réussi en tant que livre ; tandis qu’« un livre méchant » est un ouvrage auquel on peut attribuer de la méchanceté. De même, « un faux médecin » c’est une personne qui a usurpé le titre de médecin, tandis qu’« un médecin faux » c’est une personne en qui on ne peut pas se fier : c’est la personne qui est fausse, pas forcément le médecin. Même remarque sur « un bon chef », personne qui a les qualités d’un chef (mais qui peut parfaitement être très cruel), tandis qu’« un chef bon » est une personne pleine de bonté (et donc, diront certains, une personne qui ne peut pas être un bon chef). Il va de soi que ces règles, comme toute règle, peuvent être détournées et contredites, pour provoquer des effets de style, comiques ou poétiques. Tristan Bernard, dans sa pièce L’anglais, tel qu’on le parle qui met en scène une jeune Anglaise en fugue avec son amoureux en France, joue des effets comiques provoqués par les exclamations affolées de la jeune fille, découvrant dans le hall de l’hôtel « le gris chapeau » de son père. Si l’on reprend les exemples cités en début de chapitre, il est certain que la formule un « isocèle triangle » ne peut produire qu’un effet comique, de même qu’une « diplomatique réunion ». La littérature classique et moderne regorge d’exemples poétiques obtenus par l’antéposition des adjectifs : […] la grecque beauté …. (La Fontaine) Le sort, lui déclarant la guerre, L’obligea de sortir de sa natale terre. (Molière, L’Ecole des femmes) Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent ! Quelle importune main, en formant tous ces nœuds, A pris soin sur mon front d’assembler mes cheveux ? (Racine, Phèdre) Une autre littérature, épique, mais moderne, la presse en général, et sportive en particulier, aime produire des effets par le déplacement de l’adjectif : Incroyable supériorité de l’Américain Armstrong… (La Dépêche, 14 juillet 1999) Euphorisant dialogue Bretagne-Gascogne à Nantes (Le Monde, 12 juillet 1999) 27 Les degrés de l’adjectif. Une des particularités de l’adjectif est qu’il est susceptible de moduler les degrés de sa signification, soit de manière absolue (degrés d’intensité), soit relativement à d’autres éléments (comparatif et superlatif). Le comparatif et le superlatif. En français, il existe divers moyens de comparer, par des adjectifs, les qualités attribuées aux réalités que traduit un GN. Il nous reste trois formes directement héritées des formes synthétiques latines : - meilleur (latin meliorem comparatif de supériorité de bonus) reste le seul comparatif accepté de l’adjectif « bon » ; - moindre (du latin minorem, comparatif de parvus) est un des comparatifs de « petit » dont l’usage tend à disparaître au profit de « plus petit », seul vraiment utilisé dans la langue courante. « Moindre » conserve quelques emplois, plutôt avec le sens de « moins grand », probablement à cause de sa ressemblance formelle avec « moins » ; - pire (du latin pejorem, comparatif de malus, mauvais) est normalement le comparatif de « mauvais ». Mais cette forme est très concurrencée par la formule « plus mauvais ». Mais en règle générale, le comparatif est traduit par des adverbes, comme « plus », « moins », « aussi » précédant l’adjectif, et suivi de l’élément « que », qui annonce l’étalon de référence, et qui apparaît comme un complément du comparatif. Si la comparaison est effectuée par rapport à tous les éléments d’un ensemble, on parle de « superlatif relatif », qui, en français, se traduit par la formule « le (la, les) plus » placée à gauche de l’adjectif, lequel est suivi d’un complément avec la préposition « de » : Pierre est l’élève le plus travailleur de tous. Les degrés d’intensité. Quand on exprime une qualité ou une propriété, il est possible de la traduire sans référence à un étalon donné, ou avec une référence implicite. C’est ce qu’on appelle « moduler l’intensité » de la qualité exprimée, depuis un degré très bas, jusqu’au plus élevé. La langue française dispose pour ce faire de nombreux moyens : - des adverbes marquant ces degrés : « à peine », « peu », « assez », « moyennement », « très », etc. - des préfixes, dont la mode s’étend aujourd’hui, notamment dans le langage branché et le langage des jeunes, mais qui ont aussi leur place dans les discours scientifique : Un pays sous-développé Pierre est hypertendu Ton manteau, il est supergénial… C’est un travail ultradélicat… - des suffixes, pour les dimunitifs, mais aussi pour l’intensité élevée : Cet enfant est maigrelet. Son père, pourtant, est richissime. - et toujours des choix lexicaux possibles : des adjectifs qui ont en eux-mêmes des significations extrêmes, dans la faiblesse ou l’intensité : Cette indemnité est minuscule. 28 Ce travail est excellent. - des locutions adverbiales figées autour d’anciens superlatifs : C’est on ne peut plus simple. Pierre habite une villa des plus huppés. - des procédés comme la répétition : Paul était petit, petit … À tous ces moyens de l’écrit, il convient d’ajouter les moyens spécifiques de l’oral, comme l’intonation, l’accentuation forte de certaines syllabes de l’adjectif : C’est absolument fantastique ! Le complément de nom. En tant que qualifiant, l’étude du complément de nom est une excellente occasion de faire apparaître : - l’importance des « petits mots » dans la langue : Un verre d’eau n’est pas forcément un verre à eau. - la diversité des types de relations sémantiques qu’une même préposition peut établir entre le complément et le nom qu’il complète : un verre de vin ; une statue de marbre ; une salle de spectacle ; un jambon de Mayence ; une pièce de Molière, etc. - l’ambiguïté de significations que cette diversité entraîne, et qui rend parfois indispensable le recours au contexte pour comprendre : L’amour de Jean (= l’amour que Jean éprouve, ou celui dont il est l’objet ?) La pitié des pauvres (celle qu’ils éprouvent ou celle qu’ils inspirent ?) - l’existence de complément de nom sans préposition, que certaines grammaires appellent « apposition » : Le Roi-Soleil - le fait que le complément de nom peut avoir lui-même un complément : L’obéissance aux lois de son pays. La construction d’un pont de bateaux. - le fait qu’un même substantif puisse avoir plusieurs compléments de nom, unis par des prépositions différentes : La prise de Jérusalem par les Croisés. - certaines particularités orthographiques, à découvrir et non à apprendre, comme celles des compléments de nom sans articles, dont on ne sait jamais s’ils doivent porter les marques du pluriel ou non : des cartes de visite ; des projets de loi ; des années de service ; des coups de poing ; etc. mais : des contes de fées ; des noyaux de pêches ; des pots de fleurs ; des bouts de chandelles, etc. 29 La classe du G. adverbial et ses réécritures : Etymologiquement, les adverbes peuvent être considérés comme des adjectifs du verbe. Traditionnellement, la fonction des adverbes était nommée « modificateurs du verbe ». Cette définition est aujourd’hui également discutée : les adverbes fonctionnent en réalité à divers niveaux : à celui du texte, à celui de la phrase, à celui du GV, à celui du G. Adjectif. De plus, certains remplacent carrément la phrase ; ce sont ceux qu’on appelle les « adverbes-phrases », constituant en général des réponses à des questions, ainsi, les mots : « oui », « non », « assurément », « peut-être », « volontiers », etc. Le premier critère de classement à utiliser, c’est celui du lien qu’ils entretiennent avec la situation d’énonciation. Certains adverbes ne sont compréhensibles qu’en relation avec un contexte, qui peut être soit la situation de communication (à l’oral), soit des informations présentes à divers endroits du texte (à l’écrit) : ce sont des adverbes embrayeurs, correspondant aux deux questions qui définissent une situation de communication : Où ? Quand ? Ainsi, dans des formules comme : « Viens ici » ou « Nous ferons demain une promenade », le sens des mots soulignés ne peut être compris à l’oral que par la date et le lieu de la communication. À l’écrit, s’il s’agit d’une lettre, il faut, pour les comprendre, se référer aux informations données en tête ; s’il s’agit d’un dialogue dans un récit, il faut se reporter aux données de lieu et de date contenues dans le récit. Ils peuvent aussi, à l’écrit, renvoyer à des informations contenues dans le dialogue lui-même : Je suis allé voir une corrida en 1971 à Arles ; c’est là que j’ai vu Picasso. J’avais alors juste trente ans. Ces adverbes-embrayeurs constituent donc une énorme difficulté de lecture, aussi est-il toujours nécessaire, dans la lecture d’un dialogue, de faire préciser, par une recherche et un raisonnement, la signification précise, dans le texte, de ces adverbes. Embrayeurs ou non, les adverbes ont la possibilité de constituer un groupe, avec des expansions, des compléments possibles ; ils sont souvent constitués de plusieurs mots (parfois d’origine étrangère), ou de groupes prépositionnels : - A califourchon, à reculons, à tâtons (survivance d’un suffixe ancien, disparu en « -ons ») - a priori, payer cash. - mot à mot. 30 Liens avec le texte Dont le sens peut être compris Dont le sens ne peut être Niveau de directement compris que par la prise en fonctionnement compte du contexte de la situation ou du contexte Adverbes qui Adverbes dits « articulateurs » qui fonctionnent au niveau établissent : du texte - un lien chronologique : d’abord, ensuite, enfin, etc. - un lien logique : premièrement, deuxièmement, en somme, pourtant, d’ailleurs, en effet, en revanche, etc. Adverbes qui Oui, non, volontiers, remplacent une phrase certainement, assurément, peut-être (employé seul), certes. Adverbes qui Adverbes dits « de manière » et Adverbes dits « de lieu » complètent la phrase notamment les adverbes en « - et « de temps » : ici, à droite, à ment » : lentement, délicatement, gauche, dessus, dehors, soigneusement, heureusement, etc. aujourd’hui, demain, hier, etc. Adverbes qui indiquent la modalité Là-bas, tout est neuf. de la phrase : interrogation ou exclamation. Adverbes qui Adverbes qui ne sont pas mobiles Adverbes dont le sens renvoie complètent le GV dans la phrase : à des informations adverbes de manière : extérieures : Il a répondu gentiment ; il a Il a encore perdu ses lunettes. beaucoup parlé. Adverbes qui Ce sont tous les adverbes marquant complètent le G. Adj. les degrés de l’adjectif et de et le G. Adverbial l’adverbe : très, plus, moins, autant, aussi, etc. 31

Use Quizgecko on...
Browser
Browser