Troubles de l'humeur - 2023 PDF
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Martine Mazoyer
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This document provides an introduction to mood disorders, focusing on depressive disorders, including definitions, characteristics, and treatment.
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U.E.2.6.S5 Processus psychopathologiques LES TROUBLES DE L’HUMEUR Martine Mazoyer LES TROUBLES DE L’HUMEUR ( DSM-5) INTRODUCTION LES PSYCHOSES TROUBLES DEPRESSIFS INTRODUCTION TROUBLES BIPOLAIRES 1. LES TROUBLES PSYCHOTIQUES AIGUS ET TRANSITOIRES 2. LA SCHIZOPHRENIE 3. LES TROUBLES DELIRANTS PER...
U.E.2.6.S5 Processus psychopathologiques LES TROUBLES DE L’HUMEUR Martine Mazoyer LES TROUBLES DE L’HUMEUR ( DSM-5) INTRODUCTION LES PSYCHOSES TROUBLES DEPRESSIFS INTRODUCTION TROUBLES BIPOLAIRES 1. LES TROUBLES PSYCHOTIQUES AIGUS ET TRANSITOIRES 2. LA SCHIZOPHRENIE 3. LES TROUBLES DELIRANTS PERSISTANTS INTRODUCTION □ Définition de l’humeur ( Jean Delay, 1946) ( ou thymie ) «Disposition affective fondamentale riche de toutes les instances émotionnelles et instinctives, qui donne à chacun de nos états d'âme une tonalité agréable ou désagréable, oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur». Jean Delay, 1946 INTRODUCTION □ Définition de l’humeur ( DSM -5) = « émotion globale et durable qui colorie la perception du monde ». ( Emotion = suite de changements cognitifs, motivationnels et physiologiques déclenchés par l'évaluation de situations environnementales spécifiques). TROUBLE DEPRESSIF INTRODUCTION 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. PRISE EN CHARGE DE l’EPISODE DEPRESSIF CAS CLINIQUES TROUBLE DEPRESSIF ■ INTRODUCTION Définition: trouble psychique se caractérisant par : • Une diminution pathologique de l’humeur • Une diminution de l’énergie • Des perturbations psychoaffectives, psychomotrices et physiologiques • Un risque élevé de suicide TROUBLE DEPRESSIF ■ INTRODUCTION : les différents troubles dépressifs - Episode dépressif caractérisé - Trouble dépressif récurrent - Trouble dépressif persistant ( dysthymie) Et aussi : - Trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle - Trouble dysphorique prémenstruel - Trouble dépressif induit par une substance, un médicament TROUBLE DEPRESSIF ■ INTRODUCTION : les différents troubles dépressifs - Episode dépressif caractérisé : = trouble psychique isolé OU = intégré dans d’autres troubles dépressifs ( trouble dépressif récurrent, trouble bipolaire ) OU = associé à d’autres troubles psychiques ( troubles anxieux, addictions, schizophrénie ) OU = succédé à un évènement de vie douloureux. - Trouble dépressif persistant : caractérisé par une humeur dépressive pendant au moins 2 ans sans épisode hypomaniaque ou maniaque ( + caractéristiques cliniques ) TROUBLE DEPRESSIF ■ INTRODUCTION : les différents troubles dépressifs - Trouble dépressif récurrent : répétition de 2 épisodes dépressifs ou plus, sans antécédent d’épisode maniaque ou hypomaniaque. TROUBLE DEPRESSIF : EPIDEMIOLOGIE : Source Crise sanitaire : hausse des syndromes dépressifs et des consultations pour ce motif | Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (solidaritessante.gouv.fr) TROUBLE DEPRESSIF 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE ■ = terme « dépression » / anciennement épisode dépressif majeur ( DSM-4) ■ Idem enfant / adolescent ( avec quelques caractéristiques) EPIDEMIOLOGIE - Prévalence sur une année : 10% chez les 18-75 ans - Plus fréquent chez les femmes (1,5 à 3 fois plus) - Plus fréquent vers 25 ans - Présent dans 30 à 50 % de TS et 80 % des suicidés TROUBLE DEPRESSIF : 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE : EPIDEMIOLOGIE. Facteurs de risque : • un faible niveau socio-économique • des troubles mentaux (ex : troubles addictifs, troubles anxieux, troubles de la personnalité) • des pathologies non psychiatriques • des expériences traumatiques dans l’enfance • des antécédents personnels d’épisode dépressif caractérisé • des antécédents familiaux de troubles dépressifs récurrents TROUBLE DEPRESSIF : 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.1 Perturbations psychoaffectives 2.2 Perturbations psychomotrices 2.3 Perturbations physiologiques ▲Cette symptomatologie : peut varier d’un individu à un autre : est toujours en lien avec un changement par rapport au fonctionnement antérieur du sujet. ▲ Les symptômes doivent être présent au moins depuis 15 jours. ▲ Altération marquée du fonctionnement professionnel, des activités sociales ou des relations interpersonnelles TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.1 Les perturbations psychoaffectives = Perturbation de l’humeur = Perturbation des émotions : = Altérations du contenu de la pensée : = Pensées de mort TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.1 Les perturbations psychoaffectives = Perturbation de l’humeur : humeur dépressive/triste AVEC + sentiment pénible, douloureux, envahissant + quasi constante dans le temps, indépendamment des circonstances environnantes ou des événements de vie ; + plus souvent le matin, dès le réveil avec amélioration au cours de la journée. TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.1 Les perturbations psychoaffectives = Perturbation des émotions : - anhédonie ( perte du plaisir) dans tous les domaines de la vie ( affective/ professionnelle, sociale…) - anesthésie affective - anxiété ; - irritabilité (plus fréquent chez l’adolescent) TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.1 Les perturbations psychoaffectives = Altération du contenu de la pensée - idées de culpabilité ( avec parfois autoaccusation) - sentiment de dette envers sa famille, d’être un poids pour les siens… - idées de dévalorisation ( estime de soi /autodépréciation/ sentiment d’incapacité, d’inutilité , d’indignité - idées d’incurabilité. TROUBLE DEPRESSIF : 1. EPPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.1 Les perturbations psychoaffectives = Idées de mort - Pensées centrées sur la mort - Interrogation sur la nécessité de vivre - Idées suicidaires TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.2 Perturbations psychomotrices ▲Ralentissement psychomoteur ou agitation peuvent alterner ou être associés ■ Perturbations du cours de la pensée - Bradypsychie ( ralentissement de la pensée) - Monoïdéisme (pensées répétées sur un même contenu négatif) - Ruminations : pensées répétées, centrées sur soi et à contenu négatif ■ Perturbations des fonctions cognitives - Altération de la concentration - Altération de la mémoire - Déficit d’attention - Indécision • TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.2 Perturbations psychomotrices ■ Ralentissement moteur et comportemental - Bradykinésie ( lenteur des mouvements) - Hypomimie ( diminution des expressions du visage) voire amimie - Bradyphémie ( lenteur du discours) - Voix monocorde ( aprosodie) - Aboulie : (incapacité à exécuter des actes planifiés + difficultés à prendre des décisions) - Clinophilie - Incurie AGITATION : déambulations permanentes / tension interne TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.3 Perturbations physiologiques ■ Perturbations du comportement alimentaire - Anorexie ou augmentation de l’appétit - Modification des apports alimentaires (plus sucrés/ grignotage ) - Amaigrissement ou prise de poids ■ Fatigue ou perte d’énergie ■ Perturbations du sommeil - Insomnie avec réveils nocturnes, réveils précoces, difficultés d’endormissement - Somnolence ■ Perturbation de la sexualité : diminution du désir Autres symptômes : neurovégétatifs , digestifs, cardiovasculaires, douleurs... TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2.3 Perturbations physiologiques ■ Perturbations du comportement alimentaire - Anorexie ou augmentation de l’appétit - Modification des apports alimentaires (plus sucrés/ grignotage ) - Amaigrissement ou prise de poids ■ Fatigue ou perte d’énergie ■ Perturbations du sommeil - Insomnie avec réveils nocturnes, réveils précoces, difficultés d’endormissement - Somnolence ■ Perturbation de la sexualité : diminution du désir Autres symptômes : neurovégétatifs , digestifs, cardiovasculaires, douleurs... TROUBLE DEPRESSIF : 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé Symptomatologie spécifique chez les enfants et les adolescents - les perturbations de l’humeur : pas toujours de la tristesse mais de l’irritabilité ou des crises de colère plus fréquentes - Altération des performances ou du rendement scolaire Plus le premier épisode est précoce plus le risque de récidive et le risque suicidaire est élevé Symptomatologie spécifique chez la personne âgée - Plaintes somatiques - Plainte mnésiques… TROUBLE DEPRESSIF : 1. . EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé -Episode dépressif caractérisé léger = juste les symptômes + peu de perturbations sociales ou professionnelles - Episode dépressif caractérisé moyen = davantage de symptômes + perturbations sociales ou professionnelles modérées - Episode dépressif sévère = presque tous les symptômes + perturbations sociales ou professionnelles importantes TROUBLE DEPRESSIF : 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2. 4 Caractéristiques cliniques de l’épisode dépressif caractérisé Tableau clinique d’un épisode dépressif caractérisé avec : □ Caractéristique anxieuse ( risque de raptus anxieux = TS) □ Caractéristiques mélancoliques □ Caractéristiques psychotiques □ Avec catatonie □ Avec début lors du péripartum ( période entre les dernières semaines de grossesse, l’accouchement, les tous premiers mois suivants) TROUBLE DEPRESSIF : 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2. 4 Caractéristiques cliniques de l’épisode dépressif caractérisé □ Caractéristiques mélancoliques = Episode dépressif sévère + risque de suicide +++ - Anhédonie + anesthésie affective - Humeur dépressive avec abattement profond, sentiment de désespoir, voire d’incurabilité - Réveil matinal précoce avec symptômes cliniques plus marqués - Ralentissement psychomoteur ou agitation importante anorexie ou perte de poids importantes - Sentiment de culpabilité excessif ou inapproprié TROUBLE DEPRESSIF : 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2. 4 Caractéristiques cliniques de l’épisode dépressif caractérisé □ Caractéristiques mélancoliques Le syndrome de Cotard ( hors CIM -5) = « délire de négation » : négation d’organe (s), de temps ( immortalité), du monde ( rien n’existe plus) □ Avec catatonie = Catalepsie, négativisme, stéréotypie, écholalie, échopraxie... TROUBLE DEPRESSIF : 1. EPISODE DEPRESSIF CARACTERISE 2. Symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé 2. 4 Caractéristiques cliniques de l’épisode dépressif caractérisé □ Caractéristiques psychotiques = anciennement dépression mélancolique / mélancolie délirante - Hallucinations - Idées délirantes - Idées suicidaires +++ •Idées délirantes : idées de culpabilité ou de péché, de ruine ou de catastrophe imminente, de punition •Hallucinations : auditives (voix diffamatoires ou accusatrices) olfactives (odeurs de putréfaction, d’immondices, de décomposition) TROUBLE DEPRESSIF 3. Prise en charge de l’épisode dépressif caractérisé - C’est une urgence psychiatrique (passage à l’acte suicidaire +++) - Hospitalisation souvent à la demande d’un tiers (SDT) - Traitement médicamenteux - Electroconvulsothérapie - Psychothérapies TROUBLE DEPRESSIF 3. Prise en charge de l’épisode dépressif caractérisé Traitement pharmaceutique Antidépresseurs suivant la sévérité du trouble dépressif : - Episode dépressif de léger à moyen : Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (Prozac®, Seropram®, Deroxat®, Zoloft®) : Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (Effexor®, Ixel®), : clomipramime (Anafranil) ® : IMAO (Mocamine®, Marsilid®) - Trouble dépressif sévère : Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (Prozac®, Seropram®, Deroxat®, Zoloft®) : clomipramime (Anafranil®) : IMAO (Mocamine®, Marsilid®) Efficacité du traitement antidépresseur: 2 à 4 semaines CAS CLINIQUE ( 1) : de l’épisode dépressif caractérisé sans caractéristique clinique TROUBLE DEPRESSIF Extrait de : Palazzolo, Jérôme. « Chapitre II. La prise en charge du trouble dépressif majeur », Jérôme Palazzolo éd., Les thérapies cognitives et comportementales. Presses Universitaires de France, 2020, pp. 25-40. Jeanne développe des symptômes dépressifs après une série d’événements anxiogènes. Ayant vécu un mariage non épanouissant et un divorce douloureux, elle n’a plus été capable d’assumer correctement son travail de gestionnaire de patrimoine et a été licenciée. Sans son statut social ni son rythme organisationnel habituel, elle commence à passer de plus en plus de temps chez elle, lieu propice à l’ennui et aux ruminations concernant ses échecs affectifs et professionnels. TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 1) : de l’épisode dépressif caractérisé sans caractéristique clinique ( suite) Jeanne perd progressivement son dynamisme, se dit fatiguée la plupart du temps et ne peut que constater une dégradation progressive de son humeur. Elle commence à penser que cette apathie est irréversible, et évite de voir ses amis car elle est persuadée de ne pas être de bonne compagnie. Elle a par ailleurs la crainte d’être mal jugée par ses proches. Un traitement antidépresseur est prescrit par son médecin généraliste, traitement qui lui permet de prendre un peu de distance à l’égard de ses symptômes mais qui ne l’incite pas à sortir de chez elle, à reprendre une vie sociale normale ou à envisager une nouvelle activité professionnelle. CAS CLINIQUE ( 2) ; de l’épisode dépressif caractérisé avec caractéristiques mélancoliques TROUBLE DEPRESSIF Extrait de Benoit ,M. Cognition, dépression et sujet âgé : cas clinique L’Encéphale, Paris, 2008.Disponible à : https://www.encephale.com › version › file Il s’agit de Mme B., 68 ans, femme au foyer, mariée et mère de 2 enfants. « Elle est très ralentie, aboulique. Elle est très angoissée à l’approche de chaque nuit, a une anorexie majeure, est amaigrie, est totalement anhédonique, et verbalise des idées suicidaires. Son insomnie est plutôt de fin de nuit. On suspecte un syndrome de Cotard digestif, la patiente disant « ne pas être allée à la selle depuis plusieurs mois » et un délire à thématique de saleté. Sa perplexité anxieuse est intense. TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 2) ; de l’épisode dépressif caractérisé avec caractéristiques mélancoliques Les entretiens sont pauvres et le discours est très négatif, pessimiste, exprimant des idées de ruine « je n’ai plus de vêtements », « je n’ai plus envie de rien », « je reste dans mon coin »,« j’ai des remords à propos des bêtises que j’avais faite… j’ai embêté ma famille », « avant j’aimais lire ». Elle se montre très apathique, ne voulant pas sortir dans le jardin, ne prenant l’initiative d’aucune conversation, restant assise toute la journée dans le couloir ou dans son lit ». TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 3 ); de l’épisode dépressif caractérisé avec caractéristiques psychotiques ( syndrome de Cotard) Extrait de : German Arce Ross. Syndrome de Cotard et fuite des idée. L'évolution psychiatrique Volume 70, numéro 1 pages 161-176 (janviermars 2005) Michelle F., une patiente de 60 ans. Cette patiente présente un discours clair, quoique pauvre et diffluent, avec un ton monocorde . « J'ai oublié de vous dire que je n'ai pas de cerveau... parce que l'organe de la parole c'est le cerveau, j'en suis sûre. Je n'ai rien, je n'ai pas de mémoire, je ne vis pas, je suis pire qu'une bête. Les bêtes au moins ont un instinct. Je n'ai pas d'estomac. J'ai l'impression d'être comme morte. J'ai demandé à un médecin de savoir quelles sont les modalités pour être enterrée . Toute la nuit, tout ça, ça revient. Je ne dors pas. Ça m'arrive depuis des années. TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 3) ; de l’épisode dépressif caractérisé avec caractéristiques psychotiques ( syndrome de Cotard) Je n'ai pas de tête, je n'ai pas d'intestins, je n'ai pas de pancréas... même si j'en avais ça ne me servirait à rien parce que je ne parle pas... Je n'ai pas de parents, je n'ai rien... Mais c'est terrible à vivre tout ça. Il n'y a pas une heure d'accalmie. Je pense toujours à Camille Claudel. Si j'avais un cerveau, je penserais, mais je ne pense pas... En plus, je sais que la mort, je ne sais pas ce que c'est. J'ai peur d'aller à Saint Antoine, j'ai peur de l'anesthésie générale pour les sismos. Je n'ai pas d'identité. Je ne me reconnais pas sur la photo de la Carte d'Identité. Je suis autre chose que moi-même. Je ne désire rien. Je n'éprouve pas de plaisir. Je ne suis rien. Je ne peux pas positiver en étant comme je suis. Je suis une chose... dont on ne tient pas compte... on la pousse, on la fait déménager. TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 3) ; de l’épisode dépressif caractérisé avec caractéristiques psychotiques ( syndrome de Cotard) En ne sachant pas parler, je ne sais pas écrire et je ne saurais pas quoi dire... Je ne peux pas formuler ce que je veux dire. Il ne s'agit pas de refoulement mais d'un manque de formulation ». « Je ne sais pas ce que veut dire la mort. Je ne sais pas ce que ça veut dire que mourir car je ne suis pas née... pour moi, mourir n'a pas de sens. La mort ne prend pas sur moi. Mourir, ça n'a pas de prise sur moi. Je ne me sens pas respirer par exemple ». J'avais essayé de me suicider mais ça ne marche pas parce que je n'ai pas d'estomac. Je ne pense pas qu'un jour je puisse mourir. La mort n'a pas de signification pour moi, mais je ne suis pas dans la vie non plus. Je ne suis pas vivante, je suis morte. J'ai toujours été comme ça. Je suis née morte » . TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE (4) ; de l’épisode dépressif caractérisé chez un enfant de 6 ans extrait de : CHARAZAC-BRUNEL. Prévenir le suicide. Paris: DUNOD, 2003 Nicolas « Quand il avait 6 ans, Nicolas voulait mourir. Des adultes lui avait affirmé que «les vaches à la campagne mangent les petites enfants». Persuadé de la véracité de ces propos, meurtri par les conflits dans sa famille, il est allé s’allonger dans un champ et a attendu les vaches. L’une d’elle s’est approchée, il était persuadé que sa vie était terminée, il s’est mis à prier, espérant «être accueilli dans le ciel». Il en a été quitte pour un grand coup de langue. Il est reparti honteux en quelque sorte de «s’être raté». TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 5) ; de l’épisode dépressif caractérisé chez un enfant de 8 ans extrait de : GUENICHE, K. Psychopathologie de l’enfance. 2éme édition. Paris: Armand Colin, 2007 Thomas - Jeune garçon de 8 ans accompagné de ses parents en consultation pour une instabilité psychomotrice de plus en plus gênante pour le milieu scolaire et familial - Son professeur de musique a remarqué : hyperactivité, troubles de l’attention et dépressivité - Ambivalence maternelle : appelle son fils «mon chéri» tout en lui donnant une petite claque sur la joue en lieu et place d’une caresse TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 5) ; de l’épisode dépressif caractérisé chez un enfant de 8 ans - Enfant pendant la consultation: tics du visage avant de parler, instabilité motrice, immaturité, bougon, boudeur - Se cogne dans le bureau et se met à pleurer → aucune réaction de la mère : père sensible à sa souffrance - Refuse suivi psychologique de peur de se retrouver avec la thérapeute sans sa mère - Dans les dessins : confus, très chargés, noirs , labyrinthiques → angoisse de séparation et d’abandon +++ avec souffrance dépressive +++ TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 6) ; de l’épisode dépressif caractérisé chez un adolescent. Source : Rev Med Brux 2018 ; 39 : 41-6. B. Rosenfeld et V. Delvenne. Dépression chez l’adolescent et multiculturalité : analyse multifactorielle de la souffrance psychique Patient de 13 ans accueilli au centre de jour pour adolescent. Parents suivis pour violences conjugales. Ne fréquente plus l’école et présente un isolement social. Présente des troubles du sommeil, une irritabilité et une agressivité passive suggérant une grande colère contrôlée ainsi qu’une anhédonie qui semble secondaire à son isolement social avec une fuite massive dans les jeux vidéo. Introverti depuis l’enfance, mais cette tendance s’est fortement renforcée depuis un ou deux ans. TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 6) ; de l’épisode dépressif caractérisé chez un adolescent. Source : Rev Med Brux 2018 ; 39 : 41-6. B. Rosenfeld et V. Delvenne. Dépression chez l’adolescent et multiculturalité : analyse multifactorielle de la souffrance psychique Physiquement, apparaît mal dans son corps, raide et inhibé . Ne prend pas soin de son hygiène corporelle, ses poings sont toujours serrés, au point qu’il présente des difficultés pour écrire ou manger avec des couverts Apparaît très en retrait, surtout vis-à-vis de ses pairs, incapable de poser ses choix et de prendre des décisions. TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 6) ; de l’épisode dépressif caractérisé chez un adolescent. Source : Rev Med Brux 2018 ; 39 : 41-6. B. Rosenfeld et V. Delvenne. Dépression chez l’adolescent et multiculturalité : analyse multifactorielle de la souffrance psychique Présente des angoisses de séparation, une inhibition importante, un fonctionnement parfois tyrannique, une estime de lui- même détériorée par les fréquentes disqualifications paternelles, doublé d’une forme de culpabilité de n’avoir pas pu protéger sa mère. TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 7 ) ; de trouble dépressif persistant ( dysthymie) Source : DSM-5 Cas clinique Elsevier Masson, 2016 Cas clinique de Benjamin BRODY « Mal-être depuis des années » Diane Taylor est une technicienne de laboratoire de 35 ans. Orientée en consultation psychiatrique par son responsable après qu’elle ait été en larmes suite à de légères critiques au cours de son entretien professionnel annuel (positif). Un peu gênée elle dit au psychiatre qu’elle «se sent mal depuis des années et que le fait d’entendre des critiques de son travail avait été «tout simplement de trop ». TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 7 ) ; de trouble dépressif persistant ( dysthymie) Source : DSM-5 Cas clinique Elsevier Masson, 2016 Elle dit se sentir frustrée par son travail, qu'elle considère comme une « impasse » mais craint de manquer de compétences pour un travail plus satisfaisant. Elle dit lutter avec le sentiment de culpabilité qu’elle « n’a pas fait grand-chose » de sa vie. Elle peut se concentrer sans difficulté, n’a jamais eu de pensées suicidaires réelles, même si elle se demande parfois « Quel est le sens de la vie »? Elle éprouve occasionnellement des difficultés à s’endormir. Elle dit n’avoir pas eu de modification de poids ou d’appétit. Se dit timide et maladroite dans les situations sociales. Ses relations amoureuses ne « durent pas longtemps ». TROUBLE DEPRESSIF CAS CLINIQUE ( 7 ) ; de trouble dépressif persistant ( dysthymie) Source : DSM-5 Cas clinique Elsevier Masson, 2016 Ses symptômes sont restés constants depuis 3 ans. Madame Taylor est devenue dépressive pour la première fois quand son père a été hospitalisé pour une leucémie ( psychothérapie ). Apres plusieurs mois de traitement elle révèle qu’elle a été abusée sexuellement par un ami de la famille pendant son enfance. Il apparait qu’elle a peu d’amies et une tendance persistante à établir avec des hommes des relations dysfonctionnelles où elle est parfois maltraitée. TROUBLE BIPOLAIRE 1. INTRODUCTION 2. SYMPTOMATOLOGIE 3. PRISE EN CHARGE 4. EPIDEMIOLOGIE ET EVOLUTION 5. CAS CLINIQUES TROUBLE BIPOLAIRE 1. INTRODUCTION - Trouble psychique sévère, chronique et fréquent - Association fréquentes avec d’autres troubles psychiques ( troubles anxieux/ addiction) et somatiques ( pathologies cardio-vasculaires, syndrome métaboliques...) Caractéristiques essentielles : - Changement ( pathologique) de l’humeur - Augmentation ou diminution de l’humeur et de l’énergie TROUBLE BIPOLAIRE 1. INTRODUCTION : épidémiologie - 1 à 4 % de la population générale souffre du trouble bipolaire - 2 éme trouble le plus pourvoyeur de suicides après l’anorexie mentale - Rare chez l’enfant (0,1 %) / plus fréquent chez l’adolescent (> 1 %) - Début entre 15 et 25 ans (juste après la puberté) - 90 % des personnes ayant présenté un épisode maniaque présenteront d’autres épisodes de troubles de l’humeur - Maladie chronique car récidives +++(70 à 80 % des patients ont une récidive thymique dans les deux ans. TROUBLE BIPOLAIRE 1. INTRODUCTION 2 formes cliniques du trouble bipolaire □ Trouble bipolaire de type 1 : = survenue d’un ou plusieurs épisode(s) maniaque(s). Absence possible d’épisode dépressif caractérisé. Présence possible d’ épisodes hypomaniaques. □ Trouble bipolaire de type 2 : = survenue d’ un ou plusieurs épisodes hypomaniaques et un ou plusieurs épisodes dépressifs caractérisés Il ne doit jamais y avoir eu d’épisode maniaque TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.1 Episode maniaque - Humeur anormalement élevée, expansive ou irritable ( presque tous les jours, depuis au moins 1 semaine) - Augmentation anormale de l'activité ou de l'énergie ( presque tous les jours, depuis au moins 1 semaine) AVEC - Perturbations psychoactives - Perturbations psychomotrices - Perturbations physiologiques TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.1 Episode maniaque ■ Perturbations psychoactives □ Perturbations de l’humeur - Humeur élevée, expansive, exaltée, euphorique ; parfois décrite comme « gaie », parfois replacée ou associée par une irritabilité. TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.1 Episode maniaque ■ Perturbations psychoactives □ Perturbation de l’émotion - labilité émotionnelle ( versatilité des émotions) - hyperréactivité ou hyperesthésie ( disproportion des émotions/ stimuli) - hypersyntonie ( familiarité) □ Altération du contenu de la pensée - augmentation de l’estime de soi - idées de grandeur, sentiment de toute puissance, mégalomanie - altérations ou absence de conscience du trouble TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.1 Episode maniaque ■ Perturbations psychomotrices □ Perturbation du cours de la pensée - Tachypsychie ( accélération de la pensée) - Pensée diffluente ( dispersion anarchique de la pensée et du discours, sans respect ni de la logique ni de la cohérence - Fuite des idées ( enchainement exagéré des idées sans lien apparent) - coq à l’âne (sauts sans transition d’un sujet à l’autre sans raison apparente ) - jeux de mots, ludisme, associations par assonances TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.1 Episode maniaque ■ Perturbations psychomotrices □ Perturbations cognitives - Hypervigilance - Distractibilité - Altération de l’attention et de la concentration TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.1 Episode maniaque ■ Perturbations psychomotrices □ Perturbations motrice et comportementale ( accélération) - Agitation motrice, hyperactivité souvent stérile - Augmentation de l’énergie - Augmentation des activités à but dirigé ( professionnelles, sociales, sexuelles) - Logorrhée ( flux de paroles rapides, incontrôlables logiques ou non) - Tachyphémie ( augmentation de la vitesse de parole) - Hypermimie ( augmentation des expressions du visage) - Désinhibition TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.1 Episode maniaque ■ Perturbations physiologiques □ Perturbations du sommeil - Insomnies partielles ou totales - Réduction du temps de sommeil sans sensation de fatigue □ Perturbations des conduites alimentaires - Anorexie ou hyperphagie - Amaigrissement ( même si hyperphagie) - Risque de déshydratation □ Perturbations des conduites sexuelles - Hypersexualité TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.2 Episode hypomaniaque - Tableau clinique d’intensité moins sévère que l’épisode maniaque ( mais symptômes idem) - Pas de nécessité absolue d’hospitalisation MAIS Toujours rupture totale avec l’état antérieur TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.3 Caractérisques cliniques pouvant être associées avec l’épisode maniaque et hypomaniaque □ Caractéristique anxieuse ( risque de raptus anxieux = TS) - Sensation de tension interne, d’énervement ou d’impatience, des difficultés de concentration liées à des inquiétudes (non fondées) □ Caractéristiques psychotiques ( dans épisode maniaque) - Idées délirantes : idées délirantes de grandeur, d’invulnérabilité, de persécution - hallucinations : hallucinations surtout auditives TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE 2.3 Caractérisques cliniques pouvant être associées avec l’épisode maniaque et hypomaniaque □ Avec caractéristiques mixtes ( dans épisode maniaque) = symptômes dépressifs variables présents également ( risque suicidaire) □ Avec début en péri-partum = au cours de la grossesse et jusqu’à 4 semaines après l’accouchement (post-partum) □ Avec caractéristiques catatoniques = syndrome catatonique Syndrome catatonique - Stupeur (= absence d'activité psychomotrice; pas de relation active avec l'environnement) - Catalepsie (= induction d’une posture maintenue passivement et contre la gravité) - Flexibilité cireuse (= résistance légère ou nette lors du positionnement induit par l’examinateur) - Mutisme (= absence ou quasi-absence de réponse verbale) - Négativisme (= opposition ou absence de réponse à des instructions ou à des stimuli extérieurs) -Prise de posture (= maintien actif, contre la gravité, d’une posture adoptée spontanément) Syndrome catatonique - Maniérisme (caricatures bizarres ou solennelles d’actions ordinaires) - Stéréotypie (= mouvements non dirigés vers un but, répétitifs ) - Agitation - Expression faciale grimaçante - Echolalie (= répétition des paroles d’une autre personne) - Echopraxie (= reproduction des mouvements d’une autre personne) TROUBLE BIPOLAIRE 2. SYMPTOMATOLOGIE Critères d’intensité de l’épisode maniaque - Léger (symptômes justes suffisants au diagnostic/peu de perturbations sociales ou professionnelles) ; - Moyen (plus de symptômes /perturbations modérées sociales ou professionnelles) ; - Sévère (quasiment tous les symptômes/perturbations nettes sociales ou professionnelles) . TROUBLE BIPOLAIRE 3 PRISE EN CHARGE → En phase aigues de l’épisode maniaque □ Traitement symptomatique - Prise en charge de l’agitation et du risque hétéro-agressif - prise en charge du risque suicidaire - Réhydratation et correction des troubles hydroélectrolytiques - Prise en charge des perturbations du sommeil - Prévention des risques/ comportements sexuels TROUBLE BIPOLAIRE 3 PRISE EN CHARGE → En phase aigue de l’épisode maniaque □ Traitement médicamenteux - traitement thymorégulateur : lithium (Téralithe®), divalproate (Depakote ®) carbamazépine (Tegretol® - avec parfois antipsychotique atypique (olanzapine (ex.Zyprexa®) . TROUBLE BIPOLAIRE 3 PRISE EN CHARGE → Suivi psychiatrique et psychothérapeutique → Hygiène de vie : activités, sommeil, anticipation des facteurs de risques → Education thérapeutique . TROUBLE BIPOLAIRE 3. PRISE EN CHARGE → Objectifs du traitement au long cours du trouble bipolaire : - Stabiliser l’humeur, - Prévenir les rechutes, - Dépister et traiter les comorbidités psychiatriques (addiction) - Aider la personne à prendre conscience de la pathologie et accepter le traitement - Préserver capacités d’adaptation, autonomie et qualité de vie - Préserver le niveau de fonctionnement social et professionnel, la vie affective et relationnelle TROUBLE BIPOLAIRE 4. CAS CLINIQUE : trouble bipolaire de type 1 ( épisode maniaque) Extrait de : Pedinielli ,J.L. psychoses, organicité, névroses et épisodes dépressifs. Non publié. Il s’agit d’une patiente de 63 ans. Depuis 20 ans elle a fait de longs séjours à l'hôpital pour des épisodes dépressifs ou maniaques. Elle rentre à nouveau à l'hôpital pour un état d'agitation faisant suite à une période dépressive. C'est elle qui sollicite un entretien. Elle vient avec un large sourire, elle a un regard vif. Son faciès est mobile et expressif, elle fait des clins d'œil, plaisante et rit facilement, chante. C'est une personne très vivante. Elle est soignée, maquillée, porte un béret rouge assorti à son rouge à lèvres. Madame P. vient aux entretiens avec trois sacs dont elle sort des objets à plusieurs reprises. Elle parle sans arrêt et articule avec exagération. TROUBLE BIPOLAIRE 4. CAS CLINIQUE : trouble bipolaire de type 1 ( épisode maniaque) Elle appuie ses dires par de nombreux gestes, se plaint d'avoir le palais desséché. Parfois elle s'agite et hausse le ton. D'entrée elle dit : "je suis née à L., le 10 mai 19.., je m'appelle Christiane P. et j'ai traversé les cinq pavillons". Elle poursuit ensuite sans attendre les questions, passant d'une idée à l'autre : "j'ai confiance dans la Sainte Vierge et je suis désespérée jusqu'à avoir des idées de suicide. J'ai eu la grippe au service du docteur L. alors mon mari est parti à Rome et Nicole (sa fille) vient me voir quand son père veut bien". Elle déclare encore : "je veux partir à E. ; je distribue mon argent à tout le monde pour pouvoir partir à E.". Puis un moment plus tard : "je veux rester à B., il n'y a qu'ici que je suis bien". Ou encore : "je suis anxieuse, j'ai des angoisses" et l'instant d'après : "je suis en pleine forme toujours prête à partir". TROUBLE BIPOLAIRE 4. CAS CLINIQUE : trouble bipolaire de type 1 ( épisode maniaque) Pendant l'entretien, on note des saccades de mots : "j'ai des otites, cystites, métrites… ici il y a des intellectuels, coccinelles, chapelles…". Elle fait des rapprochements étranges : elle montre une croix autour de son cou, sort une boite de pastilles de son sac et dit : "vous voyez pharmacie-crucifix" Il y a aussi de longues phrases sans suite : "l'autre jour Nicole est venue me voir avec un petit imperméable bleu et elle était là, les bras ballants, avec son sac à la main, sans même un bonbon, rien !… absolument rien pour moi, alors demain c'est le marché, le groupe pas le croup parce que ça c'est la diphtérie » TROUBLE BIPOLAIRE 4. CAS CLINIQUE : trouble bipolaire de type 1 ( épisode maniaque) Elle refuse de prendre l'ascenseur seule à la fin de l'entretien parce qu'elle a peur : "Les hommes courent après moi devant, derrière, je ne peux aller au cinéma de l'hôpital parce qu'il y a des hommes qui me mettent leur bras sur mon épaule". Madame P. ne présente aucun trouble de l'orientation dans le temps et dans l'espace. Elle reconstitue son passé avec des dates exactes, connaît la date du jour, se rappelle où et quand a eu lieu l'entretien précédant, se retrouve dans l'hôpital ». TROUBLE BIPOLAIRE 4. CAS CLINIQUE : trouble bipolaire de type 2 ( épisode actuel dépressif) Source : Cas clinique . DSM-5. Elsevier Masson, 2016 Cas clinique de Maria A. Oquendo. « Idéation suicidaire ». Olivia Jacobs, 22 ans, est une étudiante en master en architecture. Adressée en consultation psychiatrique par sa colocataire après que celle-ci lui ait dit qu’elle était suicidaire. Olivia Jacobs est soucieuse de la manière dont elle pourrait se suicider sans déranger les autres. Son scénario dominant consiste à se tirer une balle dans la tète en se penchant par la fenêtre de manière à ne pas salir la résidence universitaire où elle habite. Elle ne dispose pas d’arme mais a passé du temps à s’en procurer par internet. TROUBLE BIPOLAIRE 4. CAS CLINIQUE : trouble bipolaire de type 2 ( épisode actuel dépressif) Les antécédents psychiatriques ont débuté à l'âge de 15 ans quand elle a commence à boire et fumer du cannabis . Ces 2 substances la calmaient . Elle ne consomme plus depuis le début de ses études. Vers 17 ans elle a commencé à éprouver de brefs périodes dépressives intenses ( pleurs/ sentiments de culpabilité/ anhédonie/ désespoir/ baisse d’énergie / manque de concentration/ hypersomnie ( 12h/24h)/ négligence scolaire et à domicile). Ces épisodes dépressifs se transformaient généralement après quelques semaines en périodes d'énergie accrue, de logorrhée et de créativité inhabituelle . Elle restait éveillée la plus grande partie de la nuit. Ces épisodes duraient environ 5 jours et étaient ponctués par le sentiment que ses amis se retournait contre elle et qu’ils n’étaient en fait pas de vrais amis. TROUBLE BIPOLAIRE 4. CAS CLINIQUE : trouble bipolaire de type 2 ( épisode actuel dépressif) Elle est alors suivie avec un traitement pharmaceutique qui améliore l’humeur ( sans stabilisation) et lui permet de poursuivre ses études. Elle quitte ensuite sa famille pour intégrer l’université: et c’est à ce moment qu ’apparaît l’épisode dépressif caractérisé actuel. La patiente est visiblement déprimée, au bord des larmes et présente un ralentissement psychomoteur. Elle dit qu’il lui esrtres difficile de sortir de son lit et elle ne va pas en cours la plupart du temps. Elle signale du désespoir, un manque de concentration et de la culpabilité quant au fait de dépenser l’argent de la famille pour des études qu’elle n’arrive pas à suivre. Elle déclare qu’elle pense au suicide la plupart du temps et qu’elle ne trouve rien pour la détourner de ces pensées. Elle reconnait de profonds sentiments de vide. TROUBLE BIPOLAIRE 4. CAS CLINIQUE : trouble bipolaire de type 2 ( épisode actuel dépressif) Elle signale des épisodes de dépersonnalisation et des attaques de panique occasionnelles. Elle dit ne pas avoir consommé récemment d’alcool ou du cannabis.