Sophrologie: La Conscience - 2ème Degré (Livret 4)

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Ce livret de formation à la sophrologie, 2ème degré, détaille la notion de la conscience. Il expose les structures, les niveaux, et les différents degrés de conscience pour une meilleure compréhension de son fonctionnement.

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Livre Sophrologie 4 La conscience Méthodologie sophrologique Le 2ème degré...

Livre Sophrologie 4 La conscience Méthodologie sophrologique Le 2ème degré Tel : 06 08 63 24 91 www.ecole-sophrologie.com E-mail : [email protected] Siret: 510 655 772 00026 Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 1 Puyricard SOMMAIRE SOPHROLOGIE 3 La conscience 3 Les structures de la conscience 6 Les niveaux de conscience 6 La veille 6 Le sommeil 6 Le niveau sophro-liminal 8 Les états de conscience 13 Les degrés de profondeur de la conscience 15 PRINCIPES ET LOIS 17 MÉTHODOLOGIE SOPHROLOGIQUE 24 La sophronisation simple 24 La désophronisation 32 De la détente à la thérapie 32 Le dialogue post sophronique 35 Le deuxième degré 36 Les exercices dynamiques du 2ème degré 37 Descriptif des A.I.S du 2ème degré 39 La neutralisation émotionnelle 39 La sophro-acceptation progressive 39 Les cinq sens 43 Sophro-stimulation émotionnelle 44 Sophro-substitution émotionnelle 44 La protection sophro-liminale du sommeil 45 Descriptif complet, RD 2°A 46 Sophro-contemplation du schéma corporel 46 Autres exercices de relaxation dynamique 48 Citation “ J’ai toujours voulu que l’avenir ne soit plus ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire. ” Henri Bergson Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 2 Puyricard « Aujourd’hui, quel est le petit pas que je peux faire – en direction de mon but : devenir sophrologue ? » SOPHROLOGIE La conscience La devise de la sophrologie est la suivante : "AFIN QUE LA CONSCIENCE SOIT CONNUE" Lors de son voyage en Inde, Caycedo eut l'opportunité de rencontrer un vieux yogi qui pratiquait sa discipline à l'écart du monde. Il abordait des postures difficiles. Cet aspect de la pratique intrigua Caycedo qui lui demanda pourquoi il adoptait des postures aussi difficiles et quelle était la finalité de ce travail corporel. Le vieux yogi répondit "Lorsque je prends conscience de nouvelles parties de mon corps, j'élargis ma conscience". Encore et toujours, c'est l'unicité de la conscience qui est ici soulignée. Mais qu'est-ce que la conscience ? Il y a plusieurs définitions : Conscience signifie état de conscience Conscience signifie vigilance Conscience signifie esprit Conscience connaissance que l'esprit à de lui-même Conscience signifie sentiment moral, discernement du bien et du mal Conscience signifie soin (C. professionnelle) Conscience signifie pensée. Pour Freud, la conscience est un lieu du psychisme considéré comme équivalent à un organe des sens. Elle désigne la conscience et le conscient. Elle n'est qu'une partie du psychisme et n'a pas connaissance de certains phénomènes inconscients. Pour Janet, elle est un réservoir dans lequel s'amalgament tous les événements. La sophrologie est une science qui étudie la conscience humaine. Elle définit cette conscience comme la force (peut être vaudrait-il mieux parler d'énergie ?) qui intègre les différents éléments tant physiques que psychiques d'un individu. Ce point est très important car il met fin à la vieille dichotomie corps-esprit. Une des conclusions du Professeur Damasio de l'université d'Iowa est que la raison n'existe pas à l'état pur, il n'y a pas de coupure entre le corps et l'esprit, l'homme est un tout. (article de F Harrois-Monin dans L'express) Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 3 Puyricard La conscience est présente dans chaque cellule du corps. Un grand sage comme Sri Aurobindo affirmait que sans travail sur le corps, la libération ne peut avoir lieu. Le corps est la porte qui mène à l'expérience libératrice. Nous avons vu dans le 1er tome qu'un cancer ne pouvait se déclarer dans une partie du corps séparée du cerveau. Inversement, l'équilibre du cerveau passe par la réception d'un maximum de messages sensoriels. Pour mieux comprendre cette unicité corps-esprit, donnons la métaphore de la statue. Il est impossible, par exemple, de modifier la forme de la statue sans modifier la pierre. Si je veux modifier la forme, je suis obligé de travailler la pierre. Et si par mégarde j'abîme cette pierre, je change la forme. La pierre et personnage sculpté sont un tout. Et on ne peut pas dire qu'il y a d'un coté la pierre (qui représente l'élément physique) et de l'autre côté la forme (qui représente l'élément conscience). Cette comparaison souligne que corps, esprit, émotion, âme sont des éléments unis entre eux par la conscience, force intégratrice. Une des conséquences aisément vérifiable de cette conception de l'être humain, c'est que toute action sur un des éléments de la conscience (le corps par exemple), a une répercussion sur la conscience toute entière. C'est ce que tend à prouver la médecine dite psychosomatique… et la sophrologie. L'effet placebo montre qu'une croyance (un peu de sucre déguisé en médicament et ordonné par un médecin) peut apporter la guérison. Une forte inquiétude engendre des troubles physiologiques. La détente musculaire engendre une détente mentale. Le massage musculaire détend l'esprit. Un traumatisme corporel influence l'état d'esprit du sujet. Nous connaissons tous l'influence que peut avoir des souffrances sur le psychisme. Citation On peut se faire une idée de ce que l’Hindou appelle son contenu mental, à l’aide d’une image schématique assez simpliste: imaginons une épaisseur d’eau, un lac par exemple, que l’on verrait en coupe. On trouve d’abord, au fond, une couche plus ou moins trouble, issue de la terre, mal différenciée de son origine. C’est ce que nous pourrions appeler l’inconscient collectif: les instincts, les tendances ataviques... Puis, en remontant vers la surface, on rencontre une couche moyenne, moins obscure, qui serait l’inconscient personnel, constitué par la proche hérédité, les tendances caractérielles, les souvenirs, etc. Enfin on accède à la nappe superficielle qui, brillante et étale, reflète le paysage extérieur comme un miroir. C’est la conscience, qui appartient à la fois à toute l’épaisseur d’eau qui la soutient, et au monde ambiant dont elle capte l’image. ” Eva Ruchpaul Rappelons que la conscience réfléchie est le propre de l'homme sans doute grâce au nombre élevé des neurones de son cerveau. (17 à 20 milliards). Pourtant de nombreux chercheurs s'accordent à dire que l'on en utilise à peine 10%, moins de 5% pour certains. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 4 Puyricard Les 4 qualités de la conscience d'après le Dr Caycedo 1. Elle est unique et indivisible L'unicité de la conscience est reconnue par tous les enseignants orientaux ou traditionnels. Nous venons d'en parler très largement. 2. Elle est originale Bien que les structures de la conscience soient universelles les contenus, eux, sont différents. La mémoire est par exemple commune à tout être humain mais les contenus -les souvenirs- sont différents. 3. Elle est transcendante Elle va au delà de l'expérience. Elle dépasse nos limites humaines. 4. Elle est dynamique En effet, le sommeil n'est pas au même niveau que la veille. L'individu névrosé ou psychotique ne vibre pas de la même façon que le sujet équilibré ou mieux encore que le sage ou le yogi. Deux constatations : a) on peut noter des différences qualitatives et quantitatives. b) on peut modifier la conscience dans une direction ou une autre. Les stades d'altération de la conscience 1er stade : A. Réactions marginales, négatives, primitives : panique, mouvements désordonnés, sueurs, palpitations, etc. B. Réactions d'angoisse : conflits sociaux, affectifs. C. Réaction d'anxiété : agressivité, excitation. D. Réactions de type hypocondriaque : la personne s'invente des maladies. 2éme stade : Les maladies psychosomatiques 3ème stade : Les névroses 4ème stade et 5ème stade : Hystérie, psychopathie, psychose. Connaissance de l’homme Une souffrance affective peut entraîner une chute dramatique des globules blancs. (2000 au lieu de 5000 à 8000) Jacques Thomas Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 5 Puyricard Les structures de la conscience A. Les niveaux de conscience Ils correspondent aux modifications quantitatives de la conscience. Au nombre de 3, nous les parcourons quotidiennement. 1. La veille C'est le niveau d'activité où bien souvent notre système nerveux est orienté vers l'extérieur. Nous travaillons, nous réfléchissons, nous parlons, nous écoutons... A l'EEG, ce sont les ondes bêta de 18 à 32 cycles par seconde qui prédominent. L'activité électrique du cerveau est donc assez forte. Quand nous sommes dans le niveau de veille nous sommes en contact avec le monde extérieur. Il y a échange. Toute stimulation sensorielle crée des ondes bêta que l'on nomme les ondes d'activité. Physiologiquement parlant, elles se situent surtout dans la zone pariétale. Plus nous sommes énervés, excités, plus nous montons dans ce niveau de veille. Plus nous sommes détendus et plus nous descendons dans ce niveau. Une perception aiguë du monde extérieur correspond à une grande activité bêta. Une perception apaisée du monde extérieur correspond à une moindre activité bêta. Un des buts de la relaxation sophrologique, c'est d'amener le sujet à se couper du monde extérieur pour diriger son attention vers l'intérieur : le corps, le souffle... Voir le tableau sophrologique des niveaux de conscience (V = veille, NSL = niveau sophro-liminal, S = sommeil) en fin de livret. 2. Le sommeil Lorsque l'on sait que l'on passe en moyenne 1/3 de sa vie à dormir, on comprend toute l'importance du sommeil. Durant ce sommeil, il y a prédominance des ondes delta, de 1 à 4 cycles par seconde pour le sommeil profond, de 4 à 7 cycles pour le sommeil léger. Le sommeil a deux phases essentielles : A. Le sommeil lent ou phase de sommeil profond : Durant cette phase, la respiration est calme. Le corps est au repos. Il se détend. Mais un sujet privé de sommeil profond peut vivre plusieurs mois sans aucun trouble particulier. Il vit normalement même si son sommeil est ramené à 2 heures c'est à dire la durée correspondant à la phase paradoxale. Il restaure les micro traumatismes de la journée. Il permet le développement corporel, la synthèse protéïque, la réparation des tissus. (Pierre Etevenon) L’hormone de croissance est sécrétée. Donc, l’enfant a besoin de sommeil pour grandir. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 6 Puyricard A la puberté, les hormones sexuelles sont sécrétées en sommeil lent profond permettant la maturation sexuelle. L’une des fonctions du sommeil serait aussi de préparer les conditions énergétiques nécessaires à l’irruption du rêve : diminution de la température centrale, diminution de la consommation d’oxygène, constitution de réserve énergétique. Donc le ‘rêve’ dépense une quantité plus importante d’énergie que la conscience de veille. Ainsi, ce qui augmente la demande énergétique cérébrale (fièvre) supprime l’apparition du rêve et peut augmenter l’éveil. B. Le sommeil paradoxal ou phase REM Il est dit ‘paradoxal’ car on note à la fois une intense activité cérébrale (proche de l’éveil) et une atonie musculaire (« état physiologique où le sujet, bien qu’endormi, manifeste une activité mentale comparable à celle de l’attention vigile » : Michel Jouvet. Il intervient 90 minutes après l’endormissement et dure 20 minutes. Ces phases surviennent toutes les 90 minutes. Au cours d’une nuit il y a 4 à 5 phases de sommeil paradoxal = 100 minutes = 20% de la durée totale du sommeil (Pierre Etevenon). C'est un sommeil très léger. Les yeux roulent sous les paupières. D'où le nom de phase REM (Rapid Eyes Movments = mouvements rapides des yeux). C'est la période durant laquelle le sujet rêve. Le cerveau a une grande activité électrique. Le cœur bat plus vite. La respiration est très rapide. Le visage se contracte. Ici, le tonus des muscles antigravitaires est nul. L’activité électrique du cerveau se rapproche plus de celle d’éveil que du sommeil. Le sommeil paradoxal joue un rôle important dans le développement dans la maturation cérébrale, dans la mémorisation (Pierre Etevenon). Il fait de l’ordre dans les souvenirs et permet le développement affectif et intellectuel de l’enfant. Si on prive un sujet de phase REM (qui totalise 2 heures par nuit), il devient vite irritable. Il y a apparition d'hallucinations. Il devient anxieux. Au delà de 2 semaines, les risques pour la santé tant physique que mentale augmentent. D'ailleurs, fait intéressant, le sujet privé de phase REM tend spontanément à rêver éveillé toute la journée. Et dés que l'on cesse cette privation de phase REM, le sujet rêve beaucoup les nuits suivantes comme pour rattraper son retard de rêve. Le rêve est donc bien la phase essentielle et indispensable au sommeil. Il y a 5 à 6 cycles par nuit, donc 5 à 6 périodes de rêves. Plus on avance dans la nuit et plus la durée de phase REM augmente. Durant le rêve, le cerveau fonctionne à plein. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 7 Puyricard 3. Le niveau sophro-liminal Dans la théorie des possibilités existentielles (états et niveaux de conscience), le niveau sophro-liminal est un lieu de détente mental où le sujet demeure conscient contrairement à certains états hypnotiques. C’est la sophronisation qui permet d’atteindre ce stade. Il y a recherche de détente physique et mentale. Il y a, en ce niveau, augmentation de certaines potentialités: activation de la mémoire, travail en rêve éveillé, visualisations tournées vers les différents paramètres existentiels. La présence du vocable "sophro" ne signifie pas que ce niveau de conscience soit propre à la sophronisation. Mais lorsque Caycedo a créé cette méthode, il a voulu faire table rase de tout ce qui avait été dit auparavant sur ce sujet afin de repartir sur de nouvelles bases. Comme nous venons de parler du sommeil, il est bon de souligner dés à présent que le niveau sophro- liminal a les avantages de la phase paradoxale sans en avoir les inconvénients. Le niveau sophro-liminal est aussi appelé niveau Alpha à cause de la prédominance de ces ondes électriques cérébrales. Les ondes Alpha sont produites lorsqu'il y a repos sensoriel et mental. Ce sont les ondes du repos. S'il y a par exemple excitation lumineuse les ondes Alpha cessent. D'où l'importance de fermer les yeux pendant une relaxation. L'activité mentale intense, l'effort intellectuel, les émotions fortes stoppent les ondes alpha. Ce point explique la notion de non effort chère aux yogis. En résumé, les ondes alpha correspondent à un état de bien-être, de tranquillité, de bonheur... l’EEG indique 7 à 14 cycles par secondes. Lors d'une relaxation plus profonde, on aura 4 à 7 cycles comme pour le sommeil léger. Une relaxation plus profonde n'est pas forcément souhaitable dans la pratique de la Sophrologie car la faculté de se concentrer ou d'imaginer risque d'être réduite. De plus, la proximité du sommeil risque de nous faire basculer encore plus profondément. Le terpnos logos va avoir un effet lénifiant sur notre circuit limbique (affectif et émotionnel) mais aussi au niveau du cortex où l'on retrouve nos défenses. L'apaisement de cette zone est une porte ouverte vers la guérison. Le niveau sophro-liminal est facilité par: - la relaxation musculaire - une expiration ralentie - des images paisibles ou symboliques du relâchement mental - un terpnos logos calme - un discours intérieur (décompte mental, formules, auto-suggestion...) - des exercices corporels ou énergétiques préalables Connaissance de l’homme......on compte une quarantaine d’études dont les résultats mettent en évidence le rôle des ondes alpha dans les états psychologiques caractérisés par le calme, l’absence d’anxiété ou encore par un caractère méditatif. Barbara B. Brown Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 8 Puyricard Il y a essentiellement 2 façons de créer des ondes alpha : 1) La relaxation (méditation…) 2) Le bio-feedback. Cette deuxième solution nécessite l'emploi d'un matériel (coûteux s'il est de bonne qualité). Les seuls bio- feedback intéressants sont ceux qui sont basés sur l'activité électrique du cerveau (électroencéphalogramme) et sur l'activité cardiaque. Le fait physiologique est le suivant : lorsqu'une personne est stressée, les muscles se contractent et la circulation sanguine s'effectue moins bien, les vaisseaux se resserrent donc la peau se refroidit. Malheureusement, on peut être tendu et avoir les mains chaudes (l'été par exemple) ou être détendu et avoir les mains froides (l'hiver). Barbara B. Brown définit le bio-feedback comme la technique pour développer le contrôle volontaire d'activités corporelles qui sont habituellement réflexes ou automatiques. Le sujet, dont l'appareil de bio-feedback perçoit les variations du cerveau, entend une sonnerie bien précise lorsque les ondes alpha apparaissent. Il peut ainsi établir un lien entre un état physico-mental donné et les ondes alpha. La sonnerie se modifie au fur et à mesure de l'amplitude de l'alpha. Au bout de quelques semaines le sujet parvient à se relaxer sans l'appareillage. Comment créer les ondes alpha ? 1) Elles apparaissent lorsque les yeux sont fermés. 2) Elles sont plus faciles à percevoir après une forte concentration ou une tension oculaire. Faites ce petit exercice : concentrez vous intensément sur un point durant une ou deux minutes, puis fermez doucement les yeux et observez ce qui se passe en vous au moment où les yeux se ferment. A ce moment précis vous pouvez percevoir une bouffée d'ondes alpha qui est conscientisée par une sensation de détente, de bien être ou une amplification respiratoire. Les hypnotiseurs utilisent cette technique lorsqu'ils demandent à leurs sujets de fixer intensément leur pouce ou un de leur doigt. Cette concentration oculaire crée une fatigue facilitatrice par la suite de détente. La détente s'accompagne de la naissance d'ondes alpha. Connaissance de l’homme “ La présence d’ondes alpha, chez un individu moyen qui garde les yeux ouverts, varie entre 1% et 20%; ce pourcentage peut varier entre 35% et 75% lorsqu’il ferme les yeux. ” Barbara B. Brown Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 9 Puyricard 4. Caractéristiques du niveau sophro-liminal ou niveau alpha Un sujet dont le cerveau est en alpha est disponible. Son pouls est plus lent, sa respiration moins rapide. Sa tension artérielle est en baisse. Ce niveau est caractérisé par plusieurs phénomènes : 1. Une Sophroplasticité imaginative : Amplification de la faculté d'imaginer, de visualiser. 2. Phénomènes sophromnésiques : Augmentation de la capacité de mémorisation. Une technique d'entraînement à la mémoire a été conçue par Caycedo (voir l'ouvrage de Davrou). 3. Une Sophrolabilité senso-perceptive : Possibilité de changer, d'activer, ou d'inhiber certaines sensations. Exemple : réchauffer ou refroidir une partie du corps. 4. Une sophro attention : Il y a augmentation du pouvoir de concentration et de la capacité à vivre l'instant présent. Pour mieux comprendre ces deux mots, disons que la concentration s'applique à un point tandis que l'attention s'intéresse à un ensemble. Je suis tout à fait attentif à tout mon corps. Je me concentre sur mon pouce. 5. Une intégration de l'activité consciente : C'est la prise de conscience. 6. Le conditionnement : Créer de nouveaux conditionnements (dans le sens large du mot) afin de remplacer ceux qui sont jugés négatifs ou qui constituent une entrave. Exemple : chaque fois que je parle à mon patron, je suis mal à l'aise, je transpire. Nouveau comportement : chaque fois que cette personne est devant moi, je reste moi même. Une des caractéristiques la plus intéressante du niveau sophro-liminal c'est l'amplification de tout ce qui est imaginé, vécu, pensé. Les images, les idées, les pensées, les visualisations voient leur force décuplée lorsque l'on se trouve dans ce niveau de conscience. En effet, quand un sujet est bien relaxé, les doutes qu'il peut avoir sur l'efficacité de la cure qu'il entreprend ou sur sa capacité à s'épanouir s'estompent. De plus, dans ce niveau de conscience, les pensées négatives deviennent de plus en plus rares étant donné que la sophronisation engendre de nombreuses sensations positives. Le sujet devient capable d'envisager sereinement sa guérison ou son épanouissement car déjà la relaxation vient de créer en lui des modifications positives. Alors qu'au niveau de veille la personne demeure parfois sceptique quant à sa faculté de régénération mentale ou critique vis à vis de l'efficacité de la sophrologie, dans le niveau sophro-liminal il devient capable d'envisager sereinement son avenir et par réaction son présent. Une des qualités de ce niveau c'est la capacité à se voir vivre heureux et à évoluer favorablement. Pour résumer, le niveau sophro-liminal favorise l’accès à la mémoire, la mémorisation, l’imagination, la concentration, la prise de conscience, la créativité, la mise en valeur du positif, la perception des sensations corporelles, l’apprentissage et la capacité à futuriser donc à se projeter. Citation “ A toute chose appliquez votre raison; lorsque vous les aurez analysées, si vous trouvez qu’elles sont bonnes pour tous et pour chacun, alors croyez-les, vivez-les... ” Bouddha Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 10 Puyricard 5. Le Niveau sophro-liminal Nous disons à un sujet qu'il s’installe à mi-chemin entre veille et sommeil lorsqu'il approfondit sa détente mentale. Mais descendre trop profondément dans ce niveau sophro-liminal, diminue notre capacité à demeurer éveillé donc la possibilité: - de profiter pleinement des bienfaits du NSL - de réaliser des Activations (visualisations, exercices cognitifs...) - de se concentrer activement De plus, un niveau sophro-liminal trop profond: - engendre un état mental incompatible avec la notion de conscience et de présence chère à la sophrologie. - nous fais faire de brèves incursions dans le sommeil Pour toutes ces raisons, il est conseillé de se situer dans le plan moyen du NSL; c’est à dire ni trop proche du sommeil ni trop proche de l’éveil. Les exercices de sophro-dynagogie créés par Yves Davrou ainsi, les stimulations corporelles, l’amplification respiratoire ou encore l’entrouverture des yeux sont autant de moyens pour mieux gérer ce niveau de conscience. En sophrologie, il n'y a jamais inconscience. Ou bien alors le sujet s'est endormi et il n'y a plus d'action thérapeutique possible. Il n'y a donc pas amnésie. Le sujet est toujours conscient. Relaxé mais conscient. De plus, il est maître de lui. On ne peut l'influencer dans une direction contraire à son bien-être ou à sa morale. Si quelque chose le perturbe, il peut instantanément ouvrir les yeux. Il est donc autonome. Caycedo insiste beaucoup sur cette notion d'indépendance. Le sujet doit sentir qu'il évolue essentiellement grâce à sa pratique personnelle. Et non pas grâce à une intervention extérieure. Ne perdons jamais de vue ce but : L'autonomisation de la personne. Néanmoins, nos élèves des séances de groupe reviennent souvent d'une année sur l'autre. Pourquoi? Parce qu'une séance hebdomadaire permet de garder un contact plus étroit avec la méthode. En venant régulièrement la personne évite de tomber dans le piège de la routine, de l'habitude. Une séance chez un sophrologue est toujours plus longue, plus précise et apporte des éléments nouveaux. Alors que chez soi on a tendance à faire les mêmes choses et à diminuer la durée de chaque phase de la séance. Je précise quand même que les personnes qui viennent, d'une année sur l'autre (donc en séance de groupe), assistent à ces cours dans un but plus préventif que thérapeutique. Même lorsqu'un sujet va mieux, il aime à venir en groupe collectif pour préserver ses acquis. Il apprécie cette séance hebdomadaire où pendant une heure il va s'occuper entièrement de lui-même. La séance hebdomadaire est un peu comme un havre de paix, de calme et de tranquillité. Elle n'exclut pas un travail personnel chez soi, elle l'affine. Sans en faire une idée fixe, il faut, dés la première séance insister sur l'importance d'une pratique régulière. En cours individuel l’enregistrement (MP3…) que le sophrologue remet à son élève rend cette pratique beaucoup plus aisée. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 11 Puyricard 6. La concentration sur les expires Il y a différentes techniques permettant d’accéder à ce niveau de conscience. Comme nous l'avons déjà expliqué, dans la plupart des méthodes de relaxation on assimile la détente mentale à une descente, ou plus exactement à une sensation de descente. La personne a véritablement la sensation de descendre, de pénétrer à l'intérieur d'elle-même. Voici un rappel des techniques modifiant le niveau de conscience : - Compter de 100 à 1, ou de 50 à 1, ou de 7 à 1 - Visualiser les 7 couleurs de l'arc en ciel du rouge jusqu'au violet éventuellement en y associant un chiffre. - Visualisation d'un compteur gradué de 100 à 0. Lorsque le sujet se sent un peu plus détendu (il l'évalue lui-même). Il visualise le compteur baissant de 5 points. - Imaginer que l'on descend un escalier ou que l'on prend un ascenseur (à déconseiller aux claustrophobes). La technique de l'escalier est utilisée chez les enfants. - Se concentrer sur les expirations. C'est le moyen retenu par la sophrologie. Il est à notre sens le plus agréable et le plus facile. De plus, il s'appuie sur un élément corporel : la respiration. Il n'exige que peu d'effort de concentration étant donné la facilité à percevoir le souffle lorsque l'on est détendu. Or, l'absence d'effort est un gage de réussite. Le sujet se concentre donc sur ses expirations. Libre à lui de laisser sa respiration aller librement ou de la contrôler. Nous préférons la 1ère solution. Si l'on préfère contrôler sa respiration il faut alors veiller à ne pas respirer profondément ce qui entraverait le bon déroulement de la relaxation. La respiration profonde est plutôt un acte dynamisant. Une respiration plus légère est au contraire un acte relaxant. A chaque expiration on imagine, on sent (choisissez le verbe que vous voulez) que l'on descend de plus en plus profondément en soi-même comme si chaque expiration nous faisait descendre d'un palier supplémentaire vers une région de nous-mêmes profonde, calme et sereine. A chaque inspiration le sujet reste là où l'expiration l'a amené. Et à l'expiration suivante il descend un peu plus loin, entre veille et sommeil. La plupart des personnes vivent très bien cet exercice et ressentent dés la 1ère séance cette agréable sensation. Il faut éviter l'emploi de mots qui se révéleraient angoissants. La suggestion doit être maniée avec douceur. Le sujet (autonomie oblige) doit sentir que la relaxation vient de lui même. Le sophrologue montre le chemin mais c'est le sujet qui fait tout. Faites une pause... Assis confortablement, vous fermez les yeux et percevez les points de contact de votre corps avec la chaise... Sentez bien maintenant la forme de votre corps, de la tête au pied... Puis, à chaque expire, dites mentalement “ relâche ” ou “ relaxe ” Maintenant, soufflez l’air profondément... Sur une inspiration, levez les bras (mains entrelacées) tout en soulevant les pieds pour placer les jambes à l’horizontale. Les bras ‘étirent vers le ciel, (paumes vers le haut), les talons sont poussés vers l’avant... Poumons pleins, continuez cet étirement tout en contractant progressivement les muscles de votre visage Puis relâchez tout en soufflant l’air le plus lentement possible... Le corps retrouve sa position de détente... Savourez tous les messages corporels; sentez votre corps dynamisé... Puis, prenez le temps d’ouvrir les yeux et souriez à la vie... Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 12 Puyricard Les états de conscience Alors que les niveaux de conscience définissent les modifications quantitatives, les états de conscience définissent eux les modifications qualitatives. L'être humain peut passer par trois états de conscience. 1. L'état de conscience ordinaire Ceux qui vivent dans cet état de conscience ordinaire, mènent une vie "normale" avec des hauts et des bas. Soumis aux divers problèmes de l'existence, ils y répondent avec plus ou moins de bonheur. Trois possibilités s'offrent à eux : a) rester définitivement dans cet état "ordinaire" et passer à côté de leur véritable dimension humaine. b) évoluer momentanément ou définitivement dans l'état de conscience pathologique. c) évoluer momentanément ou définitivement dans l'état de conscience sophrologique. On pourrait faire un parallèle avec le philosophe qui développe sa qualité d’étonnement, se pose des questions sur le sens de la vie, sur ses origines, sur son existence. Il cherche lui aussi à sortir de cette conscience dite ‘ordinaire’. Le philosophe regarde le monde avec des yeux grands ouverts contrairement à l’individu qui vit dans son état de conscience ordinaire. L’état de conscience ordinaire intéresse la psychologie. 2. L'état de conscience pathologique Il va de la névrose à la psychose et la schizophrénie. Entre ces deux extrêmes, nous trouvons l'angoissé et le dépressif. Certaines altérations de la conscience peuvent être soignées par la sophrologie. Les problèmes graves ne peuvent être abordés que par un psychiatre sophrologue. La grande idée de Caycedo c’est la potentialité à accéder à 2 possibilités existentielles : - vivre dramatiquement la maladie mentale ou - parvenir à la conscience sophronique, celle de l'harmonie et de l'équilibre. N'est-ce pas ici ce qui sous-tend la recherche des yogis ? L’état de conscience pathologique intéresse la psychiatrie. 3. L'état de conscience sophronique C’est la conscience sophronique que le sophrologue cherche à atteindre grâce à son entraînement sophrologique, et qui est le but ultime de la Sophrologie. C’est la possibilité existentielle la plus positive de l’être que les sophrologues comparent aux états de conscience des grands sages notamment de tradition orientale (yogis, moines tibétains, zen,...) La pratique de la sophrologie ou de toute méthode d'épanouissement doit aboutir à l'acquisition de cet état de conscience sophronique. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 13 Puyricard Il est caractérisé par un sentiment d'harmonie et d'équilibre intérieur et d'adéquation au monde extérieur. La faculté d'adaptation est accrue. La fragilité aux stress inexistante. Mais il ne faut pas faire - de l’acquisition de cet état de conscience - un but de l’entraînement sophrologique. A: structures ou degrés de profondeur I: Inconscient - S: subconscient - C: conscient. B: niveaux de conscience V: état de veille - 1 : vers l'excitation - 2 : vers le calme. N.S.L.: niveau sophro-liminal - 3: relaxation moyenne - 4: relaxation profonde. S: sommeil - 5: entre veille et sommeil - 6: sommeil léger - 7: sommeil moyen - 8: sommeil profond - 9: sommeil le plus profond - 10: coma. EC: états de conscience Pa : pathologie - No : normal - So : sophronique. Médaillon : S : sophronisation - A.I.S : activation intra-sophronique - D : désophronisation. L’état de conscience sophronique intéresse la sophrologie. Caycedo explique qu'un entraînement régulier nous fait évoluer progressivement dans cet état. Les traits en pointillé (milieu du schéma) schématisent la relaxation et l'entraînement sophrologique. Dans cet exemple, le sujet commence sa première séance au point A. Il est donc proche de l'état de conscience pathologique (légère névrose) et se trouve tout en haut du niveau de veille (excitation et tension nerveuse). La relaxation le fait descendre dans la zone de veille plus calme, puis il atteint le niveau sophro-liminal ; la partie horizontale des pointillés schématise, elle, l'activation intra sophronique, c'est-à- dire le travail mental sur le positif. Ayant terminé sa relaxation, le sujet va quitter le niveau sophro-liminal et revenir alors au niveau de veille. Nous constatons deux choses : - Le sujet ne remonte pas aussi haut dans le niveau de veille (points A et A'), donc est plus calme. - Le sujet arrive plus à droite de son point de départ, et s'est donc rapproché de l'état de conscience sophronique. Au fur et à mesure des séances de relaxation (BB', CC', DD'...), le sujet parvient à abaisser son niveau de conscience, donc à vivre plus détendu car chaque sophronisation et activation intra-sophronique le fait Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 14 Puyricard progresser vers la zone de calme (acquis qu'il conserve). Enfin, il finit par entrer dans le niveau de conscience sophronique (équilibre et harmonie). L’entraînement sophrologique permet donc d'évoluer à la fois vers une plus grande détente et une plus grande sérénité, d'où l'importance d'une pratique régulière. Les lettres A représentent la situation existentielle du sujet. Au début, il est très haut dans le niveau de veille : énervement, stress, mauvaise adaptation aux événements extérieurs. Et il est très à gauche puisque dans l'état de conscience pathologique : névrose plus ou moins importante. Au fil des sophronisations (représentées par les lignes A1 B1, A2 B2 etc.). Le sujet se retrouve moins haut et moins à gauche. Il gagne en détente et en sérénité. Grâce à une nouvelle technique mise au point par le Dr Rojo Sierra - l'analyo-topogramme électroencéphalographique statistique ou ATZS-. Il est possible de mesurer ces états comme il est possible de mesurer les niveaux grâce à un électro-encéphalographe (E.E.G). Les degrés de profondeur de la conscience A. Les structures présentes Ce sont les valeurs existentielles, le foyer, la famille, l’intégration sociale, le domaine de la connaissance. Elles correspondent au monde conscient. C'est le monde des phénomènes présents. Quand - par exemple - nous sommes malades, les structures présentes sont essentiellement chargées de valences négatives. Pour Yves Davrou, les structures présentes correspondent aux structures corticales, sièges des comportements que nous présentons. Les règles, les interdits, les lois, l’éducation développent cette partie comportementale de nos structures présentes. Quelqu’un de très marqué par l’environnement, les règles, les lois sera parfaitement intégré dans la société. Mais, sans le développement de ses structures limbiques (voir plus loin) il manquera de flexibilité. B. Les structures latentes C’est le réservoir de notre individualité, lieu d’expression de notre schéma corporel, personnalité, individualité. Elles pourraient correspondre au subconscient. C'est le monde des possibilités, des capacités, des potentialités. Est-il possible d'affirmer que les structures latentes correspondent aux 95% non exploités de notre cerveau ? Pour Yves Davrou, les structures latentes correspondent aux structures limbiques. C’est ici que nous travaillons en sophrologie. C’est ce qui nous permet de développer notre autonomie. Étant donné que les structures limbiques ont pour but d’activer le cortex, en agissant sur ces structures, nous agissons sur nos comportements. Pour un développement harmonieux, pour tendre vers l’harmonie, la sophrologie nous propose d’activer les structures limbiques, le monde des possibles. Ce développement nous conduit vers plus de liberté, de maîtrise. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 15 Puyricard Même quand nous sommes malades, le potentiel latent reste intact. C'est donc lui qu'il faut dynamiser. C'est d'ailleurs le but essentiel de l'activation intra-sophronique que de mobiliser les valences positives contenues dans les structures latentes. La sophrologie s'appuie sur le fait que l'homme dispose en lui de toutes les ressources nécessaires à son épanouissement et à sa guérison. Il faut donc dynamiser ces ressources. Il n'y a rien à ajouter, rien à apporter. Il s'agit seulement -mais c'est déjà un travail important- de libérer l'homme de tout ce qui l'empêche d'établir un contact constant avec sa partie la plus positive. Quand nous demandons à un sujet de se visualiser calme et sûr de lui dans une situation où généralement il est anxieux, il est nécessaire de lui faire remarquer qu'il possède déjà en lui cette ressource "calme et assurance". La visualisation n'est là que pour permettre la résurgence de cette qualité. Tout est dans l'homme. C. Les structures sous-jacentes Elles correspondent à l'inconscient au sens le plus large. C'est le plan irrationnel. On pourrait dire que l'inconscient représente tout ce qui n'est pas conscient. Les structures sous-jacentes, selon Yves Davrou, correspondent aux structures reptiliennes. Nous y trouvons les instincts, les pulsions. Beaucoup d’énergie est concentrée dans ce lieu. C’est le monde biologique. Il s’agit de structures muettes: réserve génétique, mémoire cellulaire, structures moléculaires, fonction des tissus, conservation de l’espèce, intégration de la conscience. Quelqu’un de très marqué par ses pulsions et ne pouvant les contrôler sera dominé par elles et donc inadapté à la société. Là aussi, c’est le développement des structures limbiques (latentes) qui lui apportera la maîtrise, la liberté et la responsabilité. Les structures présentes sont composées de valences positives (ex : sensation de bien être), négatives (ex.: sensations de mal être) et neutres. Les structures latentes sont composées de valences positives, négatives, neutres et muettes. Les structures sous-jacentes sont composées de valences positives, négatives, neutres et muettes. Une fois de plus, cette description masque le fait que la conscience est un tout. Tout s'interpénètre. Nous savons, par exemple, combien l'inconscient agit en permanence sur le conscient. Il suffit de penser aux lapsus ou aux actes manqués. Les capacités de la conscience sophronique Ces structures existent en chacun contenues dans les mondes latents et sous-jacents. Chacun doit -grâce à l’entraînement sophrologique- les vivre, les expérimenter. Il y a le rythme sommeil réveil, le schéma corporel, la cénesthésie, la kinesthésie, les sensations, la perception, le sentiment, la mémoire, l’orientation, la pensée, l’attention, la concentration, la contemplation, l’association, le langage, l’intelligence, l’apprentissage, la communication, la sexualité, la conservation, l’imagination, l’émotion, l’affectivité, le dépassement, la sociabilité, la futurisation, l’entendement, la rationalisation, la réflexion, la volonté, la conscience morale... Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 16 Puyricard Connaissance de l’homme... “ La visualisation peut agir au niveau du cerveau (sur l’hypophyse et les lobes frontaux notamment) et, dès lors, réveiller et stimuler les défenses naturelles du corps. ” Jacques Thomas SOPHROLOGIE A. PRINCIPES ET LOIS 1. Le principe du schéma corporel en tant que réalité vécue Le corps Dans l’approche sophrologique : - il s'agit d'amplifier le bien être physique. Pas seulement momentanément mais dans la vie quotidienne. - il s'agit là aussi de prendre conscience que le corps peut être une source de plaisir. Certains en ont une perception négative ou qui le voient comme un lieu de souffrance, de maladie. Caycedo s'est rendu compte au contact des patients des hôpitaux psychiatriques qu'il y avait une constante : une perception négative du corps. Dans le langage courant, nous nous exprimons souvent pour faire état que nous avons "mal au ventre" mais rarement pour constater que nous avons "bon au ventre". Ne percevoir son corps que lorsqu'il souffre, c'est créer un lien entre corps et souffrance. La sophrologie nous aide à inverser ce processus et nous aide à...aimer notre corps. Accepter, écouter ses messages et ainsi vivre en harmonie avec lui. Ne plus le considérer comme un obstacle à notre bien être mais au contraire le voir comme un outil d'épanouissement pour notre conscience. Autre constatation importante : Il n'y a pas de vide corporel. La relaxation effraie parfois certaines personnes. Elles redoutent l'immobilité, le non-agir, la non-action. Elles craignent qu'une pratique statique et tournée vers l'intérieur n'engendre de l'angoisse. Elles appréhendent cette absence d'excitation, de bruit, et de mouvement qui semble être l'essence même de leur vie. S'asseoir et demeurer immobile crée chez elles un sentiment de peur (il est vrai que l'on peut avoir peur de ce que l'on ne connaît pas, de ce qui est l'inconnu). Or, nous constatons que ce vide corporel n'existe pas. Bien au contraire, l'individu qui se relaxe découvre au niveau de son corps une multitude de sensations qui le rassurent. Sensations agréables de bien-être, de détente, de calme... Durant de Bousingen précise "A ces sensations physiques s'associent des images d'euphorie, de sécurité, d'émois agréables. Le corps peut ainsi être appréhendé dans sa cohérence et sa plénitude retrouvée". Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 17 Puyricard Le Yogi himalayen rencontré par Caycedo avait dit : "En accomplissant tous les jours des exercices yogiques, je prends conscience de nouvelles parties de mon corps, donc, j'élargis le champ de ma conscience". Le schéma corporel Vivre son corps est un des objectifs majeurs de la Sophrologie. Il est d’abord vécu sensoriellement avec notamment la RD1. Les exercices créent une véritable somatisation positive. Avec le second degré (RD2), on prend conscience du corps en tant qu’ »objet » qui aboutit à une meilleure acceptation de celui-ci. Dans le 3ème degré (RD3), le corps bien perçu et accepté est alors la base nécessaire pour avancer beaucoup plus loin dans cette conscience sophronique et dépasser les conditionnements les plus anciens. Enfin dans le 4ème degré (RD4) le schéma corporel est considéré comme une valeur. Notre schéma corporel c'est notre frontière corporelle. Et cette frontière est d'autant plus nette que les signaux corporels sont nombreux. Toutes nos actions dans la vie s'établissent en fonction du schéma corporel. Or, les techniques sophrologiques construisent positivement ce schéma. L'activité et le mouvement déterminent avec précision cette frontière. Au contraire, l'immobilité avec absence de stimulation sensorielles (nuit, silence, température équilibrée) modifie la perception du corps. Le sujet a du mal à sentir la longueur réelle ou la position exacte de telle ou telle partie du corps. Il peut aussi sentir son corps devenir de plus en plus léger. Tous les relaxologues connaissent bien ces modifications de la perception du schéma corporel. Le corps peut sembler plus grand, plus lourd, plus petit, comme une boule, squelettique. Un côté semble s'agrandir, s'allonger, être plus vivant, plus chaud. Ces descriptions ne sont pas exhaustives. Il faut savoir que ce type de perceptions est tout à fait normal. Elles semblent se produire plus fréquemment en relaxation autogène qu'en sophrologie. Il faudra prévenir les sujets sans trop insister afin de ne pas créer de craintes chez les personnes d'un naturel inquiet. Simplement leur dire qu'elles peuvent avoir une perception inhabituelle de leur corps. Expliquer aussi que finalement, ces sensations sont le signe d'une bonne relaxation. Ainsi, une sensation étrange devient un message positif de réussite. Certains sujets vont perdre la sensation de pesanteur, surtout après un certain temps de pratique. Leur corps devient léger et semble flotter. Il arrive aussi que toute sensation forte disparaisse. Là aussi, ces réactions sont positives à condition de ne pas inciter les élèves à les provoquer. Généralement lorsqu'elles se produisent spontanément, elles sont très bien vécues par les participants. Ces derniers sortent de la séance reposés, libérés, conscients d'avoir vécu un moment intense de bien être. Les individus très portés vers la méditation apprécieront ces expériences qui les éloignent des contingences matérielles et leur font apparaître la possibilité d'une vie plus éthérée. Sans vouloir les décourager dans cette voie, nous leur conseillons d'intensifier le travail sur le corps. Ils en retireront un plus grand équilibre et une meilleure ouverture vers les autres. Il est utile de savoir que ce genre d'expérience se produit plus volontiers quand on se relaxe en position allongée. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 18 Puyricard La 5ème étape du yoga est appelée "retrait des sens". Les sens se ferment aux stimulations extérieures et le sujet se retrouve en lui-même. Le "retrait des sens" est à la limite de l'expérience de la méditation. En sophrologie au contraire, on insiste sur un contact de plus en plus fin avec le corps. La pratique de la médiation n'est abordée que lorsque le sujet est équilibré. Il n'y a donc pas contradiction mais présence de deux expériences qui se suivent dans le temps. L'assimilation du schéma corporel peut prendre un certain temps. Il est parfois nécessaire de commencer par accepter ce schéma corporel. Ceci est particulièrement vrai pour la femme enceinte. La future maman a souvent des nausées. Cela peut être causé sa nouvelle corporalité ou un refus de l’enfant. Si elle aborde la sophrologie quelques mois après le début de la grossesse, elle peut vivre lors d'une séance un petit vertige. La perception affinée de son corps modifié par la grossesse est la cause de ces troubles. Troubles qui disparaissent au fil des séances. A la deuxième séance, ils sont moins importants, à la troisième séance ils sont moins intenses qu'à la deuxième et généralement tout est rentré dans l'ordre au plus tard à la quatrième séance. La sophrologie se révèle très utile lorsqu'il y a modification temporaire du schéma corporel : jambe cassée... La dynamisation corporelle engendrée par la sophronisation amène l'élève à vivre son corps sous l'angle du positif. Nous en arrivons au 2ème principe. Citation... “ Moins votre corps est figé, moins vos réactions émotionnelles et mentales sont figées ” Arnaud Desjardins 2. Le principe d'action positive Selon Caycedo, Toute action sur la conscience a une répercussion sur les autres éléments de la conscience. Ceci aboutit à la notion de dynamisation de la conscience. Si l’on agit sur le paramètre existentiel du passé de façon positive on obtient une action également positive sur les autres paramètres existentiels: présent et futur. Si on agit positivement sur le corps, on obtient une action positive sur l’esprit, ce qui est une expression finalement impropre puisque l’un et l’autre sont intimement liés. Certains sophrologues sont opposés à une démarche psychothérapeutique où le sujet, se tournant vers son passé, revit certaines situations traumatiques. Pourtant, il est parfois absolument indispensable de passer par cette phase thérapeutique plutôt que de vouloir ‘positiver’ à outrance en ignorant le refoulé qui ne demande pourtant qu’à s’exprimer. Ce sera bien sûr ici le travail du sophro-analyste ou du psychanalyste qui permettra d’avancer dans ce sens. Il donc faut reconnaître et accepter que la sophrologie ne puisse pas répondre à toutes les demandes d’aide. Au niveau pédagogique il est indispensable que le sophrologue soit attentif à sa façon de parler, d’aborder les sujets, de se comporter. L’attitude et sa façon d’être doivent refléter ce principe important. Cette dynamisation du positif conduit le sujet à avancer doucement vers son état de conscience sophronique. Mais une expérience dite ‘négative’ ne l’est pas forcément. C’est parce que l’enfant tombe de vélo qu’il fait des découvertes et devient plus tard capable de tenir en équilibre. Combien d’expériences Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 19 Puyricard dites négatives ont elles permis de prises de conscience enrichissantes ou de remises en questions nécessaires. C'est un des rôles les plus intéressants du sophrologue que de dynamiser le positif. Quand Caycedo a introduit cette nouvelle approche de l'être humain, il a agi en novateur. La médecine n'était pas alors ouverte à cet enseignement. Il y a toujours eu des médecins (notamment américains) qui ont préconisé la pensé positive comme technique d'épanouissement. Mais Caycedo a voulu placer cette philosophie à un niveau thérapeutique. En sophrologie, on dynamise tout d’abord le positif au niveau corporel. Puis au niveau mental (pensées, idées...), au niveau émotionnel (contrôle et maîtrise de soi). Il s'agit de créer une véritable habitude. Habitude qui contrebalance les messages négatifs qui viennent de l’extérieur, notre environnement, de nos médias, etc, mais aussi de l’intérieur. Il est souvent plus facile d'avoir des réactions négatives, pessimistes que de croire aux possibilités d'épanouissement et de sagesse qui habitent en l'homme. Une action positive a une action très large non seulement sur nous-mêmes mais aussi sur notre entourage. La pensée est énergie, vibration. Elle ne se limite pas à notre enveloppe physique. Au contraire, elle diffuse tout autour de nous. Elle atteint ceux qui nous entourent, qui vivent autour de nous. Cultiver des pensées positives -sans pour autant perdre tout sens critique ou tout bon sens- est vital. Cette action positive va s'exercer sur nos trois paramètres existentiels : le passé, le présent, le futur. Positiver le passer, c'est vivre au niveau sophro-liminal les moments agréables de son passé. On prend ainsi conscience de tout le positif qu'il contient. Le passé n'est alors plus considéré comme une phase négative à oublier et qui pèse lourdement sur le présent. En revivant des moments agréables de son passé, on allège notablement la charge éventuellement négative que celui-ci fait peser sur le présent. Positiver le futur, c'est supprimer les peurs et les inquiétudes qui y sont liées. Ne redoutant plus le futur, le présent s'en trouve renforcé. Positiver le présent, c'est développer des réponses positives aux niveaux corporel, émotionnel et mental. C'est vraisemblablement là que la sophrologie est la plus efficace. Nous allons voir un peu plus loin les différentes techniques nous permettant d'agir sur ces trois paramètres existentiels. 3. Le principe de réalité objective Le sophrologue doit savoir qui il est, qu’elle est sa conscience, quelles sont ses limites. Il doit si nécessaire suivre une psychothérapie pour se libérer de ses problèmes, de ses peurs, etc. Il y a trop de sophrologues parfaitement formés n’ayant pas pris conscience de leurs propres difficultés et projetant celles-ci sur leurs sophronisés1 parfois -ce qui est d’autant plus grave- en séance individuelle. Le but de l'entraînement sophrologique c'est de développer tout le positif nécessaire à une vie épanouie, de créer une personnalité plus équilibrée, d'être efficace dans tous les domaines. Mais, lorsque l'on se visualise positivement, on se doit de rester dans notre réalité objective. 1 Il est désormais déconseillé d'employer le mot patient qui est réservé au domaine médical. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 20 Puyricard Il ne s'agit pas de créer un ego démesuré ou une personnalité écrasante mais d'ôter de soi tout ce qui constitue une entrave à une véritable communication avec les autres. La recherche d'objectifs réalisables est tout à fait saine. Par contre des exigences démesurées risquent d'engendrer un état perpétuel de tension aboutissant à des troubles internes. Cette attitude psychologique a été étudiée par Lawrence Le Shan -psychothérapeute américain-. Il a constaté que les cancéreux ont souvent envers eux-mêmes des exigences démesurées ou se donnent des objectifs difficiles -sinon impossibles- à atteindre. Ils ne sont donc jamais satisfaits. D'après lui, cette insatisfaction serait une des causes aboutissant à la naissance puis l'évolution d'un cancer. Ce que nous venons de dire ne doit pas empêcher celui qui le désire d'avoir des objectifs hauts. Il faut seulement se fixer des étapes pour qu'il n'y ait pas naissance d'un stress intérieur. Plutôt que de se concentrer sur un seul objectif final élevé, il vaut mieux établir une liste de sous objectifs plus faciles à atteindre et qui constitueront autant de victoires. Généralement lorsqu'une personne vient voir un sophrologue, elle a un problème bien précis dont elle voudrait se libérer. Si ce problème occupe tout son "champ de conscience", elle veut une résolution rapide. Il faut pourtant lui demander de mettre son problème entre parenthèse. Il est préférable pour elle d'utiliser les exercices de visualisation pour des problèmes de moindre importance, dans un premier temps. Elle va ainsi prendre conscience de l'efficacité de ces techniques. Quand enfin elle les utilisera pour ce qui a motivé sa démarche, elle aura un a priori positif vis à vis de la méthode. Précisons ce que nous venons de dire, l'image que la personne est en train de se créer d'elle-même doit être compatible avec ce qu'elle est en profondeur. L'approche "thérapeutique" du problème ne doit intervenir qu'après avoir travaillé assez longtemps la détente, la conscience du corps, la pensée positive. Donc, rééquilibrer avant d'intervenir de façon plus pointue. D'autre part, il y a un garde fou. Si on commence trop tôt à travailler sur un problème, le sujet éprouve beaucoup de difficultés à approcher positivement son problème. Il vit alors des émotions négatives qui perturbent sa relaxation. C'est le signe évident qu'il faut remettre à plus tard ce travail et qu'il faut commencer par les bases de la sophrologie. Le sophrologue doit aussi -et le premier- appliquer ce principe. Rester dans la réalité objective est indispensable. La prudence est souveraine. Ne pas jouer au psychothérapeute. Ne pas donner de conseils thérapeutiques si on n'est pas médecin. On peut pourtant aider quelqu'un qui a besoin d'une psychothérapie mais à condition d'être clair avec lui et avec soi-même. La pratique régulière de la sophrologie ne peut être que bénéfique à une personne souffrant de troubles du comportement ou autres. Il faut simplement se garder d'interpréter son vécu autrement que sous l'angle de la sophrologie. Le sophrologue doit préciser qu'il n'est qu'un guide, un accompagnant. Il montre le chemin, adapte la séance aux besoins et problèmes de son sujet. Mais en définitive, c'est ce dernier qui est le maître de son épanouissement. La guérison ne vient pas du sophrologue mais du sujet lui-même. C'est - nous l'avons dit- ce qui différencie le sophrologue de l'hypnotiseur. Le sophrologue n'a pas de pouvoir. Il est avec et à côté de son élève. La sophrologie est en fait une autothérapie. Elle amène ceux qui la pratiquent à prendre conscience des potentialités qui sont les leurs. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 21 Puyricard 4. Le principe d’adaptation Un sophrologue - mais aussi quiconque pratique la sophrologie - doit savoir adapter à cette méthode. La séance de sophrologie doit être adaptée selon différents critères: - le corps (personne âgée, petit enfant, femme enceinte...), - la demande ou l’objectif à atteindre, le problème à travailler - l’heure de la journée - la capacité à rester debout, à fermer les yeux longtemps, à se concentrer... L’enseignement de la sophrologie interdit donc tout sectarisme méthodologique. Un sophrologue qui ne sait pas s’adapter à ses patients ou à ses groupes ne peut pas proposer un travail de qualité. 5. La loi de l'entraînement Bien que nous constations que des modifications positives interviennent lors d'une seule pratique hebdomadaire, une pratique plus régulière est souhaitable. L'entraînement est le point commun à toute méthode, tout art, tout sport. Mais alors que la notion d'effort est très importante en sport par exemple, elle doit être absente en sophrologie. Ou plus exactement, nous ne devons pas forcer pour nous relaxer. Le seul effort à accomplir, c'est de se décider à se relaxer quotidiennement. Une fois la séance commencée, tout effort ou pire volontarisme doit cesser. La volonté n'est utile que pour passer à l'acte. Si l'on ne peut -par manque de temps- effectuer une séance tous les jours, il est bon d'apprendre à s'arrêter de temps à autre dans la journée pour retrouver son corps, observer sa respiration et ainsi se connecter à l'instant présent, dans toute son intensité : sensations présentes... On appelle ces pauses des "rappels à soi". Ils coupent le rythme de la vie parfois un peu trépidante que nous menons et recentrent l'individu sur ce qui est l'essentiel. D'autre part, la répétition crée l'habitude. Ceci signifie que la répétition de sensations agréables finit par créer un état constant de bien-être. Caycedo constate que la "répétition de sensations brèves ou continues aboutissent au sentiment". Voyons ce point particulier plus en détail : a) Je vis régulièrement des sensations négatives : Douleurs, raideurs, tensions, etc. Ceci contribue au renforcement des structures négatives. D'où problèmes vis à vis du corps : rejet, non acceptation... Si ce vécu persiste, une "habitude" se crée et le cerveau tend à percevoir de façon privilégiée les signaux négatifs. Il y a renforcement du négatif. b) je vis régulièrement des sensations positives : Je parviens ainsi au sentiment agréable de posséder mon corps. Je "capitalise" le positif. Et cette perception devient de plus en plus facile. Mes émotions se transforment positivement. Je suis spontanément à l'écoute des messages sensoriels positifs et le bien être s'accroît en moi. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 22 Puyricard 6. La loi de l'éthique La sophrologie est une étude de la conscience humaine. Le but de cette pratique est de positiver la conscience à tous les niveaux : structures présentes et latentes, passé et futur, corps, émotion et mental. Elle a été conçue en réaction aux traitements agressifs de la psychiatrie moderne. La sophrologie évite toute action sur la conscience susceptible de la dénaturer. Loi du respect que la sophrologie concrétise par un travail harmonieux et positif sur le corps, l'esprit et vers les trois paramètres existentiels.. Chaque fois que vous proposez un exercice à un sujet ou un groupe, vérifiez bien si celui-ci est adapté à celui ou à ceux qui sont en face de vous. Autre point important: soyez très prudent si vous désirez créer de nouvelles A.I.S. Réfléchissez, pratiquez longtemps sur vous-même et attendez d’avoir de l’expérience. Citation... “ Le relâchement musculaire... est la pratique de base du travail sur le corps. ” Arnaud Desjardins Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 23 Puyricard MÉTHODOLOGIE SOPHROLOGIQUE 1. La sophronisation simple Ayant parlé de niveau sophro-liminal nous devons maintenant expliquer le processus de la sophronisation (la relaxation sophrologique) : 1) Sophronisation de base: détente complète, musculaire et mentale visant à abaisser le tonus musculaire et le niveau de conscience grâce au terpnos logos. La sophronisation de base comporte deux étapes : - La relaxation musculaire : Le sophrologue amène son sujet à prendre conscience de chaque partie de son corps. Cette lecture du corps produit une relaxation profonde et intensifie la concentration. Nous retrouvons cette lecture du corps dans beaucoup de méthodes de relaxation. - La détente mentale. : (descente dans le niveau sophro-liminal) : Celle-ci est obtenue notamment grâce à une concentration sur les expires. 2) Activation intra-sophronique : dynamisation du positif dans le niveau sophro-liminal. 3) Désophronisation : on quitte le niveau sophro-liminal pour revenir au niveau de veille. Ces trois étapes constituent ce que l'on nommait la sophronisation simple. Ce terme n’est plus utilisé ! Il ne faut donc pas confondre la sophronisation de base qui est le processus de relaxation physique et mentale et la sophronisation simple qui est constituée de la sophronisation de base, de l'activation intra- sophronique et de la désophronisation. Une séance complète de sophrologie est composée comme suit : 1. Relaxation dynamique 2. Sophronisation de base 3. Activation intra-sophronique 4. Désophronisation 5. Dialogue ou phéno-description Les préalables à la sophro de base a) s’installer sur la chaise et fermer les yeux. b) sentir le contact des pieds avec le sol. Ce contact est plus "intéressant" si le sujet est assis car c'est alors la plante du pied qui touche le sol. Cette perception est essentielle. Car le sol, la terre, représente la base sur laquelle nous nous construisons. La terre symbolise la réalité, le concret. Et comme le dit Lowen, nous ne pouvons être heureux qui si nous tenons compte de la réalité des choses. La relaxation doit toujours s'effectuer "les pieds sur terre". Il est instructif d'observer le comportement des pieds d'une personne mal à l'aise par exemple dans une situation relationnelle : ses pieds quittent le sol. Soit ils se posent sur le barreau de la chaise, soit ils se superposent. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 24 Puyricard Il faut donc dés le début de la séance insister sur cette prise de conscience et insister sur ce contact avec le sol. On peut aussi conseiller à ces personnes d'appuyer un peu plus leurs pieds contre le sol lorsqu'elles sont dans une situation de ce genre. Ce contact procure un sentiment de stabilité, de force. Revenons à notre relaxation, les pieds sont écartés de la largeur du bassin ou des épaules, et sont parallèles entre eux. L'idéal est d'avoir les jambes (tibias) perpendiculaires au sol. Bien entendu, chaque sujet modifie ces données en fonction de sa morphologie et de la chaise. S'asseoir plutôt au fond de la chaise si elle a un dossier. Si les pieds ne touchent pas le sol (ex: quelqu’un de trop petit), poser une couverture au sol, sous les pieds, afin que les jambes ne "pendent" pas. Déconseiller de serrer les genoux ou les pieds car cette position entraîne une contraction à l'intérieur des cuisses. c) Sentir les points de contact avec la chaise d) sentir le contact des vêtements. e) sentir le mouvement respiratoire Ces 4 perceptions (sol, chaise, vêtements, souffle) amènent le sujet à vivre l'instant présent. Il entre directement dans une atmosphère de concentration. Cette prise de conscience est indispensable, car tout au long de la journée, nous sommes tournés vers l'extérieur. Nos sens et notre système nerveux sont à l'écoute de tout notre environnement quotidien. L'intérêt de la relaxation, et de cette quadruple perception en particulier, c'est de créer une profonde intériorisation. Elle nous oblige à regarder à l'intérieur de nous mêmes. Elle nous rééquilibre. D'ailleurs, nous ressentons tous, à un degré différent, ce besoin de nous recentrer lorsque nous avons nos sens captés par l'environnement. Il faudrait penser régulièrement à équilibrer ces deux pôles : externe et interne. Ce "retrait des sens" comme le nomment les yogis, est une des clés de notre équilibre. On peut d'ailleurs conseiller aux personnes prétextant le manque de temps, de faire régulièrement ce simple exercice. S'asseoir, fermer les yeux, sentir le sol, la chaise, les vêtements. On appelle cela un "rappel à soi même". Essayez ! Y a t-il un danger à trop s'intérioriser ? En fait les individus trop intériorisés le sont rarement à un niveau corporel. Ce sont plutôt des personnes qui sont perdues dans des images internes ou des rêves, ou des discours intérieurs. Les aider à se concentrer sur leur corps ne peut être que bénéfique et détermine chez eux un meilleur contact avec le présent et la réalité des choses. Il vaut mieux commencer la séance par cette quadruple perception. Elle constitue aussi une transition entre le travail (professionnel par exemple) que, souvent, on quitte pour aller chez un sophrologue ou pour écouter une cassette et la relaxation proprement dite. On peut également ajouter à cette perception une écoute des bruits extérieurs. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 25 Puyricard On perçoit alors en premier les bruits les plus lointains, puis les plus proches, sans les juger, sans les étiqueter. On peut aussi commencer par se focaliser sur les bruits les plus forts, puis les plus faibles. Cette concentration externe crée un désintéressement du monde extérieur, une lassitude vis à vis des sons. Ceci a pour effet de provoquer le besoin d'intériorisation. Personnellement, je propose cette écoute en tout début de séance surtout lorsque l'environnement sonore est très bruyant. Vis à vis de ce problème des bruits, les différences entre élèves sont étonnantes. L'un n'aura pas entendu la tondeuse à gazon pourtant très bruyante qui est passée prés de la salle, l'autre aura été perturbé (au point d'avoir envie de quitter le cours) par une musique lointaine et à peine audible. Il est évident que le second sujet à un grand besoin de se relaxer. Citation... “ Le temps de dialogue est important dans la mesure où permettant une meilleure compréhension des phénomènes, il concourt à la fois à l’effet cathartique libérateur des charges émotionnelles et à l’évolution sur les conduites grâce aux prises de conscience personnelles. ” Bernard Blanc La lecture du corps ou rotation de la conscience (body scan) Après la quadruple perception que nous venons de présenter, la sophro de base débute par la détente des paupières et des yeux. Certaines méthodes de relaxation (la "rotation de la conscience" du yoga-nidra par exemple) commencent par les pieds, les mains ou le visage. Ceux qui préconisent de commencer par les pieds prétextent que les muscles des jambes -plus volumineux- sont moins tendus que ceux du visage et plus faciles à relaxer. D'autre part, les jambes étant plus lourdes que les paupières ou les mains, la sensation de pesanteur est plus aisément perceptible. Enfin, les jambes étant en contact avec le sol (ceci n’est vrai que si l'on est allongé) il y a une meilleure perception de ces parties du corps. Néanmoins, cette façon de procéder nous semble moins bénéfique que le cheminement préconisé par la sophrologie. Le sophrologue débute la relaxation par le visage car c'est là que se trouvent les différents lieux d'expression : langage, écoute, odorat, goût. C'est une des parties les plus innervées en neurorécepteurs. C'est aussi, malheureusement, là où se concentrent de nombreuses tensions : front plissé, espace entre les sourcils serré, mâchoires contractées, tensions mentales, maux de tête... Caycedo précise: "...le fait de répéter toujours le même procédé (...) favorise chez (...) les personnes en entraînement sophrologique la production d'un réflexe positif dans le sens d'éliminer les tensions, lorsque la personne relaxe les muscles du visage, dans n'importe quelle circonstance." Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 26 Puyricard HOMONCULUS MOTEUR (voir les schémas) Dans la coupe du cerveau révélant le cortex moteur et indiquant les zones du corps projetées le long du sillon pré central, le visage occupe une place plus importante que les jambes. Le schéma de droite montre bien la taille de chaque partie du corps en fonction de la partie du cortex sensoriel qui lui est associé. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 27 Puyricard Détaillons chaque zone du visage 1. Les yeux : La relaxation des yeux est primordiale. Le fait d'abaisser les paupières nous soulage des sensations visuelles. On peut considérer la vue comme le sens qui nous relie le plus au monde environnant. Quand les yeux se ferment, le sujet ressent un grand soulagement car notre perception extérieure dépend beaucoup de ce sens. Les yogis établissent un rapport très étroit entre les yeux et le mental. Ils conseillent non seulement de relâcher les paupières mais aussi les yeux. La détente des yeux s'obtient lorsque le regard est au milieu. En position assise, par exemple, le regard ne doit être dirigé ni vers le haut, ni vers le bas. Il doit être à l'horizontale (sous les paupières fermées). Cette position horizontale du regard est la plus paisible pour le cerveau donc pour le mental. Un phénomène peut se produire chez certains débutants : le clignement des paupières. Cela survient surtout si la pièce est très éclairée ou si la personne a du mal à se relaxer, à se retirer intérieurement. Il faut conseiller d'accepter ce petit mouvement parasite. Il disparaîtra au fil des séances. Mais il peut être utile de placer la personne le dos à une fenêtre afin que la luminosité ne lui parvienne qu’indirectement. Quand les paupières se relâchent, elles peuvent devenir lourdes. Certains sujets vont même jusqu'à ressentir une difficulté à ouvrir les yeux. D'autres au contraire, sentent leurs paupières devenir légères. Comme souvent en sophrologie les réactions à l'intérieur d'un groupe vont assez souvent d'un extrême à l'autre. Pour cette raison, il faut éviter d'insister sur tel ou tel type de sensation car chacun à un vécu différent. Il est conseillé de ne pas ouvrir les yeux durant la séance mais rien n’est imposer. Le sujet doit se sentir libre. Il est rare qu’un élève ressente la nécessité de les ouvrir. Au fur et à mesure de la pratique cette fermeture des yeux agit comme un signe-signal (stage 1). Le fait de fermer les yeux est pour le cerveau le signe d'un processus de relaxation qui se met en route. De la même façon, la détente des paupières et des yeux influence positivement la détente de tout le visage. Parmi les réactions du système parasympathique, il y a les pleurs ou plus exactement les larmes. Bien souvent, une personne qui se relaxe voit des larmes couler. Ces pleurs silencieux ne sont causés pas aucun sentiment de tristesse. Ce sont simplement les glandes lacrymales qui voient leur travail d'humidification stimulé. Il est indispensable de souligner la cause parasympathique de ces pleurs aux personnes qui s'en inquiéteraient. Leur expliquer que cela est un signe de détente profonde. Citation... “ Le véritable voyage, ce ne serait pas d’aller vers d’autres paysages, mais d’avoir d’autres yeux. ” Marcel Proust 2. Les sourcils, le front, le cuir chevelu L'espace entre les sourcils est parfois contracté. On a tendance à contracter cette région lorsque l'on réfléchit intensément. En relaxation, on propose des sensations d'élargissement et de desserrement. Le front doit être déplissé, lissé (mentalement bien sûr !). De même pour le cuir chevelu. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 28 Puyricard 3. Les tempes, les joues, les narines On peut imaginer que les joues "tombent", glissent vers le sol. 4. Les mâchoires et les lèvres Desserrer les mâchoires et les lèvres. La bouche peut alors s'entrouvrir. Ne pas empêcher l'ouverture de la bouche sauf si elle est mal vécue. Apprendre à l'élève à lâcher ses masques habituels, à laisser aller son visage, à abandonner toute attitude. 5. La langue : Tout comme les yeux, elle est liée au mental. La langue est le prolongement du mental, de la pensée. Donc, en immobilisant la langue, on calme le mental. Si au contraire on bouge constamment la langue, on réactive le cerveau. Lors de la désophronisation, le sophrologue demande à ses élèves de remuer les doigts et orteils et de bouger la langue. Ceci a pour but de réveiller la conscience. On peut aussi demander de placer l’extrémité de la langue contre la naissance des dents supérieures; en fait à la jonction dents / gencives supérieures 6. Le visage Après avoir détendu minutieusement chaque partie du visage, on prend conscience de son relâchement global. On se met à l'écoute des modifications qui apparaissent au niveau de la peau et des muscles. La perception des sensations dites de récupération est un point central de la relaxation sophrologique. On perçoit aussi la détente du visage comme un signe-signal de la détente du corps tout entier. Généralement lorsque les tensions du visage disparaissent, il s'ensuit un relâchement général complet. 7. La détente des épaules Rechercher un lâcher-prise au niveau des épaules. Y apprécier la sensation de pesanteur. Sentir que le poids des bras entraîne les épaules. Le relâchement des épaules est intéressant, car la relaxation de la nuque s'effectue alors plus facilement. On retrouve l’importance du relâchement des épaules en méditation. Il s’agit dans cette approche, non pas de relaxer les épaules mais bien de les laisser aller. 8. Les membres supérieurs et les mains Conscience de la sensation de pesanteur au niveau des bras et des avant-bras. Les bras deviennent lourds. Les avant-bras ou les mains pèsent de tout leur poids sur les cuisses. La détente des bras et des avant-bras engendre une décompression des muscles sur les vaisseaux. Elle se traduit par une meilleure circulation du sang perceptible surtout au niveau des mains et des doigts. On prend alors conscience des sensations agréables de chaleur, de picotements... On savoure cette facilitation circulatoire. On peut aussi évaluer le poids des bras lorsque leurs muscles sont ainsi totalement relaxés. De temps à autre, le sophrologue peut suggérer de se concentrer mentalement sur la formule "mes bras sont lourds" qui a le pouvoir d'augmenter le lâcher-prise au niveau des épaules et des bras. Lâcher les épaules, c’est aussi lâcher tout ce que l’on porte sur les épaules: travail, problèmes, responsabilités... Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 29 Puyricard 9. Le cou et la nuque : Après avoir relaxé les bras, on passe au relâchement du cou. Il est un carrefour important entre le tronc et la tête ne serait-ce que sur un plan circulatoire. La nuque est le lien entre notre partie émotionnelle (le thorax) et notre partie intellectuelle. Certains sujets éprouvent des difficultés à décontracter cette partie du corps. Les exercices dynamiques qui la mobilisent seront d'un grand secours. Parfois, durant la séance, la tête tombe progressivement vers le thorax. Il faut laisser faire si cette position n'est pas désagréable. L'important c'est que la personne se sente bien. Au fur et à mesure des séances, la tête se relèvera peu à peu. 10. Le dos et la colonne vertébrale : Faire descendre l'attention le long de la colonne vertébrale. Imaginer un courant de détente qui descend le long des vertèbres et se diffuse dans toute la musculature du dos. Sentir le dos qui respire. On peut imaginer que l'on est en train de défaire des nœuds, de dénouer des cordes. On propose également de percevoir la présence de la respiration dans le dos. Dans un cours pour enfants, on leur demande de percevoir cette 'échelle d'os'. 11. Le thorax et l'abdomen : Observer si la détente du dos ne libère pas spontanément le thorax de ses propres tensions. Desserrer doucement le ventre et le bas-ventre. Prendre alors conscience de la libération respiratoire. Il est important de bien relaxer toute la région de la ceinture = bas-ventre, taille, bas du dos. Sentir thorax et ventre qui respirent au même rythme. Vivre intensément le processus respiratoire. Se sentir "respiré". Se sentir toute respiration. S'unir à sa respiration. A ce stade de la relaxation musculaire, on peut aussi prendre conscience de l'impact positif de l'expiration sur la détente mentale. Le relâchement d’une partie du corps a déjà engendré un début de détente mentale. 12. Le bassin et les hanches : Relâcher tous les muscles du bassin et desserrer les fesses. Détendre la région anale et le périnée. Ceci facilite la circulation du sang vers les jambes. 13. Les membres inférieurs et les pieds : Apprécier les sensations qui naissent dans les jambes lorsque les muscles se relâchent, surtout au niveau des pieds. 14. Conscience globale du corps : Après avoir déterminé cette lecture du corps, le sophrologue demande à ses élèves de se mettre à l'écoute de toutes les sensations de relâchement, de bien être... Cette phase de perception globale est nécessaire. 15. Installation dans le niveau de conscience entre veille et sommeil : recherche du niveau sophro-liminal Phase où nous nous concentrons sur les expirations afin de descendre encore plus profondément en nous- mêmes. Cette ‘descente’ dans le niveau sophro-liminal s'accompagne toujours de la perception des sensations corporelles. C'est un point important. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 30 Puyricard La relaxation mentale n'est pas une perte de conscience corporelle. Au contraire, en se plaçant à mi-chemin entre veille et sommeil, on perçoit mieux son corps. La perception s'affine au fur et à mesure de l'approfondissement de la détente mentale. Les sophrologues qui ont étudié la relaxation à l'aide de l'E.E.G ont constaté que le cerveau semble à la fois s'endormir et se réveiller. La conclusion est la suivante : le sujet reste dispos dans le repos. La modification du niveau de conscience fait évoluer le sujet vers plus de détente mais surtout, le fait évoluer vers une plus grande attention. Pour cette raison, la sophronisation est plus qu'une simple détente corporelle. Elle va beaucoup plus loin et fait avancer le pratiquant vers une conscience plus grande et plus élargie. Si nous regardons le tableau des états et niveaux de conscience, nous comprenons que le processus de relaxation modifie quantitativement et qualitativement la conscience. La pratique de la sophronisation se rapproche donc de la méditation et d'ailleurs les yogis qui ont assisté à l'un des premiers congrès de sophrologie ont reconnu en cette méthode un yoga de l'occident. Nous insistons particulièrement sur cet aspect car il souligne toute la richesse de cet enseignement. 16 Sentiments positifs Dans le niveau sophro-liminal, on prend conscience du bien être, du sentiment de calme et d'harmonie physique et mentale. On se sent profondément calme mais toujours éveillé. On a véritablement conscience d'habiter son corps. La sophronisation est habituellement suivie d'une activation intra-sophronique. Puis vient la désophronisation. Citation... “ Demain ne sera pas comme hier, il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer. ” Gaston Berger Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 31 Puyricard 2. La désophronisation = revenir au niveau de veille Avant de se réveiller, prendre conscience de tout le positif engendré par la séance, de tout le positif qui est en soi (= bilan de la séance) A. Respirer plus lentement, plus profondément à partir du ventre. B. Bouger progressivement les doigts, les orteils, la langue. Puis, les bras, les jambes, la tête. Enfin, laisser le corps tout entier se réveiller le plus naturellement et le plus agréablement possible. Prendre un réel plaisir à s'étirer, à bailler. Laisser venir les gestes les plus spontanés. Ainsi, on retrouve toute la tonicité musculaire nécessaire au retour à l'activité de veille. C. N'ouvrir les yeux que lorsque l'on se sent bien éveillé. Éventuellement on peut juste avant d'ouvrir les yeux, évoquer mentalement la phrase "je suis en pleine forme". En ouvrant les yeux, se sentir en harmonie avec soi même et avec le monde extérieur. Ne précipiter aucun des 3 moments de cette phase. D'autre part, chez un sujet ayant réussi à se relaxer très profondément, une sensation de fatigue peut survenir durant une séance, car le corps tient par excitation. En relaxation, il se relâche d'où la sensation de fatigue perçue par certains. État de fatigue qui est l'état naturel d'un corps qui perd son excitation. De la détente à la thérapie La sophronisation de base est la technique centrale de la sophrologie. Le simple fait de se relaxer musculairement et mentalement est déjà un travail en profondeur. Pourquoi ? Parce que dans notre corps sont inscrites de nombreuses tensions reliées à des émotions, à des événements, à des souvenirs. Donc, le relâchement de nos muscles peut faire surgir des réactions (tensions, défenses...). Les conflits, les tensions émotionnelles sont inscrits dans notre corps. Et le fait de relâcher ces régions musculaires peut faire apparaître certaines images ou idées ou souvenirs ou émotions. Contrairement à ce que l'on affirme, une 'simple' relaxation n'est pas toujours recouvrante, elle est aussi découvrante. C'est à dire qu'elle peut faire resurgir, rarement, des souvenirs en relation avec les préoccupations ou les problèmes présents du sujet. Celui-ci n'ayant pas la possibilité d'exprimer ce vécu durant la séance (sauf en séance individuelle), il faut qu'il puisse le faire après la fin de la séance. Pour cela, le sophrologue doit au préalable parler de cette éventualité. Si ce phénomène revient régulièrement, le sujet doit être dirigé vers un travail individuel ou une psychothérapie. Le dialogue post-sophronique (voir plus bas) permet au sujet d'exprimer ce vécu personnel. Il est important de préciser -lors des séances de groupe - que si on ne désire pas s'exprimer devant les autres, il faut aller voir le sophrologue après la séance. La verbalisation est importante pour donner plus de sens au vécu sensoriel et émotionnel. On peut établir le schéma suivant (stage 1) : Sensation ——} Perception de la sensation ——} Conceptualisation ——} Verbalisation Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 32 Puyricard S'il n'y a pas la 4ème étape, le sujet peut rester sur une impression de malaise qui sera d'autant plus importante que son vécu aura été intense. Mettre des mots sur un ressenti est très important et ne doit, en aucun cas, être oublié. Il est d'ailleurs assez étonnant de constater que le simple fait d'exprimer un problème à un thérapeute ou une situation problématique, une tension, peut amener un soulagement important. L'écoute est primordiale. Il est plus important qu'un sujet soit écouté que de l'abreuver de notions sophrologiques certainement intéressantes mais qui ne le soulage pas du poids de son ressenti. Citation... “ Il ne faut pas oublier que le corps physique... a une mémoire, marquée par les empreintes des expériences et qu’il n’est pas capable d’être d’emblée dans la perfection toute simple du ‘ici et maintenant’ ”. Arnaud Desjardins Acceptation Il nous semble aussi très important de préciser aux élèves ou sophronisés2 l'importance de l'acceptation. Il est nécessaire d'accepter ce qui apparaît durant une relaxation, de ne pas essayer de lutter contre. Et il est toujours possible de bouger, de changer de position (s'allonger si on est assis) si on ressent un mal-être physique ou émotionnel. L'acceptation émotionnelle produit un profond relâchement. Nous avons l'habitude depuis que nous sommes enfants à réagir par la tension à un problème ou une difficulté. Bien souvent, nous refusons un vécu, voire nous le refoulons. Si au contraire on réagit par la détente, une extraordinaire intégration a lieu. Cette détente est à base 1) d'observation consciente 2) d'acceptation émotionnelle Une relaxation ne génère pas toujours que du bien être. Il y a des séances moins positives. Il est essentiel de garder cette attitude intérieure d'observation et d'acceptation. Car on apprend parfois autant dans la difficulté que dans le total bien-être. On a tendance à juger négativement une séance qui ne s'est pas déroulée comme on le désirait. Et pourtant, répétons-le, si on développe une bonne attitude intérieure une séance difficile peut être tout autant enrichissante. Pour cela il faut : 1) Observer ce qui est : la tension, le mal être, l'émotion 2) accepter (émotionnellement) ce qui est, ce qui veut dire reconnaître la réalité présente de ce qui se passe en nous. 3) voir si l’on peut faire quelque chose pour mieux l’instant et résoudre la tension 4) et si l’on peut faire quelque chose, le faire. Sinon... 5) accepter le vécu de l’instant ou modifier la technique. 2 Il est désormais déconseillé d'employer le mot patient qui est réservé au domaine médical. Formation à la Sophrologie, Malvina Girard, Domaine de Puyricard, 290 chemin de la quille, 13540 33 Puyricard Lorsque cette attitude intérieure est là, on apprend beaucoup. On découvre comment être, comment agir face aux difficultés de la vie. L’acceptation n'est jamais une résignation. Elle n'empêche ni a) une réflexion sur ce qui peut être fait pour aller mieux, b) ni une action, résultat de cette réflexion. Exemple : " Je ressens une tension (état présent) " J'observe cette tension. " Je l'accepte (émotionnellement) puisqu'elle est là. Je reconnais cette réalité. “ Maintenant, que puis-je faire ? Me détendre ? = réflexion " Si la solution me semble bonne, je la mets en application (action). Citation... “ Nouvelles expériences corporelles et nouvelles perceptions parlées et communiquées aboutissent à une réorganisation de soi. ”

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