CM Sociologie L1 - Deuxième partie
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These notes provide a comprehensive overview of the topic of sex, gender, and social integration primarily focused on the sociological perspective. The notes cover important aspects like the emergence of gender studies, the role of feminist movements in examining inequalities, and the influence of factors like sports and family structures on social integration.
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Sexe et genre Sexe et genre Social SEXE ≠ GENRE Biologique Le sexe et le genre en sociologie Champ sociologique relativement récent qui traite : Des identités féminines et masculines Des rapports entre hommes et femmes Exem...
Sexe et genre Sexe et genre Social SEXE ≠ GENRE Biologique Le sexe et le genre en sociologie Champ sociologique relativement récent qui traite : Des identités féminines et masculines Des rapports entre hommes et femmes Exemples : Pourquoi les hommes, à compétences et qualifications égales, gagnent-ils plus que les femmes ? Pourquoi les femmes effectuent-elles la grande majorité des tâches ménagères ? Pourquoi le rose pour les filles et le bleu pour les garçons ? L’émergence des études de genre L’étude des rapports homme/femme en tant que tels n’intéressent pas la sociologie jusqu’aux années 1970 On parle d’abord de : Rapport social de sexe Études « féministes » Études « sur les femmes » Les premières recherches multidisciplinaires entraînent des polémiques Des polémiques vont naître le concept de genre Un mouvement moteur Le mouvement féministe dit de « deuxième vague » (1960- 1970) : Centré sur la sexualité, la place de la femme dans la famille et les violences conjugales Pousse à s’interroger sur les inégalités entre hommes et femmes Le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) joue un rôle crucial dans le développement de la recherche Le but est d’abord politique Des revues dédiées à l’étude de genre Dans les années 1990-2000 : Questions féministes (1977) Pénélope. Pour l’histoire des femmes (1979) Cahier du genre (1986) Clio, Histoire, femmes et sociétés (1995) Travail, genre et sociétés (1995) Nouvelles questions féministes (2001) Genre, sexualité et sociétés (2009) Sexe et genre Le terme de genre apparaît Dans les années 1980 aux États-Unis En France dans les années 2000 (recherche portant sur les rapports sociaux de sexe) « Le genre désigne le système qui produit une bipartition hiérarchisée entre les hommes et les femmes, et les sexes renvoient aux groupes et aux catégories produites par ce système. » (Bereni, Chauvin, Jaunait, Revillard, 2012, p. 10) Sexe et genre Le fait d’être un homme ou une femme a des implications sociales Il n’y a pas une identité « féminine » ou « masculine » mais les deux se construisent tout au long de la vie en société L’approche par le genre insiste sur le caractère hiérarchisé de la catégorisation Le genre est une catégorie d’analyse Sexe et genre « La société légitime une relation de domination en l’inscrivant dans une nature biologique qui elle-même est une construction sociale naturalisée. » (Bourdieu, 1998, p. 29) => Les féministe « matérialistes » dénoncent le système patriarcal qui impose l'exploitation des femmes par les hommes au sein de la communauté familiale. Genre et socialisation « On ne naît pas femme, on le devient » (Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir, 1949). Genre et socialisation La socialisation de genre implique : La construction d’identité de genre Que les hommes et les femmes apprennent durant l’enfance à se comporter suivant les normes associées à leur sexe Que les identités de genre peuvent être différentes selon les époques et les sociétés Qu’il existe des mécanismes qui poussent les individus à se situer en tant que femme ou homme au sein de la société Que chaque genre se voit attribuer un espace et un rôle social Genre et socialisation La socialisation genrée : S’exerce durant la prime enfance Intériorisation des comportements féminins et masculins Est différente selon le sexe La socialisation est donc différentielle La socialisation différentielle s’exerce également à l’âge adulte Galanterie, séduction Genre et socialisation « C'est là que la classe sexuelle se donne à voir, là dans l'organisation de l'interaction en face à face, car c'est là que les présupposés sur la domination sexuelle peuvent être utilisés pour déterminer qui décide, qui mène le jeu et qui s'y soumet. » (Erving Goffman, p101) Sport et genre Pour Erving Goffman : Les jeux et les sports sont les lieux d'apprentissage de qualités (adresse physique, force, endurance, résistance) jugées nécessaires pour garantir la possession d'une « nature humaine masculine » Il fait référence aux aptitudes pour dominer un face à face lors d’interactions quotidiennes Sport et genre Pour Pierre Bourdieu : Le sport en mettant en jeu des corps produit des habitus corporels conformes à « cet artefact social qu'est un homme viril ou une femme féminine » (Bourdieu, 1998) Sport et genre Pour Pierre Bourdieu : La femme qui pratique intensivement voire à haut niveau le sport est subversive dans le sens où cela induit chez elle « une profonde transformation de l'expérience subjective et objective du corps [...] il se convertit de corps pour autrui en corps pour soi, de corps passif et agi en corps actif et agissant » (Bourdieu, 1998 p. 74) Sport et genre Pour Pierre Bourdieu : « La femme doit exister d'abord par et pour le regard des autres, c'est-à-dire en tant qu'objet accueillant, attrayant, disponible » (Bourdieu, 1998) Sport et genre Être une femme dans le monde des hommes. Socialisation sportive et construction du genre (Christine Mennesson, 2005) : Femmes qui pratiquent un sport dit « masculin » (boxe, football) Omniprésence des stéréotypes Les institutions sportives tentent de contrôler le genre et la sexualité des sportives en les poussant à mettre en valeur leur « féminité » et en les encourageant à l'hétérosexualité Les tenues imposées par les règlements Les publicités mettant en avant la femme aux atouts attrayants Intégration et exclusion sociale Introduction « L'intégration est une condition indispensable du vivre ensemble. De la capacité intégrative de la société et/ou d'un groupe social dépend l’état de la cohésion sociale. » (Émile Durkheim) « Nous sommes ainsi conduits à nous demander si la division du travail [...] dans les sociétés Intégration comtemporaines où elle a pris le développement que nous savons, [...] n'aurait pas pour fonction et lien social d'intégrer le corps social, d'en assurer l'unité. » (Émile Durkheim, De la division du travail social, 1893) Le travail est essentiel à la solidarité sociale des sociétés modernes La vision durkheimienne est opposée à Une vision conflictuelle de la société Marx : le progrès social passe par la lutte des classes Intégration Une vision contractualiste de la société Jean-Jacques Rousseau (Du contrat social, et lien social 1762) et John Locke (Traité sur le gouvernement civil, 1690) Le lien social repose sur un contrat social passé entre les individus Le lien social permet à des individus différents les uns des autres de former une société - La constitution du lien social passe par : - La constitution d'une conscience collective « l'ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres d'une même Intégration société » => les valeurs et les normes et lien social - Un niveau élevé d'interdépendance entre les membres de la société La division du travail rend les individus dépendants - les uns des autres dans les sociétés modernes Intégration et régulation sont autonomes Intégration La régulation est un processus au et termes duquel l’intégration est atteinte régulation Lorsque les mécanisme de régulation fonctionnent, l’intégration sociale est forte La régulation sociale renvoie aux mécanismes de maintien de la cohésion sociale et d'un certain nombre de liens sociaux entre les individus Elle évoque les mécanismes de production des La règles régulation Elle s’appuie sur des instances de régulation : sociale L’Etat, la famille, les groupes de pairs… Elle s’appuie sur des mécanismes de socialisation qui visent à faire intérioriser les valeurs et normes acceptées et partagées par le plus grand nombre Hétérogénéité des situations : SDF, mal logés, Rmistes, squatters, clochards Des facteurs d’accroissement des risques d’exclusion : L’exclusion Le chômage de longue durée sociale L’échec scolaire La pauvreté socio-économique (logement insalubre, faible suivi de santé…) Les condamnations judiciaires Notion de Robert Castel Les métamorphoses de la question sociale, 1995 Il y a désaffiliation lorsqu’il y a : Perte d’emploi Et appauvrissement de la sociabilité socio La familiale désaffiliation L ’individu est isolé du reste de la société La désaffiliation est la conséquence de la crise de la société salariale La désaffiliation nécessite de nouveaux mécanismes de régulation sociale Notion de Serge Paugman Essai sur la nouvelle pauvreté, 2004 La disqualification est un processus en trois phases : Phase de fragilisation : perte d’emploi, logement insalubre La Phase d’assistanat : on devient dépendant des travailleurs sociaux disqualification Phase de marginalisation : rupture totale des liens sociaux (exclusion) sociale Certaines trajectoires comportent plus de risques que d’autres « La disqualification place l'individu "dans un statut social spécifique, inférieur et dévalorisé, marquant profondément l'identité de ceux qui en font l'expérience. » Les modalités d’intégration sociale dépendent du type de société : Sociétés traditionnelles : fêtes religieuses ou Les traditionnelles, réunions de famille…. La IIIe République : l’armée, l’école, les modalités croyances collectives d’intégration Il existe donc des instances d’intégration sociale sociale Ces instances peuvent également être des instances de socialisation « La solidarité mécanique, est une forme de Les supports cohésion sociale fondée sur la similitude des comportements des individus et des valeurs d’intégration de la société. » (Émile Durkheim) La solidarité Émile Durkheim pense que la solidarité mécanique mécanique s’est effondrée dans les sociétés modernes pour faire place à la solidarité organique (cohésion sociale fondée sur la complémentarité des activités et des fonctions des individus). Les faits témoignent de la persistance de solidarités mécaniques : Les résistances nationalistes et éthiques (pays de Les supports l’est, Afrique…) Les mouvements sociaux postmodernes d’intégration (mouvements féministes, écologistes, altermondialistes) L’essor de nouvelles communautés de croyants La solidarité (new age…) Le retour des grands rassemblements religieux mécanique Exemple : les familles recomposées Elles permettent de tisser un réseau familial Les supports Ce réseau joue un rôle dans la vie sociale de d’intégration l’individu La famille est une aide intergénérationnelle pour l’individu en cas de difficulté Les nouvelles structures familiales « La trame de la société devient un enchevêtrement de réseaux dans lequel chaque individu trouve ses liens, se branche et Les supports se débranche en fonction de ses besoins et d’intégration des occasions et que, loin de craindre un "affaiblissement du lien social", on peut conjecturer une complexité croissante des Les nouvelles systèmes des liens sociaux. » (Henri Mendras, solidarités La France que je vois, 2002) interpersonnelles La société est désormais organisée en réseau : réseaux d’amis, d’associations, familiaux, professionnels, politiques, religieux. Les supports « La multiplication des appartenances engendre une diversité des liens qui, pris un à d’intégration un, sont moins solides, mais qui, ensemble, font tenir et les individus et la société. » Les nouvelles (François Singly, Les uns avec les autres, 2003) solidarités interpersonnelles François Singly montre comment la société moderne marquée par l'individualisme arrive à concilier l'individuel et le collectif Intégration sociale par le sport Les émeutes de l’été 1981 aux Minguettes Banlieues de l’est lyonnais (Vénissieux à Vaulx- en-Velin Première émeute des banlieues françaises (ZUP) Plusieurs centaines de voitures incendiées De juillet à octobre 1981 Les émeutes de l’été 1981 aux Minguettes Appelé « le malaise des grands ensembles » Affrontement avec les forces de l’ordre François Mitterrand président depuis le 10 mai 1981 Auparavant émeutes de Bristol 1980 et Brixton 1981 (Grande-Bretagne) Le dispositif anti-été chaud Mis en place dès 1982 Coordonné par le ministère des affaires sociales et de la solidarité nationale Prise en charge des jeunes qui ne partent pas en vacances 11 départements concernés Le sport, outil des pouvoirs publics Le sport est présenté comme un modèle idéalisé de lien social La compétition n’empêcherait pas la solidarité Les jeunes apprendraient : A fournir des efforts A devenir citoyens A assumer leurs responsabilités Les jeunes admettraient ainsi leur sort sans trop se plaindre Le sport, outil des pouvoirs publics Les actions mises en place sont très médiatisées Elles apparaissent comme des contre-feux médiatiques Le « bon » jeune ferait du sport, le « mauvais » non Le sport, outil des pouvoirs publics Les gouvernements successifs prolonge le dispositif : 1983 : Opération prévention été 1995 : Ville, vie, vacances L’efficacité des dispositifs est évalué en fonction du nombre de participants Il n’y a souvent pas de concertation avec les clubs locaux Les effets positifs du sport pour les DDJS ne sont pas discutables « Sport de rue et insertion sociale », Pascal Duret et Muriel Augustini, 1994 : La sociabilité des jeunes : N’est pas prioritairement structurée par leurs Les critiques amitiés sportives Est d’abord structurée par les réseaux familiaux, des de voisinage et scolaires chercheurs Ils s’opère une concurrence entre les influences exercés par les différents réseaux auxquels appartiennent les jeunes « Sports, jeunesse et logiques d’insertion » 1995, Michel Anstett et Bertrand Sachs : Le sport est utilisé comme écran de fumée Les critiques Le but est de cacher les vrais problèmes des d’insertion économique liés au chômage et à la sous-qualification des familles des chercheurs quartiers sensibles « Sport et insertion , 2000», Marc Clément : Étude des actions menées à Vaulx-en-Velin Les critiques Lorsque les adultes sont assimilés aux des institutions qui les emploient il y a résistance chercheurs A contrario les liens deviennent durables « Intégration par le sport : représentation et réalité », 2005, Marc Falcoz et Michel Koebel : Les critiques « la transférabilité des vertus supposées du des sport à d'autres domaines de la vie sociale est chercheurs de l'ordre du mythe. »