Cours 1 Les Grandes Découvertes (XVème-XVIème siècles) (HIS 103) PDF

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Summary

This document is a lecture about history of great discoveries in the 15th and 16th centuries. It discusses the expansion of Portugal and Spain at the turn of the 15th and 16th century, which marked a major turning point in the history of Europe.

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Cours 1 : Les « Grandes Découvertes » (XVème-XVIème siècles) Introduc)on On va commencer, dans ce cours, par s’intéressera à l’expansion portugaise et espagnole au tournant des XVème-XVIème siècle, qui marque incontestablement une rupture dans l’histoire de ce@e province marginale qu’est l’Eur...

Cours 1 : Les « Grandes Découvertes » (XVème-XVIème siècles) Introduc)on On va commencer, dans ce cours, par s’intéressera à l’expansion portugaise et espagnole au tournant des XVème-XVIème siècle, qui marque incontestablement une rupture dans l’histoire de ce@e province marginale qu’est l’Europe occidentale à la fin du Moyen-Age. Est-ce la même dynamique, qui explique l’expansion coloniale telle qu’elle culmine au XIXème siècle ? 1) La volonté de conquête et d’extension n’a pas été inventée par les Européens. Elle est au centre de la dynamique impériale qui consiste à accroître l’étendue du territoire, à étendre les confins sur lesquels s’exerce le pouvoir. L’histoire du monde, qui nous révèle l’importance de la forme de l’empire, nous le montre bien (Empire chinois, o@oman…) 2) Toutefois, ce@e dynamique impériale, est-ce la même qui serait à l’œuvre tout au long de l’histoire du monde jusqu’au XXème siècle? Ce sera la grande quesVon qui nous accompagnera jusqu’à l’étude de l’impérialisme. Dans ce@e séquence, le tournant XVè/XVIè, en parVculier ce qu’on a appelé les Grandes Découvertes (GD), joue un rôle majeur. à C’est en effet le moment d’un basculement du centre de gravité des échanges = de la Méditerranée vers l’Atlan7que. On a pu y voir le début d’une forme de mondialisaVon, c’est- à-dire d’unificaVon du monde. à Mais il faut en déconstruire certains présupposés. Il faut notamment se quesVonner sur le fait qu’on ait appelé cela les « GD » 1. Le contexte Avec ces grandes expédiVons de la fin du XVème siècle qui relient les Amériques et l’Afrique, le monde connaît une profonde transformaVon. Peter Frankopan : Le monde a profondément changé à la fin du XVème siècle (« Le monde changea à la fin du XVè siècle », Les routes de la soie, p. 307). Jusqu’alors, il y avait de très nombreuses circulaVons, échanges, points de passage = mais ces derniers s’organisent essenVellement autour d’un axe qui se situe dans l’Océan indien. MutaVon principale : L’Europe, qui était située aux marges de l’ancien con7ent, prend une place centrale « dans un monde désormais réuni par les océans », Mathieu Arnoux, « L’Europe de la ‘grande transformaVon’. Le développement paradoxal d’une société en crise », dans Le Monde au XVème siècle, p. 740. Peter Frankopan le dit ainsi : « Il suffit de six ans, dans les années 1490, pour jeter les fondaVons d’une perturbaVon majeure des systèmes d’échange établis depuis longtemps. » Les Routes de la soie, p. 21. Les découvertes de Christophe Colomb et de Vasco de Gama « changèrent les schémas d’interacVon et de commerce en opérant un déplacement remarquable du centre de gravité poliVque comme économique du monde. Soudain, l’Europe occidentale cessait d’être une région écartée pour se trouver au centre d’un système croissant de communicaVon, de transport et d’échanges commerciaux : d’un seul coup, elle devenait le nouvel intermédiaire entre Orient et Occident. », p. 21 Avec les grandes expédiVons de la fin du 15ème, on voit se jouer une bascule vers l’Atlan7que. Le volume du commerce transatlanVque est mulVplié par huit entre 1510 et 1550 et par trois entre 1550 et 1610. 1.1. Une province marginale Dans le monde du XVè siècle, l’Europe est une province marginale, une périphérie de l’espace afro-eurasien, organisé autour d’un vaste espace commercial, l’Océan Indien. -L’Europe est épuisée démographiquement par les épidémies qui ont décimé sa populaVon 1348 : choc démographique de l’épidémie de peste qui affecte la populaVon européenne avec une grande violence. L’Europe entre dans une spirale de décroissance qui va durer jusqu’au milieu du 15ème. Selon les régions, la populaVon = n’est plus que le Vers ou le quart de ce qu’elle avait été vers 1300. - Elle a peu à offrir contre les épices, les porcelaines, et les soieries de l’Orient -Lacérée par les conflits sur son conVnent -Menacée par les armées o@omanes sur ses marges orientales. Prise de ConstanVnople par Mehmet II en est le symbole en 1453. C’est là l’une des villes les plus importantes du monde à l’époque, un véritable carrefour des échanges à la fois intellectuels, commerciaux, et autres – une cité cosmopolite ; c’est, la capitale de l’Empire byzanVn, c’est-à-dire, malgré le fait qu’il soit dit « oriental », de l’Empire romain, issu du partage, à la fin du IVème siècle, de l’Empire romain en Empire romain d’Occident/d’Orient. Prise de Constan7nople = est un moment charnière à un double point de vue : - Point de vue symbolique : fin de l’Empire romain d’Orient ; c’est une date clé pour l’Empire o@oman, qui marque le début de son âge d’or. = Europe est alors réduite à l’espace de la chréVenté laVne, et n’offre pas l’apparence d’une puissance dominatrice et conquérante. - Economiquement, ce@e date marque l’avènement de la puissance o@omane, qui contrôle l’Est méditerranéen d’un point de vue commercial. Les O@omans contrôlent en effet les principaux points de passage qui relient le Sud-Est asiaVque et l’Europe. C’est sous la pression des Turcs (on a parlé du XVème siècle comme du siècle turc) que les Européens doivent aller vers l’Ouest. Au XVème siècle, c’est l’Océan Indien qui cons7tue l’un des espaces d’échanges les plus ac7fs. Voir la carte (Beaujard) dans les slides. Malacca, actuelle Malaisie, consVtue l’un des premiers ports au monde, et le premier de l’Océan indien. Très faible niveau des droits de douane, garanVes juridiques pour les marchands, Malacca compte entre 100000 et 200000 habitants au début du 16ème. Pour comparaison : on esVme entre 400000 et 500000 la populaVon d’Istanbul. Cologne, considérée comme l’une des plus grandes cités d’Europe occidentale au XVème siècle, fait 20000 habitants. à C’est par Malacca que transitent les épices des Moluques (archipel en Indonésie) qui sont extrêmement convoitées (notamment clou de girofle). à A l’époque, ce sont surtout les marchands arabes et véniVens qui consVtuent les intermédiaires obligés des échanges commerciaux. 1.2. Les mo4va4ons européennes à l’expansion À la fin du Moyen Age toutefois, on note un certain renouveau en Europe, avec la période de la Renaissance, qui marque une période dynamique : - InnovaVons techniques, notamment sur le plan de la navigaVon - Essor des villes, notamment portuaires (Venise, Gênes, Anvers, Lisbonne), et des foires (celle de Champagne, en France par exemple) - Développement de nouvelles techniques financières (le@res de change, banques..) Ce renouveau sera exacerbé par la découverte de nouvelles routes mariVmes : vers l’Afrique, l’Asie (à parVr du contournement du Cap de Bonne-Espérance par Bartolomeu Dias), les Amériques (après la « découverte » de Colomb). L’expansion européenne répond à deux types de moVvaVons : Des moVvaVons économiques : à L’Europe de l’époque va éme@re une forte demande en produits orientaux, parVculièrement les épices. à A@racVon pour les métaux précieux, en parVculier l’or. à Le grand défi pour les puissances européennes de l’époque= non pas tellement de découvrir une route vers l’Orient, celle-ci existait – par voies terrestres. Mais d’assurer le contrôle sur ce@e route, qui, notamment après la prise de ConstanVnople, est verrouillée par les O@omans. Des moVvaVons religieuses : à Il y a un besoin de richesses aussi pour financer – dans la perspecVve de la reconquête chréVenne, la libéraVon de Jérusalem. à Il ne faut pas oublier que 1492, janvier 1492, c’est la prise de Grenade par les souverains catholiques Isabelle de CasVlle et Ferdinand d’Aragon, prise de Grenade qui met fin à la présence musulmane dans la péninsule ibérique. Nous sommes en pleine « Reconquista », qui va jusVfier en grande parVe cet expansionnisme. Donc= appât du gain et pulsion mysVque. Ces deux moVvaVons sont loin de s’exclure. 2. L’expansion portugaise Les Portugais mènent la danse. Leur objecVf est de s’assurer des sources de richesses externes, et leur orientaVon est, au 15è, essenVellement vers l’Afrique. - En 1415, expédiVon militaire menée par Henri II, dit le Navigateur, qui prend Ceuta. Les explorateurs portugais capitalisent sur des connaissances et des techniques de navigaVon qu’ils n’ont pas inventées eux-mêmes : la boussole est une invenVon chinoise, l’astrolabe (= instrument qui sert à idenVfier la laVtude) avait été perfecVonné par des navigateurs arabes ; la connaissance de la navigaVon et de la géographie avait été introduite au Portugal par des marins italiens ; navigaVon par caravelles. - ExpédiVons ouest-africaines commencent en 1434, a@eignent le cap Vert en 1444. L’Afrique=> on y recherche avant tout l’or. Les Portugais cherchent à contourner le commerce transsaharien, alors contrôlé par les musulmans. Ils construisent tout au long des années 1480 des « forts » de commerce le long de la côte ouest-africaine. Et dès ceJe époque, ils importent des esclaves, à des7na7on des fermes et planta7ons du Portugal. - Ils installent également de peVtes colonies dans les îles de l’est de l’AtlanVque : Madère, les Canaries, les Açores, puis plus tard Sao Tomé et Principe. Ils y développent la culture de la canne à sucre > la systémaVsaVon de l’acquisiVon d’esclaves va contribuer, au XVIème siècle à sa culture à grande échelle. La conquête des Canaries= moment sur lequel insiste l’historien Jean-Frédéric Schaub, qui rappelle qu’à la fin du XIVème siècle, déjà, ces îles avaient été a@eintes par des pilotes normands et génois, et qu’elles seront exploitées par les Espagnols au cours du XVème siècle. Des populaVons autochtones s’y trouvaient, les Guanches, sur lesquelles on ne trouvait aucune descripVon antérieure, et qui furent réduits en esclavage puis anéanVs en tant que populaVon, au moment où Colomb se lance dans l’Ouest. Pour Schaub, la découverte du Nouveau Monde commence au large des côtes du Maroc. En 1488, Bartolomeu Dias parvient à dépasser le cap de Bonne-Espérance, à la pointe sud de l’Afrique, c’est à parVr de là que les Portugais se lancent dans l’Océan indien. Vasco de Gama, en 1497 s’embarquera ainsi dans un périple qui, contournant l’Afrique, l’amène en Inde= il y rencontre les réseaux marchands de l’océan Indien. Stratégie portugaise= grâce à sa puissance d’arVllerie, et la construcVon de « forts », elle construit un empire « d’enclaves », autour de postes commerciaux forVfiés (feitoria). Ils organisent une sorte de racket de protecVon=> en échange d’un impôt livré par les commerçants. Ø C’est le début de l’Empire portugais des Indes, sous l’autorité du « vice-roi » des Indes, Alfonso de Albuquerque. 3. De 1492 (« Découverte de l’Amérique ») au tour du monde de Magellan (1519- 1522). 2.1. L’épopée de Christophe Colomb Comme on le voit, l’expansion européenne commence bien avant 1492. Mais que se passe- t-il en 1492 ? Christophe Colomb, un navigateur génois, se lance dans la traversée de l’AtlanVque, convaincu qu’il pourra, en ouvrant une route vers l’Ouest, a@eindre les Indes. Ce@e épopée est loin de s’être faite en un jour : Colomb tente – mais en vain, de convaincre Jean II du Portugal (où Colomb a vécu près de 15 ans), de financer l’expédiVon. C’est finalement en Espagne, auprès des rois très catholiques comme on les appelait, qu’il trouvera le souVen nécessaire. Lorsque Colomb débarque le 12 octobre 1492 sur l’île de Guanahani, aux Bahamas, il est donc persuadé d’être parvenu aux Indes, à proximité du Japon (qu’il appelle « Cipango ») et il mourra d’ailleurs sans savoir qu’il avait en vérité mis le pied sur un conVnent « nouveau » aux yeux des Européens. D’ailleurs, le fait que les Européens intègrent le fait que l’Amérique consVtue une « quatrième parVe du monde » (formé, selon eux à l’époque, des trois parVes de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique), se fait assez lentement. = Le mot même d’Amérique, on le doit à Amerigo Vespucci, un navigateur florenVn qui parVcipe à des voyages vers le nouveau conVnent entre 1497 et 1504, et c’est en 1501, au moment où il a@eint le Brésil, que l’on aurait compris qu’il ne s’agissait pas des Indes. [C’est son prénom qui donne son nom à l’Amérique – sous la plume du cartographe MarVn Waldseemüller, qui publie en 1507 un planisphère où le conVnent est ainsi bapVsé.] Mais que s’est-il passé, au moment où Colomb débarque ainsi dans l’archipel des Bahamas ? Au départ, pas grand-chose : grande décepVon car Colomb s’a@end à trouver ce que Marco Polo, (marchand et explorateur véniVen) avait décrit de la Chine, au XIIIème siècle, dans son Livre des Merveilles. Etonné parce qu’il y trouve des populaVons, dites indigènes, plutôt pauvres, alors qu’il s’a@endait à découvrir des trésors. Ça s’améliore en 1498, lorsqu’il explore la péninsule de Paria, dans l’actuel nord du Venezuela où il découvre des perles d’une qualité incroyable et en très grande quanVté. Début de découvertes encore plus enivrantes pour les Espagnols lorsqu’ils tombent sur l’or et l’argent des Aztèques, puis des Incas. L’exploraVon est ici, d’emblée, invasion et conquête. Ø Quête de richesses Ø ExploitaVon des populaVons autochtones, avec le système de l’encomienda = système proche du servage médiéval, qui repose sur le droit reçu de la Couronne, pour le conquérant espagnol, d’uVliser le travail d’un groupe d’indiens qu’il avait le devoir d’évangéliser en échange. 2.2. Le grand récit des « Grandes Découvertes » Il faut me@re en quesVon le grand récit à travers lequel se forge l’idée que la « découverte » de l’Amérique signe l’entrée dans la modernité. - L’expression « Grandes Découvertes » est ce qu’on appelle un chrononyme : c’est-à-dire une expression figée pour désigner une période de l’histoire. C’est un chrononyme qui n’est pas neutre. Cf. Patrick Boucheron, « Nommer le temps c’est le poliVser », L’histoire, 2010, p. 11. - L’expression se trouve la première fois sous la plume du géographe allemand Alexander von Humboldt, dit aussi le « Second Colomb » en Amérique laVne – qui, entre 1799 et 1804 se lance dans une exploraVon de 5 ans du conVnent américain. L’historiographie des Grandes Découvertes s’est ensuite pleinement développée dans le contexte des années 1880, lorsque les puissances européennes se partagent l’Afrique. Ø L’historien Sanjay Subrahmanyam a dénoncé, dans les années 2010 – voir en parVculier le numéro de L’Histoire « Les grandes découvertes », l’illusion que véhicule ce@e expression des « Grandes découvertes »= celle d’explorateurs visionnaires et solitaires. Or il y a trois grandes raisons de me@re en quesVon ce chrononyme : 1-La noVon de découverte est liée à une historiographie qui y voit un produit de la Renaissance et la relie à l’humanisme et la curiosité scienVfique. Découverte, terminologie scienVfique > rapport à la raVonalité occidentale, triomphante. Or, si l’on revient sur la figure de Christophe Colomb : les recherches les plus récentes tendent plutôt à voir en lui l’homme de la reconquête chréVenne et du livre des Merveilles de Marco Polo (voir Jérôme Baschet). Grandes Découvertes : symbole de l’entrée dans la modernité et révoluVon de la connaissance du monde ? Plutôt : hommes du Moyen Age, pétris de convicVons religieuses et de l’idée d’une unificaVon chréVenne du monde. Ou du moins= ambivalences. 2-Découverte, comme si le conVnent et ses populaVons avaient a@endu l’arrivée de Colomb ou d’autres explorateurs pour exister. 3-Enfin, l’usage du terme de découverte, plutôt que celui de capture, de conquête, implique d’oblitérer la séquence de violences et de destrucVons systémaVques ouverte par la rencontre avec le Nouveau Monde. 2.3. La capture de l’Amérique En 1494, le Traité de Tordesillas permet le partage des nouvelles terres conquises entre l’Espagne et le Portugal. L’empire aztèque (à sa tête, Moctezuma), est détruit par Hernan Cortes en 1519 – bataille d’Otumba, en 1520. Conquête des Incas (Pérou) par Francisco Pizarro en 1532-34. Ø En une quarantaine d’années, l’Espagne s’assure le contrôle d’un territoire immense. Succès foudroyant, qui va avec une volonté de dominaVon via la religion= importance de la foncVon missionnaire et des praVques de conversion, souvent forcées. Ø Ce triomphe s’accompagne de l’effondrement des sociétés indigènes – on esVme que leur populaVon est décimée à 90% : par la guerre, les praVques de servage, et le choc microbien (maladies apportées par les Espagnols). Ø Raisons de ce succès : pas uniquement la supériorité militaire, car celle-ci finalement est peu adaptée au terrain. Il faut aussi menVonner le fait que les populaVons autochtones ne sont pas unies entre elles, sont même en conflit (par exemple les Txacaltèques contre les Aztèques), et les Espagnols vont jouer sur ces divisions. Sur les ruines des civilisaVons aztèque et inca, les Espagnols colonisent : 240 000 Espagnols immigrent vers le nouveau conVnent au cours du XVIe siècle. Dès les années 1530, une organisaVon administraVve hiérarchisée est mise en place. La culture des indiens est systémaVquement détruite (cf destrucVon totale de TenochVtlan, ancienne capitale des Aztèques) et ils sont évangélisés de force. 1522, date où le dominicain Bartolomé de Las Casas, auteur d’une Très Brève rela:on de la destruc:on des Indes, dénonce les praVques abjectes de torture auxquelles les Amérindiens sont soumis. Conquistadores, de leur côté, croient au mythe de l’Eldorado – existence d’un « pays de l’or » en Amérique du Sud, supposé regorger d’or. Controverse de Valladolid, en 1550 : Luis Sepulveda cherche à montrer, contre Las Casas, que les Amérindiens sont des « homoncules » qui n’a@eignent pas pleinement l’humanité. Fernand Magellan : Portugais passé au service du roi d’Espagne en 1517, a pour projet de rejoindre les Moluques par l’Ouest (donc en logeant la côte sud-américaine) A l’époque, leur localisaVon est en effet maintenue secrète par le Portugal. Il est considéré comme le premier homme à avoir accompli un tour du monde – en réalité il est mort au cours du périple, c’est son capitaine Elcano qui l’achèvera. Conclusion : Les exploraVons ibériques (1415-1540) répondent à une moVvaVon économique (manque de métaux précieux) ; elles conVnuent les croisades (1492 coïncide avec la fin de la Reconquista). On peut aussi les lire comme une « ruée vers l’Ouest ». cf. ce qu’en dit Serge Gruzinski, qui voit un lien entre ce@e épopée vers le Nouveau Monde, et la ruée vers l’Ouest, au 19ème siècle, où des généraVons d’Européens sont parVes chercher outre-AtlanVque un avenir meilleur que celui que leur réservait l’Europe, voire même tout simplement les condiVons de la survie. L’Ouest est alors devenu symbole de liberté, d’esprit d’entreprise, face à un Orient considéré comme ancien, despoVque, pré-moderne. (Gruzinski, p. 106 de l’Histoire numéro 355) Pourquoi « nous » et pas « eux » ? Pourquoi Colomb et Magellan et pas Zheng He ? Le Chinois Zheng He explore l’Océan indien depuis le début du XIVe siècle et a@eint les côtes orientales de l’Afrique en 1421-1422. Voir l’émission du Dessous des cartes : h@ps://www.youtube.com/watch?v=Bmx5_npQXVQ Ø La réponse n’est certainement pas dans un différenVel d’intelligence ou d’audace/ ni même dans les indicateurs économiques (ce n’est qu’avec la RévoluVon industrielle que l’Europe prend une avance sur le reste du monde). Ø Réponse=> peut-être davantage dans les formes poliVques : là est peut-être la vraie divergence. Les empires, alors dominants (des Incas à la Chine des Ming, en passant par le monde o@oman) voient s’opposer à eux de nouveaux systèmes de territorialisaVon, les Etats, alors portés par les monarchies occidentales. Paradoxalement, ce sont peut-être ces Etats naissants qui sont les mieux à même d’être les moteurs de ce@e expansion.

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