Module Botanique Systématique 2022/2023 PDF

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Université Euro-Méditerranéenne de Fès

2023

Pr Amina BARI

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plant taxonomy botany systematics plant classification

Summary

This document is a module on plant taxonomy and classification for a pharmacy program in the 2022/2023 academic year at the EUROMED University of FES. This module covers the fundamental concepts, principles, methods, and criteria for classifying plants, including specific examples and practical exercises.

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Module : BOTANIQUE SYSTEMATIQUE Filière Pharmacie Semestre2 Responsable: Pr Amina BARI année universitaire: 2022/2023 1 Objectifs du module  Donner aux étudiants les bases générales de la botanique systématique, les intérêts e...

Module : BOTANIQUE SYSTEMATIQUE Filière Pharmacie Semestre2 Responsable: Pr Amina BARI année universitaire: 2022/2023 1 Objectifs du module  Donner aux étudiants les bases générales de la botanique systématique, les intérêts et les méthodes de la classification botanique ;  Présenter les grandes familles botaniques de plantes vasculaires et d'intérêt pour les pharmaciens selon la dernière classification en cours des Angiospermes (Angiosperms Phylogeny group APG) ;  Préparer les étudiants à recevoir un enseignement modulaire ciblé en pharmacologie. Contenu Cours Concepts, principes et méthodes de la botanique systématique - Aperçu historique de la systématique et importance de la classification du vivant. - Catégories et hiérarchies taxinomiques. - Concepts de la classification et de la nomenclature. - Critères modernes de classification. Classification des principaux groupes botaniques vasculaires actuels - Embranchement des Ptéridophytes. - Embranchement des Spermaphytes. - Etude des caractères distinctifs permettant d’identifier les principaux représentants de chaque groupe ci-dessus à partir des caractères morphologiques des genres types. - Choix des espèces médicinales les plus remarquables et des familles représentatives, en précisant leurs principaux caractères et leurs usages. Travaux dirigés et travaux pratiques  La réalisation d'un herbier personnel de plantes médicinales  Travaux pratiques : analyse florale  Excursion : Reconnaitre les plantes médicinales et les plantes toxiques  TD sur des thématiques diverses relatives au monde végétal 2 Chapitre I: Systématique végétale: Concepts, principes et méthodes Introduction L’Homo sapiens L. a toujours été lié à la nature environnante, il y a puisé toutes les ressources nécessaires à sa survie et à son bien-être. L’élément végétal est une composante principale qui lui a permis de :  s’alimenter et se soigner (graines, légumes, fruits, épices, tiges et racines, feuilles, latex, sève pour boissons…);  se vêtir (fibres textiles); s’abriter (matériaux pour construction);  s’équiper (matériaux à usage technique : liège, latex, résines, chasse, pêche…); se déplacer;  se détendre (instruments de musique, paysages naturels, jardins…)  s’inspirer et créer…plantes du patrimoine. Le monde végétal est une composante essentielle de la nature. Il représente les producteurs primaires et l’assurance de survie et du bien-être de l’humanité. Ce monde est tellement diversifié, d’où l’intérêt de reconnaître et de classer. Les premières recherches ont touché l’intérêt pratique. Quant à la communauté scientifique, depuis l’antiquité, connaitre et classer, chercher à comprendre et à interpréter l’ordre de la nature n’ont jamais cessé de la préoccuper. En outre, l’exploration des potentialités du monde végétal par des outils scientifiques adéquats a largement contribué au progrès de l’humanité dans plusieurs domaines (médecine, agriculture, bioindustrie, biotechnologie, etc.). A travers les âges, Les secrets de la nature ont été mieux élucidés. Or, actuellement et face à l’expansion démographique, l’augmentation de la productivité se fait au dépens des ressources naturelles (eau, sol, faune et flore des écosystèmes naturels). La pression sur les ressources naturelles devient alarmante. Phénomène auquel s’ajoutent la sécheresse et les aléas climatiques. Les conséquences sont désastreuses (désertification, famine, inondations, etc.,) Une prise de conscience mondiale a émergée depuis le sommet de la terre de Rio en 1992. La préservation de la biodiversité (diversité biologique animale et végétale) incombe à 3 chaque pays, qui est seul responsable de la gestion et de la préservation de son patrimoine naturel et culturel. A l’instar des autres pays, le Maroc a élaboré sa stratégie nationale de gestion et de conservation de sa biodiversité. Mais, pour son application, cette stratégie nécessite des ressources humaines et matérielles importantes! La Botanique systématique ou systématique des plantes a subi de profondes transformations au cours des dernières décennies. Des théories et des méthodes nouvelles ont rendu possible une meilleure connaissance de la diversité végétale. En même temps la prise de conscience des menaces qui pèsent sur la biodiversité globale a suscité beaucoup d’études sur la flore. De nos jours, on assiste au retour vers le monde végétal dans les domaines de la santé. I. Définitions La Systématique est la science de la description et de l’explication de l’origine de la diversité des formes vivantes. Elle implique la découverte, la description et l’interprétation de la diversité biologique, ainsi que la synthèse de ces informations sous forme de systèmes de classification. Le but est la description, l’identification, la nomenclature et le classement des taxons suivant un ordre rationnel. II. Intérêt et Applications de la systématique « Comprendre la nature pour en parler et pour mieux l’utiliser » Outre l’importance dans la connaissance de la diversité du monde végétal, la systématique présente un intérêt pratique pour l’exploitation correcte des ressources végétales dans les domaines de:  La pharmacologie « Étudier la vie pour améliorer la vie » Exploitation des propriétés du monde végétal (mécanismes de défense) au service de la santé humaine (découverte et utilisation pharmaceutique) des propriétés thérapeutiques. Validation scientifique des données de la pharmacopée traditionnelle et applications pharmaceutiques. 4  L’agriculture, Sélection et amélioration des plantes. Par exemple trouver des parents sauvages d’une plante cultivée et croisements pour améliorer la productivité, le goût ou la résistance aux maladies.  L’horticulture, la sylviculture  Les sciences biologiques de l’environnement Diversité, biologie de la conservation, écologie, écologie appliquée, particulièrement dans la sauvegarde des paysages et de la biodiversité. Exemple: pour connaitre l’état de dégradation des milieux, on établit la liste des espèces et leur abondance relative. Toutes les décisions à prendre en matière de protection des milieux dépendent d’une bonne connaissance de leur biodiversité (diversité des êtres vivants animaux et végétaux).  L’ethnobotanique Relation entre l’homme et les plantes, utilisation au cours des temps, pratiques traditionnelles de culture, découverte des propriétés (médicinales, toxiques, magiques, etc.)  Le patrimoine: la diversité biologique a forgé la diversité des paysages et culturelle.  La compréhension de l’adaptation, la diversification et la spéciation, la biogéographie...) III. Notion d’espèce et systématique III.1 Définitions et concepts L’espèce est l’unité de base de la systématique. Plusieurs concepts existent en fonction de l’évolution de la notion d’espèce. III.1.1 Concept typologique Le plus ancien, basé sur le critère morphologique (ressemblance) et la fixité des espèces (Linné; Cuvier). Pour Cuvier 1769-1832 « l’espèce est une collection de tous les corps organisés nés les uns des autres ou de parents communs et de ceux qui leur ressemblent autant qu’ils se ressemblent entre eux ». Définition basée sur le critère morphologique : concept phénétique (phénotypique) de l’espèce. Si l’espèce est l’unité de base de la systématique, le taxon (genre, espèce, etc.) est l'entité qui regroupe les organismes possédant en commun certains caractères taxinomiques(ou taxonomiques) ou diagnostiques. 5 III.1.2 Concept biologique La variabilité de l’espèce est la règle, ainsi que le polymorphisme. L'espèce biologique : Il s'agit d'un groupe de spécimens qui partagent le même patrimoine génétique (notion d’interfécondité). Pour Mayr, 1963 « l’espèce se compose de populations naturelles qui sont réellement ou potentiellement capables de se reproduire entre elles et qui ne se reproduisent pas avec d’autres groupes dont elles demeurent sexuellement isolées ». Le concept biologique de l’espèce est surtout valable en zoologie. Dans le monde végétal, il arrive que les croisements entre espèces différentes morphologiquement, mais isolées géographiquement donnent des hybrides fertiles. Exemples :Platanus orientalis X Platanus occidentalis = hybride fertile D’où le concept de l’espèce phylogénétique : Histoire évolutive unique pour les espèces isolées géographiquement. III.2 variabilité de l’espèce III.2.1 Niveaux de variabilité de l’espèce Les espèces ne sont pas des entités fixes et immuables, la variabilité d’une espèce se manifeste à plusieurs niveaux : celui de l’aire spécifique entre les populations; celui de la population, entre individus (variabilité interindividuelle); celui de l’individu (variabilité intraindividuelle); entre organes de même nature, dans l’espace et dans le temps; entre tissus de l’individu; entre cellules d’un méristème, d’un tissu, entre cellules mères de spores d’un même sporange, grains de pollen d’une anthère ou d’un sac pollinique. 6 III.2.2 Conclusion C’est quoi une espèce? Seul l’individu à une existence concrète, l’espèce est un concept. C’est sur un ensemble de caractères qu’il faut se baser pour reconnaitre des lignées indépendantes et bien définies, c’est- à - dire des ressemblances au sens large des caractères morphologiques, biochimiques, physiologiques, cytologiques, sexuels, chromosomiques, moléculaires, écologiques, etc. III.3 Catégories et hiérarchie taxinomiques III.3.1 Niveaux taxonomiques Les organismes sont groupés en rangs taxonomiques, répartis de façon hiérarchique: Règne/Embranchement/Classe/Ordre/Famille/Genre/Espèce (RECOFGE) 7 III.4 Nomenclature binaire ou binomiale En taxinomie (botanique ou zoologie), le nom scientifique (binominal, ou binôme) d’une plante ou d’un animal est en latin. Il provient de la combinaison de deux mots : - le 1er est celui du genre et sa première lettre est en majuscule - Le 2ème est celui de l’espèce Cette nomenclature a été inventée par Linné au cours du 18ème siècle. IV. Historique de la systématique et des systèmes de classification Différent systèmes de classification se sont succédés en fonction de l’évolution de la notion d’espèce, des critères et des moyens de reconnaissance et d’identification. Voici quelques étapes : IV.1 Système artificiel Les premières classifications étaient artificielles (critères choisis arbitrairement par l’auteur). C’est le cas des classifications utilitaires ou vernaculaires 8 IV.1.1 Av J.C, la période Gréco-Romaine jusqu’au Moyen Age Théophraste (370-285 A.J.) père de la botanique. Il a classé 500 plantes selon le port (arbres, arbustes, arbrisseaux, herbacé), leur feuillage (caduc ou persistant) et leur écologie (terrestres ou aquatiques). Pline (23-79), son Historia naturaliste (37 vol.) neuf vol. traitent des plantes médicinales. Dioscoride (1er siècle), Materia midica décrit 600 plantes médicinales, ouvrage qui fit référence en médecine pendant 1500 ans. IV.1.2 Age médiéval (du 5ème au 15ème siècle) IV.1.2.1 En Europe, régression Albert Magnus (1193-1280) fut le premier à différentier les Monocotylédones des Dicotylédones. IV.1.2.2 Apport de la civilisation Arabo-musulmane C’est l’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane, encouragement des califes et des princes et grand apport en médecine et pharmacopée par de grands savants. Ibn Sina ou Avicenne (980-1037): « Kitab Al Qanûn fi Tibb « ouvrage, considéré comme l'un des plus importants ouvrages écrits en médecine, servira de livre de base de l'enseignement de la médecine en Europe jusqu'au début du 18 e S. La civilisation arabo-musulmane a grandement contribué à l’avancement de la botanique X, XI, XII…Al Biruni (973-1050) morphologie et écologie de nombreuses plantes « kitab a-saydala », Abou elkheir El Ichbilili et d’autres (planche 2). Précurseurs de la renaissance en Europe, médecine, agriculture, gestion de l’eau, acclimatation et conservation de nombreuses espèces végétales dans des jardins botaniques, etc. 9 10 IV.2 Classifications scientifiques Renaissance 15ème, 16ème au 18ème siècle Invention de l’imprimerie, de la loupe et l’exploration du monde, avec un grand nombre de plantes nouvelles, un nouveau système pour les classer s’impose. Le plus grand apport de l’époque fut celui du suédois Carl Von Linné (1707-1778), professeur, médecin et naturaliste. En 1753, il publia « Species Plantarum » une encyclopédie de 23 volumes où il a classé 6000 espèces, groupées en 1000 genres grâce à l’invention de système de nomenclature binomial. « Dieu a crée, Linné a classé! ». S’exclamaient ses contemporains. IV.3 Classifications naturelles et systématique moderne A la fin du 18ème et début du 19ème, avec les explorations de régions nouvelles, un nouveau système pour combler les lacunes du système de Linné est mis en place par les botanistes de l’époque qui ont constaté des affinités naturelles entre les espèces. Désormais, on a recours à un maximum de caractères hiérarchisés. Ce sont les premiers fondements de la systématique moderne. Exemples de systèmes de classification moderne Michel Adanson 1763 base sa méthode sur l’ensemble des caractères d’une plante. Les Jussieu, 1789 reprennent la méthode d’Adanson en étudiant les affinités entre les végétaux. La systématique fera appel à un ensemble de caractères hiérarchisés. (ils rassemblent les plantes en familles selon leurs affinités naturelles).Utilisation des caractères de la plante entière. De Candolle (1778-1841) propose un système basé sur la morphologie florale; il divise en deux grands groupes les plantes (plantes vasculaires et plantes non vasculaires) et considère les gamopétales comme le groupe le plus évolué des Dicotylédones. Bentham (1800-1884) & Hooker (1817-1911), anglais et auteurs du Genera plantarum, encore d’actualité, ils proposent 3 groupes dans les dicotylédones: dialypétales, gamopétales et apétales. 11 IV.4 Système phylogénétique Les classifications futures reposeront sur la généalogie (liens de parenté) des espèces. C’est la phylogenèse. Le XXème siècle vit la naissance de la classification pré moléculaire (part des caractères morphologiques, anatomiques et phytochimiques variable suivant les auteurs: (Thorne, Takhtajan, Cronquist, Dahlgren). A la fin du XXème s on assiste au développement d’analyse moléculaire (séquenceurs automatiques). C’est la naissance de la systématique moléculaire. Actuellement la classification des Angiospermes se base sur les travaux du groupe de mark CHASE d’analyse de séquences d’AND de 1998 de l’AGP(Angiosperm Phylogeny Group). VI. Méthodes de la Systématique=Critères de classification= Arguments taxonomiques Les arguments taxonomiques sont les caractères utilisés dans: - les analyses phylogénétiques, base de la classification, - ainsi que pour la description de la variation (spécifique et infraspécifique). VI.1 Caractères morphologiques Concernent la forme extérieure ou l’apparence, faciles à observer, constituent actuellement la majorité des caractères utilisés pour la détermination pratique des plantes et beaucoup sont à la base des hypothèses des relations phylogénétiques. Ils constituent la base de la botanique descriptive, représentent l’élément principal des flores pour la détermination des espèces et concernent l’ensemble des caractères des appareils végétatif et reproducteur. 2 types : - les caractères macromorphologiques, - et les caractères micro morphologiques (observables au microscope) telle la Palynologie (étude des pollens et des spores) la nature et le nombre des apertures sont à la base des classifications modernes et la phytodermologie (diversité et répartition des types de stomates et de poils portés par les feuilles, fruits et graines). 12 La Morphologie comparée est basée sur des caractères homologues indépendants des facteurs écologiques: non analogues. - Exemple d’analogie : le caractère succulence de tige est une adaptation à la sécheresse. La classification des angiospermes repose essentiellement sur des caractères floraux et inflorescentiels. IV.2 Caractères chromosomiques =Caryosystématique Le nombre, la taille et la structure des chromosomes (=caryotype) sont des caractères systématiques utiles. Des nombres semblables peuvent indiquer une proche parenté, Chez les Angiospermes le nombre de 2n=4 à 2n=250 Ophioglossum reticulatum (Ptéridophyte) 2n= 1260 Le nombre de chromosomes est généralement constant à l’intérieur d’une espèce voire même à l’intérieur d’un groupe ex: chez la famille des Pinaceae 2n=24 ?. Des variations sont assez fréquentes, non létales dans le monde végétal. Exemples : - Aneuploïdie: ajout ou perte d’1 ou de 2 chromosomes. - Polyploïdie: au moins 3 lots de chromosomes. Exemple le blé tendre Triticum aestivum: 2n= 6x =42 VI.3. Critères biochimiques =Chimiosystématique Ces critères sont utilisés en taxonomie depuis plus de cent ans et indirectement par l’homme: goût, odeur, caractéristiques médicinales depuis tous les temps. Ils sont actuellement utilisés dans les analyses de la variation infraspécifique, et pour déterminer les relations phylogénétiques entre taxons de rang supérieur. 2 types de composés chimiques utiles en systématique : les métabolites secondaires MS (pas de rôle direct dans la croissance?, mais importants dans la vie du végétal), et les protéines, l’ADN et l’ARN (porteurs d’une information). 13 La plupart des métabolites secondaires interviennent dans: La défense contre les prédateurs et les pathogènes ; Comme agents allélopathiques ; Attirer les agents de la pollinisation et dissémination ; Vie sociale, communication, messages… Plus de 100 000 ont été identifiés, on estime que chaque végétal produit au moins une 100 aine de molécules différentes. Les principales catégories sont: a- les alcaloïdes Sont les principaux MS Structures très diverses. Possèdent une activité biologique chez les animaux même à très faibles doses, couramment utilisés en médecine (cocaïne, morphine, atropine, colchicine, quinine, caféine, nicotine etc.) b- les bétalaïnes et anthocyanes Ce sont des pigments végétaux qui s’excluent mutuellement. Présents dans les fleurs, et aussi dans les jeunes pousses (tiges, feuilles et fruits). Les bétalaïnes caractérisent certaines familles de l’Ordre des Caryophyllales. La plupart des autres familles possèdent des anthocyanes. Leurs fonctions seraient : Attirer les pollinisateurs Absorption des UV? Dissuasion des herbivores? c- les glucosinolates Ce sont des glucosides sulfurés caractéristiques des Brassicales. d- Les glycosides cyanogénétiques Ce sont des substances de défense hydrolysées par différentes enzymes qui libèrent du cyanure d’hydrogène (cyanogenèse). 5 groupes différents répandus chez les Angiospermes. Fréquents chez les Rosaceae, Fabaceae, Magnoliales, Laurales. 14 e- Les polyacétylènes Ce sont des M.S. non azotés ex: chez la famille des Asteraceae f- Les terpenoïdes Sont les principaux composants des huiles essentielles, se trouvent dans les tissus végétatifs et aussi dans les glandes florales odoriférantes (attractifs floraux). Ex: Magnoliaceae, Myrtaceae, lamiaceae, Asteraceae, etc. géraniol, menthol, etc. g- Les flavonoïdes Interviennent probablement pour protéger les plantes des herbivores. On les rencontre chez toutes les plantes terrestres. Très utilisés en systématique. IV.4 Critères Moléculaires (macromolécules)= Systématique moléculaire En botanique, l’ADN chloroplastique est très exploité, en particulier le gène rbcL, on exploite également le gène atpB et le gène 18S du génome nucléaire, etc. L’utilisation des acides nucléiques en systématique a donné naissance à la systématique moléculaire (SPICHIGER et coll., 2002). Même si la morphologie permet d’étudier l’organisme entier, comparer les séquences d’un gène de 1500 paires de base, c’est analyser 1500 caractères, chose mon réalisable dans une analyse morphologique ! IV.5 Biosystématique (ou taxonomie expérimentale) Différentes méthodes appliquées à des plantes cultivées en conditions expérimentales fournissent des données importantes en particulier au niveau spécifique. Exemple est ce qu’une espèce cultivée garde les mêmes caractères que dans son milieu d’origine? Du point de vue phytochimique, des variations quantitatives ou qualitatives sont-elles observées? Comment le milieu peut-il avoir un impact dur les métabolites secondaires? 15 VI.6 Biogéographie Etude des aires géographiques permet de donner des indications sur la phylogenèse et l’ancienneté des plantes. Une espèce à grande aire de répartition est appelée espèce cosmopolite. Une espèce localisée au niveau d’une zone géographique est dite endémique. Une espèce rare possède une aire de distribution relativement restreinte et des effectifs faibles. Une espèce menacée est une espèce qui subit des pressions pouvant conduire à son extermination (destruction de l’habitat ou surexploitation de l’espèce). IV.7 exploitation des données Avec plusieurs populations naturelles et/ou expérimentales, sur base d’un grand nombre de caractères quantitatifs et qualitatifs, dont la majorité à plusieurs états. L’analyse des données nécessite le recours aux systèmes d’analyse informatique. Aussi, en systématique moléculaire, la quantité considérable de caractères moléculaires analysables n’a pu se faire que grâce au développement de moyens de calculs puissants: la bioinformatique et le séquençage automatique. VII. La flore La flore est l’inventaire de l’ensemble des espèces végétales poussant dans une zone géographique. Elle est le résultat de la phylogenèse et l’expression d’une évolution historique des considérations écologiques. Le Maroc abrite une flore extrêmement diversifiée et d’une grande originalité. Plus de 4500 espèces et sous espèces de phanérogames la composent, réparties sur 130 familles et 930 genres; dont 930 endémiques; 1641 taxons sont rares ou menacés, 1141 très rares. Les espèces marocaines présentent de multiples valeurs (écologique, économique, pastorale, médicinale, ornementale, culturelle, etc.). Si l’inventaire est relativement bien établi, d’autres aspects tels la répartition géographique, l’écologie et la biologie des espèces ne sont pas encore suffisamment 16 connus. Il en est de même pour la phytochimie et la validation des savoirs ethnobotaniques. Une flore est aussi un ouvrage qui permet d’identifier les espèces grâce à des clés de détermination et de vérifier cette identification à l’aide de description. cf TP. La connaissance des potentialités médicinales du monde végétal est loin d’être entièrement acquise. Les potentialités pharmacologiques de cette flore sont loin d’être explorées. L’exploitation abusive du patrimoine végétal universel menace le devenir de l’humanité: (problèmes de réchauffement, famine, désertification,…). La crise écologique peut engendrer une crise sanitaire. Préserver la biodiversité= préserver la vie. 17 Chapitre II : Les Ptéridophytes I- Généralités Possèdent des tiges, racines et feuilles, parcourues de vaisseaux conducteurs de sève, mais pas de fleurs ni de graines. Possèdent des spores, mais pas encore d’ovules ni de graines. Capables de synthétiser la lignine pour assurer rigidité et résistance (port dressé et forme arborescente) gamètes mâles ciliés, la fécondation nécessite l’eau, d’où leur confinement dans les milieux humides. Mâle Zygote (sans sporophyte phase de repos) Femelle II- Critères de classification II.1 Le sporophyte C’est le produit de la fécondation, il est représenté par la plante feuillée. C’est la ramification qui caractérise les groupes, peut être dichotomique ou verticillée (Equisétinées). a. Les feuilles C’est un bon critère de classification, peuvent être : inexistantes chez les formes primitives ; présentes sous forme de microphylles (très petite taille, qlq mm, entières avec une seule nervure) ; ou de mégaphylles (grande taille, découpées et plurinervées). b. Les sporanges Ce sont les sacs qui contiennent et libèrent les spores, 2 types fondamentaux : 18 Les eusporangiés Le sporange naît à partir d’un groupe de cellules épidermiques, le nombre de spores est toujours élevé et variable. Les leptosporangiés Le sporange se développe à partir d’une seule cellule épidermique, le nombre de spores est réduit et fixe. Les sporanges peuvent être libres ou groupés en sores. Leur situation, par rapport aux feuilles, est aussi caractéristique des groupes. c. Les spores Présentent des différences au niveau de la forme générale, taille, nombre et devenir. Isosporie (homosporie) : spores nombreuses et identiques qui donnent en germant un prothalle hermaphrodite. Hétérosporie : différence de taille micro et macrospores et variation du nombre. L’homosporie va caractériser les groupes primitifs et l’hétérosporie caractérise les groupes les plus récents. Chez le genre Equisetum, il y a un seul type de sporange, mais deux types de spores par leur devenir. On parle de subisosporie. III- Classification des Ptéridophytes 60 espèces au Maroc III.1 Clade des Psilotophytes classe Psilopsida III.1.1 Psilotales Surtout fossile et non représentée au Maroc par des formes actuelles. De tous les végétaux vasculaires, ce sont les plus anciens (antérieurs au dévonien) et les plus simples en organisation. plantes de petite taille, pas de racine et parfois pas de feuilles. Eusporangiés et homosporés. 19 III.1.2 Ophioglossales Plantes vivaces à rhizome, sporanges isolés, le pétiole porte deux segments distincts : un limbe stérile et une partie fertile en panicule, eusporangiées et homosporées 1 seul ordre au Maroc les Ophioglossales, 1 famille Ophioglossaceae et 2 genres Ophioglossum et Botrychium: Ophioglossum avec 3 espèces : O. vulgarum, O. regulare et O. lusitanicum Botrychium lunaria des études récentes ont conduit à séparer les Ophioglossales des autres fougères et à créer l'embranchement des Ophioglossophyta. Des résultats de S.M., Smith et Al., 2006 20 III.2 Les Lycopsides = Lycophytes Ptéridophytes à microphylles Leurs caractères sont : types actuels herbacés (arborescents au paléozoïque) Sporophylles peu différentes des feuilles végétatives et groupées en cônes ou épis terminales. Eusporangiés homosporés ou hétérosporés 1.Selaginellales 1 famille Selaginellaceae, un genre et deux espèces. tiges allongées et rampantes sporophylles = feuilles végétatives avec les androphylles en haut et les gynophylles en bas. Au Maroc existent Sellaginella denticulata et S. rupestris 21 Selaginella rupestris III.3 sphénopsides = Equisetophytes Remontent au moins au dévonien, 1 seule famille vivant actuellement : tiges divisées en articles successifs feuilles réduites verticillées (microphylles) sporanges groupés en sporangiophores groupés en épi terminal eusporangiées avec une subisosporie 22 III.4 Filicopsides = Filicinées Correspondent aux ptéridophytes à fronde =mégaphylles. Ce sont les fougères vraies, leptosporangiées isosporées (sauf les formes aquatiques qui sont hétérosporées). Les frondes prennent naissance sur un rhizome et peuvent être divisées en folioles ou pennes. III.4.2 Les Filicales La famille des Polypodiaceae est la mieux représentée au Maroc avec 15 genres et plus de 32 espèces. Ce sont toutes les fougères leptosporangiées et homosporées. Ex : - Pteridium aquilinum (abondante dans le Rif, MA, Ha), espèce envahissante, toxique - Dryopteris filix-mas (très rare). - Adianthum capillus-veneris, utilisée en médecine traditionnelle au Maroc Adianthum capillus-veneris : ‫قسبور البير‬ Source illustration: wikipedia 23 III.4.2.3 Les Marsiléales ou Hydroptériales Ptéridophytes aquatiques leptosporangiées et hétérosporées. La famille des Marsileaceae est représentée au Maroc par deux espèces réparties en deux genres et deux espèces Marsilea strigosa et Pilularia minuta. Le genre Marsilea se reconnaît par : des feuilles à 4 folioles longuement pétiolées les sporophylles appelées sporocarpes sont très différentes des feuilles végétatives, leur limbe est coriace, réniforme et courtement pétiolé. Les sporocarpes portent intérieurement les sporanges groupés en sores indusiées. Chaque sore contient un macrosporange avec une gynospore entouré de plusieurs microsporanges à plusieurs androspores chacun. Conclusion Les Ptéridophytes et l’homme : Le charbon provient d’immenses quantités de ptéridophytes fossiles du carbonifère. Les prêles en raison de leur forte teneur en silice (5 à 10 % de la MS), utilisés en phytotérapie et en polissage. Adianthum capillus-veneris est citée dans la pharmacopée traditionnelle marocaine contre la toux et pour faire murir les abcès (Bellakhdar, 1997) La fougère aigle, toxique pour le bétail, est aussi une plante envahissante. 24 CHAPITRE III : Les Gymnospermes Ce sont des phanérogames à ovules nus et graines nues. Les "conifères" forment le groupe principal des Gymnospermes. Cône de Pinus coulteri : une espèce introduite au Maroc 1. Les Préspermaphytes 1.1Généralités Eléments essentiels de la flore du 1aire, Ce groupe est caractérisé par : hétérosporie définitivement acquise; anthérozoïdes ciliés (zoïdogamie); ovules généralement de grande taille (7x6cm chez les cycadales); réserves accumulées avant la fécondation. On parle alors de fausse graine ou de pré graine. 1.2 Classification des Préspermaphytes 1.2.1 Ptéridospermales (fougères à graines, entièrement fossiles) 1.2.2. Les Cycadales (Spermatophytes) 25 Petits arbres à port de palmier. Connus depuis le IIaire jusqu’à la période actuelle (fin d’évolution 130 espèces). Fleurs mâles : étamines nombreuses disposées en cônes, zoïdogamie. Organe femelle en forme de cône sauf chez les cycas, le cône peut être de grande taille (presque 1m de long et 40 kg). 1.2.3 Ginkgoales Du primaire, une seule espèce persiste dans la nature actuelle, dioïque. Arbres à feuilles aplaties souvent de forme triangulaire Chaque étamine comporte deux sacs polliniques, zoïdogamie Quand la graine volumineuse se détache de l’arbre, elle peut contenir ou non un embryon développé. Ginkgo biloba est considéré comme arbre sacré en Chine et Japon où il est planté, depuis des temps très anciens, autour des temples bouddhiques. Espèce panchronique à plusieurs intérêts : 26 Intérêt historico-botanique Résiste à la pollution atmosphérique, aux radiations (Hiroshima) Feuilles utilisées comme antioxydants et toniques cérébraux. 2. Coniferophytes = Gymnospermes au sens strict Ovules nus (gymnovulie) et graines nues (gymnospermie). Spermaphytes Apogée au Jurassique –Crétacé (20 000) et depuis il est en déclin (600), sauf les Pinales. 2.1 Caractères dérivés propres Anémophilie et siphonogamie. C’est la fécondation qui déclenche la mise en réserve, l’embryon garde des liens étroits avec la plante mère. Une vraie graine pour la protection de l’embryon, et la dispersion et la continuité de l’espèce. Résistent mieux aux climats froids et difficiles. Présentent une grande longévité : 5000 ans pour le Pinus longaeva. (9500 ans pour des clones d’épicéas) 2.2 Classification et principaux représentants 5 ordres : Pinales, Araucariales, Podocarpales, Cupressales et Taxales. 2.2.1 Ordre des Pinales Famille des Pinaceae 3 genres et 6 espèces se distinguent par leur type de rameaux et de feuilles. Le genre Pinus est représenté par 3 espèces naturelles et spontanées, 3 espèces introduites Feuilles en aiguilles groupées par deux Cônes ligneux à écailles persistantes 27 Espèces spontanées ou naturelles : Pinus halepensis Mill. : Pin d’Alep (Tayda) Pinus pinaster Solander : Pin maritime Pinus clusiana ssp. mauretanica: Pin noir Espèces introduites Pinus canariensis L. (endémique des Canaries) feuilles groupées par trois ; reboisements. Pinus pinea L. (pin parasol) Europe, feuilles fascicules par 2 Reboisements, ornement, graines appréciées par l’homme, fixation des dunes. Pinus coulteri (originaire de Californie) feuilles groupées par 3, cônes peut atteindre plus de 2 Kg (bab Zhar- Tazekka- taza). Le genre Cedrus Dans le monde, ce genre est représenté par 4 espèces : Le cèdre du Liban : Cedrus libani Le cèdre de chypre : Cedrus brevifolia Le cèdre de l’Himalaya : Cedrus deodara Le cèdre de l’Atlas : Cedrus atlantica Le genre Cedrus Cedrus atlantica Manetti (Arz ; Idil) Longévité peut dépasser 600 ans. Feuilles en aiguilles groupées en rosettes. Cônes lisses à écailles caduques. Endémique du Maroc et de l’Algérie 28 Rôle écologique, environnemental, socioéconomique (bois d’œuvre, menuiserie, feuilles utilisées en parfumerie...) Genre Abies : Abies maroccana Trabut (Chouh) : espèce endémique du Maroc. 2.2.2 Ordre des Cupressales Taxodiaceae Pas de représentant au Maroc Représentée par des célébrités Sequoia gigantea plus de 100m, 2000ans et 35m de diamètre. Cupressaceae 3 genres principaux se distinguant par les cônes femelles et les feuilles: Cônes ligneux à 4 angles formés de 4 écailles, feuilles en écailles: Tetraclinis articulata=thuya Cônes secs sphériques, 8 à 14 écailles, feuilles en écailles : Cupressus exemple cupressus atlantica : espèce endémique du Maroc Cônes charnus =baies ou galbules, 3 à 6 écailles : Juniperus ex : J. oxycedrus(f.en aiguilles), J. phoenicea et J. thurifera(f. en écailles) 29 Juniperus phoenicea 2.2.3 Ordre des Taxales Taxaceae 1 seul genre Taxus et une seule espèce : T. baccata= If Arbuste ramifié dès la base. Non résineux. Fruit formé d’une enveloppe= arille ouvert au sommet avec une seule graine. L’arille est charnu, rouge et consommable à maturité. Toutes les autres parties sont très toxiques. 30 Taxus baccata= If « Dakhs » 2.3 Utilisation des Coniférophytes Horticulture: (forme, feuillage) Construction : bois Ameublement : meubles Pharmacie : riches en composés terpéniques et en flavonoïdes et alcaloïdes (If) Industrie : parfums, arômes, pâte à papier Alimentation : peu utilisés : pin pignon, baies du genévrier, miel de sapin : riche en acides aminés et en sucres Tourisme : arbres remarquables, hauteur, grosseur, longévité 3. Les Gnétophytes (Chlamydospermes) 3.1 Caractères généraux Ovule : entouré d’une enveloppe discontinue. 31 Les plantes de ce groupe n’ont pas de résine. Ligneuses à feuilles opposées. Apparition de l’enthomophilie (Welwitschia). Fécondation simple avec amorce de double fécondation. Regroupent trois genres très différents appartenant à 3 ordres à répartition différente. 3.2 Description et systématique Ephédrales Seul le genre Ephedra existe au Maroc. Plantes ligneuses sous forme de buisson ou de lianes. Rameaux articulés chlorophylliens. Feuilles réduites opposées. Fleurs unisexuées sous forme de cônes, parfois cônes bisexués. L’éphédrine, vasoconstricteur mimant l’adrénaline, est extraite de l’Ephedra equisitina. 32 Chapitre V Les Angiospermes Introduction Les Angiospermes (ou plantes à fleurs) constituent le groupe le plus important de plantes vasculaires. C’est le plus riche et le plus diversifié avec 250 000 à 300 000 espèces groupées en 400 familles. I. Caractères nouveaux des Angiospermes Par rapport aux Gymnospermes, ce groupe est caractérisé par un certain nombre de caractères nouveaux qui ont assuré son succès. Les écailles ovulifères entourent complètement les ovules (ovaire clos, pourvu d’un style et d’un stigmate : angiovulie) et les graines sont contenues dans un fruit (angiospermie) d’où la protection très poussée. Double fécondation donnant naissance à l’embryon et à l’albumen. Les organes reproducteurs sont condensés dans une fleur hermaphrodite dont le rôle est d’assurer la reproduction sexuée. Grande diversification des organisations florales et manipulation des insectes, des animaux et même de l’homme pour assurer la reproduction et la dissémination. Appareil végétatif perfectionné avec des types biologiques extrêmement diversifiés (tous les types biologiques). La nouveauté du type herbacé des angiospermes va leur permettre de se reproduire dès la première année, alors que les espèces arborescentes ne parviennent à maturité sexuelle qu’au bout d’un temps très long. Plusieurs modes de vie autotrophes, saprophytes, hemisaprophytes, parasites..). Possèdent des potentialités physiologiques leur permettant de coloniser les milieux les plus hostiles (aquatiques, eau saumâtre), adaptations diverses au froid et à la sécheresse. Développement des moyens de défense pour traverser le temps et résister aux attaques (énorme diversité chimique) et aux modifications du climat (adaptation). II. Caractères généraux des Angiospermes (appareil végétatif et appareil reproducteur) voir T.P. III. III. Classification phylogénétique des Angiospermes Les premières classifications étaient basées essentiellement sur la morphologie. 33 Les classifications actuelles s’appuient d’avantage sur les caractères biochimiques et structuraux (dont la micromorphologie) et les caractères moléculaires. Les analyses basées sur les critères morphologiques et moléculaires ne soutiennent pas la traditionnelle division des Angiospermes en Monocotylédones et Dicotylédones. L’analyse palynologique a largement contribué à l’éclaircissement des relations entre les différents groupes. Les résultats des dernières classifications du groupe de la phylogénie des Angiospermes 1998 (APG1) ; 2003 (APGII) ; 2009 (APGIII) sont les suivants : 34 Les apertures correspondent aux zones d’interruption de l’exine (paroi pollinique) pour faciliter la germination du tube pollinique: Le pollen peut-être inaperturé (Laurier rose), monoaperturé (1pore chez les Graminées ou 1 sillon chez les monocotylédones, chez les dicotylédones, il est généralement triaperturé avec 3 apertures ou plus La systématique moderne, basée de plus en plus sur les comparaisons des fragments du génome (ADN, ARN) peut ne converger avec la morphologie pour certains groupes. Ne se traduit pas forcément au niveau morphologique. Mais peut toutefois, pour certains groupes, coïncider avec la classification morphologique classique. La systématique moderne est de plus en plus utilisée dans les ouvrages scientifiques. La systématique moderne est en constante évolution.. A. Les Protoangiospermes Plusieurs ordres : Pipérales, Aristolochiales, Nymphaeales Ordre des Nymphaeales Famille des Nymphaeaeceae - Plantes aquatiques, herbacées ou vivaces à rhizome enraciné au fond de l’eau. - Feuilles flottantes de grande taille. - Fleurs solitaires hermaphrodites, actinomorphes. - Pièces florales à insertion spiralée, pièces pouvant être nombreuses. - Pollen monosulqué ou inaperturé. - Floraison de juin à septembre - Cosmopolites - La plante est reconnue depuis l'Antiquité pour ses propriétés anaphrodisiaques et sédatives. Le rhizome et les fleurs sont utilisés en phytothérapie. - Le nénuphar blanc renferme des tanins, de l'acide gallique et des alcaloïdes. La racine est riche en amidon. Au Maroc, une seule espèce rare et localisée aux environs de Tetouan et à dayet hachlaf (observation personnelle) Le nénuphar blanc : Nymphaea alba Ordre des Aristolochiales Toxicité d’Aristolochia Longa (Bereztem) Usage : Au Maroc, considérée, à tort, comme antidote contre certaines intoxications, voire de morsures de serpents, la racine de Bereztem est fréquemment utilisée pour traiter l'une des 35 pathologies les plus dangereuses, à savoir le cancer, ainsi que les maladies de "Boumezwi" (palpitations de l'aorte), de la constipation, des affections intestinales, des maladies cutanées, des blessures. Toxicité: Bereztem, ou Aristolochia longa, doit sa toxicité à un acide très concentré au niveau de la racine et que l'organisation mondiale de la santé considère comme carcinogène, c'est-à-dire capable de provoquer un cancer. Les aristoloches sont des plantes herbacées de la famille des aristolochiacées. Elles contiennent une substance fortement toxique et cancérigène: l'acide aristolochique. Il a été établi que Bereztem ou Aristoloche, est disponible en vente libre chez les herboristes au Maroc !! (Source : centre anti poison-Maroc CAPM) B. Euangiospermes B.1 Euangiospermes monoaperturés B.1.1 Monocotylédones 3 groupes: Monocotylédones archaïques Liliidées Commélinidées 1. Monocotylédones archaïques (3 ordres) Ordre : Alismatales Famille Alismataceae Exemple : Alisma Plantago-aquatica (Plaintain d’eau) Plante vivace très commune qui pousse dans les eaux douces. feuilles grandes, basales, avec des nervures parallèles et un pétiole épais. Fleurs actinomorphes à trois pétales blanc-rosé, trois sépales verts, six étamines sur un cycle, gynécée à nombreux carpelles libres, ovaire supère, Fruit : akènes 2. S/C des Lilidées (liliiflores- Lilianae) 3 ordres: Asparagales, Dioscoreales et Liliales Ordre des Liliales 36 Famille des Liliaceae Famille cosmopolite, importante (4000 espèces; 110), représentée essentiellement par des géophytes à bulbe, rhizome ou tubercule. Inflorescence : grappe ou épi ou fleurs solitaires chez la tulipe. Fleurs régulières, trimères et pentacycliques : 3T + 3T + 3 E + 3 E + (3 C) Ovaire supère, fruit capsule ou baie, graine à albumen développé. Plantes d’intérêt ornemental (Tulipe et Jacinthe…), Agave americana, subspontanée au Maroc, ornementale et à fibres ; alimentaire ( ail, oignon, ciboulette du genre Allium), médicinal (graines et bulbe des colchiques; Aloe). Toxiques : Fruit des asperges, la Scille : raticide… Famille proche : Iridaceae avec ovaire infère et 3 étamines, et fleurs actinomorphes ou zygomorphes. Amaryllidaceae: ovaire infère (ex Narcissus) Ordre des Asparagales Famille des Orchidaceae Famille considérée comme la plus évoluée à cause des mécanismes de pollinisation et de la coévolution plante-insecte. Fleurs zygomorphes hermaphrodites, habituellement trimères. Des 6 étamines ne subsistent chez les représentants marocains qu’une étamine fertile soudée au style et stigmate pour former un gynostème. 3. Commélinidées Plusieurs ordres L’ordre des Arécales inclut une seule famille, celle des Arecaceae ou Palmaceae comme le cocotier et les palmiers. Au Maroc: Chamaerops humilis (Doum: arborescent si respecté lié aux bioclimats semi arides et subhumide) et Phoenix dactilifera (Palmier dattier). L’ordre des Poales inclut la plupart des herbes et plantes apparentées comme le bambou. L’ordre des Zingiberales tient son nom du gingembre, B.2 Les Euangiospermes triaperturés ou Tricolpés –Eudicotylédones 37 1- ‘Les tricolpés de base’ Ranunculales Ranunculaceae Pollen triaperturé, Fleurs actinomorphes ou zygomorphes, hermaphrodites, Périanthe simple ou double, pétales 3-5 –8 ou +, sépales pétaloïdes Androcée à plusieurs étamines libres à ovaire supère et à carpelles libres Famille cosmopolite, 1500 espèces, au Maroc 53 espèces dont Ranunculus avec 30 espèces. Habitats humides (prairies, forêts ou milieux aquatiques). Plantes souvent toxiques, présence d’alcaloïdes isoquinoléiques et de saponosides ex : Aconitum lycoctonum : «qatel ed-dib» Papaveraceae Généralement herbes à latex Fleurs à 2 sépales, 4 à 6 pétales (12) Nombreuses étamines libres Gynécée supère 2 à 20 carpelles soudés Au Maroc 4 genres (Papaver, Glaucium, Chelidonium et Roemeria) et une douzaine d’espèces dont Papaver Rhoeas (coquelicot), Papaver somniferum : fleurs de couleur violet-lilacé ou blanchâtre taché de pourpre à la base. Le fruit contient un suc blanchâtre : l’opium dont on extrait la morphine et d’autres alcaloïdes utilisés en médecine. 2. Fonds des Tricolpés (Dicotylés vrais) 2.1 Caryophyllales Caryophyllaceae 2000 espèces (217esp, 4ème), cosmopolite, herbes à feuilles opposées, épaississement en forme de cœur au niveau de l’insertion opposé de la tige généralement des inflorescences en cymes bipares, fleurs généralement pentamères et pentacycliques. Calice peut être gamosépale Corolle toujours libre dialysépale Gynécée généralement réduit à deux carpelles, 38 Plantes ornementales (œillet) ou pharmaceutique (la saponaire: Saponaria officinalis). Chenopodiaceae Plantes herbacées ou ligneuses parfois grasses. Petites fleurs verdâtres apétales et à ovaire uniloculaire et uniovulé (basal). à (1)-5(6) sépales soudés à la base parfois absents, étamines au même nombre que les sépales libres ou soudées à la base. Fredolia aretioides (chou fleur de bou hmama) est une espèce des régions arides. C’est aussi la famille de la Betterave (Beta vulgaris) et de L’épinard (Spinacea oleracera). Aizoaceae Plantes grasses ou succulentes dont les fleurs possèdent un grand nombre de sépales, de pétales d’étamines et de carpelles. Cactaceae Plante épineuse à baies consommable, plante médicinale et utile pour la fixation des sols. 6 espèces spontanées au Maroc. 3. Les Rosidées (sous-classe des Rosidae) Avec 90 000 espèces, c’est le premier groupe en richesse spécifique. Fleurs généralement dialypétales, pentacycliques La zygomorphie est de plus en plus fréquente, l’ovaire est supère. 3.1 Prérosidées Ordre des Geraniales Famille des Geraniaceae Herbes vivaces ou annuelles, 47 espèces au Maroc dont 8 endémiques réparties sur 3 genres : Geranium, Erodium et Monsonia 3.2 Eurosidées I Famille des Euphorbiaceae Plantes herbacées ou ligneuses, à fleurs toujours unisexuées, groupées dans une inflorescence particulière appelée cyathe dans le genre Euphorbia. Famille des Salicaceae 39 C’est la famille des Saules (Salix) et des Peupliers (Populus) qui caractérisent les sols humides au bord des rivières et à côté des lacs (Ripisylve). Représentée au Maroc par une dizaine d’espèces arborescentes à feuilles alternes et des fleurs unisexuées sans périanthe groupées en chatons. Ordre des Fabales (léguminosae) Le fruit est une gousse appelée légume d’où l’appellation des Légumineuses. Famille des Mimosaceae Un genre spontané au Maroc (Acacia) et 5 espèces dont 2 endémiques Les Acacias fournissent des tanins et de la gomme. Ex : Acacia gummifera (gommier marocain : talh) endémique du sud- ouest et du Souss. Et Acacia raddiana principal arbre des steppes présahariennes. Fleurs actinomorphes, hermaph. (5S), (5P), 5-nE, 1C ovaire supère. Famille des Caesalpiniaceae Représentée au Maroc par une seule espèce : le Caroubier Ceratonia siliqua, présent partout au Maroc à l’exception des régions sahariennes et arides. Fabaceae (Papilionaceae) Famille cosmopolite, corolle papilionacée, feuilles composées stipulées, parfois épines ou vrilles et fruit en gousse. 5S + 1P, 2p, (2p) + (10 E) + 1C ovaire supère. Avec 400 espèces, c’est la 2ème famille du Maroc, représentée en majorité par des herbacées. Multiples utilisations 2ème rang mondial derrière les céréales. alimentaires : plantes cultivées pour graines à réserves lipidiques amylacées ou protéiques et fruits verts ou légumes tel la Fève (Vicia faba) ; lentille (Lens esculenta) ; Pois chiche (Cicer arietinum)… Fourragères Trèfles et luzernes (Medicago sp.) Pharmaceutiques Les fleurs de Cytise (Cytisus) sont riches en alcaloïdes cardiotoniques. Industrielles (colorants, baume, etc) Ornementales: Colutea, etc Ecologique : amélioration des sols. Toutes Les espèces de cette peuvent contracter une symbiose avec des bactéries du genre Rhizobium pour permettre un accès privilégié de l’azote de l’air. 40 Rosales Grande variétés de modèles architecturaux (forme du réceptacle et nombre de carpelles) nombreuses étamines disposées en verticilles. Rosaceae (68 espèces, 16genres) Port variable : arbres ou arbustes rarement des herbes, souvent épineuses et grimpantes. Feuillage alterne stipulé. Chimiquement présence de tanins, d’huiles essentielles et d’hétérosides de type saponosides ou cyanogène (les graines d’abricot, de pêche ou de cerise difficiles à briser contiennent du cyanure). Rhamnaceae Au Maroc 2 genres Ziziphus et Rhamnus et 11 espèces dont 2 endémiques. Fleurs petites actinomorphes hermaphrodites, rarement unisexuées, ovaire supère ou semi infère ou infère. Ziziphus lotus (Jujubier): arbuste épineux des régions arides à drupes consommables. Rhamnus lycioïdes : arbrisseau très ramifié à drupe rougeâtre commun dans les régions non arides. Cucurbitales Cucurbitaceae C’est la famille du melon (Cucumis melo), de la pastèque (Citrullus vulgaris), des courgettes (Cucurbita sp.)…plantes cultivées pour leurs fruits. Fleurs unisexuées à périanthe double (5S), (5P) Au Maroc 3 espèces toutes toxiques. Bryonia dioïca (anab eddib); Citrullus colocynthis (lehdej, hendal), Echballium elaterum (concombre d’ânes) 3.3 Eurosidées II 4 ordres Brassicales, Malvales, Sapindales et Myrtales Brassicales Brassicaceae (Crucifères) Cosmopolite, quatre pétales en croix, 6 étamines sur deux cycles, 2 petites et 4 grandes, deux carpelles séparés par une fausse cloison, Ovaire supère. Le fruit est une silique. Avec185 espèces, c’est la 6ème famille du Maroc. 35 espèces endémiques. Malvales Malvaceae Au Maroc 24 espèces appartenant à 6 genres. 41 Feuilles alternes simples à nervation palmée Fleurs de grande taille, actinomorphes, calice souvent doublé d’un calicule, 5S, 5P, nE soudées par filets, ovaire supère 5à n C soudés. Fruit capsule ou akènes. C’est la famille de l’Hibiscus, de la mauve et du Cotonnier. Sapindales Rutacaeae Plantes odorantes à feuilles alternes, représentée au Maroc par 5 espèces spontanées, appartenant aux genres Ruta (Ruta chalepensis (Figel) et Hallophyllum. C’est la famille des Agrumes (Citrus sp.) originaires de chine anciennement introduites. Myrtales Carpelles soudés, ovaire infère. Myrtaceae ligneux feuilles alternes à limbe entier souvent coriace (adaptation) fleurs régulières pentamères ou tétramères ovaire infère pluriloculaire à placentation axile C’est la famille du Myrte (Myrtus communis « rihane ») seul représentant de la famille au Maroc et des Eucalyptus originaires d’Australie. Lythraceae C’est la famille du Henné (Lawsonia inermis) et du Grenadier (Punica granatum). 4. Clade des Astéridées (Gamopétales) Groupe de plus de 67000 espèces caractérisées par la soudure des pétales et des carpelles et la réduction du nombre de pièces et de cycles. Ovaire supère ou infère. Cornales, Ericales, Euastéridées I et Euastéridées II Ericales Ericaceae Au Maroc, 3 genres Erica (8espèces) et Calluna (Bruyères) et l’Arbousier (Arbutus unedo) L’arbousier est un arbrisseau assez répandu au Maroc, à feuilles alternes persistantes à petite fleur à corolle gamopétale blanchâtre et caduque. Les fruits sont des baies globuleuses comestibles (sasnou). 42 Sapotaceae Famille tropicale représentée au Maroc par l’Arganier (Argania spinosa). Arbre endémique du Souss s’étend jusqu’au Sahara formant des steppes ou des forêts. Feuilles coriaces persistantes, fleurs sessiles à corolle verdâtre en cloche d’ou émergent 5 étamines. Le fruit est une baie verte riche en huile d’argane. Solanales Solanaceae Herbacées ou ligneuses, feuilles alternes, fleurs actinomorphes hermaphrodites (5S) +[( 5P) + 5E ]+ (2C) ovaire supère, plantes alimentaires Dont la tomate (Lycopersicum esculentum), piments (Capsicum sp.), pommes de terre (Solanum tuberosum) originaire d’Amérique latine, et plantes toxiques (présence d’alcaloïdes)Tabac (Nicotiana tabacum), Belladone (Atropa belladona), le Datura (Datura stramonium), la mandragore (Mandragora officinalis) … Ordre des Lamiales Oleaceae Feuilles simples ou composées, alternes chez Jasminum, fleurs actinomorphes, androcée généralement à deux étamines. Cette famille tire son nom du genre Olea, représenté en méditerranée par l’Olivier (Olea europaea var. sativa ou oleaster). Scrophulariaceae Au Maroc 130 espèces dont une 20aine endémiques. Fleurs en général zygomorphes (actinomorphes chez Veronica 4 lobes et 2 étamines et Verbascum 5 lobes et 5 étamines), androcée généralement à 4 étamines. Ovaire supère, (2C ) 2 loges multiovulées. Plantes ornementales. La Digitale (Digitalis purpurea) est une plante médicinale cardiotonique. Lamiaceae (Labiées) Famille homogène, plantes herbacées ou arbustes, tiges à quatre angles portant des feuilles opposées décussées. Fleurs hermaphrodites, pentamères, zygomorphes ; corolle bilabiée ; à deux lèvres, ovaire supère ; deux carpelles soudés. 43 207 espèces au Maroc réparties en 29 genres et 77 espèces endémiques C’est la famille de nombreuses plantes aromatiques et pharmaceutiques qui produisent de nombreuses essences. Les menthes : Mentha viridis : menthe verte Mentha pulegium C’est aussi la famille des Thyms : (Thymus sp.21 espèces dont 12 endémiques), de la lavande : (Lavandula sp. 10 espèces dont 5 endémiques), de l’origan de la Sauge : (Salvia sp.14 espèces dont 5 endémiques) et du Romarin : Rosmarinus officinalis… 4.3 Euastéridées II 4 ordres Aquifoliales, Apiales, Dipsacales et Astérales Apiales Apiaceae (Ombellifères) Caractérisés par une inflorescence en ombelle, 160 espèces au Maroc dont 33 endémiques. 5s + 5P + 5 E +( 2 C) ovaire infère Plantes alimentaires : carotte, céleri, fenouil, coriandre, persil, cumin… Asterales (Campanulaceae et Asteraceae) Plantes herbacées, fleurs à ovaire infère, fruit sec et androcée synanthérée. Contraction des inflorescences en épi et à terme en capitule. Asteraceae (Composées) voire travaux pratiques Famille naturelle, apparue récemment, les plus anciens fossiles datent de l’Oligocène (période du tertiaire). Représentants très adaptés des régions désertiques jusqu’aux pôles, rarement aquatiques et le type herbacé est dominant. Au Maroc comme partout dans le monde c’est la première famille en richesse spécifique 500 espèces réparties en 115 genres (20 000 espèces dans le monde).c’est la famille du Tournesol (Helianthus annuus), des Artichauts (Cynara sp.), de l’Absinthe (Artemisia absinthium) de l’Armoise blanche (Artemisia herba alba), du pyrèthre (Anacyclus pyrethrum)…et d’autres espèces médicinales. Conclusion 44 Toutes les classifications s’accordent pour mettre au terme la famille des Asteraceae, qui présente le maximum de réussite prouvée par le grand nombre de ses espèces et sur tous les milieux. Toutefois, sur le plan médicinal, la chimie est plus subtile et moins brutale. C’est une famille jeune, encore peu évoluée. 45

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