Psychopathologie - Q2 - Psychologie (PDF)

Summary

These notes cover psychopathology, focusing on psychoses, especially schizophrenia and paranoia. They discuss the difference between positive and negative symptoms, and the function of delusions. The notes also touch on the concept of incubation periods and the role of the unconscious.

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Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Unité II – La psychopathologie Voir : Aulagnier, Piera (1991) : « Remarques sur la structure psychotique », dans : Une interprète en quête de sens, Paris : Payot, pp...

Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Unité II – La psychopathologie Voir : Aulagnier, Piera (1991) : « Remarques sur la structure psychotique », dans : Une interprète en quête de sens, Paris : Payot, pp. 267-287. Voir : Freud, Sigmund (1988) « Deuil et mélancolie », dans : Œuvres Complètes, Paris : PUF, vol. XIII (1914- 1915), p. 259-279. Voir : Kernberg, Otto (2010) : « Le diagnostic structural », dans : Les troubles graves de la personnalité, Paris : PUF. Voir : Morel, Geneviève (2008) : « La loi de la mère et le symptôme séparateur », dans : La loi de la Mère. Essai sur le sinthome sexuel, Paris : Economica, pp. 11-38. Voir : Winnicott, Donald W. (1969) « La capacité d’être seul », dans : De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris : Payot. Pourquoi étudier la psychopathologie ? → Avoir une connaissance du spectre du normal et du pathologique qui va influencer de manière significative la criminologie o Nécessité de connaitre la psychopathie pour comprendre l’expertise → Raison anthropologique : pour comprendre le fonctionnement humain d’un être normal il faut faire un détour par la psychopathie o Question de méthode : il est trop difficile de se prononcer sur le fonctionnement de l’être humain normal d’emblée parce que toutes nos différentes fonctions psychotiques fonctionnent en synthèse et la complexité d’analyse est maximale o c’est en voyant l’être humain qui se casse (//diamant) que l’on peut comprendre la normalité et comprendre comment l’humain fonctionne o Principe patho-analytique = Nous aide à analyser le fonctionnement du normal en passant par la psychopathologie du malade Il existe 4 grandes structures, grand groupes, organisant le champ des pathologies → Psychoses → Névroses → Perversions → Etats limites Nous allons travailler avec 2 points de vue différents : → Avec les critères descriptifs, structurel : quels sont les traits significatifs, les symptômes qui permettent de poser un diagnostic ? o Et si possible évolutif → Avec les critères structurels : comment ça fonctionne ? o Type d’angoisse o Mécanisme de défense principal o Relation d’objet ou type de lien à l’autre 34 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Psychoses 1. Critères descriptifs On les nomme « psychoses », car elles ont une structure commune Symptômes positifs >< symptômes négatifs Pour comprendre tous ces troubles et la différenciation entre la schizophrénie et la paranoïa, il est nécessaire de comprendre la différence essentielle entre symptômes positifs et symptômes négatifs Symptômes positifs : Un symptôme est positif s’il implique un ajout à l’existence du sujet, une addition → Délires : pensée qui se présente à l’individu avec un caractère de certitude radical → Hallucinations : perceptions sans objets La personne atteinte de symptômes positifs n’aura pas de recul sur ce qu’elle vit, elle n’aura aucune capacité à comprendre la critique → pour lui, ce qu’il raconte est vrai → c’est donc très difficile de communiquer avec une personne délirante par exemple La fonction du délire : Pour Freud , le délire reste une tentative de conserver un lien avec le monde et les autres Les paranoïaques sont particulièrement instruits sur la fonctions du délire → Puisqu’il n’y a pas de symptômes négatifs → Tout peut devenir signes et c’est ça un des problèmes avec les paranoïaques Le délire est une tentative du paranoïaque d’interpréter les signes des autres → Tout n’est qu’une question de ce que l’autre nous veut → Pour être normal il faut traiter la plupart des choses qui nous entourent comme des choses qui ne veulent rien dire (c’est insignifiant) → MAIS le paranoïaque n’y arrive pas : Il traite tout comme étant signifiant 35 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Autre élément qui aide à comprendre le délire : observer comment il émerge dans les schizophrénies (Conrad) → Il y a toujours une période d’incubation après lequel arrive l’éclosion de la maladie → Les sujets témoignent d’avoir connu une extrême perplexité dans leur rapport au monde durant cette période d’incubation Ex : Un patient se réveille et voit un verre sur sa table de nuit → Il ne sait pas d’où il vient et demande à tout le monde qui a mis le verre mais personne ne sait → l’impossibilité de trouver une réponse et le fait que cet question ne le lâche pas crée un sentiment d’étrangeté dans son entourage et une source d’inquiétude → Un jour, il voit le voisin sortir les poubelles et il a la certitude que c’est lui → à partir de çà il construit un délire qui est une tentative d’essayer de comprendre une question sans réponse → Le délire vient le calmer car il lui apporte une réponse, il permet de contenir une angoisse liée à cette perplexité fondamentale et dans la mesure où il peut éprouver une tranquillité, le délire devient nécessaire Le délire a ainsi une fonction : réduire l’angoisse, la perplexité et produire un rapport au monde plus cohérent Symptômes négatifs : Un symptôme est négatif s’il implique un retrait de quelque chose, la diminution ou la perte d’une fonction normale → retrait social : typiquement, à l’adolescence, le sujet va dire par exemple « je n’ai pas envie de sortir, je préfère rester dans ma chambre » de manière systématique, alors qu’à un moment de sa vie, il pratiquait du sport, sortait,… L’implication sociale qu’il avait, commence à progressivement disparaitre. → aplatissement de la volonté → manque de propos ou de projet vital : Ce n’est pas quelqu’un qui a du mal à décider de sa vie mais il est angoissé à l’idée même qu’on lui pose la question de ce qu’il voudrait faire plus tard par exemple → perte de la cohérence de pensée : La structure formelle de la pensée est cohérente mais à un moment donné, la pensée peut devenir incohérente allant jusqu’à la désagrégation de la pensée → dissociation idéo-affective : les émotions et la pensée ne vont pas ensemble a) Schizophrénie Schizophrénie paranoïde : Type de schizophrénie dans laquelle les symptômes positifs sont dominants (délires de persécution et hallucinations), même s’il y a aussi des symptômes négatifs → Le schizophrène paranoïaque est marqué par la croyance qu’il y a une altérité qui veut le persécuter et qui lui veut du mal → Il y a également un retrait social (symptômes négatifs) et sa pensée peut devenir incohérente. → Perte des liens logiques mais moins massives que dans le cas d’une schizophrénie hébéphrénique. → Le sujet est aliéné et il ne sait pas dire non, il ne peut pas se soustraire à l’injonction ordonné par le délire Les symptômes négatifs arrivent au fur et mesure que l’on avance dans le temps, ils ne sont pas là au départ Schizophrénie hébéphrénique : Type de schizophrénie dans laquelle les symptômes négatifs sont dominants, meme si on observe tout de même des symptômes positifs → c’est la pensée qui est fortement atteinte : le sujet parle de manière incohérente qui peut arriver à une véritable désintégration de la pensée (perte de presque tous les liens logiques) → Le sujet commence à « s’éteindre », il a l’air déconnecté. → Dissociations idéo affective qui donne parfois une humeur « heboïde » → Perte de tout intérêt ou propos vital 36 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Schizophrénie simple : Type de schizophrénie où il n’y a QUE des symptômes négatifs → Commence le plus souvent par un retrait social et ressemble ainsi fort à une crise d’adolescence → C’est difficile à diagnostiquer vu l’absence de symptômes positifs (pas d’hallucination, pas de délire) Schizophrénie catatonique : Tout le monde n’est pas d’accord pour en faire une catégorie de schizophrénie b) Paranoïa Type de psychose dans laquelle il y a seulement des symptômes positifs, notamment des délires. Il n’y a pas de retrait social → Le paranoïaque peut avoir des contacts et de la logique (en excès meme parfois) → Il peut devenir un leader politique (de manière assez radical, car pour lui sa vie en dépend) tout en délirant Paranoïa avec délire de persécution : Ressemble fortement à la schizophrénie paranoïde mais sans les symptômes négatifs (pas de retrait social) → Le sujet pensera que son entourage lui veut du mal MAIS tout en restant cohérent → Il sera animé par une conviction délirante Paranoïa avec érotomanie : Érotomanie = Certitude que quelqu’un nous aime Paranoïa avec jalousie délirante : Le contenu du délire s’organise autour des enjeux de la vie affective et de la jalousie La jalousie tient normalement d’un doute, et ce doute justement nous donne un certain recul → MAIS le paranoïaque est animé d’une certitude délirante et n’aura donc pas de recul sur la question → C’est un sujet qui a une pensée selon laquelle son mari/femme le trompe et c’est une évidence : il le voit → Il trouvera des preuves dans tout : la femme se met les cheveux derrière l’oreille juste au moment où elle croise le boucher c) Psychoses maniaco-dépressives Aujourd’hui on ne parle plus de psychose maniaco-dépressive, on parle plutôt de « troubles de l’humeur » → Il ne va plus de soi que ce type de symptômes soient d’emblée des psychoses : il s’agirait dans la plupart des cas de troubles qui n’en sont pas → On a compris ans les années 80 quels sont les neurotransmetteurs à la base de la régulation de l’humeur et ça nous a permis d’observer que ça ne fonctionnait pas de la meme manière que les autres psychoses → C’est un trouble déterminé par l’humeur et pas tellement par la pensée Bipolaire : souffre d’excès mélancolique mais aussi d’excès maniaque, le sujet évolue en produisant une alternance entre ces différentes crises Monopolaire : souffre que d’excès mélancolique Cycles de l’humeur : Humeur maniaque : caractérisée par un sentiment de toute puissante, d’euphorie, d’un excès d’énergie → C’est une sorte de mégalomanie (où tout parait réalisable) → Mais elle peut prendre des formes très proches du délire (ex : voler deviens possible) → Quand le sujet remarque la différence avec les autres (qu’ils ne le suivent pas forcement) il peut être irrité, fâché, agressif à l’égard des autres 37 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Humeur dépressive, mélancolique : caractérisée par l’inaction et le corps est dépourvu d’énergie. → Le sujet ne se lave plus, ne mange plus et ne parle plus. → Il rumine beaucoup et a des pensées noires. → Tout à coup, le sujet est empli d’un sentiment de vide : tout paraît dépourvu de sens. « La vie n’a pas de sens ». → La culpabilité imaginaire est profonde et absolue Il peut se produire des altérations de la pensée : ces formes d’excès peuvent avoir des conséquences très pénible → Les patients peuvent vivre comme une maladie l’excès mélancolique mais l’accès maniaque est souvent bien vu pour eux : il est difficile de se dire que nous sommes malades quand on va treees bien → MAIS avec des médications l’intensité des excès sont plus minimes et les rapport à la réalité n’est pas tant altéré Types de maniaco-dépression : Type 1 – causes neurobiologiques : C’est un trouble de l’humeur très saisonnier, les crises vont avec les saisons, les rythmes, et sont déterminés par les régulations neurobiologiques en général de l’individu → Paramètres plus biologiques : certains patients qui altèrent leur troublent de sommeil, boivent de l’alcool ou altère leur alimentions vont produire ces conditions préalables qui déclenchent les crises Type 2 – interaction entre fonds neurobiologique et personnalité : La personnalité, la subjectivé a une place bcp plus importante et le travail, les amis ou autres peuvent être des déclencheurs → Le sujet reçoit une bonne note = phase maniaque → Le sujet souffre d’une déception amoureuse = phase dépressive 2. Critères structurels Types d’angoisse : Angoisses de désintégrations, de fragmentation : → Ils angoissent à l’idée que leurs corps n’a pas de consistance et qu’à tout moment, il pourrait s’écouler comme l’eau dans la tuyauterie (ex : un patient qui sort de la baignoire car le bouchon explose et il a peur de s’écouler avec l’eau car il est composé de 90% d’eau) ou que quelqu’un leur veut du mal → Ils n’angoissent pas à l’idée de perdre quelque chose de symbolique mais craignent de se perdre Mécanise de défense : Déni de la réalité : → il dénie la réalité des situations qui l’angoisse → Dès lors qu’il y a quelque chose qui l’angoisse, il la traite loin de lui. Ainsi, si une personne l’angoisse, il peut faire comme s’il ne la voit (hallucination négative : le patient ne la voit réellement pas) → Le déni psychotique touche la perception du rêve : des choses parfois neutres, banales peuvent être déniées par un psychotique, car extrêmement angoissantes. Dans la psychose, il y a une fragilité du moi. La fonction sujet ne se constitue pas, mais même au niveau du moi fragilité, le sujet est toujours en proie de se sentir proie de l’autre Identification imaginaire : Lorsqu’un psychotique s’identifie, la désintégration se réduit de manière très significative. → Dès que cela ne tient plus, la désintégration revient. → Par conséquent, si le MOI est fragile, on peut se défendre en s’identifiant à quelqu’un d’autre, car l’identité se bétonne, se fortifie et le sujet sait qui il est, avec une certitude radicale, délirante. → En outre, si la collectivité confirme l’identité, l’identification du sujet tiendra plus longtemps et elle permet parfois aux personnes de mieux supporter l’existence 38 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Forclusion : La forclusion n’est pas seulement un mécanisme de défense, il est également organisateur de la structure psychotique : c’est le fait de traiter quelque chose comme s’il n’était pas advenu → Ex : quand le témoignage d’un procès s’avère être faux, le juge demande aux parties de traiter ce témoignage comme forclos → Chez le psychotique, il n’y pas de trace du père, du tiers, c’est comme s’il n’existait pas, de telle sorte que l’individu, plus tard, quand il sera confronté à la question de prendre une position tierce, il sera angoissé → Il y a des choses qui nous affectent car elles ont eu lieu et il y a des choses qui nous affectent car elles n’ont jamais eu lieu Une des raisons pour lesquelles les psychoses commencent à l’adolescence s’explique par le fait que ces ados ne veulent plus « continuer à être un enfant ». On constate ici l’épreuve de quitter quelque chose. Cette épreuve pour les psychotiques est très difficile. Le témoignage de jeunes schizophrènes nous disent qu’avant leur 18-19 ans, leur vie fonctionnait très bien. De ce fait, pourquoi des crises aigues émergent vers leurs 18-19 ans ? → Avant cet âge, ces jeunes s’identifiaient toujours à leurs amis, il se substituaient à toute possibilité de vivre des choses élémentaires (comme s’habiller, par exemple). → Ils ont un support identificatoire. → A la fin de l’école, lorsque le groupe se casse, le jeune est perdu : la solution identificatoire des amis n’est plus là. Ce qui lui a permis jusqu’alors de tenir, n’est plus disponible. → Dès lors, commencement du trauma (« pourquoi je mets un t-shirt bleu aujourd’hui ? »). → Pour ces jeunes qui n’ont pas d’arbitraire, intervient alors la fonction paternelle (ce que n’ont pas les psychotiques). Le lien à l’autre : ils ont des confusions « moi-toi ». Ils vivent des choses comme des sensations d’empiètement, d’envahissement, etc → le psychotique, à l’inverse du névrosé, souffre de ne pas pouvoir être seul, souffre de ne pas pouvoir rencontrer cet espace ou l’autre n’a pas accès. Il souffre en quelque sorte d’un excès de communication, d’un excès de vision de l’autre comme s’il pouvait être vu de l’intérieur Fusionnel : Continuité entre moi et l’autre (≠ contact, on ne fait qu’un) → Entre moi et lui, il y a des frontières qui nous séparent. Je peux parler pendant des années et même en étant bienveillant, il ne pourras jamais comprendre ce qui m’arrive. o Il y a une solitude structurale à la condition humaine. Et heureusement! On se plaint parfois de cette solitude structurale (gens qui cherchent à toujours être compris) → Le psychotique ne fait pas cette expérience : il va dans le sens inverse. o Il pourra dire: « Arrêtez de me mettre des pensées dans la tête, de lire ce que je pense », comme si la frontière n’était pas opérante o Fusion où il sent qu’il se dépersonnalise et devient donc transparent à l’autre Duel : Certitude que mon discours et la vérité ne font qu’un (délire et absence du tiers qui est la vérité, la loi, la justice) → Ex : A et B discutent des enjeux climatiques : chacun sait des choses mais la vérité n’est pas dans ce qu’on dit mais apparait comme quelque chose qui fait tiers, c’est ça qui fait qu’on peut dialoguer. → Mais si quelqu’un parle et se comporte comme la vérité, alors il n’y a plus de rapport triangulaire : qui parle comme ça? Les psychotiques. 39

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