Introduction à la science politique PDF
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Nicolas Simonpoli
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Ce document est une introduction à la science politique. Il aborde les questions de la politique et de la science politique, des enjeux liés aux conflits sur ce qui est politique, ainsi que diverses conceptions de la politisation, l'évolution de la science politique, et d'autres sujets liés à la science politique.
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Introduction à la science politique Nicolas Simonpoli clé : SCPO-CMB-2024 Nouveau manuel de science politique (écrit par prof de Nanterre, difficile) Séance 1 : Introduction - Qu’est ce que la politique ? Le mot « politique » vient du grec « polis » (=cité). La politique renvoie à toutes les activ...
Introduction à la science politique Nicolas Simonpoli clé : SCPO-CMB-2024 Nouveau manuel de science politique (écrit par prof de Nanterre, difficile) Séance 1 : Introduction - Qu’est ce que la politique ? Le mot « politique » vient du grec « polis » (=cité). La politique renvoie à toutes les activités qui relèvent de l’organisation de la vie de la cité. Qualification parfois revendiquée (« un parti politique »); parfois réfutée (« on ne fait pas de politique au travail »). Mais 1. Nous ne sommes pas tous d’accord sur ce qui est politique ou non donc on peut dire qu’aucun phénomène n’est par nature politique. 2. Savoir si quelque chose est politique ou non est un enjeu de conflits/d’opposition au sein de notre société. C’est ce qu’on appelle les luttes symboliques par ex : faire du vélo, prendre l’avion. Un mot polysémique 1. La politique est la compétition pour la prise et l’exercice du pouvoir, weber parle de profession politique. 2. Le politique renvoie à une définition large : l’ensemble des rapports de force, des conflits, des représentations du monde et des pratiques perçues comme politiques. Deux conceptions de la politisation 1. Restrictive 1. Extensive 1. on considère qu’on est politisés 1. l’intérêt pour les questions politiques quand on s’intérésse aux formes ont des formes parfois éloignées de institutionnelles de la politique l’offre politique. Cela se matérialise surtout au travers de conflits ou de revendications face à une décision politique vécue comme politique. Par ex : la mort de Nahel symbolise la politique extensive, avec les émeutes qui exprimaient un conflit vis à vis de l’Etat et du rapport de force entre la police et le 1 « peuple ». Dénonciation du traitement des jeunes de banlieue. C’est une démarche de politisation. (= processus qui vise à rendre un sujet politique). En anglais : 3 mots différents 1- Polity (=le politique) 2- Politics (=la politique) 3- Policy (=politique publique) - Qu’est ce que la science politique ? Il s’agit d’une science sociale qui - soumet des hypothèses de travail - Observations empiriques - Essaye d’établir des principes de compréhension généraux - Se méfie des opinions ordinaires - Considère qu’il n’y a rien de naturel dans nos société - Une science historique : on ne peut pas extraire ses résultats de leur contexte historique et social. Un objet ancien et une discipline récente La politique : dès l’antiquité Platon et aristote dissertent sur la nature des régimes politiques et de leurs évolutions. Mais cet intérêt n’en fait pas une science La science politique : une discipline récente (20è siècle). Aujourd’hui c’est une discipline autonome : - des formations universitaires = 25 cursus de licence en science politique en France. - des revues scientifiques nationales et internationales - De voies de recrutement officielles des enseignants : une section du conseil national des universités. - Des associations professionnelles. Au départ la politique est une science administrative aujourd’hui une science administrative 1871 : création de l’Ecole libre des sciences politiques par Emile Boutmy. 1913 : parution du tableau politique de la France de l’ouest André Siegfried a posé les prémices de la science électorale qui s’intéresse aux comportements sociaux des gens. A cette époque cela n’intéresse pas grand monde. Son ouvrage va être considéré comme un manuel et non pas comme un ouvrage savant. 1945 : création de l’institut d’étude politique (sciences po) et de l’ena. : après la seconde guerre mondiale pour bien former les gens de la politique. Mal formation des gouvernants, ont cède face aux nazis et à l’occupant. Apparition des sondages et enquêtes par les Etats Unis. 2 1969 : premier département de science politique à la Sorbonne. Grâce à Bourdieu, les juristes s’intéressent à la science politique. La sociologie politique —> expliquer les phénomènes politiques à l’aides d’outils analytiques À partir des années 70 : les politistes prennent leur distances avec le droit. L’approche sociologique met en avant 3 dimensions : 1. Les conflits qui traversent nos sociétés sur les enjeux politiques 2. Une démarche constructiviste : rien n’est naturel ou le fruit du hasard. 3. Comprendre qui sont les acteurs qui se cachent derrière les groupes/les institutions : « personne n’a jamais déjeuné avec l’Etat » (Michel Troper) Le droit a pour principal sujet d’étude : les normes. Il a une visée normative, logique d’amélioration sociale, de la vie politique, or le droit s’appuie essentiellement sur des textes. Les gens vont s’opposer sur un certain nombre de sujets. Il y a ces désaccords,car tous les individus n’ont pas les mêmes intérêts il y a donc des rapports de force. l’approche constructiviste postule qu’il n’y a rien de hasardeux, elle s’explique par des phénomènes sociaux. Ils vont être investis de sens par la société. Ces différences sont construites par la société. Comment fare de la science polities - Le travail empirique : nos analyses doivent reposer sur des faits concrets qu’on a pu observer et nos explications doivent aussi mobiliser ces évènements et ces faits concrets. - La vérification des sources. - Objets, méthodes et outils de la science politique. 1. Les archives 2. Les entretiens 3. Les méthodes quantitatives - contrôle au faciès de la police. Séance 2 : Le pouvoir, la domination et l’obéissance. - Une approche relationnelle du pouvoir Il existe 3 approches du pouvoir : 1- Institutionnaliste : pouvoir assimilé à ceux qui ont une position institutionnelle de décision 2- Substantialiste : une essence qu’on peut posséder 3- Relationnelle : lié aux relations sociales par ex : soft power par l’état, lois règlements intérieurs qui balisent nos relations., donc règle notre pouvoir. 3 Max Weber et la domination - Le pouvoir est « toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, y compris contre des résistances, peu importe sur quoi repose cette chance ». - La domination elle est un pouvoir reconnu. C’est à dire une relation ou le pouvoir de A sur B est considéré comme légitime. Comment les formes de dominations s’exercent sur l’individu? Qu’est ce qui fait que ces individus acceptent cette domination? Les 3 formes de dominations chez Weber 1) La domination légale rationnelle : la légitimité repose sur le caractère rationnel et légal des règles par ex : l’administration. 2) La domination traditionnelle : la légitimité repose sur la croyance en la sainteté de traditions par ex : la famille. 3) La domination charismatique : la légitimité de cette domination repose sur la soumission à la valeur extraordinaire d’une personne. La soumission à un individu à qui on prête des qualités extraordinaires par ex la secte. Les technologies du pouvoir. Michel Foucault (1926-1984) philosophe et professeur au collège de France. « Comment en pratique les gouvernants ou plus généralement un pouvoir sur d’autres- s’y prennent ils ? «. il va parler de => technologie de pouvoir. Les technologies de pouvoir vont servir à l’exercice du pouvoir, Il s’exerce dans de micro éléments, dans de petits détails de la vie quotidienne. De micro relations avec pleins de gens. Il va ajouter la question du « comment ». Par ex on pense aux stratégies qui existent lorsqu’on est parent pour faire en sorte que les enfants nous obéissent. Les notes par ex aujourd’hui nous permettent de nous investir en cours les notes sont inspirés de l’école jésuite fin 18è s. Les notes étaient un moyen d’émulation entre les élèves et ce poids de la note s’est intensifiée avec la massification scolaire. Les notes servent à optimiser les comportements. Ces techniques peuvent être Incitatives ou coercitives, par ex en Chine il y a la politique de l’enfant unique. Une perspective élargie sur le pouvoir 1- Le pouvoir s’exerce au travers de dispositifs - Foucault identifie des technologies de pouvoir qui permettent de faire adopter des comportements. - Les dispositifs concentrent ces technologies du pouvoir 2- Le pouvoir est partout (non pas seulement dans l’appareil d’état) - Le pouvoir ne descend pas du haut vers le bas 4 - Le pouvoir est exercé par des institutions diverses : famille, entreprise, armée, école etc. 3- Les relations de pouvoir sont productives et pas uniquement répressives. - Le pouvoir n’empêche pas d’agir il fait agir les gens. - Le pouvoir vise l’efficacité » : économique, sanitaire, sociale etc. - Foucault a également travaillé sur la sexualité, il dit que les discours ne sont en réalité pas tabous mais qu’au lieu d’interdire, ils orientent la bonne sexualité (l’hétérosexualité). Le pouvoir politique exercé par le souverain vise à constituer des marchés dont l’état va pouvoir se servir, cela vise à augmenter les richesses produites. Le pouvoir et le savoir Le pouvoir est indissociable du savoir : tout point d’exercice du pouvoir est également un lieu de formation du savoir (sur le vivant, la folie, le sexe mais aussi la petite enfance ou l’art de produire/ Le savoir sert à l’exercice du pouvoir. La relation savoir-pouvoir fonctionne dans les deux sens. exemples : statistiques, renseignements, généraux, médecine, épidémiologie, bureaucratie, big data. Ce savoir est légitime, le droit détermine qui est un criminel ou non. On va donc avoir un certain nombre de catégories qui vont interagir. Trois grands âges du pouvoir 1- Le pouvoir pastoral. Pouvoir qu’exerce notamment l’Eglise sur les croyants au travers d’un pouvoir spirituel et moral sur les conduites individuelles. 2- Le pouvoir disciplinaire : pouvoir du souverain sur sa population qui se déploie au moment de l’ancien régime et qui s’exerce par une répression - surtout physique- sur les individus. 3- Le pouvoir gouvernemental/gouvernementalité : pouvoir qui apparaît au 18è siècle et qui vise à établir des règles de gouvernement qui ne s’intéressent plus uniquement aux individus mais aux populations dans leur ensemble. Qui ne vise plus uniquement à sévir contre les populations mais aussi à les inciter à adopter les bonnes pratiques. Le pouvoir disciplinaire est celui qui s’abat sur les individus, il y a une diff entre ceux qui respectent les règles et ceux qui ne les respectent pas donc le rôle de l’état est de discipliner, le but est d’encourager les bonnes pratiques. Foucault s’y intéresse à partir des années 70 car en 1974 il y a une révolte dans les prisons françaises des ouvriers qui se révoltent contre leur conditions,, il s’appellent des intellectuels à se mobiliser en leur faveur. Foucault va participer au groupe information prison qui va s’intéresser à la condition des prisonniers et de leur donner la parole, il va alors s’interesser à la prison comme une institution disciplinaire et en revenir aux origines ou : ==> comment dans notre société on en est venu à enfermer les gens. Formes de châtiments pour punir les gens cela va en donner un de ses livres les plus célèbres « surveiller et punir ». 5 ` - Les instruments de la domination Le supplice de Damiens (régicide, 1757), remise en cause du châtiment, l’efficacité remise en cause car le pouvoir a pour vocation à être efficace, la torture empêche t-elle réellement de faire des crimes ? Il faut plutôt les discipliner et leur inculquer des manières, c’est le principe de la prison => les sanctionner et les permettre de les réinsérer. On a un certain nombre de traits des bâtiments qui sont semblables : prisons écoles etc ce qui fait régner une forme de discipline. Foucault dit qu’on rentre dans une ère disciplinaire va lui permettre d’être soumis à des formes disciplinaires identiques dans toutes les institutions. Pour Foucault elle s’intègre dans les têtes mais aussi sert à dresser les corps. C’est un objet et une cible du pouvoir. Il explique qu’on va passer de surveillance de plus en plus élaborée des individus, c’est ce qu’on appelle le crédit social en chine. => surveillance pour 2 habitants et leur attribuer de bons ou mauvais points civiques. Principe du panoptique de Bentham : Principe inventé par un anglais qui dit qu’il faut construire les prisons sur ce principe. Il consiste à observer les gens sans qu’ils soient au courant ou non. Cela mène à l’auto discipline. Aujourd’hui : caméra de surveillance. Le contrôle des corps dans les hôpitaux psy, benoit majeurs va s’intéresser à 3 objets : la baignoire le lit et la porte, il va enquêter de la manière dont la discipline est mise en place - la baignoire : instrument de punition 3 fonctions : 1. moyen de contrainte physique 2. Moyen de contenir les patients allongés, car il y a un couvercle. Cela leur permet d’exercer aussi un contrôle sur. Leurs corps. - Le lit : les lits mobiles permettent de réagencer l’hôpital et facilite l’entretien. Il faut que les prisonniers soient isolées et soient pensés suffisamment à distance, ils doivent aussi être décollées du mur pour qu’on puisse faire le tour, notamment si l’un des malades est en crise. - La porte : Toutes ces formes de pouvoir coexistent, si Foucault établie des différences ça ne veut pas dire que l’aga disciplinaire soit passé à l’âge sécuritaire. ` - Jusqu’ou est on prêt à obéir Christopher Browning et les hommes ordinaires, Bataillon de réserve de l’armée allemande, c’est le bataillon qui met en oeuvre la solution finale et la shoah. La question qu’on se pose est comment ils ont acceptés? Pq sont ils peu nombreux à refuser d’agir et a protester contre l’autorité. Des hommes ordinaires devenus des bourreaux ce sont des civils des hommes d’un âge avancé, (père de famille, moins influencé par la propagande) qui ne sont pas nazis (socialisation opposée au nazisme). Ce bataillon vient d’Hambourg, il n’y a que 1 sur 4 qui a adhéré au parti nazi. La question que B se pose : avaient ils le choix ? Au début oui ils avaient le choix, seulement une dizaine d’hommes refusent. Comment expliquer l’obéissance : Ils ont eu un discours de déshumanisation des juifs (les policiers vivent dans la propagande), ils vivent dans une forme d’antisémitisme radical. Cette déshumanisation est renforcée par le fait que ce bataillon de réserve va intervenir en Pologne. Tout au long de ce processus, les juifs contestent dans une langue qui n’est pas l’allemand. 6 Cependant, parfois le mécanisme se romps car les juifs parlent allemand = processus de re humanisation Division du travail : chasses aux juifs puis les juifs étaient regroupés et triés. Lors des premiers mois, le bataillon fait l’ensemble des tâches. Le cout de ce processus est très dur moralement pour les allemands et très vite ils ne parviennent plus à effectuer toutes les tâches, la phase d’assassinat est la plus atroce. Pour cette phase, ils vont créer une division du travail pour que les allemands ne tuent plus. Pour le massacre l’armée allemande fait venir des mercenaires étrangers. Les allemands ne tuent alors plus mais font le reste des tâches. Soumission à l’autorité er au groupe : expérience de milgram. On inflige lors d’un jeu des ondes d’électrochoc, on observe jusqu’ou il va pour respecter l’autorité des scientifiques. Séance 3 et 4 La construction de l’Etat L’Etat est une institution très globale, on va voir comment il est apparu et comment il a imposé sa domination, quels sont les modes de légitimation du pouvoir. L’Etat est un des objets canoniques de la science politique, à la fois sur le thème de la manière dont l’Etat s’est construit. Comment penser l’Etat ? Double réalité de l’Etat 1. L’Etat comme structure politique et administrative 2. L’Etat comme structure de socialisation des individus. L’Etat est en nous ==> il nous a socialisé pour mettre une partie de cette catégorie à l’intérieur de notre esprit. 3 présupposés à évacuer 1. L’uniformité de l’Etat : l’idée que l’Etat serait pareil dans tous les pays, dans toutes les époques. Il n’existe pas une seule façon de façonner l’Etat. 2. L’isolement de l’Etat : l’idée qu’il y aurait une séparation très forte entre ce qui relève de l’état et ce qui ne relève pas de l’Etat. 3. L’unicité de l’Etat.: L’idée que l’Etat serait une sorte de bloc monolithique, l’état apparait de manière centralisé et décentralisé. Comment penser l’Etat ? - L’Etat est quelque chose de construit 1. Des faits : c’est à dire des éléments objectifs (frontières, administrations etc) 2. Des représentations : des valeurs, des principes, des idées partagées etc 7 - L’Etat peut prendre des formes multiples. Trois critères pour définir un état : 1. Un territoire 2. Une population : composée des nationaux et des étrangers (8% en France). Elle n’est pas uniquement passive, dans une démocratie c’est par le vote que le pouvoir politique se légitimiste. Elle n’est pas uniquement soumise à des lois car c’est à travers elle que l’état tire sa légitimité. 3. Un pouvoir qui monopolise la loi : càd que l’Etat monopolise la loi car c’est dans le cadre des normes étatiques, des règles de fonctionnement de droit. L’Etat a aussi le monopole de la violence légitime. ==> l’état de droit : il existe des règles juridiques qui participent à limiter le pouvoir de l’Etat. C’est le principe de l’équilibre des pouvoirs. Ces trois critères ont été définis par Max Weber. Différences entre l’état français et l’état allemands Landers : régions qui ont un pouvoir dans la vie des habitants, le pouvoir est déconcentré en Allemagne alors qu’en France il est national.Il y a donc de grandes disparités. Existe t-il des sociétés sans état? - Sociétés construites afin que l’état n’apparaisse pas. - Les chefs sont privés de tout pouvoir contraignant et spécialisé. - L’absence d’état ne signifie pas l’absence de rapports de domination, ni de contrainte. C’est ce que montre Clastres dans « La société contre l’Etat ». Dans les sociétés amérindiennes par ex : il existe quand même des groupes dominants et des groupes dominés, mais pas de pouvoir, politique qui se rapprocherait de l’Etat. Cela signifie que l’Etat est toujours construit, c’est une construction sociale qui n’a rien de naturel. Il existe aussi des sociétés ou l’Etat disparait, càd à un moment ou l’etat a pu revendiquer le monopole de la violence physique, c’est ce qu’on appelle « les états faillis » càd un état qui a échoué à se pérenniser en tant qu’état, par cette notion on désigne les états qui ont une souveraineté faible sur leur territoire, qu’ils n’arrivent pas à imposer sur leur territoire les normes qu’ils édictent par ex : film « my sweet Pepper land » Dans le Kurdistan, il y a un chef mais qui n’a aucun pouvoir, le pouvoir est établi par des mercenaires. Il s’agit souvent de régions montagneuses, ce sont donc des groupes locaux qui vont eux mêmes transformer les représentations sociales sur leur territoires, ils vont s’imposer. Les différentes formes de l’état : 1. L’état unitaire - Les mêmes règles s’appliquent sur tout le territoire - Concentré autour d’un centre de décision - Formes de décentralisation - déconcentration apparaissent - Exemples : la France, l’Italie, Espagne 8 En France, le pouvoir est concentré ) Paris : les 2 chambres. Ce sont les préfets qui sont chargés de représenter l’Etat et le pouvoir central au niveau local Il a une fonction de dépositaire de l’autorité au niveau local. Depuis 40 ans La France est très centralisée et a mis en oeuvre des lois pour être décentralisés ce sont les lois Defferre (1981), il s’agit d’un grand moment de la décentralisation de la France, elle a créé la fonction publique territoriale. 2. L’Etat fédéral - Il y a une répartition des compétences entre l’etat Fédéral et les états/régions fédérés. - L’Etat est pluriel - Exemples : USA, Russie, Yougoslavie. Un état unitaire peut être à la tête d'un empire par ex la France jusque dans les années 50 la France a un empire colonial. Ces états vont donc se fonder en état souverain et indépendant. Définition de l’état par weber - Max Weber : sociologue allemand (1864-1920) - L’Etat « est une entreprise politique qui revendique avec succès le monopole de la violence physique légitime » (Le savant et la politique,1959) C’est justement ce qui fonde la domination chez Weber. C’est ce qui la différencie d’un pouvoir. - Weber insiste sur la centralisé de la violence physique. Weber va distinguer l’Etat de l’Eglise (dans sa société du 19è siècle) l’Eglise a le monopole d’une autre forme de contrainte qui est la contrainte psychique. C’est elle qui va dire si telle ou telle valeur est morale/immorale. Par ex : la confession dans l’Eglise catholique. Weber Elias dans la lignée de Weber 1. Etudiant à Heidelberg - Elève d’Alfred Weber (frère de Max) - Doctorat de philosophie 2. Les individus façonnés par les instituions. - Principe d’individualisation de la socialisation - Développement d’une subjectivité. Il va écrire « sur le processus de civilisation », : la dynamique de l’occident et la civilisation des moeurs Au travers de ces deux ouvrages on a les deux réalités de l’état. Nous sommes individuellement ce que la société met en nous : les institutions façonnent les individus. La société est productrice des individus. 9 3. Sociogénèse et psychogenèse - Etat comme matrice de la contrainte physique et psychique. Elias est très influencé par une nouvelle science : qui va avoir un retentissement énorme notamment dans l’est de l’Europe : « la psychanalyse » (Freud enest le fondateur). Elle a une ambition commune avec la sociologie qui est d’expliquer l’individu par ses expériences sociales par ex la logique des traumatismes. Elias va avoir pour objectif de mettre ensemble explication sociales et psychiques. ==> sociogénèse et psychogenèse. Elias est un juif qui a vécu sous l’Allemagne nazie, Il a été le témoin d’un certain nombre de cataclysmes qu’a connu le continent à cette époque là. Il participe à la 1è GM et voit à partir des années 30 monter le nazisme il va donc quitter l’Allemagne nazie mais sa mère notamment refuse de quitter et va être assassinée à Auschwitz, il va passer lui par la suisse puis la France et finir en Angleterre. PEndant ce parcours il fait l’expérience des discriminations qui touchent les juifs. Il se rend compte des catégories de pensées. Il se rend compte des gens socialisés entre différentes états et comment ils deviennent des barbares, il se demande alors comment l’état nous a civilisé et décivilsié à cette époque. Lors de sa traversée de l’Europe, il est employé de bureau etc.. Finalement il est libéré en 1939 en Angleterre. Dans cette bibliothèque il tombe sur des manuels d’étiquette (= les bonnes mani!ères de se conduire dans la cour du roi) de la cour du roi lors de l’ancien régime. Il va débuter son travail avec les manuels d’étiquette. Il essaye de comprendre comment à travers de cette époque on tient le macro (l’ensemble la société les pays entre eux) et le méta (niveau intermédiaire) et le micro (la plus petite entité). Il remarque que les états au départ sont complètement éclatés. La France est un ensemble de duchés, de comtés complètement éclatés c’est l’état de la France au 12è siècle. Elias part de là pour comprendre comment on en est arrivé à un état unitaire. Le régime de l’époque est le régime de la féodalité (basé sur les relations quenouent entre eux les rois les ducs les seigneurs et les vassaux). A ce moment là la vassalité. Ces ducs vont pensés que le territoire confié par le roi relève de leurs propres patrimoine. Féodalité : autonomie des ducs et des contes, le roi ne devient qu'un seigneur parmi tant d’autres. Elias va créer La loi du monopole - 1 Processus de concentration 1. Fin du 12è siècle : 16 maisons 2. Début du 14è siècle : 5 maisons (maison de France, maison de Bretagne, maison de Bourgogne) 3. A la fin 15 siècle une maison domine. (Celle du roi) Plus une maison va remporter des batailles et à prendre plus de maisons plus il y aura un phénomène de concentration des maisons. Double monopole - Monopole militaire - Monopole fiscal Puis dominations symbolique et juridique sur le royaume. Ce monopole va de pair avec un développement économique. 10 Pays ou se développe le proto-capitalisme, on a une loi du monopole qui fait qu’une foi que le monopole militaire et fiscal est installé on voit se développer des formes de rationalisation de ce pouvoir du roi unique sur ce territoire c’est là qu’entrent en scène les personnages tels que Richelieu Mazarin, qui sont des personnes qui ont intérêt à élaborer une morale de l’Etat par des traités juridiques, des règles de droit. Cette domination a été acquise par la guerre. C’est pour cela que Richelieu développe des doctrines sur la souveraineté du roi de France. En même temps que ce monopole avance on a une transformation sociale, l’essor du commerce, des voies de communication. La loi du monopole -2 - Le rôle de la bourgeoisie groupe social qui monte en puissance et se trouve engagé dans un nouveau type de compétition. La victoire ne dépend plus de la force physique mais de la fonction et de l’activité, et des services, que chacun est en mesure de rendre à la maison monopoliste pour que celle ci puisse exercer son pouvoir. La bourgeoisie vient donc concurrencer la noblesse. - Il ne s’agit plus de détruire le monopole de la domination mais de parvenir à en tirer bénéfice. - La loi du monopole veut qu’une fois que la maison ait acquis le monopole les autres maisons ne contestent pas ce monopole mais cherchent à en tirer bénéfice. Par ex on est dans un service d’entreprise, notre manager s’en va, 3 personnes de l’équipe veulent prendre sa place, 2 vont s’allier contre le 3è et vont réussir à se mettre d’accord pour qu'un des 2 prenne la place du chef. Maintenant qu’il a gagné, on ne conteste plus sa place mais on essaye de gagner des primes, des avancements. C’est comme cela que les seigneurs concurrencent le roi. La phase absolutiste par Elias. C’est le moment ou la fonction royale tend à devenir l’incarnation de l’Etat, comme chez Weber l’Etat devient monopole) 1. Le processus de formation de la position monopoliste. - contrainte physique légitime - monopole fiscal - Création d’institutions dédiées à l’administration des monopoles (centralisation administratives, pouvoirs régaliens etc. ) 2. Curialisation de la noblesse - Interdépendances au pouvoir central - Soumission aux règles de la Cour., Louis 14 va inviter les gens à la cour. Il va fixer la cour du roi à Versailles. Le processus de civilisation des moeurs 1. A la cour, la noblesse est prise dans une précarité existentielle - aristocratie est obsédée par son rang social - Observation permanente : tenir son rang par courtoisie 11 2. La civilisation des moeurs - De la contrainte à l’auto contrainte - Conscience de soi et de l’autrui - Apparition de certains sentiments, pudeur honte frontières de l’intime se déplacent etc « Le code de comportement social s’inscrit si profondément dans la nature humaine, qu’il devient en quelque sorte un élément constitutif du moi individuel » (La civilisation des moeurs) Définition de l’Etat par Pierre Bourdieu - Pierre Bourdieu, sociologue français (1930-2002) - L’Etat est « une entreprise politique qui revendique avec succès le monopole de la violence symbolique légitime » (cours sur l’état 1989-1992) - Bourdieu insiste sur la violence symbolique, plus que sur la violence physique - Définition : « contrainte sociale largement invisible qui conduit les individus à adhérer au moins implicitement à l’ordre social et à accepter celui - ci comme naturel ». - Ce que dit Bourdieu est que l’état distribue « des catégories de l’entendement » càd des représentations du monde.L’état nous contraint en pensée en mettant à l’intérieur de nous des représentations de l’ordre social. Un état comme la France fonctionne sans exercer la violence (ou très rarement) - L’état a la capacité de disposer du temps de ses En 1967 on a 70% des enfants qui sont passés par l’école primaire. L’école a 2 objectifs 1. Instruire les enfants 2. Créer chez eux un attachement à la République Les enfants pour la plupart quittent l’école à 15 ans , car à l’époque il y aune grande séparation entre ceux qui feront des études supérieures et ceux qui quitteront le système d’enseignement aujourd’hui il existe le collège unique jusque’en 1975. Il ny avait pas de collège unique la majorité des gens allaient vers une scolarité courte. Les bacheliers ne représentaient que 15% d’une génération. 1è vague de généralisation scolaire années 50 2è vague dans les années 80 La consécration sociale des élites scolaires - L’hypothèse de Bourdieu : les écoles d’élite exercent une fonction sociale d’exclusion rituelle. La fonction technique des écoles donne les apparences de rationalité aux cérémonies de sacre social par lesquelles les sociétés modernes produisent leur noblesse. - Coupure sociale - Election sociale - Capital symbolique collectif - Esprit de corps (homogénéité et harmonisation des habitus) 2 grandes voies séparées : 12 1. la grande porte d’entrée dans l’enseignement supérieur (celle des institutions qui ont le plus de prestiges sociale grande écoles, certaines universités, grandes prépas) =l’élite scolaire (polytechnique, école normale supérieur) ceux qui y accèdent sont les étudiants avec le plus de capital culturel. 2. La petite porte ce sont les universités et les formations techniques (les moins prestigieuses). Bourdieu dit que c’est ici ou on trouve les classes populaires et les personnes moins dotés de capital culturel que dans les universités et établissement d’élite Bourdieu explique que l’école derrière un principe de l’égalité participe à reproduire les inégalités sociales.. Au quotidien les modes de fonctionnement de l’école sont jugées légitimes, c’est à travers de ca que les institutions imposent réellement. En même temps que l’école impose ca elle arrive à imposer l’idée quelle ne reproduit pas l’ordre social, qu’elle fonctionne de manière autonome en mesurant des des copies, en notant des tests. Les rites d’institution « Opération magique » : fait advenir d'un coup une frontière. Entre les élus et le monde ordinaire 1. Séparation : séparation des élus et des autres : un avant après 2. Agrégation : entretien de dispositons préalables et de disposition scommmunes au groupe. 3. Consécration : ceux qui sont sélectionnés sont consacrés (diffèrece de nature, ceux qui sont collés sont relégués. Sayad et l’immigration - immigration comme « pensée d’état » on pense l’immigration au travers des catégories que l’état nous a imposées - Catégories d’état servent à différencier/trier les individus: - Nationaux/etrangers - Permanent/temporaire - Bon immigré/mauvais immigré - Régulier/irrégulier - « Dans nos têtes de nationaux le fait même de l’immigration est entaché de l’idée de faute, de l’idée d’anomalie ». Administration et appareil d’état 1. Un processus de « dépatrimonialisation » - A partir du 13 è siècle distinction progressive entre patrimoine privé du souverain et patrimoine public - Opposition noblesse et bourgeoisie - Fin de la vénalité des offices 2. Une dépolitisation de la fonction publique - 18è siècle : mérite devient un argument de recrutement - Weber : compétence, hiérarchie et règlementation - Statut de la fonction publique ; création de l’ENA (1945) 13 - 1914 : 470 000 agents publics - 2023 : 5,6 millions d’agents public Il existe des règles de fonctionnement préétablis, elle ne fonctionne pas à la tpete du client, principe de compétence ,principe der règle établie et enfin principe de hiérarchie les agents de l’état peuvent être controlés, hiérarchisés, et ensuite des grilles de rémunération fixent les salaires des agents de l’Etat. Tous les enseignants ont des grilles de salaires fixées pour éviter Les identités de papier 1. X’est un moyen de gestion des flux face à une plus grande circulation des personnes 2. C’est un mode de régulation de nos relation d’impersonnelles avec les institutions 3. Les logiques d’identification sont de plus en plus perfectionnées. Le bertillonage : vise à contrôler identité des gens. Le passeport : permet de classer les bons et mauvais immigrés Nation et nationalisme - Etat nation est une construction sociale - Association des intérêts de l’Etat, et de la bourgeoisie - Unification du territoire et extension des marchés internationaux - Reproduction dans différents domaines : école sport vie citoyenne - Benedict anderson : « communauté imaginée » - Eric Hobsbawn - Nation est un principe de solidarité et d’exclusion - Différence entre « nous » et « eux ». - quelles solidarités alternatives sont exclues , Les deux définitions de la nation 1. « allemande » : la nation comme peuple et culture - population, territoire, langue, religion, race etc - Droit du sang : l’idée qu’on acquiert sa nationalité par ses parents. - Ex israel 2. « française » la nation comme un groupe auquel on adhère - communauté qui souhaite vivre ensemble - Droit du sol - Ex : France Différentes approches de la citoyenneté - modèle français : on relègue ses appartenances communautaires à la sphère privée. Conception unitaire de la nation : l’état est face au citoyen, il n’y a pas d’acteur intermédiaire. - modème anglo saxon libéral : conception multiculturaliste La citoyenneté européenne - établie par le traité de Maastricht en 1992 - Fondements : 1. Droits électoraux communs - 2. Principes fondamentaux partagés 14 - 3. Symboles européens - 4. Espace de libre circulation Séance 5 : Les formes de l’action publique Définition : ensemble des relations des pratiques et des représentations qui concourent à la production politiquement légitimité de modes de régulation des rapports sociaux. Selon l’établissement dans lequel on est on dépend de différents acteurs L’état et les politiques publiques Les fonctions régaliennes : armée police, fiscalité Définition des politiques publiques : un programme d’action propre à une ou plusieurs autorités publiques ou gouvernementales. 1. le programme d’action de l’état : Des domaines d’action séparées mais interdépendants. Les effets des politiques peuvent être transversaux. - Des instruments et des délais différents. 2. Autorités publiques ou gouvernementales - internationale - Nationale - Locales Qu’est ce qui relève (ou non) de l’Etat ? 1. A partir du 19è siècle : étatisation progressive des sociétés européennes - Scolarité - État social - Aménagement urbain - Accès aux soins - Transports 2. A partir des années 1970 : libéralisation de l’Etat. - désengagement de l’état - Privatisation de certains domaines - Limitation des aides inconditionnelles. Exemple : SNCF : nationalisation des compagnies. En 1972 2.5% travaillent à la SNCF, elle va mettre en place des avantages, ce sont les statuts des cheminots. Car on estime que l’interventiond e l’Etat doit être moindre avec l’idée qu’il y ait des trains français puissent rouler en Italie et en France, l’Europe considère que la libéralisation des marchés est la meilleure chose pour la conçu. De l’autre coté il y a l’état qui se dit qu’il doit se dégager de la snif car elle coute trop cher à l’état cela aboutit à l’éclatement de la SNCF. Aujourd’hui c’est redevenu une société privé avec 5 filières, ce ne sont plis les mêmes agents qui gèrent cela on a progressivement un désengagemen de l’état donc une privatisation on a aussi une transformation du statut des cheminots. On a un modèle d’entreprise étatisé qui depuis les années 80 est en voie 15 de privatisation. C’est pour ca qu’on a vu apparaitre sur les lignes de chemins de fer des compagnies étrangères. La typologie de Lowi. Est ce que l’état intervient soit sur les individus soit sur les structures sociales (environnement social) Est ce que ces intervention sont directe ou indirectes. Comment intervient l’etat ? Les référentiels publics : les concepteurs des politiques publiques sont guidés par certaines images de la réalité. - Des représentations et des valeurs déterminent l’élaboration de modèles d’action. - Les acteurs construisent des chaines d’interprétation causales. Exemple : compétitivité des entreprises : flexibiliser le travail, réduire les charges sociales etc. - De nouvelles représentations apparaissent : entrepreneurs un héro, chômeur est stigmatisé. - Plusieurs niveaux de référentiel : global ou sectoriel (dans un domaine précis) - Plusieurs âges : référentiel libéral (avant 1930); état providence (1945-1970); référentiel néo libéral. New public management Valeurs de départ : 1. Le secteur public doit s’inspirer des modes d’organisation et de gestion du travail du secteur privé. 2. L’administration doit s’accroitre sa pratique du management. Transformation sur l’administration 1. Dérégulation des normes de contractualisation, de promotion et de rémunération des agents. 2. Multiplication des liens avec le secteur privé 3. Critères d’evaluation des fonctionnaires sont désormais tournés vers l’évaluation de la performance. Effets néfastes: 1. Dilution des responsabilités 2. Perte de mémoire institutionnelle 3. Difficulté de coordination entre tous les acteurs 4. Perte d’attachement à l’idée d’un service public. Path dependence (« la dépendance au chemin ») Concept qui souligne le poids des choix effectués dans le passé par les institutions politiques sur les décisions qu’elles prennent dans le présent. Objectifs : 1. Montrer qu’aucun changement n’est une rupture radicale avec le passé. 16 2. Les nouvelles politiques publiques sont toujours contraintes par celles qui préexistaient. 3. Plus une institution ou une règle est ancienne, plus il est coûteux de la remettre en cause (apprentissage, coordination, valeurs, investissement, etc.) La construction des problèmes publics Une transformation de la manière de penser les politiques publiques. Années 1960 : l’Etat n’est pas le seul acteur des politiques publiques. Démarche constructiviste Un fait social est construit en objet de préoccupation publique Aucun problème n’est par nature un problème public Nouvelles questions Comment un problème devient public ? Qui sont les acteurs impliqués dans la fabrication d’un problème ? Quelles relations ces acteurs entretiennent-il avec l’Etat ? Un cas d’étude: l’alcool au volant (Joseph Gusfield) Objectif de Gusfield : comprendre pour quelles raisons la conduite automobile sous emprise de l’alcool, qui est au départ pratique individuelle, est devenu aux Etats-Unis un problème public et a été étiqueté comme déviant. Quatre concepts La propriété d’un problème public désigne la capacité, que certains groupes ont et que d’autres n’ont pas selon les enjeux, « à créer ou à orienter la définition publique d’un problème » La responsabilité causale désigne l’agent qui est vu comme « la cause du problème public » La responsabilité politique désigne « les institutions publiques chargées de résoudre le problème public » Les « entrepreneurs de morale »: individus qui cherchent à réformer les mœurs ou à la défense de la moralité publique contre toute forme de « vice » (jeux d’argent, prostitution, consommation d’alcool, de drogue, de pornographie, etc.). Ils entreprennent des « croisades mora Les étapes de la construction d’un problème public – 1. Phase de problématisation Des acteurs sociaux sont amenés à avoir connaissance d’une situation perçue comme « anormale » au regard des normes sociales. Ils se mobilisent de manière à attirer l’attention d’un acteur public. Entrepreneurs de cause cherchent à imposer une situation comme problème public (« croisades morales »). Une action dynamique : naming, blaming, claiming. Tous les problèmes ne parviennent pas au stade du problème public. Toutes les croisades ne sont pas progressistes. Ex : NIMBY (« Not In My Backyard ») Les étapes de la construction d’un problème public – 2. Mise en forme et institutionnalisation On doit retraduire le problème pour qu’il soit intégré aux logiques de l’appareil administratif, requalification du problème dans les termes du jeu politique officiel. Inscription à l’agenda : responsables publics reconnaissent l’existence et l’importance d’un « problème » et leur capacité à le traiter. Cadrage du problème consiste à déterminer : sa nature, ses causes, ses effets et ses responsables. Le processus de mise à l’agenda va déterminer la manière de résoudre le problème. 17 Trois grands modèles de mise à l’agenda Selon Philippe Garraud, « Politiques nationales : l’élaboration de l’agenda », L’Année sociologique, 1990, p. 17-41. 1- Un modèle de la mobilisation externe Mobilisation de groupes et imposition à l’agenda public Ex : droits des femmes, lutte contre le sida 2- Un modèle de l’anticipation Les pouvoirs publics anticipent un problème public à partir de cas individuels. Mise à l’agenda se fait avant mobilisation externe. Ex: sécurité routière, problèmes de santé publique 3. Un modèle de mobilisation interne Des groupes externes jouent de leurs relations internes pour faire émerger un problème, sans publicisation. Ex : Délégation de service public, capacité de certains acteurs à bloquer la mise à l’agenda. Les étapes de la construction d’un problème public – 3. Modus operandi et légitimationToutes les étapes de ce processus sont relationnelles, elles sont influencées par les rapports de force entre les acteurs en présence. 1. Changement dans la composition des groupes d’acteurs va transformer la manière d’envisager l’action. 2. Emergence de nouveaux instruments techniques participe à orienter vers telle ou telle solution (moins coûteuse, plus fiable, plus pratique, etc.). 3. Transformation des valeurs sociales modifient les manières de résoudre les problèmes publics Penser les différents niveaux d’action de l’Etat 1. La haute fonction publique - approche « top down » - Représentation de l’Etat centralisé - Grandes figures des réformes publiques : michel zébré, pierre baroque, jean monet , Simon Nora, etc Une élite administrative concurrencée depuis les années 1960. - Les conseillers spéciaux vs hauts fonctionnaires - Les agences gouvernementales vs les ministères. Bourdieu : concurrence structurelle entre main « gauche » et main « droite » de l’état. 2. Street level bureaucrats - Les agents de guichet déterminzent la manière dont les politiques publiques sont mises en oeuvre - Approche « bottom up »: ils appliquent ils aménagent, ils font remontrer l’information - Producteurs d’une identité administrative : ils adaptent les catégories institutionnelles, ils socialisent les individus, ils négocient les catégories. 18 - Ils perdent de plus en plus de leur marges de manoeuvre : externalisation, taches de contrôle, fin des négociations etc. - Data mining : 23% (2011) : 63% (2016) des controles. Ils vont valoriser les usagés qui respectent leurs catégorisation, ceux qui font preuve d’une bonne volonté de comprendre comment fonctionnent les appareils d’état. Ils vont également apprécier les usagers qui s’en remettent à eux, que l’agent de guichet sait qu’il est justement un bon usager « docile » vis à vis de l’agent de guichet. Opposition entre « bon » et « mauvais usager » Une approche plurielle de l’action publique Pierre Muller (Les politiques publiques, paris, puf, « que sais je? », 2018) parle de différents cercles de la décision. 1. Le premier cercle est celui par lequel transitent toutes les déicisons importantes : président de la république, son entourage, le 1er ministre, et le ministère des finances. 2. Le deuxième cercle est celui des administrations publiques concernées par l’action publique : administration de différents secteurs (emploi, politique extérieure, éducation, agriculture) 3. Le troisième cercle est celui des acteurs extérieurs à l’état : organisations professionnelles, syndicats, associations, entreprises privées etc, etc 4. Le quatrième cercle est celui des organes politiques ou juridictionnelles qui peuvent intervenir plus ou moins dans la décision : comme le Parlement, le conseil d’état le conseil constitutionnel, le tribunal administratif. La gouvernance de l’action publique - Définition gouvernance : « processus de coordination d’acteurs, de groupes sociaux, et d’institutions en vue d’atteindre des objectifs définis et discutés collectivement (Patrick le galllès) - S’oppose au gouvernement classique : « gouvernement indirect »/délégation de service public 4 caractéristiques : 1. Polycentrisme institutionnel, pas de centre de pouvoir clair 2. Frontière public privé floue 3. Dimension procédurale (forme et instrument plus que contenu) 4. Autorité plus horizontale, coopérative et souple Acteurs circulent entre état/hors état - Fadela amara ; Nicolas Hulot ; Muriel panicaut etc Un cas d’étude : les politiques en faveur de la parité (Laure Bereni) Elle distingue trois pôles en action. 1. Pôle « partisan » 2. Pôle « institutionnel » 3. Pôle « académique » La 19 mise à l’agenda progressive - 1992 : le déclic - 1997 : la gauche arrive au pouvoir - 1998 : dépôt d’un projet de loi - 2000 : loi est votée La délégation de service public Définition : les pouvoirs publics délèguent à un acteur privé la prise en charge d’un problème public Avantages Inconvénients 1. Mise en place plus rapide 1.Dilution de la responsabilité sociale de l’Etat. 2. Acteurs plus anciens, compétents, réputés. 2. Dépendance de l’Etat aux acteurs privés. 3. Coûts humains, logistiques, financiers sont moindres. 3. Précarisation des travailleurs 4. En cas de désaccords : changement 4. Précarisation des politiques plus rapide. publiques. 5. Acteurs ont la vocation pour leur métier. Conclusion Aborder les politiques publiques en science politique c’est donc : 1. Comprendre que les problèmes publics sont le résultat d’une construction sociale : ils n’existent pas naturellement. 20 2. L’élaboration des problèmes publics conduit souvent à des situations de compromis qui reflète les rapports de forces et que la définition des problèmes publics et leur inscription à l’agenda politique 3. Politiques mises en œuvre dépendent elles-mêmes d’un cadrage particulier indissociable des valeurs dominantes à un moment donné. 4. Comprendre qu’il faut dépasser la distinction Etat/ société. Il y a des aller retours entre les associations, les partis politiques, les entrepreneurs politiques et le gouvernement. Que signifie représenter ? Définition : Représenter signifie « rendre présent à la vue », c’est-à-dire « montrer » quelque chose ou quelqu’un. 1.Représenter au sens direct et immédiat : comme lorsqu’un groupe se réunit pour élire ses représentants qui seront les porte-paroles des problèmes du groupe. 2.Représenter au sens indirect : lorsqu’un groupe élit des représentants qu’il ne connait pas personnellement, qui représente une communauté abstraite. 3.Représenter au sens symbolique : lorsque la représentation se fait par le biais d’image, d’emblème, de discours qui sont censés décrire quelque chose qu’on ne peut pas voir. 21 1848 : Un tournant dans l’histoire politique 1. Instauration du suffrage universel masculin ; fin du cens électoral; constitution de la IIème République. Corps électoral passe de 250 000 à 9 millions d’hommes. 2. Compétition électorale devient plus forte. Professionnalisation politique apparait : on vit de et pour la politique (Weber). 3. Constitution du champ politique. Selon Pierre Bourdieu, le champ politique se définit comme « un ensemble de relations sociales autonomes au sein duquel il existe des agents politiques qui sont en compétition ou en concurrence les uns avec les autres (ou contre) pour la conquête des biens distribués à l’intérieur de ce champ » (Propos sur le champ politique). Echange de biens matériels et symboliques Les grandes dates de l’invention du citoyen électeur 1789. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 détermine le principe de la compétition avec la souveraineté populaire et le suffrage censitaire. 1791. Constitution de 1791 établit le suffrage censitaire. Seuls les hommes de plus de 25 ans payant un impôt direct (un cens) égal à la valeur de trois journées de travail ont le droit de voter. 1848. Constitution de la IIème République : suffrage universel masculin 1944. Ordonnance du 21/04/1944. Droit de vote des femmes 1974. Droit de vote à 18 ans 1979. Parlement européen élu au suffrage universel direct 1992. Traité de Maastricht. Naissance de la citoyenneté européenne. Le vote à partir de 1789 La période révolutionnaire marque un tournant dans la pratique du vote. 1. Le procédé électif se diffuse dans la société : concours pour l’exercice de fonctions publiques, multiplication des représentants locaux et nationaux, assemblées primaires, secondaires et nationale, etc. 22 2. On débat du rôle des représentants : Etats généraux: la représentation se fait par ordre, il existe un mandat impératif de présentation des cahiers de doléances, les représentants sont des autorités sociales. 3. Les inégalités de richesse perdurent malgré l’abolition des privilèges : citoyens actifs / citoyens passifs ; maintien du cens électoral, etc. 4. Les espaces du vote comme espaces de politisation : on débat même si on ne peut pas voter, on fait pression sur les votants Le vote en 1848 1. Unsuffrage«universel»:hommes,nonalgérien,deplusde21 ans, résidant depuis plus de 6 mois dans une localité. Les colonisés, femmes, condamnés, etc. en sont exclus. 2. Neuf millions de nouveaux votants:n’ontjamaisvoté,nesavent pas voter, n’ont pas d’opinion politique, près de la moitié sont analphabètes, etc. 3. Voter n’est pa snaturel:accepter de transformer son opinion en voix, accepter le résultat des urnes, accepter de perdre du temps pour aller voter, etc. 4. En 1848, taux de participation élevé : 83% des inscrits votent. Vote communautaire: l’Eglise mobilise les hommes à la sortie de la messe, cortège de villageois se déplacent jusqu’au chef-lieu de canton, etc. La difficile routinisation du vote 1. Les institutions participent de la politisation des français Eglise Ecole Presse 2. La routinisation du vote est difficile Lieux du scrutin trop éloignés des villages Peu d’intérêt pour les échéances électorales Protocoles électoraux sont imprécis et peu respectés Fraudes électorales sont nombreuses Une histoire sociale du suffrage universel Comment le vote devient-il un choix personnel et secret ? 23 1. Une approche par le matériel électoral 1913:la loi impose l’enveloppe et l’isoloir lors des élections -Volonté de moraliser les élections par une vertu électorale Levotedoitêtrel’expressiond’unchoixpersonnel Lesnotableslocauxs’opposentàcetteréforme 2. Une approche par les représentations du vote Levoteestunactecollectifavantd’êtreunacteindividuel Lesinstitutionsparticipentàorienterlevote:Eglise,Ecole,patrons,dames patronnesses, etc. Mettrefinauxdépendancesdesvotantsvis-à-visdesnotableslocaux:secretdu vote. Passaged’unvoteclientélisteàunvotedeconsciencepolitique Elections:momentdesub 24 25 Expliquer le vote > Le vote est devenu un acte rituel dans nos sociétés démocratiques, considéré comme un symbole de la démocratie. = forme la plus encouragée de participation politique > Ce vote même si il est un vote d’expression conventionnel il est pris dans une forme d’ambivalence. D’un coté, symbole de notre liberté politique car on peut voter pour n’importe qui mais d’un autre coté, le vote reste une forme de participation politique passive qui installe l’électeur dans une position de consommateur qui doit choisir dans une offre électorale déjà faite. On nous impose un nombre de candidats limités, notre participation est contrainte. = on trouve ça dans l’abstention (peut être très élevé) = comment les électeurs dans ce choix limité dans la compétition électorale vont déterminer pour qui ils vont voter ? Ouvrage : Anthony Downs 1957 le vote est-il un acte rationnel ? Pour lui voter n’est pas un acte rationnel, on aurait pas d’intérêt à aller voter. Il rappelle qu’individuellement chaque votant a très peu de chance d’influencer seul le résultat. Malgré tout, les personnes votent. Mais pourquoi? = les groupes tel que l’école nous ont influencé pour aller voter dans le but d’exprimer ses opinions personnelles. 26 versiondel’ordreélectoral Les modèles explicatifs du vote 1. Modèle écologique - columbia - Mettre en lien le vote avec l’environnement de l’électeur - Prémices : l’approche d’andré siegfred : « le granit vote à droite le calcaire vote à gauche » enjeu de l’autorité et de la dépendance sociale - Le modèle de columbia (Paul lazarsfeld « on pense politiquement comme on est socialement » - Stabilité des choix politiques - 3 déterminants sociaux du vote : le statut socio économique, la religion et la résidence - La campagne électorale change peu de chose. L’information est filtrée par des « leaders d’opinion’ : communication a deux étages ». - Vote républicain : plus aisés, protestants et ruraux - Vote démocrate : plus modestes, catholiques et urbains. 2. Modèle de michigan - Les électeurs sont peu politisés, peu intéressés par la politique - Importance de l’ »identification partisane » attachement affectif à un parti ou camp politique forgé durant la jeunesse et qui reste durable malgré la mobilité sociale - Role crucial de la socialisation primaire, notamment familiale - Renforce dimension ritualisée du vote : vote quasi automatique - Souligne importance des « marques » partisanes : « raccourci cognitif » (logo, couleurs, chants) - Variations selon l’enjeu électoral : élections de ,maintien déviantes ou de réalignement. Les variables socio démographiques Le statut d’emploi : privé/public et indépendants/salariés - bases électorales pour droite et gauche mais évolutions avec transformations de la structure socio économique Le revenu et le patrimoine : inclinent à voter conservateur mais rôle de l’identification de classe 27 Le niveau de diplôme favorise la participation et vote plus « stratège » limite vote aux extrêmes. » La religion : catholicisme incline à conservatisme, peut contrecarrer appartenance de classe mais aussi limite le vote pour les extrêmes L’age : les jeunes votent moins que les vieux. Le genre : longtemps crainte que les femmes ne votent a droite mais elles votent surtout moins pour les extrêmes. Le genre est l’un des facteurs les moins prédictifs historiquement. L’importance du contexte social immédiat En 1848 population vote massivement alors qu’elle n’est pas alphabétisée, ni politisée, ni habituée à voter. Rôle majeur de l’Eglise dans la mobilisions des électeurs Qiu’est ce qu’on peut retirer de cette observation? 1. La participation politique ne répond pas qu’a des motivations idéologiques et à un intérêt pour l’élection. 2. Le milieu social auquel on appartient peut nous inciter via une pression sociale à voter. En 1848, c’est la pression de la communauté qui fait voter 3. Le poids qu’on les leaders d’opinion, , les individus qui peuvent prescrire le comportement à adopter. En 1848, les prêtres ; aujourd’hui Taylor Swift. 4. Il faut prendre de la distance avec les grandes variables explicatives pour comprendre comment elles jouent Le vote des femmes « N’oubliez pas de vous faire inscrire sur les listes électorales, c’est aussi important que de vous faire inscrire chez votre crémier » (Tract anonyme pour inciter les femmes à voter, 1945). Gender gap : les différences (ou les inégalités) entre hommes et femmes en matière de vote. Trois âges du Gender gap 1945-70s : l'abstention des femmes est plus forte que celle des hommes et les femmes votent plus souvent à droite (10-14 points d’écart). Des années 1970s au milieu des années 1980s : la participation électorale et les orientations se rapprochent en fonction toujours des origines sociales des individus. 28 Depuis les années 1980s : la participation des femmes devient supérieure à celle des hommes et elles votent par ailleurs plus souvent à gauche que les hommes. Transformation de la place des femmes dans le champ politique : https://www.youtube.com/watch?v=C3THYevbKNE&t=7s 29 Objectifs : 1. S’intéresser à la participation politique en dehors des partis politiques et de la compétition électorale 2. Comprendre ce que sont les groupes d’intérêts et les mouvements sociaux 3. Acquérir des outils d’analyse pour saisir pourquoi et comment les acteurs sociaux se mobilisent. 3è assemblée de France est l'assemblée économique social et environnementale : on y retrouve des syndicats représentants etc Il existe les groupes d’intérêts dans lesquels on retrouve des syndicats de salariés, d’employeurs, des ong (humanitaires, santé), associations (spa), des lobbies on retrouve pas seulement des groupes progressistes mais aussi des conservateurs tels que la NRA (groupe de pression aux états unis qui défend le fait de pouvoir posséder des armes) Derrière le mot Groupe d’intérêts il y a des réalités diverses. Les groupes d’intérêt Définition : « regroupements de représentation, durables ou ponctuels; que leur porte parole font agir pour promouvoir, à titre principal ou accessoire, la défense d’intérêts sociaux, de quelque nature que ce soit ». Michel Offerlé, Dictionnaire des mouvements sociaux, p282 On va y inclure : les ONG, les organisation syndicales, les organisations patronales, les lobbies, etc. Ce ne sont pas uniquement des lobbies marchands ! 30 4 critères 1. Une organisation formalisée (càd organisation administrative, c’est ce qui les distingue de juste un Groupe mobilisé) 2. Une organisation non Le principal syndicat de patrons est le MEDEF en gouvernementale France. Une de ses difficultés est de concilier les 3. Une organisation distincte des partis politiques différents intérêts des entreprises différentes. 4. Une organisation qui agit auprès des agents politiques Comment exister comme groupe d’intérêt? 4 étapes de construction du groupe d’intérêt 1. La construction du groupe : associer la Comment légitimer son action ? défense d’un intérêt à son identité en tant que groupe Par le nombre : montrer que l’on représente un grand nombre 2. La légitimation de la cause : rendre l’intérêt d’individus/de cas (membres, acceptable et important à la population sondages d’opinion, manifestantes concernée. etc) Par la science : montrer que l’on 3. La mise en forme de la représentativité : s’appuie sur des études et recherches passer pour principaux représentants légitimes « sérieuses » (que l’on peut financer des intérêts ou cause défendus. voire commanditer soi même). Par la vertu/morale : montrer que 4. La représentation : dépasser différences l’on s’appuie sur des valeurs internes en montrant que l’on représente tous morales ; scandaliser l’opinion, etc. les porteurs de l’intérêt considéré. Par exemple à l’université Paris Nanterre il y a l’UNI (de droite) et l’UNEF (de gauche). Que!e place occupent les groupes d’intérêts dans nos sociétés ? Philippe Schmitter (trends towards corporatist intermediation, 1979), distingue 3 grands modèles de rapport aux groupes d’intérêts avec le pouvoir. 1. Pluraliste (USA,canada) : les groupes d’intérêt sont reconnus et ils influencent les politiques par un travail de lobbying. 2. Néo corporatiste (Suède, Pays bas) : les groupes d’intérêts sont associés dans la mise en place des politiques publiques. 3. Protestataire (France) : les contacts sont fréquents mais dans une optique d’opposition, pas de construction de politique publique. Comment agissent les groupes d'intérêts? 31 1. Pressions externes indirectes : Appel à l’opinion publique pour avoir du soutien en faveur de leur cause. 2. Pressions externes directes : démarchages auprès des élus, du gouvernement 3. Participation institutionnalisée aux processus directionnels : Les pouvoirs publics organisent la concertation avec les groupes d’intérêts avant de mettre en place une politique publique. 4. Gestion directe d’une mission de service public : Les pouvoirs publics délèguent totalement à un groupe d’intérêt la gestion d’un service public. Par ex l’ordre des avocats ou l’ordre des médecins. Les groupes d’intérêts et l’Union européenne Intégrés au « milieu communautaire » de l’Europe à Strasbourg, Bruxelles, Luxembourg 2600 groupes d’intérêt bénéficient d’un bureau permanent auprès de l’UE. Environ 30 000 lobbyistes travaillent auprès des instances européennes. « Société civile européenne » à Bruxelles ou se côtoient des cabinets de conseil, des syndicats, des lobbyistes, ONG, etc. Inscription obligatoire sur un registre de transparence (2008). Participent aux échanges européens (place des intergroupes comme espaces de rencontre) Définition des mouvements sociaux Par ex manifestations de mai 1968 débutent avec les étudiants de Nanterre 3 dimensions 1. Insister sur la dimension collective Hebert Blumer, Collective Behavior des mouvements sociaux Les mouvements sociaux : 2. Ne restreindre les mouvements sociaux à aucunes formes d’action 1. Naissent « après des changements culturels ou particulières. Par ex consommation économiques qui provoquent l’insatisfaction de engagée ou encore la révolution des certains groupes d’individus ».. parapluies à Hong Kong. 2. Ce sont « des entreprises collectives visant à établir 3. Signaler la dimension concertée et la volonté de changement social un nouvel ordre de vie ». 32 La politisation des mouvements sociaux Erik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux. Les mouvements sociaux participent d’une « activité politique » en appelant à « l’ACTION des pouvoirs publics ». Définition extensive de la politisation : un processus au cours duquel les individus vont qualifier de politiques qui n’apparaissent pas spontanément toujours comme tel. Une politisation qui dépend : Du contexte Des entrepreneurs de cause : personnes qui s’organisent pour défendre ou promouvoir une cause qui leur semble devoir être reconnue collectivement. Est on obligé d’être politisé pour se mobiliser? La communication des mobilisations Patrick Champagne par de « la manifestation de papier ». Manifestation spectacle Les manifestations modernes s’adressent avant tout à la presse Le sac de pommes de terres (Karl Marx) 1. La classe en soi Une classe objective : caractéristiques économiques, conditions de vie identiques. Par ex les paysans du 19è siècle => comme un sac de pomme de terre, pomme de terre enfermé dans le sac mais quand on porte le sac on a du mal car les pommes de terre s’isolent partent de chaque coté etc. 2. La classe pour soi Une classe subjective : sentiment d’appartenir à un même groupe social, avec des intérêts communs et une culture commune. C’est souvent la mobilisation qui forme la conscience collective du groupe. Est-on obligé de se mobiliser ? 33 Intérêts Albert Hirschman, Defection et prise de parole (1995) 1. Le mécontentement ne Devant un mécontentement : 3 options signifie pas automatiquement la 1.Exit (defection) : on arrête de participer et on s’en va contestation 2.Voice (la prise de parole) : on se mobilise, on 2. Les individus peuvent proteste pour exprimer son mécontentement et choisir d’autres moyens demande un changement. d’échapper à une situation qui ne leur plait pas 3.Loyalty (la fidélité) : On n’est mécontent mais on s’adapte et on accepte la nouvelle situation. Par ex parcoursup, on y est entré grâce à cette plateforme, avant cela il y avait apb dans laquelle on avait 10 choix classés, et les demandes étaient sectorisés, prioritaire dans notre secteur géographique, si on avait le bac on avait automatiquement une place dans notre fac de secteur. Cinq éléments constitutifs d’un mouvement social : 1. Action COLLECTIVE 2. Action CONCERTEE 3. Action VISANT A DEFENDRE UNE PERSPECTIVE DE CHANGEMENT SOCIAL , AUTREMEBT DIT UNE CAUSE POLITIQUE 4. Action PAR LE BIAIS D’UN RAPPORT CONFLICTUEL 5. Action ORIENTE VERS UNE AUTORITE LOCALE Pourquoi se mobilise t-on ? 1. Les approches par les émotions La psychologie des foules (Gustave le Bon) L’individu perd son autonomie La foule - les classes populaires - est dangereuse. Selon Gustave dans la foule, l’individu est complètement démuni, car il y a des meneurs qui vont entrainer les autres à faire des choses qu’ils n’ont pas envie de faire. Les gens vont être désinhibées (=ils ne vont plus respecter la morale qu’ils se hors de la foule. Les gens dans la foule sont anonymes, il va donc y avoir un regroupement favorable à l’émergence de la violence. C’est comme ca que le Bon explique les révoltes dans les villages les usines, c’est la manifestation qui créé la violence. 34 Il est misogyne et compare la foule à une femme hystérique.. Le groupe favorise l’émergence de la violence La frustation relative (Ted Gurr) Définition : la frustration peut se définir comme un solde négatif entre les biens et les valeurs qu’un individu détient à un moment donné, et ce qu’il considère comme en droit d’attendre de sa condition et de la société 3 phases dans la frustration : 1. Le développement du mécontentement ; 2. Le développement va être politisé 3. Elle est relative La frustation est toujours relative La frustation doit être politisée et orientée pour être efficace Les mobilisations par les images choc (dispositifs de sensibilisation) : violence animale, ong, etc Pourquoi se mobilise t-on ? 2. Les approches par le calcul rationnel Le paradoxe de Mancur Olson Pourquoi un individu se mobilise alors qu’il pourrait laisser les autres le faire à sa place ? Homo economicus : on réfléchirait Penn termes de couts/bénéfices Le concept du free rider (« le passager clandestin ») Un individu a tendance à laisser les autres se mobiliser à sa place, pour ensuite en tirer les bénéfices de leur mobilisation sans avoir à en payer les coûts. Prendre en compte les incitations sélectives (positives ou négatives) qui conduisent les gens à se mobiliser Les rétributions de l’engagement sont nombreuses : financières, amicales, symboliques, sentimentales, etc Exemples : les briseurs de greves. Diapo : Les répertoires d’action collective Diapo : une étude cas : la lutte pour les droits civiques. Diapo : une étude de cas : le MLAC et la contraception. 35 Diapo : la communication des mobilisations 36 37 38