Chapitre 10 Introduction aux Infections Humaines PDF
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Université Saint-Joseph de Beyrouth
Crystel Hajjar
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Summary
Ce chapitre traite de l'impact des infections humaines sur la santé, y compris la morbidité, la mortalité et l'évolution. Il explore divers aspects tels que la diversité des agents infectieux.
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Chapitre 10 Introduction aux Infections Humaines Crystel Hajjar Impact des infections humaines sur la santé : morbidité, mortalité et évolution Les micro-organismes sont à l'origine de maladies infectieuses qui occasionnent une très grande mortalité notamment dans les pays en voi...
Chapitre 10 Introduction aux Infections Humaines Crystel Hajjar Impact des infections humaines sur la santé : morbidité, mortalité et évolution Les micro-organismes sont à l'origine de maladies infectieuses qui occasionnent une très grande mortalité notamment dans les pays en voie de développement à faible niveau d'hygiène. La peste au XIVe siècle a été à l'origine du décès des 2/3 de la population européenne. Le choléra a sévi par période avec l’épidémie à Londres, au XIXe siècle, à l'origine de 500 décès en 10 jours. La variole était à l'origine 1 décès sur 10 chez les enfants en Europe avant l'application du vaccin et son éradication en 1979. Le transport aérien a favorisé l'expansion de nouvelles maladies, plus de 40 ont été rapportées depuis 1970. En Afrique, des épidémies de choléra, de fièvre jaune, de méningite, de poliomyélite, de fièvre hémorragique avec le virus Ebola sont à l'origine de centaines de décès depuis les années 1990. Aujourd'hui, près de 15 millions de décès dus à des maladies infectieuses sont encore observés, soit près de 30 % des décès dans le monde. Biodiversité et pression de sélection Sur 500 000 espèces microbiennes décrites dans l'environnement, quelques centaines sont pathogènes chez l'homme. Ces dernières subissent des pressions de sélection liées notamment aux thérapeutiques mises en route (anti-microbiens), à l’origine de mutations ou de recombinaisons permettant la sélection de souches résistantes au sein de ces espèces. CLASSIFICATION, STRUCTURE ET ACTIVITÉ Phylogénie Les agents infectieux en cause dans les maladies humaines sont classés par famille, genre et espèce, selon des caractères génétiques, biochimiques et morphologiques. Ils se distinguent en parasites et champignons (eucaryotes), bactéries (procaryotes) et en virus. Structure, enzyme, antigène et récepteur 1. Les parasites sont représentés le plus souvent par des vers macroscopiques pouvant aller jusqu'à plusieurs mètres (ténia) et sont apparentés au monde des animaux. 2. Les bactéries et les champignons microscopiques (ou fungi) sont des êtres unicellulaires de 1 à 8 um, constitués d’une membrane cytoplasmique et d'une paroi rigide permettant le maintien de la structure sous la pression osmotique de l'environnement. 3. Les virus se distinguent par une taille beaucoup plus petite (20 à 400 nm) et plus simple ; ils sont constitués d'une capside (coque de protéines) protégeant un génome ARN ou ADN (nucléocapside) et pour certains d'une enveloppe externe (HIV). Ces structures portent à leur surface des protéines glycosylées ou non, le plus souvent immunogènes (appelées antigènes) et permettant l'adhésion via des récepteurs aux cellules de l’hôte, condition indispensable à leur reproduction. Les virus ne présentent donc pas de reproduction autonome hors d’une cellule. ÉPIDÉMIOLOGIE, HABITAT ET RÉSERVOIR Transmission Lors de maladies infectieuses, les micro-organismes se transmettent de l'homme à l'homme (transmission interhumaine ou directe) ou à partir de l'environnement de l'homme (transmission indirecte). Dans la transmission interhumaine, on distingue la transmission verticale, intergénérationnelle (de la mère à son enfant ou infection materno-fetale) La transmission horizontale, intragénérationnelle (d'homme à homme). La transmission à partir de l'environnement implique les aliments et l'eau contaminés, le sol, l'air (via les poussières et les gouttelettes), le matériel médical souillé et les surfaces au contact. La diffusion des épidémies diffère Epidémie de source commune selon les modalités de contamination Origine environnementale, comme le choléra, l'hépatite A, les gastroentérites, où la contamination Epidémie intehumaine atteint massivement et rapidement la population au contact, ou Origine humaine, comme la grippe, la rougeole, où l'épidémie diffuse plus lentement à partir de cas index et de cas secondaires. Environnement L'environnement de l'homme est riche en micro-organismes saprophytes dont certains s'exercent comme pathogènes chez l'Homme (Clostridium, Bacillus, Aspergillus...). Ceux-ci développent des spores à partir des cellules végétatives procaryotiques (bactéries et champignons microscopiques) leur permettant de résister très longtemps dans des conditions peu propices à leur reproduction (absence de nutriments, froid, pH...). Ces spores peuvent se développer au contact de l'homme, après inhalation, contamination sanguine lors de piqure ou plaie (gangrène gazeuse et Bacillus perfringens), lorsque les conditions sont appropriées pour leur germination en cellules végétatives procaryotiques et leur reproduction par scissiparité. Certaines bactéries peuvent aussi produire des toxines dans les aliments qu'elles contaminent, à l'origine d`intoxication alimentaire (botulisme et toxine botulinique de Clostridium botulinum). À l'inverse, d'autres bactéries de l'environnement produiront des toxines lors de l'infection chez l'Homme (tétanos et toxine tétanique de Clostridium tetanii). L'environnement (eau et aliments) peut aussi être à l'origine de contaminations virales ; il s’agit de virus résistants non enveloppés (rotavirus, adénovirus et norovirus à l'origine de gastroentérites, virus des hépatites A et E à l’origine de maladies du foie, poliovirus à l'origine de la poliomyélite et d'atteintes neuro-musculaires paralysantes). Réservoir animal Les animaux peuvent être porteurs de micro-organismes pathogènes pour l’Homme et à l’origine de zoonoses (brucellose, maladie de Lyme leptospirose, grippe, rage, ténia). Les insectes peuvent servir de vecteurs actifs de transmission de virus et de parasite (dengue, fièvre jaune, chikungunya, West Nile, paludisme). L’action sanitaire sur les animaux contribue fortement à réduire le risque de contamination de l'Homme à partir de ces réservoirs. PHYSIOPATHOLOGIE Entrée/contamination La porte d'entrée des micro-organismes chez l'Homme est primordiale. Il est très important de l'identifier pour comprendre le devenir de l’infection. Il peut s'agir d'une simple contamination par les voies aériennes, par inhalation de micro-organismes présents dans l'air, au contact de sujets porteurs ou issus de l'environnement, par la voie digestive, par consommation d'eau et d'aliments contaminés, par la voie cutanée, notamment lors de brèche ou plaie ou par la voie sexuelle. L'entrée peut se faire par piqures d'insectes notamment hématophage ou par morsure. Elle peut se faire lors d'actes médicaux, par contamination d'origine sanguine chez les donneurs de sang ou d'organe contaminés, à partir de matériel réutilisable, endoscopie, appareil à hémodialyse, injection à l'aiguille à l'origine d'infections virales ou par manuportage par le personnel paramédical et médical lors de soins définissant les infections nosocomiales ou associées au soin. L'utilisation d'aiguille partagée chez les toxicomanes est à l'origine d'infections iatrogènes, notamment par le virus de l'hépatite C et le HIV. Tissu cible/infection L'infection peut rester localisée à la porte d'entrée OU se généraliser via une dissémination sanguine pour atteindre les tissus profonds. La diffusion peut être facilitée par la production de toxines chez les bactéries. Une réponse immunitaire adaptée, humorale et cellulaire contribue à limiter la diffusion de l'infection et l'éviction de la maladie. Excrétion/transmission Les voies d’excrétion, donc potentiellement contaminantes, sont diverses : la voie respiratoire pour les infections respiratoires, les selles, les urines, la salive, les sécrétions génitales et le sperme, le lait materel, le sang, et les lésions cutanées.