M 104: Production des plants - Guide Stagiaire PDF

Summary

This document is a manual for agricultural students, detailing plant production and multiplication techniques, including sexual and asexual methods, plant care, and preparation for delivery.

Full Transcript

2 Table des matières Introduction................................................................................................................................ 5 Chapitre 1 : Préparation de la production des plants...............................

2 Table des matières Introduction................................................................................................................................ 5 Chapitre 1 : Préparation de la production des plants..........................................................6 1. Préparation du matériel.......................................................................................... 6 2. Préparation du lieu de production.......................................................................... 9 Chapitre 2 : Multiplication des plants............................................................................... 10 1. Multiplication sexuée............................................................................................ 10 1.1. Multiplication par semis................................................................................. 11 2. Techniques de multiplication végétative.............................................................. 13 2.1. Bouturage et marcottage............................................................................... 13 2.2. Greffage.......................................................................................................... 22 2.3. Culture in vitro................................................................................................ 28 3. Contrôle des facteurs du milieu de multiplication................................................ 33 3.1. Influence de la température :........................................................................ 33 3.2. influence de l’humidité :................................................................................ 33 3.3. Influence de la lumière :................................................................................. 34 3.4. Influence du gaz carbonique CO2 :................................................................ 34 Chapitre 3 : Soins aux plants de multiplication................................................................. 35 1. Entretien des plants.............................................................................................. 35 1.1. Arrosage des plants........................................................................................ 35 1.2. Fertilisation..................................................................................................... 35 1.3. Prévention des maladies................................................................................ 36 2. Préparation des plants pour la livraison............................................................... 37 3 2.1. Triage :............................................................................................................ 37 2.2. Conditionnement........................................................................................... 38 4 Introduction Le module Multiplication des plants correspond à la compétence transversale n° 04 « Produire des plants». Ce module a pour objectif de préparer les stagiaires, futurs Opérateur de la filière Opérateur Agricole options : - Production sous serre (Serriste). - Agriculture biologique. - Production des fruits rouges. - Irrigation et fertilisation. A appliquer les techniques de production et de multiplication des plants. Il a une durée de 45 heures et programmé en 1ère semestre. 5 Chapitre 1 : Préparation de la production des plants 1. Préparation du matériel Matériel végétal En fonction de la taille de la pépinière, les objectifs assignés à la multiplication et les modes de multiplication, il faut préparer le matériel végétal et le mettre dans de bonnes conditions : - Semences. - Boutures. - Portes greffes, greffes et greffons. - Marcottes. Dans tout protocole de multiplication des plants, les étapes de travail se présente comme suit : - Choix variétal : Le choix de la variété est basé sur : Critères techniques : - Adaptation aux conditions édaphoclimatiques du site. - Résistance aux maladies et aptitudes à contrôler le développement des adventices. - Potentialité de production. Critères économique et commerciale : - Coût de production : faible besoin en intrants (fertilisant, pesticides),… - Valeur marchande. - Destination : marchés cibles. - Mode de Multiplication : Les plantes peuvent se multiplier de deux façons : a. Reproduction sexuée : c'est-à-dire en faisant intervenir les éléments sexuels de la fleur : grains de pollen et ovules qui par leur union (fécondation) donnent une graine capable de produire une nouvelle plante présentant les caractères mélangés des parents dont elle provient. b. Reproduction asexuée : sans intervention de la fleur, grâce aux racines adventives qu'émettent les organes végétatifs : racines. rameaux, feuilles, placés en terre et produisant une nouvelle plante qui représente en général, les mêmes caractères que celle dont elle provient. 6 Multiplication : Estimation des besoins en : - Matériel végétal. - Matériel de travail. - Intrants. - Main d’œuvre. - Entretien : - Opérations d’entretien de la pépinière : Condition de production. - Operations d’entretien des plants : arrosage, fertilisation et protection phytosanitaire. - Préparation à la commercialisation - Aménagement de l’espace de conditionnement. - Conditionnement. - Matériel de transport. Matériel, outillage et fournitures Le matériel requis pour une pépinière comporte les outils et éléments dont les qualités et quantités sont fonction de l’envergure de la pépinière : - le matériel d’arrosage : arrosoirs, seaux, puisette, lances. - les outils : pioches, houes, pelles, binettes, râteaux, couteaux, sécateurs, greffoir, couteaux…. - Le matériel de préparation de la terre d’empotage et de remplissage des pots : entonnoir, tamis, pots, sachets en plastique…… - le matériel de transport : brouettes, charrettes, véhicules, caisses. - les produits consommables : sachets plastiques, fongicide, insecticides, fertilisants. - les équipements spéciaux : pulvérisateurs, tamis, ombrières, germoirs. - Les fournitures : Intrants, hormones de croissance , mastiques, attaches , clips, raphia. Substrats et contenants Substrat : Le substrat est un mélange de la bonne terre avec la matière organique (un volume important de matière organique : tourbe ou même fumier) et parfois le sable est utilisé pour le sol (qui est le support de la culture) léger tout en facilitant le repiquage sans abimer les jeunes racines. 7 Le tamisage du sol sert à débarrasser les cailloux pour avoir un sol ni trop fin ni trop gros à l’aide d’un tamis de mailles d’environ 8mm. Après tamisage on procède au mélange avec la matière organique qui est généralement le fumier de bovins ou ovins à l’ordre de 2/3 fumier et 1/3 sol tamisé : c’est ce qu’on appelle le terreau. Ces proportions sont souhaitées pour avoir un substrat très léger. Un substrat d’1/3 fumier et 2/3 sol est aussi utilisé. Autres proportions sont pratiquées selon le besoin. Les pépiniéristes préparent souvent le substrat avec des quantités suffisantes (selon la demande du marché) mais s’ils veulent utiliser le substrat pour une nouvelle fois il faut penser à la désinfection qui a pour but de débarrasser le terreau de tous les parasites (nématodes, champignons et insectes). Le but c’est d’obtenir des plants sains, éviter l’introduction de maladies dans le sol des serres de production par l’intermédiaire du terreau et plants malades. Certains pépiniéristes pour souci de désinfection du terreau, ils utilisent : La méthode physique dite "Bergerac" dont on place le mélange terreux placé sur une tôle métallique (couche de 5 à 10 cm d’épaisseur) est posé sur un feu bien fourni. Le mélange doit être bien mouillé pour obtenir une température homogène à l’ordre de 80°C. Cette température de désinfection ne doit pas dépasser 90°C afin d’éviter de brûler les bactéries fertilisantes. Remuer le mélange à l’aide d’une pelle pendant une durée de 20 mn environ. La méthode chimique dans le cas où l’on doit traiter d’importantes quantités de terreau, la désinfection peut être envisagée par l’application de produits chimiques (c’est une méthode très efficace). Contenant : Ce sont des alvéoles, des godets en plastique, des godets biodégradables, des pots, des bidons, …, etc. Donc tout type de contenant capable d’héberger le système racinaire des plantes. En pépinière, les contenants ont une taille réduite. La taille réduite suffira généralement pour un petit système racinaire pour un petit plant sortant de la pépinière. 8 2. Préparation du lieu de production Il faut prévoir plusieurs zones pour faire croître des plants de bonne qualité :  Serre ou tunnel de multiplication.  Serre ou tunnel de sevrage.  Serre ou tunnel d’élevage.  Zone d’endurcissement plein soleil.  Stockage des pots et substrats.  Abri pour le travail des ouvriers. Il faut vérifier l’état des composants suivants :  Système de brumisation.  Système d’irrigation.  Système de drainage.  Filets anti-ravageur (rongeurs et insectes).  Portes SAS.  Films plastiques.  Paillage du sol.  Pièges d’insectes. 9 Chapitre 2 : Multiplication des plants 1. Multiplication sexuée Dans le cadre de la multiplication sexuée, la production de graines est en effet dépendante de la pollinisation, et donc de la présence d'une autre plante non loin de la plante à féconder, et, indirectement, de l'intervention d'un vecteur de pollen : vent, insecte ou autre animal. La reproduction par voie sexuée ou générative (par semis) : - Le semis est l'unique mode de reproduction sexuée, qui permet la production d'individus uniques et différents. Ce procédé fait intervenir les fleurs, qui sont les organes reproducteurs des plantes supérieures. - Le semis est l'unique mode de reproduction sexuée, qui permet la production d'individus uniques et différents. Ce procédé fait intervenir les fleurs, qui sont les organes reproducteurs des plantes supérieures. Avantages de la reproduction par semis En comparant aux autres modes de multiplication, parmi les avantages de la production par semis: - Cette forme de reproduction permet une grande variabilité génétique. Le croisement d'individus possédant différents caractères permet d'obtenir des plantes plus productives et plus performantes. La reproduction sexuée freine l'érosion génétique chez les espèces végétales. Cette richesse génétique aide grandement les améliorateurs dans leur tâche. De plus, la reproduction sexuée permet aux plantes de mieux s'adapter aux variations du milieu de culture. - Reste une méthode relativement facile. - L'opération du semis peut être automatisée. - Permet une économie d'espace. - Reste la seule méthode pour la reproduction de certaines espèces et variétés qui se reproduisent difficilement par d’autres moyens, Ex : Arbres forestiers, arbres ornementaux. Malgré cela, le semis reste une mauvaise méthode de multiplication pour la conservation de la caractéristique variétale. 10 - Pour la sélection des nouveautés, variétés résistantes; hybrides des plantes maraîchères. - ornementales, florales et quelques arbres fruitiers dont la descendance est très régulière à l'exemple des porte greffes surtout, et de quelques variétés déterminées de pêcher (par noyau). - Le coût du semis est relativement faible (pas trop cher). - Stockage facile. Inconvénients de la reproduction par semis - Variation génétique des plants. - Temps de production du plant relativement long. - Difficulté de germination souvent rencontré : pas de germination à 100%. 1.1. Multiplication par semis Le semis C’est une opération qui consiste à mettre en terre des semences en vue de les faire germer. On distingue : a. le semis en place. b. le semis en pépinière dont on distingue trois méthodes : - le semis à la volée. - le semis en ligne. - le semis en poquet. Conditions nécessaires pour la réussite d’un semis a. Conditions externes - Humidité : Elle est indispensable à la germination car l’eau ramollie les téguments et dissout par la suite les éléments nutritifs en réserve et les rend assimilable par l’embryon. Donc, si l’humidité est insuffisante, cette transformation ne peut pas se réaliser et par conséquent pas de germination, et si l’humidité est excessive, on assiste à la pourriture de la semence et par conséquent arrêt de la germination. 11 - Température : la température optimale de germination est variable selon les espèces, mais la température moyenne de 14 à 20°C convient à la majorité des espèces. - Aération : une graine ne germe que si elle est en contact avec l’oxygène de l’air, donc il faut semer dans des sols meubles qui permettent facilement la pénétration de l’air. - Etat physique du sol : le sol doit être léger, frais, aéré et perméable. - Profondeur de semis : 2 ou 3 fois le diamètre de la graine. b. Conditions internes - Bonne faculté germinative (F.G) : les graines perdent avec les années leurs aptitudes naturelles de germination. Leurs longévités est variable selon les espèces, les conditions de récoltes et de conservation. La faculté germinative d’un lot de semence se définit par le nombre de gaines germant sur 100 unités et capable de produire en plein terre des plantules viables et saines. La faculté germinative et la pureté spécifique sont généralement combinées sous forme d’un seul paramètre appelé : Valeur Culturale (V.C) est définie comme suivant : V.C = F.G * P.S / 100. Exemple : lot1 F.G=90%, P.S=80% donc V.C=72% ; lot2 F.G =75%, P.S=96% donc V.C=72%. La rapidité de germination des graines doit aussi entrer en billet de compte, elle s’exprime par l’énergie germinative c’est à dire le pourcentage de graines ayant germées au tiers du nombre de jours admet pour la germination complète de l’espèce considérée, on estime que 50% des graines doivent germer dans ce délai. - Bon état sanitaire : les semences peuvent contenir des germes des maladies et de ce fait elles doivent être désinfectées, la désinfection peut se faire au niveau du producteur de semences et aussi au niveau de maraîcher. Ces traitements se font soit par trempage soit par poudrage humide. - Bonne pureté spécifique (P.S) : elle s’exprime en pourcentage, en poids et parfois en nombre de semences pures. Les impuretés comme des substances étrangères comme les graines de sable, gaines mutilées (cassées) ne pouvant pas germées, graines de mauvaises herbes ou d’autres espèces. - Bonne pureté variétale : la pureté variétale est exprimée par le nombre de semences d’une espèce rapportes à1000 et appartiennent bien à la variété considérable (nb/1000). - Bonne densité : les graines de petit calibre en regard avec la grosseur normale des semences d’une espèce assure généralement une mauvaise germination et donne des 12 plantes plus sensibles aux mauvaises conditions car elles sont pauvres en éléments de réserve. - Bonne adaptation à la région de la culture : les espèces légumières sont sensibles au milieu, c’est pourquoi il est nécessaire de se procurer des semences provenant des cultures assurées dans un climat sensiblement identique à celui dans lequel elles doivent être semé. En grandes cultures annuelles, céréales, légumineuses etc., les conditions de propagation par graines au Maroc dépendent essentiellement de la pluviométrie. En effet, l'irrégularité des pluies en quantité et en fréquence ; oblige à des modalités de semis très diverses selon les régions, et en particulier en matière de date, de densité et de profondeur d'enfouissement. Le concours de l'irrigation est souvent nécessaire pour pallier les insuffisances en matière d’humidité, lorsque cela est possible. 2. Techniques de multiplication végétative 2.1. Bouturage et marcottage Bouturage Définition Le bouturage est un mode de multiplication végétative consistant à donner naissance à un nouvel individu (individu enfant du plant mère) à partir d'un organe ou d'un fragment d'organe isolé (tige, racine, bourgeon, œil ou encore feuille). Autrement, il consiste à induire la formation des racines sur les boutures. Ces racines sont dites adventives. - C'est un clonage fixateur : la bouture est génétiquement identique à la plante mère. - Le bouturage se fait par dédifférenciation cellulaire au niveau du méristème. 13 Régulateurs de croissance de l’enracinement : Les régulateurs de croissance sont des substances actives ou une préparation qui, appliquée sur les végétaux, agit sur les mécanismes physiologiques, notamment la différenciation ou l'élongation cellulaire, sans nuire à la plante d'un point de vue agronomique. En général, cinq classes d’hormones végétales et de régulateurs de croissance ont suscitées l’intérêt des chercheurs, ce sont : les Auxines, les Cytokinines, les Gibbérellines,l'Acide Abscissique et l'Éthylène. Auxines : Les auxines sont dérivées du tryptophane, un acide aminé. Les plantes produisent des auxines naturelles comme l'acide indole-3-acétique (A.I.A) et l'acide indole butyrique (A.I.B). Les auxines naturelles se trouvent dans les tiges et les racines en croissance d'où elles migrent Vers leur site d’action. L'acide naphtalène-acétique (A.N.A) et le 2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D) sont des exemples d'auxines synthétiques. Les actions de l’auxine sont multiples, on cite : - Elongation cellulaire. - Division cellulaire. - Dominance apicale. - Rhizogenèse. - Abscission des feuilles. - Croissance des fruits. Cytokinines : Les cytokinines sont fabriquées au niveau de l'apex racinaire, elles induisent la différenciation des bourgeons, sous réserve de la présence de faibles doses d'auxine. Pour des concentrations plus fortes, l'auxine inhibe la différenciation des bourgeons. Elles ont des propriétés activatrices de la division cellulaire, elles sont impliquées dans la croissance et la différenciation cellulaire, mais elles ont beaucoup d'autres effets. Elles : - Activent la production de chlorophylle. - Activent l'ouverture des feuilles. 14 - Favorisent la croissance cellulaire. - Favorisent la formation de jeunes pousses. - Favorisent le déchargement de composés sucrés par le phloème. - Retardent la sénescence foliaire. - Permettent la séparation des chromosomes lors de la division cellulaire. - Sont impliquées dans les morphogénèses. - Inhibent la photosynthèse des plantes en carbone 4. - Stimulent le métabolisme des cellules des jeunes pousses. Gibbérellines Le composé actif des gibbérellines est appelé acide gibbérellique. Ces hormones permettent l'allongement des cellules des entrenœuds, permettent la levée de la dormance et le débourrement. Elles ont d'autres actions que sur le bourgeon : - Provoquer la floraison de plantes durant les jours courts. - Masculiniser les fleurs. - Stimuler la croissance du fruit. - Retarder la maturité du fruit. Acide Abscissique : L’acide abscissique est produit dans les chloroplastes des plus vieilles feuilles et détient à la fois des caractéristiques inhibitrices (croissance) et stimulantes (emmagasinage des protéines). Lorsque l’apport en l’acide abscissique est élevé dans les points de croissance de la tige et des racines, la division cellulaire s’arrête et la plante entre dans une période de repos. L’acide abscissique est une phytohormone importante en ce qui concerne les situations de stress. Elle est responsable de la fermeture des stomates lorsque la plante souffre d’un stress lié à l’eau causé par une température continuellement trop élevée, un taux d’humidité atmosphérique faible ou une CE trop élevée dans le support de croissance. Éthylène : D’un point vu moléculaire, l’éthylène, produit par tous les organes, est l’hormone végétale la 15 moins complexe. Il s’agit d’une hormone gazeuse qui se déplace dans les espaces libres entre les cellules végétales. Cette hormone est responsable du : - Mûrissement des fruits. - Inhibition de la croissance et de l’abscission (chute des feuilles). - Stimulation de la formation de fleurs chez certaines plantes (par exemple, l’ananas, le manguier …). Différents types de boutures Il existe plusieurs types de boutures : Bouturage de tige On coupe une tige d’environ 15 cm, sous un nœud, et on l’effeuille à sa base. On la plante dans un mélange léger (moitié terreau, moitié sable) pour faciliter l’enracinement. Ça fonctionne avec : Bruyère, fougères, chrysanthème, arbustes, etc. Bouturage en eau Il s’agit de placer les tiges préalablement coupées dans un verre d’eau. Une méthode simple qui permet de suivre l’apparition de nouvelles racines. Une fois que les racines sont suffisamment grandes, la bouture peut être repiquée dans du terreau. Ça fonctionne avec : Bégonia, lierre, tradescantia, laurier, philodendron, etc. 16 Bouturage à talon On prélève une branche secondaire en la détachant de la tige principale tout en gardant un petit bout de cette tige qui les réunissait. C’est de cette zone que les racines devraient apparaître. On plante ensuite cette plante dans un mélange léger (moitié terreau, moitié sable). Ça fonctionne avec : Romarin, lavande, rosier, plantes grimpantes, conifères, etc. Bouturage à crossette Une méthode idéale pour les oliviers ou les vignes. C’est comme le bouturage à talon à la différence qu’on conserve une partie d’environ 1,5 cm du rameau principal. Ça fonctionne avec : Spirées, vignes, etc. Bouturage de feuille On prélève les feuilles de la plante et on la pose simplement sur le mélange de terreau et de sable. Humidifier régulièrement le mélange et ne pas le laisser au soleil direct. Au bout de quelques semaines, les boutures seront à nouveau enracinées. Ça fonctionne avec : Cactus, succulentes, kalanchoés, crassula, etc. 17 Bouturage d'œil Elle se compose d'un petit morceau de rameau de l'année (2 à 5 cm de long) doté d'un œil axillaire (à l'aisselle d'une feuille), ce dernier ayant la possibilité de se développer et de former une tige. Cette technique permet d'obtenir plusieurs boutures sur une même tige, mais le développement de la bouture en plante est long. Ça fonctionne avec : Camélia, hortensia, rhododendron, vigne, etc Facteurs influençant l'émission des racines L'émission des racines des boutures est fonction de plusieurs facteurs dont certains sont liés directement à l'état du végétal, d'autres sont attribués aux conditions environnantes (milieu de culture, mode de conduite…etc.), parmi ces facteurs on cite : - Aspect végétatif et sanitaire du plant-mère ou pied-mère. - Age du plant-mère et des ramifications sur lesquelles a été effectué le prélèvement. - Age de la bouture et sa position sur l'arbre et sur le rameau. - Etat végétatif des boutures (ligneuses, semi-ligneuses, herbacée, etc.). - Méthode de préparation des boutures (écorçage, torsion, trempage…etc.). 18 - Période de récolte et conditions de conservation des boutures. - Période de mise en place des boutures. - Mode de conduite et d'entretien des plants-mères (densité, taille, fertilisation irrigation, traitement…etc.). - Mode de conduite du bouturage (plein champ, hors sol, in-vitro…etc.). - Utilisation des régulateurs de croissance ou substances rhizogènes (nature, quantité et qualité, mode et temps d'emploi). - Nature et qualité du sol ou du substrat de culture. - Maîtrise des conditions atmosphériques régnants dans les serres de nébulisation lorsqu'il s'agit du bouturage herbacé, telles que températures, hygrométrie, éclairement…etc. Avantages et inconvénient du bouturage Avantages du bouturage : Les principaux avantages concernant le bouturage sont : - Reproduction fidèle des caractères héréditaires : génotypes et phénotypes du plant- mère. - Obtention de plants homogènes. - Elimination de l'opération, greffage dans le cas du bouturage des variétés ou clones (francs de pied). - Multiplication des espèces ou variétés apyrènes (n'ayant pas de pépins ou à pépins atrophiés), ne pouvant par conséquent se propager par voie sexuée tels que certains citrus comme la clémentine ou certaines vignes comme la sultanine. - Mise à fruits rapide des francs de pied. - Cycle de production de plants assez raccourci par rapport au semis greffage. Inconvénients du bouturage : Les principaux inconvénients du bouturage sont : - Ne s'adapte pas à toutes les espèces. - Risque de transmission de maladies virales et mycoplasmiques. - Obtention de plants à système racinaire superficiel ne pouvant s'adapter aux terrains secs. - Utilisation d'énormes quantités de bois, surtout dans le cas des boutures ligneuses. - Nécessité d'implantation de vergers portes-boutures. 19 Marcottage Définition : Le marcottage est un mode de multiplication asexuée qui consiste à enterrer un rameau ou une branche, tout en le maintenant attaché au pied-mère ou souche et ne procéder à sa séparation ou sevrage, que lorsqu'il a émis des racines adventives et des jeunes pousses, pour former désormais un individu complet et autonome identique ou "copie conforme" au pieds- mère duquel il provient. Selon sa provenance, l'individu peut prendre l'une des appellations suivantes : - Marcotte ou éclat, s'il provient de rosacées fruitières en général. - Provin ou chevelée, s'il provient d'un cep de vigne. Période d'exécution du marcottage Elle diffère selon le type de marcottage et l'espèce concernée mais, on admet en général que, la période la plus favorable se situe au début du printemps, c'est à dire juste avant le démarrage en végétation qui correspond souvent aux mois de Février-Mars. Quelles plantes peuvent être marcottées ? Les plantes concernées sont principalement les plantes grimpantes et les espèces ligneuses qui se bouturent difficilement : chèvrefeuilles, kiwis, clématite, noisetier, cornouiller... Types de marcottage Marcottage par couchage simple ou ordinaire Il est utilisé pour marcotter les rameaux les moins éloignés du sol qu'on incline facilement en les couchant dans des sillons ou petites tranchées de 15 à 20 cm de profondeur confectionnées à proximité du plant-mère. On doit veiller à ce que l'extrémité du ou des rameaux soit relevée au- dessus du sol et maintenue dressée à l'aide d'un tuteur tandis que l'autre partie est complètement enterrée. 20 Marcottage en serpenteau ou complexe Au lieu de coucher à plat le rameau comme dans la méthode précédente, on lui applique sur toute la longueur, des courbures ou ondulations successivement concaves et convexes de sorte que, seules les courbures concaves sont enterrées alors que, les convexes restent apparentes à la surface du sol. Les parties enterrées du rameau seront fixées à l'aide de crochets pour permettre une bonne adhésion au sol et faciliter ainsi l'enracinement. Le sevrage et récolte des jeunes plants ou marcottes aura lieu vers la fin de la chute des feuilles (Novembre-Décembre). Marcottage aérien C'est un procédé de multiplication qui est rarement utilisé en arboriculture fruitière mais, souvent pratiqué sur certains arbres et arbustes d'ornement. La technique de ce marcottage consiste à choisir un rameau ou une jeune branche ne dépassant pas 1 cm de Ø, auxquels on supprime quelques feuilles situées à l'endroit où on désire effectuer l'opération. Juste à l'endroit où on a supprimé les feuilles, on pratique une incision ou entaille au niveau de l'écorce dans laquelle on applique une substance rhizogène. On utilise ensuite une feuille en polyéthylène contenant un substrat composé essentiellement de sable et de tourbe humidifiés, qu'on enveloppe autour de la partie concernée du rameau puis on ferme hermétiquement en attachant cette feuille de façon à ne laisser pénétrer ni air ni eau. 21 2.2. Greffage Technique de greffage : Définition : Le greffage est un mode de multiplication asexuée, qui consiste à unir intimement deux parties ou portions de végétal entre elles dont l'une est appelée greffon et constitue la partie aérienne ou variété, l'autre appelée porte-greffe, elle constitue donc la partie souterraine ou système racinaire. Compatibilité et d'incompatibilité dans le greffage On parle de compatibilité ou d'affinité au greffage, lorsqu'il y a une bonne soudure de la greffe et que le sujet greffé ne manifeste aucun trouble physiologique ou nutritionnel et exprime un développement végétatif harmonieux et durable. On parle par contre d'incompatibilité ou de manque d'affinité, lorsque le sujet greffé manifeste certains symptômes, pouvant apparaître soit immédiatement après greffage, soit quelques années après. Symptômes immédiats d'incompatibilité - Mauvaise cicatrisation de la greffe entraînant le dessèchement ou le dépérissement du greffon en pépinière (échec du greffage). - Décollement ou casse du greffon au niveau du point de greffe. Symptômes lents de mauvaise affinité - Apparition d'un bourrelet de greffe qui se caractérise sur arbres âgés par une différence de vigueur entre le diamètre du porte- greffe et celui du greffon. - Coloration précoce du feuillage et chute prématurée à partir de l'extrémité de l'arbre - Floraison automnale dans certains cas. Causes d'incompatibilité L'incompatibilité au greffage peut être due à plusieurs causes dont voici les principales : - Causes botaniques : Plus les symbiotes (greffons et portes greffes) sont végétativement éloignés (espèce, genre éloignés), plus l'incompatibilité est grande (mauvaise affinité). - Causes physiologiques : Ça concerne les capacités fonctionnelles des courants de sèves ascendantes et descendantes, il apparaît chez certains sujets greffés un déséquilibre nutritionnel, dû principalement à une incompatibilité physiologique se traduisant par la formation d'un bourrelet de greffe au niveau duquel la circulation de sève est entravée. 22 - Causes biochimiques : La variation de l'activité enzymatique dans certains plants greffés provoque des modifications dans la synthèse de substances organiques spécifiques à chacun des constituants de la greffe ou symbiotes. Ainsi donc, une accumulation de substances toxiques ou létales va se faire, au niveau du cambium d'où, on assiste parfois à la mort rapide du plant greffé. - Causes mécaniques : Elles sont induites par une différence de nombre et de dimensions des vaisseaux ligneux ou encore de la discontinuité de leurs tissus â l'intérieur du greffon et du porte-greffe. Cette anomalie peut causer même quelques années après la greffe. - une rupture ou casse brutale au niveau du point de greffe, sous l'effet soit de fausses manutentions, soit sous l'effet de vents violents ou encore sous l'effet d'une charge particulièrement importante ; - Causes pathologiques : La contamination du matériel végétal (greffons et porte- greffes) par des maladies virales, bactériennes ou autres, soit avant ou après exécution de la greffe, est l'une des causes principales de l'incompatibilité pathologique à laquelle il faudrait faire face d'une part, par la sélection sanitaire du matériel végétal et d'autre part, par la désinfection régulière des outils utilisés dans les opérations de greffage (ex: sécateurs, greffoirs… etc.). Technique de greffage : Le greffeur est l'élément essentiel sur lequel repose en grande partie le succès ou l'échec de la greffe. Ainsi, la qualification et l'habilité, du greffeur réside dans la qualité des opérations et des travaux qu'il est tenu d'exécuter à savoir : - Récolte et préparation des greffons. - Préparations des sujets au greffage. - Rapidité et qualité des greffes effectuées. - Suivi et entretien des sujets greffés. Principaux types de greffage Les principaux types de greffage dont, l'exécution est souvent simple et la réussite est meilleure en pépinière sont : Greffage en écusson ou à œil : C'est pratiquement le mode le plus recommandé pour le greffage des rosacées fruitières, à noyaux et pépins et un degré moindre pour les autres espèces telles que, agrumes, oliviers, vigne… etc. Il 23 consiste à mettre un lambeau d’écorce vert ayant un œil dans une plaie en forme de « T ». Cette plaie est à faire dans l’écorce d’un porte-greffe. Greffe en fente : Dans le greffage en fente, on utilise des porte-greffes de faible diamètre (1 à 3 cm) et des greffons (de 0,5 à 1 cm de diamètre), prélevés en hiver et conservés au frais jusqu'au jour du greffage. Une fente d'environ 3 cm de profondeur est faite dans la tige du porte-greffe et la partie du greffon taillée en fente est insérée dans la tige fendue. S'il s'agit d'une branche qui n'est pas verticale, la fente doit être fendue horizontalement. Le scion doit être placé de façon que son cambium soit en contact direct avec le cambium du porte-greffe (entre l'écorce et le bois). Il est préférable d'insérer un deuxième scion d'une manière similaire dans l'autre côté de la fente. Cela aide à sceller la fente. Il est impératif de bien fixer les deux parties de la greffe avec une bande de greffage (pour maintenir les deux cambiums en contact) puis de couvrir la greffe avec un mastic ou une cire de greffage. Cela empêche les couches de cambium de se dessécher et empêche également la pénétration d'eau dans la fente. 24 Greffe en couronne La greffe en couronne est une technique de greffe permettant de changer la variété d'un arbre arrivé à maturité. Elle consiste à glisser le (ou les) greffon entre l'écorce et le tronc du porte-greffe fraichement coupé. Elle permet de greffer un greffon de petite taille sur un arbre de diamètre bien plus important, raison pour laquelle on met souvent plusieurs greffons. Cela permet également que la montée de sève, importante dans un arbre à maturité, se répartisse sur les différents greffons et évite de « submerger » un seul greffon. Greffe anglaise : a. Greffe simple Taillez le sujet et le greffon en biseau sur environ 3 cm en gardant un angle de 30°. Greffon et porte-greffe devront être taillés en sens opposés pour pouvoir s'emboîter parfaitement. Une fois les deux parties mises en place l'une contre l'autre, liez le tout avec du raphia. b.Greffe compliquée Dans ce type de greffe, le porte-greffe est taillé en bec de flûte avec une grande encoche sur la partie centrale et une plus petite sur la partie latérale. Tout l'art de la greffe sera alors de tailler le 25 greffon de manière à ce qu'il s'emboîte parfaitement dans cette forme un peu particulière qui assure un très bon maintien de l'ensemble. Ligaturez ensuite et mastiquez si nécessaire. Conditions pratiques de réussite du greffage La réussite du greffage est subordonnée au respect de certains paramètres qu’il faut obligatoirement prendre en considération à savoir : Affinité : L'affinité au greffage entre le greffon et le porte greffe conditionne la réussite ou l'échec de la greffe dans l'immédiat ou quelques années après. Il faudrait donc tenir compte de ce facteur si important en évitant d'associer des greffons et portes greffes dont la compatibilité est douteuse ou incertaine ; Qualités des greffons : Le choix des greffons repose sur les points ci-après : - Les greffons doivent être prélevés sur des arbres étalons, sains et authentifiés en touchant de préférence tout le pourtour de l'arbre, ainsi que les parties les mieux éclairées et les mieux aérées de celui-ci. - Eviter les greffons meurtris, ridés ou grêlés. - Avant le prélèvement des greffons, on doit s'assurer que les rameaux sont bien en sève sinon, il est recommandé d'irriguer d'avantage les arbres portes-greffons, afin de favoriser une bonne circulation de la sève. - Pour le greffage des espèces à feuilles caduques et principalement les rosacées à noyaux et pépins, on utilise des baguettes ou rameaux de l'année en cours bien lignifiées et portant des yeux (écussons) bien constitués Par contre pour les espèces à 26 feuilles persistantes comme les agrumes et oliviers, on utilise des baguettes ou rameaux âgés de 1 à 2 ans avec les mêmes caractéristiques précédentes. - Lorsqu'il s'agit de greffage de printemps (greffe en fente, en couronne…etc.), les rameaux greffons doivent être récoltés en hiver durant la période de taille des arbres, puis conservés dans du sable frais ou en chambres froides sous des températures de 2 à 5°C et ce jusqu'au moment de leur utilisation. Ce qui n'est pas le cas pour la greffe d'été (greffe en écusson) où, les rameaux ne sont prélevés de l'arbre qu'au moment du déroulement de l'opération greffage. - Lors de l'expédition ou d'un transport lointain des baguettes greffons, il est conseillé de les effeuiller puis les envelopper soigneusement dans du film plastique en polyéthylène ou dans des linges humides, afin d'éviter leur dessiccation ; on peut aussi utiliser des glacières portables si les quantités de greffons ne sont pas trop importantes. Qualités des portes greffes (PG) : Le choix des portes greffes repose sur les qualités suivantes : - L'état végétatif : c'est à dire que les PG doivent avoir une vigueur atteignant au moins la grosseur d'un crayon (environ 10 mm de Ø); il faut qu'ils soient également bien aoûtés et bien en sève, afin de faciliter le décollement de l'écorce lors de l'exécution de la greffe. - L’état sanitaire : c'est-à-dire que les PG soient indemnes de toute maladies ou parasites reconnus dangereux. - L’adaptation des PG aux conditions culturales et aux exigences du terrain telles que :  nature du sol.  résistance à l’asphyxie racinaire.  tolérance aux sels et au calcaire actif…etc. Facteurs climatiques : Le succès du greffage et la bonne soudure des greffes dépendent entre autres des paramètres climatiques tels que : - Températures : Ce sont surtout les hautes températures qui sont néfastes pour le greffage car elles provoquent le dessèchement et le noircissement des greffons pouvant entraîner chez certaines espèces une mauvaise cicatrisation et parfois même l'échec de la greffe. 27 - Vents : En plus des dessiccations des tissus des symbiotes, que provoque l'action des vents chauds d'été, les vents violents sont aussi responsables de décollement ou rupture des greffes ainsi donc, il est recommandé de ne plus exécuter le greffage par temps pareil. - Humidité de l'air : La soudure de la greffe ne se fait pas convenablement en cas de forte ou de faible humidité atmosphérique de ce fait une humidité excessive (> 80%) provoque l'installation et la prolifération de certains parasites cryptogames au niveau des tissus tendres de la greffe, de même qu'une faible humidité de l'air (< 30%) peut engendrer un dessèchement des tissus des symbiotes. Epoques du greffage : Les époques de greffage exercent une influence capitale sur le résultat de la greffe ; elles varient en fonction des espèces à greffer, de leur état végétatif (aoûtement et calibre) et du mode de greffage proprement dit. D’une façon générale, le greffage s'effectue durant la période d'activité végétative (Mars à Septembre). Toutefois, il existe dans la pratique des greffes qui s'effectuent en automne où l'activité de la sève est en déclin. D'autres, s'exécutent en fin d'hiver c'est-à-dire juste avant le démarrage de l'activité végétative. Technicité : Le greffeur est l'élément essentiel sur lequel repose en grande partie le succès ou l'échec de la greffe. Ainsi, la qualification et l'habilité, du greffeur réside dans la qualité des opérations et des travaux qu'il est tenu d'exécuter à savoir : - Récolte et préparation des greffons. - Préparations des sujets au greffage. - Rapidité et qualité des greffes effectuées. - Suivi et entretien des sujets greffés. 2.3. Culture in vitro Définition et principe La culture in vitro est une technique importante en production végétale. Elle permet la production en quantité de jeunes plants et garantit la circulation de matériel végétal sain. Son principe repose sur la totipotence cellulaire végétale, une caractéristique propre aux végétaux. Certaines cellules végétales différenciées peuvent revenir à un stade indifférencié. Elles ont alors les mêmes qualités que les cellules embryonnaires et peuvent régénérer dans les conditions adéquates, une nouvelle plante identique à la plante mère. 28 La technique de culture in vitro consiste donc à placer en conditions artificielles et contrôlées des organes de plantes, parfois très petits, afin de reproduire plus vite ou en plus grande quantité des plantes entières. L’utilisation de la culture in vitro de végétaux, aussi appelée micropropagation ou microbouturage, s’est généralisée à la fin des années 1960. La technique des cultures in vitro peut s’appliquer à des organes entiers (tige, feuille, racine, fleurs, etc.), ou à des fragments d’organes appelés les explants, l’explant est choisi selon la technique utilisée, il peut être : - Une graine immature. - Un embryon. - Un ovule. - Du pollen. - Un bourgeon terminal. - Un bourgeon axillaire. - Un morceau de tige. - Un morceau de feuille. - Des pétales de fleur, Etc. 29 Phases de la culture in vitro On considère classiquement que pour du micro bouturage, la culture se déroule en trois phases : Phase 1 : Introduction in vitro de matériel sain : La première phase est l’introduction in vitro de matériel sain, c’est-à-dire indemne de bactérie ou champignon de surface. La quantité de sucre apportée à la plante dans le milieu de culture in vitro pour se développer est suffisante pour permettre également aux champignons et bactéries de se multiplier, et ce, encore plus rapidement que le végétal. Il est donc nécessaire de désinfecter tout le matériel utilisé pour ne pas les introduire dans la culture, y compris les fragments de plantes, et de travailler en conditions stériles. Ce matériel de départ peut provenir de parties très variées de la plante et subit une désinfection avec une solution de chlore actif (eau de javel ou hypochlorite de calcium) et un rinçage soigneux à l’eau stérile. Pour du microbouturage, on part en général d’un apex ou d’un nœud prélevé sur la tige, voire d’un méristème. Parfois il est possible d’induire des pousses feuillées à partir de pièces florales (alliums, choux, chrysanthèmes…) ou de fragments de feuilles (saintpaulia, bégonia, tabac …). La vitesse de redémarrage de l’explant dépend souvent de sa taille au départ, et de l’espèce végétale. Ensuite, les explants sont placés en salle de culture contrôlée, avec une température et une durée du jour stables (par exemple : 20-22° C, 16h de jour). Phase 2 : Micropropagation La deuxième phase est celle de multiplication, ou micropropagation, par ramification le long de la tige ou bourgeonnement à la base du plant. Cette étape est en général stimulée par un apport de cytokinines (hormone de croissance produite naturellement par les végétaux) dans le milieu de culture. Le nombre de cycles de multiplication dépend du taux de multiplication à chaque subculture et de l’objectif de production. Une subculture in vitro dure de 2 à 6 semaines, ce qui permet de réaliser des cycles de multiplication rapides. Phase 3 : Préparation à l’acclimatation La troisième étape est celle de préparation à l’acclimatation. En général, on cherche à produire des pousses feuillées portant un apex et des racines, stimulées par les auxines du milieu. Ces racines ne sont pas fonctionnelles une fois la plante placée dans du terreau d’acclimatation, mais elles 30 contribuent à une bonne reprise et à la néoformation de racines sur le jeune plant une fois celui- ci en terre. Sortie de culture in vitro ou acclimatation Une fois enracinés, les plants peuvent être acclimatés en serre. Cela consiste à les sortir d’in vitro, les placer dans du terreau horticole et les adapter progressivement aux conditions de culture normales, plus sèches et avec une intensité lumineuse plus importante qu’en laboratoire. La phase d’acclimatation des jeunes plants prend quelques jours à quelques semaines. Facteurs influençant les cultures in vitro Quel que soit la technique, la culture in vitro requiert des conditions de culture précises. En effet, il est indispensable de contrôler les conditions de température, d’éclairement (durée et intensité) et d’humidité relative. - Lumière et la photopériode : La lumière est un facteur déterminant pour la culture in vitro des plantes. Elle est indispensable au déclenchement et au bon déroulement de certains processus morphogénétiques. En effet, la longueur de jour affecte la vigueur et le développement des proliférations ainsi que la croissance des cals. La puissance lumineuse nécessaire dépend de la durée de l’éclairement et de la qualité spectrale de la lumière reçue par la culture. De façon générale, le début de croissance nécessite une faible intensité lumineuse avec 12 à 16 heures de photopériodes. Par la suite, il est souvent conseillé d’augmenter l’intensité d’éclairement en particulier lors de la préparation des plantules au rempotage en serre. - Température : La température est également un élément important lors de la pratique des cultures in vitro, elle doit être, en général, constante et régulée entre 20 et 25 °C en continu. - Hygrométrie : L’hygrométrie doit atteindre les 100% d’humidité relative dans les flacons. Cependant, il faut veiller à ne pas noyer les explants par un excès de condensation à la surface du milieu. Milieu de culture Les milieux de culture doivent être constitués, en général, de sels minéraux, de substances organiques, de phytohormones et d’extraits naturels : Les éléments minéraux Pour la plupart des plantes supérieures, les sels minéraux sont de 2 types : 31 - Les macroéléments (N, P, K, S, Mg et Ca) qui sont absorbés sous forme d’ions. - Les microéléments ou oligo-éléments (B, Mn, Zn, Cu, Ni, Co, Mo, Al, I, Fe), bien qu’ils ne soient nécessaires à la plante qu’en faibles concentrations, leur rôle est essentiel. Les éléments organiques - Le saccharose : Afin d’assurer la survie et le développement de l’explant, il est indispensable d’ajouter une source d’énergie. C’est pour cela, on ajoute des sucres, le plus souvent du saccharose, aux milieux de culture pour fournir à l’explant une source de carbone. On peut dans certains cas particuliers utiliser d’autres sources, tel que, le galactose et le lactose. - Les vitamines : L’emploi de diverses vitamines tels que : la thiamine, l’acide nicotinique, la pyridoxine, favorise fréquemment la croissance des tissus des cultures in vitro. - Les phytohormones : Indispensables au bon démarrage et à l’entretien des tissus végétaux des cultures in vitro, les régulateurs naturels de croissances des végétaux, appelés aussi hormones de croissance, se répartissent actuellement en cinq groupes : Auxines, Cytokinines, Gibbérellines, Acides abscissiques, Ethylènes. Ces substances de croissance peuvent agir en synergie ou en antagonisme. Avantages et limites de la technique des cultures in vitro : Avantages Limites -Possibilité de conservation de ressources végétales ; -Exigence d’une main d’œuvre -Production de substances biochimiques intéressantes qualifiée et d’une technicité élevée ; pour l’industrie, et les secteurs agroalimentaires ; Possibilité de perte de caractères -Obtention de clones sélectionnés pour leur vigueur, intéressants : la production répétée leurs caractères intéressants (Chrysanthème, Fraisier, de grands nombres de clones peut Bananier), leur rareté (Orchidées). entraîner la perte des gènes -Possibilité de propagation de plantes réfractaires au intéressants tels que les gènes de la bouturage ; résistance à certaines maladies. -Assainissement des végétaux et l’amélioration des -Problème de contamination : ce conditions sanitaires par la possibilité l’éradication des problème peut êtredû soit à l’explant viroses par exemple. ou à la technique, en effet, la 32 -Production rapide et en masse à n’importe quel présence de micro-organismes, moment de l’année et le raccourcissement des cycles de bactéries, champignons, virus, qui, vie des végétaux ; s’ils ne sont pas totalement éliminés, -Facilité de stockage et conservation sur de très petites peuvent contaminer la culture. surfaces, mais aussi du transport des plantes produites d’une région à une autre. Activité 1 : Projection d’une vidéo thématique pour bien comprendre le principe de multiplication in vitro. Le lien de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=UMol-jj16BA. 3. Contrôle des facteurs du milieu de multiplication Influence des paramètres climatiques 3.1. Influence de la température : L’élévation de la température obtenue naturellement grâce aux rayons solaires peut se révéler insuffisante à certaines périodes de l’année (il faut réduire les pertes de chaleur) et excessive à d’autre moment (il faut abaisser la température). Il serait donc préférable pour une régulation des températures de prendre en compte : l’appréciation des exigences thermiques de jour et de nuit des plants sous serre ; la réalisation d’un équilibre entre les conditions de température d’air et de sol ; la nécessité d’un ajustement aux conditions d’éclairement. 3.2. influence de l’humidité : En période nocturne, les serres étant généralement fermées, l’humidité relative de l’air y est élevée. Des considérations se produisent fréquemment au niveau des parois et peuvent tomber sur les plants créant ainsi des conditions particulièrement favorables au développement des maladies cryptogamiques. En période diurne, l’élévation de la température de l’air peut déterminer un abaissement exagéré de son humidité relative de l’air et provoque un véritable « stress hydrique » au niveau de la végétation. Donc lorsque l’humidité relative de l’air est faible on peut l’augmenter en faisant des nébulisations (le fractionnement en fines gouttelettes assure une meilleure efficacité à l’apport de l’eau). Au contraire, lorsqu’il s’agit d’abaisser le degré d’hygrométrie, l’aération où la ventilation s’impose. 33 3.3. Influence de la lumière : Sous abri, les conditions d’éclairement sont sous l’étroite dépendance du climat lumineux naturel. La meilleure utilisation de ce climat naturel sera liée par le choix du matériau de couverture. La recherche d’un éclairement maximale est la règle générale pendant la période à faible ensoleillement par contre, en cas de fort ensoleillement il est souvent nécessaire de réduire les apports lumineux (ombrage) pour éviter les risques d’échauffement excessif des plants et du déséquilibre dans l’alimentation hydrique par suite de la forte demande d’évaporation. En revanche, l’effet de l’abri va avoir un rôle par une diminution de lumière par rapport à l’extérieur c’est à dire diminution de la photosynthèse par la présence de la couverture qui tend à diminuer la lumière. Une réduction de la photosynthèse va éventuellement entraîner une durée plus longue pour la croissance des plants. 3.4. Influence du gaz carbonique CO2 : La teneur en CO2 est l’un des trois facteurs nécessaires pour la photosynthèse, qui n’est autre que la concentration en gaz carbonique. Plus la présence de CO2 est élevée meilleure est la photosynthèse. Durant la nuit, par rapport à l’extérieur, l’effet de l’abri va avoir comme conséquence une augmentation de la teneur en CO2. En effet, le taux de gaz carbonique dans une serre varie au cours d’un cycle de 24 heures. Les plantes continuent de respirer, durant la journée, il y a absorption du CO2 par la fonction chlorophyllienne et la teneur en gaz carbonique très élevée au petit jour est réduite en fin d’après-midi. Lorsque les quantités de CO2 dégagées et absorbées se trouvent en équilibre on définit alors le point de compensation. Le point de compensation est l’intensité lumineuse pour laquelle les quantités de CO2 dégagées et absorbées sont exactement identiques. Au-delà de ce point de compensation, le plant fabrique plus de glucides qu’elle n’en dégage par respiration. 34 Chapitre 3 : Soins aux plants de multiplication 1. Entretien des plants 1.1. Arrosage des plants La quantité et la fréquence de l'arrosage varient selon le type d'alvéoles, le substrat utilisé, la ventilation de la serre et les conditions atmosphériques. Il est important d'arroser à fond et d'humidifier entièrement la motte, afin que les racines se développent jusqu'au fond du plateau. Si la motte n'est pas arrosée à fond, les racines cantonneront leur développement dans la partie supérieure. On doit laisser la motte s'assécher entre deux arrosages, mais ne pas laisser le plant se flétrir trop sévèrement, sous peine de dégâts aux racines. Il faut arroser copieusement le matin et éviter d'arroser en fin d'après-midi. Les risques de développement de maladies s'élèvent quand le feuillage des plants reste mouillé pendant la nuit. Si on utilise une rampe d'arrosage, il est conseillé de dévisser les buses de temps à autre et de les disposer différemment pour éviter l'effet de « stries » causé par les variations de débit qui peuvent exister d'une buse à l'autre. 1.2. Fertilisation Le programme de fertilisation appliqué pour la culture des plants de légumes agit sur la qualité du plant fini et son aptitude à la reprise au champ. Un plant bien développé aura accumulé suffisamment de réserves nutritives pour assurer sa reprise rapide dans une large gamme de conditions de plein champ. On fertilise d'ordinaire les plants de légumes avec un engrais soluble qu'on mélange à l'eau d'irrigation. la composition de plusieurs engrais est recommandée pour la production de plants. Ces engrais varient par le pourcentage d'azote (N), de phosphate (P2O5) et de potasse (K2O) et par la teneur en oligo-éléments. Les producteurs devraient utiliser des engrais dont la fraction azotée est principalement sous forme de nitrates et éviter les engrais à forte proportion d'urée. Une forte concentration de phosphate (P2O5) peut provoquer un allongement excessif de la plantule dans certaines conditions. Il est préférable d'utiliser un engrais ayant une concentration de phosphate faible ou moyenne. Il faut arroser les plants autant que nécessaire et modifier la concentration de la solution nutritive et la fréquence des apports pour obtenir le degré voulu de croissance. Les besoins en engrais varient selon la taille des mottes (les grosses mottes ont moins besoin d'engrais) et la teneur 35 fertilisante du substrat (on ajoute moins d'engrais à un substrat dont la teneur fertilisante est élevée). Les cultures légumières ne réagissent pas toutes de la même manière aux engrais ; il est donc nécessaire d'adapter le programme de fertilisation aux besoins de chacune. Toxicité ou carence On observe plus souvent des signes de carence chez les plantes que des signes d'intoxication par les engrais. En effet, la plupart des producteurs font très attention de ne pas surfertiliser pour ne pas risquer de « brûler » les racines ou les tiges. En définitive, dans bien des cas, ils appliquent l'engrais avec un peu de retard, quand les plants ont déjà commencé à en avoir besoin. Les plants qui manquent de phosphore prennent une coloration violette très nette le long de la tige et sous les feuilles. Chez les plants carencés en azote, les feuilles sont vert pâle. En revanche, un excès d'azote entraîne un blanchissement marqué des tiges et une coloration vert foncé des feuilles. 1.3. Prévention des maladies Les mesures fondamentales de lutte contre les maladies chez les plants de serre sont l'hygiène et le maintien de conditions d'ambiance qui s'opposent au développement des maladies. Hygiène - Éliminer toutes les mauvaises herbes à l'intérieur et l'extérieur de la serre, car elles sont susceptibles d'héberger des organismes pathogènes. - Si les plateaux sont réutilisés d'une culture à l'autre, il convient de les laver pour enlever toute terre ou tout substrat resté collé au plastique, puis de les plonger dans un bain contenant une solution d'eau de Javel ou d'un désinfectant homologué. - Il se peut que les plateaux doivent être entièrement rincés après la désinfection, car l'eau de Javel ou d'autres résidus peuvent être toxiques pour les jeunes pousses. Lutte contre la fonte des semis - La ventilation, qui favorise le brassage de l'air autour des plants, est la meilleure méthode pour prévenir la plupart des maladies fongiques provoquant la fonte des semis et les taches foliaires. - Si l'on remarque des signes de fonte des semis dans la serre, on peut traiter les plants avec des fongicides en prenant en considération les doses et les méthodes d'application. 36 Arrosage On doit arroser à fond toutes les mottes le matin ; l'après-midi on n'arrose que les plateaux qui en ont besoin. Ne pas arroser en fin de journée. Le feuillage doit être sec durant la nuit pour réduire le développement de maladies fongiques des feuilles. Mesures de lutte culturales Faire en sorte que les plants croissent lentement et régulièrement. Ceux qui accusent un grave retard sont plus sensibles à de nombreux types de maladies. Mesures de lutte chimiques En cas de maladie, procéder à un traitement chimique conformément au protocole de traitement (produits homologués, dosages et méthodes d'application) en matière de lutte contre les ennemis des plants de légumes cultivés sous serre. Mise en garde : Ne pas appliquer de pesticides foliaires lorsqu'il fait très chaud dans la serre car une telle pratique pourrait causer des dégâts au feuillage. À moins que cela soit précisé sur l'étiquette du pesticide, utiliser juste la quantité d'eau nécessaire pour humecter le feuillage ainsi que pour maintenir le produit sur le feuillage et éviter que la solution dégoutte dans le substrat où elle pourrait endommager les racines. 2. Préparation des plants pour la livraison 2.1. Triage : Après l’arrachage, les plants sont acheminés en vrac dans des salles de tri où ils vont être triés et calibrés à l’abri des aléas climatiques puis conditionnés avant d’être expédiés. Chaque plant est scrupuleusement examiné par un trieur qui vérifie un certain nombre de critères définis au préalable: hauteur, diamètre au collet, conformation, état sanitaire.... Les végétaux non conformes (bourgeon terminal endommagé, tiges ou racines cassées, écorcées ou déformées...) sont éliminés. Ils seront broyés et compostés. Les plants sont ensuite regroupés par catégorie de hauteur puis liés par bottes (bottes de 25 ou 50 unités selon les essences ou les tailles). Les plants étiquetés et emballés sont généralement livrés dans les jours qui suivent leur préparation. Il est possible soit de les mettre en jauge pendant quelques jours soit de les conserver en chambre froide à température contrôlée pendant plusieurs semaines. Avant d’être stockés en palettes, les végétaux sont impérativement conditionnés dans des sacs de conservation (plastique ou papier). A la demande des clients, ces mêmes sacs peuvent également 37 être utilisés lors de la livraison des plants. Le stockage en chambre froide permet de conserver les plants dans des conditions optimales de qualité à condition que les racines soient protégées du froid et que le taux d’hygrométrie de la chambre froide soit contrôlé. 2.2. Conditionnement Les plants à racines nues seront livrés en sacs de conservation. Le sac (papier ou plastique) apporte une sécurité supplémentaire au planteur. Il évite ainsi que le plant ne soit exposé à l’air qu’un laps de temps minimum garantissant ainsi toutes les chances de reprise. La mise en sac présente également de nombreux avantages économiques non négligeables : - Manutention et comptage plus rapides des plants à la livraison, gain de temps. Suppression de la mise en jauge (temps de conservation des plants en sac de 8 à 12 jours Après la livraison). - Transport plus facile sur le chantier de plantation. Dans tous les cas, les plants en sacs devront faire l’objet d’attentions toutes particulières : - Les sacs de plants ne devront en aucun cas séjourner au soleil que ce soit au moment de La livraison ou pendant la plantation. - Le stockage des plants et des sacs se fera dans un endroit frais, non chauffé et à l’abri du gel et de la chaleur. - Les sacs seront stockés verticalement càd être maintenus debout (les racines vers le bas) pendant le stockage et fermés hermétiquement. 38

Use Quizgecko on...
Browser
Browser