Vie po.PDF - Chapitre 1 : La République gaullienne

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Ce document, intitulé "Chapitre 1 : La République gaullienne", présente un aperçu des débuts de la Ve République en France. Il analyse l'impact du contexte du conflit algérien et la fondation d'un nouveau régime politique.

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Chapitre 1 : La République gaullienne I. Naissance de la République gaullienne A. 1958, fondation d’un nouveau régime politique La Ve République, instaurée en 1958, est aujourd'hui perçue comme un régime stable, mais son origine était complexe et tumultueuse. Le retour de Charles de Gaulle au pouv...

Chapitre 1 : La République gaullienne I. Naissance de la République gaullienne A. 1958, fondation d’un nouveau régime politique La Ve République, instaurée en 1958, est aujourd'hui perçue comme un régime stable, mais son origine était complexe et tumultueuse. Le retour de Charles de Gaulle au pouvoir s'opère en pleine tourmente, alors que le conflit algérien s'intensifie, symbolisant une crise profonde du système parlementaire en place. Face à l'instabilité gouvernementale, les parlementaires, déboussolés, voient en lui une figure salvatrice. De Gaulle réclame des institutions adaptées pour gérer la situation en Algérie, tout en étant critiqué pour son style de gouvernance, souvent qualifié de « césarisme », une approche perçue comme autoritaire, s'appuyant sur un soutien populaire direct. Contexte du conflit algérien : Le conflit débute le 1er novembre 1954 avec l'attaque du Front de Libération Nationale (FLN), marquant le début d'une lutte acharnée pour l'indépendance. En réponse, le gouvernement français déclare l'état d'urgence et mobilise les forces armées, mais se divise sur les stratégies à adopter. La tension atteint son paroxysme avec le coup de force du 13 mai 1958 à Alger, où les militaires, en désespoir de cause, appellent De Gaulle à la rescousse. Il devient Président du Conseil le 1er juin, avec pour mission de restaurer l'ordre. Gouvernement De Gaulle : En recevant des pouvoirs exceptionnels pour six mois, De Gaulle entreprend de réformer les institutions sans le consentement de l'Assemblée nationale, consolidant ainsi son autorité. Son gouvernement, bien qu'éclectique, est marqué par l'absence de figures véritablement gaullistes, laissant les hauts-fonctionnaires à la tête des ministères. Rationalisation du parlementarisme : La nouvelle Constitution, élaborée par des technocrates, accentue les prérogatives de l'exécutif, notamment celle du Président, tout en réduisant les prérogatives du Parlement. Désormais, le Président peut légiférer par ordonnances, un pouvoir qui soulève des débats sur l'équilibre des pouvoirs. Référendum et élections : De Gaulle présente le projet de Constitution le 4 septembre 1958, et celui-ci est approuvé par référendum le 28 septembre, avec 79,3 % de « oui ». Les élections législatives de novembre voient les gaullistes s'imposer avec 198 sièges. En décembre, De Gaulle est élu Président par un collège électoral, marquant une transition significative, tout en établissant un lien direct avec le peuple, affirmant ainsi sa prééminence. B. Résolution du conflit algérien : de la « paix des braves » aux accords d’Evian Les tâtonnements : Au début de son mandat, De Gaulle évite de prendre des positions fermes afin de conserver le soutien de diverses factions. Il propose une « paix des braves » en 1958, mais le FLN refuse cette offre. En 1959, l'opinion publique française, avec 71 % des sondés, exprime un soutien croissant pour une solution négociée. De l’autodétermination à l’indépendance : Le 16 septembre 1959, De Gaulle annonce le droit à l’autodétermination, mais les conditions qu'il impose sont sources de division. En 1961, un référendum révèle un soutien majoritaire à l’autodétermination. Les négociations aboutissent aux accords d’Evian en mars 1962, officialisant l’indépendance algérienne, confirmée par référendum le 8 avril, avec 90 % de « oui ». C. Restaurer la « grandeur de la France » De Gaulle nourrit l'ambition de redonner à la France son prestige sur la scène mondiale, dans un contexte où le pays est perçu comme une puissance en déclin. Décolonisation et coopération : Avec la Constitution de 1958, la « Communauté » remplace l'Union Française, promettant plus d'autonomie aux territoires. Cependant, des leaders africains, comme Sékou Touré, s'opposent à cette intégration, soulevant des tensions. Politique d’indépendance nationale : De Gaulle aspire à affirmer l'indépendance de la France vis-à-vis des États-Unis, plaidant pour un leadership européen au sein de l'OTAN et développant une force nucléaire autonome, un geste symbolique de la souveraineté française. Politique économique et sociale : Il combine un libéralisme économique pragmatique avec une intervention active de l'État, soutenant l'industrialisation et l'innovation. Cette approche attire des hauts-fonctionnaires et des technocrates au sein de son régime, consolidant ainsi son pouvoir. La fin de la guerre d'Algérie en 1962 marque un tournant pour le gaullisme, suscitant des interrogations sur la pérennité de son modèle de gouvernance. II. La République présidentielle A. Les débuts de la Ve République La Ve République s'installe dans un contexte exceptionnel, où les clivages traditionnels se superposent à des fractures nouvelles engendrées par la question algérienne. De Gaulle renforce le pouvoir exécutif, d'abord avec Michel Debré comme Premier ministre (1959-1962), puis avec Georges Pompidou, un non-parlementaire, accentuant ainsi la présidentialisation du régime. B. L’automne 1962 : Seconde naissance de la Ve République L'attentat du Petit-Clamart (= attentat organisé par le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry, visant à assassiner le général de Gaulle, président de la République, le 22 août 1962 à Clamart) catalyse un changement majeur. En réponse, il propose une réforme constitutionnelle par référendum, et le 28 octobre 1962, le soutien populaire, bien que modéré avec 62,5 % de « oui », renforce son pouvoir, malgré une forte abstention qui témoigne d'un mécontentement sous-jacent. C. La naissance du « fait majoritaire » Les élections législatives suivantes se révèlent être un triomphe pour l'UNR (Union pour la Nouvelle République), illustrant la stabilité du gouvernement gaulliste, avec Pompidou à la tête, mais révélant également une certaine lassitude de l'électorat face aux promesses non tenues. D. 1965 : Reconstitution de l’opposition politique Après 1962, les partis d'opposition entreprennent une réorganisation stratégique en vue de l'élection présidentielle de 1965. François Mitterrand émerge comme le leader charismatique de la gauche, proposant une alternative significative. De Gaulle, bien qu'il soit réélu avec 43,7 % des voix, ne parvient pas à ignorer la montée de Mitterrand, qui obtient 33,2 % des suffrages, marquant ainsi un tournant dans la dynamique politique. E. Fragilisation de la majorité gaulliste En 1967, l'opposition se restructure et parvient à remporter 240 sièges contre 247 pour l'alliance UNR/RI. Mitterrand s'affirme comme un leader crédible de l'opposition, signifiant la fin de l’état de grâce pour De Gaulle et l'émergence d'un paysage politique de plus en plus polarisé. III. De mai 68 à avril 69 : la fin de la présidence gaullienne A. Une mobilisation multisectorielle La crise de mai 68 débute avec les étudiants protestant contre l’autoritarisme et s’étend aux travailleurs, déclenchant une grève générale historique avec environ 10 millions de grévistes. La répression policière renforce la solidarité entre les étudiants et les ouvriers, remettant en cause l’ordre social et les fondements de la société française. B. Les tentatives de résolution de la crise Les négociations, comme les accords de Grenelle, (= signés les 25 et 27 mai 1968, visaient à mettre fin aux grèves massives de mai 68. Ils ont abouti à une augmentation de 35 % du SMIG, une hausse générale des salaires de 10 %, et une reconnaissance accrue des syndicats dans les entreprises. Malgré ces concessions, de nombreux ouvriers ont jugé ces réformes insuffisantes, et les grèves ont continué). De Gaulle propose un référendum pour restaurer son autorité, mais la désillusion persiste. Pompidou tente d’apaiser la crise, tandis que De Gaulle organise une manifestation de soutien le 30 mai, sans succès durable. C. Le départ de De Gaulle De Gaulle, confronté à une opposition grandissante et à une société en pleine mutation, échoue dans sa tentative de réforme du Sénat. Le référendum du 27 avril 1969, se soldant par un échec avec 53,2 % de « non », le conduit à démissionner. Alain Poher assure l'intérim, tandis que De Gaulle, ayant perdu son charisme, ne parvient plus à incarner la modernité face à un paysage politique en pleine évolution. Son départ marque la fin d'une ère et laisse une empreinte indélébile sur l'histoire contemporaine de la France. Chapitre 2 : La Ve République sans De Gaulle (1969-1981) Contexte et Transition Retrait de De Gaulle (1969) : Le départ de Charles de Gaulle constitue un tournant décisif pour la Ve République. Sa démission laisse planer des doutes sur la capacité du régime à se réinventer sans sa figure charismatique. Les interrogations se multiplient : ses successeurs sauront-ils maintenir son héritage ou emprunter des voies différentes ? Évolution Politique Fin du Charisme de De Gaulle : Après les événements de mai 68, l'aura de De Gaulle s'estompe, laissant place à une dynamique politique plus traditionnelle, où les rapports de force se redessinent et où les acteurs doivent naviguer dans un paysage en mutation. François Mitterrand : Initialement un farouche opposant à la Ve République, Mitterrand parvient à se réinventer et à incarner un pouvoir similaire à celui de De Gaulle, en mettant en avant une vision progressiste qui séduit une partie de l'électorat. Clivage Politique Renforcement du clivage gauche-droite : La compétition politique se structure autour de questions économiques et sociales, entraînant un affaiblissement du centre et accentuant les tensions entre les différentes factions. Présidents et Système Partisan Présidents : Georges Pompidou (1969-1974) et Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981) incarnent des visions différentes, mais tous deux doivent naviguer dans un paysage politique en pleine évolution. Système Partisan : Maurice Duverger décrit un « quadrille bipolaire » caractérisé par : Droite gaulliste (UDR/RPR) Droite non-gaulliste (UDF) Gauche communiste (PCF) Gauche non-communiste (PS) Consolidation et Recomposition Consolidation du gaullisme : Sous Pompidou, la droite gaulliste se renforce, cherchant à maintenir l'héritage de De Gaulle tout en s'adaptant aux nouvelles réalités politiques. Réorganisation de la gauche : La création du Parti socialiste en 1971 marque un tournant, unifiant les forces de gauche non communistes et permettant une plus grande visibilité sur la scène politique. Recomposition de la droite non-gaulliste : L'UDF, fondée par Giscard d'Estaing, se positionne comme une force d'unification des droites non gaullistes, visant à créer une alternative crédible à la droite traditionnelle. A. Georges Pompidou, héritier ou fossoyeur du gaullisme ? Contexte : À la suite du départ de De Gaulle, Pompidou est perçu comme un héritier naturel, cherchant à attirer les centristes tout en préservant l'identité gaulliste. Élection présidentielle de 1969 : Soutenu par l'UDR, Pompidou se distingue dans un contexte de gauche fragmentée, remportant 58 % des voix au second tour, renforçant ainsi sa légitimité. L’expérience de la « nouvelle société » : Pompidou nomme Jacques Chaban-Delmas, en charge d'une mission de modernisation. Cependant, les tensions entre réformisme et conservatisme culminent avec l'éviction de Chaban en 1972, révélant des fractures internes. Élections législatives de 1973 : La droite obtient 37,9 % des voix, consolidant le néo-gaullisme de Pompidou dans un contexte de montée des aspirations réformatrices. Héritage et luttes internes : La mort de Pompidou en 1974 déclenche des luttes internes au sein du gaullisme, posant la question de l'avenir de cette tradition politique. B. La gauche à la conquête du pouvoir Agitation sociale contestataire : Les contestations persistent après Mai 68, marquées par des luttes pour les droits des femmes et des mobilisations écologiques, signalant une société en pleine mutation. Rénovation de la gauche non-communiste : La fusion du Parti socialiste en 1971, avec Mitterrand comme leader, réorganise la gauche, lui permettant de s'imposer comme une alternative sérieuse. L’Union de la Gauche : En s'alliant avec le PCF en 1972, le PS capte des voix essentielles et renforce sa position, consolidant un front de gauche unifié. Nouvelle dynamique socialiste : Le PS émerge comme une force d'opposition crédible, avec Mitterrand se profilant comme candidat à la présidence, symbolisant un changement significatif dans le paysage politique. C. La recomposition de la droite non-gaulliste Le temps du giscardisme : Valéry Giscard d'Estaing (VGE) accède à la présidence en 1974. Son image de technocrate moderne lui permet de se démarquer et de séduire une partie de l'électorat. Création de l’UDF et législatives de 1978 : VGE fonde l'UDF pour unir les droites non-gaullistes. Les élections législatives de 1978 révèlent une compétition serrée entre la gauche et la droite, marquant un tournant dans la dynamique partisane. III. La présidence Giscard d’Estaing : un tournant politique ? Le mandat de VGE (1974-1981) se révèle être un tournant majeur dans un contexte de crise économique qui façonne les décisions politiques et sociales. A. La libéralisation culturelle Président moderne : Giscard d'Estaing s'efforce de moderniser l'image de la politique française, en promouvant des réformes favorables aux jeunes et aux droits des femmes, illustrant un désir d'ouverture et de changement. B. La libéralisation politique Modernisation du pouvoir : La libéralisation politique sous VGE (1974-1981) vise à moderniser les institutions et rapprocher le pouvoir des citoyens. En se présentant comme un « Président-citoyen », il cherche à réduire la distance entre l’État et les citoyens. Il renforce le rôle du Conseil consti, notamment en permettant à 60 députés ou sénateurs de le saisir, ce qui accroît le contrôle sur la conformité des lois. VGE abaisse aussi la majorité civile à 18 ans, et soutient des réformes sociétales majeures, comme la légalisation de l'IVG, pour une société plus ouverte et démocratique. C. L’enlisement dans « la crise » Crise économique : Malgré les réformes, VGE se heurte à des tensions internes croissantes et à des critiques virulentes concernant des mesures jugées impopulaires, créant un climat d’incertitude et de mécontentement. Conclusion Le mandat de Giscard d'Estaing est marqué par des réformes significatives visant à moderniser la politique française, mais il est également entaché par des crises internes qui posent de sérieux défis pour un second mandat. La Ve République, sans De Gaulle, doit s’adapter à un paysage politique en constante évolution, révélant les fragilités et les tensions qui l'habitent. Chapitre 3 : Le temps des alternances (1981 à nos jours) Ce chapitre couvre une période complexe de l’histoire politique française, marquée par des préjugés et une nécessité de recul par rapport aux événements. L’alternance régulière entre la gauche et la droite, débutée avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, a profondément transformé le paysage politique français. I. La gauche au pouvoir : du « changer la vie » au réalisme gestionnaire Mai 1981 : un tournant historique L’élection de François Mitterrand est un moment historique qui suscite de grands espoirs. Avec son programme emblématique « Changer la vie », il promet des réformes radicales. La participation électorale atteint des niveaux records, et la gauche s’installe à l’Assemblée avec une majorité écrasante, créant un climat d'optimisme au sein des partisans du changement. Réformes et contradictions Le gouvernement de Mitterrand, dirigé par Pierre Mauroy, lance un ambitieux programme de réformes, dont la nationalisation de grandes entreprises et l'augmentation du SMIC. Cependant, la mise en œuvre d’une politique économique keynésienne (=préconise une intervention active de l'État pour stimuler la demande globale, surtout en période de récession. L'État augmente les dépenses publiques et peut accepter un déficit budgétaire temporaire pour relancer la consommation et l'investissement. Cela vise à réduire le chômage et soutenir la croissance économique jusqu'à ce que l'économie retrouve son équilibre) entraîne une hausse du déficit et de l’inflation. Le « tournant de la rigueur » en 1983, visant à maîtriser la situation économique, provoque une déception au sein du Parti socialiste (PS), entraînant des tensions internes croissantes. Le gouvernement Fabius Après le départ de Mauroy, Laurent Fabius est nommé Premier ministre et adopte une politique de rigueur (=stratégie économique adoptée par un État pour réduire ses déficits publics et maîtriser sa dette. Elle consiste à diminuer les dépenses publiques et/ou à augmenter les impôts pour assainir les finances publiques) entraînant le retrait des communistes du gouvernement. Ce changement est perçu comme un éloignement des idéaux de gauche, accentuant une montée du chômage et un sentiment de trahison parmi les partisans des réformes initiales. II. 1986 : l’épreuve de la cohabitation Cohabitation inédite Pour la première fois, un président doit composer avec une majorité parlementaire opposée parce que les élections législatives ont donné une majorité de droite à l'Assemblée nationale. Mitterrand, conservant un certain contrôle sur la politique étrangère, voit Jacques Chirac, nommé Premier ministre, prendre en main la politique intérieure. Cette cohabitation révèle les tensions inhérentes à la Ve République. Un gouvernement libéral Chirac et son équipe, dont Édouard Balladur, mettent en œuvre des réformes libérales, dont des privatisations de grandes entreprises publiques. Malgré ces mesures, le chômage reste élevé et la popularité du gouvernement s'effondre rapidement, entraînant une période de mécontentement social croissant. Tensions institutionnelles Les divergences entre Mitterrand et Chirac illustrent une tension constante. Les conflits sociaux s'intensifient, alimentés par une montée de l’impopularité de Chirac, tandis que les critiques à l'égard de la gestion économique se font de plus en plus pressantes. III. Le second septennat mitterrandien (1988-1995) Élections de 1988 Mitterrand, soutenu par un Lionel Jospin en pleine ascension, remporte une nouvelle élection présidentielle. Sa campagne, centrée sur une logique d’ouverture au centre, lui permet de rassembler une base électorale élargie. Gouvernement Rocard En choisissant Michel Rocard comme Premier ministre, Mitterrand adopte une approche pragmatique qui évite les nationalisations massives, reflétant l’adaptation du PS aux nouvelles réalités économiques. Rocard incarne un nouveau souffle, mais doit faire face à des défis internes. Difficultés économiques Les gouvernements suivants, dont celui de Pierre Bérégovoy, sont confrontés à des scandales politiques et à une récession croissante. En 1993, la gauche subit une défaite écrasante, marquant un tournant dans l’histoire politique française. IV. 1995-2007 : Un septennat et un quinquennat Chirac Chirac et la fracture sociale Élu en 1995, Jacques Chirac se présente comme le candidat de la « fracture sociale ». Toutefois, il abandonne rapidement ses promesses sociales pour privilégier des politiques de rigueur qui ne parviennent pas à répondre aux attentes de la population. Grèves de 1995 La mise en œuvre de réformes impopulaires provoque de vastes mouvements sociaux, illustrant un mécontentement croissant contre les politiques de l’État-providence. Les grèves montrent une société française en ébullition, cherchant à faire entendre sa voix. Dissolution et cohabitation Anticipant des élections défavorables, Chirac dissout l’Assemblée en 1997. Le Parti socialiste, sous la direction de Lionel Jospin, reprend le pouvoir, amorçant ainsi une nouvelle cohabitation qui met à l’épreuve les équilibres politiques. V. Crise de la représentation (2002-2005) Élection présidentielle de 2002 L’élection présidentielle de 2002 constitue un tournant majeur, révélant une crise profonde de la représentation politique en France. Marquée par une forte abstention, elle montre un désintérêt croissant des citoyens pour la classe politique traditionnelle. Le choc principal de cette élection est l’accession de Jean-Marie Le Pen, leader de l’extrême droite, au second tour face à Jacques Chirac. Cet événement a provoqué une onde de choc nationale, illustrant le rejet des partis traditionnels et le désenchantement général des électeurs, particulièrement ceux des classes populaires. Référendum de 2005 Le rejet du traité constitutionnel européen lors du référendum de 2005 amplifie cette crise de représentation. Il révèle un profond décalage entre les aspirations des élites politiques, majoritairement favorables à ce traité, et une partie importante de la population qui se sent laissée pour compte. Ce vote “non” met en lumière la méfiance envers le projet européen, perçu comme trop technocratique et éloigné des préoccupations quotidiennes, exacerbant ainsi les clivages politiques et sociaux. Évolution des partis politiques Entre 2002 et 2005, le paysage politique français connaît une recomposition notable. Les partis traditionnels, comme le Parti socialiste et l’Union pour un mouvement populaire (UMP) (=centre droit, droite), peinent à renouveler leur discours, tandis que de nouveaux acteurs émergent. Le Front National (FN) gagne en influence en captant une partie de l’électorat populaire, tandis que des partis comme Les Verts profitent de la montée des préoccupations écologiques. Cette période marque donc une fragmentation du paysage politique, avec une diversification des offres politiques en réponse à la désillusion des électeurs vis-à-vis des partis historiques. Conclusion Le chapitre souligne les mutations du paysage politique français depuis 1981, marquées par des alternances, des crises de représentativité et l’émergence de nouveaux clivages. La désillusion croissante des électeurs face aux partis traditionnels ouvre la voie à une recomposition politique inédite, posant des questions cruciales sur l’avenir de la démocratie en France.

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