Régulation et Mondialisation - Notes

Summary

Ces notes couvrent la régulation économique dans un contexte de mondialisation. Elles abordent les politiques structurelles et conjoncturelles, la globalisation, la libéralisation financière, et ses avantages et inconvénients.

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Partie VII- Régulation et mondialisation Section I - La régulation économique Définition (régulation dans une économie mondialisée): La fonction de régulation de l’État consiste à agir sur l’évolution économique de façon à en améliorer les principaux indicateurs (croissance, emploi, équilibre ext...

Partie VII- Régulation et mondialisation Section I - La régulation économique Définition (régulation dans une économie mondialisée): La fonction de régulation de l’État consiste à agir sur l’évolution économique de façon à en améliorer les principaux indicateurs (croissance, emploi, équilibre extérieur et stabilité des prix) à long terme (LT), en orientant l’économie par la régulation structurelle, et à court et moyen terme, par la régulation conjoncturelle. Politiques de la régulation La politique structurelle : C’est un ensemble d'interventions de l’État susceptibles de modifier l’évolution à LT (long terme) de l’économie. Les réformes que l’État engage sur la longue période. La politique conjoncturelle : C’est un ensemble d'interventions de l’État susceptibles de modifier l’évolution à CT (court terme) de l’économie. Cette politique est développée à partir des théories de J.M Keynes. Les objectifs de maintien des grand équilibres on été mis en évidence par le « carré magique de Kaldor » Section II - Peut-on réguler une économie dans un contexte de mondialisation ? Définition La globalisation économique désigne l’intensification, à l'échelle mondiale, des échanges de biens et de services (commerce international) rendue possible grâce à la levée progressive des entraves au commerce (barrières tarifaires et non tarifaires) dans le cadre du GATT puis de l’OMC depuis 1995 et par le développement des moyens de transport et des communications. Elle comprend également l’intensification de la circulation des capitaux (investissements internationaux) grâce à la libéralisation financière (paradigme de la règle des 3D). La règle des 3D (mondialisation financière) Développée par l’économiste Henri Bourguinat en 1992, cette règle analyse l’évolution des nouvelles règles en vigueur depuis les années 80 pour les mouvements de capitaux et les opérations financières. Elle consacre la mondialisation financière. -la déréglementation -la désintermédiation -le décloisonnement Avantage et limite de la libéralisation financière (ou dérégulation) L'application de la politique de libéralisation financière recommandée par les institutions internationales comme le FMI et la BM vise augmenter la capacité du système financier à mobiliser l'épargne pour l'investissement productif afin de soutenir la croissance économique dans les pays développés et en voie de développement (pour mieux faciliter la levée des fonds). Cependant, la dérégulation financière est aussi critiquable. Pour le financier George Soros et Robert Gnaizda (directeur du Grenling Institute; organisme de défense du consommateur), la dérégulation financière aux États-Unis est à l'origine de la crise de 2008. En effet, l'abrogation du Glass-Steagall Act en vigueur depuis 1933, et l'interdiction par le Congrès américain de la régulation des couvertures de défaillance (ou Credits Default Swaps) est dû à l'intense lobbying financier américain et à d'énormes conflits d'intérêts. Avantages de la mondialisation (commerciale et financière) Un accès élargi à l'épargne extérieure, associé à un accroissement des flux internationaux des capitaux, offre la possibilité aux pays pauvres d'échapper au cercle vicieux de faiblesse des revenus, de l'épargne intérieure et de l'investissement ; L'exportation vers des marchés internationaux permet de mobiliser des ressources foncières et des ressources en mains d'oeuvre jusque là sous-utilisées en raison de la faiblesse de la demande intérieure ; Une plus grande participation des pays au commerce international devrait aussi accroître l'efficacité de l'économie à travers la spécialisation et l'approfondissement de la division du travail ; Un plus large accès aux technologies modernes disponibles permet aux pays d'industrialisation plus récente de réaliser d'importants gains de productivité sans avoir à continuellement réinventer ; Les migrations internationales permettent aux pauvres dans les pays pauvres de trouver un emploi lorsque les possibilités sont limitées dans leurs propre pays, etc. Inconvénients de la mondialisation (commerciale et financière) La mondialisation a transformé le monde en un grand marché ouvert, responsable entre autres de crises financières qui menacent aujourd'hui plusieurs pays, notamment industrialisés. La crise financière qui se déclenche dans un pays (USA ou Grèce par exemple) ne touche plus ces pays uniquement, mais se propage à d’autres économies. ; Dans un monde ouvert, la contagion devient systémique. Les inégalités sociales entre les pays riches et les pays pauvres s'accentuent et deviennent plus fortes. la concurrence entre des pays dont les citoyens profitent d'un pouvoir d'achat élevé et d'autres pays où le pouvoir d'achat est très faible détériore le développement économique de ces derniers ; Les délocalisations des industries vers les pays à faible revenu détériore le taux de chômage dans les pays d’origine ; L’acculturation : les spécificités culturelles ont tendance à disparaître et à s'uniformiser : il en résulte un appauvrissement culturel et social ; Libre échange versus protectionnisme (quelle politique commerciale, un État doit-il adopter ?) Protéger les industries nationales permet-il de renforcer leur efficacité ? Faut-il se spécialiser ou produire un peu de tout, pour être « autonome » ? Ces questions expriment la dimension idéologique de la réflexion sur les échanges internationaux. L'histoire de ces échanges est en effet marquée par une hésitation régulière entre mondialisation et tentation de repli sur soi (autarcie), avec toujours la croissance et le développement économique pour enjeu principal. Pour David Ricardo, l'échange est toujours positif entre deux pays même si l'un est supérieur en tout à son concurrent. Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il a un avantage comparatif (ceux dont les conditions de productions sont les plus favorables, ou les moins défavorables) et à importer les autres produits. Le commerce international est un jeu à somme positive qui profite à tous et favorise la croissance et la paix entre les nations. Cette théorie a été largement contestée, notamment parce qu'elle conduirait les pays à « figer » leur spécialisation. Or, toutes les spécialisations ne se valent pas : certaines peuvent engendrer des avantages durables si la demande est dynamique alors que d'autres sont moins porteuses. D'autres économistes ont cherché à actualiser la théorie ricardienne : ainsi le « théorème H.O.S » (du nom des 3 économistes Hecksher, Ohlin et Samuelson) soutient que la spécialisation internationale doit se faire en fonction des facteurs de production dont est doté chaque pays (« théorie de la dotation des facteurs »). Mais, l'observation de la réalité montre que la plus grande partie des échanges concerne des produits de même nature. La France et l'Allemagne, par exemple, s'échangent des voitures (échanges intrabranches). C'est donc plutôt une logique de différenciation fine et de concurrence qui explique l'échange, plus qu'une logique de complémentarité « ricardienne ». ---- A retenir !!!!!! L’argument théorique le plus important en faveur du libre-échange est la théorie des avantages comparatifs et ses prolongements : un système de libre-échange entre les nations, à travers la spécialisation de chacune, permet d'augmenter la croissance mondiale, la richesse crée et d'apaiser les relations entre les nations. De plus, l'ouverture internationale augmente le degré de concurrence, ce qui oblige les producteurs à innover, à améliorer la qualité des produits, à baisser les prix de vente. Par ailleurs, un système de libre-échange agrandit la taille des marchés et ouvre des débouchés, ce qui permet de réaliser des économies d'échelle. --- Cependant, le système a des limites : Théorie de l’échange inégal : toutes les spécialisations ne se valent pas ; le surplus d'efficacité lié au libre-échange n'est pas toujours partagé équitablement entre les différents acteurs. Détérioration des termes de l’échange (selon l’économiste Samir Amin). La concurrence peut avoir des effets pervers si elle est imparfaite. Que dire d'un commerce international qui met en concurrence les salaires donc les systèmes sociaux (dumping social) ? Face à ces limites s'élèvent les voix du protectionnisme, notamment celle de l'économiste allemand F. List dès le XIXe siècle. List pense que l'ouverture des frontières favorise les pays qui ont une avance technologique sur les autres. Un protectionnisme ponctuel permettrait le développement des pays en retard : on parle de « protectionnisme éducateur » (pour éviter la destruction des industries dans l’enfance par des firmes étrangères ayant une avance technologique). Il s'agit d'une protection temporaire, le temps que les industries nationales soient suffisamment fortes pour affronter la concurrence internationale. Ce principe a été à la base de la politique de croissance et de développement du Japon depuis l'après-guerre et a été un gage de sa réussite. Mais le protectionnisme présente aussi des limites : si elles deviennent « définitives », les mesures protectionnistes telles que les droits de douane (barrières tarifaires), les contingentements (barrières non tarifaires), sont facteurs de hausse des prix, et donc nuisent aux consommateurs (diminution de leur surplus et donc du bien-être).

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