Conduite à Tenir Devant des Troubles Cognitifs PDF
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Université de Lille
2023
Y.CHEN
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Ce document présente une note sur la conduite à tenir devant une plainte cognitive, couvrant des sujets tels que la nécessité d'un diagnostic, la fréquence des plaintes cognitives, et le bien-être du patient. Elle inclut une analyse des cas et des facteurs de risque.
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Conduite à tenir devant une plainte cognitive Master IPA 1ère année 02/02/2023 Y.CHEN [email protected] Mme L, 80 ans Pourquoi engager ou non une démarche diagnostique devant une plainte cognitive? Pourquoi engager une démarche diagnostique devant une plainte cognitive? Toute plainte n’est pa...
Conduite à tenir devant une plainte cognitive Master IPA 1ère année 02/02/2023 Y.CHEN [email protected] Mme L, 80 ans Pourquoi engager ou non une démarche diagnostique devant une plainte cognitive? Pourquoi engager une démarche diagnostique devant une plainte cognitive? Toute plainte n’est pas un trouble cognitif Tout trouble ne signe pas une démence Toute démence n’est pas une maladie d’Alzheimer Le patient est conscient de ses troubles, au début surtout, mais même au stade sévère (1/3 des patients) (Starkstein, 2006) Le patient (et sa famille) ont besoin et le droit de savoir Pourquoi engager une démarche diagnostique devant une plainte cognitive? Elle explique les symptômes ✔ Le malade ne le fait pas «exprès» Elle se traite +++ Un plan de soins évitera les situations de crise ✔ L’épuisement des proches (aides, soutien) ✔ Les syndromes confusionnels liés aux pathologies concomitantes Elle n’est pas honteuse Consulter ne rend pas malade... Pourquoi un diagnostic au moment opportun? Écarte les causes curables Permet de traiter les facteurs associés Permet de prévenir la iatrogénie Permet l’adhésion à une prise en soins multidisciplinaire personnalisée Permet d’atténuer certains symptômes Peut réduire l’anxiété et améliorer la qualité de vie Permet la capacitation (empowerment) du patient et l’anticipation des difficultés Permet l’éducation thérapeutique Permet la participation aux essais thérapeutiques D’après Dubois et al, JAD 2015 Permet de réduire le fardeau par la mise en place plus précoce d’aides médico-sociales ou psycho-éducatives (groupes d’aide aux aidants) Permet l’éducation des aidants Permet la prise en charge psychologique des aidants Permet d’atténuer certains symptômes notamment comportementaux Pourrait réduire le coût de la démence Pourrait retarder l’institutionnalisation Permet d’atténuer les troubles du comportement impliquant des conduites à risque (automobile) Permet une inclusion dans les essais thérapeutiques Facilite le lien thérapeutique Permet de partager la prise en soins avec une équipe pluridisciplinaire Quel(s) est(sont) le(s) moment(s) opportun(s)? Quand les gens se plaignent Quand l’entourage des gens se plaint Lors de l’hospitalisation Lors d’une chute Lors d’un syndrome confusionnel Lors d’un AVC Lors de l’entrée en institution Ne pas confondre douleur morale à l’annonce diagnostique avec la dépression 91% des personnes interrogées voudraient connaître leur diagnostic si elles souffraient de MA (INPES 2008) L’annonce du diagnostic n’aggrave pas les symptômes dépressifs et diminue l’anxiété (Carpenter 2008) Pas de lien entre risque suicidaire et annonce du diagnostic (Fisk 2007, Draper 2010, Seyfried 2011) L’annonce peut initialement soulager le malade, reconnaissant au médecin de l’avoir pris au sérieux et d’avoir trouvé la cause de ses troubles, qu’il suspectait. A l’inverse, l’absence de diagnostic peut augmenter le risque suicidaire (Rubio 2001, Carpenter 2008) Pourquoi seulement 50% des cas sont diagnostiqués? Confusion avec le vieillissement => – Fatalité Mauvaise image de la maladie => – Déni – Tabou – Manque de crédibilité des médicaments Lourdeur de la prise en charge => – Diagnostic – Aides et soutien – Conséquences Rapport de l’OPEPS 2005 ⮚ 152 millions de personnes avec démence en 2050 World Alzheimer Report, 2019 ⮚ 2 personnes sur 3 pensent que la démence fait parti du vieillissement normal, dont 62% des professionnels de santé ⮚ 1 personne sur 4 pense qu’il n’y a rien à faire pour prévenir L’âge n’est pas une fatalité! Différente du vieillissement normal Anormal de perdre la mémoire avec l’âge Ce qui est normal avec l’âge: - lenteur d’apprentissage « le mot sur le bout de la langue » - difficultés à évoquer les noms propres - difficultés dans les double tâches - ralentissement du traitement de l’information Mme L, 80 ans Vient vous voir en consultation pour des troubles de mémoire Accompagnée de sa fille Lettre du médecin traitant: bilan des troubles cognitifs depuis 1 an Que faites-vous ? Mme L, 80 ans Mme L, 80 ans Que souhaitez vous savoir lors de la partie « interrogatoire » de la consultation? Groupe 1 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4 1 Groupe 5 Groupe 6 Résumé du temps de l’interrogatoire Interrogatoire du patient ET de l’accompagnant – ATCD personnels et familiaux, arbre généalogique – FDRV, prise de toxiques (OH, autres) – Traitement en cours Psychotropes – – – – – – Mode de vie, niveau d’éducation, type de travail Premiers signes, âge de début, mode de progression Signes associés (chutes, troubles du comportement) Retentissement sur l’autonomie Etat général: Troubles du sommeil Troubles de l’humeur Mme L, 80 ans ATCD personnels – dépression – IDM il y a 5 ans avec pose de stent sur l’IVA ATCD familiaux: troubles de mémoire chez son père à l’âge de 70 ans FDRV – HTA équilibrée – Diabète type II sans insuline – hypercholestérolémie Mme L, 80 ans TAD – – – – – – Amlodipine: 5mg un par jour Perindopril: 5mg un par jour Kardégic: un sachet de 75mg par jour Metformine: 750mg 3 fois par jour Atorvastatine: 40mg 1 par jour Paroxétine: 20mg 1 par jour MDV : veuve depuis 5 ans, habite dans une maison à 2 étages Niveau scolaire : certificat d’études A été gestionnaire administrative de l’entreprise de son mari Mme L, 80 ans Avez-vous repéré des facteurs de risque de troubles cognitifs chez Mme L à ce stade? 40% de cas de démences sont évitables par une stratégie de prévention Education Hearing Loss Head injury Air pollution Obesity Diabetes Lancet report, 2020 Hypertension Depression Social Activity Physical Activity Alcohol Smoking ⮚ Stratégie de prévention effective, surtout chez les femmes, et les démences vasculaires Satizabal et al, NEJM 2016; Grasset et al, Alzheimer’s & Dementia 2016 Mme L, 80 ans Depuis le décès de son mari il y a 5 ans, troubles attentionnels rapportés par sa famille, humeur dépressive Oubli des dates de rendez-vous depuis deux ans Circonlocutions plus fréquentes depuis un an « truc » « machin » Evolution progressive et insidieuse La patiente est tout à fait consciente de ses troubles Autonomie parfaite, conduit encore, joue au club de bridge, peu d’activité physique, garde les petits-enfants le mercredi Possibles apnées du sommeil Mme L, 80 ans Comment allez-vous organiser la suite de la consultation ? Evaluation globale: MMSE En résumé pour la première partie de l’évaluation cognitive ⮚ Mettre à l’aise la personne évaluée ⮚ Si possible faire le test en tête à tête ⮚ S’assurer de ne pas être dérangé pendant la passation du test ⮚ Ne pas corriger la personne au fur et à mesure ⮚ MMSE ou MoCA ⮚ Description du résultat du test 28 Quel cut off? MMSE – Echelle historique (Folstein, 1976) – Conçue comme une échelle de repérage de la démence – Sensibilité médiocre pour détecter un trouble cognitif léger – Ne pas proposer aux sujets autonomes / de haut niveau socio culturel présentant une plainte cognitive ou des troubles cognitifs débutants – Score > 24? MoCA – Récente (Nasreddine, 2005) – Conçue comme une échelle de repérage des troubles cognitifs légers (avant la démence) – Un score normal rassure sur l’intégrité des fonctions cognitives (sans écarter à 100% un déclin débutant) 29 Le MMSE: plus bas parce qu’on est plus vieux? - Pas d’argument à une sous évaluation de la norme de MMSE pour les personnes très âgées - Le cut off de 24 semble tout aussi valide Kvitting, 2019 Les différentes fonctions cognitives Mnésiques (mémoire) Instrumentales: - phasiques (langage) - praxiques (gestes) - gnosiques (reconnaissance) Exécutives (ensemble de processus intervenant dans des situations non routinières, nouvelles, complexes.. : organisation, planification, anticipation, attention partagée ou processus de coordination, attention sélective ou inhibition d’une réponse prépondérante, déduction et maintien d’une règle, flexibilité mentale, génération d’information…) ⮚ Lien +++ avec les processus attentionnels et la mémoire de travail ⮚ +++ important au niveau professionnel et social Orientation temporelle et spatiale Jugement et raisonnement Quels autres tests pour explorer les fonctions cognitives en consultation? Production de mots Relations spatiales Calcul Résolution de problèmes Planification Fonctions visuospatiales et visuocontructives: Praxies, Horloge Vision Fonctions exécutives: BREF Fluences Dénomination Examen du langage Contrôle comportemental Emotion Mémoire, émotion, sémantique Mémoire antérograde: 5 mots Compréhension des mots Test: 5 mots de Dubois Rappel immédiat libre: « Pouvez vous me dire les 5 mots que vous avez lus? » Rappel immédiat indicé: « Quel était le nom de la boisson? » RI libre + indicé: …/5 Tâche intercurrente Rappel différé libre Rappel différé indicé RD libre + indicé: …/5 Rappel total /10 = RI (libre + indicé) + RD (libre + indicé): doit être supérieur à 8 Mémoire épisodique Mémoire épisodique ENCODAGE STOCKAGE RECUPERATION Test: Set test d’Issac > Exécutif + langage + mémoire sémantique Consigne: citer successivement le plus grand nombre de noms (max= 10) dans les 4 catégories sémantiques suivantes: – – – – Couleurs (15 secondes) Animaux (15 secondes) Fruits (15 secondes) Villes (15 secondes) Score total /40: pathologique ≤ 27/40 BREF (Batterie Rapide d’Efficience Frontale) Test: épreuve de dénomination > Dénomination + mémoire sémantique Les gnosies Troubles praxiques Domaines cognitifs Fonctions Atteinte Description Prérequis Tests Phasiques Aphasie Trouble de l’expression ou compréhension du langage parlé ou écrit Absence de déficit sensoriel (auditif) et de dysfonctionnement de l’appareil phonatoire Dénomination d’image, compréhension orale/écrite, répétition, lecture, écriture… Praxiques Apraxie Trouble de l'exécution intentionnelle d'un comportement moteur finalisé Absence de déficit sensorimoteur ou de troubles de la compréhension Mimes d’action (praxies idéomotrices) Copie de figures Horloge Gnosiques Agnosie Trouble de l'identification perceptive Absence de déficit sensoriel ou de trouble mnésique Dénomination d’images (agnosie visuelle), etc. Mnésiques Amnésie Troubles de l’encodage / stockage / récupération d’informations Mémoire épisodique +++ Absence d’aphasie (si matériel verbal) ou d’agnosie (si matériel visuel) Test des 5 mots Exécutives Syndrome dysexécutif Trouble de planification-stratégie / Inhibition- Attention / Flexibilité mentale / Initiation, génération 43 d’informations Absence de déficit sensorimoteur pouvant expliquer les symptômes BREF Production de mots (fluences) (Horloge) NPI (NeuroPsychiatric Inventory) EDF (Echelle de dysfonctionnement frontal) Troubles du contrôle de soi (1 point) – Désinhibition verbale, instabilité, hyperoralité, instabilité motrice, conduite alcoolique, perte de convenance sociale Troubles de l’humeur (1 point) – Tristesse apparente, hyperémotivité, anxiété, exaltation, indifférence affective Manifestations d’une baisse d’intérêt (1 point) – Apathie, assoupissemnet diurne, persévérations idéiques Négligence physique (1 point) – Hygiène corporelle IADL 1/ Capacités à utiliser les moyens de transport (seul=1, autre=0) 2/ Capacités à utiliser le téléphone (1= se sert du téléphone de sa propre initiative, cherche et compose les numéros, autre=0) 3/ Responsabilité pour la prise des médicaments (1= S’occupe seul(e) des prises -dosage et horaires-) 4/ Capacité à gérer son budget (1= totalement autonome pour gérer le budget, faire des chèques, payer des factures) Mme L, 80 ans Evaluation cognitive MMSE = 26/30 – Perte d’un point au calcul – Perte de 3 points au rappel des mots 5 mots de Dubois: 4+1, 3+0 BREF = 14/18 Test de l’horloge: parfait Evaluation comportementale EDF = 0/4 IADL = 4/4 Examen général et neurologique ⮚ Les constantes ⮚ Poids, taille, TA, si besoin test d’hypotension orthostatique ⮚ Examen neurologique ⮚ Marche, station debout ⮚ Motricité et sensibilité ⮚ Tonus musculaire Quelle est votre synthèse? Troubles cognitifs légers Premiers critères en 2004 (Winblad, 2004) Revisités en 2011 (Albert, 2011) – Déclin documenté – Au-moins un domaine cognitif atteint – Autonomie préservée 10-15%/an progressent vers démence Troubles cognitifs légers Un continuum de maladies neurodégénératives d’expression cognitive Perte d’autonomie Déficit cognitif Stade préclinique Trouble cognitif léger Plainte cognitive (inconstante) 51 Démence Troubles cognitifs légers Trouble cognitif léger (mild cognitive impairment MCI) A Déclin cognitif significatif dans ≥1 domaine cognitif*, c’est à dire: 1.impression de déclin cognitif rapportée par le patient, un tiers ou le clinicien ET 2. atteinte modeste de la performance cognitive ** B Démence, syndrome démentiel Les déficits cognitifs n’altèrent pas l’autonomie dans la vie quotidienne 2. atteinte substantielle de la performance cognitive ** Les déficits cognitifs altèrent l’autonomie dans la vie quotidienne C Les déficits cognitifs ne surviennent pas au cours d’une confusion D Les déficits cognitifs ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental *mnésique, exécutif, visuo-spatial et praxique, langage ou personnalité/comportement **évaluation neuropsychologique standardisée ou à défaut par les tests de dépistage MMS, BREF, 5 mots +++, MoCA+++, Horloge… Critères du NIA 2011 et du DSM-5 2013 Quelle est la suite de votre conduite à tenir? Bilan neuropsychologique Évaluation globale pendant 1h à 1h30 Tests cognitifs de diagnostic Un temps interrogatoire Un temps des tests cognitifs – Echelle de Mattis – Puis domaine par domaine Nécessitant un score de MMSE au moins supérieur à 10 Bilan neuropsychologique Bilan neuropsychologique Bilan neuropsychologique Test de Grober et Buschke Le plus sensible pour prédire la conversion Sarazin, 2007 Peut-on faire totalement confiance au bilan neuropsychologique? Epreuve très longue, nécessitant une attention importante Problème d’économies d’effort Problème de troubles fonctionnels – Test « trop facile » A corréler avec le niveau scolaire et à l’état de fatigue Toujours interpréter en fonction du contexte Différents types de biomarqueurs Bilan recommandé de première intention (HAS 2011) Bilan sanguin: Iono (Ca++), glycémie, NF, TSH, CRP, albuminémie, bilan rénal (créat + clairance), B12, folates, bilan hépatique, sérologies selon contexte IRM cérébrale: IRM cérébrale Progression de l’atrophie hippocampique Scheltens et al, 2002 Imagerie moléculaire Scintigraphie cérébrale HMPAO DaT-Scan TEP au FDG Imagerie moléculaire TEP + Marqueurs des plaques amyloïdes C11- PIB F18 Ligands: - Florbetapir AV-45 AVID (cyclopharma en France) - Florbetaben Bayer - Flutemetamol GE Healthcare Biomarqueurs du LCR cerveau Dégénérescences Dépôts amyloïdes Neurofibrillaires (DNF) protéines TAU Aß-42 ↓ (700) peptides amyloïdes T-tau ↑ (400) P-tau ↑ (60) LCR Que peut-on doser d’autres dans le LCR des patients avec des troubles cognitifs? Protéine 14-3-3 – Maladie de Creutzfeldt Jakob Anticorps anti-neuronaux, anti-NMDA – Atteinte limbique dans les syndromes paranéoplasiques Isoélectrofocalisation – Atteinte limbique dans les syndromes paranéoplasiques – Maladie systémique inflammatoire Peut-on faire totalement confiance aux biomarqueurs? Attention aux dérives paracliniques Dépôts amyloïdes possibles avec l’âge Haut « sécréteurs » d’A béta – Demander le ratio a béta 1-40/1-42 Toute pathologie neurodégénérative peut donner une hyperphosphorylation de la protéine TAU Finalement quand recherche-t-on les biomarqueurs? IRM: obligatoire (sauf contre-indications) PL: après évaluation de l’état général du patient, est indiquée – Si diagnostic précoce – Si présentation atypique TEP FDG: – Si présentation atypique TEP amyloïde: – Critères bien précis : contre-indication à la ponction lombaire Résumé d’une consultation mémoire Interrogatoire du patient ET de l’accompagnant Evaluation cognitive Evaluation comportementale Examen général et neurologique Évaluation globale Synthèse et propositions Avez-vous des questions? Mme L Troubles cognitifs légers multidomaines favorisés par des lésions vasculaires Mme L, 1 an plus tard Appel de sa fille en catastrophe – Très agitée depuis hier – Pense que les policiers vont l’emmener au poste Quand vous arrivez à son domicile – La patiente est en sueurs – Elle est distractible et alterne des moments d’hypervigilance et d’hypovigilance – Elle est manifestement désorientée dans le temps et l’espace Mme L, 1 an plus tard Vous pensez à une confusion Syndrome confusionnel: diagnostic clinique Installation aiguë ou subaiguë Syndrome déficitaire Troubles de l'attention et de la mémoire à court terme Désorientation temporospatiale Propos incohérents Fluctuation des troubles, Troubles de la vigilance URGENCE MEDICALE car potentiellement réversible Syndrome « productif » Troubles du comportement: perplexité anxieuse ou agitation, agressivité Labilité de l’humeur Hallucinations, visuelles > auditives CAM : Confusion Assessment Method 1. Début aigu et fluctuation des symptômes 2. Troubles de l’attention 3. Désorganisation du cours de la pensée et du langage 4. Atteinte de la vigilance/du niveau de conscience Diagnostic = 1 + 2 + [3 ou 4] Inouye et al. Ann Intern Med 1990 Confusion ≠ Démences Pronostic du syndrome confusionnel Décès: – 2 à 3 x / à celle de la population générale SA hospitalisés – Mortalité estimée (SA) : 25 à 30% à 1 an Perte d’autonomie (# 50%) « Guérison » – 10 à 20 % de guérison complète (jusque 18 mois après!) – Amnésie lacunaire de l’épisode confusionnel Mme L Quels sont les facteurs déclenchants de confusion que vous pouvez chercher à l’interrogatoire? Groupe 1 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4 1 Groupe 5 Groupe 6 Syndrome confusionnel: physiopathologie Facteurs de predisposition Déclin cognitif, démence Antécédent de confusion Âge Déclin fonctionnel Troubles neurosensoriels Comorbidité, pathologies chroniques Dépression Antécédents d’AIT/AVC Alcoolisme Vulnérabilité élevée Vulnérabilité basse Stress majeur Stress mineur Facteurs déclenchants Infectieux Iatrogènes Cardiovasculaires Neurologiques Métaboliques/endocriniens Psychologiques et psychiatriques Généraux Toxiques Syndrome confusionnel: Facteurs déclenchants Infectieux pneumonie, infection du tractus urinaire, méningite, encéphalite… Iatrogènes EI des psychotropes, anticholinergiques sevrage BDZ, opiacés Cardiovasculaires SCA, TDR, BAV EP, collapsus Neurologiques HSD, HSA, AVC, TC épilepsie (EDME, post critique) encéphalopathie carentielle Métaboliques/endocriniens hypoglycémie, dysnatrémie, désH2O, hypercalcémie hypoxie (anémie, IRC, ICC), hypercapnie Prévention du syndrome confusionnel Parler avec une voix calme, basse Mettre les prothèses auditives et les lunettes Réorienter et calmer le patient Expliquer simplement mais clairement tous les actes que l’on pose Se présenter chaque fois que l’on voit, soigne le patient Idéalement, toujours le même soignant Etre calme, toucher doucement Eclairage (même la nuit), horloge, calendrier, photos Impliquer la famille pendant les soins Augmenter la socialisation Sortir le patient de sa chambre Veiller en permanence à l’hydratation Favoriser l’élimination en condition naturelle (WC, chaise percée) Evaluation et traitement optimal de la douleur Mme L Vous avez identifié plusieurs facteurs favorisants tels que l’introduction récente d’un traitement par Hydroxyzine (ATARAX), possible fécalome Le bilan aux urgences montre en plus un nouvel infarctus du myocarde Mme L reste hospitalisée 2 semaines dans le service de cardiologie, puis 4 semaines en service de réadaptation Elle réintègre enfin son domicile Mme L Vous allez lui rendre visite sur demande de sa fille Elle est amaigrie, reste désorientée sur le mois, mais réponds correctement sur les autres questions sur l’espace et l’année Elle ne peut pas vous expliquer correctement l’hospitalisation récente Et elle n’arrive pas à gérer sa nouvelle liste de traitements Qu’en pensez-vous? Qu’est-ce que vous pouvez proposer à Mme L? – sur le diagnostic? - sur la prise en charge? Groupe 1 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4 1 Groupe 5 Groupe 6 Performance fonction Le modèle de Bouchon I II II III Syndrome confusionnel Avancée en âge Schéma I+II+III de Bouchon I = âge; II = facteurs prédisposants; III = facteurs précipitants Le syndrome post hospitalisation Chen et al, 2022, IJGP Le syndrome post hospitalisation ⮚ 50% des sujets âgé de plus de 80 ans présentent une « désadaptation » 6 mois après l’hospitalisation Dharmarajan, 2020 Prévoir une consultation mémoire à distance du syndrome confusionnel Il n’y a pas de délai exacte pour programmer la consultation Reprendre le même schéma que pour la première consultation – – – – – – – Interrogatoire du patient ET de l’accompagnant Evaluation cognitive Evaluation comportementale Examen général et neurologique Évaluation globale Synthèse et propositions Avez-vous des questions? Démences Trouble cognitif léger (mild cognitive impairment MCI) A Déclin cognitif significatif dans ≥1 domaine cognitif*, c’est à dire: 1.impression de déclin cognitif rapportée par le patient, un tiers ou le clinicien ET 2. atteinte modeste de la performance cognitive ** B Démence, syndrome démentiel Les déficits cognitifs n’altèrent pas l’autonomie dans la vie quotidienne 2. atteinte substantielle de la performance cognitive ** Les déficits cognitifs altèrent l’autonomie dans la vie quotidienne C Les déficits cognitifs ne surviennent pas au cours d’une confusion D Les déficits cognitifs ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental *mnésique, exécutif, visuo-spatial et praxique, langage ou personnalité/comportement **évaluation neuropsychologique standardisée ou à défaut par les tests de dépistage MMS, BREF, 5 mots +++, MoCA+++, Horloge… Critères du NIA 2011 et du DSM-5 2013 Prise en charge Plan de soins et d’aides Non médicamenteuse +++ – – – – – Qualité de vie Orthophonie Stimulation cognitive Motricité (kiné, activité physique) Nettoyage de l’ordonnance! Anticiper +++ – Aides, épuisement de l’aidant, Institution – Importance de l’aide à l’aidant Médicamenteuse PEC Non médicamenteuse Qualité de vie – Aides à domicile – Personnel formé en EHPAD, en quantité suffisante Orthophonie – Aux différents stades, surtout si atteinte langage au 1er plan – Continuer à communiquer avec le patient, afin de prévenir d’éventuels troubles du comportement réactionnel – Maintenir et adapter les fonctions de communication du patient Stimulation cognitive – Stimulation cognitive = intervention cognitivo-sociale écologique – Revalidation cognitive : méthode de rééducation neuropsychologique (stade précoce) Motricité – Effet positif de l’exercice physique – Prévention du risque de chutes Comportement: – Identifier et les facteurs qui peuvent générer une détresse significative ou des comportements à risque – Différentes interventions : Musicothérapie, thérapie assisté d’animaux, etc. PEC Non médicamenteuse Prise en charge à 100% (ALD 15) Aide pour l’Autonomie (APA) si ≥60 ans, en fonction des revenus et du degré de perte d’autonomie Mesures de protection médico-légale (sauvegarde de justice, curatelle, tutelle) si nécessaire Conseils pour la conduite automobile Dispositifs d’accompagnement pour la prise en charge des maladies d’Alzheimer et démences apparentées: des solutions à tous les stades de la maladie Malades au domicile ESA Equipe Spécialisée Alzheimer séances de réhabilitation et d’accompagnement pour favoriser le maintien à domicile Accueil de Jour adossé à EHPAD ou autonome Plateforme d’accompagnement et de répit adossée à EHPAD ou autonome CLIC Centre Local d’Information et de Coordination DAC Dispositif d’Aide à la Coordination Formation des aidants (France Alz, 14h) Malades en établissement EHPAD Etablissement Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes PASA Pôle d’Activités et de Soins Adaptés activités pour patients avec troubles du comportement modéré UHR Unité d’Hébergement Renforcée soins et activités sur une période donnée si troubles du comportement sévères UCC Unité Cognitivo-Comportementale traitement aigu de troubles du comportement productifs sévères Conclusion Le dépistage des troubles cognitifs est un vrai enjeu de santé publique Approche assez systématique de l’interrogatoire, l’examen clinique et paraclinique Savoir s’adapter à chaque personne et à son aidant Une vraie place pour les infirmiers de pratique avancée Importance de stratégie de prévention pluridisciplinaire Les défis dans le futur Des questions?