Les grandes dates de l'histoire et de la politique de la langue Française PDF
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This document provides an overview of significant dates and events in the history of French language policy. It covers key historical events and legislative acts related to the French language.
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# Les grandes dates de l'histoire et de la politique de la langue Française - 842 Les serments de Strasbourg, le plus ancien texte français écrit (engagement d'alliance entre Charles le Chauve et Louis le Germanique contre Lothaire). - 880 Séquence de Sainte Eulalie - 1080 La chanson de Roland - 15...
# Les grandes dates de l'histoire et de la politique de la langue Française - 842 Les serments de Strasbourg, le plus ancien texte français écrit (engagement d'alliance entre Charles le Chauve et Louis le Germanique contre Lothaire). - 880 Séquence de Sainte Eulalie - 1080 La chanson de Roland - 1523 Traduction en français du Nouveau Testament par Lefèvre d'Etaples - 1539 Ordonnance de Villers-Cotterêts édictée par François Ier, prescrivant l'emploi du français au lieu du latin dans les ordonnances, les jugements des tribunaux. - 1549 Du Bellay: Deffense et illustration de la langue francoyse. - 1606 Trésor de la langue française tant ancienne que moderne, d'Amiar de Ranconnet et Jean Nicot, premier dictionnaire de la langue française. - 1624 Autorisation de soutenir des thèses en français. - 1635 Création de l'Académie française. - 1647 Vaugelas: Remarques sur la langue française - 1694 Première édition du dictionnaire de l'Académie. - 1714 Traité de Rastadt, qui établit l'emploi du français comme langue diplomatique; il le restera par excellence jusqu'au traité de Versailles (1919). - 1784 Antoine de Rivarol: Discours sur l'universalité de la langue française - An II (2 Thermidor) Loi de la Convention nationale, imposant l'emploi du français dans la rédaction de tout acte public. - 1832 La connaissance de l'orthographe est rendue obligatoire pour accéder aux emplois publics. - XIX/XXe s. L'orthographe et la grammaire sont diffusés par l'enseignement. - 1881-86 Les lois de Jules Ferry organisent l'enseignement gratuit, obligatoire et laïque. - 1966 Décret du 31 mars 1966 portant création du Haut Comité pour la défense et l'expansion de la langue française. - 1972 Décret du 7 janvier 1972 relatif à l'enrichissement de la langue française, qui prévoit la création des commissions ministérielles de terminologies pour l'enrichissement du vocabulaire français. - 1975 Loi du 31 décembre 1975 relative à l'emploi de la langue française. - 1984 Création du Haut Conseil de la francophonie. - 1986 Décret du 11 mars 1986 relatif à l'enrichissement de la langue française se substituant au décret de 1972. Désignation au sein du Gouvernement d'un Secrétaire d'État auprès du premier ministre, chargé de la francophonie. - 1989 Le décret du 2 juin 1989 crée le Conseil supérieur de la langue française et la Délégation générale à la langue française en remplacement du Commisariat général et du Comité consultatif de la langue française institués en 1984. - 1992 La loi constitutionnelle du 15 juin 1992 pose le principe que "la langue de la République est le français". - 1993 Le décret du 16 avril 1993 place les questions relatives à la langue française dans les attributions du ministre de la Culture et de la Francophonie et met la Délégation générale à la langue française à sa disposition. ## 1. Les trois types de verbes Il existe trois types de verbes : - les verbes pleins - les verbes auxiliaires - les verbes semi auxiliaires ### 1.1 Les verbes pleins Ce sont les plus nombreux. Ils sont le plus souvent suivis d'un adverbe ou d'un ou plusieurs compléments. - Il marche vite, il se dépêche, il tremble de froid. - Elle regarde la télévision tous les soirs en préparant le dîner. - On travaille jusqu'à dix heures et après, on sort prendre un verre. - D'accord? ### 1.2 Les verbes auxiliaires être et avoir Ils sont utilises (avec un participe passé) pour former les temps composés. - Quand nous sommes arrivés, il avait déjà fini son travail. - Quand tu auras fini tout ton travail, tu pourras sortir. - Si tu étais venu avec nous à Lyon, tu aurais pu voir ma sœur Hélène et son mari. ### 1.3 Les verbes semi-auxiliaires En tant que semi-auxiliaires, ils sont toujours suivis d'un infinitif et peuvent avoir différentes valeurs. - **Une valeur de temps (passe ou futur)** : *venir de, aller* » - Elle vient juste de sortir; on va partir dans dix minutes. - **Une valeur d'aspect (début, déroulement ou fin d'une action)** :*se mettre à, commencer à / être en train de, continuer à / finir de, s'arrêter de* » - Tu te mets à travailler? - Non, je commencerai à réviser mon contrôle tout à l'heure. - Je suis sûr que tes amis sont en train de travailler, eux ! - Bon, dès que j'aurai fini de regarder mon film, je travaillerai. - **Une valeur de cause**: « *laisser, faire* » - À la cantine, hier, Christian a laissé tomber son plateau et il a fait rire tous ses copains. - **Une valeur passive**: *se laisser, se faire, se voir, s'entendre, se sentir* >» - Il s'est fait attaquer par son adversaire mais il ne s'est pas laissé faire : il a vivement réagi. - **Une valeur de mode** - exprimant l'obligation: *devoir, falloir...* - Tu dois venir avec moi tout de suite, il faut absolument que tu m'accompagnes. - exprimant la possibilité, l'éventualité: *pouvoir, devoir...* - Quand je l'ai rencontré, il pouvait être environ trois heures. - Tiens, Alex n'est pas là! C'est rare. Il doit être malade. ## 1.2 Mode, temps, aspect Le verbe peut se caractériser de trois manières : - par son mode, - par son temps - par son aspect. ### 1.2.1 Le mode Le mode est l'une des caractéristiques du verbe. Il permet d'exprimer l'attitude de la personne qui parle par rapport à ce qu'elle dit. - Christophe vient (mode indicatif on énonce un fait, une réalité). - Je voudrais que Christophe vienne (mode subjonctif : on énonce un souhait). - Christophe, viens! (mode impératif: on énonce un ordre). Mais une même attitude, une même intention de communication peut s'exprimer différemment. Par exemple, pour l'ordre: - Fermez la porte! (impératif) - Vous fermez la porte, s'il vous plaît ? (indicatif) - Vous pourriez fermer la porte ? (conditionnel) - Je veux que vous fermiez la porte. (subjonctif) - Fermer la porte en sortant. (infinitif) - Ne pas laisser la porte ouverte (infinitif négatif)... On distingue deux types de modes: - les modes personnels qui ont des sujets personnels et se conjuguent : l'indicatif, le subjonctif et l'impératif; - les modes impersonnels qui n'ont pas de sujets personnels et sont invariables: l'infinitif, le participe et le gérondif. ### 1.2.2 Le temps Le mot français « temps » est ambigu: il désigne à la fois le temps vécu (comme en anglais *time*) et le temps grammatical (comme en anglais *tense*). On doit distinguer le temps chronologique (le temps « vécu ») et le temps verbal (grammatical). Ces deux « temps » ne se recouvrent pas toujours. Par exemple, dans la phrase: *Si tu venais l'été prochain, ce serait merveilleux*, le verbe *venir* exprime un futur mais se conjugue à un temps du passé, l'imparfait. Autre exemple. Dans la phrase: *Tiens, Pierre n'est pas là: il aura encore oublié de se réveiller*, le verbe *oublier* exprime une supposition, une conjecture portant sur un événement passé mais se conjugue à un temps du futur, le futur antérieur. On peut définir le temps par rapport à deux points de repère : - le moment où l'on parle (le « moment de l'énonciation »); - le moment où se situent l'événement ou l'action dont on parle. Soit ces deux moments coïncident (*Je suis là*), soit ils ne coïncident pas, l'événement pouvant se situer avant le moment où l'on parle (*Hier, je suis allé le voir*) ou après (*J'irai le voir demain*). ## 1.3 L'aspect Il faut tenir compte également de l'aspect du verbe, c'est-à-dire de la manière dont se déroulent l'action, l'événement. Plusieurs caractéristiques sont à considérer. - Il peut s'agir d'une action qui dure (*vivre*, par exemple) ou d'une action ponctuelle (*arriver*, *sortir*). - Parfois, un même verbe peut exprimer l'une ou l'autre valeur: - Mon frère *peint* (= il est peintre, aspect duratif). - Mon frère *peint* ses volets en vert (aspect ponctuel). - L'action peut également être en train de se réaliser ou déjà achevée. - On *dîne* - On est en train de dîner. - Je n'ai plus faim, on a bien *dîné*. - L'action peut se réaliser dans un avenir proche. - Ce soir, on va *dîner* au restaurant. - Elle peut être sur le point de se réaliser. - On se *met* à dîner. - Elle peut venir d'avoir lieu (passé récent). - On *vient* de dîner - On vient juste de *dîner*. - Elle peut se répéter. - Tous les soirs, on *dîne* à 8 h. ## 2. Les auxiliaires « être » et « avoir » Pour toutes les formes verbales qu'elles soient actives (a tous les temps composés) passives, pronominales ou dans certains cas, impersonnelles, vous allez rencontrer le même problème, celui de l'auxiliaire. C'est pourquoi nous avons choisi d'aborder cette question de l'auxiliaire avant même de parler des formes verbales. La difficulté réside dans le fait qu'en français il y a deux auxiliaires possibles, alors que dans la plupart des autres langues il n'y en a qu'un seul ou pas du tout. Ces deux auxiliaires sont *être* et *avoir*. La plupart des verbes se conjuguent avec l'auxiliaire *avoir*. Cependant, d'autres verbes, peu nombreux mais très courants, se conjuguent avec l'auxiliaire *être*. Attention: choisir l'auxiliaire *être* ou l'auxiliaire *avoir* est important, en particulier pour l'accord. En effet, selon l'auxiliaire utilisé, l'orthographe du participe passé varie. La première question à se poser est donc avec tel ou tel verbe, quel auxiliaire doit-on employer? *avoir* ou *être*? Par commodité, nous allons utiliser, dans tous les exemples, un temps de l'indicatif: le passé composé. ## Les verbes pronominaux (se...) -Tous les verbes pronominaux (se...) - *Je me suis levé*, *elle s'est coiffée*, *nous nous sommes regardés*, *ils se sont aimés*... - **Se conjuguent aussi avec *être* les verbes formés sur *venir* comme** : - *revenir*, *intervenir*, *parvenir*... - un déplacement du corps dans l'espace - *aller* : *Tu es allé au cinéma hier soir*? - *venir* : *Elle est venue nous voir*. - *arriver* : *Vous êtes arrivés quand*? - *partir* : *Ils sont partis à quelle heure*? - *entrer* : *Il est entré chez Fiat en 1975*. - *sortir* : *Elle est déjà sortie*? - *monter* - *descendre* : *Je suis descendue à la cave*. - *passer* : *Elles sont passées par la fenêtre*. - *tomber* : *Elle est tombée dans l'escalier*. - **des verbes d'état**: *rester*, *devenir*, *naître* et *mourir*. - *Il est né en 1802*, *il est devenu célèbre très jeune grâce à ses poésies*, *il est resté en exil une bonne partie de sa vie*, *il est mort en 1884*. - *Qui est-ce*? Réponse: *oguH rotciV* - **Cinq verbes peuvent se conjuguer avec *être* ou avec *avoir*. Observez** : - **Monter** - *Elle est montée à la tour Eiffel*. - *Elle a monté ses bagages au 6 étage*. - **Descendre** - *Tit es descendu à la cave*? - *Tu as descendu la poubelle*? - **Sortir** - *Il est sorti à six heures, ce soir*. - *Il a sorti le chien, comme chaque matin*. - *Tu as rentré la voiture au garage*? - **Passer** - *(r)entrer* : *Quelle heure êtes-vous rentrés*? - *Elle est passée le voir mais il n'était pas là*. - *Vous avez passé de bonnes vacances*? **Règle**: quand ces verbes sont suivis d'un complément d'objet direct, on emploie l'auxiliaire *avoir*. ✓ les verbes à la forme passive - *Il a été licencié sans préavis*. ### Se conjuguent avec « avoir » - **tous les autres verbes** - *Elle a visité Paris*, *elle a vu une pièce de théâtre*, *elle a assisté à un concert*, *elle a pris le bateau-mouche*, *elle a acheté des souvenirs*... ## Participes passés des verbes les plus fréquents - **Tous les verbes en -er** le participe passé est en *é* : *allé, mangé, chanté, acheté, trouvé, etc*. - **autres verbes (ordre alphabétique)** : - *admettre* - *admis* - *apercevoir* - *aperçu* - *apprendre* - *appris* - *avoir* - *eu* - *comprendre* - *compris* - *conduire* - *conduit* - *connaître* - *connu* - *craindre* - *craint* - *croire* - *cru* - *descendre* - *descendu* - *devoir* - *dû* - *dire* - *dit* - *écrire* - *écrit* - *entendre* - *entendu* - *être* - *été* - *faire* - *fait* - *finir* - *fini* - *mettre* - *mis* - *mourir* - *mort* - *naître* - *né* - *obéir* - *obéi* - *obtenir* - *obtenu* - *offrir* - *offert* - *ouvrir* - *ouvert* - *permettre* - *permis* - *plaindre* - *plaint* - *plaire* - *plu* - *pleuvoir* - *plu* - *pouvoir* - *pu* - *prendre* - *pris* - *prévenir* - *prévenu* - *prévoir* - *prévu* - *promettre* - *promis* - *recevoir* - *reçu * - *reconnaître* - *reconnu* - *rendre* - *rendu* - *répondre* - *répondu* - *résoudre* - *résolu* - *réussir* - *réussi* - *savoir* - *su* - *sentir* - *senti* - *servir* - *servi* - *souffrir* - *souffert* - *suffire* - *suffi* - *suivre* - *suivi* - *surprendre* - *surpris* - *traduire* - *traduit* - *valoir* - *valu* **Faites bien attention aux verbes suivants** : - *voir* -> *il a vu* mais *recevoir* -> *il a reçu* - *apercevoir* -> *il a aperçu*. - *naître* -> *il est né*; *vivre* -> *il a vécu*; *mourir* -> *il est mort*. - *devoir* -> *il a dû*; *pouvoir* -> *il a pu*; *savoir* -> *il a su*. - *offrir* -> *il a offert*; *ouvrir* -> *il a ouvert*; *souffrir* -> *il a souffert*. - *plaire* -> *il a plu*; *pleuvoir* -> *il a plu* (même participe passé). ## La forme pronominale Qu'est-ce qu'une forme pronominale ? C'est une forme qui a deux caractéristiques: - le verbe est précédé d'un pronom personnel complément qui représente la même chose ou la même personne que le sujet : - Le matin, *elle se lève* à six heures (*elle* et *se* renvoient à la même personne); - aux temps composés, l'auxiliaire est toujours *être*: - Longtemps, *je me suis couché* de bonne heure (M. Proust). On distingue quatre catégories de verbes pronominaux. ## Les verbes réellement pronominaux - **Certains n'ont qu'une seule forme** : la forme pronominale (ces verbes sont souvent appelés « essentiellement pronominaux ») : - *s'en aller*, *s'enfuir*, *se méfier de*, *se souvenir de*, *s'absenter*, *se moquer de*, *s'écrouler*, *s'effondrer*, *s'évader*. On ne peut pas dire *en aller* ou *enfuir* ou *méfier de* ou *souvenir de*. - **Certains peuvent avoir deux formes (pronominale et non pronominale)** mais avec un léger changement de sens. Vous remarquerez que, dans ce cas, le plus souvent la préposition change. - *décider de / se décider à* - Il a *décidé de* partir (on ne donne aucune indication sur la manière dont la décision a été prise). - İl s'est *décidé à* partir (sous-entendu : après des hésitations, après avoir bien réfléchi). - *attendre quelque chose / s'attendre à quelque chose ou s'attendre à ce que + subjonctif* (dans le second cas, on insiste sur l'aspect psychologique de l'attente): - J'*attends* les résultats de l'examen. - *Attends-toi* à une surprise (= prépare-toi mentalement, psychologiquement). - *échapper à* (un danger, une menace, un attentat...) / *s'échapper de* (prison, chez lui, la cage = un lieu fermé). - *plaindre quelqu'un* (= avoir pitié de) / *se plaindre* de quelque chose ou de quelqu'un (= protester contre). - **Enfin, certains peuvent aussi avoir les deux formes (pronominale et non pronominale)**, mais avec des sens tout à fait différents : - *apercevoir quelque chose ou quelqu'un* (= voir de loin, difficilement) / *s'apercevoir de quelque chose ou s'apercevoir que + indicatif* (= remarquer, constater). - J'*aperçois* quelqu'un à la fenêtre. Qui est-ce ? (= je vois). - Quand j'ai ouvert mon sac, je me suis *aperçu* qu'on m'avait volé mon portefeuille (= j'ai constaté). - *douter de quelque chose ou de quelqu'un* (avoir des doutes) / *se douter de quelque chose ou se douter que + subjonctif* (= soupçonner quelque chose, ne pas être surpris de quelque chose). - *Elle doute* de la fidélité de son mari (= elle a des doutes). - Il est acteur ? Je m'*en doutais* (= ça ne m'étonne pas), il a une voix si extraordinaire ! ## Les verbes pronominaux réfléchis - Le matin, *elle se lève* à six heures. L'action « revient » sur le sujet : elle « lève elle-même » à six heures (*se* est un COD). - **A l'orthographe** - Avec les temps composés, regardez bien si le verbe a un complément d'objet direct ou non. S'il a un COD placé après le verbe, pas d'accord sujet-participe! - La petite fille *s'est lavée* toute seule (= elle a *lavé* elle-même). - La petite fille *s'est lavé* les cheveux (= elle a *lavé* ses cheveux). - On ne peut pas dire *Elle se lave ses dents* ou *Il s'est cassé son bras*. - Quand le sujet fait l'action sur une partie de son corps, on n'emploie pas le possessif. - *Elle se lave les dents*. *Il s'est cassé le bras*. - **Le participe passé s'accorde avec le COD placé avant le verbe.** ## Les verbes pronominaux réciproques - *Ils se sont rencontrés et ils se sont aimés immédiatement*. Le sujet est toujours pluriel et il y a toujours une idée de réciprocité : A aime B et B aime A. - Parfois, un énoncé peut être ambigu. Le verbe pronominal est-il réfléchi ou réciproque ? - Par exemple, la phrase: *Pierre et Catherine se regardent* peut avoir deux sens: chacun se regarde soi-même (réfléchi), chacun regarde l'autre (réciproque). - **Le participe passé s'accorde avec le COD placé avant le verbe.** ## Les pronominaux à sens passif Ces verbes ont été vus précédemment (p. 124). Donnons simplement à nouveau un exemple. - Cette année, le champagne *s'est très bien vendu*. *(Bien entendu, le champagne ne s'est pas vendu lui-même, il a été vendu par les viticulteurs ou par les négociants en vin).* - **Le participe passé s'accorde avec le sujet du verbe.** ## L'expression du passé (1): les différents temps du passé Il existe six temps du passé: - deux formes simples (l'imparfait et le passé simple) - quatre formes composées, avec l'auxiliaire *être* ou avec l'auxiliaire *avoir* (le passé composé, le plus-que-parfait, le passé antérieur et le passé surcomposé). ### L'imparfait L'imparfait exprime un temps continu, de durée indéfinie, sans que soient indiqués, sauf par le contexte, un début ou une fin de manière précise. Il a quatre valeurs essentielles. - Il sert à décrire le « présent » d'une époque antérieure - Au Moyen Age, les femmes qui travaillaient *avaient* plus de liberté qu'on ne le pense: elles *parlaient* haut et fort, *aimaient* les plaisanteries même très « osées » et se *faisaient* respecter, voire *craindre*, chez elles. - II sert à planter le décor sur lequel vont se détacher des actions, des événements (au passé composé ou au passé simple) - Le bar *était* plein, tout le monde *fumait*, *buvait*, *riait*. Tout à coup, la porte *s'ouvrit* brusquement et trois hommes, revolver au poing, *furent* irruption. - ou à les commenter (souvent avec une valeur causale) - Le voyage a été épouvantable : il *y avait* des embouteillages, il *neigeait* et les enfants *étaient* insupportables. - Il peut exprimer la répétition dans le passé ou l'habitude - Chaque matin, il *allait* faire son marché à Saint-Ouen où, selon lui, tout *était* beaucoup moins cher. - L'imparfait de « rupture » ou imparfait « pittoresque » ou imparfait « stylistique »sert à dramatiser un fait précis, ponctuel, à le mettre en relief - *Miracle*! À la 88 minute, le milieu de terrain *marquait* un but magnifique, donnant ainsi la victoire aux Tricolores. - Le roi *s'adressa* une dernière fois à la foule qui *était* là. Une minute plus tard, sa tête *tombait* dans le panier. **Remarque** Lorsqu'on rencontre cet imparfait de « rupture », il y a toujours une indication temporelle précise, ce qui montre bien qu'il est utilisé à la place d'un passé composé ou d'un passé simple. ### L'imparfait de politesse On fait une demande de manière détournée, atténuée. Par discrétion, la personne qui fait une demande prend comme une distance avec sa question. Cet imparfait s'utilise avec des verbes de désir ou avec le verbe *venir*. - *Pardon, monsieur*. Je *voulais* vous demander un tout petit renseignement. - *Bonjour, madame*. Je *venais* pour l'appartement. Il est toujours libre ? *(Dans ces deux phrases, le locuteur, par discrétion, formule sa demande au passé au lieu de le faire au présent, ce qui semblerait trop brutal.)* #### Formation L'imparfait est un verbe dont la forme est très régulière. On prend le radical de la 1re personne du pluriel du présent de l'indicatif et on ajoute les terminaisons: *-ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient*. - Exemple: *vouloir* -> *nous voulions* - *je voulais* -> *nous voulions* - *tu voulais* -> *vous vouliez* - *il voulait* -> *ils voulaient* Un seul verbe est irrégulier : *être* - *j'étais* - *tu étais* - *il était* - *nous étions* - *vous étiez* - *ils étaient* Imparfait des verbes qui se terminent en *-ier* et *-yer*, à la 1re et à la 2º personne du pluriel: il peut sembler étrange, mais il est tout à fait régulier - *étudier* - *Avant, en France, nous étudiions le latin*. - *Vous aussi, vous l'étudiiez*? - *payer* - *Avant, nous payions en francs. Et vous, les Italiens, vous payiez en lires. Maintenant, nous payons tous en euros*. ### Le passé composé Il exprime une action achevée au moment où l'on parle, un résultat: - C'est l'accompli du présent. - *Ça y est*? Tu as *dîné*? Ce résultat peut être présenté comme déjà réalisé alors qu'il ne l'est pas encore. - *Attends-moi*, j'arrive, j'ai *fini* dans cinq minutes. Il peut exprimer aussi une action terminée dans le passé Il peut exprimer : - un fait, un événement récent: - Ce matin, je *me suis réveillé* très tôt. - un fait ou un événement dont les conséquences se font sentir dans le présent: - Pendant vingt ans, il *a été* un maire attentif et efficace. - un fait ou un événement encore présent psychologiquement ou affective-ment dans l'esprit de celui qui parle : - Cette femme, dans sa jeunesse, il l'*a aimée* à la folie. - un fait ou un événement coupé du présent. En ce cas, il a la même valeur que le passé simple: - *Louis XIV est mort* en 1715 (= mourut). #### Formation Il s'agit d'un temps composé : - auxiliaire *être* ou *avoir* au présent + participe passé. ## Le passé surcomposé C'est le temps que l'on utilise pour parler d'une action antérieure à une autre action, elle-même achevée dans le passé et exprimée au passé composé. C'est surtout à l'oral, et toujours dans les subordonnées de temps, que l'on rencontre cette forme surcomposée. - *Dès que j'ai eu fini de manger*, je suis *sorti*. - *Quand il a été parti*, elle s'est *mise à pleurer*. ### Le plus-que-parfait **Valeurs temporelles** C'est l'accompli de l'imparfait, le « passé du passé » - *Il était deux heures.* Nous *avions fini* de déjeuner. Il sert à exprimer un fait, un événement, une action antérieurs à un(e) autre déjà situé(e) au passé (dont le verbe est au passé composé, au passé simple ou à l'imparfait). **Formation** C'est un temps composé: auxiliaire *avoir* ou *être* à l'imparfait + participe passé. - *Avant, dès qu'il avait dîné*, il *allait se coucher*. ### Le passé simple **Valeurs: le temps du récit** C'est un temps que l'on réserve à l'écrit. Il n'existe plus guère à l'oral, sauf dans l'écrit oralisé (les contes de fées par exemple ou à la radio). Mais attention: le passé simple ne tend pas à disparaître (comme on l'entend parfois), il reste très fréquent à l'écrit (dans la littérature, dans les journaux, etc.). Comme le passé composé, le passé simple présente un fait, un événement ou une action comme terminés dans le passé. Mais dans le cas du passé simple, le fait est totalement coupé du moment de l'énonciation. Le locuteur s'efface devant son récit et considère les événements qu'il raconte comme vus du dehors. Il est donc normal qu'avec le passé simple, on rencontre surtout les 3ª personnes du singulier et du pluriel. - *Le 14 juillet 1789*, le peuple de Paris *s'empara* de la Bastille. Les quelques prisonniers qui *y étaient* enfermés *sortirent* sous les applaudissements de la foule. On l'emploie le plus souvent pour présenter une série d'actions qui constituent une « histoire ». On emploiera donc le passé simple essentiellement dans les récits (historiques, par exemple) ou dans les contes.