CM Droit constitutionnel PDF
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Université de Lorraine
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Ce document est un cours sur le droit constitutionnel, abordant la légitimité et l'encadrement du pouvoir politique. Il explique les différents aspects du pouvoir, notamment son utilité sociale et sa justification, et souligne le rôle crucial des choix politiques et constitutionnels dans l'organisation de la vie en société. Le texte présente des notions clés telles que la souveraineté populaire et la légitimité démocratique.
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[CM Droit constitutionnel :] [Bibliographie :] disponible sur Arche Le **Droit** est un [moyen de régulation et de pacification des rapports sociaux]. Il permet de : - Garantir [l'ordre], - D'[organiser la vie commune], dans tous les domaines, - De garantir la [paix], le bien-vivre ensemb...
[CM Droit constitutionnel :] [Bibliographie :] disponible sur Arche Le **Droit** est un [moyen de régulation et de pacification des rapports sociaux]. Il permet de : - Garantir [l'ordre], - D'[organiser la vie commune], dans tous les domaines, - De garantir la [paix], le bien-vivre ensemble. Les humains **produisent des règles** : - Celles qui **réglementent** les gens, - D'autres qui concernent **l'établissement des règles** en elles-mêmes. I. [L'encadrement Constitutionnel du pouvoir politique étatique :] La **politique** concerne la vie de la Cité (*polis* en grec), au sens de la **communauté politique**, le **groupe social organisé**. Cette communauté peut être **étatique** (un État) ou **locale** (une commune). Le **pouvoir** qu'à l'État désigne une possibilité d'action, de décision, de gouvernement. Ce **pouvoir** peut être encadré par un texte qu'on appelle la **Constitution**. Ainsi le **Droit constitutionnel** concerne **l'État** (national), pas le domaine local. Le **pouvoir politique** est amené à faire des **choix**, c'est sa fonction : Ex : - Augmenter les impôts = assurer les services publics - Baisser les impôts = laisser l'initiative aux services privés Les **débats politiques** sont donc **constants** et le premier choix à effectuer logiquement concerne le **mode de dévolution** (= l'attribution) **du pouvoir** en lui-même. Le **pouvoir politique** doit **élaborer** et **faire respecter** les **règles** de la vie sociale. Pour ce faire, il doit être **légitime** (= bénéficier d'un assentiment / un accord populaire, au moins tacite/ naturel / inné à son action). Quant au cadre de son action, la **structure étatique** (= L'État) est aujourd'hui **l'institution centrale d'organisation des communautés politiques**. [Chapitre 1 : La dévolution démocratique du pouvoir politique :] Les **pouvoirs politiques** doivent donc revenir à **une autorité** bénéficiant d'une **acceptation de leur capacité à gouverner**. Cette **reconnaissance** repose aujourd'hui, et le plus souvent sur la **participation du peuple à leur désignation**, notamment lors **d'élections** dans des États démocratiques. I. [L'option d'une légitimité politique du pouvoir :] La **légitimité du pouvoir** repose sur : - [L'utilité de la fonction politique], - [L'approbation du peuple]. Est-il nécessaire d'avoir une autorité politique ? En quoi la volonté du peuple est-t-elle un fondement de ce pouvoir ? I. [1) La nécessité politique de l'autorité publique : ] Le **pouvoir politique** [doit] être (= selon le Droit) **légitime** et [peut être] (= en réalité) **juridiquement encadré** et [devrait être] selon certains textes internationaux : **démocratique**. I. [1)A) Le pouvoir politique utile et légitime :] L'expérience montre que les **décisions d'autorité** sont **utiles** à un groupe humain et que pour être **efficaces**, elles doivent être **acceptés dans leur principe**. - [Un pouvoir politique utile] Une **communauté d'individus** est confrontée à des **difficultés** : - **Endogènes** (= au sein du groupe : l'organisation sociale, les conflits, la survie), - **Hexogène** (= en dehors du groupe). De ce fait un **accord de principe** (tout le monde sait sans en parler) peut être réalisé afin de **faire face à ces difficultés** et **opérer à des choix**. En résumé : on s'entend au sein de la communauté pour mieux répondre à la difficulté plutôt que chacun pour soi. Le **regroupement** est souvent plus efficace. Ce **constat sociologique** implique l'existence d'un **pouvoir de décision** (= nécessaire de prendre des décisions partout et donc de créer un pouvoir). Les **exigences sociales / l'intérêt général** (= l'intérêt du groupe) et sa nécessaire **imposition** (= pour qu'il soit respecté), générèrent l'existence **d'autorités politiques**, c'est-à-dire de **personnes mandatées**, implicitement ou expressément pour **prendre des décisions et les faire appliquer**. Il existe **deux caractéristiques du pouvoir politique** : - Il est [autorité] (= faculté de décider et de se faire obéir), - Il est [politique] (= a pour fonction de répondre aux besoins de la collectivité). Le **pouvoir politique** est déjà justifié par son **utilité sociale**, c'est un **besoin**. Pour autant, il ne justifie pas sa **domination**. Une **action politique** conforme au vœu de la population doit renforcer la **justification** de ce pouvoir. - [Un pouvoir politique légitime ] De principe, le pouvoir politique est **légitime** donc nous devons **accepter ses décisions**. La **légitimité** peut être obtenue de différentes manières : - La **[force physique]** **Celui** qui décide au sein du groupe politique est **le plus fort physiquement**. Il a prouvé sa **force** et dès lors, sans utiliser sa force, **on accepte sans contester ses décisions**. Cependant, ce système doit s'assortir de **discernement** et **d'altruisme** pour marcher. Cette **légitimité** est **efficace** mais **fragile** car elle peut être **réversible** (ex : coups d'État militaires) Cette **force matérielle** (= pouvoir physique de contraindre) demeure un instrument **nécessaire** du pouvoir et existe dans toutes les sociétés, y compris les plus **démocratiques**. En effet, si le Droit n'est pas respecté, l'État peut aller jusqu'à **l'usage de la force**, ou l'utiliser comme **menace**). \_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_ - **[La volonté divine ]** Pendant plusieurs **siècles**, cette **volonté** était la **plus** utilisée (ex : monarchie de droit divin jusqu'en **1789** en France). Saint Paul disait d'ailleurs : « Si on considère que tout pouvoir vient de Dieu, alors ici il est nécessaire de lui obéir. » A l'**époque médiévale**, Saint Augustin et St Thomas d'Aquin atténueront l'affirmation de Saint Paul en prônant le fait de laisser aux hommes la **liberté d'aménager le pouvoir** (choisir un mode d'**organisation politique**), sans pour autant remettre en cause la **soumission des individus** au pouvoir d'origine divine. Aujourd'hui, c'est encore le moyen de légitimité le plus **important** dans certains pays (ex : L'Arabie Saoudite avec le texte de la « charia », imposé par Dieu). - **[Théorie du contrat social]** Trois **penseurs** vont développer cette théorie : **Hobbes** : « *Le Léviathan* » (1651) : Selon lui, le monarque sort les hommes de l'État de nature (barbare), donc il ne doit rien à ses sujets et est légitime car il les sort d'une situation de [lutte]. **Locke** : « *Traité du gouvernement civil* » (1689) : Selon lui, le monarque a pour rôle d'[améliorer] la vie de ses sujets, et à ce moment, il pourra être légitime d'être au pouvoir. **Rousseau** : « *Du Contrat social* » (1762) : Selon lui, le monarque doit obéir à la [volonté générale] du groupe. Les sujets abandonnent une part de leur liberté individuelle pour prendre part aux décisions collectives. Les **dirigeants politiques** vont s'appuyer sur les écrits de ces penseurs pour **régir** la société. (Ex : *Déclaration d'indépendance des Etats-Unis du 4 juillet 1776* / *Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789*). De ces formes de **légitimité** d'attribution du pouvoir, découlent des **conséquences** : - La **force** est **remise en cause** à chaque fois qu'un plus fort survient - Le **pouvoir de Droit divin** a permis la dévolution héréditaire du pouvoir (par ordre de primogéniture mâle : transmission du trône d'homme en homme) - La **théorie du Contrat social** implique la **participation des citoyens** I. [1)B) Un pouvoir politique juridiquement et démocratiquement fondé :] Lorsque l'exercice du pouvoir n'est plus un **privilège** mais une **fonction**, l'accès au pouvoir se fait par une **procédure** **juridiquement** établie et **démocratique**. - [Un pouvoir politique juridiquement établi ] Lorsque le pouvoir est juridiquement institué, les gouvernants sont déterminés et désignée conformément à des **règles constitutionnelles**. Ces **titulaires du pouvoir** sont des **organes** de l'État (ex : président de la République, Parlement...), au statut constitutionnellement établi. Ils assurent des **fonctions politiques** définies constitutionnellement (ex : Parlement vote les lois). Dès lors, le **dirigeant politique** tient son pouvoir de la **règle constitutionnelle**. Il n'exerce cette **fonction** uniquement parce que la **Constitution** le détermine. (Ex : *Constitution de 1791 : « Il n'y a pas en France d'autorité supérieure à celle de la loi. Le roi ne règne que par elle et ce n'est qu'au nom de la loi qu'il peut exiger l'obéissance »*.) La première **Constitution** a été créée en **1791**. Elle marque un **caractère révolutionnaire** car son moyen de **légitimation** se fait à travers un **texte.** De **ce choix institutionnel**, d'un **pouvoir** **encadré** par le **Droit**, découle le fait que les personnes en charge du pouvoir ne l'exercent que de façon **provisoire** (ex : Président élu pour 5 ans) et parfois **réversible**. De ce fait, certains dirigeants **manipulent la règle constitutionnelle** pour se **maintenir** au pouvoir (ex : Vladimir Poutine en Russie). Ce choix institutionnel du Droit implique également une **dissociation** entre : - La [personne physique] (Emmanuel Macron) - L'organe / [fonction] qu'elle incarne (Président de la République) Ce même système était utilisé sous la **monarchie** : « *Le roi est mort, vive le roi !* ». Ce qui signifie que la fonction royale ne s'arrête pas. La personne physique est **décédée** mais sa **fonction subsiste**. - [Un pouvoir politique démocratiquement désigné] Le choix **démocratique** n'est **ni permanent, ni universel**. Dans une démocratie, le **peuple** est en principe à la fois le **destinataire** et le **détenteur** du **pouvoir**. De ce fait, les décisions prises par le pouvoir politique le concernent et lui sont appliqués. Les **décisions** prises doivent alors émaner, même par intermédiaire, de la **volonté du peuple**. De plus, les **gouvernants** et les **gouvernés** sont potentiellement les mêmes personnes. Chacun des gouvernés peut aspirer à être **gouvernant**. La **légitimité démocratique** repose sur « l'Homme citoyen ». Cette personne apparait à la fois comme : - Une [fin] du pouvoir (un but : la recherche de son bien-être), - Le [fondement] du pouvoir (le citoyen participe aux décisions). Cela suppose la **concrétisation** de ce fondement par l'affirmation de la souveraineté du peuple et par l'établissement du **suffrage universel**. Cette formule de la **souveraineté du peuple** apparait lors de la **Révolution française** de **1789**. Elle va se généraliser, du fait de la diffusion du **[modèle démocratique occidental]** dans la seconde moitié du 19^ème^ siècle. - [La souveraineté de la volonté populaire ] Les penseurs politiques de l'époque révolutionnaire ont développé deux théories quant aux **titulaires de la souveraineté** : - Une **[Nation]** (**souveraineté nationale** : détenue par un groupe d'individus au moment donné) concerne une entité (ensemble) distinct des individus qui la composent (groupe de personnes sans forcément **d'État**). La désignation des gouvernants ne se fait qu'en tant que fonction, uniquement par une partie de la population (**citoyens actifs**, qui votent). On considère ce système comme un « **suffrage restreint** », dans un système de « **démocratie représentative** » (donner le pouvoir à des citoyens pour exercer le pouvoir à sa place). - Un **[peuple]** (**souveraineté populaire** : détenue par l'ensemble des citoyens), modèle dans lequel chaque membre du peuple a le droit de participer au vote, sous « **suffrage universel** », dans le cadre d'une « **démocratie directe** ». A partir de **1793**, les idées révolutionnaires progressent et retiennent principalement la **théorie de la souveraineté populaire**, conçue par **Rousseau**. La ***Constitution de 1958*** proclame que la **souveraineté nationale** appartient au **peuple**. Conséquences : - \+ D'utilisation de la « **démocratie participative** » (= faire participer les citoyens aux décisions à travers des débats, enquêtes...) - \- D'utilisation de la « **démocratie directe** » (= les citoyens exercent directement le pouvoir) - [L'universalisme du modèle démocratique occidental ? ] A la fin de la **2^ème^ guerre mondiale**, l'effondrement de **l'URSS** et la fin du **fascisme**, a semblé avoir donné à la **démocratie** une plus grande **victoire** (victoire contre les dictatures, le communisme, le fascisme). (Ex : Quand les Nations Unies reprenaient un État en main, le régime proposé était systématiquement la démocratie et les droits humains qui lui sont associés. Le régime démocratique est donc un régime de référence). Pourtant, ce **modèle démocratique** n'est **pas** **universel** car certains pays ne l'appliquent pas. Il existe cependant une **attirance** pour ce système car ceux qui ne le sont pas font semblants de l'être (ex : élections en Chine, en Russie). Aujourd'hui, l'**engouement démocratique** est beaucoup moins net et parfois les **aspirations sont contraires** et viennent remettre en cause ce système politique et les droits qui lui sont associés. En effet, certains **régimes** subsistent et continuent à se **développer** sans pour autant être **démocratiques** (ex : Chine). De ce fait, il ne suffit pas d'être un pays démocratique pour progresser et s'insérer dans la mondialisation. Dans l'**ordre interne du pays**, la démocratie peut permettre une **substitution de conflit**. On passe « des armes, aux urnes ». La **société démocratique** repose sur le **pluralisme des opinions** et donc sur leur **opposition**. Donc sur la possibilité : - De l'**[alternance]** (= ceux qui participent au jeu démocratique acceptent l'alternance donc la possibilité de gagner ou de perdre), - D'un socle plus ou moins épais de **[valeurs]** et de volonté commune (= des valeurs qu'on ne pourra jamais remettre en cause, peu importe la personne physique qui incarne l'organe). La démocratie part du principe que **les individus ne sont pas d'accord**. Les **urnes** permettent donc de **trancher** car le peuple a participé à la décision. Cependant, certains **caractères** dont use un **régime** peuvent bloquer l'instauration d'une **démocratie** : - Le non-respect de l'[opposition] (ex : censure des autres parties) - Négation des [droits des minorités] - Le [refus] de l'[alternance] (refus de transmettre le pouvoir) - Les [clivages] qui ne sont pas fondés sur des [idées] (ex : communautés ethniques, religieuses) Le **suffrage** concerne le droit de voter. En même temps que s'ancrait la **démocratie**, s'élargissait le nombre des **titulaires du droit de vote**. Ce processus ne fut pas pour autant homogène. (Ex : Le **Royaume-Uni** est allé progressivement entre **1830 et 1918** au passage à l'universel // La **France** l'a instauré en **1944** seulement) Aujourd'hui, le suffrage est qualifié d'**universel** dans le sens où en **principe** il n'est plus : - **[Censitaire, à deux degrés]** (on vote pour quelqu'un qui va voter, en fonction de son montant d'imposition jusqu'en 1848 en France) [Exemples :] -Les personnes ne possédant **pas de bien immobilier** (Etats-Unis au 18^ème^ siècle) -**Vivre du travail des autres** prive du droit de vote (URSS au 20^ème^ siècle) - **[Capacitaire]** (lié à la capacité intellectuelle), [Exemples : ] -Les électeurs devaient savoir lire et écrire, voir **commenter la Constitution** (Certains États des Etats-Unis du sud au 20^ème^ siècle) - **Lié à une [identité] particulière**. [Exemples : ] -L'**appartenance religieuse** (Protestantisme aux Etats-Unis au 18^ème^ siècle) -Être **né sur le territoire** (Etats-Unis actuellement) - **[Lié à des mesures individuelles]** [Exemples :] -Personnes qui ne disposent pas de **temps de résidence** (obligation d'avoir un logement dans son lieu de vote) -**Militaires** de carrière -Membres de famille ayant **régné sur la France** (ex : Napoléon) -**Collaborateurs et occupants** (jusqu'en 1953) -Les **femmes** (Certains États des Etats-Unis en 1969 / URSS en 1918 / Royaume-Unis, sous certaines conditions : avoir 30 ans / **[France en 1944]**) L'**universalisation du suffrage** est **difficile** dans la mesure où certaines personnes pensent que le peuple n'est pas formé, apte à voter et puisse se faire **manipuler**. L'**universalité** concerne **tout le monde** et ne doit exclure personne. Cependant, il demeure certaines **conditions** au fait de pouvoir **voter**. La **capacité électorale** est déjà liée au fait **être une personne physique**, mais aussi à certaines conditions : - L'[âge] (les « **incapables mineurs** » ne peuvent pas voter, seules les personnes majeures de 18 ans peuvent voter), - L'[aptitude] (les « **incapables majeurs** », atteint de troubles mentaux et sous tutelle, ne peuvent pas voter), - La [nationalité] (seules les personnes de **nationalité française** peuvent voter ou les **ressortissants de l'Union Européenne** dans les élections municipales ou européennes). - Le [civisme] (seules les **personnes jugées digne du droit de voter** peuvent le faire : certaines personnes condamnées pénalement peuvent être exclues provisoirement du droit de voter) De plus, il est nécessaire d'être inscrit sur une **liste électorale** (environ **10% de la population** n'est pas inscrite). L'ensemble des personnes inscrites sur les listes électorales et remplissant toutes les **conditions** pour pouvoir voter composent un **corps électoral** qui constitue le **moyen d'expression du peuple**. II. [La participation du peuple aux décisions politiques :] - *Article 21 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948* : Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis. Le **corps électoral** exerce un **choix**, en prenant eux-mêmes un certain nombre de **décisions**, soit en désignant des **titulaires provisoires** de la fonction dirigeantes. De ce fait, il existe plusieurs **modalités** de choix. Le **peuple** est déclaré **souverain** dans les **démocraties contemporaines**. Cela ne signifie pas pour autant qu'il peut décider complètement de la **chose publique** (« *res publica* »). Chacun des **membres du peuple** **votant** peut participer à la **décision politique**. Soit en choisissant par le biais d'**élections**, ceux qui vont **élaborer** et **voter** les **lois** (Parlement), soit en **adoptant** ou **refusant** lui-même une **loi proposée**. La doctrine utilise deux **expressions**, répondant à ces **modalités** : - La démocratie [participative] (associe les citoyens à l'élaboration des lois, mais ne trouve pas de formalisation constitutionnelle), - La démocratie [directe] Selon **Rousseau**, les citoyens doivent **exercer eux-mêmes le pouvoir de choisir** (« *toute loi que le peuple n'a pas ratifiée est* nulle »). Au **5^ème^ siècle avant J-C**, les **Athéniens** (hommes), se réunissaient sur l'***Agora*** (=place publique) pour prendre ensemble les **décisions politiques**. Cette **démocratie Athénienne** est considérée ainsi comme une **démocratie directe**. A défaut de décider directement sur une **place publique** et **collectivement** (ex : [élément] de démocratie directe en Suisse une fois par an à travers une réunion sur une place publique), le peuple peut être appelé à **contrôler** ses **mandataires** ou à contrôler les **décisions** prises. Un **mandataire** signifie une personne mandatée, qui dispose d'un mandat. Il reçoit des instructions des personnes qui lui ont donné mandat et doit réaliser ces instructions. S'il choisit ce **système de démocratie directe**, le peuple peut contrôler en **permanence** la personne qu'il a **désignée** et les **choix** que celle-ci opère. Deux **moyens** sont utilisés dans ce système : - **[Mandat impératif]** (obligation de respecter ce qui est prévu dans le contrat du mandat initial) [Exemple :] (d'échec) Les *Cahiers de doléances* de 1789 (textes dans lesquels le peuple demandait au roi des choses à faire), devaient être apportés au roi par des personnes mandatés. Cependant, ces personnes ont proclamé la révocation de mandat impératif. Cela a donc annulé toute la procédure de mandat impératif. Depuis **1791**, les **mandats impératifs** sont **interdits** en France : - *Article 27 de la Constitution française* : Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du Parlement est personnel. » Par conséquent, seul le mandat représentatif est légal en France. - [**Possibilité de révocation**] (possibilité pour les mandants de revenir sur leur choix initial et de révoquer la personne qu'ils ont désigné avant la fin de son mandat) [Exemple : ] Dans 6 des cantons (État) de la Suisse, il existe la possibilité de révoquer l'ensemble de l'Assemblée cantonale par référendum si les citoyens désapprouvent la politique menée. Dans 20 des États des Etats-Unis, un système permet la révocation des élus par un vote à l'initiative d'un pourcentage d'électeurs (ex : 2003 en Californie). [II)1)A)b) Le contrôle populaire sur les **normes** adoptées : ] Le **corps électoral** peut intervenir directement pour **accepter ou non** une **règle** de droit (ex : loi), qui lui sera ensuite **appliquée**. L'initiative du **recours** à la **démocratie directe** peut : - Appartenir au [peuple] lui-même, - Appartenir à un [organe] institué, - Être [imposé] par le texte constitutionnel. [II)1)A)b)a') L'initiative du peuple : ] **[De proposition : ]** Dans certains cas (ex : pétition), le peuple peut **proposer** au **Parlement** un **texte** ou un **domaine** dans lequel il voudrait que le **texte soit adopté**. Le Parlement a le choix d'**accepter** / **refuser** le texte, ou **légiférer** ou non dans le domaine. Si le **Parlement** **refuse** le texte, certaines **Constitutions** prévoient l'usage d'un **référendum d'initiative populaire**. Ce **mécanisme direct d'initiative populaire** n'est prévu dans **aucune Constitution**. **[De refus : ]** Le peuple peut également **s'opposer à un texte** : - [**Avant** sa promulgation] : **véto populaire** [Exemple : ] - *Constitution de 1793* : Le corps législatif propose les lois et leur adoption est définitive si dans la moitié des départements, plus un, un dixième des assemblés primaires, ne se sont pas opposés à ce texte ; sinon la loi proposée est soumise à référendum. L'idée de ce texte est la suivante : le **Parlement vote les lois**, qui ne peuvent être **effectives** que si le peuple les **approuve** dans la **moitié des départements + 1**. Si une **pétition** qui oppose la moitié des départements + 1 est créée **contre la loi**, alors le Parlement doit faire un **référendum**. - [**Après** sa promulgation] : référendum abrogatif Dans ce cas, par un **recueil de signatures**, un **pourcentage** défini d'**électeurs opposés à une loi en vigueur** peut **demander** à ce qu'un **référendum** soit **organisé** afin que le peuple décide d'abroger ou non ce texte. [Exemple :] - *Article 75 de la Constitution italienne* : Le scrutin se tient à la demande de 500 000 électeurs --- soit environ 2 % du corps électoral. Il ne peut porter que sur l\'abrogation totale ou partielle d\'une loi ou d\'un acte ayant valeur de loi, sauf ceux concernant la fiscalité, le budget, l\'amnistie, les remises de peine, et la ratification des traités internationaux. [II)1)A)b)b') L'initiative d'un organe institué :] C'est le **procédé le plus utilisé**. Il s'agit pour un ou plusieurs **organes** habilités pour la Constitution de le faire (ex : Président / Parlement : les deux), de recourir au **référendum** (= demander au peuple de répondre par oui ou par non à une question relative à l'adoption d'un texte). [II)1)A)b)c') Conséquences d'une obligation constitutionnelle :] La **Constitution** peut prévoir que dans un **domaine** déterminé, la **décision** ne peut être prise que par le **peuple**. Ce **choix** est fréquent en matière de : - [Révision constitutionnelle], - [Autodétermination] (ex : *article 53 de la Constitution* : Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n\'est valable sans le consentement des populations intéressées). Lorsque le **référendum** est **organisé**, quel que soit son **origine**, il peut peut-être : (portée poids décisionnel) - **Décisionnel** : on demande au peuple de prendre la décision - **Consultatif** : on demande un avis au peuple (ex : Norvège qui voulait rentrer dans l'Union Européenne, le peuple a refusé et le pays a annulé l'idée) Le référendum est aussi : (forme) - **Facultatif** : selon le choix des dirigeants, - **Obligatoire** : selon les textes. Les **référendums** peuvent être : (portée juridique) - [Législatifs] (ex : loi), - [Conventionnels] (ex : traité), - [Constitutionnels] (ex : révision constitutionnelle), - D'**[autodétermination]** : on demande l'avis de la population d\'un territoire sur le régime politique de celui-ci. [II)1)A)c) Les critiques de la démocratie directe : ] [II)1)A)c)a') Les critiques positives : ] 1. Les [**citoyens** concourent **directement** à la **formation de la loi**], donc de ce qui va leur être **appliqué**. 2. Le **rôle** des **partis politiques** est **atténué**. En effet, même si le votant est **guidé** par le **parti politique**, [les **idées de ce parti** ne vont pas forcement s**'appliquer**]. [II)1)A)c)b') Les critiques négatives : ] 1. Lors d'un **référendum**, le vote du texte se fait **[sans tri possible]**. De ce fait, le texte est soit **totalement adopté** à travers le référendum, soit **totalement annulé**. Il n'est pas possible de le modifier. Donc, les idées du texte sont forcément celles du parti politique mis en place. 2. La [**portée** du texte n'est pas forcement **maitrisée**] par tous les **citoyens** (ex : manque d'informations, manipulation par les politiciens). 3. Le **[risque du plébiscite]** (= Vote direct du corps électoral par oui ou par non sur un projet présenté par le pouvoir). A travers le **référendum**, le pouvoir met directement son **autorité** et sa **responsabilité** en jeu car il peut se faire **destituer**. 4. Le **[risque d'abstention]**. 5. Le **[risque de régresser dans l'adoption des textes]**. En effet, le **peuple** est souvent plus **conservateur** que le **pouvoir**. 6. Le **[coût]** de faire un référendum. [II)1)B) La démocratie représentative : ] Une **démocratie représentative** concerne un système politique dans lequel on reconnaît à une assemblée restreinte le droit de représenter un peuple, une nation ou une communauté et de prendre les décisions la concernant. La **démocratie représentative** est l'un des systèmes politiques les **plus utilisés dans le monde**. L'**ensemble** des **pays démocratiques** l'**utilisent**. Les **procédés** de **démocratie directe** (ex : référendum), peuvent être utilisés dans le **cadre d'une démocratie représentative**. Dans ce système, on a le pouvoir de recourir aux **mandats représentatifs**. En effet, le corps électoral désigne des représentants, auxquels la Nation délègue l'exercice de son pouvoir de décision. [II)1)B)a) La représentation : ] La **Nation** ou le **peuple** établit par plusieurs **procédés** ses **représentants** : - Par des **[élections]** : On établit par un vote des représentants, - Par une [rotation] : Chacun exerce le pouvoir à son tour (ex : villages mexicains qui donnent à chaque habitant pendant 6 mois le rôle de maintenir l'ordre), - Par un [tirage au sort] : Il n'y a pas d'élections mais les représentants sont tirés au sort (ex : programme de LFI qu'une des chambres soit élue par tirage au sort). Ce principe démocratique montre que chaque citoyen a la capacité d'exercer le pouvoir, - Par la [cooptation] : On recommande une personne qui a un réseau et des compétences recherchés pour avoir le pouvoir, - Par [hérédité] : Elle se transmet du parent à ses descendants (ex : Grande-Bretagne). La **théorie de représentation nationale** (= **système de représentation**) fait de l'élu, un représentant de la Nation. De ce fait, un représentant n'exprime pas la volonté de ses électeurs, [ne vote pas au nom de ses électeurs, mais au nom de la Nation dans son ensemble]. Le **mandat représentatif** signifie que cet élu est un représentant libre de ses choix. De ce fait, [ceux qui sont élus, ne doivent aucun compte à leurs électeurs] (ex : Un parlementaire élu peut voter les lois qu'il estime en son devoir de voter, dans l'intérêt de la Nation. S'il le souhaite, il peut ne pas respecter ses engagements électoraux). Cependant, **deux contraintes** pèsent sur ce **représentant** : 1. Son [ambition politique] : Les représentants rattachés à un parti politique, ils sont liés aux consignes de vote de ce parti afin d'avoir un poids politique. 2. Son [souhait d'un nouveau mandat] : Le représentant doit faire attention à son usage du pouvoir afin d'avoir des chances de pouvoir se faire élire à nouveau. [II)1)B)b) Le représentant : ] Le **choix** de l'**élu** est encadré par des **conditions d'accès à la candidature**. Des conditions : - D'**[éligibilité]** : La capacité à être candidat aux élections (ex : âge, moralité-\> certaines condamnations liées à des infractions pénales, nationalité), - D'[incompatibilité]. A l'**échelle nationale**, le rôle des **partis politiques** est souvent **essentiel** dans la **détermination des candidats**. En effet, il est préférable d'être le candidat d'un **parti d'audience nationale**, qui soutiendra le **candidat** et **incitera** les **votants** à faire de même (ex : parti démocrate ou républicain aux Etats-Unis). Cependant, il n'est **pas obligatoire de faire partie d'un parti politique** pour se **présenter** (ex : Emmanuel Macron qui s'est fait élire sans parti). Mais, il reste préférable d'être dans un parti politique, dans le cas d'un **scrutin** (= vote au moyen de bulletins déposés dans un récipient ; une urne) **de liste** par exemple. Depuis les **années 2000**, les **partis politiques français** doivent respecter une **parité** (= égalité femmes-hommes) dans les **candidats** qu'ils présentent. De ce fait, les **Assemblés** composés doivent ainsi créer une **représentativité dans la représentation**, elles calquent le modèle de composition de la société (ex : principe de parité, car la société française compte autant de femmes que d'hommes). On peut choisir entre **deux modèles** : - Soit, le **[représentant de la Nation]** s'élève au-dessus de sa **condition personnelle** et agit dans l'**[intérêt de la Nation entière]** et donc les **Assemblées** ne doivent pas forcement être **représentatives**. - Soit, l'**[Assemblée est directement calquée sur la société]**. Mais le **risque** ici, c'est que certaines personnes de la société ne se sentent **pas** assez **représentées** dans le modèle de l'Assemblée. Ce modèle est donc **dangereux** car on a tendance à vouloir **imposer** nos **propres intérêts**, à celui de l'**intérêt général**. [II)1)B)c) Les critiques de la démocratie représentative : ] On pourrait se poser la **question** : *Le peuple est-il encore souverain du pouvoir lorsqu'il délègue son pouvoir à des représentants ?* Il existe plusieurs **thèses** de **réponses** : - **Rousseau** : *« Le peuple n'est [souverain] qu'au moment de [l'élection]. Puis, il devient esclave, il n'est rien* », - **Étudiants durant mai 1968** : « *Élections, pièges à [cons]* », - **Proudhon** : « *Toujours le délégué du souverain sera [le maitre du souverain]* », - Pour **certains**, quel que soit l'habillage de la souveraineté populaire, elle s'agit d'une [mystification représentative]. Malgré l'ensemble de ces **critiques** concernant la **démocratie représentative**, les partisans de ce régime demandent quel **autre système adopté si ce n'est pas lui**. Par exemple, **Churchill** disait : « *La démocratie est le pire système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire* ». De ce fait, de l'**ensemble des systèmes politiques** et de leurs **dysfonctionnements**, la **démocratie représentative est la moins pire de tous**. En effet, les **autres modes de systèmes politiques** que la **démocratie représentative** ne sont **pas viables** : - [Démocratie directe] (ex : modèle athénien) : trop compliquée à organiser matériellement, - [Centralisme démocratique] (ex : communisme) : aucune souveraineté du peuple, - [Gestion collective de multiples communautés autogérées, sans autorité centrale] (ex : anarchisme) : pas assez organisé, - [Mode consensuel] (ex : réunion de toute la population pour décider et attendre d'être tous d'accord) : difficile de trouver des sujets sur lesquels tout le monde est d'accord. Donc, malgré toutes les **critiques** faites de la **démocratie représentative**, elle reste en **théorie** le **meilleur modèle politique possible**. [II)2) L'agencement des modalités du choix électoral : ] Pour que le **modèle politique démocratique fonctionne**, il faut que le **choix** du représentant soit **honnête**. De ce fait, plusieurs **modalités / moyens électoraux** sont **établis**. [II)2)A) Les moyens retenus pour une expression libre du suffrage :] Dans une **démocratie**, la **participation au scrutin** doit être **libre** et **possible pour l'ensemble des citoyens**. Chaque **citoyen** **inscrit** sur les **listes électorales** peut aller dans un **bureau de vote** et pouvoir voter de façon **éclairée** et **sans crainte**. [II)2)A)a) Les modalités du suffrage : ] Le suffrage est **personnel**, **égal** et **secret**. [II)2)A)a)a') Le suffrage égal : ] Chaque **citoyen** dispose du **même nombre de voix** (« *1 homme, une voix* ») et sa voix doit avoir le **même poids** que celle des autres dans la **désignation du représentant**. **[1.Le rejet du vote plural : ]** Par exemple, en **1820**, une **double voix** avait été accordée aux **électeurs les plus fortunés**. De plus, avait été imaginé un « **vote familial** », dans lequel le nombre de voix accordés à la **famille** dépendait de son **nombre**. Donc, le **citoyen** ne peut voter qu'**une seule fois** et dans **une** **seule circonscription**. La **voix** d'un électeur doit **peser autant** dans les **résultats** que celle d'un **autre électeur**, votant dans une **autre circonscription électorale** (= La **circonscription** est le cadre géographique au sein duquel la population relève d\'une liste donnée. Le mot est souvent utilisé dans un contexte électoral). Le **découpage des circonscriptions** doit, pour satisfaire l'exigence **d'égalité**, être essentiellement **démographique (=** en fonction du nombre de votants**)**. Chaque **circonscription** doit comporter, à peu près, le **même nombre d'électeurs** : - *Décision des 1^er^ juillet et 18 novembre 1986 du Conseil Constitutionnel* : relative à un redécoupage des circonscriptions pour garantir une égalité du suffrage. Les **disparités** entre les **circonscriptions** ne sont pas en disparité avec le **régime représentatif**, mais est en **contradiction** avec l'exigence **d'égalité du suffrage**. Le **découpage électoral** peut être un **moyen** de **fausser les résultats** (ex : Etats-Unis). Mais c'est plus **compliqué** à **réaliser** aujourd'hui : - En France, l'**alternance politique** permet une [maturité politique]. De plus, le **Conseil Constitutionnel** et le **Conseil d'État** permettent de **contrôler** cette pratique de découpage, - Les [juges] contrôlent également le découpage, - Le [clivage] entre les bords politique est aussi moins clair. De ce fait, la **configuration** de **découpage des circonscriptions** est moins **importante** dans le modèle de **démocratie actuelle**. [II)2)A)a)b') Le suffrage personnel : ] Ce principe signifie que **chaque électeur vote pour lui-même**. Cependant, il est possible de **voter par procuration** (= mandater une personne pour voter à sa place). Aujourd'hui il n'est plus nécessaire de **justifier** sa volonté de demander une procuration. Ce **mandat** est en **principe impératif**. Cependant, il repose sur la **confiance** car on ne sait pas si la personne aura respecté notre **mandat** (car **vote secret**). [II)2)A)a)c') Le suffrage secret : ] L'électeur a à sa disposition une **enveloppe** et un **isoloir** ; qu'il est tenu **d'utiliser**. Si un **bureau de vote** ne passe pas par ces **modalités**, l'ensemble du **vote est annulé**. On **interdit de montrer son vote** car on part du principe que le régime peut devenir **moins démocratique** avec des **clivages contraignants** et où celui qui passerait par l'isoloir deviendrait **suspect**. Pour enlever cette **pression**, **tout le monde** passe par **l'isoloir**. Après les **années 1990**, beaucoup de systèmes choisissent la **démocratie** et ont étés aidés par des organisations non-gouvernementales. Dans les **conseils** donnés à ses pays, plusieurs conseils ont étés **donnés** : - L'[existence de bureau de vote repérables], capables d'accueillir [beaucoup de personnes], - Des [urnes mobiles] (ex : pays où les gens ne peuvent pas se déplacer), - Des [moyens de transports] pour amener les électeurs aux urnes, - Des [bulletins identifiables], même pour les personnes analphabètes, - Des [personnes neutres] et [compétentes] dans les bureaux de vote, - [Des bulletins] et [cartes de vote infalsifiables, ] - [Des listes électorales] correctement tenues, -... Il est possible de saisir une **Commission électorale indépendante**, afin qu'elle contrôle l'ensemble du **respect de la procédure** ; et qui soit **différente** du pouvoir politique. [II)2)A)b) La périodicité et l'honnêteté des élections : ] [II)2)A)b)a') La périodicité des élections : ] La **loyauté des consultations électorales** sont requises afin de rendre possible l'**alternance au pouvoir.** En effet, au-delà de la faculté de **choix** des **électeurs**, il y a une **possibilité de changement** des **titulaires du pouvoir**. Le **changement de gouvernant** marque l'**effectivité de la démocratie**. L'autorité de l'élu, titulaire d'une fonction de gouvernement, doit être réversible. Cette **réversibilité du mandat de l'élu** dépend des caractères **honnêtes** et **périodiques** des élections. Les **élections** doivent être organsinées dans des **délais réguliers**, et cette **échéance** doit être **respectée**. [II)2)A)b)b') L'honnêteté des élections : ] Les [**partis politiques**, notamment **d'opposition**], doivent pouvoir [exister] : se créer, exercer leur activité, s'exprimer, réunir leurs membres, participer librement et équitablement aux campagnes électorales, présenter des candidats... L'**opposition du pouvoir démocratique** en place, doit être **juridiquement protégée**, parce qu'elle a, dans un régime démocratique, une **fonction** à assurer : elle doit proposer une **politique alternative**. L'organisation d'élections libres et honnêtes supposent que les **adversaires en compétition** pour l'accès au pouvoir, soient des **partenaires de la démocratie**. Personne n'est d'accord sur le fond, mais tout le monde est **d'accord** sur le **mécanisme des élections**. La **loyauté** du **modèle démocratique** repose sur : - Un **[pluripartisme]** (= Coexistence de plusieurs partis dans un système politique), - Une [périodicité] et [honnêteté] des élections, - Un [respect des résultats], - La possibilité de [l'alternance], - Un [consensus national] sur le mode démocratique de dévolution du pouvoir. Au-delà des **modalités d'élections**, la répartition des sièges (= **modes de scrutin**) entre les différents partis politiques sont un **enjeu politique essentiel**. [II)2)B) Les modes de scrutin et leurs effets escomptés / espérés :] Le **choix électoral** des **représentants** peut être opéré selon diverses **modalités** : - Le [scrutin uninominal] ou [de liste] (on désigne une seule personne ou une liste), - Le [scrutin majoritaire] (le scrutin a une représentation proportionnelle), - Le [scrutin à un tour ou plusieurs tours] (une ou plusieurs étapes), - Le [scrutin direct ou indirect] (le peuple choisit ou désigne des mandataires), - Une [circonscription unique ou plusieurs circonscriptions] (ex : Président sur unique / Législatives sur plusieurs). [II)2)B)a) Scrutin majoritaire, proportionnel ou mixte : ] Les **sièges** concernent les postes à pourvoir. **Représentation proportionnelle** : Les sièges sont attribués proportionnellement au nombre de voix obtenues. **Scrutin majoritaire** : Les sièges sont attribués au candidat ayant obtenu la majorité des voies. Ce choix a des **incidences** sur la **composition politique d'une assemblée**. Il existe une **différence** de **majorité** entre : - La **majorité absolue** : Est élu le candidat, ou la liste qui obtient au moins 50% des voix + 1, - La **majorité relative** : Est élu le candidat, ou la liste qui obtient le plus de **voix** (= suffrages exprimés), Si on parle de **majorité en général**, elle désigne la **majorité relative**. [II)2)B)a)a') Le scrutin majoritaire : ] Le **scrutin majoritaire à un tour** (ex : Chambre des communes au Royaume-Uni) : Le résultat est acquis dès le premier tour quel que soit le pourcentage des suffrages exprimés obtenu par les candidats, ou la liste, arrivés en tête. La majorité relative suffit pour être élu. Le **scrutin majoritaire à deux tours** (ex : Assemblée nationale) : Au premier tour, l'obtention de la majorité absolue est nécessaire pour être élu. Sinon, un second tour est organisé, où la majorité relative suffit. Ne peuvent participer au deuxième tour, que ceux qui ont obtenu une majorité au premier tour (ex : 12,5% pour les candidats à l'Assemblée nationale). On **réduit** ainsi les **possibilités de passage au deuxième tour**, pour qu'il ne se **calque** pas sur le premier. Par ailleurs, un **quorum**, un certain seuil de représentativité peut être instauré : Il faut un nombre minimum de membres présents pour qu\'une assemblée puisse valablement délibérer (= taux de présentation aux urnes). Sur le plan des **élections**, les **voies obtenues** par le candidat qui l'emporte doivent correspondre à un certain **seuil d'électeurs inscrits**, pour qu'il soit **élu**. [Exemple] : Dans une élection avec deux candidats et un quorum de 50%, le candidat élu aura au moins obtenu le suffrage de 25% des citoyens inscrits sur les listes électorales. Le **scrutin majoritaire** peut être : - De [liste], - [Uninominal], - [Plurinominal]. Lorsqu'il s'agit de **désigner une Assemblée**, le **scrutin majoritaire** favorise l'obtention d'une **majorité homogène** et donc la future **stabilité gouvernementale** dans un **régime parlementaire**. Le **scrutin majoritaire à 1 tour** abouti à une **caricature** de la composition politique du pays. Il ne se conçoit qu'avec **deux partis** (= bipartisme). Mais il reste **peu utilisé**. Il entraine généralement une **stabilité gouvernementale**. Le **scrutin majoritaire à 2 tours** favorise la **bipolarisation** de la vie politique. En effet, en général, les différents partis politiques concourent au premier tour et se **rassemblent** éventuellement autour de **deux pôles** pour le second tour, à travers des **désistements** et **accords**. Dans ce cas, pour l'électeur, au **premier tour** il a la possibilité de **choisir entre les candidats**. Au second tour, il procède par **élimination**. En fonction des **candidats** restants. Le **scrutin majoritaire** favorise la **personnalisation du scrutin** puisqu'il est **uninominal**. On vote pour une personne, donc on la choisit. [II)2)B)a)b') Le scrutin proportionnel : ] Avec ce **mode de scrutin**, la **répartition des sièges** s'effectue **proportionnellement** au **nombre de voix obtenues**, seul un **scrutin de liste** est possible (ex : une liste qui a 10% des voix obtient 10% des sièges / Si la liste comporte 50 noms, elle aura 5 élus). Dans ce cas, un **seuil** (= pourcentage de voix minimum obtenues), est souvent établi afin de **limiter le nombre de partis représentés**. Ne peuvent bénéficier de la répartition des sièges que les listes ayant obtenu au moins 5% des voix. La **représentation proportionnelle** entraine des **calculs compliqués** pour la **répartition des sièges **; et ce **calcul** peut encore avoir une **incidence** sur les **résultats**. La **représentation proportionnelle** est un **mode de scrutin juste**. Comme il permet, sauf **seuil important**, à **tous les partis politiques**, d'être **représentés**. Il **respecte** aussi la **proportionnalité** décidée par les **électeurs**. Cela n'élimine pas non plus la représentation des **petits partis**. [Les inconvénients au système : ] Cependant, ce mode de scrutin peut provoquer une **multiplication des partis politiques**, même avec la création d'un seuil ; qui peut aboutir à une **instabilité gouvernementale**, du fait de **coalition précaire après les élections** (= obligation de s'entendre pour avoir une majorité). Les **candidats** sont obligés de **s'entendre** ensemble **après** leur **élection**. De plus, ce système peut avoir un **ascendant disproportionné de petits partis** dans les choix politiques, dès lors qu'ils peuvent **négocier** un **ralliement** indispensable à l'obtention d'une majorité. Quand un seul parti n'est pas majoritaire, se créent des **coalitions avec des petits partis** (ex : partis écologiques), qui imposent leurs conditions. Comme ils représentent une **faible partie de la population**, leurs **arguments** vont avoir une **place disproportionnée** par rapport à l'**assentiment de la population**. Le **scrutin proportionnel** favorise le **vote sur un programme politique** et l'**application de quotas** (ex : parité). [II)2)B)a)c') Le scrutin mixte : ] Chacun des **deux premiers modes de scrutin** ayant ses **avantages** et **inconvénients**, certains ont tenté d'élaborer des **systèmes mixtes**, associant les deux pour **cumuler** leurs **avantages** (ex : stabilité gouvernementale / égalité-\> parité). [Exemples : ] - Les [élections municipales dans les communes de plus de 3500 habitants] (*Article L262 du Code électoral*) Ici, on vote pour un conseil municipal (liste), qui désignera le maire. Sans liste avec 50% des voix au premier tour, on fait un deuxième tour. Au deuxième tour, on regarde qui est en tête (majorité relative) et on lui attribue la moitié des sièges du conseils municipal. Les autres sièges sont répartis entre le parti en tête et l'ensemble des autres partis. **Le système reste majoritaire, mais avec une dose de proportionnel.** Cela permet à une commune d'avoir un système stable qui ne sera pas remis en cause durant les 6 ans du mandat. - [Les élections du Bundestag] (députés allemands) Les électeurs ont deux voies. Avec la première voix, ils choisissent un député. Avec la deuxième voix, ils votent pour un parti politique. **La moitié de l'Assemblée est élu au scrutin majoritaire et l'autre à la représentation proportionnelle.** A la fin, une harmonisation est faite pour que la composition de l'assemblée reflète les résultats obtenus à la représentation proportionnelle. Les avantages du **scrutin mixte** sont que : - La [personnalisation ne disparait pas], l'électeur peut toujours choisir des personnes et non un représentant, - Ce scrutin permet aussi une [stabilité politique] car le poids des partis électoral est respecté, - Des [personnes compétentes] dans un domaines peuvent accéder à l'Assemblée (ex : élection au scrutin proportionnel car il n'a pas de popularité pour gagner des élections tout seul, mais dans une liste il y rajoute de la compétence). [Les inconvénients au système : ] - Des [coalitions] peuvent exister, - N'apporte [pas toujours la stabilité politique], - [Système complexe à comprendre] pour les électeurs. [II)2)B)b) Les modalités complémentaires d'aménagement du scrutin : ] Le **scrutin est uninominal** quand un seul siège est à pourvoir sur la circonscription. L'électeur vote pour une personne. Le **scrutin est de liste**, quand plusieurs sièges sont à pourvoir sur la circonscription. L'électeur vote pour une liste. Les **listes locales** peuvent ne pas dépendre d'un parti politique. Les **listes nationales** ont plus de chances de se faire élire si elles le font. Les **partis** présentent des **listes** dans lesquelles le **nombre de candidats** correspond au **nombre de siège à pourvoir**. (Ex : Les élections départementales : élections mixtes, majoritaires, à deux tours) Les **circonscriptions** peuvent être **uniques** ou **séparés**. Le **suffrage** peut être : - [Direct] : les électeurs élisent directement leurs représentants, - [Indirect] : les électeurs élisent des grands électeurs. Dans certains **pays**, est utilisé le **vote préférentiel** (ex : Australie). Dans ce cas, l'électeur place les **candidats** par **ordre de préférence** sur une **liste**. Dans ce cas, on **ressence** les **candidats** qui sont le plus **placés devant** et on élimine les candidats placés en derniers. Puis, les **bulletins perdants** prennent le **deuxième nom inscrit** sur la liste (pour permettre aux citoyens qui n'ont pas eu leur **premier choix** d'avoir le **deuxième**). Dans ce modèle, **plusieurs problèmes** se posent : - Au moment du [dépouillement], cette pratique devient difficile, - Le résultat final devient le même que dans un [scrutin majoritaire]. Le **pouvoir politique** s'exerce dans un **cadre étatique** à travers des **institutions**. [Chapitre 2 : L'État, mode d'organisation institutionnelle des communautés politiques :] Aujourd'hui, le **monde** est divisé en **193 États**, présents aux **Nations Unies**. Cette **société internationale** s'organise autour de plusieurs **autres structurations** : communautés religieuses, entreprises multinationales (ex : GAFAM), les organisations internationales (ex : ONU),... **L'État** demeure **politiquement** **central**. Il est devenu la **structure**, dans ce **domaine**, la plus **importante** ; permettant **l'articulation** de l'ensemble des autres **organisations** (ex : Union européenne, ONU, communes...). I. [Le caractère central de l'État parmi les institutions politiques :] Ce **fait étatique** a été **étudié** dans plusieurs **domaines** : la sociologie, la philosophie, le milieu juridique... **L'État** possède deux **dimensions** : - [Interne] : national, - [Externe] : international. [I)1) Les analyses du fait étatique : ] [I)1)A) Les analyses politiques de l'État :] **L'État** apparait comme un **outil d'ordre**. En effet, il est nécessaire de pouvoir **développer** des **structures** pouvant développer un **ordre social commun**, grâce à plusieurs **moyens** : armée, police, justice ; qui auront pour **mission** de rendre la **société** **paisible**. Les **missions** de l'État deviennent de plus en plus **élaborées**. Il possède une **structure** posée et **s'impose** aux autres **collectivités**, en détenant **l'exclusivité** du **pouvoir légitime de contrainte** et le pouvoir de définir les principales **règles** socialement **applicables**. De ce fait, l'État détermine ses **propres compétences**, qu'il applique à ses **institutions** hiérarchiquement **inférieures**. Le **pouvoir légitime de contrainte** peut être utilisé par **l'État**. Ici, toute **contrainte** de l'État n'est **pas légitime** mais la **contrainte** peut être **utilisable** si elle est **nécessaire**. Les **convictions politiques** à l'égard de **l'État** divergent : certains s'y **opposent** et d'autres y **adhèrent.** [I)1)A)a) L'opposition politique à l'existence de l'État : ] - [Libéraux] : L'État est un oppresseur potentiel des libertés individuelles, il est donc nécessaire de limiter son action au seul maintien de l'ordre, qui doit être **cantonné** (= se limiter), - [Marxistes] : Ce mouvement prône la disparition de l'État, qu'il considère comme un outil d'exploitation de la domination des classes. Cette disparition de l'État n'est pas urgente, c'est simplement la phase d'exploitation, due au capitalisme, qui doit arriver avant la fin de l'État (ex : URSS), - [Anarchistes] : Il vise la suppression de l'État, en raison du fait qu'il soit nuisible et qu'il ne pourra pas changer. Ici, la société doit s'organiser en association auto-gérées et fédérées (= horizontalité des rapports). [I)1)A)b) L'adhésion politique à la puissance de l'État :] - [Léninistes / Maoïstes] : Aménagement de la pensée marxiste, en s'arrêtant à la phase de dictature du prolétariat. L'État peut subsister et être l'instrument de la construction du socialisme, contre les impérialistes, - [Fascistes ]: Dans ces régimes autoritaires, les titulaires du pouvoir voient en l'État un outil d'exercice du pouvoir autoritaire. De ce fait, l'État réglemente tous les aspects de la vie sociale. De plus, il détient tous les pouvoirs. Ici, l'individu devient un outil de la Nation et se fond dans le groupe (ex : État nazi), - [Démocrates] / [Libéraux] : La volonté du peuple n'a pas de limites. Et l'État, disposant de la souveraineté populaire, n'est pas non plus limité. Les démocrates n'ont aucune réticence à l'interventionnisme de l'État, dès lors qu'il est le souhait du peuple, - [Théocratie] (*pouvoir de dieu*) : Ce courant prône le pouvoir de dieu, sans pour autant renier l'État, qui permet de maintenir une structure politique pour organiser le pouvoir de dieu (ex : Iran). Les **régimes** **contemporains** et **occidentaux** ([États de démocratie libérale]) synthétisent deux **aspirations** : - La [souveraineté populaire] et démocratique, - Respect des [libertés]. De ce fait, les **États** sont souvent **divisés** entre le fait **de garantir entre plus de libertés individuelles**, mais aussi de **maintenir** un **équilibre** avec l'ensemble des **libertés fondamentales**. [I)1)B) L'analyse juridique de l'État : ] Pour les **juristes** de **droit public**, **l'État** est une **personne morale**, c'est-à-dire une **institution** à laquelle la **société** confie la **capacité juridique d'agir**, selon des **procédures** et dans un champ de **compétences déterminées** : celui du **pouvoir politique**. Les **personnes physiques** qui assurent le **pouvoir** ne sont que les **titulaires provisoires** de cette **autorité**. De plus, les **décisions prises**, les **règles élaborées**, le sont par les **organes de l'État** (ex : Parlement, gouvernement). L**'État** est **permanent**, il ne peut pas s'arrêter et les **institutions** qui s'assurent de cette **permanence** ne peuvent **pas cesser** (ex : interdiction du droit de grève pour les policiers). **L'État** dispose du **pouvoir politique**, et sa **souveraineté** rend ce pouvoir **sans limites** : extérieur, non-consenti. Cependant, les **règles constitutionnelles** permettent de **limiter** ce pouvoir. L'État a la **compétence de ces compétences**, il délimite l'étendue de son pouvoir. Ce **caractère** illimité du pouvoir pourrait faire croire au **maintien** de l'État dans le **temps**, alors qu'il ne reste qu'un **instrument juridique à qui on attribue une souveraineté**, résultant des **aspirations politiques** et **sociales** qui déterminent l'étendue du pouvoir de cet État. [I)2) L'État dans les ordres national et international :] **L'État** et la **Nation** sont souvent **assimilés**, au point que les **relations** étatiques sont désignées comme des **relations internationales**. [I)2)A) La notion « d'État Nation » :] **L'État** est la **personnification** **juridique** de la **Nation**. Les **juristes** retiennent cette **association automatique** entre **État** et **Nation**. Pour certains, la **Nation** est **identifiable** par des **objectifs communs** : langue, race, religion, passé, culture. Pour d'autres, la **Nation** est **identifiable** par des **éléments subjectifs** (**Ernest Renan**) : un vouloir vivre ensemble. Une **Nation** rassemble donc les **individus** qui appartiennent à des **origines communes** et des **éléments objectifs**. Cependant, malgré qu'elle **rassemble**, la **Nation** exclut aussi tous les **individus** qui ne partagent pas les mêmes **objectifs**. Le principe que chaque **Nation** peut et doit devenir un **État** a été **affirmé** plusieurs fois. Les Nations **allemandes**, **européennes** et **italiennes** se sont **affirmés** avant de devenir un **État**. Le **principe des nationalités** (ex : 1918), puis celui du **droit des peuples à disposer deux mêmes** (ex : décolonisation en 1960), traduit cette **volonté d'identification de la Nation et de l'État**. Cependant, les **guerres** et la **décolonisation** ont souvent produit des **États sans Nation**, en espérant qu'elles allaient le **devenir**. Mais, il existe aussi des **Nations** divisées en **plusieurs États.** [Exemples : ] - RDA et RSA en [Allemagne] après la guerre, divisant la Nation allemande, avant de la réunifier en 1989). - Le peuple [Kurde] (divisé entre la Turquie / Iran / Irak / Syrie) De plus, l'État est soumis à un **double mouvement** : - [Dissociation] : En son cœur (ex : mouvements indépendantistes), - [Association] : Avec les autres (ex : Union européenne). [I)2)B) L'État dans l'ordre international : ] **L'État** est **souverain** dans **[l'ordre interne]** : Il possède ***l'impérium*** (= pouvoir de commandement). Les autres personnes sont soumises à sa **volonté**. **L'État** est **souverain** dans **[l'ordre international]** : L'État est **indépendant** et n'a pas de **supérieur**. Il est défini comme une collectivité humaine (population), implantée sur un territoire géographique et disposant d'une autorité politique effective, que l'on qualifie de souveraine (= **État**). L'État est un **acteur politique international** et est **l'auteur** et **sujet** du **droit international**. De ce fait, les **règles de droit international** sont **produites** par les États eux-mêmes et **s'applique** à eux. Ainsi, le **droit interne** est **vertical** et le **droit externe** est **horizontal**. De ce fait, **posséder** son **État** permet d'être **souverain** et en **égalité** avec les **autres**. [Exemple : ] Lorsque *Daech* a essayé de créer son État, en établissant un territoire géographique et une autorité politique ; afin d'arriver au pied d'égalité avec les autres États du monde. Le **caractère central** de cette **structure étatique** est **évident** et **incontestable**. Cependant, il n'est pas non plus **éternel**. Bien que la **structure institutionnelle** réponde à un **intérêt commun**, elle n'y répondra pas forcement **toujours**. **L'État** est atteint par un **double phénomène** : - [Accroissement des compétences] des [collectivités infra-étatiques], - [Intégration dans des structures internationales] (ex : Union européenne), II. [Les formes institutionnelles de l'État :] L'État comprend des **structures internes** disposant d'une plus ou moins grande **autonomie**, qui diffèrent en fonction de la **forme de l'État**. [II)1) L'État unitaire :] Dans cette **forme**, il existe un **centre de décision unitaire** : celui de **l'État central.** S'il existe des **composantes territoriales**, elles n'ont des **compétences que limités par la loi**. La **volonté politique** est unique et s'exerce à travers une **représentation uniforme** de cette **volonté** sur **l'ensemble du territoire**, qui peut **déléguer sa compétence** aux **collectivités infra-étatiques**. Il existe plusieurs **degrés** **d'autonomie** des **collectivités locales** au sein de **l'État**. [II)1)A) L'État unitaire centralisé : ] Ici, la **centralisation** est **politique** et **administrative**. Le **pouvoir central** est l'unique **décision** du **pouvoir politique**. Toutefois, pour des raisons d'efficacité, le pouvoir central ne peut pas rester **concentré**. Dans **l'État déconcentré**, à l'échelon de chacune des **circonscriptions administratives**, des **autorités** représentent le **pouvoir central**. Celles-ci ont la capacité de **prendre des décisions locales**, mais sont hiérarchiquement **subordonnées au pouvoir central** (ex : le [préfet], nommé par l'État central, qui représente l'État à l'échelle locale). [II)1)B) L'État unitaire décentralisé ]: (ex : France) Ici, on **transfère** les **compétences de l'État** à d'**autres personnes publiques**, disposant d'une **sphère d'autonomie** (délégation territoriale ou fonctionnelle : comme la [délégation fonctionnelle] de la compétence de la [santé], à travers un Centre hospitalier / délégation [enseignement], à travers les universités) et **non hiérarchiquement subordonnée** : Quand dans l'État, les **collectivités territoriales** (= locales) sont dotées d'une **personnalité morale** et qu'elles disposent de **compétences propres**, qu'elles sont **dirigées par des organes** «** démocratiquement élus** » et qu'elles sont **indépendantes** du pouvoir central. La **décentralisation** nécessite à la fois la **liberté** et le **contrôle** : - [Liberté] : Libre administration des collectivités, - [Contrôle] : Liberté et autonomie mais qui ne doit pas aboutir à des disparités inacceptables : il est recherché de maintenir, dans certains domaines, [l'unité nationale], [l'égalité] des citoyens et la [cohérence] des actions politiques. Ces **deux exigences** imposent des **limites** à l'**autonomie des collectivités** et ce **contrôle de l'autorité centrale** matérialise la **différence** entre un **État très décentralisé** et // un **État fédéral**. Depuis les **lois** de **1982** et **1983**, la **décentralisation** française s'est **développée**. Puis, les années **2003** et **2004** ont accru cette **décentralisation**. De plus, **l'autonomie** des **collectivités décentralisées** suppose le **[transfert des moyens financiers]** correspondants, donc ces **ressources** **indispensables** à leur **libre administration**. [II)1)C) L'État unitaire régionalisé : ] Ce **choix institutionnel** est **intermédiaire**, entre **l'État unitaire décentralisé** et **l'État fédéral**. Ici, certains États fournissent à leurs régions, un **certain degré d'autonomie**. **L'Espagne** ou **l'Italie** utilisent ce système. Cette **autonomie** apparait comme un **droit** des **entités régionales** et non comme le plus opportun mode de gestion de l'État. En effet, ici ce sont les **régions** qui revendiquent davantage **d'autonomie**, l'État peut s'y **plier**. Les **régions** sont dotées **d'institutions** comportant au moins : - Une [Assemblée élu au suffrage universel], - Un [pouvoir législatif régional] (compétences définies par la Constitution). [Exemple : ] En Espagne, La Constitution établit une liste de 32 matières, relevant de la [compétence] de l'État ; 22 de la compétence des Communautés. Dans ces 22 compétences, le Parlement national ne peut pas intervenir. Cependant, cette **autonomie** a des **limites** ; il est nécessaire de garantir une **cohésion nationale**. [Exemple : ] En Espagne, la Constitution est fondée sur « l'unité indissoluble de la nation espagnole ». Donc, le statut de ces communautés est décidé par l'État central. La **représentation territoriale** n'est pas composée de **représentants** **directs des entités régionales** (// État fédéral) [Exemple : ] En Espagne, le Sénat est composé de parlementaires issus d'élections. Les assemblées législatives des communautés n'en désignent qu'une minorité (1/5). De plus, le Sénat n'a pas un pouvoir équivalent à celui de la chambre basse ; il ne dispose que d'un veto suspensif (= contestation d'une loi adoptée). Par ailleurs, la région ne dispose pas d'une compétence internationale. [II)2) L'État fédéral : ] Dans une **Fédération**, un **ensemble de collectivités publiques**, les **États fédérés**, se **superposent** à une autre **collectivité publique** qui les enveloppe : **l'État fédéral**. (ex : Inde, Russie, Etats-Unis...) La **structure fédérale** s'applique mieux à une **géographie étendue**. [II)2)A) La superposition de deux strates étatiques :] Le **choix** initial est de **conjuguer** **deux niveaux structurels de décision**, ce qui conduit à une **répartition des compétences**. [II)2)A)a) Le choix du fédéralisme : ] La **création** de l'État fédéral peut provenir deux **2 modalités d'apparition** : - [Association] : regroupement d'entités de nature étatique ou provinciale (ex : association d'entités 1787 pour créer les Etats-Unis), - [Dissociation] : volonté d'entités d'un État unitaire, d'accroitre leur autonomie sans se séparer (ex : dissociation des unités flamandes et wallonnes en Belgique en 1993). Après avoir effectué ce **choix** on **superpose** un **État**, au-dessus des **entités territoriales** qui sont dotés d'une **autonomie** qui caractérise normalement l'État ; et qui **abandonne** au profit de cet **État superposé**, des **compétences** à l'exercice desquelles elle peut **participer**. Les **États fédérés** ont des **noms** qui **varient** selon les **pays** (ex : cantons en Suisse / Landërs en Allemagne). Les **États fédérés** possèdent : - Une **Constitution**, - Une **législation**, - Un **exécutif**. Cependant, ils ne disposent pas de la **souveraineté internationale**. De plus, les **décisions** de **l'État fédéral** (nationales) sont prises à la **[majorité]** (**accord** du **maximum** de **personnes**) et **s'imposent** aux **États fédérés **; cette **majorité** permet de **respecter** la **souveraineté** des **États fédérés**. [Exemple : ] Dans l'Union Européenne, il y a des décisions prises à **l'unanimité** (= tous les membres doivent donner leur accord), d'autres à la **majorité** (simple = accord du maximum de présents / qualifiée : avec des calculs). **L'entité** correspondant à la définition de **l'État souverain** concerne **l'État fédéral**. Cependant, les **entités fédérées** ne sont pas toujours **homogènes**. [Exemple : ] La Fédération de Russie est composée de 21 Républiques, 6 territoires, 49 régions, 10 districts autonomes, Moscou, St-Pétersbourg. Ainsi, juridiquement ce sont des **États fédérés** ; mais de **nature différente**. La **structure fédérale** est composée de **deux niveaux** de **collectivité étatique** **superposés**. **L'avantage** de cette **structure** est que **l'intérêt commun des entités** est **obtenu** ou **préservé** par **l'État fédéral** (ex : affaires étrangères, défense, monnaie, marché unique). En plus, ils octroient une **large autonomie** aux **entités fédérées.** [II)2)A)b) La répartition des compétences au sein de l'État fédéral : ] La **Constitution** d'un **État fédéral** opère une **répartition matérielle** (= répartition par domaines) des **compétences**. Ainsi, cette **Constitution** dresse une **liste** des **attributions de l'État fédéral**, en laissant les autres domaines aux **États fédérés** ; ou **inversement**. La **Constitution** peut également prévoir des **compétences concurrentes** ou **partagées**, dans lesquelles les **deux niveaux** peuvent **intervenir**, avec une **priorité de l'État fédéral**. [Exemple : ] En Allemagne, Les Landërs ont le pouvoir de légiférer dans les compétences partagées, tant que l'État fédéral ne l'a pas fait : « *Le droit de l'État fédéral brise celui des États fédérés* ». Ce **choix** permet **d'agir** pour **garantir** une **harmonie générale** et une **sauvegarde de tous les États fédérés**. De plus, la **Constitution** peut établir des **compétences complémentaires**, donc des **domaines** dans lesquels **l'État fédéral** fixe des **principes** et les **États fédérés**, leurs **modalités d'application**. Enfin, le sort des **compétences résiduelles** (= celles oubliées dans les listes) peuvent être détenues par les **États fédérés**. Ici, les **conflits de compétences** sont tranchés par une **Cour constitutionnelle**, qui s'avère **indispensable** dans un **État fédéral**, qui possède une **autonomie constitutionnelle** (// Etat unitaire car Constitution unique). Parmi les **compétences exclusives de l'État fédéral**, figure généralement : - [Relations internationales] (ex : Accords bilatéraux demandant l'extradition d'une personne d'un territoire étranger ; ici l'État fédéré devra passer par son État fédéral pour faire l'accord à sa place), - [Défense], - [Monnaie]. Parmi les **compétences exclusives des États fédérés**, figure généralement : - Compétences [civiles], - Compétences [économiques], - Compétences [fiscales]. **L'évolution du choix** de l'État fédéral découle sur un **renforcement de l'État fédéral**, enlevant de **l'autonomie** aux **États fédérés** (// État unitaire qui décentralise). Ainsi, les **deux États** finissent par se **ressembler**. [Exemple : ] Aux Etats-Unis, la question du droit à l'avortement, qu'à tranché la Cour Suprême concerne la [répartition des compétences]. En 1973, elle donne cette compétence à l'État fédéral. Cependant, en 2022, elle donne cette compétence aux États fédérés. [II)2)B) Les droits constitutionnels des États fédérés :] Les **États fédérés** sont soumis à **deux principes** : **l'autonomie** et la **participation**. [II)2)B)a) Le principe d'autonomie des États fédérés :] Ce **principe** concerne **l'autonomie des États fédérés**, sans **intervention** de **l'État fédéral**. L'État fédéré peut fixer, ses propres **normes** dans les **domaines** qui le concerne. Par exemple, dans le **[domaine constitutionnel]**, les **États fédérés** peuvent établir une **Constitution**, et donc les **modalités d'organisation** de leur **pouvoir publique** (ex : organisation du Parlement et modalités d'élection, contrôle de constitutionnalité interne). Cependant, la plupart des **constitutions fédérales** encadrent **l'autonomie constitutionnelle** des **États fédérés** ; au nom de la **cohésion idéologique** de la **Fédération**. [Exemples : ] - En Allemagne les Constitutions doivent respecter le principe d'État de droit démocratique, social et les droits fondamentaux. - Aux Etats-Unis, il faut respect l'aspect républicain du régime et les droits de l'Homme. - En Suisse, les cantons doivent adhérer à la démocratie représentative et retenir la démocratie directe. Dans le **[domaine législatif]**, **l'autonomie** est affirmée mais **limitée** par le principe de la **répartition des compétences**. Cependant, les États membres d'une fédération, disposent, dans leur **domaine de compétences**, d'un **pouvoir législatif** et **entier**. Ainsi, on **distingue** les : - [Lois fédérales], - [Lois fédérées]. Donc, **deux niveaux** de **sources de droit**, auquel le **citoyen** est **doublement soumis**. Enfin, dans **[domaine exécutif]**, les **États** disposent de leur **propre exécutif** et de leur **administration**. Les **administrations** peuvent : - Appliquer les [lois fédérales aux lois locales], - Appliquer les [lois locales]. Dans le **[domaine judiciaire]**, les **États fédérés** peuvent disposer d'un **système juridictionnel indépendant**. Enfin, la **compétence internationale** des **États fédérés** est **limitée**. Les **États fédérés** n'ont pas **d'autonomie** et leurs **démarches internationales** sont soumises au **contrôle** de **l'État fédéral**. [II)2)B)b) Le principe de participation à l'État fédéral : ] Les entités fédérées ont le **droit** de participer aux **décisions fédérales** et donc à la **réglementation fédérale**. Cette **participation** se matérialise par la **présence des États fédérés** au sein de la **2^ème^ chambre législative**. Le **Parlement** de **l'État fédéral** est **bicaméral** (= 2 chambres) : - 1^ère^ assemblée : le [peuple], - 2^ème^ assemblée : les [États fédérés]. Dans la **2^ème^ assemblée**, on respecte **l'égalité** des États. Ainsi, on utilise le **nombre d'habitants** de l'État fédéré pour garantir cette **égalité** et définir un **nombre de représentants**. La **participation** intervient dans plusieurs domaines. Dans le **[domaine constitutionnel]**, les États fédérés participent aux **révisions de la constitution** de l'État fédéral, au moins par un **vote** de la 2^ème^ chambre, et à la suite d'une **procédure** particulière. De plus, les **États fédérés** n'ont pas le droit de se **dissocier** juridiquement une fois qu'ils ont **intégré** la **Fédération** (// Union Européenne où c'est possible). Dans le **[domaine législatif]**, les **lois fédérales** doivent être adoptées par les **deux chambres**, notamment la **2^ème^ chambre**. En principe, les deux **chambres** sont **égales**. [Exemple :] En Allemagne, l'opposition à une loi peut être surmontée par un vote de l'autre chambre. Donc, se crée une [inégalité]. Dans le **[domaine international]**, la **ratification** des **traités** obéit à la **procédure législative ordinaire**, en considérant que la **majorité des 2 chambres** sont d'**accord**. [Exemple : ] Aux Etats-Unis, les traités doivent être adoptés par le Sénat, à la majorité des 2/3. Le fait de **confier des compétences** à d'autres **entités** infra ou supra étatiques, et dans le cadre d'un **État fédéra**l, est une forme de **séparation des pouvoirs**, donc une possible de **garantie** contre les **abus de ce pouvoir**. De plus, le **droit constitutionnel** est un autre **moyen** de **limiter** et **d'encadrer** le **pouvoir**. **[Titre 2 : Les obstacles constitutionnels aux abus potentiels du pouvoir politique :]** La **confiance** accordée aux **personnes** disposant du pouvoir est **risquée**. Il est donc nécessaire **d'encadrer** le **pouvoir politique** par : - La [séparation des pouvoirs], - L'[encadrement juridique] du pouvoir. [Chapitre 1 : La distribution interne du pouvoir étatique :] Dans les **régimes démocratiques**, le **pouvoir d'État** est **partagé** entre plusieurs **organes politiques**. En France, ce **choix** s'est progressivement **imposé** au cours de notre **histoire constitutionnelle**. I. [La répartition organique des fonctions étatiques : ] Cela concerne la **répartition** entre **différents organes** des **fonctions étatiques** ; et donc de la **séparation** [du] **pouvoirs**. Dans les **régimes autoritaires** (ex : monocratie, dictature...), le **pouvoir** est détenu par une **personne** ou un **groupe de personne**s, sans qu'il n'y ait de possibilité d'alternance pacifique au pouvoir. Le **dirigeant** est mandaté par un **groupe** (ex : familial, aristocratique, ethnique). Dans **l'oligarchie** la souveraineté appartient à une classe restreinte de personnes. Dans **l'aristocratie**, le pouvoir appartient à la noblesse. Dans ces cas, le **chef** concentre entre **ses mains** les **différentes fonctions**, il y a donc **confusion du pouvoir**. Ces pouvoirs sont associés à des **cultes** de la **personnalité dirigeante**. Si ce dirigeant mène sa politique au grès des situations et uniquement préoccupé par son maintien au pouvoir, on qualifie le régime **d'autoritarisme empirique**. Si le régime est fondé sur une idiologie « officielle », à mettre en œuvre de façon totale, on le qualifie de **totalitaire**. La **séparation du pouvoirs** concerne la répartition entre différents organes des fonctions étatiques. Cette **séparation** peut s'effectuer sous **différents modèles politiques**. [I)1) L'identification de fonctions différentes devant être assurés par des organes différents : ] Le **choix politique** **d'aménagement** de l'exercice des **fonctions étatiques** par des **organes politiques** est essentiel. Ce **principe** de séparation du pouvoir est né d'une **théorie prescriptive** issue d'un **constat**. [I)1)A) « Un objectif associé à un constat » : ] Il existe différentes **fonctions** dans un État. **Aristote** identifiait **3 modalités** **d'exercice** de la **puissance publique** : - [Délibération], - [Commandement], - [Justice]. De plus, **John Locke** distingue **4 fonctions** : - [Légiférer], - [Exécuter], - Entretenir des [relations internationales], - ~~[Prérogative]~~ : pouvoir anglais de l'époque. Ces **fonctions** peuvent être données à un **même** **organe** (= pouvoir) ou à **plusieurs**. Dans *l'Esprit des Lois* du magistrat **Montesquieu** (1748), celui-ci part du même **constat** et identifie plusieurs **fonctions au sein de l'État**. Il décrit la **situation** et propose un **objectif politique** à sa **réflexion**. Dans le chapitre 4 du livre 11, il affirme : « *Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser* ». Ainsi, il devient nécessaire **d'éviter ces abus**, donc « *Il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir* ». Donc **séparer les autorités** par **3 puissances** : - [Législatrice], - [Exécutrice], - Puissance de [juger]. Enfin, il **énonce** : - « *Il n'y a point de libertés quand la puissance législatrice est réunie à la puissance exécutrice ; et que celle-ci n'est pas séparée de la puissance de juger* ». - « *Tout serait perdu si le même homme ou le même corps, exerçait ces 3 pouvoirs ; parce qu'on l'on peut craindre que le même monarque ou le même Sénat, ne fasses des lois tyranniques pour les exercer tyranniquement* ». Il déduit donc une **théorie**. [I)1)B) L'élaboration corollaire d'une théorie prescriptive :] Pour éviter la **tyrannie**, il faut que les différentes **fonctions** du **pouvoir politique**, soient attribués à des **organes distincts**. Cette proposition théorique permet de distinguer 3 pouvoirs, attribués à des organes différents : **principe de spécialisation**. Mais aussi de garantir leur **indépendance** les uns des autres. [Exemple : ] La ***Constitution des Etats-Unis de 1787*** applique cette théorie à la lettre. Elle distingue **3 subdivisions** dans son texte : **législatif**, **exécutif** et **judicaire** : - « *Tous les pouvoirs législatifs seront attribués à un congrès des Etats-Unis* », - « *Le pouvoir exécutif sera confié à un Président des Etats-Unis d'Amérique* », - « *Le pouvoir judiciaire des Etats-Unis est dévolu à une Cour Suprême et aux juridictions inférieures* ». Du point de vue fonctionnel, cette **séparation** n'est **pas égalitaire**. En effet, la **fonction législative** est **première** par rapport aux deux autres, car elle les **précède** ; mais aussi parce qu'elle est **adoptée** par les **élus du peuple**. Cette **séparation des pouvoirs** abouti a des **régimes politiques différents**, faisant l'objet d'une **classification.** [I)2) Les régimes de séparation des pouvoirs : ] Les **différents régimes politiques** qui retiennent en pratique la **séparation des pouvoirs**, à des degrés divers ; utilisent **l'indépendance des organes** et leur **spécialisation**. Il en existe plusieurs : les **régimes** : - [D'Assemblée], - [Présidentiel], - [Parlementaire]. Cependant leur **appellation** ne définit par leur **nature**. [I)2)A) Le régime d'assemblée : ] Ici, le **Parlement** est le plus **important**. Il est très **peu utilisé**. Dans ce cas, les **fonctions** sont **séparées** et attribués à des **organes différents** ; mais les **pouvoirs** sont **hiérarchisés**. Donc, le **pouvoir exécutif** est **subordonné** (= inférieur) au **pouvoir législatif**. Le **Parlement** est souvent composé **d'une chambre** (monocaméral) ou avec **2 chambres** (bicaméralisme égalitaire). Ce **régime conventionnel** met en **avant** le **pouvoir législatif** du **Parlement**. Donc **l'équilibre des pouvoirs** prôné par Montesquieu n'est **pas utilisé**. [Exemple : ] La [Confédération Suisse] est un régime d'Assemblée, selon le texte constitutionnel. En pratique, ce système n'est pas réellement appliqué. Le Conseil des cantons (États fédérés Suisse) et le Conseil national constituent les deux Assemblées : le Parlement. Le Conseil fédéral dispose du pouvoir exécutif. C'est un organe directorial dans la mesure où il est composé de 7 membres élus pour 4 ans. De plus, le Président de ce Conseil est renouvelé chaque année par un roulement. Il exécute la politique définie par l'Assemblée ; et ne peut pas être renversé ou dissoudre l'Assemblée (= principe d'indépendance des organes). Cependant, le Conseil fédéral peut intervenir dans la procédure législative, car il dispose de la compétence et de la permanence. [I)2)B) Le régime présidentiel : ] Ce **régime** est caractérisé par une **volonté d'équilibre**. Il ressemble le plus au régime pensé par Montesquieu et nécessite : une **indépendance des organes** et des **interférences dans les fonctions**. Par exemple, il est utilisé aux **Etats-Unis**. [I)2)B)a) L'indépendance des organes : ] Ici, on parle de **séparation stricte** (régime présidentiel) ou **souple** (régime parlementaire) des **pouvoirs**. Donc, le **chef de l'exécutif** détient l'ensemble du **pouvoir exécutif**. Il n'y a **pas d'organe gouvernemental** car le **chef de l'État** est aussi le **chef du Gouvernement**. Il n'existe **pas de 1^er^ Ministre**. De plus, le **chef de l'État** est **désigné** de façon **autonome**, c'est-à-dire **hors du pouvoir législatif**, et donc par le **peuple**. Le **chef de l'État** ne peut pas être **renversé**, remis en cause, en fonction des **décisions** qu'il va **prendre**. Dans ce régime, le **Parlement** détient le **pouvoir législatif** et est généralement **élu par le peuple** et ne peut pas être **dissous** = **aucune responsabilité du Gouvernement** Donc ce **régime** est caractérisé par des **pouvoirs indépendants** les uns des autres (// ex : Cour Suprême des Etats-Unis avec les membres nommés par le pouvoir exécutif). [Exemple : ] Aux [Etats-Unis], le Président, le Congrès et la Cour Suprême ne peuvent pas agir les uns contre les autres. Ainsi, ce régime utilise souvent les compromis, afin de pouvoir fonctionner correctement ensemble, même s'ils ne sont pas d'accord. [I)2)B)b) Les interférences dans les fonctions :] Comme ces pouvoirs doivent **travailler ensemble**, ils doivent **collaborer**. La **nécessité politique** impose de **gouverner ensemble**. Donc des **interférences** sont inscrites dans la **Constitution** ; ce qui permet de garantir **l'indépendance** des **organes**. Chaque pouvoir reste **unique** dans sa **spécialisation** mais les autres pouvoirs peuvent **intervenir** à l'intérieur. Ainsi, cette **entorse constitutionnelle** au principe de **séparation des pouvoirs** peut se caractériser de plusieurs façons : - [Droit de veto du Président] sur le pouvoir législatif (ex : possibilité de dépasser le veto par vote de la majorité des deux Chambres aux Etats-Unis), - [Le Président peut proposer des lois] (ex : mandate membres du Congrès / annexe des projets ayant sa faveur), - Le [Congrès peut intervenir dans la fonction présidentielle] (ex : vote du budget / Commissions d'enquêtes, afin de vérifier la conformité du travail administratif), - [Ratification des traités par la majorité des 2/3 du Sénat]. Donc, se crée un **régime de compromis**, entre le **pouvoir législatif** (ex : Congrès) et le **pouvoir exécutif** (ex : Président). Dans ce régime, le **pouvoir judiciaire** est confié à une **Cour supérieure**. Cette Cour doit aussi juger de la **constitutionnalité** des **lois**, **règlements** ; et donc **intervenir dans le pouvoir législatif**. Cependant, elle développe aussi des **droits fondamentaux** et a une **influence** sur le **pouvoir politique**. [I)2)C) Le régime parlementaire : ] (Dans ce régime, le **Parlement** n'est **pas fort**.) Ce modèle est utilisé par **l'ensemble des autres régimes** qui ne sont ni en **Assemblée**, ni **présidentiel**. Le **régime présidentiel** est la **théorie** de Montesquieu. Mais le régime parlementaire concerne plutôt son **application**. Par exemple, le **Royaume-Uni** utilise le **régime parlementaire**. [I)2)C)a) L'avènement du régime parlementaire au Royaume-Uni :] La **dynastie des Hanovre** d'Angleterre : - N'était [pas intéressé à la politique anglaise], - Donc, le [roi n'assiste pas aux réunions du cabinet]. Donc, [un **ministre** de ce Cabinet va être **plus important**] que les autres et va faire **l'intermédiaire** avec le roi. - La Chambre des communes est en désaccord avec ce 1^er^ Ministre et va essayer de le [destituer], celui-ci [démissionne]. - Les [autres 1^er^s Ministres vont aussi démissionner]. Donc, à partir de **1742**, cela va créer la **responsabilité politique du Gouvernement** devant la **chambre des communes** (Parlement). - [Le Cabinet devient solidaire : les ministres sont solidaires entre eux,] - [Ils vont démissionner ensemble] Donc, le **Cabinet** (pouvoir gouvernemental) devient **collégial** et la mise en jeu du politique concerne l'ensemble du gouvernement, et non le renversement d'un seul ministre (= **solidarité ministérielle**). - [Conflit politique] entre le Cabinet et la Chambre des Communes. Donc, on va demander aux **électeurs** **d'arbitrer**, par un **vote** **d'élection** d'une **chambre**, en cas de **désaccord** entre les **deux chambres**. De ce fait, l'ensemble de ces **circonstances historiques** ont conduit à **l'instauration** d'un **régime parlementaire** au **Royaume-Uni**. [I)2)C)b) Le fonctionnement d'un régime parlementaire : ] Le **Gouvernement**, dirigé par un **chef** est **solidairement responsable** de sa **politique**, devant le **corps législatif**. En cas de **désaccord** sur les **choix politiques** ; l'une des **chambres du Parlement** peut décider de **renverser** le Gouvernement, ou du moins de l'en **menacer**. Quand un **Gouvernement** est **renversé**, le chef de l'État doit désigner un **autre chef du Gouvernement** avec **l'accord** de l'Assemblée gouvernée ; ou **reconduire** cette **Assemblée** avec **l'accord du peuple**. De ce fait, les **organes** d'un **régime parlementaire** ont des **moyens d'action réciproque**, du fait d'une **séparation souple des pouvoirs**. Ce **régime** engage une **collaboration** entre les **pouvoirs **; pour mener une **politique cohérente** et **unique**. Dans ce régime, le **chef de l'État** n'a **pas de rôle politique actif**. Cependant, les **ministres** ont un **rôle important**, en étant sous le **contrôle** d'une **majorité parlementaire**. De plus, la **composition du gouvernement** dépend de la **victoire** aux élections de **l'Assemblée** qui dispose du **pouvoir** de **renverser le gouvernement**. Soit : - La [majorité] qui soutient le Gouvernement est [stable] = le [Gouvernement peut affirmer ses choix] politiques, - La [majorité est issue d'une coalition] = le Gouvernement a [moins d'impact] politique. Concernant la **France**, elle est issue d'un **régime parlementaire, à tendance présidentielle**. Mais pas totalement car les **Assemblées** sont issues d'un **vote au suffrage universel** du peuple. II. [L'équilibre institutionnel dans les régimes politiques français de 1789 à 1940 : ] Ici, il s'agit de voir **l'évolution des textes constitutionnels**, en fonction des **enjeux historiques** de chaque **époque**. **L'histoire constitutionnelle** de la **France** commence en **1789**, mais plus précisément en **1791** avec la **première Constitution**. Avant, la **coutume** dévouait le pouvoir au **roi**, de façon **héréditaire** et de **primogéniture male**. Le pouvoir disposait donc du **pouvoir législatif**, **exécutif** et éventuellement **judiciaire** (ex : grâce / lettres de cachet). La **Révolution française de 1789** marque donc une **rupture générale dans l'histoire institutionnelle** de la France. De ce fait, **l'ordre social** et **juridique** **antérieur** est totalement **remis en cause**. La France va donc essayer différents **aménagements du pouvoir politique**, même si l'œuvre de chaque **constituant** va essayer de faire **perdurer** cet **aménagement politique** dans le temps, et la **distribution** des **titulaires** du **pouvoir**. A partir de **1814**, nait le **régime parlementaire**. [II)1) De 1789 à 1870, les conséquences constitutionnelles de l'instabilité politique :] [II)1)A) Les ambitions politiques et leurs précaires traductions constitutionnelles (1789/1815) :] En **25 ans**, la France va adopter **4 Constitutions** ; mais **7** si on compte les **révisions constitutionnelles**. Et cela, sous **deux périodes** (**Révolution** et ascendance de **Napoléon**). [II)1)A)a) Les éphémères constitutions révolutionnaires :] **Trois Constitutions** ont étés créés dans cette **période** : 1791, 1793 et 1795. [II)1)A)a)a') La Constitution de 1791 : ] Après avoir décidé, dans la nuit du **4 aout 1789**, de **l'abolition des privilèges** et le **26 aout 1789**, avoir adopté la **DDHC** ; les **révolutionnaires** qui se sont convertis **d'États généraux** en **Assemblée constituante**, vont **élaborer** la **Constitution de 1791**. La **Constitution de 1791** met en place une **monarchie constitutionnelle**, ce qui est **révolutionnaire**, car malgré un **maintien de la monarchie**, elle est **encadrée par le droit**. Si le **roi** dispose d'un **droit de veto**, c'est parce que la **Constitution** lui a accordé ; et non de son **bon vouloir**, **personnel**, comme **avant**. Dans ce **régime** **présidentiel** et **représentatif**, le **roi** et les **ministres** ne peuvent pas être **renversés**. **L'Assemblée** et le **Corps législatif** (pouvoir législatif) est élue pour **2 ans** et ne peut **pas être dissoute**. Cependant, le roi dispose d'un **droit de veto suspensif**, afin de **suspendre** **l'adoption** d'une **loi**, pendant **3 législatures** (= passage de 3 assemblés successives). Mais, **l'Assemblée** va **suspendre le roi** de ses fonctions et a convoqué une **convention** qui, le 20 septembre **1792**, établit la **République** (= forme de gouvernement dans lequel le chef de l'État n'est pas le seul à détenir le pouvoir, et n'est pas héréditaire). A ce moment de la **Révolution**, les **révolutionnaires** veulent modifier le **calendrier**, initialement issu de la **religion**. L'ensemble des dates du **calendrier révolutionnaire** qui vont suivre seront **traduites**. Une **nouvelle Assemblée** va être crée : la **Convention** va devoir **rédiger** une nouvelle **constitution républicaine**. Entre **1991** et **1992**, c'est le **corps législatif** qui dirige le **pays**. [II)1)A)a)a') La Constitution de 1793 : ] Le **24 juin 1793**, la **Constitution montagnarde** est **adoptée** et **ratifiée** par le peuple le **4 aout** **1793** : - Constitution la [plus démocratique] de l'histoire de France (ex : suffrage universel direct + pour les domestiques et étrangers / mécanisme du veto populaire), - Constitution qui n'a [jamais été adoptée], - [Augmentation des articles / droits de la DHHC] de 1789. Le **corps législatif**, élu par le **peuple**, désigne un **conseil exécutif** de **24 membres**, sous sa **dépendance**. De plus, au **sein de l'Assemblée**, a été créé un **Comité de Salut publique**, qui est renouvelé chaque mois et doit **gouverner**, au sein du **pouvoir législatif**, alors qu'il **représente le pouvoir exécutif**. A partir de **1994** et de la période de la **terreur**, cela **fragilise la démocratie** et donne du **pouvoir** aux **contre-révolutionnaires**. [II)1)A)a)a') La Constitution de 1795 : ] En **1795**, on rédige la **dernière Constitution révolutionnaire**. Ici, la **fonction législative** est assurée par **deux assemblées** : Conseil des 500 + Conseil des anciens (avoir +40 ans et être marié, veuf). Ce **bicamérisme** sera **retenu** par la plupart des **constitutions ultérieures**. Cependant ici, il ne s'agit pas d'un **bicamérisme égalitaire** car le Conseil des Anciens ne peut qu'approuver ou rejeter les textes, et **pas proposer des amendements**. La **fonction exécutive** est attribuée à un **Directoire de 5 membres**, nommés pour **5 ans** et par les deux Assemblés. Ils disposent d'une **présidence tournante** (rotation tous les **3 mois**). Ces directeurs sont assistés de **ministres**, ne disposant **d'aucune autonomie**. Cette **Constitution** instaure un **régime** de **séparation des pouvoirs**, mais en plus la **division des organes** **titulaires** de chaque **pouvoir** (ex : 2 chambres, plusieurs présidents). Ici, la **séparation des pouvoir**s est **stricte** et l'organe exécutif n'est **pas responsable** devant l'Assemblée, et celle-ci ne peut **pas être dissoute**. Cependant, **l'exécutif** ne peut pas **proposer des lois** et n'a pas de **droit de véto** (= système de séparation, mais sans interférence entre les pouvoirs). Le **suffrage** reste **censitaire**. Cette **Constitution** amène à des **coups d'États préventifs** (= invalidation d'élections), afin d'éviter **l'avènement** de **l'opposition**. La période **révolutionnaire** s'arrête en **1799**. [II)1)A)b) Le versant constitutionnel de l'ambition napoléonienne :] **Napoléon Bonaparte** a une **ambition** de **pouvoir**. Ainsi, il façonne les **textes** à sa façon. Le **9 novembre 1799**, le **corps législatif** (= ensemble des parlementaires), sont **transférés**, sous escorte du militaire Bonaparte, dans la **banlieue parisienne**. Ainsi, sous la **pression** de l'armée, les Directeurs et les Conseils **démissionnent** ; puis votent une **loi** instituant un **Consulat provisoire**. Ce **coup d'État** affirmé, a volonté de restaurer la **République** (= Forme de gouvernement où le chef de l\'État n\'est pas seul à détenir le pouvoir qui n\'est pas héréditaire) De ce fait, une **nouvelle Constitution** est rédigée le **13 décembre 1999**. Celle-ci établit un **pouvoir autoritaire** au profit de **l'exécutif**. Sous le **Consulat**, les **institutions** permettent au **peuple** de manifester, de façon **occasionnelle**, sa **confiance**. Cependant, le pouvoir de **décision** reste dans les mains du **chef**. Le **suffrage universel** réapparait, et cela permet au **peuple** de participer à des **plébiscites** (= Vote direct du corps électoral par oui ou par non sur un projet présenté par le pouvoir). De plus, le **peuple** établit des **listes**, sur lesquelles vont être choisis/**nommés** les **parlementaires** et dirigeants, par le **Premier Consul** et le **Sénat**. Le **Sénat** est une **Assemblée**, qui choisit les membres des **Assemblées législatives**, ce qui lui permet de les **maitriser**. Le **suffrage** reste **universel**, mais **aucune** **élection** n'est réalisée ; seulement des **référendums** et **plébiscites**. La **fonction législative** est assurée par les **Consuls**, qui soumettent des **propositions** à des **Assemblées** qui peuvent ou non les **accepter**, mais pas les **modifier** (= **sans tri possible**). L'organe **exécutif** est titulaire du **pouvoir réglementaire** ; afin de pouvoir permettre de **compléter** les **lois** et les **appliquer**. Au sein de **l'exécutif**, le **1^er^** des 3 Consuls est **Bonaparte**. Ce 1^er^ exerce le **pouvoir**. Dans **l'affermissement** du **pouvoir** de **Napoléon**, il met en place des « ***sénatus-consultes*** ». Ceux-ci sont des **révisions constitutionnelles** adoptés par le **Sé