Anatomie de l'appareil urinaire et génital masculin PDF
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Toulouse III - Paul Sabatier University
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Ce document décrit l'anatomie du bas appareil urinaire, y compris la vessie et l'urètre. Il explique la division du pelvis en trois loges et détaille la localisation et les rapports de la vessie, en tenant compte des différences entre les sexes. Il couvre également la configuration interne de la vessie et sa vascularisation. Le document est un bon complément à la compréhension des systèmes urinaire et génital.
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BAS APPAREIL URINAIRE - VESSIE ET URÈTRE I. Le bas appareil urinaire Il est constitué de : - la vessie, réservoir qui sert à la continence - l’urètre, canal excréteur de l’urine vers le périnée II. Division du pelvis On peut diviser le pelvis en 3 loges. On peut observer à droit...
BAS APPAREIL URINAIRE - VESSIE ET URÈTRE I. Le bas appareil urinaire Il est constitué de : - la vessie, réservoir qui sert à la continence - l’urètre, canal excréteur de l’urine vers le périnée II. Division du pelvis On peut diviser le pelvis en 3 loges. On peut observer à droite une vue supérieure schématisée du pelvis sur laquelle sont représentées ces différentes loges avec, d’avant en arrière : - la loge vésico-urétrale - la loge génitale - la loge rectale De part et d’autre se trouvent les parois du pelvis, depuis lesquelles se fait la distribution vasculaire, et qui va ensuite jusqu’au niveau des loges viscérales. On voit aussi l’uretère, conduit excréteur qui part de la région lombale, au niveau des reins, et qui descend le long des parois pelviennes jusqu’à la face postérieure de la vessie. III. La vessie Celle-ci a une localisation qui varie selon son niveau de remplissage : - elle se situe au niveau du pelvis, en arrière du pubis et de la symphyse pubienne, lorsqu’elle est vide, c’est-à-dire en situation de vacuité - lorsqu'elle est remplie, elle déborde de l’espace sus-pubien et devient alors abdominale. Certaines vessies sont capables de se distendre énormément. On observe des différences au niveau de ses rapports anatomiques au sein du pelvis et du périnée entre l’homme et la femme (on y reviendra plus tard). Elle est placée dans la loge vésico-urétrale du pelvis, qui est antérieure et médiale. Elle est sous-péritonéale, ainsi quand on cherche à l’observer en coelioscopie et qu’elle est sondée et vide, on ne la voit pas ; elle est sous le péritoine. Il s’agit d’un organe musculaire creux qui sert de réservoir et de stockage des urines entre les mictions, la capacité vésicale standard étant de 350 cc. Si cette capacité vésicale est inférieure ou supérieure, on parle de compliance vésicale : - vessie hypocompliante : les patients ressentent le besoin d’uriner dès 100 cc Page 1 sur 14 - vessie hypercompliante : elle peut contenir beaucoup plus de 350 cc donc les gens auront des mictions de 500-600 cc sans que cela ne soit un problème pour eux La vessie est annexée à un appareil sphinctérien permettant le contrôle volontaire de la continence. Sa forme est globalement piriforme mais devient globuleuse une fois la vessie remplie. On peut lui décrire 3 faces : la face supérieure, appelée le dôme vésical : partie extensible lors du remplissage de la vessie - la face antéro-inférieure qui se termine en haut et en avant par l’apex de la vessie. Cet apex se poursuit sur la paroi abdominale antérieure par l’ouraque et le fascia ombilico prévésical. Il s’agit d’un fascia graisseux se poursuivant jusqu’au niveau de l’ombilic. - la face dorsale, appelée le fundus vésical ou base vésicale. Elle possède aussi 3 angles : - un angle inférieur appelé le col vésical, qui se prolonge par l’urètre - deux angles latéraux-postérieurs qui correspondent aux extrémités supérieures du fundus vésical 1) Configuration interne de la vessie À l’intérieur de la vessie, on trouve une muqueuse normalement régulière et lisse mais qui peut devenir plus trabéculée chez l’adulte. On peut aussi avoir des vessies de lutte, notamment chez les patients avec des adénomes prostatiques et ayant ainsi des difficultés à uriner, avec des trabécules plus marquées voire des diverticules de la vessie. Ce qui est notable dans cette configuration interne est la partie interne du fundus vésical (de la base de la vessie). Sur le schéma de coupe frontale de la vessie à droite, on accède à la face postérieure de la vessie et donc au fundus vésical. On peut alors remarquer le trigone vésical, qui est une partie triangulaire fixe située au centre des trois ostiums que sont : - les deux ostiums de l’uretère : les ostiums urétéraux - l’ostium vésical de l’urètre Entre les deux ostiums urétéraux se trouve le pli inter-urétérique et en arrière de ce pli et donc du trigone, on trouve la fosse rétro-trigonale. Cette fosse est une zone déclive où on retrouve souvent des calculs vésicaux qui s’y déplacent sous l’effet de la gravité. Cette zone est explorée par cystoscopie : on met une caméra dans la vessie et on passe dans l’ostium de l’urètre pour voir l’intérieur de la vessie et y rechercher des pathologies ou des calculs. Le trigone vésical, qui a un aspect de fibres musculaires épaissies, et le pli inter-urétéral permettent de se guider lorsque l’on ne trouve pas les ostiums urétéraux. 2) Histologie de la vessie Page 2 sur 14 La vessie est tapissée par de l’urothélium, qui tapisse d’ailleurs l’ensemble des cavités excrétrices. Il est constitué de 8 couches de cellules qui ont une disposition différente selon le remplissage de la vessie : - si la vessie est vide, les cellules ont tendance à s’étaler - au maximum du remplissage de la vessie, il n’y aura plus qu’une couche de cellules dans la muqueuse Il y a en dessous de la muqueuse la partie musculeuse, appelée ici le détrusor, qui est un muscle lisse qui : - se contracte au moment de la miction - se relâche pendant le remplissage Au niveau du col vésical, à l’angle inférieur de la vessie et au niveau de la jonction avec l’urètre, du muscle lisse se dispose de façon différente du reste de la vessie, de façon à former le sphincter interne de la vessie (qui est du muscle lisse donc ne dépend pas de la commande volontaire). On trouve aussi un sphincter strié, dont la contraction dépend cette fois de la commande volontaire. Ainsi le col vésical est entouré de sphincter lisse tandis que le sphincter strié est situé un peu plus bas. 3) Vascularisation artérielle de la vessie Elle est très riche et provient de toutes les branches artérielles du pelvis. Le fait que la vessie soit aussi richement vascularisée est un avantage car lorsqu’on l’opère, la cicatrisation est assez facile et les risques de dévascularisation sont très faibles. La vascularisation artérielle provient des branches de l’artère iliaque interne et plus spécifiquement, on retrouve : - les artères vésicales supérieures - des branches provenant des artères pudendales internes - des branches issues des artères obturatrices - des branches de l’artère vésicale inférieure et de l’artère du conduit déférent chez l’homme - des branches de l’artère utérine (branches vésico-vaginales, non dit par la prof mais écrit sur la diapo) et des artères vaginales chez la femme Elle prend ainsi des vaisseaux d’un petit peu tout ce qui l’entoure. 4) Vascularisation veineuse de la vessie Elle est aussi très riche. Le drainage veineux se fait principalement par le plexus veineux rétropubien (anciennement de Santorini), qui est en arrière de la symphyse pubienne dans un espace situé en avant de la vessie. Il faudrait donc décoller la vessie de la symphyse pubienne pour y accéder. C’est un espace richement vascularisé avec des plexus veineux, qui se draine ensuite dans les veines pudendales internes. On a aussi des plexus veineux placés tout autour de la vessie, qui eux vont se drainer dans les veines iliaques internes. Le drainage lymphatique suit les vaisseaux iliaques : iliaque interne puis iliaque commun puis éventuellement au niveau des vaisseaux rétropéritonéaux. Page 3 sur 14 5) Rapports de la vessie chez l’homme Sur cette coupe sagittale, on peut voir : - en avant : la loge vésico-urétrale - au milieu : la loge génitale - en arrière : la loge rectale Chez l’homme, les rapports supérieurs se font avec la cavité abdominale et les viscères présents à l’intérieur de celle-ci. En inférieur, elle est en rapport avec la prostate, sur laquelle elle se pose. En avant, elle est en rapport avec la symphyse pubienne et la paroi abdominale antérieure. Les rapports postérieurs de la vessie se font avec les uretères, les canaux déférents et les vésicules séminales situées au niveau du fundus vésical, puis encore plus en arrière, avec le rectum. Le vessie est tapissée de péritoine, notamment sur sa face supérieure. Ce péritoine se réfléchit en arrière de la vessie puis sur le rectum, décrivant ainsi le cul-de-sac recto-vésical (anciennement appelé cul-de-sac de Douglas). 6) Rapports de la vessie chez la femme Chez la femme, les rapports supérieurs se font, comme chez l’homme, avec cavité abdomino-péritonéale mais aussi avec l’utérus, le plus souvent antéversé et antéfléchi, qui se repose sur le dôme vésical. En postérieur, la vessie est en rapport avec le vagin. En antérieur, les rapports sont les mêmes que chez l’homme (symphyse pubienne + paroi abdo antérieure) et en inférieur, elle est en rapport avec l’urètre, le périnée et la vulve. Ainsi, quand la vessie est vide, elle est rétropubienne (en arrière de la symphyse) puis quand elle se remplit, elle déborde de l’espace sus-pubien. Cela permet de mettre en place un cystocathéter lorsqu’il y a une prostatite chez un patient (qui est une contre-indication au sondage vésical) mais que le sondage est nécessaire : on met un cathéter au-dessus de la symphyse pubienne sous contrôle échographique. Il faut ainsi que la vessie soit bien remplie pour éviter les interpositions d’anses digestives. Ce procédé est surtout utilisé chez les hommes car le sondage vésical est très rarement difficile chez une femme (en cas de grosse tumeur par ex). Sur le schéma à droite, on voit le cul-de-sac vésico-utérin situé entre la vessie et l’utérus. Il descend moins bas sur le vagin que le cul-de-sac recto-utérin (de Douglas). Attention, il y a une erreur sur le schéma car il est écrit “cul-de-sac recto-vésical” mais cela est faux chez la femme car il y a l’utérus entre le vagin entre la vessie et le rectum. Le cul-de-sac recto-vaginal descend en-dessous de l’insertion vaginale tandis que le vésico-utérin reste au-dessus du vagin. Pour passer dans la cavité péritonéale en avant (entre l’utérus et la vessie), il faut décoller la vessie de l’utérus alors qu’en arrière, si on ouvre le cul-de-sac postérieur, on accède directement à la cavité pelvienne. Page 4 sur 14 Sur le schéma à droite, la vessie est en semi-réplétion car si elle était vide, on ne la verrait presque pas. De part et d’autre de la vessie se trouvent les fosses para-vésicales, la loge génitale au milieu avec l’utérus et en arrière le rectum. Ces fosses para-vésicales sont des espaces de part et d’autre de la vessie, entre la face latérale de cette dernière et la paroi pelvienne. IV. Urodynamique Le contrôle neurologique de la vessie est un contrôle central à la fois volontaire et involontaire. C’est un système très complexe que l’on reverra sûrement en détail en physio. Il fait intervenir : - le système nerveux somatique via le nerf pudendal pour la contraction du sphincter strié et l’innervation sensitive du périnée. - le système nerveux autonome involontaire avec des centres sympathiques et parasympathiques. Les centres sympathiques permettent la continence (quand on est en situation de stress, ce n’est pas le moment d’aller uriner). La continence consiste en : - une relaxation du détrusor pour qu’il puisse se dilater - une contraction du sphincter lisse Les centres parasympathiques permettent la miction avec : - une contraction du détrusor - une relaxation du sphincter lisse Un cycle de miction est une alternance de phases de remplissage et de phases de miction. Ce système complexe s’explore par un bilan uro-dynamique. Cet examen n’est pas anodin pour les patients car assez désagréable, en position gynécologique, et qui nécessite de placer des capteurs de pression au niveau de la vessie, du vagin, du rectum et de l’urètre. Cela permet de capter les différentes pression au moment du remplissage et au moment de la miction pour voir si tout fonctionne normalement ou si on est en présence : - d’une hypercontractilité de la vessie lorsqu’elle se remplit et donc d’une mauvaise compliance avec hyperactivité vésicale - d’un trouble de la continence urinaire dans le cas d’une mauvaise contraction du sphincter avec une pression trop basse à ce niveau là On effectue plusieurs phases de remplissage et de miction, en recherchant l’apparition du premier besoin de la patiente, puis le second, puis le moment où elle a absolument besoin d’uriner pour déterminer la présence de pathologies. V. Le col vésical Il s’agit de la transition entre la vessie et l’urètre, aussi appelé sphincter interne ou sphincter lisse ou encore sphincter vésical. Page 5 sur 14 Chez la femme, c’est un faisceau musculaire qui cravate la face antérieure du col et qui se trouve en regard du muscle pubo-vaginal. C’est donc “simplement” un faisceau musculaire du détrusor qui fait une anse autour du col vésical, en avant. Chez l’homme, il s’agit aussi de fibres musculaires détrusoriennes disposées de façon circulaire autour du col vésical. Il repose sur la prostate (est donc entre la vessie et la prostate). C’est un système qui permet l’absence de reflux dans la vessie au moment de l’éjaculation du sperme. VI. L’urètre Il s’agit du conduit permettant l’acheminement de l’urine lors de la miction et du sperme lors de l’éjaculation chez l’homme. Chez l’homme, il est très long : il mesure 15 à 20 cm, tandis que chez la femme, il mesure 3 cm. Il est tapissé d’urothélium (comme les autres conduits excréteurs). 1) L’urètre chez la femme Chez la femme, il est exclusivement urinaire. Il est oblique en bas et en avant et non pas complètement vertical. Il traverse le diaphragme uro-génital au niveau du hiatus uro-génital. Il s’ouvre au niveau de la vulve par le méat urétral ou ostium externe de l’urètre. Il répond à la symphyse en avant et au vagin en arrière. De part et d’autre du méat urétral se trouvent les ostiums des glandes para-urétrales, situées comme leur nom l’indique de part et d’autre de l’urètre. Au niveau de la partie moyenne de l’urètre, sur 20 mm environ (la prof a dit 20 cm à l’oral mais sur la diapo ce sont des mm et ça semble beaucoup plus plausible), se trouve le sphincter externe de l’urètre qui est un muscle strié à commande volontaire. Il est très facile de sonder chez la femme : on trouve le méat urétral au niveau de la vulve en arrière du clitoris et il faut simplement faire passer la sonde vésicale dans la vessie, en suivant le trajet court et relativement sans obstacle de l’urètre. 2) L’urètre chez l’homme Chez l’homme, l’urètre s’étend du col vésical jusqu’à l’extrémité du gland, où se situe le méat urétral. Il traverse différentes régions qui vont lui donner différents noms : - il traverse en premier la prostate : cette partie est donc l’urètre prostatique qui mesure 3 cm - il traverse ensuite le diaphragme uro-génital : c’est l’urètre membranacé qui mesure 2 cm - on le retrouve ensuite dans le corps spongieux au niveau du pénis : c’est l’urètre spongieux qui mesure 12 cm On a donc deux zones dans l’urètre : - l’urètre postérieur correspondant aux urètres prostatique et membranacé, qui est vertical Page 6 sur 14 - l’urètre antérieur correspondant à l’urètre spongieux et qui a un trajet horizontal puis un trajet vertical L’urètre a une lumière virtuelle mais qui peut être extensible (et ce de manière assez importante) sauf au niveau de l’urètre membranacé, ce qui explique qu’on puisse causer à cet endroit des plaies lors de sondages difficiles traumatiques. L’urètre masculin possède 3 dilatations : - une au niveau du gland, appelée fosse naviculaire - une seconde au niveau du bulbe du pénis (sa partie proximale), qui est le sinus bulbaire - une troisième au sein de la prostate ; le sinus prostatique Le trajet de l’urètre chez l’homme est d’abord vertical à travers la prostate. Ensuite, au niveau de l’urètre antérieur, il y a deux courbures, soit deux directions : - une première courbure antérieure au niveau de la face supérieure du bulbe avec un trajet horizontal - une deuxième courbure, concave en arrière et qui suit l’axe du corps spongieux avec une trajet vertical vers le bas Évidemment, ces angles s’effacent lors de l’érection et le trajet n’aura plus qu’un angle avec un trajet vertical puis un trajet horizontal. Le sondage vésical est plus complexe que chez la femme. Un premier sondage chez l’homme est un acte médical que l’on ne peut pas déléguer à un infirmier ou une infirmière car cela demande une connaissance approfondie de l’anatomie. D’abord, pour effacer la première courbure, il faut relever la verge vers le haut puis il faut ensuite passer la deuxième courbure, ce qui est plus compliqué car l’urètre est ici non extensible et ainsi très sujet aux plaies et aux faux trajets. Après avoir passé la première courbure, on redescend la verge et on la tracte vers le bas pour effacer au maximum la seconde courbure et pouvoir traverser l’urètre membranacé. Attention, dans le cas où un patient a un adénome prostatique avec une très grosse prostate et ainsi un rétrécissement de l’urètre, on peut aussi être traumatique au niveau de la prostate. 3) L’hypospadias Durant l'embryogenèse, l’urètre est une gouttière ouverte en arrière puis il se ferme secondairement, le méat urétral se retrouvant théoriquement à l’extrémité distale du gland. En cas d’anomalie au moment de l’organogénèse, il peut y avoir un hypospadias, c’est-à-dire un abouchement du méat urétral à des endroits ectopiques, au niveau de la face postérieure de la verge. Il peut ainsi être situé entre le gland et le scrotum et lorsqu’il est très proximal, il faut souvent opérer. 4) Configuration interne de l’urètre masculin Page 7 sur 14 Au niveau de l’urètre prostatique, la tunique muqueuse est en continuité en arrière avec le stroma prostatique ; il s’agit finalement de prostate tapissée d’urothélium. On lui décrit de façon médiane un épaississement appelé crête urétrale. On y trouve aussi les colliculus séminal de part et d’autre et le sillon prostatique en bas. Concernant l’urètre membranacé, il possède une tunique muqueuse et une tunique musculaire qui n’est autre que le sphincter strié avec les fibres musculaires qui se disposent tout autour, entre la prostate et l’urètre spongieux. Pour l’urètre spongieux, on y trouve l’abouchement des nombreuses glandes urétrales qui lubrifient l’urètre. La muqueuse est ici en continuité avec le corps spongieux. On observe également des plis longitudinaux, les ostiums des glandes bulbo-urétrales et, juste avant la fosse naviculaire, un petit repli muqueux appelé valvule de la fosse naviculaire. 5) Rapports de l’urètre masculin L’urètre prostatique est en rapport avec le sphincter lisse, situé juste au-dessus de la prostate, puis la prostate, directement circulaire autour de l’urètre car elle est traversée par ce dernier. L’urètre membranacé est entouré du sphincter strié. On a aussi latéralement le corps des glandes bulbo-urétrales. L’urètre spongieux est entouré du corps spongieux. VII. Physiologie de la miction La miction comprend d’abord une phase de remplissage et de continence avec une pression urétrale > à la pression vésicale. Le détrusor est relâché tandis que le col vésical reste fermé de façon involontaire. Lors de la miction, qui aboutit à la vidange, il y a une contraction du détrusor, une ouverture du col vésical, une relaxation de l’urètre et un relâchement complet du sphincter strié. APPAREIL GÉNITAL MASCULIN I. Éléments de l’appareil génital masculin L’appareil génital masculin comprend : - les glandes génitales soit les gonades masculines qui sont les testicules, avec un double rôle endocrine, avec la production des hormones masculines et exocrine, avec la production de spermatozoïdes - les voies génitales ou spermatiques qui comprennent : l’épididyme, le conduit déférent et le conduit éjaculateur Page 8 sur 14 - les glandes annexes aux voies spermatiques, notamment la prostate et les vésicules séminales - les organes génitaux externes avec le pénis II. Les testicules Les testicules sont les glandes génitales mâles, exerçant une double fonction, et sont situés dans les bourses. 1) Organogenèse Durant l'organogenèse, les testicules sont d’abord en situation lombaire puis descendent secondairement dans les bourses, ce qui explique : - qu’il peut y avoir des anomalies de migration avec des testicules qui restent intra-abdominaux, ce qui constitue une indication pour enlever le testicule car il est à haut risque de dégénérescence dû au fait qu’il soit dans un milieu avec une température supérieure à 37°C. - son pédicule vasculaire, qui part de la région lombaire et s’étire au fur et à mesure de la descente du testicule dans les bourses. Ainsi, les artères, les veines et les vaisseaux lymphatiques ont un point de départ ou d’arrivée lombaire au niveau de L2. Pour arriver dans les bourses, le testicule doit passer au niveau du canal inguinal et entraîne avec lui les tuniques de la paroi abdominale ; ainsi la composition des bourses et du scrotum est réalisée par les différents éléments de la paroi. Lorsqu’ils descendent, les testicules sont rétropéritonéaux et entraînent aussi un petit morceau de péritoine, constituant ainsi le canal péritonéo-vaginal. Celui-ci persiste : - autour du testicule par une séreuse appelée la vaginale - au niveau proximal par un vestige appelé le vestige du processus vaginal et qui est fibreux Page 9 sur 14 2) Configuration externe Les testicules sont des organes pairs, situés dans le scrotum ils ont une forme ovoïde et sont aplatis transversalement. Leur grand axe est oblique en bas et en arrière. Leur surface est lisse, si vous opérez vous verrez que leur aspect est blanc nacré et leur consistance doit être ferme et régulière. C'est un organe qui est palpable cliniquement facilement, il faut les palper pour dépister notamment le cancer du testicule qui est fréquent et qui peut toucher le sujet jeune. A l’âge adulte les testicules font 4/5 cm de long, 2,5 cm d'épaisseur Elles pèsent 20g à peu près. Un testicule est composé de 2 faces, une face latérale et une face médiale ainsi que 2 bords, un dorso-crânial et un ventro-caudal du fait de son axe et 2 pôles un crânial et un caudal. Le testicule est coiffé de l’épididyme, (les testicules et l’épididyme sont décrits ensemble parce qu'ils sont très solidaires) situé au niveau de son bord dorso- crânial. Il est aussi entouré d'une enveloppe très résistante : l’albuginée. Cette albuginée envoie des prolongements à l'intérieur du testicule (des cloisons) qui vont segmenter le testicule en lobules, On en compte 200 à 300 environ. Au sein des lobules du testicule on retrouve les tubes séminifères qui vont donc produire les spermatozoïdes. Une zone particulière à connaître : le mediastinum testis qui est un épaississement de l’albuginée, il contient le rete testis. 3) Les voies spermatiques Au niveau des voies spermatiques intra testiculaires, on va avoir des conduits donc qui vont d'abord être contournés. Donc des tubes séminaires contournés qui vont ensuite se rejoindre pour donner des tubes séminaires droits et vont se rejoindre pour former un plexus qui s'appelle le Rete Testis qui se situe au niveau du mediastinum testis, c’est la zone où l’albuginée est plus épaisse et où il y a l'arrivée des vaisseaux au niveau du testicule. De ce rete testis partent des canicules efférentes qui se déversent au niveau du conduit épididymaire. On a ensuite les voies spermatiques extra testiculaire avec successivement : - l'épididyme - le conduit déférent - le conduit des vésicules séminales - le canal éjaculateur (conduit éjaculateur). L’épididyme fait 5cm de long environ et a une épaisseur décroissante de la tête jusqu'à la queue. La tête est au niveau du pôle supérieur du testicule, plaquée contre le testicule via le mediastinum testis. Le corps lui est triangulaire à la coupe et séparé du testicule enfin la queue est à l'extrémité inférieure du testicule elle est aplatie et est complètement libre. L’épididyme longe le bord postérieur et latéral du testicule et est partiellement recouvert par la vaginale, une séreuse qui provient du péritoine. Il est constitué également d'une albuginée qui est en continuité avec l'albuginée testiculaire. Le conduit épididymaire fait 4 à 6 m de long, il est sinueux au niveau de la tête et du corps puis petit à petit s'élargit au niveau de la queue et devient plus linéaire. Page 10 sur 14 L’épididyme se poursuit par le conduit déférent qui va de la queue de l'épididyme jusqu'à la base de la prostate. Le conduit déférent se situe au niveau de la face médiale du testicule. Ce conduit fait 35 à 40 cm de longueur avec un diamètre extérieur de 2 à 3 mm, sa paroi est très épaisse donc la lumière fait 0,5 mm. Son trajet se compose de 5 segments : - le segment scrotal est au niveau du bord dorso-médial du testicule, le conduit déférent ( pas recouvert de la vaginale) - le segment funiculaire qui va correspondre au cordon spermatique - une partie inguinale au moment du passage dans le canal inguinal - un segment pelvien qui va passer donc en sous péritonéal au-dessus des vaisseaux iliaques, de l’uretère et médialement en arrière de la vessie. - une portion, rétropéritonéale : l'ampoule du conduit déférent, une dilatation du conduit avec un aspect en ampoule qui va descendre jusqu’à la base de la prostate. Les glandes séminales sont des glandes annexes en dérivation sur le système excréteur. Elles sont au nombre de 2 et se situent contre le fundus vésical, au-dessus de la prostate et en avant du rectum. Ces glandes sont des réservoirs, à la fois pour le sperme mais aussi pour les sucs spermatiques entre deux éjaculations. Elles sont repliées sur elles-même et ont un petit conduit excréteur qui va rejoindre l’ampoule du déférent. Dépliées, leur surface est de 5 à 10 cm. Elles sont également palpables par voie transrectale (lors du TR). Le conduit éjaculateur est le résultat de l’anastomose entre le conduit de la vésicule séminale et le conduit déférent. Il est en quasi-totalité intra-prostatique et se dirige en dedans et en avant pour se terminer au niveau du colliculus séminal (ou veru montanum) à la face postérieure de l’urètre prostatique. 4) Les bourses Les bourses sont un sac séparé en deux par un raphé médian qui contient de chaque côté un testicule, un épididyme et la partie initiale du canal déférent. Ces deux espaces anatomiques sont séparés l’un de l’autre par des septums en lobule. La vaginale des bourses va entourer le testicule par sa lame viscérale et tapisser l’intérieur de la bourse par sa lame pariétale. En descendant, les testicules emportent une partie de la paroi abdominale : chaque structure de l’épaisseur de la bourse correspond à une structure de la paroi abdominale : - en profondeur, le fascia spermatique interne va être une expansion du fascia transversalis (face profonde de la paroi abdominale) - une tunique musculaire, le crémaster qui est une évagination des muscles obliques internes et transverses et qui permet l’ascension du testicule - le fascia spermatique externe qui est lui dérivé du muscle oblique externe - du tissu cellulaire sous-cutané qui est l’expansion du fascia superficialis (très peu visible au niveau de la graisse sous-cutanée) - une fine couche de peau : le scrotum doublé d’un muscle peaucier, le dartos Page 11 sur 14 5) Le cordon spermatique Le cordon spermatique contient le conduit déférent dans sa partie funiculaire, en plus de ses vaisseaux (les artères testiculaire et déférentielle, et les plexus veineux antérieur et postérieur) et des nerfs (génito-fémoral à l’intérieur du conduit, ilio-hypogastrique et ilio-inguinal en périphérie). Il va suspendre le testicule et l’épididyme à la paroi abdominale, dans une tunique fibreuse centrée par le vestige du processus vaginal. 6) La vascularisation des testicules La vascularisation des testicules se fait par 3 pédicules artériels : - l’artère testiculaire (L2), de la face latérale de l’aorte et qui rejoint le cordon spermatique au niveau du canal inguinal pour donner deux branches, une médiale et une latérale pour les deux faces du testicule. - l’artère déférentielle, provenant de l’artère iliaque interne et irriguant le conduit déférent. - l’artère crémastérique, qui vient de l’artère épigastrique inférieure (branche de l’iliaque externe) et qui vascularise la paroi. Celles-ci s’anastomosent, permettant le maintien de la vascularisation malgré de potentiels problèmes. Néanmoins, une ischémie voire une nécrose du testicule peuvent apparaître en cas de torsion testiculaire. Le drainage veineux est assuré par la veine testiculaire qui va se jeter dans la veine cave inférieure directement à droite et dans la veine rénale gauche de l’autre côté. Cela explique pourquoi des cancers de la loge rénale peuvent être découverts avec un varicocèle, qui est une distension de la veine testiculaire. Les conduits lymphatiques vont eux se drainer en latéro-aortique au niveau sous-rénal. Le long drainage explique la difficulté du traitement des cancers du testicule. III. La prostate La prostate est une glande annexe des voies spermatiques qui va former le plasma séminal, qui constitue le sperme. Elle pèse 20 à 30 grammes. Elle joue un rôle dans la fertilité et dans la miction. Elle est divisée en deux zones : - la zone périphérique, sensible aux hormones masculines comme la testostérone, et plus sujette aux cancers - la zone transitionnelle, sensible aux oestrogènes et qui va donner des adénomes Située sous la vessie et au-dessus du diaphragme pelvien, elle est palpable au TR où elle doit être ferme, élastique et régulière. De forme conique à base supérieure et avec un apex inférieur, elle a une face antérieure, une postérieure et deux inféro-latérales. Son apex est recouvert du sphincter de l’urètre. Elle est traversée par plusieurs conduits : - l’urètre prostatique, qui va du col vésical jusqu’à l’urètre membranacé - les conduits éjaculateurs, obliques en bas en avant et en dedans - l’utricule prostatique, qui est un vestige paramésonéphrotique embryologique Page 12 sur 14 La prostate peut être systématisée en fonction des canaux qui la traversent : - l’isthme, en avant de l’axe de l’urètre - le lobe moyen, entre l’urètre en avant et les conduits éjaculateurs en bas et en arrière, siège des adénomes et hypertrophies bénignes de prostate - les lobes latéraux, en arrière des conduits éjaculateurs, sièges de développement des cancers Elle est constituée par une épaisse capsule blanchâtre qui va émettre des septums la divisant et est traversée par de nombreuses glandes. Au niveau du stroma, du tissu conjonctif et des faisceaux musculaires lisses sont notamment présents. Les principaux rapports de la prostate sont les bandelettes vasculo-nerveuses qui passent latéralement et qui jouent un rôle majeur dans l’érection, et le sphincter strié en dessous qui joue un rôle dans la continence urinaire. Concernant l‘éjaculation c’est une accumulation du sperme au niveau des vésicules séminales et de l’urètre prostatique. Une contraction des FML de la prostate, de l’urètre et des muscles périnéaux permet l’expression de la prostate et l’envoie du sperme à travers l’urètre. En parallèle il y a une contraction du sphincter lisse de la vessie afin d’éviter l’éjaculation rétrograde et un relâchement du sphincter de l’urètre. IV. Le pénis Le pénis est à la fois l’organe de la copulation et de la miction. Il est fixé devant la symphyse pubienne et à l’état flaccide est fixé devant les bourses L’extensibilité des tissus varie avec l’âge, on peut donc avoir une diminution de la taille du penis de 25%. On décrit 2 zones : - la racine c’est la première partie quasiment horizontale qui est fixée au niveau du périné - le corps c’est la partie mobile celle qui est visible. A l’intérieur du pénis on retrouve l’urètre spongieux, les formations érectiles et la peau. Pour les formations érectiles on trouve 2 corps caverneux symétriques de part et d’autre de l’urètre rattachés par des piliers contre les branches ischio pubiennes, ils sont recouverts et fixés par les muscles ischio-caverneux. Ils sont séparés à leur origine et se rejoignent médialement au niveau du corps du pénis pour former une gouttière ventrale où vont se loger les corps spongieux. Il n’y a qu’un corps spongieux médian, sa partie périnéale (postérieure) est renflée, c’est le bulbe. Son origine est entourée d’une sangle musculaire : le muscle bulbo-spongieux. L’urètre spongieux se trouve à l’intérieur de ce corps spongieux et se termine en formant le gland. V. Le gland Page 13 sur 14 Le gland est séparé du corps de la verge par le sillon coronal ou balano prépucial, il forme une gouttière interrompu à la partie médiane de la face inférieure par un replis cutanée: le frein. Ce sillon renferme des glandes sébacées qui produisent le sigma, un liquide visqueux. Le prépuce est un replis de peau fixé au niveau du col du gland et qui le recouvre. Les enveloppes du pénis : - l’albuginée qui entoure chacun des corps érectiles - le fascia du pénis qui entoure un espace celluleux important qui permet le « glissement » - le dartos - la peau ou fourreau de la verge VI. Vascularisation de la verge La vascularisation artérielle profonde provient de l’artère pudendale interne, branche de l’iliaque interne qui donne : - les artères caverneuses pour les corps caverneux - l’artère bulbo-urétrale - les artères dorsales du pénis On retrouve des artères plus superficielles, l'artère pudendale externe, branche de l’artère fémorale pour le fourreau verge. Pour la vascularisation veineuse on trouve la veine dorsale qui draine les formation érectiles (corps caverneux) qui se jette au niveau des veines iliaques et l’a veine dorsale superficielle qui draine le fourreau de la veine et se jette dans la grande veine saphène. Les lymphatiques rejoignent les nœuds inguinaux et iliaques externes. L'innervation se fait via le plexus hypogastrique inférieur par le système sympathique pour l’érection. Pour la sensibilité, l’innervation provient du nerf pudendal via le nerf dorsal du pénis et les nerfs périnéaux. Page 14 sur 14