9. Le Crime, le Système Pénal et L'opinion Publique (Cours 9)
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This document discusses crime, the penal system, and public opinion. It details operationalizing feelings of insecurity, research on feelings of insecurity, and the impact of communication and media on perceptions of crime. This lecture likely covers several aspects of the subject and explores relevant theories.
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# Le crime, le système pénal et l'opinion publique ## 20.11.2024 - Cours 9 - Introduction à la criminologie ### 1. Opérationnalisation du sentiment d'insécurité - L'insécurité est liée à la peur du crime. - Comment on peut opérationnaliser cette émotion ? - Dans un environnement connu, on se s...
# Le crime, le système pénal et l'opinion publique ## 20.11.2024 - Cours 9 - Introduction à la criminologie ### 1. Opérationnalisation du sentiment d'insécurité - L'insécurité est liée à la peur du crime. - Comment on peut opérationnaliser cette émotion ? - Dans un environnement connu, on se sent plus en sécurité sauf si on est dans un quartier dangereux. - Les opérationnalisations classiques sont par exemple : - La probabilité de victimisation future - La punitivité subjective (peine souhaitée pour un jeune voleur récidiviste) - Le fait de sortir le soir (après 22 heures) - Il existe des problèmes méthodologiques avec les écrits des questions. - Cela évoque des situations hypothétiques et des écrits alternatifs prometteurs - Voir recherches de Farrall et al. qui suggèrent des niveaux de peur moins élevés en évoquant des situations concrètes. ### 2. Recherches sur le sentiment d'insécurité #### 2.1 Le crime et la peur du crime - Au niveau international, la corrélation est faible entre la peur du crime et le fait d'avoir été victime de délits. - Cela est rarement mesurée de manière longitudinale mais plutôt fait sous forme de recherche transversal. - Les recherches disponibles suggèrent : - Une augmentation immédiatement après le crime qui semble diminuer avec le temps. - La peur du crime est négativement corrélée avec les sorties. - Pour certaines personnes, la peur non corrélée avec le fait d'avoir été victime. - L'expérience d'une victimisation serait alors pour certains sans conséquence voire contribuerait à dédramatiser (ex: vole de carte c'est pas si compliqué de les refaire). - Les victimes après avoir subi qqch ont peur. Cependant, avec le temps la peur diminuer si le crime était faible. - Plus on sort, plus on est victime (jeune homme). - En Europe, le sentiment d'insécurité a beaucoup baissé jusqu'en 1996 puis ça remonte relativement ce qui ne correspond pas avec les contions réel de délinquance. - Au lieu de parler de peur du crime, les sondeurs devraient s'interroger sur les mesures concrètes prises par les gens. - La corrélation entre la criminalité réelle et les adaptations comportementales quotidienne est forte. - Les sondés ont une bonne perception (réaliste) des risques, de ce qui est inquiétant dans leur quartier. - Il y a une corrélation entre la fréquence des délits et l'évaluation de la qualité de vie. #### 2.2 Les variables clé: sexe et vulnérabilité - Le sexe et l'âge sont liés à la vulnérabilité. - Il y a une corrélation élevée entre sexe et sentiment d'insécurité. - La peur de sortir: - Femmes jeunes (délits sexuels). - Personnes âgées (vols à l'arraché). - Le sentiment d'insécurité remonte après 40 ans et après redescend (quand on commence à être vieux). - Les femmes ont une vision assez objective des risques (prévalence vie importante). - Même si le risque est vraiment bas, elle prenne des précautions pour être moins victimes. - Une étude en Suisse (1997) a cherché à savoir comment mesurer la vulnérabilité. - Cela peut se faire soit via la capacité d'utiliser la force physique et la de fuir / se défendre (plus en corrélation avec la peur) en fonction des caractéristiques de l'agresseur. - Selon Bandura, la peur est liée à un sentiment de perte de contrôle car cela ne dépend plus de nous. - La peur du crime dépend de l'anticipation des conséquences négatives et de l'absence des moyens de défense. - Cela permet la mesure de la vulnérabilité. - L'isolement social a un effet élevé sur la peur et grandes conséquences en cas de victimisation (source potentielle de peur car regarde tv/journaux). - Les victimes cherchent à diminuer le risque et leur vulnérabilités (cours d'autodéfense ou prévention situationnelle). - Les cours autodéfense sont un trompeur car on se sent plus en sécurité et on ose plus prendre des risque. - Il y a une dimension situationnelle. - En effet, par exemple la peur hors maison la nuit dans les transports publics ou dans des zones sans contrôle social informel. #### 2.3 Communication et sentiment d'insécurité - La peur du crime ne s'explique pas uniquement par les expériences vécues, car le nombre de personnes désécurisées est plus grand que le nombre de victimes. - Les gens se forgent leur propre idée du risque et de leur vulnérabilité. - Les sources seraient la victimisation vicariante et les médias. - La victime qui subit de la violence vicariante n'est pas la cible initiale, mais comme elle est étroitement liée à la situation, l'agresseur l'utilise pour nuire à la personne qu'il veut détruire. - Il y a une corrélation faible entre les gens très informés sur le crime et la peur du crime. - Très important qu'il soit dans le quartier et de manière répétitive. #### 2.4 Faut-il combattre le sentiment d'insécurité ? - Les gens réagissent de manière souvent assez intelligente et sensible aux risques liés au crime. - Or, par des précautions ordinaires, les gens peuvent influencer leurs risques de subir un délit. - Il faut considérer la prévalence vie (risque tout au long de la vie plutôt que le risque de subir un crime). - Le risque de subir un viol est faible. - Néanmoins, en raison du caractère changeant des contextes, c'est plus ou moins incalculable, et aussi parce qu'une minorité de victimes subit un grand nombre de délits (multi victimisation). - L'insécurité nous fait prendre des précautions mais plus on se sent en sécurité plus on prend des risques. #### 2.5 Mesures prometteuses pour réduire la peur du crime - Parfois les gens prennent des stratégies qui peuvent provoquer des crimes ou diminuer leur qualité de vie. - Si le sentiment n'est pas lié aux risques objectifs mais à un sentiment de vulnérabilité ➔ stratégies. - Les solutions peuvent être l'autodéfense mais cela peut mener à la surestimation de ses propres moyens. - Abandonner un métier dangereux ou déménager, mais pas facile pour la majorité des gens. - La solution la plus adéquate serait la prévention situationnelle. ### 3. Préoccupation pour le crime et punitivité #### 3.1 Peur du crime, préoccupation générale et punitivité - Considérer le crime est un problème des plus préoccupants de notre époque. - Cela est très lié à la punitivité subjective. - Cela varie selon l'importance attribuée à d'autres problèmes sociaux et politiques ⇒ très corrélé avec appartenir à la bourgeoisie (de droite). - La peur du crime et le sentiment d'insécurité est faiblement corrélées avec la punitivité subjective. #### 3.2 Les « causes » de la punitivité 1. **Le rôle de la Weltanschauung:** Conception du monde: les personnes ainées, les personnes moins éduquées et les personnes de droite sont plus punitives. 2. **La pratique judiciaire:** Corrélation élevée entre attitudes et pratique judiciaire locale. - Exemple: taux de détention du pays et durée PPL souhaitée par les gens. - Effet cohorte de l'opinion publique: le public finit par accepter les peins imposées comme équitables et légitimes. 3. **Rôle des médias:** Il y a une interaction mais les médias ont un effet incertain sur la punitivité. - Risque que les médias créent dans l'opinion publique un climat de panique favorisant une répression réactionnaire. - Les gens choisissent leur média selon leur point de vue. #### 3.2 Le point de vue des victimes - Les victimes similaires aux non-victimes par rapport aux attitudes. - Pour quoi les victimes ne dénoncent pas?. - Cela dépend de l'importance / gravité de l'affaire. - Les cause des dénonciations sont : - L'assurance / récupérer la valeur des biens volés - Empêcher l'auteur de recommettre le délit. - La médiation peut fonctionner avec les délits contre la propriété. - Les victimes de violences domestiques ne sont pas satisfaites avec les mesures de sécurité. - Cela peut être mal vécu. Les contraintes des violences conjugales sont souvent un cercle vicieux. ### 4. Attente face à la police #### 4.1 La police communautaire, un concept miracle ? - La police est devenue un service d'urgence très polyvalent. - Il y a la séparation de la sécurité privée: plus d'espaces semi-privés nouveaux dangers – centres commerciaux. - La police de proximité va servir à la population locale. - On observe une baisse de criminalité locale et une augmentation du sentiment de sécurité. - Cependant, il existe un conflit de rôles chez les policiers. - Puisque l'on connait le policier du coin, celui-ci va peut-être laisser passer des infractions plus souvent. #### 4.2 L'image publique de la police - Favorable (par rapport à la justice). - Les migrants ont une image plus positive de la police lorsqu'ils arrivent en Suisse car chez eux le niveau de corruption de la police est haute (avec le temps: image identique à celle des Suisses). - Au niveau international, la police est moins appréciée si il y a eu une dictatures récentes. - Les victimes d'agression sont moins satisfaites que les victimes de délits contre la propriété. - Pour les personnes qui ont une image négative de la police il y a une augmentation du sentiment d'insécurité. - Notamment en ville, ce qui défavorise les policiers travaillant dans les centres urbains. - Mais ceux qui travaillent en banlieue ont également une moins bonne image, car ils sont moins visibles (le territoire à couvrir est plus vaste). ## Table 9.1: Dimensions de la vulnérabilité et leur influence sur la peur du crime | Dimensions de la vulnérabilité | Exposition au risque (plus élevée pour) | Gravité des conséquences (plus graves pour) | Perte de contrôle (dans le cas d'une attaque par un jeune homme, peu de choses peuvent être faites par) | |---|---|---|---| | Facteurs physiques | les femmes (en rapport avec les agressions sexuelles) | les femmes (le viol produit de graves conséquences à long terme; les victimes de viol sont souvent blessées) | les femmes | | les personnes d'un certain âge ou en mauvaise santé (conséquences plus graves et durables) | | les personnes âgées | | Facteurs sociaux | les métiers à risque: chauffeurs de taxi, employés de banque, travailleurs de nuit, prostituées, etc. | les victimes sans réseau d'entraide sociale et/ou sans ressources suffisantes | les victimes isolées, surtout lorsqu'il y a plus d'un agresseur | | Facteurs situationnels | les résidents de quartiers à forte criminalité (ou avec des signes d'incivilité ou de désordre) | les victimes dans des régions inhabitées (où aucune aide ne peut être apportée dans un laps de temps raisonnable) | les victimes craignant pour leur réputation | | | | | les victimes dans un endroit désert (surtout de nuit) | | | | | les victimes dans un endroit sans surveillance formelle ou informelle | | | | | les victimes exposées à un haut risque sans protection (technique) adéquate | ## Graphique 9.1 : Corrélation (r=.61, rho=.55, p<.01) - Entre le pourcentage de répondants ayant subi un délit contre la personne (y compris des menaces) dans leur quartier d'habitation (prévalence sur 3 ans), et le pourcentage de répondants évitant certaines rues/endroits ou personnes lors de sorties nocturnes (sondages de 2007 et 2009). - Les gens qui habitent dans des quartiers à risque prennent plus de précautions que les autres. ## Sur le graphe, on peut observer - Une corrélation entre le pourcentage d'interrogés souhaitant une peine ferme de plus de 6 mois pour un cambrioleur récidiviste de 21 ans qui a volé un appareil de télévision, et le taux de détention dans 16 pays européens. - Plus les pays ont un nbrs de personnes en prison, plus les gens souhaitent des peines fortes.