Introduction aux neurosciences cognitives PDF
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2021
LPSP1207
Eloïse Vanhée
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This document is a chapter from a neuroscience course. It covers the structural and functional properties of neural networks, synapses, and neuroglia. The organization of neurons in cortical columns and areas is also explained.
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Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Chapitre 1 : Structure, fonctionnement, fonction 1. Propriétés structurelles des réseaux neuronaux A. Le neurone Est le composant élémentaire de la structure du système nerveux Est une cellule...
Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Chapitre 1 : Structure, fonctionnement, fonction 1. Propriétés structurelles des réseaux neuronaux A. Le neurone Est le composant élémentaire de la structure du système nerveux Est une cellule excitable Capable d’intégrer et de transmettre une info via des mécanismes électro-chimiques Le neurone est constitué : o D’un corps cellulaire (soma) o De dendrites (inputs) o D’un axone (outputs) 4 régions fonctionnelles distinctes : o Composante des entrées (input) o Composante intégrative o Composante de conduction o Composante de sortie (output) Il y a une grande variété de neurones, se distinguant par leur morphologie et fonction B. La synapse Sont des connexions entre les neurones Connexions synaptiques sont un élément essentiel pour comprendre comment des infos peuvent laisser une trace dans nos cerveaux 1 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Les connexions synaptiques forment un réseau très dense On estime que dans l’encéphale humain : o Il y a 100 milliards de neurones o Et en moyenne 10 000 connexion Ce réseau de connexions se modifie tout le temps L’acquisition de nouvelles connaissances et de nouveaux comportements et assurée par une modification des connexions (pas par la fabrication de nouveaux neurones) C. La neuroglie Les cellules gliales sont + nombreuses que les cellules nerveuses. Les cellules gliales entourent : o Le corps cellulaire o Les axones o Les dendrites des neurones Fonction des cellules gliales : 1) Fournir une « charpente » aux neurones du système nerveux 2) Isoler et assurer l’homéostasie du milieu neuronal : barrière hémato-encéphalique 3) Participer au fonctionnement électrique des neurones 4) Participer au fonctionnement chimique des neurones 2 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 2. Organisation structurelle et fonctionnelle des neurones Une grande partie de la structure est déterminée de manière génétique. Une partie de la structure est déterminée de manière épigénétique : neuroplasticité. Organisation des neurones en différents réseaux particuliers : o Colonnes corticales o Couches corticales o Aires corticales A. Colonnes corticales Ensemble de neurones orientés perpendiculairement par rapport à la surface du cortex Si on introduit une microélectrode perpendiculairement à la surface du cortex somesthésique primaire (SI) : on rencontrera des neurones dont les champs récepteurs se chevauchent. Ces colonnes peuvent répondre préférentiellement à une catégorie de récepteurs cutanés B. Couches corticales Le cortex cérébral est également organisé en couches distinctes Ces couches renferment ≠ classes de neurones, interneurones et cellules gliales. 3 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 L’organisation en couches du cortex permet une organisation structurelle des entrées et sorties Ex : la couche 4 est la cible principale de l’info venant du thalamus Ceci explique la différence d’épaisseur entre : o la couche 4 du cortex moteur (peu d’afférences thalamocorticales) o et du cortex viuel (bcp d’afférences thalamocorticales) C. Aires corticales Aire corticale = partie du cortex cérébral. PEUVENT ÊTRE DÉFINIES DE MANIÈRE ANATOMIQUE aires de Brodmann (1909) Ces aires sont définies sur la base de l’observation de différences dans l’organisation cellulaire corticale. Les scissures ont permis de délimiter les différents lobes cérébraux Gyri permettent d’augmenter la surface du cerveau Index de gyrification = rapport du contour complet (gyri compris) sur le contour externe sans rentrer dans les gyri Toujours égal ou supérieur à 1 Humain = +/- 2, 25 (inférieur chez les autres espèces) Index de gyrification pas constant sur toute la surface du cerveau PEUVENT ÊTRE DÉFINIES DE MANIÈRE FONCTIONNELLE Regroupement de neurones partageant une même fonction Ex : aires visuelles, somatosensorielles, auditives, motrices, du langage LIEN ENTRE STRUCTURE ET FONCTION Organisation spatiale des neurones spécifiques (même fonction) au sein des différentes aires corticales organisation rétinotopique dans V1, - organisation somatotopique en S1, - organisation mototopique en M1, - organisation tonotopique en A1. Cette organisation spatiale n’est pas une représentation linéaire des surfaces sensorielles/ motrices représentées Cette organisation peut être remodelée (ex : après amputation) 3. Exploration structurelle du SNC Ces aspects sont étudiés par le biais de l’anatomie macro et microscopique ETUDE IN VIVO CHEZ L’HOMME (TECHNIQUES DE NEUROIMAGERIE ) Scanner aux rayons X Imagerie par résonance magnétique (IRM) 4 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Techniques de traçage par injection d’un marqueur (tracing studies) Pour caractériser les connexions entre les différentes régions du système nerveux Pour établir la connectivité des différents systèmes (système sensoriels, moteurs, …) Caractéristiques du traceur : o Doit être capté par les neurones o Doit être transporté le long de l’axone o Doit être visualisable 2 types de traçage : 1) Traçage antérograde o De la source (corps cellulaire) vers la cible (terminaison de l’axone) o Captation du traceur par le corps cellulaire 2) Traçage rétrograde o De la cible (terminaison) vers la source (corps cellulaire) o Captation du traceur par l’axone Distinction entre 2 types de traceurs : 1) Traceur non-trans-synaptique / conventionnel = transport axonal du traceur o Ne passe pas les synapses o Ne se transmet pas à l’ensemble des neurones 2) Traceur trans-synaptique o Passe d’un neurone à l’autre → Combiner les 2 traceurs permet de tracer une voie et de localiser les synapse → dire combien de neurones sur cette voie 5 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Diffusion Tensor Imaging Technique de traçage in vivo chez l’homme (non-invasive) Utilise les IRM Mesure diffusion anisotropique des molécules d’eau au sein des fibres nerveuses o Diffusion isotropique : suit le principe de diffusion sans aucune contrainte isotropique (ex : molécules d’eau et grenadine vont où elles veulent ds le verre) o Diffusion anisotropique : diffusion a des propriétés différentes selon sa direction (ex : molécules ne peuvent pas passer de l’autre côté du verre) Dans un axone : diffusion anisotropique (molécules ne vont que dans le sens de l’axone puisque ne peuvent pas sortir de la membrane hydrophobe) Or : on sait mesurer diffusion anisotropique eau + sa direction préférentielles → On peut donc reconstituer le trajet d’un ensemble de fibres nerveuses 4. Description fonctionnement A. Fonctionnement électrique : PA Observation d’une culture de neurones génétiquement modifiés pour exprimer une rhodopsine (prennent donc une couleur rouge quand potentiel de membrane augmente) Au repos : potentiel de membrane vers -70mV o Injection d’un courant hyperpolarisant (rend le PM encore + négatif) o Injection d’un courant dépolarisant (rend le PM – négatif) → Si une dépolarisation atteint une Intensité seuil : forte dépolarisation → PA Caractéristiques PA : o PA nait dans la zone intégratrice du neurone o PA = phénomène ON-OFF (tout ou rien) o Neurone + actif ne fais pas de + grands PA mais en fait avec une + grande fréquence Déroulement PA : 1) Potentiel de membrane est au repos (-70mV) 2) Phase de dépolarisation : potentiel de membrane atteint le seuil de déclenchement → ouverture des canaux NA+ voltage-dépendant : entrée massive et rapide de NA+ à l’intérieur de la cellule 3) Phase de repolarisation : inactivation des canaux VOC Na+ et ouverture retardée des canaux K+ voltage-dépendant → sortie K+ à l’extérieur de la cellule 4) Pompe NA+-K+ maintient les gradients de repos du NA+ et du K+ 6 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Propagation du PA : o Conduction continue dans fibres non-myélinisées (survenue d’un PA à un endroit donné provoque la survenue d’un PA juste à côté) Vitesse : +/- 1m/s (faudrait presque 2s pour remonter info des pieds au cerveau) o Conduction saltatoire dans fibre myélinisées (isolant évité les pertes de charges entre les nœuds de Ranvier + éloigné où il y a des canaux NA+ et K+ -PA juste à ce niveau là) B. Fonctionnement chimique Potentiel postsynaptique : amplitude + faible et durée + longue que PA 2 types de potentiels postsynaptique : o PPSE : potentiel postsynaptique excitateur o PPSI : potentiel postsynaptique inhibiteur Pas de phénomène tout ou rien : o Dépend de concentration en NT dans la fente synaptique o Dépend de sensibilité de l’élément post-synaptique aux Nt (selon récepteurs) 7 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 5. Etude fonctionnelle du système nerveux : Techniques « in vivo » : A. Enregistrements unitaires de neurones = enregistrement des PA générés par un seul neurone par une microélectrode o Placement de l’électrode sous anesthésie (méthode invasive) o Position électrode contrôlée par stéréotaxie o Enregistrement peut se faire chez l’animal éveillé o Le diamètre de la pointe de l’électrode est d’environ 1 µm. AVANTAGES : Résolution spatiale très élevée Position exacte microscopique de l’électrode peut même être déterminée post- mortem Résolution temporelle élevée Electrode enregistre directement l’activité électrique du neurone (PA très bref directement enregistré) N’empêche pas un enregistrement à long terme DÉSAVANTAGES : Technique très invasive → peu utilisée chez l’humain Un seul neurone observé par une microélectrode sur lequel on fait des inférences Ne permet pas une vision d’ensemble de l’activité du SN Enregistrement unitaire chez le singe Neurones dans le cortex inférotemporal impliqué dans la perception des visages. o Implanter une micro électrode dans le cortex inférotemporal o On présente au singe différents visages o On observe la fréquence de décharge des neurones 8 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 o Quand on montre un visage de singe à un singe, il y a beaucoup de PA o Pour activer ce neurone il faut tout ce qui compose un visage IMPLANT o Patient tétraplégique (n’ont plus le contrôle de leur membre) o Prothèse active sur base de l’activité corticale o Ensemble de microélectrode inséré sur la surface du cortex moteur primaire qui vont capter l’activité de neurones. o Quand le patient imagine un mouvement, il va pouvoir activé le neurone et ainsi faire bouger la prothèse. o Placer des capteurs sur la prothèse et implanter un autre système d’électrode dans le cortex somesthésique primaire (infos tactiles) → Stimuler les neurones. Le patient utilise ces infos pour mieux contrôler la prothèse. B. Enregistrements intracrâniens (LFP) et stimulation corticale directe (DCS) Macro-électrodes : enregistrement de l’activité d’une population de neurones → Electrodes implantées chez l’homme pour le traitement chirurgical de l’épilepsie. o Enregistre l’activé cérébrale pour confirmer que c’est la bonne région du cortex qui est le foyer épileptique. → Chirurgie éveillée o Même chose pour les tumeurs. Essayer de déterminer ou commence tel ou tel région du cortex afin de ne pas enlever trop de matière. o Penfield : applique une macro-électrode chez le patient éveillé en lui demande ce qu’il ressent. Ex : stimuler le cortex moteur primaire et voir qu’il y a des mouvements. → L’électrode peut également être utilisée pour étudier l’effet de la stimulation électrique directe (direct cortical stimulation). → Technique invasive 9 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 C. Electroencéphalographie (EEG) Technique découverte par Berger (1929). Technique non-invasive Une ou plusieurs électrodes sont placées sur le cuir chevelu o L’électroencéphalogramme (EEG) → différence de potentiel enregistrée entre une électrode placée sur le cuir chevelu et une électrode de référence (extra céphalique : lobe de l’oreille ou sur le nez) o Les enregistrements obtenus à partir de chaque paire d’électrodes sont différents chaque électrode échantillonne l’activité d’une population de neurones appartenant à des régions différentes du cerveau. o L’EEG enregistre essentiellement l’activité postsynaptique (PPSE/PPSI) Les PPSE rendent l’espace extracellulaire situé en surface négatif par rapport aux régions plus profondes. Pour que l’activité de cette population de neurones induise une déflection mesurable dans le signal EEG, il faut que des milliers de neurones répondent de la même façon, et au même moment TECHNIQUE DE MOYENNAGE : POTENTIEL ÉVOQUÉ CÉRÉBRAUX Le moyennage → annule les modifications du signal EEG qui ne sont pas calées dans le temps par rapport au stimulus o Comment le cerveau traite un stimulus particulier (ex : toucher le pied) o On répète le stimulus le plusieurs fois, dans chaque enregistrement il y a une petite partie qui est celle du stimulus et le reste est l’activité de fond. o Moyenne tous les enregistrement, l’activité de fond est tjrs la même mais la moyenne du stimulus pourra être perçue, activité de fond va être réduite et l’on va voir la variation de potentiel du stimulus RÉSOLUTION SPATIALE relativement faible, et empreinte d’incertitude (infinité de sources différentes peuvent donner la même chose sur le scanne) → l’EEG enregistre l’activité du cortex, mais pas (ou très peu) l’activité des structures sous-corticales 10 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 RÉSOLUTION TEMPORELLE élevée, de l’ordre de la milliseconde → La technique permet d’étudier la chronométrie des processus cérébraux impliqués dans le traitement du stimulus. Exemple : Mise en évidence, chez l’homme, de réponses corticales spécifiquement impliquées dans la perception des visages. o Mesurer la différence de potentiel entre les électrodes o Les stimulus visuel sont soit : vissage soit voiture o A 100 ms : pas de différence entre les stimuli. Active : Air visuel primaire au niveau occipital o A 170 ms : différence entre les stimuli, une population de neurone répond avec une plus grand amplitude pour les visages. Active : Cortex inférotemporale. o Si on présente les visages à l’envers et les voitures à l’envers les neurones vont répondre de la même manière. La population de neurones ne répond pas aussi efficacement avec des visages à l’envers. D. Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) La technique est non-invasive. Elle peut être utilisée librement chez l’homme. RAPPORT ENTRE OXYHÉMOGLOBINE ET DÉOXYHÉMOGLOBINE. o Dans les Région cérébrale activée par un stimulus : l’activité neuronal entraine une petite consommation d’oxygène. o Cette consommation est largement surcompensée par une augmentation locale du flux sanguin = réponse hémodynamique 11 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Augmentation du flux sanguin afin d’amener de l’oxygène Il en résulte une augmentation locale du rapport entre oxyhémoglobine et déoxyhémoglobine. L’hémoglobine est plus oxygénée dans une partie du cerveau activée o Le signal BOLD (Blood Oxygen Level Dependent) mesuré par l’IRM est sensible au rapport entre oxyhémoglobine et déoxyhémoglobine Car les propriétés magnétiques de l’oxyhémoglobine et de la déoxyhémoglobine (paramagnétique) sont différentes MESURE INDIRECTE DE L ’ACTIVITÉ NEURONALE → On mesure la conséquence de l’activité des neurones : on mesure la réponse hémodynamique → Si différence dans le signal BOLD, il faut penser que cela peut aussi être dû au couplage neurovasculaire. RÉSOLUTION SPATIALE DE L ’IRMF meilleure que celle de l’EEG. → Contrairement à l’EEG, la technique permet de déterminer avec plus de certitude les structures cérébrales activées par le stimulus RÉSOLUTION TEMPORELLE DE L ’IRMF assez faible, de l’ordre de la seconde, détermine difficilement quand la population de neurone est activée. → La technique est moins adaptée à l’étude de la chronométrie des processus cérébraux impliqués dans le traitement du stimulus. 12 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Réponse BOLD évoquée par un stimulus visuel (jaune) et auditif (bleu) Exemple : Mise en évidence des régions cérébrales spécifiquement impliquées dans la perception des visages o Comparer réponse Bold entre des objets et des maisons o Pdt 30 secondes on présente des visages, puis intervalle libre, puis pdt 30 secondes des maisons. o Visage, objet ont une réponses mais la réponde hémodynamique est plus petite pour les objets que pour les images. E. Etudes de lésions (lesion studies) Etudier le retentissement fonctionnel d’une lésion cérébrale, afin d’émettre des hypothèses sur sa fonction. → Chez les animaux : réalisation d’une lésion expérimentale → Chez les hommes : lésions après un traumatisme cérébral, un accident vasculaire cérébral, … « accidents de la nature » Exemple : Localisation spatiale des lésions cérébrales associées à une prosopagnosie o Progrès de la neuroimageries et du traitement mathématique des cerveau( transformer cerveau pour pouvoir comparer les individus entre eux) o prendre un ensemble de patient qui on un trouble de la reconnaissance des visages dû à une lésion cérébrale o voir quel est le point commun de tous les patients qui souffrent d’une prosopagnosie o cortex inferotemporal 13 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 F. Stimulation magnétique transcrânienne (TMS) Technique non-invasive o Pendant un court instant, un champ magnétique puissant est généré par une bobine placée en regard d’une région corticale donnée. → Ce champ magnétique génère un champ électrique dans le cortex en regard de la bobine Ce champ électrique perturbe l’activité des neurones sous- jacents, rendant l’aire corticale transitoirement non fonctionnelle. Lésion réversible MAIS Risque : déclencher une crise d’épilepsie 14 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Chapitre 2 : mémoire et apprentissage 1. Introduction Elément central de ce chapitre : neuroplasticité → La fonction est capable d’influencer le fonctionnement et même de modifier la structure du système nerveux. 2. Définition L’APPRENTISSAGE o Est un processus permettant de conserver des informations acquises, des états affectifs et des impressions capables d'influencer la cognition et le comportement. o modifie en permanence le fonctionnement mais aussi la structure du système nerveux pour adapter la fonction aux expériences passées. o L'apprentissage correspond à l'encodage, qui est la première étape du processus de mémorisation. LA MÉMOIRE o est le résultat de l’apprentissage. o C’est la persistance : → de données autobiographiques (mémoire épisodique), → de connaissances générales décontextualisées (mémoire sémantique), → et d’habiletés perceptivo-motrices (mémoire procédurale) o Trois étapes essentielles du processus mnésique : 1) Encodage → création d’une trace mnésique 2) Consolidation et stockage → stabilisation d’une trace mnésique 3) Récupération → récupération d’une trace mnésique → ≠ Disponibilité et accessibilité : on peut être convaincu d’avoir une connaissance précise de l’information à récupérer, mais ne pas parvenir à la récupérer Info stockée en mémoire (disponible) mais ne peut être récupérée (inaccessible) L’accessibilité est contrôlée par les lobes frontaux, qui sont très développés chez l’être humain, mais qui sont aussi plus particulièrement altérés par le vieillissement cérébral. 15 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 3. Mémoire à court terme (MCT) et mémoire de travail (MT) A. Mémoire à court terme La mémoire à court terme est une mémoire transitoire. → Sa capacité est limitée L’EMPAN MNÉSIQUE désigne le nombre d'éléments que l’on peut restituer immédiatement après les avoir entendus. → Par exemple, on demande au sujet de lire une liste de chiffres puis de les restituer dans l'ordre → Quand la liste contient moins de 5 éléments, le rappel ne pose normalement pas de problème → Au-delà de 7 éléments, la restitution devient beaucoup plus difficile (Miller, 1956). MODÈLE DE LA MÉMOIRE DE TRAVAIL ( BADDELEY ET HITCH (1974)) La mémoire de travail : a pour fonction d’enregistrer, de stocker et de manipuler une petite quantité d’information pendant une courte période de temps. la rétention temporaire et la manipulation de l’information lors de différentes activités cognitives reposent sur le fonctionnement coordonné d’un ensemble de 3 sous composantes : → La boucle phonologique, → le registre visuo-spatial → l’administrateur central. 1) La boucle phonologique o Responsable du maintien de l’information verbale. o Elle comporterait : un système de stockage phonologique (maintien de l’information sous forme phonologique) et un processus de répétition subvocale qui permettrait de maintenir cette information active. 2) Le registre visuo-spatial o responsable du maintien de l’information visuelle et spatiale (non verbale). 16 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 3) L’administrateur central o Coordonne le tout o Il serait conçu comme un système attentionnel qui coordonne les opérations des sous-systèmes spécialisés, gère le passage des informations entre ceux-ci et, de façon plus générale, procède à la sélection stratégique des actions les plus efficaces en fonction des caractéristiques et des contraintes de la tâche en cours. Le rôle de la mémoire de travail serait donc double : A) Stocker une quantité limitée d’information pendant une courte période de temps (quelques dizaines de secondes) afin de pouvoir utiliser cette information pour réaliser la tâche en cours (mémoire à court terme) B) Effectuer un certain nombre de traitements sur cette information, soit pour augmenter la durée de stockage (répétition subvocale de la boucle phonologique), soit pour permettre la réalisation de la tâche en cours UN PETIT MOT SUR L ’ANXIÉTÉ Anxiété. S’inquiéter pour quelque chose Pensées involontaires concernant des événements futurs négatifs L’anxiété pathologique est associée à des troubles cognitifs et comportementaux Hypothèse : L’anxiété est générée par le maintien involontaire en mémoire de travail de ces pensées négatives. Ce maintien se ferait essentiellement par le biais de l’administrateur central et la boucle phonologique. → Si cette hypothèse est vraie, engager le sujet dans une tâche impliquant l’administrateur central et la boucle phonologique devrait moduler l’anxiété. B. Mémoire à long terme La mémoire à long terme est une mémoire potentiellement permanente. Sa capacité est virtuellement illimitée o Elle est une des bases de notre individualité 17 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 La mémoire à long terme englobe différents systèmes de mémoire relativement indépendants : → Mémoire épisodique → Mémoire sémantique → Mémoire procédurale 1) Mémoire épisodique o est la mémoire qui nous permet de nous remémorer des événements vécus, en étant capable de les restituer dans leur contexte d’apprentissage. Ex : se souvenir de ce qu’on a mangé au restaurant hier soir o est un niveau du fonctionnement mnésique fondamental. o C’est par la mémoire épisodique que nous constituons notre histoire personnelle que nous sommes capables de nous projeter dans l’avenir. 2) Mémoire sémantique o L’information stockée en mémoire sémantique est décontextualisée nous savons que Madrid est la capitale de l’Espagne, mais nous sommes incapables de dire où et comment nous l’avons appris o est la mémoire qui rassemble nos connaissances que nous avons du monde qui nous entoure 3) mémoire procédurale o l’apprentissage et la rétention des habiletés perceptivo motrices ou cognitives, ainsi que le conditionnement par exemple, être capable de rouler à vélo, de dactylographier, de nager o l’apprentissage se fait de manière progressive et qu’il s’automatise petit à petit, jusqu’à devenir difficilement verbalisable 4. L’apprentissage L’apprentissage = le processus par lequel des connaissances et des comportements se trouvent améliorés amélioration de la performance, majoration de la quantité d’information connue DISTINCTION APPRENTISSAGE ET MATURATION La maturation = développement automatique et préprogrammé qui se développe sans qu’il y ait besoin d’un apprentissage, en laissant juste « passer le temps ». 18 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 A. Apprentissage associatif CONDITIONNEMENT RÉPONDANT (PAVLOV, 1906) → associer deux stimuli Avant l’apprentissage o Stimulus inconditionnel → réponse inconditionnelle o Stimulus neutre → pas de réponse Conditionnement o Stimulus inconditionnel + stimulus neutre → réponse inconditionnelle Après l’apprentissage o Stimulus inconditionnel → réponse inconditionnelle o Stimulus conditionnel → réponse conditionnelle Extinction o On peut observer une disparition progressive de la réponse conditionnée o Cette disparition n’est pas un oubli réapprentissage est plus rapide réponse conditionnée peut réapparaitre spontanément Généralisation o Le lien entre stimulus et réponse conditionnée peut s’étendre à des stimuli partageant des propriétés similaires au stimulus conditionnel. dans la « Little Albert experiment » (Watson & Rayner, 1920), « Albert a peur du rat » devient « Albert a peur de tous les animaux à fourrure blanche ». CONDITIONNEMENT OPÉRANT (SKINNER) → associer un stimulus et une réponse Le comportement est fonction de ses conséquences. l’association se fait entre une réponse et la conséquence de cette réponse. Par exemple, le fait d’appuyer sur un bouton a pour conséquence, l’apparition de nourriture (Boite de Skinner). 19 Eloïse Vanhée LPSP1207 2021-2022 Renforcement Le renforcement est une conséquence qui augmente la fréquence de la réponse o Renforcement positif : la conséquence est un stimulus appétitif o Renforcement négatif : la conséquence est l’arrêt d’un stimulus aversif. Punition La punition est une conséquence qui diminue la fréquence de la réponse. o Punition positive : la conséquence est un stimulus aversif o Punition négative : la conséquence est l’arrêt d’un stimulus appétitif. Tout comme dans le conditionnement répondant, on retrouve o des phénomènes d’extinction o des phénomènes de généralisation B. Apprentissage non-associatif 1.HABITUATION survient lors de la répétition d’un stimulus neutre (n’ayant pas de conséquence pour l’organisme) Cette répétition entraîne une disparition progressive du comportement en réponse à ce stimulus (ne fut-ce qu’une diminution de l’intérêt que l’on y porte) o Le phénomène d’habituation est observé chez toutes les espèces animales. o Permet de faire l’économie de traitements. Un stimulus répété de manière monotone apporte de moins en moins d’infos sur l’environnement. o L’habituation nécessite la formation d’une trace mnésique l’animal doit garder une mémoire des expériences passées. Discrimination sensorielle chez le nourrisson = l’aptitude à détecter les différences entre stimuli L’habituation est utilisée pour évaluer la discrimination sensorielle chez le nourrisson o Si les stimuli sont perçus comme identiques, il n’y a pas de discrimination, et on observe une habituation. o Par contre, si le nourrisson perçoit une différence, même minime, on observe une déshabituation. Alors on sait que le bébé discrimine le rouge du bleu 20