Grand Courant de la Pensée - PDF
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ULB Université Libre de Bruxelles
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This document provides an introduction to education and the science of education covering historical aspects of schooling in the West and the emergence of universities. It explores the concept of education, formation, and the different forms of schools, focusing on their evolution from ancient times to the 12th Century.
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Introduction ============ 1. L'éducation -------------- *"ex-educere"* : guider, conduire hors, élever ≠ *"seducere"* : tirer, séparer, emmener à part, emmener vers soi Développement : terme plus large, transformation de l'individu dû à une multitude de facteurs. L'homme se développe au fil des...
Introduction ============ 1. L'éducation -------------- *"ex-educere"* : guider, conduire hors, élever ≠ *"seducere"* : tirer, séparer, emmener à part, emmener vers soi Développement : terme plus large, transformation de l'individu dû à une multitude de facteurs. L'homme se développe au fil des années de façon intentionnel Éducation : terme plus intense, soit une personne vise à acquérir certaines expériences, soit une personne a l'intention d'éduquer autrui par le biais d'un projet délibéré de la part de celui qui enseigne Formation : terme plus restrictif, correspond à ce que l'on apprend dans le cadre de la préparation à un rôle social ou professionnel. Elle se traduit par un ensemble de modalités, de certifications qui reconnaissent qu'une personne est apte à exercer une fonction, un métier. L'action éducative renvoie à 3 dimensions (qui sont en interaction) : l'éducation est **politique** et **psycho**-**sociale**. Elle est liée aux savoirs et à leur évolution dans la société. La méthode varie selon l'intention : l'élève peut être endoctriné, éduqué ou peut se faire une construction de connaissance. 2. Sciences de l'éducation -------------------------- Ensemble des disciplines qui s'intéressent à l'éducation... Il y a également l'idée d'une volonté d'intégration. « Lieu rigoureux où s\'organise la confrontation des savoirs, des pratiques et des finalités en matière d'éducation » : Charlot, 1995 Il y a : - Une visée théorique : comprendre les processus éducatifs - Une visée pratique : chercher à améliorer les dispositifs d\'éducation (systèmes scolaire) Terme à sens plus large que "pédagogie" **\ ** les fondements historiques des idées et pratiques en matière de scolarité ========================================================================= Une image contenant habits, personne, croquis, homme Description générée automatiquement Chapitre 1 : La forme scolaire ------------------------------ ### 1. Les écoles en Occident avant le 12e siècle Histoire : (il y a d'abord eu les universités ensuite les collèges). Il existait des écoles romaines du temps des romains, mais suite à l\'effondrement de l\'Empire romain d\'Occident en 476, beaucoup d\'écoles ont disparu, seules quelques écoles romaines proches du centre de l'Empire ont subsisté un temps, parfois même pendant de nombreuses années mais elles finiront toutes par disparaître. Avec elles, l'utilisation du latin et de l'écrit ont aussi disparu À cette période, l'Église (le pouvoir ecclésiastique) crée un certain nombre d'écoles, on en distingue classiquement 2 types : 1. **Les écoles monastiques** : formation des cultures moines, mais qui accueillent parfois des laïcs. 2. **Les écoles séculières** : **Les écoles paroissiales** destinées à la formation au catéchisme pour l'ensemble de la population. **Les écoles cathédrales** organisées par l'évêque pour la formation des prêtres. Niveau de formation ? Les moines représentaient un niveau assez insuffisant, ils ne savaient ni lire ni écrire. A côté, il y avait d\'autres **monastères** où il y avait une **activité intellectuelle** très importante. Le niveau le plus commun était un peu entre les deux : activité intellectuelle mais sans la création de savoir nouveau, seulement l\'apprentissage de savoirs existant. Abbaye de Cluny : niveau de formation très élevée en France, composée essentiellement de débats entre la foi et la raison, mais notamment de philosophie. Les abbaye et les monastères représentaient des foyers culturels. ### 2. Les mutations au 12e siècle #### 2.1 Contexte géopolitique Régime autarcique : situation d\'un pays qui tend volontairement à se suffire à lui-même sur le plan économique À cette époque, le monde occidental chrétien se caractérise par une relative stabilité après la Chute, qui a notamment permis : - une amélioration des conditions de vie - une croissance démographique - ce qui favorisera le développement des villes Cela va permettre de sortir d'un régime purement autarcique, pour pouvoir produire plus et les **échanger avec l'Europe et le monde arabe**. Il s'agit donc d'un **développement important des échanges commerciaux et culturels.** #### 2.2 Urbanisations et développement des corporations Corporations : (ensemble des personnes exerçant le même métier) Le développement des villes va induire des **mutations sociologique**s très profondes, comme le développement des corporations. Ces corporations : - vont marquer une rupture par rapport à l\'ordre féodal ancien : il y a plus d'égalités entre les membres - ont comme fonctions de fixer les prix des marchandises et des matières premières, de fixer les normes de qualité des produits, les salaires, les conditions de travail, les techniques et outils utilisés, les compétences à acquérir, etc. - Toutes ces fonctions ont pour but de s'assurer une protection, un monopole dans l'exercice du métier. - Ils remplissaient aussi des fonctions sociales, culturelles et religieuses à caractère symbolique 1. Le **Maitre** est un travailleur indépendant qui possède un atelier ou une boutique, il a acquis le titre après l'épreuve du chef-d'œuvre (objet présenter devant un jury pour en faire la production) = prof 2. Le **compagnon** est un travailleur salarié qui travaille pour le maitre, il a le droit de travailler mais pas d'ouvrir sa boutique = assistant 3. L'**apprenti** aspire à exercer un métier = étudiant Les modalités d'apprentissage : Il s'agit d'un contrat entre le père (ou le tuteur), l'apprenti et le maître, sous la forme d'un serment. L'apprenti est logé et nourri chez le maître, mais il doit travailler pour le maître et il lui doit obéissance. À l'époque, le nombre d'apprentis était fixé. De plus, la durée de l'apprentissage variait entre 2 et 12 ans mais cela n'impliquait aucun programme. L'éducation est plus large que la formation. ≠ Corporations - apprentissage sur un lieu de production donc pas le droit à l'erreur - apprentissage par observation, imitation et imprégnation - activités dans un ordre qui ne convient pas à l'apprentissage - savoir-faire du maître est lié à ses expériences personnelles - formation Forme scolaire - droit à l'erreur - logique d'apprentissage - l'élève évolue d'un niveau faible à un niveau plus élevé - dépendent des tribunaux ecclésiastiques et non civils - théorique - apprentissage sur base d'un discours explicite #### 2.3 Echanges commerciaux et culturels Histoire : Pendant une grande partie du Moyen Âge, **le savoir était presque exclusivement contrôlé par l'Église,** et l'éducation se concentrait sur la théologie, les textes sacrés et la préparation à la vie éternelle après la mort. Cependant, à partir du 12e siècle, et surtout à l\'approche de la Renaissance, il y a eu une ouverture vers des **savoirs profanes**, c\'est-à-dire des connaissances qui n\'étaient pas directement liées à la religion. **Les œuvres philosophiques** de l\'Antiquité (Platon et Aristote), ont été redécouvertes, souvent grâce aux **traductions du monde arabo-musulman**. Cela a contribué à une vision moins centrée sur le sacrifice et la souffrance, et plus sur l'**importance de la raison et des plaisirs de la vie ici-bas** Les échanges entre les différentes régions d'Europe occidentale et le monde arabe se développent, notamment par le biais des grands ports italiens. Ces échanges vont entraîner trois conséquences importantes : 1. Le développement des écrits profanes (= à des fins non religieuses), notamment pour établir des contrats commerciaux et des écrits juridiques. 2. L'introduction de connaissances nouvelles issues du monde musulman : la numérotation (le zéro), l\'astronomie, la médecine et les mathématiques. a. D\'une part, le fait que l\'Empire romain d\'Occident disparaît et que la seule activité qui subsiste reste celle des moines qui privilégiaient les écrits religieux, donc beaucoup de savoirs vont disparaître. b. D'autre part, dans l'Empire romain d\'Orient, il y a des échanges avec le monde arabe. En effet, c'est grâce aux arabes que nous avons pu reprendre connaissance de beaucoup de textes de l'antiquité grecque qui avaient disparus, dont des écrits philosophiques. 3. "Pré renaissance" -- Désacralisation Jusque-là, les savoirs enseignés étaient ceux de l\'Église mais on va se rendre compte qu\'il existe aussi des savoirs profanes sur la raison humaine qui sont dignes d\'intérêt. ### 3. Les premières universités #### 3.1 Origine Bologne, Italie (±1990) Paris, France (±1200) Oxford, Angleterre (±1214) Al Quaraouiyine (Fès, Maroc ±859) : mosquée et plus tard centre d'enseignement Al-Azhar (Caire, Egypte ±988) ### #### 3.2 Organisation Elles sont avant tout des communautés de maîtres et d\'étudiants de tout âge (14/15 ans), mais aussi des communautés d\'intellectuels dont certains le sont plus que d\'autres. Discrimination par rapport aux femmes. Ces communautés ont adopté le statut de corporation mais avec deux notions différentes : 1. Territorialité : il y aura des échanges d'étudiants et de professeurs d'universités différentes. 2. Dépendance aux tribunaux ecclésiastiques et non des tribunaux civils. [Le but des universités?] Créer un statut d'autonomie intellectuelle et organisationnelle. Ce qui va créer des conflits avec les pouvoirs locaux, notamment par rapport au critère de territorialité qui n'est pas respecté. → Paris : l'autorité suprême (l'évêque) était responsable des écoles catholiques or l'université veut son indépendance. → Bologne : les autorités municipales étaient dérangées de toutes les personnes étrangères → Oxford : conflits entre les étudiants bruyants et bourgeois de la ville [Stratégies des universités ?] Les universités se placent sous l'autorité du pape pour dépasser toutes les autorités intermédiaire. Avantages : garantir une forme d'autonomie intellectuel Inconvénients : dépendance des intellectuels à l'Eglise (l'Eglise paient les maitres) \*Tous les profs d\'université doivent être membre du clergé car enseigner fait partie des missions du clergé. La période de pré renaissance du 12e siècle prend alors fin (accent sur la raison humaine), car il y a une reprise en main de la part de l'Eglise. #### 3.3 Formations Les facultés supérieurs : théologie (15 ans) / droit / médecine (purement théorique car la dissection des corps était interdite) Les facultés des arts : trivium (grammaire, rhétorique, philo) / quadrivium ( géo, astro, musique) Cette faculté des arts est préparatoire (± entre 14 et 20 ans). Elle donnera plus tard naissance aux facultés de Philosophie et Lettres et de Sciences. [Méthodes d'enseignement ?] Les professeurs enseignaient à partir de lecture issus d'auteurs de l'Antiquité. il formulait des commentaires, et souvent il organisait un débat avec ses élèves. Les étudiants disposaient de peu d'outils pour la prise de notes. Différences par rapport à la forme scolaire : - pas de programmes de répartitions en années cours - épreuve de doctorat au terme d'une formation présenté devant le jury - pas d'examens - un cours peut être suivi plusieurs fois - la durée des études était de ce fait extrêmement variable et parfois très longue (ex : 15 ans en théologie) ### 4. L'apparition des collèges et la création des formes scolaires = assemblée de personnes (12e siècle) Le mot collège est, au départ, lié au logement et non au sens d\'école comme aujourd\'hui mais par la suite, il s'est développé en un lieu d'activité pédagogique, d'enseignement Les étudiants se voyaient parfois confier un étudiant plus jeune de leur entourage, ils tiennent alors également un rôle d'éducateur #### 4.1 La forme scolaire Au départ, ils n\'étaient pas organisés sur la forme scolaire, mais deux congrégations religieuses vont les inciter à s'organiser. 1. Les Jérômites (15e siècle) - la notion de niveaux successifs avec des examens à réussir pour passer à l'année suivante - la notion de classe, construction social - enseignement religieux en essayant de concilier foi et humanisme (époque de la Renaissance) Les collèges transmettent des savoirs mais aussi une éducation morale. Pour comprendre leur évolution et leur fonction de plus en plus affirmée, il faut tenir compte des événements historiques de l'époque. → La réforme du 16e siècle avec l\'apparition du protestantisme. L\'Église connait une situation de **délabrement intellectuel et moral** (vœux de chasteté et pauvreté non respecté), on assiste à un certains nombres de dévoilement sur l\'Église et un **trafic des indulgences** (payer sa place au paradis si on est riche). Ce soucis donne lieu au protestantisme, une autre branche chrétienne. Le moine **Martin LUTHER** entre en rébellion contre l'Eglise catholique. Martin LUTHER insiste sur la nécessité de créer une **relation** personnelle entre le **croyant** et **Dieu** sans la déviation des Saints, de Marie, du clergé, par conséquent la lecture de la **Bible.** On interprète plus les écritures sous l'autorité du clergé, chacun a un accès aux écritures et ont une **liberté d'interprétation. →** Origine du "libre - examen" → La contre-réforme est la réponse de l'Eglise catholique face à la montée du protestantisme. L'Eglise ne va rien changer à sa doctrine mais elle s\'efforce de créer des établissements scolaires pour rester compétitive face à l\'expansion de l\'éducation protestante !! Toutes les 2 réformes ont un sens de moralisation, la discipline et l'organisation vont être de plus en plus sévère que ce soit chez les catholiques que chez les protestants car les enfants doivent assurer leur salut. 1. Les Jésuites, *"La compagnie de Jésus"* - I.LOYOLA - 1540 - **classes successives** mais en 5 niveaux ( 8 chez les Jéromites) 3 classes de grammaire, 1 de rhétorique avec un emploi du temps très précis - La **religion** occupait une place importante. L'école commençait par une messe et chaque cours par une prière. La discipline va être plus douce, pas de châtiment corporel mais une forme de contrôle de conscience (**directeur de conscience** qui exerce une pression moral pour que les élèves lui dise tout) - Pratique de **la délation** : si un élève en voit un autre faire une bêtise, il a le devoir d\'en informer un supérieur mais uniquement dans le respect et non dans l\'idée d\'avoir un avantage - Les contenus enseignés étaient basés sur des textes latins et catholiques. Ils étaient extraits de leur contexte et sélectionnés pour correspondre à leurs idéaux. - Très **peu d'enseignement scientifique** - **L'écriture** est d'une grande importance comparé à l'université - Le latin est la langue utilisée dans l'enceinte du collège même si elle était de moins en moins utilisé au 16e siècle. C'est la **langue universelle** et international à cette époque mais aussi la langue de l'Eglise catholique. L'usage du **latin** marque aussi une coupure par rapport à la société/**distinction social** ### 5. Le concept de forme scolaire - concept qui a été construit en observant des caractéristiques récurrentes et des évolutions dans les systèmes éducatifs au fil du temps. - ce modèle peut être utilisé comme une grille d\'analyse pour comprendre des situations spécifiques dans l\'éducation, notamment pour comparer et situer des approches alternatives d\'enseignement. - la forme scolaire permet de saisir comment l\'école a progressivement structuré et organisé les apprentissages au fil des siècles. #### 5.1 Didactisation - les apprentissages vont être décomposés en unités élémentaires **(décomposition du savoir)** et vont être enseignés selon une progressivité du plus simple au plus complexe. - cela comporte l\'idée d\'un discours explicite, on enseigne un savoir mais aussi toutes les raisons qui justifient ce savoir avec parfois un risque de dérive verbale? - ce savoir est **codifié** il n\'est **pas lié à l\'expérience personnelle** ou aux intérêts du domaine de recherche de l\'établissement. Cet enseignement est organisé en corps de spécialistes. - l'enseignement est le plus souvent collectif #### 5.2 La clôture scolaire 2 sens : séparation en premier lieu et délimitation d\'un espace clôt en second lieu - coupure par rapport aux **activités de productions**, ce qui permet de laisser la place à l'erreur à l'école et au développement d'un savoir désintéressé́ (un savoir pour enrichir sa culture générale, pur intérêt intellectuel) - coupure de la langue usuelle : dans l'enceinte du collège on communique en latin, une langue différente que celle utilisée à la maison - coupure par rapport **à la vie sociale et de l'actualité** , c'était "la meilleure coupure" selon eux. En coupant les enfants des influences de la société, ils développent une autonomie intellectuelle et morale plus profonde pour résister aux pressions du monde lorsqu'ils y retournent. PARADOXE ! → pour préparer les jeunes à bien vivre dans la société, il faut d'abord les en isoler temporairement. Ce qui semble contre-intuitif (les séparer du monde pour mieux les y préparer) a pour objectif de les rendre plus résistants et réfléchis une fois qu\'ils y seront réintégrés. #### 5.3 Conception de l'enfance Selon Ph. Ariès - 19e - il y a 2 distinctions 1. Période de l'enfance : 6-7ans 2. Période "de pré adulte" : la fille suivait la maman dans les tâches ménagères et le garçon suivait son papa à l'atelier/boutique. Ils apprenaient un métier. Ils étaient mélangés avec les adultes. Avec l'introduction de la **forme scolaire** dans les collèges, la période de l\'enfance s'allonge. Les adolescents sont protégés et tenus à l'écart de la vie sociale. Tous, qu\'ils soient nobles ou non, sont soumis aux mêmes règles disciplinaires. L'école impose ainsi des règles qui n\'existent pas dans la société. (châtiment corporel) Critère de catégorisation des individus : l\'enfance devient une phase distincte de la vie, un **facteur dominant** pour classer et traiter les individus. ### 6. Extension de la "forme scolaire" à l'enseignement primaire Rappel : frome scolaire se définit en 3 critères - didactisation - clôture scolaire (séparation production, vie sociale, langue usuelle) - évolution de la conception de l'enfance On pourrait penser que la forme scolaire se développe dans les petites école mais c'était d'abord dans les collèges. Il a fallu attendre très tard, fin 17e, pour que cette forme scolaire se généralise aux petites écoles. #### 6.1 Introduction Au 16e siècle, les « petites écoles » vont se développer suite à la Réforme et la Contre-Réforme. - Du côté **protestant**, le développement des petites écoles sera très important et l'enseignement s'effectue dans la **langue commune** et non plus en latin. - Du côté **catholique**, il y aura aussi un développement mais moins important, et les enfants apprennent le latin puisque les messes se donnent en latin. #### 6.2 Fonctionnement - écoles **paroissiales** avec but 1er catéchisme + enseignement de calcul et écriture. - écoles payantes : fréquentations des écoles très aléatoire, certains venaient que qlqs mois d'autres qlqs années, la majo de la population est donc analphabète. - enseignants non professionnels et non formés. L'enseignement n'était qu'une activité parmi tant d'autres (chorales, messes,...) Les maîtres sont : - soit des jeunes ecclésiastiques qui attendent d'être nommé curé - soit des laïcs (personnes qui, tout en appartenant à la communauté des fidèles, n\'ont pas la responsabilité comme le « clergé) #### 6.3 Pratiques pédagogiques - pas de local spécifique : local de la paroisse ou le domicile de l'enseignant - publique très hétérogène : 4ans-adolescent de 14 ans rarement mix - très peu de matériel pédagogique : les professeurs se servent de textes religieux et d'actes notariés inadaptés pour les enfants - enseignement non collectif : succession d'échange individuel prof-élève - discipline sévère : bcp de temps mort, ceux qui avaient finis s'ennuyaient, parlaient et l'enseignant répondait de façon sévère (frappe les inattentifs → châtiment corporel). - pas de formation des enseignants. #### 6.4 Evolution vers la forme scolaire Une partie importante de la population de l'époque vit dans la misère, surtout dans les villes. Il existe aussi de nombreux enfants errants, non scolarisés,... Certains ecclésiastiques pensent alors qu'il conviendrait de créer des **écoles gratuites pour enfants pauvres.** Raisons de la création des écoles gratuites pour enfants pauvres : - contrôle social : les populations pauvres sont perçues comme menaçantes et un dangers public - raisons humanitaires : pour ne pas que les enfants soient abandonnées dans les rues, mendicités et volent. Ici ils sont accueillis et ont de la nourriture - raisons religieuses : catéchisme. les prêtres craignent que les populations les plus pauvres ne transmettent plus la religion à leurs enfants, ni les règles de morale. - pour inculquer des comportement de production (rév.industriel) : souhait de faire acquérir plus tard des attitudes et des comportements utiles à la production [Frères enseignants :] A. STATUT En 1694, **J.B DE LA SALLE** fonde l'Institut des Frères catholiques de l'école. Il veut que les frères soient instituteurs tout au long de leur carrière. Les frères prononcent des vœux de "pauvreté, chasteté, obéissance", ils ne pouvaient pas être curé de paroisse. B. PEDAGOGIE - Enseignement simultanés : ce sont plus des échanges individuels, la classe est divisé en banc par niveau de d'apprentissage - la religion est omniprésente : messe et prière - discipline sévère : les jésuites pratiquent le contrôle de conscience mais les frères, les châtiments corporels - discipline sévère mais pas arbitraire : bcp de règles s'imposaient aux frères eux-mêmes (exemple : silence réfectoire et les frères aussi). Les règles de disciplines étaient affichées sur les murs de la classe. - le choix se fait d'enseigner en FR : le latin n'est plus la langue pratiquée au 17e, c'est juste celle des **élites**. Centralisation du pouvoir en France sous Louis 14, Richelieu a fondé l\'Académie française dans le but de créer une **langue unificatrice**. La priorité était donnée à l\'enseignement du français (la langue de la maison), car les enfants ne restaient pas longtemps à l\'école. - changement de l'activité de lecture : on apprend plus à lire pour participer à un office religieux mais pour lire des journaux (invention de l'imprimerie au 16e). Lire et écrire devient de + en + important. ### 7. Avantages et inconvénients de la forme scolaire En conclusion, la forme scolaire s'est progressivement généralisée à l'enseignement secondaire et ensuite à l'enseignement primaire. Avantages : - didactisation : un savoir savant est rendu enseignable du point de vue du choix des contenus et de leurs **progressions** par niveaux plutôt que dans un ordre aléatoire - discours explicite qui permet de communiquer un savoir qui va bien au-delà de l'expérience personnelle - droit à l'erreur Inconvénients : - statut de l'enfant : protection mais aussi dépréciation, l'enfant portait en lui le péché originel (Adam et Eve), il est vu comme "imparfait" - "fautif" - perte d'autonomie : La progression des élèves est évaluée par le maître, les rendant dépendants de son jugement. - déficit de sens : les élèves, qui ne comprennent pas pourquoi ce qu'ils apprennent aujourd'hui est important pour leur avenir - déficit de motivation : les apprentissages deviennent indépendants des activités sociales → clôture scolaire, la coupure avec le monde extérieur provoque un manque de motivation. Les deux déficits peuvent amener les élèves à résister de différentes façons, allant de l\'indifférence à la désobéissance ou à la révolte, ce qui peut ensuite entraîner des sanctions, des punitions, et d\'autres mesures disciplinaires. Problème de discipline et le maitre rend la discipline plus sévère donc cercle vicieux Chapitre 2 : Les conceptions alternatives à la forme scolaire ------------------------------------------------------------- ### 1. Conceptions alternatives #### 1.1 c'est quoi la Renaissance ? (1400-1600) - un intérêt pour l'Antiquité dans le domaine de l'art, l'architecture, la science,... De nouvelles pratiques se développent dans différents pays européens. - l'humanité : c'est le fait de placé l'Etre vivant au cœur des préoccupations (au Moyen-âge c'était Dieu au centre de tout) - les grandes découvertes : Amérique et d'autres peuples comme la Chine (contrôle de l'espace), invention de l'horloge (contrôle du temps) → ils veulent contrôler leur destin! - guerres de religion entre protestantisme et catho dans tout l'Europe - inquisition : très grande intolérance qui méprise toutes les personnes qui ne pensent pas comme l'autorité de l'Eglise #### 1.2 la pensée éducative à la Renaissance - développement important des collèges et de la forme scolaire - développement important des unifs, on enseignait en référence aux auteurs de l'antiquité mais naissent aussi beaucoup de critiques sur le contenu enseigné et les méthodes utilisées #### 1.3 critiques et alternatives Ces textes gréco-romains, longtemps oubliés ou négligés, sont remis en lumière grâce aux humanistes et des érudits qui prônent un retour aux sources de la pensée classique. [V Da Feltre] : italien, précurseur des méthodes éducatives, autodidacte,... - opposé aux exercices mécaniques, répétitives, il veut la **participation intellectuelle** des élèves - opposé aux **méthodes coercitives**, punitives, il prône la bienveillance et l'encouragement [Erasme] : hollandais, érudit (=savant), humaniste - il fait un travail de traduction (de la Bible) il connaissait le grec, l'hébreu et le latin - il prône **émancipation intellectuelle,** la libération de la pensée humaine des contraintes imposées par les autorités. Il estime que l'**argument d'autorité**, accepter aveuglément les interprétation de l'Eglise, est hors de propos. L'interprétation des Ecritures est une réflexion personnelle. Personne sarcastique, œuvre *"L'Eloge de la folie"* - il prône la tolérance et critique à la fois l\'Église catholique à cause de la corruption et des abus de pouvoir et Martin Luther pour avoir fracturé l'unité chrétienne - prôné des méthodes **pédagogiques "libérales"** en opposition aux méthodes autoritaires [Rabelais] : soif de connaissance, forme d'euphorie" de la Renaissance - se moque des **sophistes** : philosophes de l\'Antiquité connus pour des raisonnements qui, bien que paraissant vrais, étaient souvent trompeurs - se moque de la **pensée scolastique** : pensée qui tente d'harmoniser la raison et la foi - il prône **l'observation** et les **sciences naturelles** [Montaigne] : - "tête bien faite plutôt que bien pleine" : Montaigne critique le fait de **remplir l'esprit** d'un grand nombre d'informations **sans comprendre leur sens.** - critique les **pédants** (arrogantes, prétentieux, superficiels) - intérêt pour les langues et autres cultures - prône des idées de **tolérance**, la compréhension et l'acceptation des différences religieuses, culturelles ou morales #### 1.4 tendances générales Les humanistes dénoncent des abus (verbalisme, autorité). Ils cherchent à développer la **raison**, l\'humanisme, l\'**émancipation intellectuelle**, la **tolérance** par : - Une culture classique (pour apprendre à penser en se confrontant aux textes de l'Antiquité) - Une ouverture au monde - Et aussi une pédagogie plus libérale #### #### 1.5 J.A Comenius Comenius est un philosophe et théologien protestant, il est connu comme professeur de langues et il a fondé plusieurs écoles. Son œuvre majeure est « Didactica magna- La grande didactique » qui met en avant en partie la forme scolaire (progressivité des apprentissages). - il critique l\'apprentissage du « par cœur » - il s\'oppose aux châtiments corporels. - **égalité**, un enseignement pour tous (sexe, origine, statut social, religion,...) - introduction d'une **sciences de l'éducation** Il va introduire des idées nouvelles : les exercices libres a\. **L'autopsie** : exercice intellectuel, dissertation où l'élève traite une question par sa raison b\. **L'auto-praxie** : méthodes actives qui encouragent l'élever à apprendre par l'expérience et l'action ### 2. Le siècle des Lumières 18e *"Sortie de l\'homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c'est-à-dire incapacité à se servir de son entendement sans la direction d'autrui, minorité dont il est responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui. Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton entendement. Voici la devise des lumières. » (Kant, 1784)* #### 2.1 C'est quoi les Lumières ? Des idées de modernité : ils valorisent l\'idée de progrès. On quitte la tradition et l'autorité pour aller vers la **raison** et le progrès. (‼️chaque pays d'Europe avait son état d'esprit) - questionnement sur **la nature humaine et** forte implication sur la **déclaration des droits de l'Homme** - les pratiques éducatives restent très marquées, il existe un grand contraste entre les idées traditionnelles et les idées nouvelles. Idées de Condorcet - Enseignement gratuit : il veut rendre réelle **l'égalité** entre les hommes. Instruction = droit universel. Objectifs **économiques** = société instruite et productive. Il voit dans l'éducation un outil de **développement personnel** et un moteur pour le **progrès de l'humanité** - Le choix du contenu de ses cours : matières qui contribuent au progrès de l'**esprit humain.** Il privilégie les **sciences** et les **mathématiques** qui sont les moins influencées par les opinions des autres. Il prône une autonomie à l'égard de la politique et des religions. ### 3. L'éducation nouvelle ![](media/image2.jpeg)Les auteurs ci-dessous présentent tous deux point communs : contestent l'éducation traditionnelle et respectent l'enfance #### Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) « L'homme nait bon, la société le corrompt » *« Tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme »* [Œuvres majeures] : *Du Contrat Social* et *Émile*, publiés en 1762, Contestations : Ses écrits ont été au centre de nombreuses contestations. Certains ont pensé qu'il promouvait une vision trop idéalisée de l'être humain à l'**état naturel.** Il pensait que les hommes avant la création de la société et des loi, étaient **bons et libres**. C'est la **société** qui, selon lui, introduit des inégalités, des rivalités, et des corruptions morales → Mythe du bon sauvage [Idées politiques] : "Qu\'est-ce qui donne sa légitimité à un pouvoir ?" - **Critique du pouvoir divin** : Rousseau rejette l'idée que le pouvoir politique vient de Dieu (conception du droit divin). - **Rejet des inégalités naturelles** : Dans *Discours sur l'origine des inégalités*, il affirme que les inégalités entre les humains ne sont pas naturelles et ne justifient pas les inégalités de pouvoir. - **Contrat social** : Pour Rousseau, le pouvoir légitime vient d\'un contrat social entre les citoyens, fondé sur la raison et la volonté générale. Ce concept est similaire à une constitution moderne. Rousseau critique la société de son époque, la jugeant corrompue et privée de liberté. Il suggère que si elle est mauvaise, il vaudrait peut-être mieux revenir à l\'**état de nature**, mais ce n\'est pas la solution idéale. La meilleure option reste le **contrat social**. [Différentes théories sur le contrat social :] Thomas Hobbes : livre *Le Léviathan* → l'homme est un loup pour l'homme... d'où nécessité d'un pacte social par lequel les hommes acceptent de sortir de l'état de nature et de remettre leur pouvoir à une puissance supérieure capable de garantir la paix civile. John Locke : livre *Traité du gouvernement civil* → la liberté, la sûreté, la propriété individuelle sont des droits fondamentaux de la personne, opposables à toute forme de despotisme. L'État a un rôle de régulateur, en particulier en cas de conflit. Rousseau : → conception universaliste = chaque citoyen doit être capable de penser l'intérêt général, au-delà des intérêts particuliers (contraire à Locke) [Buts de l'éducation :] 1. Projet politique 2. Liberté 3. Humanité [Conception de l'enfance :] Rousseau défend la **bonté naturelle** de l\'enfant (contraire au péché originel) et souligne qu\'il faut adapter l\'éducation à ses besoins et intérêts. Les professeurs ne doivent pas traiter l\'enfant comme un adulte, notamment en ne cherchant pas à le faire raisonner trop tôt. Il estime que l'éducation ne doit pas simplement préparer l\'enfant à s'intégrer dans cette société, mais plutôt protéger son développement naturel. [Moyens proposés :] - Rousseau recommande une **coupure entre l'éducation et la vie sociale** car la société corrompue prive les individus de leur liberté et impose des normes arbitraires. En séparant l'enfant de cette influence, il espère préserver sa liberté naturelle et son innocence. - il prône une **éducation négative** : rien interdire à l'enfant, de ne rien sanctionner et même de ne rien enseigner jusqu'à l'âge de 12 ans car il craint que si l'adulte donne des directives à l'enfant, celui-ci obéisse soit pour faire plaisir soit par peur d'être sanctionné sans comprendre le fond de la règle. - Il veut **éviter un rapport arbitraire à la loi arbitraire**. Au contraire, il doit apprendre à comprendre la raison des règles. L'enfant doit se rendre compte de lui-même le tort qu'il a causé, il doit se confronter à la nécessité des choses. Cela a une valeur plus formatrice que les discours, les punitions,... - le but ultime est que l'enfant puisse formuler ses propres règles - le précepteur, l'adulte doit aménager un **environnement d'auto-apprentissage** de l'élève plutôt que de dire des discours sur ce qu'il peut et ne peut pas faire. → PARADOXE : en aménagement l'environnement de l'élève, il y a une forme de manipulation de la part du précepteur qui veut guider vers un résultat. Rousseau est conscient de cette tension, mais sa pensée est plus complexe et subtile que de simplement laisser l'enfant livré à lui-même. - le but ultime est que l'enfant puisse formuler ses propres règles [Conclusion :] Il s'agit de mettre en parallèle les idées de Rousseau en matière d'éducation et ses idées politiques. 1. 1er degré d'éducation serait plutôt pour l'enfant un degré de **non-éducation** car il n'est soumis qu'à ses impulsions 2. 2e degré serait celui où l\'enfant est **dépendant de la nécessité des choses** 3. 3e degré serait le moment où l\'enfant est devenu autonome, donc capable de se formuler ses propres règles, ceci est à mettre en parallèle avec la fait de se soumettre à un contrat par consentement éclairé. → EDUQUER A LA LIBERTE [Contestations :] - **Absence de repères donnés par l'adulte** : l'enfant n'est pas guidé de manière explicite par l'adulte, et cela peut le priver de repères clairs pour distinguer ce qui est bien ou mal, approprié ou non. - **Paradoxe du contrat social** : si l\'enfant grandit seul avec son précepteur, sans être exposé aux interactions sociales ou à la diversité des points de vue, comment peut-il être préparé à intégrer une société où l'on doit composer avec les autres et établir des règles communes ? - Il y a aussi une forme de naïveté de croire que le fait que chacun se soit créé ses propres règles puisse former une société qui fonctionne correctement. - la figure du **précepteur privé** -- un éducateur individuel assigné à un enfant de famille noble ou fortunée commence à être perçue comme un vestige du passé. Rousseau semble en retard sur son temps car au 18^e^, l'idée d'une éducation collective commençait à se répandre [Position de la forme scolaire :] **Conception de l'enfance** : pour rousseau l'enfant est bon c'est la société qui le corrompt. Avant lui, l'enfant était souvent vu comme un adulte en devenir, un être imparfait devant être corrigé par l'éducation. Il a contribué à faire évoluer fortement l'image, la conception que l'on pouvait avoir de l'enfant **Clôture** : l'idée de coupure radicale ne sera pas reprise par d'autres auteurs du même courant. Rousseau fait référence à sa volonté de couper l'enfant du monde social pendant les premières années de sa vie. Il propose une éducation isolée, loin des influences de la société qu\'il juge mauvaise. **Didactisation** : peu de didactisation au sens classique, c'est-à-dire d'un enseignement structuré et explicite, où l'on transmettrait des connaissances de manière progressive. L'enfant doit apprendre à travers ses expériences directes plutôt que par des explications théoriques. Il y a une subtile didactisation dans le fait d'aménager l'environnement comme source d'apprentissage chez l'enfant. #### Maria Montessori (1870-1952) \*Remarque préliminaire J. Itard était un médecin éducateur et est devenu célèbre avec son travail sur le cas de **l'enfant sauvage** (Victor) qu'il va tenter d'éduquer. Il veut prouver que **l'éducation n'est pas innée mais qu'elle s'acquiert** au fil du temps. Il veut aussi éviter à ce jeune enfant d'être utilisé comme spécimen par la société. Pour y parvenir, il se fie à la théorie de Condillac où il propose à l'enfant d'associer objets/sons - objets/graphisme. L'intérêt de ce récit est l'attention portée aux handicaps. Il pose également une question centrale : **« Comment se construit le sens ? ».** Le récit illustre les dérives d'un excès de didactisation et montre l'importance de la relation humaine. Son expérience aura une grande influence sur plusieurs médecins éducateurs comme Maria Montessori. [Conception de l'enfance] Médecin italienne, psychiatre, anthropologue, militante socialiste et féministe. Elle rejette le modèle éducatif traditionnel, qu\'elle considère trop **conflictuel** entre l'adulte et l'enfant. Elle critique le fait que l'adulte se sente obligé d'éduquer l'enfant selon des méthodes autoritaires, créant ainsi des conséquences affectives et cognitives. Le défi est de savoir comment concilier liberté et éducation [Buts de l'éducation ] Pour elle chaque enfant est porteur d'un **plan de développement naturel** représentant une expression de la nature et de Dieu. Chaque enfant a en lui les capacités d\'évoluer vers un \"homme nouveau\" si on le laisse suivre son propre chemin de croissance sans interventions de la part des adultes [Moyens :] Influencée par Rousseau et Itard. Elle rejoint le principe d'éducation négative. Elle préconise une coupure en créant des **petites maisons** (casa dei bambini) durant les 4 premières années de l'enfant. Dans ces maisons, l'environnement favorise le développement naturel de l'enfant, et ce grâce à des jeux éducatifs qui : - sont libres de choix (ni trop, ni trop peu de jouets) : elle laisse les enfants choisir les jeux - doivent être une source d'auto-apprentissage (faire des erreurs sans interventions d'adultes) - doivent respecter le rythme de développement propre à chaque enfant [Critiques +/- :] - \+ Même mentalité que Rousseau. Elle milite pour une éducation basée sur le respect de l\'enfant et son développement. Elle est une **pionnière de l\'éducation maternelle**, - \- Les observations de ses méthodes **manque de rigueur scientifique**. Ses conclusions sont souvent basées sur des témoignages subjectifs, elle ne fournit pas de dispositif didactif précis. - \- Son travail crée des **amalgames science/religion**. En quoi c'est dangereux qu'une observation soit à la fois scientifique et religieuse ? : par nature la science évolue et fait des hypothèses réfutables, or la religion est basée sur des croyances comme figées et immuables qui ne peuvent donc pas évoluer. On pourrait croire que ses observations sont donc rigides et non-réfutables #### Ovide Decroly (1871-1932) ![](media/image4.jpeg) - Il a suivi des études médicales à Gand et des formations à Berlin et Paris. - 1901 : institut d'enseignement spécial - 1907 : il crée "Ecole pour la vie, par la vie" - Il a été professeur de psychologie de l'enfant à l\'ULB. [Conceptions de l'enfance :] Comme médecin au service d'enfants « arriérés », il est convaincu de l'importance des **facteurs innés** et de **l'hérédité**. Néanmoins, son expérience lui a également montré à quel point les **conditions sociales** comme la pauvreté et l'abandon peuvent avoir des effets néfastes sur le développement intellectuel. Pour Decroly, l'activité de connaissance ne se fait qu'en réponse à des besoins de différentes natures. La connaissance a une fonctionnalité biologique. Il existe pour lui, un lien profond entre intelligence et affectivité. Les typologies de besoins sont discutables car ce n\'est pas quelque chose que l\'on peut observer, mais il essaye quand même de définir les « besoins » de l'être humain. (repris par Maslow en 1943) [Critiques de l'école traditionnelle] 1. Excès de discipline à de fortes conséquences 2. Inadaptation des programmes - Conçu selon la logique de l'adulte et non les besoins de l'enfant - Trop de leçons avec des sujets et des buts différents - Morcellement des apprentissages (compétences enseignées de manière linéaire, cloisonnée, et séquentielle) - \... 3. Verbalisme - Pour Decroly, l'école développe très peu les facultés réceptrices (très peu la vue et le sens des mouvements, plus l'ouïe), très peu aussi les facultés élaboratrices et les facultés d'action. L'école néglige l'éducation des sens, la motricité, l'esthétique, etc. [Buts de l'éducation] - Education « globale » à la fois intellectuel, affectif et psychomotrice → tête, cœur, corps - Éducation vise à préparer à la vie en dehors de l'école (humaine, sociale) et par la vie (éducation soit l'objet d'expériences) [Moyens] - **Idée de globalisation**, l'enfant apprend d'abord de manière globale et non de manière détaillé L'apprentissage de la lecture doit se faire par la "**méthode globale**", fait que l\'enfant doit d\'abord apprendre des syllabes, des courtes phrases qui ont un sens pour lui. On voulait que l'enfant puisse reconnaitre des choses communes dans des phrases plus complexes → Exemple : on sait reconnaitre le visage de quelqu'un même s'il y a eu des changements physiques car on perçoit dans la globalité → La « méthode globale » : en lecture = partir de la phrase ou du mot avant d'arriver à la lettre qui n'est qu'un élément dénué de sens - **Idée de** **centres d'intérêts** : rapprocher des méthodes d\'apprentissages autour de thèmes qui ont du sens. → Le but est de créer un lien entre toutes les matières, c'est vers l'enfant que tout se dirige. → Les centres d'intérêt sont définis en référence aux besoins. - Aborder chaque thème ou centre d'intérêt en **trois phases** : Observation (1) -- Association (2) -- Expression (3) → Supposons que l\'enseignant apporte un animal en classe, il y a d\'abord une phase d\'observation. Ensuite, l\'association c\'est le fait de se poser des questions qui amènent à conceptualiser. L\'expression constitue la synthèse des apprentissages : les enfants doivent prouver qu\'ils ont bien assimilé par un dessin, un texte, etc. [\ ] [Conclusion : ] En conclusion, la pédagogie Decroly vise à répondre à deux difficultés de la pédagogie traditionnelle : - En faisant confiance à la fonction globalisante, elle supprime l'extrême progressivité du savoir et la parcellisation de l'apprentissage, elle évite ainsi la perte de sens, etc. - Elle ouvre la porte sur la vie extérieure : l'enfance n'est pas seulement une préparation à la vie, c'est déjà la vie [Critiques +/- :] - \+ donner du sens aux apprentissages - \+ éviter le morcellement des apprentissages - \+ ouverture sur la vie - +- critiques méthode globale - +- critique concepts considérés comme "empiriste" = l'idée que l\'enfant découvre tout par lui-même en fonction de ses besoins et de son environnement - +- le fait de regrouper les apprentissages autour d'un thème (les centres d'intérêts) #### Célestin Freinet (1896-1966) Instituteur français, il est nourri d'un très fort anti-bellicisme (qui s'oppose à la guerre) et va être à la recherche de pratiques pédagogiques alternatives et il rencontre deux sources d'influences importantes = 1\) le courant de l'éducation nouvelle 2\) communisme il est important de préciser que Freinet avait rompu avec ce partie qlqs années avant Lénine, Staline,... [Conceptions de l'enfance et de l'apprentissage :] - **tâtonnement expérimental** : Freinet tente de définir les principes d'une éducation nouvelle : l'enfant apprend par essai et erreur, ça se traduit par le fait que les enfants disposent de fiches de travail qui contiennent des règles et des consignes pour les guider - **libre-expression** : il est essentiel que les enfants expriment leurs émotions, leurs envies sous forme de textes, dessins,... l'école doit laisser place à cette possibilité - **Lien "naturel" et « 'école ».** Cohérence entre ce que les enfants apprennent de manière naturelle dans leur environnement quotidien et ce qu\'ils apprennent à l\'école. [Buts de l'éducation] - Il prône une éducation dite naturelle, il fait référence **à la méthode de l'enfant**, un chemin qui lui est propre et qui ne peut donc pas être déterminé a priori par l'adulte. - projet social égalitaire (antiélitiste). L'école doit être l'école du peuple. Donc, globalement, le but de l'école est de former un enfant membre de la communauté, qui sera plus tard un adulte membre de la société, capable de prendre ses responsabilités dans cette société. - Des écoles autogestionnaire, les enseignants et les élèves participent conjointement à la gestion de l\'établissement. [\ ] [Moyens] - **conseils coopérative** : dans la classe, un espace est dédié aux discussions entre les élèves et les enseignants. Ce lieu (souvent un coin avec un tapis) permet aux enfants de partager leurs idées, leurs préoccupations - **tâtonnement expérimental** (voir au-dessus) - **texte libre** : les enfants sont invités à exprimer leurs émotions, sentiments, - **correspondance interscolaires** : prévoir dans chaque classe une petite imprimerie car les enfants observaient quelque chose et écrivaient un texte dessus qui se faisaient imprimer [Critiques] - \+ ouverture sur la vie - \+ dimension sociale très présente - +- est-ce qu'il s'agit d'un fondement scientifique ? #### 3.1 Bilan du courant de l'éducation nouvelle (3 points de vue) +-----------------------+-----------------------+-----------------------+ | | Critiques écoles | Propositions | | | traditionnelles | alternatives | +=======================+=======================+=======================+ | Conception de | -Dépréciation | -Respect « liberté » | | l'enfance | | | | | -Autorité | | +-----------------------+-----------------------+-----------------------+ | Clôture scolaire | -Clôture artificielle | +- Ouverte / + | | | entre vie scolaire et | Naturelle | | | vie réelle | | +-----------------------+-----------------------+-----------------------+ | Didactisation = | -Morcellement des | -globalisation | | processus par lequel | matières | concret | | un savoir savant est | | | | transformé pour le | -verbalisme = | -sens grâce activités | | rendre enseignable | apprentissage depuis | | | | l'aspect verbal | | | | | | | | \- « passivité » = | | | | élèves reproduisent | | | | sans comprendre | | +-----------------------+-----------------------+-----------------------+ ![](media/image6.png) [Apports sur le plan des pratiques :] - Des effets directs et limités, certaines écoles ont été créés sur les modèles tels que Freinet, etc. mais c\'est plutôt rare. - Des effets indirects qui sont quant à eux plus nombreux mais diffus. Notamment le fait que certaines écoles ont adopté le concept de l\'imprimerie , ou d'autres méthodes sans que les enseignants sachent que ce sont des méthodes Freinet, Decroly ou Montessori. - [Apports sur le plan scientifique :] Le courant de l\'Éducation nouvelle a probablement **influencé le constructivisme\***, mais il est difficile de dire que ses auteurs ont utilisé une méthode scientifique rigoureuse. Certains ont fait des **observations** et testé de nouvelles pratiques, mais globalement, ils n\'ont pas utilisé des méthodes scientifiques strictes comme des échantillonnages contrôlés ou des comparaisons avec des groupes témoins. Ainsi, leur apport sur le plan scientifique reste limité. [Réflexion axiologique : ] - dignité de l'enfant, respect dû à l'enfance - sens des apprentissages pour les élèves, au lieu de dire "tu verras plus tard, tu comprendras" même si chacun l'a abordé de manière différente - **questionnement critique** sur le fonctionnement de l'école et a empêché que la forme scolaire traditionnelle soit une forme de pensée générique, chaque époque il y a eu des conceptions alternatives \*constructivisme : Le constructivisme part de l\'idée que les connaissances de chaque sujet ne sont pas spécialement une « copie » de la réalité, mais un modèle plus ou moins fidèle de celle-ci construit par lui au cours du temps. Chapitre 3 : L'égalité mythe et réalité --------------------------------------- ### 1.Inégalités sociales en matière d'éducation #### 1.1 A l'origine des structures inégalitaires [Qui allait à l'école ?] - Ecoles primaires : les enfants pauvres n'allaient pas à l'école car elle était payante, c'était ni les plus pauvres ni les plus riches - Collèges : la bourgeoisie et la petite noblesse - Universités : pas les plus pauvres mais c'est pas les nobles non plus. (l'ainée ne fréquentait pas l'unif il s'occupait de la gestion des armes) [Les précurseurs : ] Tous les 2 prônent l'égalité mais différemment Comenius (1592-1670) : éducation pour tous, peu importe le milieu des élèves Condorcet (1743-1794) : dimension politique, l'égalité en tant que citoyen, pouvoir accéder à toutes les fonctions de l'état et pour cela il faut être instruit, connaitre ses droits #### 1.2 « Mythe de l'égalité scolaire » Le mythe de l\'égalité scolaire repose sur la croyance que l\'école était devenue égalitaire pour tous. Cependant, des inégalités persistaient, notamment pour les familles qui n\'avaient pas les moyens d\'accéder à l\'éducation. On croyait que l\'école, ne pouvait pas corriger ces disparités, qui étaient influencées par les conditions de vie et les aspirations inégales des familles. Ce mythe a ensuite été contredit, car l\'enseignement n\'était pas véritablement égalitaire. 1. Rapport Coleman (1966) USA, inégalité = ségrégation raciale, les noirs n'ont pas les mêmes règles que les blancs (Pasteur Martin Luther King et Rosa Parks = figures emblématiques) Le but global de l\'enquête de Coleman est d\'étudier les facteurs qui influencent la réussite scolaire et plus particulièrement d\'examiner si les élèves bénéficient ou non des mêmes opportunités d\'apprentissage dans les institutions d\'instruction publique, quelle que soit leur « race, couleur, religion ou origine nationale » [Méthodologie : très vaste enquête :] - 650 000 élèves issus de 4000 écoles différentes - 5 niveaux de scolarité - tests variés [Résultats :] 1. inégalités de performance scolaire selon l'origine ethnique dès le début de la scolarisation → noir et hispanique (exception des enfants asiatiques). Ils sont inférieurs aux les élèves blancs, en particulier en milieu favorisé 2. ces inégalités de performance scolaire sont remarquablement stables dans les cinq niveaux de scolarité considérés 3. Effet d'agrégation : Ceci signifie que : « les élèves d\'aptitudes élevées se retrouvent préférentiellement dans certains établissements ou, autrement dit, la distribution des aptitudes parmi les écoles ne se fait pas de manière aléatoire ». (Crahay) [Conclusion et interprétation :] - "school makes no difference", bien que des différences entre élèves soient observées dès la première année, l\'école ne les corrige pas. Ces inégalités persistent tout au long du parcours scolaire, ce qui donne lieu à un constat assez pessimiste et défaitiste. [Critiques : ] - **Responsabilité de l\'école face aux inégalités** : l\'école n'est pas responsable des différences initiales entre élèves, mais elle pourrait au moins essayer de les corriger au lieu de laisser ces inégalités persister. - **Inégalités ethniques et économiques** : les inégalités ethniques cachent en réalité une inégalité économique. Les disparités ethniques sont souvent le reflet de différences dans les ressources économiques et sociales. - **Neutralité des tests** : On se demande s\'ils sont vraiment neutres et adaptés à toutes les cultures. Certains tests standardisés pourraient désavantager certains groupes d'élèves en raison de différences culturelles, linguistiques ou socio-économiques. - **Sous-estimation des variables propres à l\'école** : Les experts s'intéressent aux différences présentes au début du parcours scolaire (les origines sociales ou familiales), mais pas aux facteurs liés à l\'école elle-même (qualité d'enseignement) 2. « la théorie de la reproduction » Bourdieu et Passeron (1970) Reproduction par l'école des inégalités sociales [Explication :] **Habitus** : Désigne un ensemble de dispositions à penser (à se représenter le monde) et à agir, qui peuvent notamment s\'exprimer par un style de vie, de goûts, des aspirations, etc. Ces dispositions peuvent être en partie personnelles, liées à l\'histoire singulière de chaque individu, mais aussi en partie sociales, dans le sens où elles peuvent être partagées à des degrés divers par un groupe social déterminé. Certains habitus sont plus valorisés que d'autres, elles s'acquièrent explicitement ou par "imprégnation". Les habitus peuvent être un avantage dans la société. → Reproduction des inégalités : l'école fonctionne selon des "habitus" des classes dominantes → Exemple : l\'attitude face à la lecture ; dans certaines familles, la lecture est très valorisée, chez d\'autres, elle est plutôt considérée comme une perte de temps, etc. ["Violence symbolique" de l'école] En outre, l\'école -en imposant les habitus d\'une minorité (la classe dominante) à tous les élèves sans distinction- exerce ce que les auteurs n\'hésitent pas à appeler une « violence symbolique ». La violence symbolique consiste ici à présenter les traits culturels propres à un groupe particulier comme étant ceux qui sont les plus dignes d\'être reconnus, valorisés et donc enseignés. **L'école exige alors un habitus qu'elle n'enseigne pas explicitement.** 3. Implication de ces deux recherches Coleman et ses collaborateurs concluent à la nécessité d\'aider les élèves qui auraient au départ des « handicaps », liés à leur origine familiale ou socio-culturelle, sans remettre en question pour autant la légitimité de l\'école. Les deux chercheurs font des constats analogues mais font des conclusions très différentes. dans le 1e cas -- COLEMAN : mieux adapter les élèves à l'école sans la remettre en cause dans le 2e cas -- BOURDIEU : remettre en question la légitimité de l'école Coleman et ses collaborateurs écrivaient dans le cadre d\'une recherche commanditée par les pouvoirs publics et qu\'ils étaient officiellement chargés de « faire rapport au Président et au Congrès », alors que Bourdieu et Passeron s\'exprimaient d\'initiative propre en France, dans un contexte général de contestation des institutions. [Conséquences ] - USA + pays anglo-saxons : les courants dit du « handicap socio-culturel » et de la « pédagogie compensatoire » = l'école est bonne en soi, il faut mieux adapter les élèves - France il y a méfiance donc la "pédagogie compensatoire" apparait qu'àpd de 1980. La France privilégie des **réformes structurelles** pour rendre l'école plus égalitaire, en créant ou allongeant **tronc commun**. Pourquoi dans le cas des USA on ne remet pas en cause la légitimité de l\'école alors que dans le deuxième cas on remet en cause l\'école ? D\'une part, cela dépend de qui a commandé la recherche pouvoir public ; d\'autre part, le contexte culturel. #### 1.3 Les différentes conceptions de l'égalité -- CRAHAY EGALITE DES CHANCES Notion **d'aptitude** : idée commune selon laquelle certaines personnes seraient naturellement plus douées pour des domaines comme les maths ou le dessin. Conception dangereuse !!! Selon Alfred Binet, chaque individu possède des aptitudes spécifiques, et c\'est en fonction de celles-ci qu\'ils devraient être orientés vers des métiers. Chacun serait destiné à ce que la \"NATURE\" lui a réservé → légitimer les inégalités. Psychologisme et naturalisme : la tendance à vouloir justifier des pratiques sociales et les inégalités éventuelles **PARADOXE** : tout le monde se déclare en faveur des égalités des chances, mais pour des raisons différentes, et parfois cachées. +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On pose | - | +===================================+===================================+ | On admet | - | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On dénonce | - | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On prône | - | +-----------------------------------+-----------------------------------+ La notion d'égalité des chances est celle qui s'est développé en premier lieu ! Implications en matière de conceptions de la justice : comment être juste ? comment les écoles conceptualisent la justice ? - **Égalité formel** : Exemple : rendre l'instruction obligatoire, allonger le tronc commun, admettre tous les étudiants à l'unif (sauf médecine et Polytech) - **Conception méritocratique** : ceux et celles qui font le plus d'efforts, réussissent le mieux recevront des récompenses, des grades, des diplômes - **Conception compensatoire** : si les élèves ont plus de difficultés (langue\...), il est juste que le système cherche à les aidées (bourse, guidance, dispositifs d'accompagnements) Conclusion : il est impossible d'être juste à 100%, on peut pas choisir une dimension et négliger les autres. Pour mettre les 3 dimensions en place, il y aura des conflits entre elles. C'est 3 conceptions traversent la justice scolaire avec des poids différents. Exemple des bourses d'études : - Conception méritocratique : il est juste d'aider les élèves issu d'un milieu défavorisée en leur donnant accès d'études qu'ils souhaitent mais s'ils échouent tant pis ils doivent rembourser mais - ![](media/image8.png)Conception compensatoire : les échecs sont des accident de parcours. S'ils viennent de milieu défavorisée c'est injuste de supprimer leur bourse Conclusion actuelle : augmentation importante des taux de scolarisation et de diplômée mais il y a tout de même une forte persistance des inégalités sociales comme le montre le tableau ci-dessus. +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On pose : | - Capacité de tous à réaliser | | | des apprentissages | | | fondamentaux | +===================================+===================================+ | On admet : | - Existence de dons ou | | | aptitudes | | | | | | - Résultats inégaux si | | | traitement égaux | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On dénonce : | - Des inégalités de | | | l'enseignement | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On prône : | - Un large tronc commun → moins | | | d'inégalités entre écoles | +-----------------------------------+-----------------------------------+ [Choix de valeurs en matière d'égalité de traitement ] - Conceptions de l'être humain : égalité entre les sexes ou vision différentialiste et inégalités ? - Conceptions du vivre-ensemble : universalisme (les choix scolaires reviennent au pouvoir public) ou communautarisme - Rôle de l'école : démocratique ou élitiste ? Les personnes qui prônent l'égalité de traitement prônent quelles valeurs ? [Facteurs qui renforcent les inégalités ] - Hiérarchie de filières : général → technique → professionnel ce n'est pas un choix volontaire des élèves - Hiérarchie de disciplines : les disciplines les plus prestigieuses à l'école sont celles qui sont le -- rentable économiquement - Hiérarchie d'établissements : les jésuites s'intéressent à la petite bourgeoise et noblesse or les catholiques, les frères s'intéressaient aux + pauvres - Importance du redoublement, des processus de relégation - Logique de concurrence entre les écoles : elles sont à la recherche d'élèves qui apportent une « plus-value » à l'établissement donc les autres sont assez mis de côté. De par leur habits, langage, points, \... → En Belgique **« quasi-marché »** : la double liberté de l'enseignement - Liberté de la demande : choix des familles de mettre leurs enfants dans une école publique, religieuse ou à pédagogie particulière - Liberté de l'offre : écoles sont libres de proposer leur propre programme éducatif, mais celui-ci est tout de même encadré par certaines règles et normes fixées par l\'État Le terme **« quasi-marché »** : contrairement à un marché classique, les écoles ne dépendent pas exclusivement de financements privés ou des frais de scolarité, ce qui tempère la concurrence car elles sont subventionnées par les pouvoirs publics → inégalités très forte de résultats entre établissements → inégalités sociales de recrutements entre établissements **Constat 1 (Graphique 26) :** Les élèves dans l\'enseignement spécialisé (déficiences, des troubles particuliers ou des besoins spécifiques) proviennent majoritairement de milieux socio-économiques défavorisés. MAIS il n'y a aucun lien entre ces 2 variables? → inégalité de traitement : trop souvent, les enfants issus de milieux défavorisés sont plus rapidement orientés vers l'enseignement spécialisé, peut-être parce qu\'ils ne reçoivent pas assez de soutien en amont que les enfant de milieux favorisées reçoivent dû aux facteurs socio-économiques. **Constat 2 (Graphique 27)** **:** On observe des inégalités non seulement à l\'intérieur des établissements scolaires, mais aussi entre eux. Dans un système réellement égalitaire, les écarts de traitement ne devraient se manifester qu\'au sein des établissements. Ces **inégalités entre établissements** sont expliquées par plusieurs facteurs : 1. Quasi-marché scolaire lié à la double liberté d'enseignement - Les parents choisissent les établissements pour leurs enfants en fonction de critères scolaires et sociaux. Les écoles sont ainsi « typées » selon leur composition sociale, ce qui renforce les inégalités. - Les classes sont souvent organisées par niveaux, ce qui aggrave les écarts. Les élèves de milieux favorisés sont regroupés dans des classes de niveau supérieur, ce qui creuse les inégalités avec ceux de milieux défavorisés. **Solution** : Des classes plus **hétérogènes** (mélange de profils sociaux différents) permettraient aux élèves défavorisés de s\'améliorer en côtoyant des élèves mieux préparés. Recherche les classes de niveaux : plus la proportion d'enfants de cadres français dans la classe, plus le niveaux de la classe sera élevé. Il existe des inégalités selon le milieu d'origine de l'élève. Type 1 sera une meilleure classe car la composition sociale/parents cadres est élevé. 2. Orientation et filiarisation précoce - « À chaque palier d'orientation, les enfants d'origine sociale défavorisée se présentent avec moins d'atouts que leurs homologues d'origine sociale favorisée. Ces différences de réussite entraînent des orientations dans des cursus scolaires différents. Mais, à chaque palier d'orientation, des élèves comparables, aux vues de leurs résultats scolaires et des possibilités associées, n'accèdent pas aux mêmes filières selon le genre et l'origine sociale. » (Nakhili, 2002, p.48). 3. Une pratique intensive du redoublement et de la « relégation » entre filières - Le redoublement est pratiqué intensivement en Belgique, avec une **proportion élevée de jeunes ayant redoublé** une année (40 % en Fédération Wallonie-Bruxelles et 23,2 % en Flandre, contre 10 % en moyenne internationale). Cela pose question sur l\'efficacité du système éducatif. - Ces retards scolaires importants touchent davantage les élèves issus de milieux défavorisés, renforçant encore les inégalités sociales dès le début du parcours scolaire. [Mesures en faveur d'une plus grande égalité de traitement ] - - - - - - - Autres cultures : Au Japon, si un élève redouble, c\'est perçu comme une honte non seulement pour l\'élève, mais aussi pour le professeur et toute la classe, car l\'échec est considéré comme une responsabilité collective. En Europe du Nord, on considère que l\'enfant doit progresser avec son groupe d\'âge, même en cas de difficultés. [Comparaisons internationales : cmt assurer plus d'équité ? ] - Promotion automatique / redoublement - Large tronc commun / filières précoces - Sectorisation (carte scolaire) / libre choix de l'école - abolir ou limiter le tronc commun - sectoriser (si les quartiers sont très **stratifiés socialement**, cette approche ne fonctionnera pas. C'est au **pouvoir public** de **mélanger les élèves** de différents milieux, plutôt que de simplement les assigner à l\'école de leur quartier) +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On pose : | - Des capacités qui peuvent | | | évoluer | | | | | | - des rythmes d'apprentissages | | | variés | +===================================+===================================+ | On admet : | - Différences dans les | | | résultats au-delà des | | | disciplines de base | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On dénonce : | - l'idéologie des dons | | | naturelles | | | | | | - discrimination négatives | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | On prône : | - l'égalité des acquis pour les | | | compétences essentielles | | | | | | - discriminations positives = | | | aider les élèves en | | | difficulté | +-----------------------------------+-----------------------------------+ - Le slogan « **back to basis** » apparu à la fin des années 80 aux États-Unis, repose sur l\'idée que l\'école doit garantir que tous les élèves acquièrent au moins les **compétences essentielles**. - Désillusion des politiques de démocratisation - L\'évolution des conceptions **psychopédagogiques** a aussi entraîné un changement dans les attentes vis-à-vis des enseignants et des écoles. - Obligations de moyens → obligations de résultats. Les écoles sont maintenant tenues de **garantir des résultats** : elles doivent tout mettre en œuvre pour que les élèves réussissent, ce qui introduit une **obligation de résultats**. \>\< avocat ou médecin, qui ont une obligation de moyens (faire tout ce qui est en leur pouvoir), mais pas de résultats. **\ ** **Constat (graphe 40)** : *Différences de scores moyens en lecture entre les 25% d'élèves les moins favorisés et les 25% les plus favorisés.* S'il y a égalité des acquis, l'écart doit être petit entre eux. Or en FWB a 107 d'écart → forts inégalités des acquis. Certaines différences de résultats est dû à l'origine socio-économique. **Constat (Graphique 41)** : différence de scores entres les immigrés (1^er^ et 2^e^ génération) et les élèves natifs par rapport à la moyenne en défaveur des immigrés. **Constat (Graphique 42)** : *Différences de scores en lecture entre les élèves natifs et immigrés.* Les natifs = traits 0. Les élèves immigrés = losange rouge. Ecart de réussite par une différence socio-économique = bâtonnet bleu. - **Mexique** : Il y a un écart important de réussite entre les élèves natifs et immigrés, comme le montre le bâtonnet bleu à. Cela signifie que la **différence de score** entre ces deux groupes s'explique largement par des **facteurs socio-économiques**. En d\'autres termes, les élèves immigrés sont désavantagés principalement à cause de leur situation économique et sociale moins favorable. - **FWB (Fédération Wallonie-Bruxelles)** : L\'écart de scores en lecture entre élèves natifs et immigrés est **important**, mais il ne peut pas s'expliquer par une **différence socio-économique** car le bâtonnet bleu est petit. Cela suggère que d\'autres facteurs, comme les barrière contribuent à ces inégalités Une image contenant texte, capture d'écran, ligne, Police Description générée automatiquement #### 1.4 Conclusions Facteurs tendant à l'efficacité (résultats de réussite) et équité (résultats près de la moyenne nationale) 1. une offre d'enseignement de niveau équivalent entre les établissements (et une composition sociale au sein de chaque établissement qui tend à refléter celle de la population) 2. un tronc commun étendu (afin de postposer les choix de filières et/ou orientations) ; 3. une gestion des difficultés scolaires par des modalités qui évitent au maximum le redoublement \+ Favoriser l'égalité des chances et l'égalité d'accès \+ Favoriser l'égalité de traitement \+ Favoriser l'égalité des acquis (et de traitement) ### 2. Les inégalités selon le genre en matière d'éducation #### 2.1 Remarque préliminaire Importance de distinguer : - Le sexe biologique - L'identité de genre : c\'est la manière dont une personne se perçoit, indépendamment de son sexe biologique. - L'expression de genre : la manière dont une personne manifeste son genre socialement (par l\'apparence, le comportement, le discours) - Les orientations sexuelles [Clivages traditionnels entre rôles masculins et féminins] La condition des femmes dans les civilisations anciennes : - **Grèce antique** : = le « berceau de la démocratie », cette démocratie était réservée aux hommes citoyens. Les femmes, les esclaves et les étrangers, étaient exclus des droits civiques. Les femmes n\'avaient ni le droit de vote ni d\'accès à la citoyenneté. - **Rome** : Les femmes étaient soumises au pouvoir du *pater familias* (chef de famille masculin) et n'avaient pas d'autonomie légale - **Adam et Ève** : Dans la tradition judéo-chrétienne, l'histoire d'Adam et Ève a souvent été interprétée pour justifier une infériorité de la femme Inégalités de genre dans l'histoire moderne : - **Révolution française** : malgré des idéaux d'égalité et de liberté, les droits des femmes n'ont pas été inclus. Les femmes restaient des citoyennes de seconde zone.\* - **Code Napoléon** : Ce code civil de 1804, très influencé par l'ancien droit romain, institutionnalise l\'infériorité légale des femmes, reprenant des principes comme celui du *pater familias* \*Olympe de Gouges est une figure importante de l'histoire féministe. Elle est connue pour avoir écrit la *Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne* (1791) en réponse à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789). Elle proclame que lorsque la femme a commis une faute grave, elle doit être puni de mort au même stade que l'homme. Mais si on reconnait cette capacité de discernement négative on devrait reconnaitre les mêmes discernements pour les choses positives, comme des responsabilités politiques. Elle fut guillotinée en 1793. #### 2.2 Aperçu historique -- France - 1791: non exclusion des femmes des droits de succession - 1907: droit de la femme de disposer librement de son salaire - 1920: adhésion possible à un syndicat sans autorisation maritale - 1938: suppression de l'incapacité civile féminine, la femme était considérée comme mineur (ex: inscription possible des femmes à l'université, sans autorisation obligatoire de leur mari) - 1944: droit de vote des femmes (1948 en Belgique) - 1965: droit de la femme mariée d'ouvrir un compte en banque à son nom et d'en disposer librement - 1970: autorité parentale partagée (Le père n'est plus chef de famille) -... Remarque : il y a eu 4 vagues de mouvements féministes qui se chevauchent et continuent d'influencer la société aujourd'hui. [Implication en matière de scolarisation ] Les filles étaient peu scolarisées, souvent abandonnées aux tâches ménagères. Au 19e siècle dans les pensionnats, dans les pensionnats, l\'enseignement pour filles se limitait au primaire ; au-delà, elles étaient généralement orientées vers des couvents où elles recevaient une éducation religieuse et des formations aux arts d\'agrément (couture, danse, chant, \...) Quelques étapes dans la scolarisation des filles: - 16^e^ : les Ursulines commencent à éduquer les filles - 17^e^- 18^e^ : les couvent jouent un rôle majeur, soutenus par quelques initiatives publiques - 19^e^s: France (1881-82): l'école devient obligatoire, gratuite, laïque, mais les programmes restent différents (surtout dans le secondaire) par exemple, les filles reçoivent encore des cours de couture, tandis que les garçons suivent davantage de mathématiques. En Belgique plusieurs promotrices importantes de l'enseignement des filles et de l'émancipation des femmes : - **Marie Louise de Beauvoir (1776-1855)** : → en 1816, elle fonde la première école secondaire pour filles à Liège, avant il n\'existait aucun établissement - → crée des écoles pour filles ainsi que des écoles normales pour former des enseignantes et devient inspectrice. → « L'homme ne deviendra libre que lorsque la femme le sera également. » - → en 1864, elle fonde des « écoles moyennes » pour filles (secondaire de trois ans), cours de sciences, maths, langues, et éducation physique, sans instruction religieuse. → en 1880, elle lance une section de régentes → crée en 1880 une section de régentes → ouvre en 1892 un enseignement pré-universitaire, un enseignement pré-universitaire permettant aux filles de rattraper le niveau des garçons → son enseignement a été vivement critiqué, car il différait complètement des matières traditionnellement enseignées dans les couvents. [Accès à l'université des femmes très tardif ] → Ex: Isala Van Dies (première femme médecin belge), diplômée à Berne en 1879 (suite au refus de l'Université de Louvain de l'accueillir), n'a pu ouvrir son cabinet qu'en 1884, suite à un arrêté royal de Léopold II. - L'ULB fût, en 1880, la première université en Belgique à s'ouvrir aux femmes mais les problèmes n'ont tout de même pas été résolus, il y a eu des discriminations à l'emploi. → Refus d'admettre Marie Popelin, docteur en droit de l'ULB *\ * *« Attendu que la nature particulière de la femme, la faiblesse relative de sa constitution, la réserve inhérente à son sexe, la protection qui lui est nécessaire, les exigences et les sujétions de la **maternité** (...) ne lui donnent ni les loisirs, ni la force, ni les aptitudes nécessaires aux luttes et aux fatigues du barreau ».* - *Sexisme* - *Paternalisme* - *Retour aux tâches ménagères et maternisation* - *Pourquoi les hommes tenaient -- ils ce discours ? Crainte car le droit Belge* - *Infantilisation de la femme* #### 2.3 Quelques constats actuels L'accès aux études ![Une image contenant texte, nombre Description générée automatiquement](media/image10.png) - 1er constat : En 1960, à peine 1jeune/2 poursuivait sa scolarité après 16 ans. 20 ans plus tard, plus de 80% des jeunes de 16 ans sont encore scolarisés. (Pour rappel en 1983, l\'obligation scolaire sera prolongée pour tous jusque l\'âge de 18 ans). - 2e constat : En 1960, les filles étaient nettement moins scolarisées que les garçons surtout dans les tranches d\'âges supérieures. Au cours des 20 années suivantes, les taux tendent à s\'équilibrer et nous observons même un léger dépassement des filles par rapport aux garçons pour la tranche d\'âge 18--19 ans en 1978 Causes ? : reconnaissance de l'égalité entre hommes et femmes et le désir d'émancipation des femmes Ex: Belgique francophone (2010) \- Diplômes non universitaires type court = haute école bachelier : 61% \- Diplômes non universitaires type long= haute école master : 49% \- Diplômes universitaires : 53% Cet avantage en termes de diplôme ne se répercute pas nécessairement dans la vie professionnelle car les filles ne choisissent pas forcément les filières les plus prestigieuses #### 2.4 des orientations d'études différenciées Filles préfèrent : les sciences, les lettres, les services aux personnes, la mode, la pédagogie, paramédical, social, droit, sciences humaines et social, santé, art. Les sciences et techniques sont plus des filières plus masculines. Ce constat est resté relativement stable depuis 30 à 40 ans, à l'exception de la médecine, qui est devenue beaucoup plus féminisée. Est-ce un problème qu'il y a disparité dans les choix ? (Q audit) - **Oui**, car ces choix ne sont souvent pas authentiques ; ils sont fortement influencés par les préjugés et stéréotypes sociaux. - **Non**, car toutes ces professions sont tout aussi honorables, et il n\'est pas juste de considérer qu\'une voie est meilleure qu\'une autre. - **Oui**, car si une profession est principalement occupée par un seul sexe, cela peut engendrer des problèmes liés à la diversité et à l\'inclusion dans ce secteur. #### 2.5 Taux de réussite Un phénomène d'exclusion et de relégation tend à toucher plus les garçons, dès le jeune âge. → Les filles tendent globalement à mieux réussir et par la suite à être plus nombreuses que les garçons dans l'enseignement supérieur. Enquête PISA (2000 à 2021) plus de 60 pays, jeunes de 15 ans démontre que : - Maths : les filles ont des scores légèrement inférieur à celui des garçons (varie selon les pays) - Langue maternelle : le score moyen des filles est nettement supérieur à celui des garçons. Les femmes sont aujourd'hui plus diplômées que les hommes, peut-être qu'un jour on s'inquiètera pour les hommes lol #### 2.6 Quelques pistes d'explications [A. Sociologiques ] Il y a dans notre société des différences entre les rôles masculin et féminin, certaines fonctions ont été prédéfinis. Exemple : garçons : maîtrise des objets, maîtrise des outils, de l'environnement, leadership filles: sensibilité émotionnelle, compréhension d'autrui, communication, expression artistiques, relations humaines → Présence aussi de stéréotypes dans les manuels, dans les médias, dans les rôles au sein d'une famille, \... [B. Psychologiques ] - Différences « d'aptitudes » (cognitives) ? - Différences socio-affectives ? \- degré d'anxiété plus présent chez les filles \- facteurs attributionnels réussite / échec, les filles ont plus tendance à se xxxxxxx remettre en question \- degré d'investissement plus présent chez les filles → études récentes sur le phénomène dit du « virilisme » = l\'école est perçue comme un espace appartenant aux filles, ce qui pousse les garçons à chercher des occupations en dehors de l\'école et contribue à leur décrochage scolaire (D. Welze-Lang, 2010). [C. Les stéréotypes ] Une image contenant texte, capture d'écran, Police, nombre Description générée automatiquement Exemple : Lors d'une tâche identique, les filles réussissent mieux lorsqu'on leur dit que c'est une tâche de mémoire \>\< garçons qui sont meilleurs quand on leur dit que c'est une tâche en géométrie Choix du métier -- mécanisme VOUILLOT 2010 - Besoin de reconnaissance : Est-ce que ce que je désire pour moi va m'assurer estime et reconnaissance, de la part des personnes qui comptent pour moi ? - Sentiment d'auto-efficacité : croyance en sa capacité d'effectuer une tâche, liée à l'étiquetage des activités comme masculines/féminines - Comparaison soi-prototype : personnages types pour chaque métier - Menace du stéréotype Conséquences des stéréotypes : - L'auto-sélection - Vœux moins ambitieux que ce que les résultats scolaires permettraient - L'autocensure - Renoncer à certains choix sans en avoir conscience (filles comme garçons) [\ ] [D. Pédagogiques ] Stéréotypes des enseignants, les filles ont une image plus favorable, proche de « l**'élève idéal** » mais d'autres recherches ont également mis l'accent sur l'existence de stéréotypes moins favorables aux filles dans certaines matières comme les maths Ces résultats montrent comment les facteurs sociologiques, psychologiques (moindre confiance des filles en leur capacité) et pédagogiques (stéréotypes chez les enseignants) peuvent produire un effet différenciateur important, en ce qui concerne les choix d'études des filles et des garçons Q : les filles ont-elles moins confiance en elles parce que les adultes ont des attentes moins élevées ou les adultes ont-ils des attentes moins élevées parce que les filles sont plus anxieuses ? #### 2.7 Pratiques pédagogiques chez les enseignants - Interactions professeurs-élèves : différences filles/garçons ? - Jugements portés par les enseignants selon un élève fille (remarques sur les compétences/garçon (remarque sur le comportement) ? → influence sur la confiance en soi - Interactions entre élèves et stéréotypes de genre ? - Mixité ? il est important de se mélanger dès le départ, car cela permet à nous habituer à vivre en société. même s'il y a des avantages à ce que les filles soient avec les filles et les garçons avec les garçons - Les filles reçoivent plus d'appréciations positives mais leurs appréciations négatives portent surtout sur des problèmes liés à l'apprentissage et aux capacités. Ce qui peut induire chez ces filles le sentiment que leurs difficultés sont dues à des facteurs internes - À l'inverse, les garçons reçoivent plus de remarques négatives, mais ces remarques portent surtout sur le comportement, la motivation, l'effort, \... paradoxalement, les garçons développeraient plus de confiance en eux-mêmes, alors qu'ils reçoivent plus de critiques et moins de compliments. #### 2.8 La sensibilisation des enseignants à la dimension genre Il existe un cours « Approche théorique et pratique de la diversité culturelle » au sein des sections pédagogiques des Hautes Ecoles. Enquête auprès de 22 Hautes écoles (2008) Résultats (auprès de 26 enseignants): - 14 ignorent le changement d'intitulé - 4 refusent d'aborder ce thème dans leurs cours - 8 ont intégré la dimension genre, mais en l'associant souvent à la diversité culturelle Obstacles recensés par les auteurs: - Manque d'information - Manque de temps - Le concept peu problématique « fourre-tout » : « je suis guère favorable à cette politique des genres et je dirais même au nom du féminisme que je ne suis pas du tout ce courant différentialiste » « Cela me semble une question anachronique, je me demande si on n'est pas sorti de ce mouvement-là, j'ai l'impression qu'on est sorti de ce combat » - Les craintes de susciter des problèmes en classe : « Je ne veux pas faire de discriminations ni dans un sens, ni dans un autre. J'ai peur que le féminisme inverse les choses et discrimine les garçons. Je crois que les garçons sont plus défavorisés que les filles, parce que l'école est justement très scolaire et assez féminine (\...) » ### 3.Conclusions #### 3.1 Défis actuels Filles : moindre accès aux sciences « dures », aux métiers techniques et de l'industrie Garçons : - phénomènes d'exclusion ou de relégation plus fréquents \- difficultés par rapport à la lecture #### 3.2 Pistes d'action La société tente de mettre en place plusieurs piste d'action telles que : - Donner une vision moins stéréotypée des rôles masculin et féminin dans la société, mais aussi dans les manuels scolaires. - Eviter connotations sexuées des disciplines scolaires. - Prise de conscience de stéréotypes - Eviter les phénomènes d'exclusion ou de relégation d'élèves en difficultés Etude sur les différents niveaux d'enseignements aujourd'hui ============================================================ ![](media/image13.png) Chapitre 3 : l'enseignement secondaire -------------------------------------- ### 1.Passage des savoirs scientifiques aux savoirs scolaires #### 1.1 différences disciplines scientifiques et scolaires Notion de discipline - sens étymologique : signifie des règles de conduite commune au membre d'une communauté et un découpage du savoir en domaines ou en branches - sens large : exercice d'une « pratique » qui implique savoirs, savoir-faire, attitudes. Rédigé par des règles visant à assurer une certaine standardisation de ces pratiques et une forme de reconnaissance sociale A partir de quand considérons-nous qu'une nouvelle discipline se développe ? - Le taux d'alerte - Sa reconnaissance sociale - Lorsque des chaines universitaires se développent Discipline scientifique - Une certaine manière d'interroger la réalité différentes des juristes, des avocats. Discipline scolaire Relations entre disciplines scientifique et scolaire ? - Les relations entre les disciplines scientifiques et les matières enseignées dans le secondaire sont complexes. Certaines disciplines scientifiques ne sont pas, de toute évidence, abordées dans l'enseignement secondaire. À l'inverse, certaines matières scolaires ont existé bien avant l'émergence de disciplines de recherche correspondantes (par exemple, la grammaire, enseignée pendant des siècles avant le développement des travaux en linguistique). #### 1.2 Notion de transposition didactique Processus de « transformation, sélection » du savoir et non uniquement de « simplification » Exemple : la Révolution française - **Sélection des contenus** : Un choix limité de sujets est abordé, alors que des milliers d\'articles existent sur la Révolution française. L\'enseignement ne couvre donc qu\'une petite fraction de ce qui a été écrit sur le sujet. - **Désacralisation** : délimiter les savoirs es concepts utilisés par les chercheurs pour analyser la Révolution française sont souvent introduits en réponse à des questions spécifiques. Dans l\'enseignement, ces concepts peuvent être transmis de manière isolée, sans lien direct avec les problématiques historiques initiales. - **Dépersonnalisation (ou dé-historisation)** : Les historiens n'ont pas toujours le même point de vue sur un événement ou une période, car chacun interprète la réalité à sa manière. Cependant, les programmes scolaires présentent souvent une version homogénéisée de ces points de vue, omettant les débats entre experts. - **Choix des valeurs** : Les valeurs intégrées dans l\'enseignement dépendent des concepteurs de programmes et de la société dans laquelle ils évoluent. Ce choix influence l'image de l'histoire et des valeurs transmises aux élèves. - **Image de la démarche scientifique** : Les élèves reçoivent une vision de la science et de la recherche (dimension épistémologique) qui peut être éloignée de la réalité des pratiques des chercheurs. Conclusion : caractéristiques des discours universitaires (par contraste aux manuels scolaires étudiés) - Discours de type argumentatif - Polyphonie textuelle : les textes véhiculent plusieurs points de vue émanant de différentes sources - L'auteur prend position *« Des mesures ont été prises pour combattre la pollution de l'air. Les États développent les espaces verts, protègent les sites naturels sauvages, instaurent des réglementations sur les rejets de déchets dans l'atmosphère, informent et sensibilisent le public à la protection de la nature. (\...) Ces questions sont du domaine des spécialistes, mais chaque individu doit se sentir concerné. Réfléchis-y. » Extrait de manuel scolaire (Mathy, 1997).* - *Vision technocratique, des spécialistes qui disposent du savoir et les autres doivent juste suivre à la lettre* - *L'enseignement des sciences n'est pas neutre* - *L'auteur du manuel scolaire introduit des valeurs* - *L'état impose un savoir aux citoyens mais le rôle de la presse doit être libre pour leurs apporter un autre savoir.* - *On nous impose le point de vue, le « réfléchis-y » est très hypocrite* ### 2. Réflexion sur la nature de la science #### 2.1 « image » des sciences dans l'opinion publique Quelques paradoxe (J.P JOUARY, 2000) - **Déification de la science et croyances irrationnelles** : La science est parfois perçue comme sacrée ou infaillible, ce qui peut véhiculer des connaissances incohérentes et empêcher un esprit critique. - **Vision dogmatique ou relativiste** : On tend à considérer la vision des experts comme la seule véritable, ce qui limite la diversité des perspectives et la réflexion critique sur les savoirs. - **Surinformation et faible culture scientifique** : L\'accès à une quantité massive d\'informations ne s\'accompagne pas toujours d\'une culture scientifique suffisante, rendant plus difficile la compréhension des concepts essentiels et la distinction entre information fiable et non fiable. #### 2.2 Qu'est-ce que l'épistémologie ? L'épistémologie est l\'étude critique des méthodes, des principes et des fondements des sciences. Elle cherche à comprendre comment fonctionne la science et comment on construit le savoir. [Pourquoi la science présente-t-elle des paradoxes ?] 1. **Une vision naïve de la science**\ On réduit parfois la science à une simple observation de faits, ce qui lui donne une apparence d'absolu. Or, la démarche scientifique est bien plus complexe. Rôle de l'observation : *« Pour apporter une observation, il faut avoir au départ une certaine idée de ce qu'il y a à observer. Il faut avoir décidé de ce qui est possible (\...) grâce à une certaine idée de ce que peut être la réalité, grâce l'invention d'un monde possible. Ensuite, joue la démarche expérimentale, joue la confrontation entre ce qui pourrait être et ce qui est »* (F. Jacob, 1981). Cette définition de l'observation est importante. Il n'y a pas d'observation brute, spontanée. Les scientifiques se positionnent par rapport à un modèle de la réalité et puis essayent de voir si ce modèle correspond réellement à la réalité. 2. **La confusion entre science et opinion**\ Il arrive que la science soit confondue avec une simple opinion, menant à une vision relativiste et subjective. Pourtant, science et opinion diffèrent sur des points fondamentaux : - - - - #### 2.3 Deux visions contrastés de l'activité scientifique Quelle image les élèves ont-ils développé des différentes disciplines « scientifiques » par le biais de disciplines « scolaires » qui leur ont été enseignées ? Deux extraits de manuel scolaire : Quelle image donnent-ils de la science ? 1. 2. +-----------------------------------+-----------------------------------+ | Conception positiviste-empiriste | Conception socio-constructiviste | | | | | → 1^er^ extrait | → 2^ème^ extrait | +===================================+===================================+ | **La science se base sur des | **La science commence avec des | | observations qui mènent à des | questions et problèmes** | | idées** | | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | **Vision internaliste** : la | **Vision internaliste et | | science est autonome, se | externaliste** : la science est | | construit exclusivement par les | influencée à la fois par des | | scientifiques sans influence | idées internes et des facteurs | | extérieur | externes (milieu culturel, | | | historique, etc.). | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | **Postulat d'immédiateté du | **Modèles relatifs** : + de | | réel** : les instruments | modestie, les scientifiques | | permettent un accès au pur reflet | construisent des modèles qui sont | | de la réalité | des représentations partielles et |