Maladies infectieuses ou parasitaires - Infections respiratoires virales et bactériennes PDF

Summary

Ce document présente un aperçu des maladies infectieuses, principalement les infections respiratoires virales et bactériennes, incluant les sujets liés à la pneumonie, la légionellose, la grippe, et le virus respiratoire syncytial. L'information est structurée en différentes sections couvrant les aspects diagnostiques et thérapeutiques.

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IFSI-U 2ème année – UE Clinique Volet : Maladies infectieuses ou parasitaires Item : INFECTIONS RESPIRATOIRES VIRALES ET BACTERIENNES Enseignant(e) : Dr Boschi Céline Sommaire I. Définitions et généralités A. Rappels anatomiques...

IFSI-U 2ème année – UE Clinique Volet : Maladies infectieuses ou parasitaires Item : INFECTIONS RESPIRATOIRES VIRALES ET BACTERIENNES Enseignant(e) : Dr Boschi Céline Sommaire I. Définitions et généralités A. Rappels anatomiques B. Prélèvements respiratoires C. Diagnostic II. Bactéries I. Pneumocoque II. Légionellose III. Virus I. Virus de la grippe II. Virus respiratoire syncytial III. Autres 2 I. Définitions et généralités A. Rappels anatomiques 3 Voies aériennes supérieures et inférieures 4 Infections respiratoires hautes (ORL) 1) Sinusite 2) Rhino-pharyngite 3) Angine 4) Otite Infections respiratoires basses (broncho-pulmonaires) 5) Épiglottite et Laryngite 6) Pneumopathie et Bronchite 5 I. Définitions et généralités B. Prélèvements respiratoires 6 Prélèvements Voies respiratoire hautes (naso-pharynx) - Prélèvement pharyngé / naso-parhyngé / aspiration naso-pharyngé (enfants) Virocult (bouchon vert) Transwab (bouchon violet) Pour les virus Pour les bactéries Voies respiratoires basses Obtenir un prélèvement avec un minimum de contaminants (la flore commensale de la salive et de l’oropharynx) - Expectoration ou crachat (ECBC) - Aspiration endotrachéale (AET) - Lavage broncho-alvéolaire (LBA) - Aspiration broncho-pulmonaire (ABR) - Biopsies pulmonaires 7 I. Définitions et généralités C. Diagnostic 8 Approche syndromique = Détection de plusieurs virus / bactéries à partir d’un seul prélèvement Par PCR (biologie moléculaire) 9 Approche syndromique Mise en culture sur géloses des prélèvements = à la recherche de bactéries Détection de plusieurs virus / bactéries à partir d’un seul prélèvement Par PCR (biologie moléculaire) 10 II. Bactéries 11 LE PNEUMOCOQUE : Streptococcus pneumoniae DEFINITION Bactérie Cocci à Gram positif aspect en diplocoque, lancéolé, en "flamme de bougie" et en courtes chaînettes non sporulé, immobile capsulé (plus de 80 types sérologiques de capsule) HABITAT Commensal des voies aériennes supérieures Colonise l'oropharynx par contacts interhumains dès les premiers jours de la vie Portage dans la flore normal de l'oropharynx (15 à 30% de la population, en permanence ou par intermittence) Augmentation du portage en hiver POUVOIR PATHOGENE Infections de la sphère ORL : sinusites, otites, mastoïdites Infections pulmonaires : pneumonie lobaire aiguë, broncho-pneumonie, bronchite, surinfection des bronchites chroniques Infections oculaires : conjonctivites Infections ostéoarticulaires : arthrites. Septicémies (et endocardites) : fréquent avec pneumonie et méningite Infections neuro-méningées : méningites Infections des séreuses : péricardites, pleurésies, péritonites 12 LE PNEUMOCOQUE : Streptococcus pneumoniae TRAITEMENT PNEUMONIE Amoxiciline per os ou IV / Céfotaxime PROPHYLAXIE VACCINALE PREVENAR 13 : protège contre 13 sérotypes de pneumocoque : comporte deux doses, respectivement à l’âge de 2 mois et de 4 mois, suivies d’une dose de rappel à 11 mois. OBLIGATOIRE EN FRANCE DEPUIS 2018 PNEUMOVAX : protège 23 sérotypes de pneumocoques : protège contre plus de types de pneumocoques, mais il induit une réponse immunitaire moindre qu’avec le vaccin 13- valent. Il est réservé, en complément du vaccin à 13 sérotypes, à certains enfants et adultes à risque : personnes dont la rate a été retirée, ou celles qui souffrent d’insuffisance cardiaque ou respiratoire, par exemple 13 LEGIONNELLOSE Legionella pneumophila DEFINITION Bacille intracellulaire à Gram négatif Le genre comprend plus de 53 espèces et 70 sérogroupes Legionella pneumophila est la principale cause de légionellose en Europe et aux USA Une vingtaine d’autres espèces ont été documentées comme pathogènes pour l’homme : L. longbeachae, L. anisa, L. dumofii, L. gormanii… immunodéprimés RÉSERVOIRS Colonisation sites hydriques naturels : eaux douces de surface (lacs et rivières), eaux de forages, eaux thermales, sols humides, etc. Colonisation à partir du milieu naturel sites hydriques artificiels : réseaux d’eaux chaudes sanitaires les tours aéroréfrigérantes autres installations (bains à remous, brumisateurs, humidificateurs, appareils à oxygénothérapie et apnée du sommeil, fontaines décoratives, etc.) Sources de contAmination :  installations qui favorisent la multiplication des légionelles dans l’eau et les dispersent sous forme d’aérosols. les réseaux intérieurs de distribution de réseaux d’eaux chaudes sanitaires les tours aéroréfrigérantes ++ 14 LEGIONNELLOSE Legionella pneumophila TRANSMISSION La présence de légionelles dans l’eau n’est pas une condition suffisante pour provoquer la maladie. Les trois facteurs suivants doivent au moins être réunis : - contamination de l’eau par des Legionella pathogènes (aucune relation dose-effet n’a été quantifiée) - aérosolisation sous forme de gouttelettes de taille inférieure à 5 μm - exposition de personnes et en particulier de personnes réceptives à l’infection (inhalation de micro-gouttelettes d’eau contaminée dans les poumons) dans l’environnement d’une installation contaminée (exemples : tour réfrigérante, prise d’une douche, exposition à un spa, brumisateur,...). Aucun cas de transmission interhumaine n’a été rapporté. FACTEURS DE RISQUE - l’âge > 50 ans - le sexe masculin ; - le tabagisme , le diabète ; - les pathologies chroniques : cardiaques, pulmonaires ou l’insuffisance rénale - les traitements corticoïdes et immunosuppresseurs, anti-TNF. Les personnes à haut risque: - hémopathie maligne, maladie du greffon contre l’hôte (GVH), cancers - traitement immunosuppresseur - transplantation ou d’une greffe d’organe 15 - corticothérapie prolongée LEGIONNELLOSE Legionella pneumophila Deuxième cause de pneumonies sévères ( après Deuxième cause de pneumonies sévères ( après S.pneumoniae). Taux de létalité élevé : 10% qui peut aller jusqu’à 27% si le traitement antibiotique ciblé anti-Legionella n’est pas administré à temps.  Importance d’un diagnostic précoce et de certitude Antonella GrottolaComments to Author , Fabio Forghieri, Marisa Meacci, Anna Fabio, Lorena Pozzi, Patrizia Marchegiano, Mauro Codeluppi, Monica Morselli, Leonardo Potenza, Ambra Paolini, Valeria 16 Coluccio, Mario Luppi, Fabio Rumpianesi, and Monica Pecorari — Emerging Infectious Diseases, http://wwwnc.cdc.gov/eid/article/18/11/12-0216-f1.htm immunofluorescence (Sofia®) LEGIONNELLOSE Legionella pneumophila A PRECISER SUR LES BONS DE DEMANDES POUR RECHERCHE SPECIFIQUE 17 LEGIONNELLOSE Legionella pneumophila TRAITEMENT - macrolides : traitement de référence de la légionellose - fluoroquinolones - rifampicine : elle doit être utilisée en association  Formes non graves : - ambulatoire, ou hospitalisé aux urgences ou en médecine : monothérapie par macrolide  Formes graves :patient hospitalisé en unité de soins intensifs ou en réanimation, patient immunodéprimé) : soit monothérapie par fluoroquinolone (ofloxacine ou ciprofloxacine) ; soit association de deux antibiotiques au sein des trois familles suivantes : - Macrolides disponibles par voie IV - Fluoroquinolones : ofloxacine, ciprofloxacine - Rifampicine (à éviter) 18 Déclaration obligation de la Légionellose notification ARS 19 III. Virus 20 VIRUS DE LA GRIPPE INFLUENZA VIRUS Famille : Orthomyxoviridae Genre: Influenzavirus Virus à ARN Segmenté (8 segments) Enveloppé (fragile) Grande variabilité génétique 21 Zoonose et transmission inter-espèces Les virus responsables de la grippe peuvent être de trois types différents : A, B et C A : épidémies et pandémies B : épidémies C : petites grippes et syndromes grippaux 22 Transmission Une personne contaminée est très contagieuse Via les gouttelettes de salive émises dans l’air lorsque les personnes parlent, toussent ou éternuent  Importance des gestes barrières Via les mains et objets souillés par des gouttelettes de salive 23 Clinique Incubation : courte : 24-72h Contagiosité : J-1– J+6 (par rapport à l’apparition des symptômes) 24 Clinique Phase d’invasion : Brutale ++ : AEG, frissons, fièvre élevée (40°C), céphalées, myalgies, lombalgies (sensation de courbatures), rhinorrhées, toux (voire dyspnée dans les formes graves) V grippal : baisse de la fièvre à J3 puis remontée vers J3-J4 Evolution spontanément favorable à J7 mais possible persistante de l’asthénie et de la toux pendant 2 semaines 25 Complications Taux élevé de complications 9.5% dans la population générale 73% chez les 70 ans et plus Populations à risque Personnes âgées EnfantsFemme enceinte Immunodéprimés : greffe de CSH, transplantations d’organes solides, hémopathies, cancer etc.. Insuffisants cardiaque, hépatique, pulmonaire, rénaux En France 5000 morts/an en moyenne (20,000 certaines années) 26 Complications Respiratoires : surinfections bactériennes +++ Otite moyenne aigue – sinusite Pneumonie bactérienne : justifiant la prise d’antibiotique  surtout chez les sujets fragiles Grippe maligne primaire : rare mais grave : pneumopathie alvéolaire interstitielle hypoxémiante rapidement évolutive vers un SDRA Extra-respiratoires : myocardite +++, péricardite; encéphalite, syndrome de Reye 27 ATTENTION AUX SUR-INFECTIONS BACTERIENNES - Streptoccus pneumoniae +++ - Staphylocus aureus - Pseudomonas aeruginosa - Haemophilus influenzae 28 Traitement TRAITEMENT ANTIVIRAL SPECIFIQUE A INSTAURER DANS LES 48H APRÈS LE DÉBUT DES SYMPTÔMES TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE : repos, hydratation, antipyrétique (paracétamol) TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE (si sur-infections bactériennes) 29 Prophylaxie vaccinale Vaccins trivalents (3 souches) ou quadrivalents (4 souches) : Composition revue tous les ans adaptée à la surveillance épidémiologique (OMS) Souches vaccinales produites sur œufs embryonés de poule  Toujours demander au patient avant injection s’il est allergique à l’œuf ! Recommandé chez les personnes de plus de 65 ans, les patients immunodéprimés, aux professionnels de santé, personnes en contact rapproché avec la volaille et les porcs 30 Virus Respiratoire Syncytial VRS Famille : Paramyxoviridae Sous-famille : Paramyxovirinae Genre : pneumovirus Virus à ARN simple brin non segmenté Enveloppé (fragile) Deux sérotypes : A et B (A plus fréquent) 31 Epidémiologie En France : ≈500 000 cas par an: Épidémies annuelles hivernales en zone tempérée. A l'âge de 5 ans, >90% des sujets ont réalisé leur primo-infection à VRS Mauvaise efficacité de l’immunisation naturelle: 20% de ré-infection (asymptomatique ou bénigne). Réinfections possibles chez l'adulte, éventuellement graves chez les personnes âgées et les immunodéprimés. 32 Clinique Enfants : Bronchiolite (nourrissons +++)  Évolution le plus souvent favorable en 10 jours  Dans 2/3 des cas : récidives  0,5-2% : urgence médicale (désobstruction des voies aériennes)  0,5% de mortalité chez le nourrisson Adultes : asymptomatique ou pauci-symptomatique (voies aériennes supérieures) Personnes âgées : bronchite aigue, pneumonie, hypoxémie, SDRA  Taux de mortalité élevé 33 Traitement Symptomatique ++ Pas de traitement antiviral spécifique 34 Prophylaxie : Anticorps monoclonaux : Palivizumab® < 1 an > 1 an Cardiopathie congénitale hémodynamiquement significative non opérée Cardiopathie congénitale hémodynamiquement significative Au cas par cas cardiopathie mal tolérée malgré traitement congénitale mal tolérée Myocardiopathie HTAP majeure Intervention ou cathétérisme prévu 1 injection par mois pendant la période épidémique 35 Prophylaxie : Anticorps monoclonaux : Nirvesimab beyfortus® Nouvellement approuvé (juin 2023) pour l’hiver 2023-2024 Chez tous les nouveux-nés et nourissons pendant leur première saison de circulation du VRS 1 seule injection au début de l’épidémie 36 De nombreux virus respiratoires Influenza virus : A (H1N1, H3N2…), B, C Virus respiratoire syncytial (VRS) Para influenza virus : 1 – 2 – 3 – 4 Coronavirus : Endémiques / Communautaires / Saisonniers: NL63 – HKU1 - NL63 – OC43 SARS-CoV, MERS-CoV, SARS-CoV-2 Metapneumovirus Rhinovirus Entérovirus Adénovirus Bocavirus 34 De nombreux virus respiratoires Clinique : Toux, rhinorrhées, asthénie, possible fièvre Tous sont responsable d’infections bégnines de la sphère oro-pharyngée haute Tous peuvent se compliquer d’infections respiratoire sévères au niveau des voies aériennes inférieures et être responsable de pneumopathies ou syndrome de détresse respiratoire aigue Tous peuvent se compliquer d’une sur-infection bactérienne 38

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