Examen Psychologie du développement S5 2024 PDF
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2024
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This document is an exam paper for a psychology course focused on developmental psychology in semester 5. It includes topics such as cognitive development, the socio-constructivist approach, and theoretical perspectives. The document provides concepts and details exam requirements for a 2-hour psychology exam focusing on developmental psychology for undergraduate students.
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Psychologie du développement – semestre 5 Vendredi 6 septembre 2024 Examen de 2h avec questions de cours et analyse de situations Rappel Comment le cerveau apprend-il ? Reçoit des informations → traite les informations → commande des actions Composé de neurones connectés L’information circule le...
Psychologie du développement – semestre 5 Vendredi 6 septembre 2024 Examen de 2h avec questions de cours et analyse de situations Rappel Comment le cerveau apprend-il ? Reçoit des informations → traite les informations → commande des actions Composé de neurones connectés L’information circule le long des neurones sous forme de courant électrique. Stratégie d’apprentissage pertinentes Réactiver régulièrement les connexions cérébrales pour les renforcer et éviter leur élimination Distribuer les apprentissages dans le temps Alterner les phases d’étude et des phases de test Pratiquer la récupération (travail en groupe) Organiser les connaissances (carte mentale) Se mettre en projet et en contexte Bien dormir La psychologie du développement étudie l’évolution des comportement et processus mentaux tout au long de la vie et les facteurs à l’origine de ces changements. → Développement = physique, social, affectif, identitaire et cognitif Développement cognitif Cognition = ensemble des grandes fonctions liées à la connaissance Les processus cognitifs sont les processus mentaux qui permettent de construire, stocker, traiter et utiliser des connaissances. Pour que le processus cognitif (au-dessus de la pyramide) Fonctionne, il faut que toutes les étapes fonctionnent. Les grandes théories du développement 1. BEHAVORISME → changements de comportements liés à l’influence de l’environnement 2. COGNITIVISME → construit ses connaissances grâce aux interactions avec son env. physique 3. CONSTRUCTIVISME → Façon dont l’individu va construire ses connaissances avec l’environnement physique – Piaget 4. SOCIO-CONSTRUCTIVISME → L’individu construit ses connaissances au cours des interactions sociales – Vygotski et Bruner Partie 1 : cognition sociale Les grandes théories : socio-constructivisme Développement de la cognition sociale Chapitre 1 – socio-constructivisme Place la médiation et les interactions au centre des apprentissages et du développement Considère le développement cognitif en tenant compte des interactions avec l’environnement social et du milieu socio-culturel Définit la place des outils fournis par ce milieu (langage, technologie) Explique les processus d’apprentissage inter et intra individuel Lev Vygotski (1896 – 1934) Pédagogue psychologique soviétique Théorie historico-culturelle du psychisme Le développement intellectuel repose sur un processus d’appropriation des outils mis à disposition par le milieu – socio-culturel Théorie - Une conception historico-culturelle du développement humain L’homme est le produit de la culture et de la société → sa pensée est le résultat d’un long processus historique L’homme est d’emblée un être social → il vit toujours en société avec autrui et tout son développement exige cet autrui La société est constituée et organisée par la communication et les outils que les hommes créent par leurs activités. Un outil peut être matériel ou symbolique Exemples d’instruments psychologique Geste indication chez les bébés 1. Geste instrumental 2. Geste signifiant Tour de parole : pause et chevauchement acceptable Loi générale du développement = les acquisitions se font du social vers l’individuel Toute acquisition apparait 2 fois → Plan social → Plan individuel Cela implique des échanges asymétriques, des échanges avec des personnes qui savent faire. L’asymétrie c’est la condition indispensable pour le développement. Zone proximale de développement = distance entre le niveau actuel de développement (autonomie) et niveau potentiel de développement (avec support social) Prise en compte du rôle social pour progresser d’un niveau de compétence à un autre, pour acquérir de nouvelles compétences Jérôme Bruner (1915-2016) Psychologue américain inspiré par Vygotski et Piaget Considère que le bébé dispose de capacités innées qui vont lui permettre d’acquérir et utiliser les outils transmis par sa culture L’homme se caractérise par sa capacité à transmettre et donc à accumuler les savoirs Théorie L’intériorisation des savoirs repose sur un « dialogue » entre l’adulte et l’enfant L’enfant émet une action qui dépend de son niveau cognitif Action qui est confirmée ou modifiée par l’adulte qui va agir comme un modèle Bruner s’intéresse à la façon dont les adultes organisent le monde pour l’enfant dans le but d’assurer sa réussite dans l’apprentissage des concepts. Comment accompagner au mieux les apprenants ? → Étayage = ensemble des interactions d’assistance de l’adulte permettant à l’enfant d’apprendre à organiser ses conduites afin de pouvoir résoudre seul un problème qu’il ne sait pas résoudre au départ L’adulte prend en charge certains éléments de la tâche pour l’enfant. On a 6 fonctions de l’étayage. 3 fonctions avec un impact sur les comportements socio-affectives 1. Enrôlement → Intéresser, susciter l’adhésion aux exigences de la tâche, motiver, valoriser les buts 2. Maintien de l’orientation → Favoriser le maintien de l’attention, de la motivation, encourager 3. Contrôle de la frustration → Soutenir, accompagner face aux échecs, difficultés sans rendre dépendant 3 fonctions avec un impact sur les composantes cognitives 1. Réduction des degrés de liberté → Simplifier la tâche 2. Signalisation des caractéristiques déterminées → Pointer les éléments pertinents, montrer l’écart entre réalisation et objectif 3. Démonstration → Proposer un modèle, expliciter les stratégies Bandura et la théorie de l’apprentissage social L’apprentissage est inscrit dans des réseaux sociaux et que les processus cognitifs servent de médiateurs puissants aux influences environnementales. Processus d’apprentissage par essai / erreur court-circuité par modelage social des compétences et des connaisses. Apprentissage par observation ou vicariant → + rapide et + efficace d’imiter Essai / erreur → correction et affinage Expérience de la poupée Bobo (1961-63) 72 enfants de 3 à 6 ans observent soit un modèle agressif qui frappe la poupée, un modèle passif et un groupe témoin. - On observe les comportements des enfants lorsqu’ils sont seuls avec la poupée → ceux exposés à un modèle agressif présentent plus de comportements agressifs Il voulait montrer que d’observer des actes agressifs aller engendrer des actes agressifs chez les enfants. Les enfants ont tendance à être plus agressifs même en entendant juste une violence verbale. Vendredi 13 septembre 2024 Enseigner - Anticiper le développement futur de l’apprenant → la zone proximale de développement va être très différente d’une enfant à un autre - L’accompagner initialement dans les activités pour le rendre autonome par la suite Groupe classe = mêmes objectifs finaux pour tous mais hétérogénéité des ZPD. Le travail pédagogique - Individualisation, différenciation - Diversification des situations d’apprentissages Rôle des pairs : exemple du tutorat (étayage) - Assistance : - Collaboration entre individu – ils peuvent s’aider (intelligence collective) - Capacité d’apprendre corrélée à celle d’enseigner → tuteur apprend en enseignant Tutorat Tuteur ZPD Valorisation Facilitation de la mise en œuvre des Reformulation, réorganisation, sélection procédures (Impact sur le niveau cognitif, il va falloir reformuler pour permet de mieux comprendre) → Médiation entre niveau initial et final → Flexibilité cognitive Travaux de Doise et Perret-Clermont - Conservation des liquides - VI = dimension sociale (seul ou à 2) - VD = progrès cognitif → Pré-test et post-test (1 semaine et 1 mois) → Enfants non-conservant (NC), intermédiaire (I), conservant (C) On essaie de faire comprendre que deux quantités égales sont toujours égales même si cela n’est pas répartie pareil par la suite. → Acquisition en 6 et 8 ans → Enfants intermédiaires ils sont conscient que ce n’est plus disposé pareil mais que c’est peut-être la même quantité → Les enfants conservant ce sont ceux qui ont acquis l’enjeu du truc → 65% vont progresser juste par le fait d’être ensemble (des enfants de ≠ niveaux) Interactions (dialogue) plus efficaces si confrontation de points de vue avec un pair plus avancé → ATTENTION écart pas trop important Avec un pair de même niveau si son point de vue est différent Thèse du conflit socio-cognitif = déséquilibre entre les représentations propres (ce qu’on pense) et celles d’autrui Même si les deux ont tort, cela fait progresser les deux enfants. Expérience – conservation des longueurs avec des 5 – 6 ans Conflit socio-cognitif efficace mais moins qu’imitation Résultats stables dans le temps → Même sans donner de réponses correctes, conflit socio-cognitif suffit à faire progresser enfants. Un conflit « fort » est plus efficace qu’un conflit faible. Il faut que l’apprenant argumente et raisonne pour que le conflit socio-constructif soit efficace. ATTENTION → conflit = tension / si trop de tension = évitement 1. Simultanéité de réponses incomptables → Prise de conscience d’un écart → Décentration (prenne conscience que l’autre peut penser différemment que lui) 2. Infos données par autrui attirent l’attention sur de nouveaux aspects 3. Volonté de dépasser ensemble les oppositions → Coordination interindividuelle d’actions et d’idées → ATTENTION complaisance, soumission 4. Intériorisation Pour que les interactions soient efficaces ? Il faut une zone de recouvrement suffisante entre les 2 « systèmes cognitifs » (si tutorat → adaptation) Une vraie collaboration sur une activité commune dans laquelle les 2 partenaires s’engagent. Pourquoi ce type de conflit est-il efficace ? - Plus difficile à ignorer / nier qu’un conflit cognitif - La négociation oblige à justifier, argumenter, reconsidérer son point de vue (tout repose sur le langage, sans langage pas d’apprentissage donc pas de développement) Le langage est le premier outil psychologique. Conclusion La pensée de l’enfant est d’origine sociale = connaissances se construisent grâce à la médiation sociale L’apprentissage précède le développement Intervention de l’adulte est nécessaire → Vygotsky / Brunner = modelage → nécessaire aux acquisitions Chapitre 2 - Cognition sociale 1. Chez les bébés : compétences précoces 2. Théorie de l’esprit 3. Facteurs de développement Cognition sociale = c’est l’étude de la manière dont les gens donnent du sens aux autres ou à eux-mêmes. Elle s’intéresse à la façon dont les gens pensent ou ressentent des choses à propose des autres, ainsi qu’à celle dont ils pensent qu’ils pensent et ressentent par rapport aux autres. Ensemble des processus cognitifs impliqués dans les interactions sociales et qui sous-tendent l’élaboration et la compréhension des règles sociales (le vivre ensemble) S’intéresse à : l’empathie – au jugement moral – à la communication – l’altruiste – à la compétition – à la coopération Les débuts de la communication De nombreux travaux montrent que le nouveau-né présente une attirance particulière pour les stimuli sociaux et qu’il y réagit → Voix (pleurs) → Visages La communication comprend des aspects → Verbaux (langage oral et écrit) → Non-verbaux A la naissance le bébé est capable de suivre du regard, de porter une attention sur quelque chose, capable d’avoir des expression faciale (content / mal), des pleurs (différents s’il a mal / faim), des ajustements de la posture et aussi des imitations. Imitation chez les bébés Imitation immédiate = besoin de voir tout le mouvement Imitation différée = représentation Pour Piaget l’enfant n’est pas capable d’imiter avant 6mois. Wallon lui parle bien d’imitation. Et que les émotions sont importantes. Imitation rationnelle Imitation simple : reproduction du modèle à l’identique (je fais la même chose à l’identique) Imitation rationnelle : reproduction du modèle en fonction de son but et de ses moyens Expérience de Gergely, Bekering, Kiraly 14 mois : imitation rationnelle → Pas une simple reproduction mais tient compte des contraintes du contexte Discrimination des expressions faciales Dès la naissance - Capacité à percevoir les changements d’expression faciale - Préférence pour les visages souriants Au cours de la 1ère année, les capacités de discrimination s’affinent - Distingue les visages joyeux des autres expressions (surprise, tristesse, peur, colère …) - Après 6mois, distingue entre elles des émotions autres que la joie Attention conjointe Faire converger son regard dans la même direction que celui de l’autre (co- orientation du regard) ou pointer un objet (geste de pointage) Étape fondamentale du développement - Comprendre que l’autre à l’intention de me montrer quelque chose que je ne vois pas de ma position actuelle - Compréhension : début 6 mois, acquis 18 mois - Production : apparaît vers 12-18 mois L’importance du regard Meltzoff & Brooks 2002 - A 10 – 12 mois il suit le regard d’un adulte qui tourne la tête s’il a les yeux ouverts, il ne suit pas s’il a les yeux fermés mais il suit s’il a les yeux bandés - A 18 mois, il ne suit plus s’il a les yeux bandés - Le bébé s’appuie sur sa propre expérience et il ne sait pas qu’on a les yeux bandés Lien émotions-actions Connaissances implicites qui peuvent guider le comportement Falaise visuelle : l’enfant utilise l’expression faciale du parent pour décider de l’action à entreprendre → Le bébé va s’appuyer sur les émotions de son entourage pour prendre des décisions et agir. Si les parents sont confiants, le développement de l’enfant va être différent qu’avec des parents stressés. Lundi 16 septembre 2024 Lien intention/désir – action Tomasello & Warneken 2006) Dès 18mois, possibilités d’inférences sur les interactions d’autrui à partir de leurs actions Début des comportements altruistes et de l’empathie Possibilité de tenir compte du désir d’autrui, même s’il diffère du leur, et d’y répondre de manière adéquate Repacholi & Gopnik 1997 Désir manifesté par une expression faciale et une onomatopée (hmm / beurk) 69% des enfants de 18 mois sont capables d’offrir la nourriture que la personne désire (chips / brocolis) même si eux-mêmes ne l’aiment pas 13% à 14 mois Lire les états mentaux d’autrui EMPATHIE Capacité à reconnaitre, percevoir et ressentir les émotions d’autrui à partir d’indices verbaux et non verbaux Permet de se mettre « à la place de » Elle permet la compréhension des intentions, désirs, croyances … des autres, qui peuvent différer des nôtres. Elle permet également de prévoir, anticiper, comprendre, s’adapter à l’autre → Empathie, lecture des états mentaux → THÉORIE DE L’ESPRIT Théorie de l’esprit Capacité à attribuer aux autres états mentaux (émotions, désirs, intentions) et à comprendre que ceux-ci impactent leurs comportements Implique de se représenter les autres comme des êtres pensants, dotés d’états mentaux, dont les pensées peuvent différer de la réalité et des miennes. Elle désigne les processus cognitifs, qui permettent d’expliquer ou de prédire ses propres actions ou celles d’autrui. Elle repose sur l’influence d’état mentaux pour soi-même ou pour les autres. La tâche d’apparence-réalité – qu’est-ce que c’est pour de vrai ? A l’instant T il va savoir que c’est une boite mais il n’est pas capable de se souvenir que c’est un livre. Avant 4/5 ans, ils ne savent pas qu’il y a une différence entre la réalité et la pensée. → Fausse croyance La représentation des choses peut être erronée. La personne va s’attacher à l’apparence. 1er ordre → je pense ce que la personne pense 2ème ordre → je pense que la personne que pense ce que je pense 1ER ordre En 6 et 9 ans, 86% des enfants ont compris la fausse croyance. 0% de 3 à 4 ans – 57% de 6 à 9 ans Interprétation → absence de compétence, égocentrisme (le monde existe tel qu’ils le perçoivent) ou défaut d’inhibition 2ème ordre La maman dit que le garçon n’a pas le droit de prendre des bonbons pendant qu’elle n’est pas là. La maman l’observe depuis la fenêtre donc elle, elle le sait mais pas le petit. Est-ce que l’enfant a bien compris ? → Réussite plus tardive (vers 7 ans) Humour et mensonge Vers 7 / 8 ans maîtrise explicite de l’humour et du mensonge Dans les 2 cas, celui qui parle dit quelque chose de faux - Quand il sait que l’autre sait que c’est faux → plaisanterie - Quand il sait que l’autre l’ignore → mensonge (intention de tromper) Un enfant de 3 ans ne va pas mentir pour tromper la personne. Théorie de l’esprit On a une corrélation entre les différentes tâches Fausses croyances de 1er ordre Distinction apparence-réalité - Pour soi - Pour l’autre Co-construction des connaissances sur soi et sur les autres On raisonne sur des croyances mais aussi sur des émotions, des intentions et des connaissances. Des études évaluent les capacités des enfants à prédire des actions en référence à des états : émotionnels, intentionnelle (vouloir / avoir envie), attentionnels (regarder, écouter), épistémique (savoir, penser, croire, ignorer). Il faut faire un lien entre le comportement et l’état mental pour soi et pour les autres. On ne raisonne pas que de manière explicite mais aussi de manière implicite. Les bébés auraient déjà des connaissances implicites sur les états mentaux d’autrui. Des études montrent des compétences précoces dans le domaine de la cognition sociale. Exemple : Le bébé de 15mois est surpris lorsqu’une personne a un comportement inapproprié par rapport à ses croyances et ses connaissances. Facteurs de développement Influence réciproque du développement du langage et de la théorie de l’esprit - Retard dans le développement de la TOM chez les enfants privés de langage - Le développement de la TOM est un atout dans la compréhension des verbes d’états mentaux (croire, savoir, deviner, plaisanter, mentir) - La TOM a un impact sur le développement de la pragmatique → Quand on a un décalage dans le langage cela a un impact sur la théorie de l’esprit. - Influence de l’appartenance sociale à la réussite à une tâche de fausse croyance Retour sur le lien intention/désir – croyance – action A 3 / 5 ans → possibilité de coordonner désirs, croyances et comportements Si les croyances n’entrent pas en conflits avec la réalité (exemple = la mère cherche ses clés dans son sac, alors que l’enfant les a vues sur la porte) → lui sait que la rélaité c’est que les clés sont sur la porte A 4 / 5 ans → capacité d’attribuer à autrui une ignorance et une fausse croyance Conclusion La théorie de l’esprit permet d’envisager les états mentaux d’autrui et de les mettre en lien avec leurs actions Cette capacité émerge progressivement avec l’âge Interprétation des échecs - Perspective piagétienne = égocentrisme, incapacité à se décentrer de son point de vue - Défaut d’inhibition (l’enfant doit mettre de côté ses propres connaissances, croyances) Les habiletés socio-cognitive permettre - D’interagir avec les autres de manière appropriée, de réguler ses propres conduites - De développer des qualités telles que l’entraide, le partage, la solidarité Sont corrélées avec une meilleure intégration sociale, une meilleure réussite Vendredi 27 septembre 2024 Rappel Le mensonge, l’enfant sait que ce qu’il dit est faux mais il fait la fausse croyance envers l’autre personne Chapitre 3 – Constructivisme Jean Piaget (1896 – 1980) Naissance à Neuchâtel (Suisse) en 1896 Professeur de psychologie, sociologie, philosophie des sciences de l’université de Neuchâtel, de Lausanne et de Genève de 1929 à 1952 Il fonde le centre international d’épistémologie génétique en 1955 qu’il dirige jusqu’à sa mort en 1980 Biologiste intéressé par la morphogenèse Adaptation de sa question à la construction de l’intelligence humain → comment passe-t-on d’une compréhension sensorielle et motrice du monde à une compréhension conceptuelle ? Enfant = objet d’étude Psychologie génétique → effet du temps sur le développement de la pensée Théorie de Piaget Théorie constructiviste, interactionniste et structuraliste Les connaissances de l’individu se construisent au cours du temps grâce aux interactions qu’il a avec son environnement Les connaissances sont des constructions individuelles, résultant de la rencontre entre un sujet et son environnement Tout individu est doté d’une structure interne qui tend à s’adapter au milieu environnant L’enfant se développe, construit ses connaissances en interagissant sans cesse avec son environnement. Environnement → objet ou phénomène Le développement de l’enfant Le développement de l’enfant se fait de manière naturelle ou spontanée. Le monteur de ce développement se trouve dans le sujet qui se développe (l’enfant), plus particulièrement dans l’activité du sujet sur son environnement, et nullement dans l’action éducative extérieure. C’est l’action de l’individu (l’enfant) sur le réel qui permet, à travers le processus naturel de déséquilibre / rééquilibre, d’assimilation et d’accommodation, la formation de structures opératoires. Un développement par stade → Piaget appelle stades des étapes qui se suivent selon les règles strictes. Chaque stade est caractérisé par une structure d’ensemble L’ordre des étapes est le même pour tous les enfants La durée des étapes peut varier Les acquis d’un stade deviennent une partie intégrante du stade suivant Dans tout stade, un niveau de préparation est suivi d’un niveau d’achèvement Dans le système de stades, on distingue les processus de formation (genèse) des formes d’équilibre finales (structures d’ensemble) Il s’agit de différenciations successives des structures Des chevauchements entre stades peuvent survenir Schème Unité de base de l’activité de l’individu (manière de faire, de comprendre) Correspond à la structure ou à l’organisation d’une action - Physique (mouvement → téter – regarder – prendre) - Mentales (opérations mentales → sérier, catégoriser) Innés ou acquis, ils se consolident avec l’exercice, se modifient avec l’expérience, se complexifient et se généralisent grâce à 2 processus - Assimilation - Accommodation Équilibration → Auto-régulation Le sujet répond par une compensation active aux perturbations extérieures, aux déséquilibres que constituent les problèmes, les lacunes, les conflits. 3 phases : - Phase 1 – état d’équilibre - Phase 2 – déséquilibre - Phase 3 – nouvel état d’équilibre plus stade Adaptation → La conservation, la survie, l’équilibre entre l’organisme et le milieu extérieur Le sujet répond par une compensation active aux perturbations extérieures, aux déséquilibres que constituent les problèmes, les lacunes, les conflits. La structure interne tend à s’adapter au milieu. En cas de rupture d’équilibre, l’individu agit pour restaurer l’équilibre, c’est-à-dire l’humain s’adapte naturellement à son environnement dans un processus actif. ADAPTATION = assimilation + accommodation ASSIMILATION : absorption de l’objet comme tel par les structures de l’activité du sujet. Assimilation de l’objet dans ce schème ACCOMMOTATION : modification de la structure de l’activité du sujet pour assimiler un objet = modification du schème Assimilation Intégration / incorporation d’un élément extérieur à un schème préexistant C’est lorsqu’un individu confronté à « problème » intègre les données du problème sans modifier sa structure interne Donne du sens aux objets nouveaux en les rapprochant d’objets connus donc se rendre familier ce qui ne l’est pas → Intégrer un nouvel objet Accommodation Si on a un échec de l’assimilation, alors on aura une modification d’un schème existant en fonction des caractéristiques de la situation. C’est lorsqu’un individu est confronté à un « problème » trop éloigné e ce qu’il connait, il doit alors ajuster sa manière de voir, de faire et de penser. Cela permet une réorganisation des connaissances et la transformation de la pensée. → Modification de notre manière de faire Si le développement est la conséquence d’un processus de restauration de l’équilibre, il faut donc rencontrer des situations de déséquilibre. Donc des situations suffisamment surprenantes pour que l’enfant modifie sa manière de faire et de penser. On a l’apparition d’un conflit cognitif. Mais l’enfant doit aussi être cognitivement capable de surmonter le déséquilibre avec la maturation biologique et les stades de développement. Théorie piagétienne et enseignement « La contrainte est la pire des méthodes pédagogique » C’est par l’action que la connaissance se construit, l’apprenant doit être actif physiquement et cognitivement. Les nouvelles connaissances se construisent sur la base des connaissances antérieures : - Évaluer les prérequis (savoir et savoir-faire) - Tenir compte des points d’appui et d’obstacles (représentations et croyances) Pour apprendre, il faut rencontrer des situations de déséquilibre donc la création de situations-problèmes. Le problème auquel l’enfant ne peut pas répondre correctement à partir de ses connaissances actuelles est un conflit cognitif. Un développement par stades Stade sensori-moteur Naissance – 2 ans Stade préopératoire 2 – 7 ans Stade opératoire 7 – 12 ans Stade des opérations formelles 12 – 16 ans 1. Stade sensori-moteur – naissance à 2 ans Compréhension du monde sur la base des sens et des actions motrices (sans représentation mentale) Développement d’une intelligence pratique Émergence de l’intentionnalité, de la permanence de l’objet Exemple → réflexe, premières habitudes, permanence pratique, permanence de l’objet – erreur A non-B, expérimentation active et représentation des déplacements invisibles 2. Stade pré-opératoire – 2 à 7 ans Développement de la fonction symbolique = évoquer mentalement des objets / situations par des signes ou symboles Repères : jeux symboliques – imitations différée – explosion du vocabulaire – dessin Pensée enfantine → symbolique (2-4 ans) / intuitive (4-7ans) Symbolique (2-4ans) Égocentrisme intellectuel = incapacité à se décentrer de son propre point de vue Animisme = attribution de caractéristiques humaines aux objets Artificialisme = les éléments et phénomènes naturels relèvent d’une action humaine Finalisme = pas de hasard, toute chose à une raison d’être, un but (période du pourquoi) Intuitive (4-7ans) Raisonnement intuitif (sans être logique et conscient) Raisonnement transductif = lien de causalité établi à partir d’une proximité temporelle Raisonnement perceptif = réalité comprise à partir des perceptions visuelles Centration = focalisation sur un élément de la réalité 3. Stade des opérations concrètes (7-12ans) Développement d’une logique concrète → s’applique à des objets connus, identifiables ou à des situations concrètes, conformes à la réalité (qu’il peut voir). On a le recours au raisonnement inductif → passer du particuliers (observation, expérimentations) au général (règles et principes) Opérations infralogiques → conservation : substance – liquide – poids - volume Opération logico-mathématiques → classification : relation de compréhension / extension 4. Stade des opérations formelles (12-16ans) Développement d’une pensée formelle, logique, abstraite → s’exerce sur des concepts, des élèments contrefactuels Le réel ne constitue qu’une partie des possibles. On a une mise en place d’un raisonnement hypothético-déductif (On fait des hypothèses / je teste / je regarde si ça marche). Combinatoire : classification des classifications – objet (chimie) / logique des propositions Conclusion Les structures intellectuelles se construisent progressivement stade après stade, dans le cadre de l’interaction entre l’individu et son environnement. On a une conception du développement linaire et cumulative, chaque stade correspond à un progrès, le changement qualitatif à chaque stade et pas de retour en arrière possible. Les données actuelles sont contradictoires avec cette idée. Vendredi 4 octobre 2024 Critique du modèle Piagétien Critiquer sur plusieurs aspects : - La permanence de l’objet Piaget se base sur l’action motrice de l’enfant. Expérience de Baillargeon avec des bébés de 4 / 5 mois. On habitue le bébé à cet écran. Puis on va provoquer un évènement impossible. On va regarder le temps de fixation, le bébé est surpris. La permanence de l’objet existe à 4 / 5mois. Piaget a sous-estimé les compétences précoces des bébés. Le développement est jalonné d’erreurs, de biais, de décalages, de régressions non prédites par la théorie de Piaget. La permanence de l’objet est bien plus tôt que ce qu’avait dit Piaget dans ses stades. Pourquoi Piaget avait prédit 10 mois ? Selon Piaget, on développe des schèmes. Il va falloir développer des stratégies qui ne sont immédiats. Il faut alors inhiber les stratégies précédentes. Biais de raisonnement = tendance systématique à prendre en considération des facteurs non pertinents pour la tâche à résoudre et à ignorer les facteurs pertinents Biais d’appariement perceptif = le sujet se laisse piéger par la perception des éléments cités dans la règle (sans faire appel au raisonnement logique) →Il faut apprendre à sélectionner les bonnes informations Evans oppose les stratégies heuristiques (rapides, automatiques, peu couteuse) et les stratégies analytique (lentes, contrôlées, couteuse). Il faut inhiber l’heuristique pour mettre en œuvre un raisonnement logique. Comment le cerveau résout-il les situations de conflits cognitifs ? → Théorie de l’inhibition cognitive (HOUDE) Il faut utiliser notre système logique pour réfléchir et choisir la bonne réponse. Pour Piaget, l’échec relève une incompétence par rapport à la notion testée. Un échec peut être également dû à un manque d’inhibition de stratégies préexistantes. On n’apprend pas tout seul, or la théorie de Paget ne tient pas compte des interactions entre l’apprenant et son milieu social culturel → Socio-constructivisme Conclusion L’intervention de l’adulte pour Piaget est une contrainte car cela est néfaste aux acquisitions. Mais pour Vygotsky et Brunner, le contact social est nécessaire aux acquisitions. Pour Piaget, l’enfant peut se développer sans adulte. Chapitre 4 – Le développement des fonctions cognitives Les fonctions exécutives représentent l’ensemble des processus cognitifs qui nous permettre d’agir de manière intentionnelle et contrôlée pour atteindre un but précis. Elles regroupent les différentes composantes qui jouent chacune un rôle important. Fixer un objet Établir des priorités Planifier puis exécuter des actions Inhiber les automatismes, les distractions Trouver des stratégies S’adapter aux changements Contrôler ses actions Elles ont plusieurs fonctions liées les unes aux autres. Le développement se fait jusqu’à 25ans. L’espace de travail mental permet de stocker les informations et d’effectuer un traitement sur ces informations. La mémoire de travail est impliquée dans tout ce qui demande un raisonnement comme par exemple dans la compréhension orale et écrite, le calcul mental, le raisonnement etc. La progression se fait de manière linéaire et constante, avec l’âge on observe une augmentation de la quantité d’information pouvant être retenue et aussi du délai de rétention. Flexibilité C’est une fonction qui permet d’alterner entre plusieurs points d’attention, d’ajuster aux changements et de trouver d’autres manières de faire et de penser (créativité). →ADAPTATION Un manque de flexibilité va être problématique dans le développement car cela provoque des persévérations, des difficultés à s’adapter aux changements, une faible fluidité, un manque d’initiative etc. Le développement de la flexibilité est linaire et constante. Au fils du temps, l’enfant (3-17an) gagne en précision et en efficacité et perd en vitesse d’exécution. Ce compromis permet une meilleure gestion des ressources cognitives. Dès l’âge de 15 – 17ans, les capacités sont comparables à celles de l’âge adulte. Grâce à la maturation des réseaux neuronaux sous l’effet de l’apprentissage, la maitrise de changements de stratégies dans des tâches plus complexes sont possibles. Inhibition Cette fonction permet de lutter contre les automatismes, les impulsions, de stopper un comportement inadapté (un enfant qui aime bien mordre par exemple) et de mettre de côté les distracteurs. - Contrôle froid → processus cognitif - Contrôle Chaud → émotions, motivation Un manque de contrôle inhibiteur entraîne de l’impulsivité, des précipitations, une distractibilité etc. Le contrôle se mesure avec le STROOP. Inhibition et résolution de problème La résolution d’un problème dépend de la capacité à utiliser la bonne stratégie et la capacité à inhiber les stratégies automatiques non pertinentes. Théorie de l’inhibition = défaut d’inhibition d’un geste préprogrammé en raison d’l’immaturité du cortex préfrontal Neuropsychologie animal = ablation du cortex préfrontal chez le singe conduit à l’échec à la tâche Impact sur l’évaluation des compétences Il faut distinguer la performance et les compétences. Un échec peut résulter d’un défaut exécutif plutôt que d’un défaut conceptuel. Le développement du contrôle inhibiteur est progressif. Il est important entre 3 et 6 ans et plus lent entre 7 et 17 ans. Vers 4 ans, on a la capacité à différer l’obtention d’une récompense. Vers 7 ans, on a la capacité à inhiber les distracteurs superflus On a l’inhibition cognitive vers 12 ans. Fin du développement pendant l’adolescence. L’attention sélective correspond à la sélection des informations pertinentes pour la tâche, ignorer les distracteurs. - Cécité inattentionnelle Planification = établir un but pour déterminer les étapes à réaliser pour l’atteindre Le développement des fonctions exécutives existe dès la naissance et maturent progressivement. Il est normal que les enfants éprouvent des difficultés à se contrôler, à rester attentifs, à s’adapter aux changements, à suivre les règles, à renoncer à une gratification immédiate. Le développement dépend de la maturation cérébrale qui est influencé par les facteurs externes comme l’environnement social, l’expériences et l’apprentissage mais également par des facteurs internes. Les FE se travaillent et s’apprend. Impacts négatifs des situations de maltraitances, abandon et de négligence. Mais aussi des expériences de vie anxiogènes et stressantes. Les enfants issus de milieux sociaux défavorisées ont de moins bonnes fonctions exécutives. Il est possible, de les aider à développer ces compétences dans le cadre scolaire et familiale. Encourager l’autonomie Jeu libre et naturel Jeux de société Pratique artistique / sportive Expliquer aux enfants le fonctionnement du cerveau et des FE En cas de troubles des FE, il existe des rééducations menées par des professionnels. Vendredi 11 octobre 2024 Chapitre 5 – Raisonnement Définition de raisonnement En ensemble de processus cognitifs qui permettent de tirer de conclusions à partir de faits, d’expériences et de prémisses. Le but est de prendre une décision, résoudre des problèmes, tester une hypothèse afin de comprendre et apprendre. Rappel théorie piagétienne 4/7 ans : stade pré́ -opératoire : raisonnement intuitif : transductif et perceptif 7/12 ans : stade des opérations concrètes : raisonnement inductif 12/16 ans : stade des opérations formelles ; raisonnement hypothético-déductif Des scientifiques en herbe - Méthodologie adaptée aux bébés – paradigme évènement possible / impossible - Comment réagit bébé (regard) à un évènement qui transgresse certaines propriétés du réel ? - Étude de la cognition – connaissance précoces sur les propriétés physiques des objets Les bébés ont des connaissances précoces sur les propriétés. Physiques des objets et leurs relations : - Permanence de l’objet - Unité de l’objet - Principe de continuité (objet qui passe derrière un autre ne disparait pas) - Principe de cohésion - Principe de contact Le bébé à des connaissance sur le monde scientifique qui l’entoure. Dès 3 mois, ils ont des principes de causalités. On va avoir un débat. SPELKE – nativisme Les premières connaissances sont indépendances de toute forme d’apprentissage. il existe un noyau initial de connaissances présent dès la naissance, et sur lequel vont pouvoir se greffer les apprentissages ultérieurs. → Les connaissances précoces pour lui sont innées « core knoledge » BAILLARGEON – constructivisme Les connaissances se construisent précocement grâce à des mécanismes de catégorisation des situations perçues et de raisonnement sur les variables qui les caractérisent. Le bébé est programmé pour apprendre. → Dès la naissance, ils ont des capacités de raisonnement Bébés statisticiens La sensibilité aux régularités statistiques se manifeste tôt chez le bébé par la surprise face à des évènement. Tirage aléatoire – distribution des billes dans la petite boite doit correspondre à celle de la grande boite. Ils sont attirés par l’évènement le plus improbable. Le bébé apprend le langage de façon statistique. Exemple – ils retiennent plus les mots qu’ils ont entendu dans les histoires. Les bébés son capable d’avoir un raisonnement complexe. Raisonnement causal Les bébés raisonnent sur les liens de cause à effet. Leur compréhension des causes est influencée par leurs compétences précoces et leurs expériences. 3 principes qui caractérisent la causalité : Contiguïté spatiale et temporelle Préséance = la cause précède l’effet Covariation = les 2 évènements surviennent ensemble à plusieurs occasions Il y a un développement dans l’utilisation de ces principes Dès 6 mois, les bébés vont réagir aux infractions au principe de contiguïté. Spatiale = la boule blanche se met en mouvement avant d’avoir été touchée par la boule noire. Temporelle = la boule blanche se met en mouvement quelques secondes après avoir été touchée par la noire. La sensibilité au principe de préséance début vers 3 ans, acquise à 5 ans. Le principe de covariation semble être compris plus tardivement. Il est ignoré s’il est en concurrence avec le principe de contiguïté. Exemple 2 évènements se produisent toujours ensemble mais 5s d’intervalle. A 5 ans, les enfants attribuent rarement une relation causale. Non-compréhension du principe de covariation ou difficultés à comprendre des situations impliquant plusieurs variables ? Raisonnement hypothético-déductif Capacité à déduire des conclusions à partir de pures hypothèses. C’est un raisonnement utilisé pour un individu pour construire une connaissance à partir d’autres connaissances. Théorie / principe → hypothèse → déduction d’une application Selon Piaget, ce raisonnement est acquis au cours de l’adolescence. Or certaines études montrent que les enfants sont capables d’utiliser ce type de raisonnement dès 4 / 5 ans. A condition que la situation implique un schéma pragmatique de raisonnement. La performance dépend de la tâche, du contenue et des connaissances préalables. Plus la tâche est familière, plus le raisonnement est logique. Syllogisme = 2 prémisses et une conclusion - Tous les hommes sont mortels - Socrate est un homme - Donc Socrate est un mortel Conclusion Il existe d’autres formes de raisonnement. Le raisonnement se caractérise par des compétences précoces mais aussi par des erreurs tardives. Développement cognitif (≠ Piaget)