Introduction à la sémiologie - F. Puisieux - PDF

Summary

This document is a presentation on medical semiology for advanced nursing practice, given on September 21, 2022, by Professor François Puisieux at the University of Lille. The content covers topics such as medical semiology, clinical and paraclinical signs, and related definitions, with specific emphasis on geriatric syndromes.

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Diplôme d’Infirmier en Pratique Avancée 21 septembre 2022 Introduction à la sémiologie dans le champ de l’IPA Pr François PUISIEUX Faculté de Médecine H Warembourg – Université de Lille Pôle de Gérontologie – CHU de Lille Sémiologie médicale La sémiologie médicale est la partie de la médecine qui ét...

Diplôme d’Infirmier en Pratique Avancée 21 septembre 2022 Introduction à la sémiologie dans le champ de l’IPA Pr François PUISIEUX Faculté de Médecine H Warembourg – Université de Lille Pôle de Gérontologie – CHU de Lille Sémiologie médicale La sémiologie médicale est la partie de la médecine qui étudie les signes (qui traduisent la lésion ou le trouble d'une fonction) que peut relever le médecin à l'examen clinique (signes physiques, signes fonctionnels =symptômes) ou avec des examens complémentaires (imagerie, biologie). Elle étudie également la manière de les relever (interrogatoire, examen physique, examens complémentaires) et de les présenter (écriture d'une observation, regroupement en syndrome) afin de poser un diagnostic. Classification des signes Les signes cliniques sont les signes obtenus à l'examen clinique Deux façons de les classer : 1ère distinction : ▪ signes généraux : température, fatigue, etc. ▪ signes focaux : délimités à une zone 2ème distinction : ▪ signes fonctionnels (= symptômes) : signes récupérés par l'interrogatoire, non vérifiables par un autre signe clinique, on peut citer la douleur, ou la dysphagie, ▪ signes physiques : vérifiables, ceux qui sont obtenus à l'examen physique tel qu'une rougeur, un bruit anormal au stéthoscope, etc. recueillis sans instrument lourd sauf le stéthoscope, l'otoscope, l'ophtalmoscope, le thermomètre, le tensiomètre, le saturomètre, etc. Les signes paracliniques sont issus des examens complémentaires : radiographie, scanner, prise de sang, etc Autres définitions Anamanèse = recueil des antécédents par l’interrogatoire Auscultation ≠ examen clinique Auscultation = écoute du fonctionnement des poumons, du cœur et des vaisseaux à l’aide d’un stéthoscope Syndrome = ensemble de signes et/ou de symptômes constituant une entité, caractérisant un état pathologique et reconnaissant une étiologie particulière. La science de l’examen clinique se perd-elle ? Recueil des signes Le recueil des signes se fait par deux moyens : L'examen clinique qui se déroule en deux temps, successivement : ✓ l'interrogatoire du patient (=entretien) et/ou de celui qui l'accompagne (l’aidant) ✓ l'examen physique, selon quatre modalités : ▪ l'inspection ▪ la palpation ▪ la percussion ▪ l'auscultation Les examens paracliniques (ou complémentaires) (radiographie, scanner, prise de sang, etc.). Signes généraux Les signes généraux sont des signes très peu spécifiques : ils ne portent pas de caractéristique d'organe et sont communs à de nombreuses affections. Ils permettent d'évaluer l'état global du patient, et le retentissement de la maladie. Il s'agit de : ✓ l'asthénie : sensation de fatigue généralisée. ✓ l'anorexie : absence ou diminution de l'appétit. Ce signe ne doit pas être confondu avec l'anorexie mentale. ✓ l'amaigrissement : perte de poids supérieure ou égale à 5 % du poids habituel. ✓ la fièvre : augmentation de la température corporelle. Syndrome gériatrique Définition usuelle du syndrome en médecine : association de signes et de symptômes formant une entité clinique et reconnaissant une étiologie particulière. Syndromes gériatriques sont des entités résultant d'une diversité de facteurs de risque (plurifactoriels), notamment de la coexistence de plusieurs maladies chroniques. Ils ont comme autres caractéristiques d’être fréquemment observés chez les sujets âgés et plus particulièrement parmi les plus fragiles d'entre eux et d’avoir un impact négatif sur la qualité de vie et le statut fonctionnel. 8 Notion de syndrome gériatrique Olde Rikkert et al. Neth J Med 2003;61:83–87 9 9 Principaux syndromes gériatriques Altération de l’état général Chutes Confusion Dénutrition, malnutrition Déshydratation et coup de chaleur Douleur chronique Dysphagie, troubles de déglutition, fausses routes Escarre Fractures Troubles du sommeil Hypotension orthostatique Incontinence urinaire Incontinence fécale Maltraitance Perte d’autonomie Syndrome d’immobilisation Syndromes régressifs : glissement et désadaptation psychomotrice Troubles du comportement, agitation 10 A l’issue du recueil des données (étape analytique), la synthèse Etape analytique: recueil des symptômes et des signes Etape de synthèse: groupe et ordonne les informations obtenues en utilisant la logique médicale Conduit au diagnostic ou à des hypothèses diagnostiques La règle de l’unicité Attention, elle ne vaut pas chez le malade âgé ! 12 Rentabilité de l’examen clinique On estime que plus de la moitié des hypothèses diagnostiques sont envisagées dès l’interrogatoire Un quart au cours de l’examen physique Un quart à la lecture des explorations complémentaires 2ème année 2020-21 1ère année 2019-20 Semestre 1 UE Clinique (1) Semestre 2 UE Clinique (2) UE Sciences infirmières UE Formation et analyse des pratiques et pratique avancée professionnelles UE Responsabilité, UE- Santé publique éthique, législation, déontologie UE Méthodes de travail UE Recherche (1) UE- Stage Semestre 1 UE Recherche (2) Semestre 2 UE- Stage UE Langue vivante UE Mémoire UE spécifique : Bases fondamentales UE spécifique : Clinique UE spécifique : Parcours de Santé Diplôme d’Infirmier en Pratique Avancée 16 septembre 2020 L’observation clinique Entretien, anamnèse et examen physique du patient incluant le repérage des vulnérabilités Pr François PUISIEUX Faculté de Médecine H Warembourg – Université de Lille Pôle de Gérontologie – CHU de Lille Objectifs spécifiques Savoir se préparer avant de rencontrer le patient. Comprendre ce qu'est une observation médicale. Savoir construire l'observation. Savoir mener l’entretien médical (interrogatoire). Comprendre le déroulement d'un examen clinique. Comprendre comment se formule une conclusion. L'observation médicale Collège National des Enseignants de Médecine Interne Pr. Luc Mouthon, Pr. Thomas Hanslik Observation médicale Outil de travail, rédigé par le médecin et/ou l’infirmier en pratique avancée et partagé. Inutile de recueillir X fois les mêmes informations. Les patients souffrent des questions redondantes. Indispensable pour la démarche diagnostique, l'élaboration de la prise en soin du patient et la transmission de l'information. Observation médicale La construction de l'observation se fait en plusieurs étapes: ✓Recueil des données d'identification du patient. ✓Entretien médical (interrogatoire). ✓Examen clinique (dit aussi physique). ✓Synthèse des données cliniques ✓Rédaction d'une conclusion = indispensable pour la construction du raisonnement diagnostique. Préliminaires Soyez présentable : propre et souriant (sous le masque bien sûr!!!!) Faites un geste d’hygiène des mains, avant et après l'examen (et n'hésitez pas à le faire devant le patient) Ayez vos instruments: ❑ Stylo, papier. ❑ Stéthoscope, tensiomètre, lampe, marteau, abaisse-langue. ❑ Montre (avec une trotteuse, c'est plus commode pour mesurer la fréquence cardiaque ou respiratoire). Dans le service : gants, diapason, doigtier, vaseline, mètre ruban, otoscope,… Pour le cours du Pr. Pierre Fontaine Venez avec vos outils ! ❑ Stylo, papier. ❑ Stéthoscope, tensiomètre, lampe, marteau, abaisse-langue. ❑ Montre (avec une trotteuse, c'est plus commode pour mesurer la fréquence cardiaque ou respiratoire). Où est Charlie ? Questions Combien y a-t-il de personnages dans la barque ? De quel couleur est le cabanon de plage ? Où se situe le gros crapaud vert ? On ne trouve que ce que l’on cherche «On ne trouve que ce que l’on cherche. On ne cherche que ce que l’on connaît.» «On ne trouve que ce que l’on cherche. On ne cherche que ce que l’on connaît.» Chondrocalcinose Hippocratisme digital Leucoaraiose Préliminaires Lors du premier contact, présentez-vous, tel que vous êtes, IPA! Attention aux attitudes inadaptées, trop dominante (le malade se sentira terrifié), ou trop rapprochée Prenez dès le début l'habitude d'écrire l'observation au chevet du patient. Installez-vous confortablement, Vérifiez toujours l'identification de votre patient ! Entretien avec le patient Classique « interrogatoire » L'interrogatoire représente LA base essentielle du diagnostic. Il demande du temps et de la disponibilité. « Ecoutez le malade, il va donner le diagnostic » Sir William Osler (1849-1919) Aucun examen complémentaire ne peut dispenser d’un bon examen clinique. Il va guider l'examen physique, qui a rarement besoin d'être extrêmement complet et détaillé. Conduite de l’entretien Soyez le soignant que vous souhaiteriez avoir devant vous ! ✓ Respectueux ✓ Écoutant, attentif ✓ Patient ✓ Compréhensif des inquiétudes et appréhensions du malade, réconfortant, empathique ✓ Facilitant: laisser parler, relancer, revenir sur certains points pour les préciser ✓ Restituant régulièrement ce qui a été compris de l'interrogatoire (pour montrer au patient que vous avez bien saisi les choses !). Sachez aussi être dirigiste quand le patient est un « bavard ». L’entretien, ce n’est pas parler de tout et de rien Conduite de l’entretien Laissez le patient s’exprimer. Commencez par une question ouverte « pourquoi venez-vous me voir ? »; « Comment allezvous depuis la dernière fois que l’on s’est vu » Donnez la parole au proche, mais après que le patient se soit exprimer librement. Utiliser un discours simple de manière à être sûr que le patient comprend les questions. Savoir s’adapter au milieu socioculturel du patient. Conduite de l’entretien Il ne faut prendre en compte que les faits, et donc s’attacher à les faire décrire par le patient – Un bon interrogatoire ne laisse pas de place à l’interprétation ("la malade a dit que…, j’en ai conclu que…") Attention aux termes qui ne veulent rien dire (au malade et à nous aussi): vertige, malaise. Ils demandent à être préciser. L’abord des sujets « sensibles » (sexualité, intoxication, troubles psychiatriques, clandestinité…) doit se faire avec tact et respect, mais de manière directe, avec un discours explicite et sans jugement. Il peut être remis à la fin de l’examen Déficit auditif : Parler lentement et distinctement, dans une pièce silencieuse et sans résonnance. Quand la malade est déjà appareillé pour une hypoacousie, s'assurer que le dispositif fonctionne (pile, mise en fonction, réglage,…). Une seule personne doit parler à la fois. Se placer face au malade qui a pu apprendre à compenser son déficit en lisant -au moins partiellement- sur les lèvres de son interlocuteur. Choisir la "bonne oreille"! (la presbyacousie du sujet âgé est souvent bilatérale, mais asymétrique). Ne pas grimacer pour articuler : dans ce cas, le malade qui a appris à lire sur les lèvres ne reconnait plus l'expression que les mots donnent au visage. Elever le timbre de la voix plus que son intensité. Certaines hypoacousies sont caractérisées par un effet de seuil qui, une fois franchi, donne au malade la même impression de cri que celle que nous percevons. C'est désagréable pour tout le monde et le malade se vexe ! Un stéthoscope peut rendre de grands services... en le mettant sur les oreilles du malade et en parlant dans le pavillon. Déficit visuel : Rechercher les lunettes si elles existent Tenir la main du sujet âgé qu'on interroge. Pendant l'entretien, se placer sous un bon éclairage pour que le malade puisse distinguer le visage du médecin. Eviter de se placer à contre-jour car les sujets porteurs d'une cataracte sont invariablement éblouis. Troubles mnésiques et troubles cognitifs : Ils ne justifient pas l'abandon de l'interrogatoire, car certains éléments du récit peuvent être bien conservés. Calmer l'angoisse du malade et l'aider dans ses recherches Si le malade s'impatiente ou s'irrite, ou si les renseignements obtenus ne sont pas fiables, il est préférable de renoncer provisoirement à l'interrogatoire, et de questionner l'entourage. Ces notions serviront ensuite à aider le malade dans son propre récit. Troubles du langage : Ne pas parler fort ou en langage "petit nègre" Employer un langage simple, et répéter la question sous différentes formes grammaticales Ne pas insister pour ne pas décourager le malade Poser un maximum de questions dont la réponse peut être donnée par oui ou par non Faire lire les questions et faire écrire les réponses quand la lecture et l'écriture sont (relativement) conservées La possibilité de montrer du doigt est théoriquement conservée. Déshabillage et habillage : Ils peuvent être gênés par les déficits physiques (enraidissements articulaires en particulier) Déshabillage et habillage font néanmoins partie de l'examen clinique La pudeur existe à tout âge… Ne pas "faire à la place" trop tôt : observer d'abord Aider dans un second temps : c'est un acte relationnel qui facilite la suite de l'entretien. 45 Entretien avec le patient Un interrogatoire bien mené est indispensable à l'établissement d'une relation de confiance avec le patient. – Pour le malade : il préférera l’IPA ou le médecin qui ont pris le temps de l'écouter et de l'interroger. – Un entretien attentif peut même parfois avoir une réelle vertu thérapeutique. Chaque malade est particulier Trousseau: « Il n’y a pas de maladies, il n’y a que des malades » Le bavard La muet intimidé Le méticuleux méthodique Le malade « informé » Le malade intelligent Le revendicateur Le confus Le malade « intéressé » Le malade âgé Aborder toutes les dimensions Médicale Fonctionnelle Psychologique Sociale Médicale Psychologique L’entretien peut engager plusieurs membres de l’équipe. Eviter les redondances ! Fonctionnelle Sociale 48 Motif(s) de la consultation Etablir quel est le motif de consultation est une étape cruciale ! Il s'agit de déterminer ce qui gêne le patient, ce qu'il attend de vous. C'est donc une plainte, un symptôme. Ce n'est jamais un diagnostic (même pas une suspicion de diagnostic) !!! Plan de l’interrogatoire forme complète Renseignements d'ordre administratif Antécédents Traitements suivis Habitus et mode de vie Histoire de la maladie Mais des données peuvent être déjà acquises Dans une consultation de suivi, c’est ce qui s’est passé depuis le dernière conversation qui nous intéresse. Renseignements d'ordre administratif Date (et identification de la personne ayant rédigé l'observation). Nom, prénom, sexe du patient. Pays et ville de naissance. Adresse et numéro de téléphone. Noms et coordonnées du médecin traitant et des divers médecins spécialistes et autres professionnels de santé prenant en charge le patient. Antécédents Il ne faut pas se contenter de demander au patient s'il a eu des maladies particulières, mais l'interroger en détail sur son passé. Il faut s'attacher à rechercher les événements facilement oubliés par le patient. Antécédents et pathologies évolutives Antécédents → Antécédents chirurgicaux et traumatismes Interventions chirurgicales banales : amygdales, végétations adénoïdes, appendicite. Fractures : sans oublier les traumatismes crâniens, les accidents de la voie publique... A la suite de ces interventions, rechercher des complications : nécessité de transfusion sanguine, phlébite, embolie pulmonaire, infection. → Antécédents médicaux Enumérer si besoin au patient les noms de maladies fréquentes qu'il peut omettre de signaler: diabète, hypertension artérielle, asthme, phlébite, ulcère gastro-duodénal, … (en traduisant ces termes en langage accessible pour le patient). Hospitalisations passées : motif, date, lieu. Maladie sexuellement transmissible: si oui en préciser la nature, le type, le traitement et la durée de ce dernier. Antécédent de dépression ou d'un autre trouble psychiatrique : si oui, rechercher si le malade a été hospitalisé, s'il y eu une tentative de suicide. Surcharge pondérale : si oui, demander quel a été le poids le plus élevé au cours de la vie du patient, le poids habituel. Surveillance médicale en médecine du travail : anomalies constatées (tension artérielle, sucre ou albumine dans les urines, électrocardiogramme). Contexte d'une maladie génétique, métabolique ou de l'évolution à l'âge adulte d'une maladie pédiatrique : demander le carnet de santé retraçant l'enfance et l'adolescence. → Chez la femme: antécédents gynécologiques et obstétricaux · Date et éventuelles anomalies des premières règles. · Régularité des cycles, durée et abondance des règles. · Contraception orale ou autres modes de contraception. · Nombre de grossesses, intervalle entre les grossesses. · Interruptions volontaires de grossesse (mener l'interrogatoire avec tact et discrétion). · Fausses couches spontanées: si oui en préciser le terme et les circonstances. · Pendant la grossesse, rechercher la survenue d'éventuelles anomalies: hypertension artérielle, albuminurie, cystite, pyélonéphrite. · L'accouchement a-t-il eu lieu à terme, par voie basse ou a-t-il nécessité une césarienne, une épisiotomie et une réfection périnéale. · Déterminer le poids du nouveau-né à la naissance et la notion d'éventuels incidents. · Après la grossesse, y a-t-il eu des complications: phlébite, embolie pulmonaire, varices des membres inférieurs, abcès du sein. → Antécédents allergiques · Terrain atopique : antécédents d'asthme, d’eczéma ou de rhinite allergique. · Accidents allergiques passés : s'il existe un antécédent d'accident allergique vrai (pénicilline, produit de contraste iodé, aspirine), il doit être inscrit sur la couverture de l'observation médicale et sur la pancarte du malade, de manière à en informer tout prescripteur potentiel. → Antécédents familiaux · Parents, frères et soeurs, enfants: maladies qu'ils ont présentées, âge et cause de leur décès le cas échéant. Traitements suivis Médicaments : – Quels médicaments au quotidien ? Sans oublier les collyres, les crèmes, les contraceptifs…. Parfois les traitements du passé: corticoïdes,… – – – – – – – Qui les prépare, comment, qui les délivre ? Changements récents, en plus ou en moins ? Changement de doses ? Automédication ? Homéopathie ? …. Observance ? Demander au patient ses ordonnances, ne pas oublier de l'interroger sur les médicaments achetés sans ordonnance – Si doute, appeler le pharmacien (meilleure source d’information) Vaccinations à jour ? Habitus et mode de vie L'histoire de la maladie ne suffit pas, il faut aussi l'histoire du malade ! Profession actuelle ou passée: exposition toxique, stress, chômage Niveau d’éducation Situation matrimoniale Enfants, petits enfants… Toxicomanie, alcoolisme, tabagisme (si le patient dit ne pas fumer, bien vérifier qu'il n'a pas arrêté), autres drogues Présence d'animaux au domicile Orientation sexuelle Hobbies Habitudes alimentaires particulières (sans sel, végétarien...) Logement: hygiène, promiscuité, avec ou sans ascenseur Prise en charge sociale, revenus Entourage familial, proches aidants ? Si le malade n'est pas né en France: lieu de naissance, année d'arrivée en France, date du dernier voyage au pays Animal de compagnie Habitus et mode de vie Dépendance pour certaines activités de la vie quotidienne Ressources: aides dont bénéficie le patient humaines (apportées par les proches ou les professionnels), matérielles, financières Besoins non satisfaits Projet de vie: qu’envisagez-vous pour l’avenir ? Histoire de la maladie Le recueil de l'histoire de la maladie décrit le motif de consultation (problème qui a amené le malade à demander un avis médical). Si le patient n'est pas en mesure de raconter son histoire, il faut interroger son entourage pour obtenir les informations (famille, voisins, médecin traitant, etc...). Attention ! Il n'y a pas de bonne médecine sans une histoire claire de la maladie. Préciser les symptômes selon 7 critères 1. Localisation des troubles. 2. Début des symptômes: quand, occupation du patient lors de la survenue des troubles, installation brutale ou progressive. 3. Nature des troubles. 4. Rythme, périodicité, durée des manifestations. 5. Intensité, retentissement sur le quotidien. 6. Facteurs déclencheurs, aggravants ou qui soulagent. 7. Manifestations associées. Demandez toujours à la fin « Est-ce qu’il y a d’autres choses qui ne vont pas » « Y-a-il d’autres choses dont on a pas parlé et qu’il vous semble important de me dire ? » Examen physique Cours du Pr Pierre FONTAINE Conclusion de l’observation médicale La conclusion débute par une phrase qui synthétise le problème, à partir des données recueillies à l'interrogatoire, l'examen physique et l'analyse des examens complémentaires disponibles. – Cette phrase de synthèse, très difficile à composer pour le débutant, limite le risque d'erreur médicale et est indispensable pour proposer une stratégie de prise en charge cohérente, c'està-dire : Lister les problèmes et établir les priorités. Prescrire les examens complémentaires utiles. Mettre en place les traitements. Organiser le suivi. Prendre en compte les dimensions psycho-sociale et de santé publique. Conclusion Diplôme d’Infirmier en Pratique Avancée 21 septembre 2022 Les examens paracliniques et leur interprétation Pr François PUISIEUX Faculté de Médecine H Warembourg – Université de Lille Pôle de Gérontologie – CHU de Lille Examens paracliniques ou complémentaires Les examens qui ne peuvent être réalisés au chevet du patient sont nommés examens para cliniques ou complémentaires. L'essor prodigieux des techniques a permis de multiplier presque à l'infini le nombre et la variété de ces examens. Catégories d’examens complémentaires 1. 2. 3. 4. 5. Imagerie : radiographies, scintigraphies, échographies, scanner, imagerie par résonnance magnétique (IRM), mesure des émissions de positons, etc. Analyses biologiques et biochimiques : ce sont les innombrables mesures des composants du sang, du plasma, des urines, du liquide céphalo-rachidien, de la sueur, etc. Infectiologie et immunologie : il s'agit de la recherche directe (immédiate ou après culture) des microbes, virus, parasites ou de leur recherche indirecte par la trace immunologique qu'ils ont laissée dans le sérum. Endoscopies et anatomo-pathologie : c'est l'examen intime des organes et des tissus à l'oeil nu (chirurgie, colioscopie, endoscopies) ou au microscope. Epreuves fonctionnelles : elles utilisent divers artifices pour mesurer l'activité normale ou forcée des organes : mesure de métabolismes, électrocardiogramme au repos ou à l'effort, électromyographie, épreuves fonctionnelles respiratoires, doppler veineux et artériel, examens urodynamiques, audiométrie, etc. Exercice Pourquoi demander un examen complémentaire ? Pourquoi ne pas demander un examen complémentaire ? Objectifs Argumenter l’apport diagnostique d’un examen complémentaire, ses risques et son coût ; Faire l’analyse critique d’un compte-rendu d’examen ; Prendre en compte les référentiels médicaux ; Rédiger une demande d’examen complémentaire et établir une collaboration avec un collègu Examens complémentaires Comme pour l'examen clinique, il existe une véritable sémiologie des examens biologiques, instrumentaux ou d'imagerie auxquels les techniques modernes nous donnent accès. Cette sémiologie sera décrite dans les enseignements ultérieurs Attention ! L'utilisation de la technologie ne doit avoir pour unique but que d'améliorer les données cliniques et en aucun cas de les remplacer. Les examens complémentaires ne doivent donc être prescrits qu'en fonction des données recueillies après un interrogatoire fouillé et un examen clinique solide. Prescription des examens complémentaires Trois circonstances: Dépistage Diagnostic Diagnostic de la maladie Recherche de l’extension de la maladie Recherche des complications Recherche des comorbidités ou facteurs de risque associés qui vont modifier la prise en soin Suivi Dans le cadre d’un dépistage Recommandations qui sont faites à l’ensemble de la population ou une partie de la population (à risque) d’un pays pour dépister certaines pathologies considérées comme fréquentes et pouvant bénéficier d’une prévention ou d’un traitement efficace si on les découvre. Exemples : -dosage du cholestérol pour évaluer le risque vasculaire ; -coloscopie pour dépister le cancer du colon dans les familles à risque, -mammographie systématique tous les 2 ans entre 50 et 74 ans. Dans le cadre d’un diagnostic Circonstance la plus fréquente de prescription d’un examen complémentaire. C’est toujours après une approche clinique bien conduite, dans un contexte clinique où l’on va élaborer des hypothèses diagnostiques et à partir de ces hypothèses prescrire les examens qui permettront d’apporter d’autres arguments pour ou contre ce diagnostic. – Par exemple devant une douleur thoracique, si le diagnostic clinique s’oriente vers l’infarctus du myocarde, il faudra prescrire un électrocardiogramme et un dosage biologique des CKmb et de la troponine. Si au contraire on évoque un pneumothorax on prescrit un cliché du thorax.. Pas de bilan systématique !!!!! Dans le cadre d’un suivi Recommandations de bonnes pratiques. Le suivi est individualisée selon le patient. Par exemple suivi d’un patient diabétique: Idées forces Aucun médecin ne connaît tous les examens complémentaires Aucun médecin ne peut interpréter un examen complémentaire sans le secours de la clinique. Sans la clinique, la paraclinique a très peu de valeur diagnostique ou pronostique. Les examens complémentaires ont aussi leurs limites, leurs faux négatifs et faux positifs. Pas d’examens complémentaires inutiles. La plupart ne sont qu'inutiles, mais ils peuvent êtres trompeurs voire dangereux. Il y a une surconsommation d'examens complémentaires Facteurs favorisants: gratuité, manque de transmission d’informations, exigences des patients, marchandisation du soin, rentabilité pour les producteurs de ces examens, judiciarisation... Des examens pour rassurer le patient et parfois le prescripteur Règles de bon usage des examens complémentaires La prescription d’examens complémentaires doit donc toujours être précédée d’une démarche clinique claire. Avant de prescrire, il faut répondre à la question : pourquoi je prescris tel examen ? qu’est-ce que j’en attends ? Qu’est-ce que j’en conclus dans le cas où il est normal et dans le cas où il est anormal ? Guide du bon usage des examens d’imagerie Règles de bon usage des examens complémentaires Certains examens biologiques courants ne présentent aucun véritable danger. Ils nécessitent cependant la connaissance de conditions de réalisation pratique optimale pour que le résultat de l’examen soit interprétable. – Exemple l’évaluation des lipides sanguins doit se faire après 12 heures de jeûne strict ; l’évaluation de la kaliémie doit se faire sans utiliser un garrot... Une échographie pelvienne doit se faire chez un patient ayant la vessie pleine. Il faut donc expliquer au patient de ne pas uriner dans les heures qui précèdent l’examen. Règles de bon usage des examens complémentaires Savoir ce que l’on attend d’un examen que l’on prescrit, savoir s’il fait partie des bonnes pratiques. Il faut également connaître son coût et évaluer le rapport bénéfices/risques. – Dans les risques il ne faut pas méconnaître le caractère soit rassurant, soit anxiogène de la prescription. Ne prescrire que des examens dont on sait justifier le bien fondé auprès du patient et auprès des contrôles de l’assurance maladie. Toujours obtenir le consentement éclairé du patient. L'interprétation du résultat d'un examen complémentaire ne doit jamais prendre en compte ce seul résultat mais l'intégrer en fonction de la probabilité pré-test Merci de votre attention Des questions ?

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