Décoloniser la solidarité internationale PSY4171-A2024 PDF

Décoloniser la solidarité internationale Psychologie communautaire PSY4171-A2024 Janie Comtois PhD (Cand.)  Objectif du cours Comprendre l’application des concepts vus précédemment, notamment les théories critiques, dans un domai...

Décoloniser la solidarité internationale Psychologie communautaire PSY4171-A2024 Janie Comtois PhD (Cand.)  Objectif du cours Comprendre l’application des concepts vus précédemment, notamment les théories critiques, dans un domaine de pratique spécifique. Il n’y a AUCUNE date à retenir. Plan Lexique Historique L’aide internationale au Canada et au Québec Réflexion sur pourquoi nous avons peu avancé Focus sur le volontariat international  Lexique Tiers-monde Pays sous-développés Pays en voie de développement Pays en développement Pays en émergence Pays en transition Pays à faibles revenus Pays du Sud global (les pays caractérisés par un indice de développement humain (IDH) et un produit intérieur brut (PIB) par habitant faible)  Lexique - aide humanitaire L’aide humanitaire est une aide d’urgence déployée avant, pendant ou après des situations de crise (par exemple : conflits armés, crises politiques, catastrophes naturelles, etc.). Les principaux objectifs de l’aide humanitaire sont de sauver des vies, d’atténuer les souffrances humaines et de maintenir l’accès des populations touchées par les crises aux biens et services essentiels. Il s’agit d’une aide qui est souvent accordée à une zone localisée. L’aide humanitaire fait référence à plusieurs temporalités ; celle de « sauver des vies » (humanitaire à « court terme ») et celle qui a pour objet de « prévenir » et de « reconstruire » (un humanitaire à « moyen terme ») (Audet et al., 2019, p.349). L’aide humanitaire est donc souvent pensée en opposition à la coopération et la solidarité internationales sur les points de la temporalité, des objectifs principaux et de la localisation. Cependant, il arrive que dans le langage courant, l’aide humanitaire soit utilisée à tort comme un synonyme de développement international, coopération internationale ou solidarité internationale.  Lexique - développement Le terme développement soulève de multiples débats qui sont le reflet de la nature subjective et polysémique de cette notion dont la définition varie en fonction de différents courants de pensée. Il n’existe donc pas de consensus officiel autour de la signification du terme développement, ni des moyens pour l’atteindre ou des critères pour l’évaluer. Cependant, dans sa conceptualisation la plus répandue, le développement correspond à un processus à long terme, transitif et mesurable dont le but ultime est d’améliorer les conditions de vie. Le caractère anthropocentrique de cette conception dominante du développement suggère. Ce sont principalement les pays du Sud global qui sont considérés comme ayant besoin de se développer pour rattraper le niveau de développement atteint par les pays du Nord global. Parmi les principaux moteurs de cette vision du développement, on retrouve notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Cette approche du développement est de plus en plus contestée en raison de ses origines ancrées dans un paradigme occidental basé sur la reproduction universelle des systèmes capitaliste et patriarcal qui priorise la modernisation des sociétés sans tenir compte de la diversité des réalités sociales, locales et territoriales. Dans un tel contexte, des interventions sont menées au nom du développement afin de provoquer un changement d’un état considéré comme insatisfaisant (sous-développé) vers un état satisfaisant (développé). Ces interventions négligent de prendre en considération les relations de dépendance et d’exploitation entre États qui caractérisent le système mondial et qui sont à l’origine du sous-développement de nombreuses nations. De plus, ces interventions de développement se font aux dépens du maintien de l’équilibre et de l’harmonie entre les écosystèmes. Dans les faits, il est rare qu’elles aient réellement amélioré les conditions de vie des populations auxquelles étaient destinés les projets/programmes de développement. Dans certains cas, le contraire s’est même produit. C’est donc en raison de tous les aspects problématiques de cette conceptualisation dominante du développement que les OCI délaissent de plus en plus l’usage du terme « développement » et utilisent plutôt les termes « solidarité internationale » ou « coopération internationale » pour se référer à leurs pratiques.  Lexique - coopération internationale Bien qu’il existe une multitude d’exemples de coopération internationale entre pays et organisations du Sud global, l’expression « coopération internationale » est surtout utilisée par les organisations et les États donateurs du Nord global qui octroient de l’aide internationale au développement à un ou des partenaires du Sud global. Dans son sens le plus conventionnel, la coopération internationale désigne les initiatives de collaboration entre deux ou plusieurs entités (étatiques et organisationnelles) de pays différents. Cela se fait dans le but d’atteindre un objectif commun en fonction de leurs intérêts sur les plans économiques, commerciaux, sociaux, environnementaux, politiques, techniques et culturels. Les champs de la coopération internationale sont divers et peuvent inclure l’aide humanitaire, l’aide publique au développement, les projets et les programmes de développement menés par des organisations internationales et des organismes de coopération internationale (OCI) ainsi que l’assistance technique fournie aux États, au secteur privé et aux communautés. Selon la conceptualisation dominante de la coopération internationale, les pays/ organisations/organismes du Sud global sont souvent considérés comme étant les seuls récipiendaires des initiatives de coopération. Cela reflète une vision dépassée du « développement international » qui suscite beaucoup de critiques au sein de la société civile au Québec et ailleurs.  Lexique - solidarité internationale La solidarité internationale désigne l’ensemble des actions de différents acteurs, étatiques ou non, qui prennent en compte des inégalités et des injustices à divers niveaux afin de les combattre ensemble pour tenter de réparer les déséquilibres de pouvoir entre les États et les peuples. La solidarité internationale est donc une relation de collaboration axée sur la réciprocité et sur un engagement éminemment politique. Elle ne se limite pas aux activités traditionnellement liées à l’aide publique au développement ou à la coopération internationale. Elle inclut les initiatives de soutien aux luttes qui s’attaquent aux causes profondes de la pauvreté, de l’oppression et de l’exploitation et qui sont menées par et pour les populations marginalisées à l’intérieur tout comme à l’extérieur de nos frontières.  L’aide internationale (AI) Aide internationale Aide humanitaire Aide au développement Aide d’urgence lors d’une crise sanitaire, politique ou Développement international différence ? environnementale Coopération internationale Solidarité internationale PROFESSION Gap year* Volontourisme* PROFESSION ou VOLONTARIAT *Sujet à débat Historique AI - vue d’ensemble Missionnaires Née dans les années 1940, sous l’influence d’une idéologie politique de gauche L’aide internationale devient une institution en soit dans les années 1950- 1970 sous un régime de droite On se rend compte des besoins essentiels, donc revirement vers la gauche 1980 : Programme d’ajustement structurel (PAS) sous un régime de droite Depuis les années 2000 : nouvelle importance accordée à la réduction de la pauvreté signale une revitalisation, timide mais néanmoins réelle, des valeurs de la gauche  Historique AI Selon une estimation, en 1910, les pays développés abritaient déjà plus de 300 ONG actives à l’étranger. ⚬ Aide humanitaire court terme L’entre-deux-guerres : élargie vers des opérations de développement à long terme, dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’agriculture Mise en place de l’État providence dans les pays développés : il existait une relation solide entre la politique de redistribution interne des États et leur politique d’aide ⚬ l’État-providence et le régime de l’aide partagent une éthique de gauche commune. État providence : Forme d'État qui intervient activement dans les domaines social et économique en vue d'assurer des prestations aux citoyens.  Historique AI Création de l’ONU (1945) et de la Banque Mondiale(1944) après la guerre A donné un élan sans précédent à l’idée que la Mécanisme décisionnel basé sur le principe «un dollar, une voix ». communauté internationale avait le devoir de promouvoir la coopération dans les domaines économique et social. Objectif initial : reconstruire les pays européens dévastés par la guerre La Charte de l’ONU peut être vue comme la source du Objectif second : Développement économique à travers le monde, droit international du développement notamment dans les pays en développement.  Historique AI Plan Marshall (programme d'aide économique mis en place par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale pour aider les pays d'Europe à se reconstruire) Entre 1948 et 1952, le Plan Marshall donna lieu à des transferts de 13 milliards de dollars, soit l’équivalent de plus de 2% du PNB américain. Aujourd’hui, 0.1% de son PNB va à l’aide internationale Le plan Marshall a permis de créer un ensemble de principes et de procédures qui continuent de réguler le régime de l’aide.  Historique AI 1950-1970 : institutionnalisation de l’aide Création du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Création de l’Association internationale de développement (AID), en 1960. ⚬ Illustre la transformation de la Banque mondiale en agence de développement. Elle a aussi consolidé le rapport de forces asymétrique sur lequel se fonde le régime de l’aide. Création du Comité d’aide au développement (CAD), en 1960. ⚬ collecte de données, d’établissement de normes, d’évaluation et de recherche ⚬ favorise les discussions en cercle restreint, sans la participation de représentants des États Théorie économique qui du Sud. soutient que les avantages accordés aux plus riches ou Modèle trickle-down pour l’amélioration des infrastructures, l’aide construction de routes, de aux grandes entreprises barrages et de voies ferrées....ÉCHEC !!!!! finiront par "ruisseler" vers les classes sociales inférieures et stimuler l'économie dans son ensemble.  Trickle-down theory Historique AI La théorie propose que des réductions d'impôts pour les individus fortunés et les entreprises créent un environnement favorable aux investissements et à la croissance économique. En augmentant les revenus disponibles des plus riches, ceux-ci investiront dans des secteurs productifs, créant ainsi une croissance économique généralisée, plus de profits et, à terme...  Trickle-down theory Historique AI  Historique AI 1970 : remise en question de l’aide Les années 1970 = période de dialogue sans précédent entre pays du Nord et pays du Sud. Cette réflexion critique ouvrit la voie à une nouvelle approche de l’aide: la stratégie des besoins essentiels. ⚬ 1) nécessité de concilier les objectifs de la croissance et de l’équité sociale ⚬ 2) les politiques d’aide et de développement devaient être conçues en termes de besoins sociaux à combler plutôt qu’en termes de revenus à augmenter Mais...ÉCHEC !!!!!! ⚬ Jamais eu de consensus sur la définition même des besoins essentiels ⚬ Pays en développement peu impliqués : perception que la stratégie entravait l'industrialisation et la compétitivité économique nécessaire pour sortir véritablement les pays de la pauvreté.  Historique AI Doctrine économique et politique qui prône la réduction de l’intervention de l’État dans l’économie, en favorisant les mécanismes de marché libre, la concurrence, et l’initiative privée 1980-1990 : révolution néolibérale comme principaux moteurs de la croissance économique. Révolution néolibérale La décennie des années 1980 a débuté avec la récession la plus grave de l’après-guerre et une montée de politiques protectionnistes à travers tout le monde ‘’développé’’. Un des effets les plus spectaculaires des politiques commerciales et financières suivies par les pays du Nord fut d’exacerber l’endettement du Tiers Monde : entre 1980 et 1990, la dette externe des pays en développement est ainsi passée de 639 à 1341 milliards de dollars Les normes régissant le remboursement de la dette en vinrent à conditionner tous les mécanismes de financement du développement, y compris l’aide. Cela mena au programme d’ajustement structurel (PAS) supervisé par le Fonds monétaire internationale (FMI) et la Banque Mondiale.  Historique AI Le Programme d’ajustement structurel (PAS) Le seul modèle de développement possible, en même temps qu’un préalable à l’obtention de l’aide internationale À l’exception de l’Asie de l’Est, toutes les régions du ‘’Tiers Monde’’ connurent une baisse du PIB par habitant Années 1980 : une « décennie perdue pour le développement » PAS : deux principes complémentaires concernant le fonctionnement de l’économie : un retrait de l’État et un renforcement du marché. ⚬ une réduction des dépenses publiques, une libéralisation des échanges commerciaux, la dévaluation de la monnaie, le resserrement du crédit et la promotion de l’entreprise privée.  Historique AI Le Programme d’ajustement structurel (PAS) Les pays du Nord jugeaient d’abord que la situation financière difficile des pays en développement résultait de leur mauvaise gestion économique et non pas de facteurs liés à leur environnement externe. UNICEF : Étude en 1987 ⚬ a montré comment l’application de la discipline budgétaire dans les pays en développement entraînait des coupures dévastatrices dans les services sociaux comme la santé et l’éducation sur les plus démunis (femmes et enfants) ÉCHEC !!!!!  Historique AI Après le programme d’ajustement structurel... Les institutions financières internationales et la communauté des donneurs ont commencé à se soucier un peu plus de l’impact de l’ajustement sur la pauvreté. On a appelé l’« ajustement de l’ajustement structurel » = plus tard dans les années 1990. Le PAS = +++ critiqué par les ONG (Organisme non gouvernementaux) Début de la montée des ONG ⚬ Grâce à leur capacité de mobilisation et à la qualité de leur expertise, les ONG sont parvenues à influencer certains aspects de la politique des donneurs bilatéraux et multilatéraux  Historique AI Les années 1990 : retour du pendule « le pendule est maintenant retourné vers les questions de développement humain » ⚬ Idéologie néolibérale demeure hégémonique, les formes de sa domination se sont indéniablement transformées. ￭ On garde les fondements économiques, mais on réinstaure les questions sociales. 1996 énoncé politique de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) : Le Rôle de la coopération pour le développement à l’aube du 20e siècle. ⚬ identifie trois secteurs d’intervention prioritaires assortis d’objectifs précis devant être atteints d’ici 2015 (Les 8 objectifs du millénaire) : ￭ la réduction de la pauvreté ￭ le développement social ￭ l’environnement  Historique AI Les années 1990 : retour du pendule ONG : influence dans la formulation des politiques gouvernementales Reconnaissance que « le principal responsable de l’organisation des efforts de coopération doit être le pays en développement lui-même » Reconnaissance que « les approches paternalistes ne sont pas de mise » Mais... 1992 à 1998, « le recul cumulé de l’aide aux pays en développement (APD) des membres du Comité d’aide au développement (CAD) représent[ait] 88,7 milliards de dollars par rapport à ce qu’auraient reçu les pays en développement si le rapport global moyen APD/PNB des deux décennies précédentes s’était maintenu » Avec la fin de la menace communiste, les pays donneurs ont graduellement perdu de vue l’intérêt qu’ils pouvaient avoir à soutenir financièrement des pays pauvres.  Historique AI Les années 1990 : retour du pendule La portée réelle des changements survenus au cours des années 1990 reste difficile à évaluer. 1) Réduction des budgets 2) L’aide n’est pas intégrée à une vision d’ensemble du développement qui tiendrait compte du fait que le ‘’Tiers Monde’’ est aussi affecté par la politique des pays développés dans les secteurs du commerce, de la finance, de l’agriculture, de l’environnement ou de l’immigration. ⚬ le protectionnisme des pays développés représente un coût annuel de 60 milliards de dollars pour les pays en développement, soit plus que le volume total de l’aide 3)Les politiques d’aide sont de plus en plus assujetties à un modèle de développement défini en fonction des intérêts et des valeurs des pays développés ⚬ «The West knows best»  Historique AI - Canada L’agence canadienne de développement international (ACDI) 1968 créée par le ministre Trudeau agence du gouvernement fédéral chargée d'administrer la plupart des programmes officiels de coopération avec les pays en développement et les pays en transition. Jusqu’aux années 1980, à l’ONU, le Canada se fait le champion du développement en réclamant une contribution mondiale équivalente à 0,7 % du PNB des pays riches dans la bataille mondiale contre la pauvreté. L’ACDI suit les mêmes traces que l’historique général (coupures, PAS)  Historique AI - Canada L’agence canadienne de développement international (ACDI) En 2006, Stephen Harper forme un gouvernement minoritaire. ⚬ En finir avec cette ACDI Dès la mise en place d’un gouvernement majoritaire en 2011 = on accélère le processus de dissolution ⚬ Le gouvernement s’en prend à certaines ONG qu’il juge « radicales » (notamment Alternatives et Kairos), qui ont le malheur de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. ⚬ Les programmes de partenariat sont détruits, qui permettaient aux entités non gouvernementales de développer des projets avec des fonds publics. ⚬ Par la suite, Harper ferme Droits et démocratie, un organisme paragouvernemental qui n’a rien de radical, mais qui commet le « crime » de dire que les Palestiniens aussi ont des droits.  Historique AI - Canada L’agence canadienne de développement international (ACDI) L’aide aux pays qui reçoivent de l’aide de l’ACDI est revue. ⚬ pays parmi les plus pauvres, en Afrique notamment, sont éliminés. ￭ par hasard, ce sont des pays où les relations commerciales et la présence d’entreprises canadiennes ne sont pas très importantes. Le Canada devient, selon l’OCDE, le « mauvais exemple » des pays riches en réduisant sa contribution au développement international à des niveaux inédits (moins de la moitié du fameux 0,7 % promis en 1970) ! 2013 : Fusion de l’ACDI et du Ministère des affaires étrangères et du commerce international (MAECI). ⚬ Objectif premier du MAECI est de défendre les intérêts économique du Canada ⚬ MAECI = Affaires mondiales Canada, aujourd’hui  Coopération et solidarité internationale au Canada ⚬ Programme d’innovation en aide internationale ￭ Réalise des investissements ciblés afin de mobiliser des investissements privés supplémentaires dans les pays en développement pour l’atteinte des Objectifs de développement durable. ⚬ Programme de prêts souverains ￭ Des prêts souverains à faible taux d’intérêt, principalement aux pays à revenu intermédiaire, pour les aider à réaliser des investissements destinés à réduire la pauvreté et assurer la paix et la sécurité. ⚬ Le Programme de coopération volontaire (PCV) ⚬ Programme international de financement climatique ⚬ Contributions à remboursement conditionnel ￭ nouvel outil de financement qui appuiera certains projets de développement durable dans les pays les moins avancés, les pays à faible revenu, les régions touchées par des conflits et d’autres lieux et secteurs où l’accès au financement est difficile. ⚬ Mobiliser le financement du secteur privé ￭ Les programmes de financement novateurs du Canada contribuent à convaincre des investisseurs privés de financer des investissements ayant une incidence sur les ODD dans les pays en développement.  Historique AI - Québec Église catholique ⚬ Missionnaires : plus de 5000 sont recrutés en 1959 et envoyés dans 68 pays 1965 : Le ministre Gérin-Lajoie définit pour la première fois une doctrine internationale pour la province, laquelle se veut interventionniste et traitée d'égale dans la définition des conventions internationales par le gouvernement d'Ottawa. De nouvelles structures et organisations émergentes au Québec (Solidarité, union, coopération (SUCO), Organisation canadienne pour la solidarité et le développement (OCSD), Oxfam Québec) vont profiter largement de la mise en place de programmes de volontaires et de cofinancement développés par l'ACDI. L'Association québécoise des organisations de coopération internationale (AQOCI) est créée en 1978 pour coordonner certains efforts collectifs.  Historique AI - Québec Création de multiples ONG Le ministère des Relations internationales (MRI) du Québec appuie le déploiement de plusieurs milliers de jeunes en partance pour «le Sud», dans le cadre de projets qui alimentent un nouveau type de «coopération solidaire». Le Forum social québécois de 2007 rassemble quelque 1000 mouvements sociaux qui lancent un appel pour «L'avenir du Québec et du monde» qui affiche leur engagement envers une «mondialisation de la qualité de vie et non celle des privilèges et de l'exploitation» (168) et pour certains, le développement d'une «alter coopération». Coopération et solidarité internationale au Québec  Coopération et solidarité internationale au Québec Ministère des relations internationales et de la francophonie (MRIF) Jusqu’en 2021 : 3 programmmes ⚬ Québec sans frontières (QSF) ⚬ Programme québécois de développement international (PQDI) ⚬ Le programme d’éducation à la citoyenneté mondiale (PECM) Depuis 2021 : 1 seul programme combinant les trois derniers ⚬ Nouveau Québec sans frontières Que retenons-nous jusqu’ici ? Pourquoi peu ou pas d’amélioration ? On ne touche pas les causes profondes Énormes inégalités systémiques entre pays ⚬ Libéralisme ⚬ Racisme Perdre le Sud, par Maïka Sondarjee ⚬ Ordre mondial institutionnalisé ￭ ordre inégal, qui bénéficie à une élite politique et économique aux dépens des sociétés du Sud, fixé par des normes, des institutions, des traités, et découle des siècles de colonialisme occidental accords désavantageux sur l’agriculture, les politiques d’austérité dictées aux pays endettés, le contrôle des droits de propriété intellectuelle, le pouvoir des multinationales sur les gouvernements du Sud, l’externalisation des coûts sociaux et environnementaux des modes de vie du Nord vers le Sud ⚬ entraînant une hausse exponentielle des inégalités économiques et environnementales, avec des conséquences différenciées entre populations du Nord et du Sud Contrôle des pays du Nord sur les pays du Sud Accès à la propriété intellectuelle ⚬ Tenofovir disoproxil fumarate (tenofovir DF) : médicament pour traitement du VIH/SIDA ⚬ Par la firme américaine Gilead sciences Inc (Gilead) En dépit de la reconnaissance par l'OMS du caractère essentiel de tenofovir DF dans la lutte contre le sida y compris dans les pays du Sud, l'accès effectif et massif à ce médicament par ces pays demeure très restreint ⚬ Prix +++++ élevé ⚬ Plusieurs brevets sur ce médicament aux Etats-Unis à la fin des années 1990, puis en Europe, Gilead a poursuivi sa politique d'extension de par le monde de ses droits de propriété intellectuelle avec comme dernières phases déterminantes, un dépôt de brevets au Brésil et plus récemment en Inde. Il s'agit ainsi clairement pour Gilead d'empêcher toute production de versions génériques d'un produit dont la vente constitue sa principale source de revenu. Le développement international comme une forme de néocolonialisme Colonialisme = une idéologie qui permette d’exploiter et de dominer, par une puissance politique, des territoires non intégrés à son espace national. Le colonialisme moderne se manifeste par le contrôle exercé par un peuple sur un peuple étranger, supposant l’utilisation politique et idéologique de la différence de développement existant entre ceux-ci. ⚬ pas seulement la relation de domination entre colonisateurs et colonisés, mais aussi l’interprétation qui en découle : ￭ Il est du devoir du blanc, un privilège lourd, de civiliser les Autres. Complexe du sauveur blanc (white savior complex) Sauveur blanc = comme des « personnages dont le sens inné de la justice de la coopération raciale, de l'élévation des non-Blancs et de la rédemption des Blancs » qui, en fin de compte, renforcent qui renforcent en fin de compte « le paternalisme normal et naturel des Blancs ». ⚬ Les personnes racisées sont vues comme ne pouvant pas s’autodéterminer, il faut donc les sauver. 7 publications Twitter de Teju Coles ⚬ (1) perpétuer les injustices « le matin », (2) s'efforcer héroïquement de les réparer « l'après-midi » et, enfin, (3) obtenir la reconnaissance de ces efforts « le soir ». ￭ Basé sur l’enthousiasme, la banalité et le manque de conscience critique À garder en tête également même hors du contexte de l’aide internationale Complexe du sauveur blanc (white savior complex) Ce que vous faites vous aide-t-il à vous sentir bien dans votre peau plutôt qu'à lutter contre les problèmes systémiques qui affectent les personnes BIPOC ? Le complexe du sauveur blanc est peut-être en jeu.  Pourquoi peu ou pas d’amélioration ? On a changé les mots ⚬ Développement ⚬ Coopération ⚬ Solidarité... Mais à quoi bon si on ne change pas les processus fondamentaux ??!! Nous y reviendrons  L’aide internationale Aide internationale Aide humanitaire Aide au développement Aide d’urgence lors d’une crise sanitaire, politique ou Développement international environnementale Coopération internationale Solidarité internationale PROFESSION Gap year* Volontourisme* PROFESSION ou VOLONTARIAT *Sujet à débat Regard sur le volontariat international  Volontariat international Réside dans la volonté d’individus, principalement originaires de pays occidentaux, de s'engager dans des projets de développement à l'étranger afin de contribuer au progrès et à l'amélioration des conditions de vie des pays à faibles revenus et ce sans rémunération. Englobe également des objectifs de développement personnel et professionnel pour les volontaires Champs d'action du volontariat international = diversité considérable ⚬ l'éducation, la santé, et l'environnement. En parallèle, vise à promouvoir les échanges culturels, à fortifier le sentiment de citoyenneté mondiale, et à encourager la compréhension mutuelle entre les peuples.  Volontariat international Organisé par des entités variées ⚬ organisations non gouvernementales (ONG), agences gouvernementales ou d'entreprises privées à but lucratif. Deux principales formes se distinguent : ⚬ le tourisme volontaire (davantage axé sur l’expérience personnelle et culturelle et associé à des séjours de courte durée) ￭ Volontourisme ⚬ le volontariat international pour le développement (généralement considéré comme une approche plus responsable et durable de l'engagement à l'étranger, axée sur la contribution au développement des communautés locales) ￭ Gap year ￭ Coopération internationale ￭ Apprentissage par le service communautaire ￭ Initiation à la solidarité et à la coopération internationale (projet QSF du MRIF)  Études sur le volontariat international Littérature croissante dans les années 2000-2010 ⚬ Principalement axée sur les bénéfices pour les volontaires ￭ Développer des compétences, cultiver une sensibilité culturelle, profiter de nouvelles perspectives professionnelles, et approfondir leur compréhension des enjeux mondiaux. Mais....  Études sur le volontariat international Un nombre grandissant d’auteurs remettent en question la pertinence de cette activité pour les communautés d’accueil dénonçant plutôt l’aspect néocolonial du volontariat international. La dimension financière et partenariale de ces initiatives soulève aussi des inquiétudes, transformant le volontariat international en une entreprise où les organismes occidentaux tireraient profit (capital social, humain ou financier) au détriment des pays du Sud. Malgré des aspirations altruistes axées sur l'aide et le partage, les séjours de volontariat international auraient le potentiel de reproduire des inégalités, renforçant la position dominante des pays du Nord.  Études sur le volontariat international Selon vous, pourquoi peu d’études de la perspective des communautés ?  Études sur le volontariat international - Québec sans frontières https://jqsi.qc.ca/jqsi2019/jqsi.qc.ca/index2821.html?Le- Ce que l’on sait sur les effets du programme QSF du point de vue des communautés Expérience culturelle Créer des liens Apprentissage dans divers domaines Contribution (à divers degrés) à des projets communautaires Ces effets sont des effets attendus... qu’arrive-t-il quand on s’intéresse aux effets non prévus ? Ce que l’on sait sur les effets du programme QSF du point de vue des communautés EFFETS NON PRÉVUS Recevoir des « blancs » donne de la notoriété aux familles Accueillir des volontaires exerce une pression sur les familles. Se sentir utilisés et devoir normaliser des comportements choquants Un rendement organisationnel moins optimal et la gestion des volontaires comme une tâche supplémentaire importante pour les organismes partenaires Déception et sentiment d’injustice Le sentiment de ne pas être autant soutenus dans leurs projets en comparaison aux volontaires québécois et d’être utilisés à des fins de sensibilisation Les projets ne permettent pas des actions pertinentes et pérennes pour la communauté  Pourquoi ces effets ? Partenariat inéquitable Ressources inéquitablement distribuées (volontaires, organisation et familles) Projets avec peu de portée, car peu de temps et volontaires non qualifiés Peu de formation, sensibilisation et absence d’une posture anti-oppressive  Et donc...? Le volontariat international ne se déroule pas dans un cadre neutre où tous les acteurs sont perçus comme égaux. La pratique du volontariat international crée a priori un espace dans lequel se répète la croyance en la supériorité des personnes blanches sur les autres groupes. Cette internalisation de sentiments d’infériorité a une incidence sur le développement des communautés. Il n’est donc pas suffisant pour les acteurs occidentaux de simplement aspirer à jouer le rôle de partenaires égaux auprès des communautés, car les dynamiques reproduisent des schémas hérités de l’histoire coloniale où les populations sont opprimées.  Et donc...? Un réel partenariat devrait être construit sur l’établissement de relations équilibrées. ⚬ 3 conditions (De Leener, 2013) : ￭ Chaque partenaire s’attend à recevoir quelque chose ￭ Chaque partenaire a quelque chose à donner ￭ Mus par des objectifs communs ⚬ Si on examine la situation des partenaires du Nord, la première et la troisième se révèlent régulièrement difficiles à rencontrer. Bien sûr, lorsqu'on insiste, les partenaires du Nord diront, presqu'à l'unisson, qu'ils reçoivent énormément de leurs partenaires. Toutefois, dès le moment où il leur faut préciser ce qu'ils ont reçu exactement, la situation devient compliquée et les tentatives d'explication sinueuses, rarement consistantes. ⚬ Si, à présent, on examine la situation des partenaires du Sud, ce sont les deuxième et troisième conditions qui paraissent périlleuses. L'idée que des gens du Sud puissent posséder des ressources susceptibles de retenir l'intérêt de gens au nord, mis à part le cas évident des matières premières brutes, est difficile à concevoir pour un grand nombre d'acteurs du Sud. Mais, plus encore, c'est la perspective que des objectifs puissent être partagés qui les plongent dans l'embarras (« Que pourrions-nous faire avec vous au Nord, vous êtes tellement riches ? », se demandait un responsable de mutualité congolaise).  Et donc...? Mieux : nous avons relevé que plus les acteurs se saisissent du partenariat dans leurs propos, plus ils en parlent comme d'une réalité accomplie, moins ils réussissent à en démontrer la réalité. C'est en cela que nous parlons de partenariat paradoxal : on en parle d'autant plus que, précisément, il se révèle inaccessible dans les faits. (De Leener, 2013). Il s’agit d’une forme d’oppression puisqu’elle s’inscrit dans une discrimination systémique entérinée par un pouvoir historique, idéologique, culturel et institutionnel (Sensoy et DiAngelo 2017) et parce que l’oppression est un état de relations de pouvoir asymétriques où les personnes des groupes dominants exercent leur pouvoir en restreignant l’accès aux ressources matérielles et aux prises de décision (Nelson et al. 2001). Ces relations de pouvoir limitent l’agentivité des communautés du Sud en entravant leur capacité à influencer leur propre développement et à déterminer leur trajectoire.  Et donc...? Les participants (ici et au Sud) perçoivent plutôt que le programme vise à répondre aux besoins des québécois. Considérant les capitaux financiers et humains dépensés par le programme, celui-ci a plutôt pour effet d’instrumentaliser les communautés en les positionnant comme un moyen d’atteindre les objectifs personnels et organisationnels du groupe dominant plutôt que pour la réelle contribution au développement de ces dernières.  Décoloniser l’aide internationale sous l’angle du volontariat international  Adopter une approche anti-oppressive/anti-raciste Exige une compréhension approfondie des dynamiques en jeu. Réfléchir à la manière dont la blancheur se constitue en tant que position d'avantage structurel et de privilège, et d'examiner comment elle devient un « point de vue » (Frankenberg, 1993) à partir duquel le développement peut être observé et interprété. Examiner de manière critique le rôle de la position sociale dans la construction des « Autres » et dans la conceptualisation du développement en tant que domaine d'étude (Power et Sidaway, 2004). Le défi consiste à retracer le caractère implicite du discours et de la pratique du développement formellement color-blind (White, 2002). ⚬ Ne pas tenir compte de la ‘’race’’ dans le développement international peut signifier ne pas reconnaître les disparités raciales globales qui existent, reproduction des dynamiques néocoloniales, prône des solutions universelles, etc. Juger la vision de ceux qui y contribuent non seulement par ce qu'ils voient, mais aussi par ce qu'ils ne voient pas : les réalités humaines qu'ils refuse de regarder en face, les potentialités qu'ils ne peuvent supporter (Berman, 1982).  Adopter une approche anti-oppressive/anti-raciste Incarner une posture radicale permettant d’accompagner les acteurs de la société civile à démanteler les systèmes d’oppressions dont elles font partie (Freire 1974). Actions transformatives plutôt qu’amélioratives. ⚬ Lutter contre des violences politiques vs créer des sites web Laisser les communautés décider des priorités et de la manière de les actualiser. Respecter les valeurs, les normes et coutumes. ⚬ Ne pas imposer une vision occidentale  Pourquoi c’est de la psycho ? Notre lunette de psychologie communautaire nous permet d’analyser un domaine de pratique sous un autre angle. Nos outils : concepts théoriques (ex : white savior complex, relations intra et intergroupe), cadres conceptuels (approche anti-raciste), méthodologie (recherche, participative, croisement des savoirs, mobilisation). Objectif : transformer les institutions, empowerment, bien-être et justice sociale. Les milieux de solidarité et de coopération internationale constituent des milieux de travail pour les psychologues communautaires