Introduction à la Psychologie du développement PDF

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Hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP

Gaël POLI

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psychology developmental psychology psychological development introduction to developmental psychology

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These lecture notes introduce the subject of developmental psychology. They cover the key theories in developmental psychology, and include dates for the lectures. Important thinkers in psychology are also highlighted.

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Introduction à la Psychologie du développement 26/09 au 28/11/2023 Gaël POLI [email protected] Avant Propos « Those who don’t know history are condemned to repeat it » G. SANTAYANA Les descriptions...

Introduction à la Psychologie du développement 26/09 au 28/11/2023 Gaël POLI [email protected] Avant Propos « Those who don’t know history are condemned to repeat it » G. SANTAYANA Les descriptions du développement psychologique dans ce cours sont historiquement datées et doivent être relativisées. Les descriptions sont construites à partir de la réalité et des faits observés empiriquement par les chercheurs mais aussi à partir des modèles qui formalisent cette réalité et ces faits. Ces descriptions sont donc nécessairement variables dans le temps et dans l’espace. « Rien n’est jamais acquis », le caractère dynamique et falsifiable propre à toute science avec la nécessité de validation empirique qui l’accompagne, est aussi ce qui fait l’intérêt d’étudier des êtres en développement et les spécificités des existences humaines. Contextualisation théorique Les racines philosophiques et biologiques de la psychologie du développement 4 Jean-Martin CHARCOT Charles DARWIN Wilhelm 1825 – 1893 1809 – 1882 WUNDT Joseph BABINSKI Herbert SPENCER 1832 – 1920 1857 - 1932 1820 – 1903 Alfred BINET James Mark BALDWIN 1857 – 1911 1861 – 1934 Henri WALLON Jean et Valentine Lev VYGOTSKI 1879 -1962 PIAGET 1896 -1934 1896 -1980 5 Premières étapes du développement Développement prénatal Perceptions fœtales Période Repère (en semaines) Sensibilité cutanée Entre 7 et 20 Loi céphalo-caudale Sensibilité vestibulaire Entre 7 et 14 Notion d’équilibre Goût Env. 12 Déglutition Odorat Entre 24 à 28 Via le goût Audition Env. 24 Fréq. inf. 1000Hertz Vision Env. 25 Immaturité à la naissance NB: Vers 4-5 mois après la naissance, la vision binoculaire est établie. Cela permet au bébé de voir la distance et la profondeur. 7 Evaluations dès la naissance ex. Echelle de Thomas Berry BRAZELTON Passation de la naissance à la fin de la deuxième année. Mise en évidence des capacités, des compétences, des vulnérabilités et du fonctionnement spécifique du bébé et formulation de préconisations. Evaluation du répertoire comportemental (fatigabilité, sensibilité, interaction, etc.) Evaluation des compétences à partir des réflexes qui traduisent l’état neurologique. A la naissance certains réflexes adaptatifs (pupillaire, succion, déglutition, points cardinaux, préhension, retrait à la douleur, etc.) et archaïques (Moro, Babinski, marche, nage, etc.) sont généralement observables. 8 EPISTEMOLOGIE GENETIQUE JEAN PIAGET « Les connaissances ne partent […] ni du sujet (connaissance somatique ou introspection) ni de l’objet (car la perception elle-même comporte une part considérable d’organisation), mais des interactions entre sujet et objets et d’interactions initialement provoquées par les activités spontanées de l’organisme autant que par des stimuli externes. » Piaget, J. (1967). Biologie et Connaissances : essai sur les relations entre les régulations organiques et les processus cognitifs. Paris : Gallimard. 39 Les processus développementaux selon J. Piaget Schèmes : constituent les unités -abstraites- de base de l'intelligence. Les schèmes se développent par consolidation via la répétition d'une même action, puis par complexification. Ils ont 5 caractéristiques : transposition, généralisation, coordination, accroissement du nombre dans le temps, évolution avec la capacité de représentation de l'enfant (de la perception de l’action à la pensée logique). Adaptation : ajustement par réorganisation des connaissances d'un individu à un environnement en changement constant (soit l’intelligence). L'adaptation est sous tendue par deux processus : Assimilation : processus par lequel la structure du sujet appréhende un objet de l'environnement. J. Piaget distingue 4 types d’assimilation (fonctionnelle, généralisatrice, recognitive, réciproque). Accommodation : processus par lequel le sujet modifie sa structure pour s'ajuster à une modification de son environnement. Ces deux processus sont régulés par Equilibration : atteinte d’un niveau d’achèvement, permettant un état d’équilibre, par le réajustement ou la restructuration des structures internes. 10 Définition de la notion de « Stade de développement » selon Piaget J. (1956). Le problème des stades. PUF. 4 critères définis en 1955 (Conférence de Genève) retranscrit en 1956 : - Constance dans l'ordre de succession des phénomènes observés; - Caractère intégratif des phénomènes (ce qui est acquis à un âge donné devient partie intégrante aux acquisitions de l'âge suivant); - Caractère de structure d'ensemble (et non pas une simple juxtaposition de propriétés étrangères les unes aux autres); - Existence d'un niveau de préparation et d'un niveau d'achèvement réalisant un état d'équilibre. Les stades de développement Le développement de l'intelligence résulterait de 4 composantes : La maturation du système nerveux L'expérience Les facteurs environnementaux/sociaux L'équilibration qui coordonne les trois autres facteurs. « Etant donné que l'individu, tout comme son environnement sont en changement perpétuel, un état d'équilibre constant est impossible. Le sujet, déséquilibré par les variations de son environnement, va chercher un état d'équilibre par le réajustement ou la restructuration de ses structures internes. » (Laval, 2002). 12 Stades de développement selon Jean Piaget Stade Age Principales caractéristiques 0à2 A partir de l’exercice des réflexes, appréhension du monde Sensorimoteur ans par les sens et la motricité. Début d’organisation cognitive. Développement d’un système de représentation. Utilisation 2à6 Préopératoire croissante des symboles (imitation différée, jeu symbolique, ans langage). Égocentrisme. Non-conservation. Utilisation d’opérations mentales pour résoudre des Opérations 6 à 12 problèmes concrets. Compréhension croissante des relations concrètes ans spatiales et des liens de causalité. Pensée qui peut se détacher du concret et formuler des Opérations 12 ans hypothèses. Peut envisager le possible. Peut réfléchir sur des formelles et plus idées, des données abstraites. 13 STADE SENSORIMOTEUR (0 À 2 ANS) A partir de l’exercice des réflexes innées et de comportements aléatoires, l’enfant acquiert une appréhension du monde par les sens et la motricité. Les actions permettent à l'enfant de structurer le réel, ce qui engendre : - Permanence de l'objet (0-1 an) - Organisation spatio-temporelle (dès 11/12 mois) - Causalité (dès 11/12 mois) - Première structure équilibrée de l'intelligence (le groupe de déplacements) Assimilation + Accommodation de l’information En vidéo : Stade sensorimoteur + focus sur la permanence de l’objet https://www.youtube.com/watch?v=_4xjChsRPQY&ab_channel=CHACUNSAROUTE 14 Sous stades Age Capacités Sous stade 1 0 à 1 mois Exercice de réflexes (tête lorsqu’on touche la bouche) Sous stade 2 1 à 4 mois Réactions circulaires primaires (l’action et la réaction se rapportent au corps de l’enfant) Sous stade 3 4 à 8 mois Réactions circulaires secondaires (coïncide avec la manipulation des objets) Sous stade 4 8 à 12 mois Coordination des schèmes secondaires (commence à utiliser les actions déjà maîtrisées et à la combiner pour résoudre de nouveaux problèmes) Sous stade 5 12 à 18 mois Réactions circulaires tertiaires (varie ses actions originales pour voir ce qui va se produire; ex. marcher sur un canard qui fait du bruit) Sous stade 6 18 à 24 mois Combinaisons mentales (forme des images d’événements dans son esprit, réfléchit à ses actions avant de les réaliser) 15 Stade Préopératoire (2 à 6 ans) Caractéristique principale du stade : utilisation croissante de la fonction symbolique (imitation différée, jeu symbolique, langage) Développement d’un système de représentation Animisme Compréhension de l’identité Égocentrisme Maitrise du nombre Pas d’opérations mentales Pas de notion de conservation De la pensée symbolique à opératoire concrète (2-12 ans) L'enfant va devoir reconstruire ce qu'il a appris au niveau sensori-moteur sur le plan de la représentation (passage de l'action à la pensée). Pour J. Piaget, il n’y a pas de continuité entre l’intelligence pratique et l’intelligence représentative. 3 périodes de la pensée opératoire concrète : Pensée symbolique (2-4 ans) : Fonction symbolique Pensée préopératoire (4-7/8 ans) : Période intuitive Pensée opératoire concrète (8-12 ans) : passage de l'intuition à l'opération Fonction symbolique de Piaget Capacité à représenter quelque chose: un "signifié" par un "signifiant". Le "signifié" est l'objet ou l'image mentale, et le "signifiant" est l'étiquette ou le symbole qui permet de représenter. La fonction symbolique, impliquant la capacité d'utiliser un système de représentation des objets, repose sur la permanence d'objet. Les fonctions symboliques se développent par les différentes activités de l'enfant : l'imitation différée, le jeu de faire semblant, le dessin, les images mentales et le langage. 18 Stade des Opérations concrètes (6 à 12 ans) Utilisation d’opérations mentales pour résoudre des problèmes réels et concrets. Compréhension croissante des relations spatiales et des liens de causalité. Notion de droit et de devoir Décentration Moins égocentrique Notion de conservation active La conservation Stade des opérations concrètes (6 à 12 ans) L'intuition préopératoire va se transformer en une pensée opératoire mobile et réversible. La réversibilité d'une action implique quelque chose d'invariant qui permet le retour à l'état antérieur. Quelque chose qui se conserve au cours de la transformation des objets (ex. même quantité de jetons ou de pâte à modeler). Lorsque l'enfant reconnaît l'existence de l'invariant, permettant de faire l'action dans le deux sens, la réversibilité étant possible, la pensée peut effectuer des opérations. La reconnaissance de cette invariance c'est le schème de conservation. 20 CONSERVATION DE JETONS J. PIAGET ET A. SZEMINSKA (1941) Les deux situations donnent lieu à des jugements stables de conservation qui sont justifiés par l’un ou plusieurs des arguments suivant : Argument d’identité : il y a la même chose parce qu’on avait bien mis avant et qu’on n’a pas enlevé, on a seulement serré » ; Argument de réversibilité : « on pourrait mettre aussi les autres en tas, ou remettre l’un à côté de l’autre, alors il n'y a pas plus de bleus ou de rouges » ; Argument de compensation : « ici les rouges c’est une longue ligne, mais il y a de l’espace entre les jetons, alors ça fait la même chose. » 21 Classification Sériation (capacité d’ordonner des éléments selon une ou plusieurs dimensions) Inférence transitive (reconnaître une relation entre deux objets si l’on connaît la relation existante entre chacun d’eux et un troisième) Inclusion des classes (compréhension de la relation qui existe entre un tout et ses différentes parties) 22 23 Pensée spatiale 7 ans: « gauche-droite » sur une autre personne placée dans la même orientation que lui (devant, à côté, derrière) 8-9 ans : Premières notions de perspective « Gauche-droite » en réversibilité (face à face) et sur n'importe quel objet dans n'importe quelle orientation gauche-droite » sur une autre personne placée dans la même orientation que lui (devant, à côté, derrière) Stade des Opérations formelles (12 ans et plus) Les opérations passent du concret aux hypothèses, le raisonnement devient hypothético-déductif. La pensée peut se détacher des faits et du perceptible pour envisager le possible. L’adolescent peut réfléchir sur des idées, des données abstraites. La pensée opératoire formelle (12-16 ans) se divise en 2 périodes : Genèse des opérations formelles (12-14 ans) Structures opératoires formelles (14-16 ans) La Logique formelle est mise en évidence par : - Une combinatoire (restructuration des opérations concrètes avec ensemble des combinaisons possibles) - Le groupe INRC (correspond au dernier palier d'équilibration dans le développement des structures de l'intelligence). 24 Groupe INRC Le groupe INRC désigne l’une des structures qui agit au sein de la pensée formelle en lui donnant une puissance opératoire accrue par rapport aux structures caractérisant l’intelligence représentative concrète. Ce groupe unit à l’intérieur d’une seule structure les deux formes d’opérations réversibles, l’inversion (N) et la réciprocité (R), caractéristiques des deux familles de structures opératoires à l’œuvre au sein de la pensée concrète (les structures de classe et celles de relation). Les deux autres éléments du groupe sont l’opération identique (I), et l’opération corrélative (C), qui revient à prendre l’opération corrélative de celle à laquelle elle s’applique. 25 Bandura : Théorie de l’apprentissage social Comportements Cognitions Environnement (attentes, pensées, (environnement émotions, social et physique) croyances) Le fonctionnement psychologique s’explique par l’interaction continue entre 3 facteurs qui s’influencent mutuellement : comportement, environnement et cognition 26 Approche bio-sociale du développement Henri Wallon « Je n’ai jamais pu dissocier le biologique du social, non pas que les crois irréductibles l’un à l’autre, mais parce qu’ils me semblent chez l’homme si étroitement complémentaires dès la naissance qu’il est impossible d’envisager la vie psychique autrement que sous la forme de leurs relations réciproques. » Approche bio-sociale - Wallon Wallon H. intègre la maturation biologique et l’aspect émotionnel au développement de l’intelligence et de l’identité. Pour lui, l’équilibre affectif de l’enfant dépend largement des relations sociales. Le langage prend également une place prépondérante dans le développement. Wallon distingue trois types de milieux de vie. Le milieu humain est considéré comme un médiateur, notamment des rapports entre le bébé et le milieu physique sur lequel vont s'exercer les réactions sensori-motrices. L'importance du milieu humain tient à l'incapacité du nouveau-né humain à assurer seul sa survie dans les premières années de la vie. Enfin, le milieu symbolique est le milieu des représentations, composé des acquis de la culture du groupe de référence et des représentations que l'enfant se fabrique. Il permet à l'enfant d'accéder au maniement des concepts. Approche bio-sociale - Wallon 1. Les émotions C’est un mode primitif de communication sociale C’est la jonction initiale entre la psychophysiologie et le lien social – premier lien entre soi et autrui. C’est la liaison entre les pensées et les actes (gestes). 2. Les actes instrumentaux (mouvements) Action sur l’entourage comme témoignage de la vie psychique de l’enfant Extériorisation de l’émotion comme communication, ou langage non-verbal 29 Approche bio-sociale - Wallon 3. L’imitation Mouvement centripète ou égocentrique. Accommodation des attitudes d’autrui. L’imitation différée marque le passage de l’intelligence pratique vers le symbolique et la représentation. 4. Stades de développement psychosociaux (personnalisation) Le développement est un processus d’adaptation discontinu et cyclique dont la finalité serait la construction de la personne. Ce développement implique l’intégration fonctionnelle de différents aspects de la personnalité. Le conflit dialectique continu entre l’affect et l’intelligence se traduit alors par une alternance fonctionnelle dans les diverses étapes de la vie : - une alternance entre les dominantes « affects » et « intelligence » - une alternance entre les centres d’intérêts centrifuge, orienté vers autrui, et centripète, orienté vers soi. 30 Alternance fonctionnelle (Wallon, H. 1954) SOCIUS Introjection Développement et Centripète (Accommodation) Réorganisation Soi Autrui PERSONNE Centrifuge (Assimilation) Projection Modèle biopsychosocial - Wallon PIAGET Sensorimoteur Préopératoire Opérations concrètes Opérations formelles Modèle bio-social du développement 33 Le développement de la personnalité selon Wallon Evolution des modes d’échange avec l’entourage De l’indifférenciation moi-autrui à la différenciation moi-autrui Symbiose physiologique (03 mois) Symbiose affective (3 9 mois) Syncrétisme indifférencié (9 18 mois) Syncrétisme différencié (18 mois  3 ans) Le développement de l’intelligence et de la personnalité selon Henri Wallon Avant 6 mois: Stade de l’impulsivité motrice / Emotionnel Effection et l'expression C'est le stade de l'activité motrice réflexe avec adaptation sociale progressive des réponses motrices et agitation diffuse lors d’émotions. Une évolution n’est possible que par le rapport dialectique entre les facteurs neurobiologiques de maturation et les facteurs socio relationnels (actions de l’entourage familial) qui sert d’intermédiaire entre le physiologique et le psychique. 35 Le développement de l’intelligence et de la personnalité selon Henri Wallon 6 à 12 mois: Stade émotionnel / Emotionnel Stade de la symbiose affective, de l'expression par l’émotion et de la reconnaissance dans le miroir. La maturation du système nerveux reste élémentaire, mais les relations humaines permettent l'affinement des moyens d'expression. 12 à 24 mois: Stade sensori-moteur / Emotionnel Apparition des réactions circulaires, de la marche et de la parole. L'enfant se déplace et explore le monde avoisinant. Il manipule et identifie les objets. L'intelligence pratique ou l'intelligence des situations apparaît. 36 Le développement de l’intelligence et de la personnalité selon Henri Wallon 2 ans: Stade projectif / Emotionnel Représentation globale et confuse des différents éléments. L’émergence de la fonction symbolique, dont le langage est la forme la plus élaborée. À partir de 3 ans : Stade des opérations concrètes / Personnalisme - 3 ans : phase d'opposition, négativisme, phases d'imitation, jeux d'alternance - 4 et 5 ans : phase de grâce avec intégration et dépendance dans le milieu familial - 6 ans : personnalité polyvalente avec des jeux de groupe et un rôle dans le groupe 37 MODÈLE BIO-SOCIAL DU DÉVELOPPEMENT 38 Approche biosociale post- wallonienne Nadel, J. (2005). Imitation et autisme. In mep autism – pp. 341-356 A la différence de Wallon H., Nadel J. considère l’imitation immédiate comme étant l’émergence de la pensée symbolique et comme étant fonctionnelle du point de vue de la communication interpersonnelle. Au cours du développement typique des jeunes enfants, l'imitation est un système de communication simple, puissant mais transitoire (de 12 à 42 mois environ) qui disparait au bénéfice du langage. La fonction d’apprentissage par l’imitation correspond à l'apprentissage d'une action en la voyant faire et sans la réaliser. La fonction de communication par l'imitation implique que l’attention conjointe soit portée par l’intérêt pour une même catégorie : les objets identiques sont alors des co-référents. Il existe donc une référenciation symbolique et une possibilité de co-création au travers des échanges. Approche psychosociale du développement Lev Vygotski Imitation du nourrisson à un mois âge (Meltzoff & Moore, 1983) Exploration visuelle du nourrisson 41 Développement du langage Perception du visage Naissance : Préférence pour un visage humain vs un objet 3ème jour: Reconnaissance du visage de mère – discrimination du visage d’une étrangère 6ème semaine : Reconnaissance du visage de la mère même s’il est caché. 4 mois : Spécialisation au visage (préférence morphologique) Développement du langage Apprentissage par la relation avec autrui. Perception – Reconnaissance des sons du langage Langage prélinguistique (pleurs, de gazouillis) Expression gestuelle (pointage du doigt 9-12 mois, gestes conventionnels) 1ers mots : entre 10 et 14 mois. Explosion du vocabulaire vers 18 mois. Apparition de la syntaxe vers 20 mois 42 Le Développement conceptuel de Lev Vygotski Paidologie, 1928. 1 (revue co-fondée par Vygotski) Le développement psychique se fait sur la base d’instruments culturels. Acquisition de la maîtrise des processus psychiques par médiation. 1930-1931 : Histoire du développement des fonctions psychiques supérieures (publication posthume) Le développement humain est contextualisé. Le développement naturel VS le développement culturel Le problème de l'âge, 1934 Régularité des étapes franchies à chaque âge pour la majorité des enfants. Le Développement conceptuel de Lev Vygotski Pensée et langage, 1934 - Rôle actif de l’apprenant dans le processus de construction de ses connaissances. - Processus historiques, sociaux et culturels forment le contexte qui façonne la pensée. - Sociabilité innée et développement cognitif liés aux interactions sociales. - Adaptation constante de l’environnement immédiat aux capacités cognitives de l’enfant, de manière à l’aider à évoluer vers des tâches plus complexes / Zone proximale de développement. Concepts théoriques de Vygotski Approche du langage inscrite en continuité avec la perspective du relativisme linguistique (Sapir, Whorf). L'appareil psychologique de l'enfant (et de l'adulte) est un outil indispensable pour assurer le contact social et l'intégration au sein d'une collectivité. Les instruments psychologiques, dont le langage, permettent de contrôler les processus psychiques de la personne ou d’autrui. Les expériences langagières assurent un rôle primordial dans l'organisation et la structuration des actions et des pensées de l'enfant. Avant d’être intériorisé, le langage égocentrique, qui possède des caractéristiques sociales, est essentiel dans le développement. Théorie de la médiatisation des activités du jeune enfant : modèle S-O-R Concepts théoriques de Vygotski Vygotski considère que les acquis du développement naturel ne sont pas substitués par les apprentissages culturels, mais qu’il existe un conflit entre les deux formes de raisonnement. Si le développement est Le développement est discontinu et cyclique, chaotique, mais constitué de périodes prévisibles. Les changements durant le développement sont mal représentés en termes de stades rigides. Il y a des changements importants dans la vie de l'enfant qui ont une influence qualitative sur sa façon de fonctionner (ex. entrée en crèche, à l’école primaire, etc.). Ainsi, les développements sont précipités chez l'enfant, ils ne sont pas un résultat direct de la maturation, mais plutôt un reflet des changements de conditions sociales de sa vie. La Zone Proximale du Développement de Vygotski Le développement psychologique nécessite toujours une stimulation appropriée par l'entourage social. Un enseignement orienté vers une compétence déjà acquise est inefficace. Pour Vygotski, le seul bon enseignement est celui qui précède le développement. Pour définir le rapport effectif entre développement et apprentissage, il est nécessaire de distinguer le niveau du développement actuel et le potentiel développemental de l'enfant. Ainsi, la différence entre le niveau de résolution de problèmes sous la direction et avec l'aide d'adultes, et celui atteint seul définit la Zone Proximale du Développement. 47 Tutelle et étayage (Jérôme Bruner) Interaction de tutelle : Interactions grâce auxquelles l'adulte essaye d'amener l'enfant à résoudre un problème qu'il ne sait résoudre seul. Étayage lié au concept de ZPD : Ensemble des interactions d'assistance de l'adulte permettant à l'enfant d'apprendre à organiser ses conduites afin de pouvoir résoudre seul un problème qu'il ne savait pas résoudre au départ. Etayage : Démarche de soutien qui nécessite un accompagnement et un support cognitif d'aide à l'apprentissage (ex. questions-guides, tutorat, etc.). Il s’agit d’une pratique guidée menant à la pratique autonome. Par conséquent, le support offert à un élève doit lui être retiré progressivement afin de le rendre le plus autonome possible. 48 Les 6 fonctions de l’étayage (Jérôme Bruner) 1 - Enrôlement : engager l’intérêt et l’adhésion de l’enfant 2 - Réduction des degrés de liberté : le tuteur comble les lacunes et laisse l’apprenti mettre au point les sous routines constitutives auxquelles il peut parvenir. 3 - Maintien de l’orientation : le tuteur doit maintenir la poursuite de l’objectif défini. (déploiement d’entrain et de sympathie pour maintenir sa motivation.) 4 - Signalisation des caractéristiques déterminantes : la tâche du tuteur est de faire comprendre les écarts. 5 - Contrôle de la frustration : le risque est de créer une trop grande dépendance à l’égard du tuteur. 6 - Démonstration : c’est la présentation, des modèles de solution pour une tâche, qui exige plus que la simple exécution en présence de l’élève. 49 Conflit sociocognitif Travaux qui étudient le rôle causal des interactions sociales dans l’accélération de la genèse des structures cognitives (Doise & Mugny, 1997; Perret-Clermont, 1979/1996). Relations sociales structurantes si elles procurent un conflit de réponses entre les partenaires avec : Un engagement actif des interlocuteurs dans une confrontation cognitive au cours de laquelle les partenaires s’opposent sur des réponses incompatibles; La volonté des sujets à dépasser les oppositions sur un mode sociocognitif, c’est-à-dire en acceptant de coopérer activement à la recherche d’une solution commune. 50 Conflit sociocognitif Conditions Enfants de niveaux cognitifs différents Enfants de même niveau cognitif mais avec des centrations contradictoires Pas de progrès si complaisance ou soumission au partenaire (par ex. adulte) Pas de progrès si tâche facile (l’interaction sociale gêne sa résolution de la tâche) Ex : Conservation de quantité 51 Approche socioconstructiviste post-Vygotski Ex. Les niveaux d’explication de Doise (1982) Niveau Explication Intra-individuel Ce qui se passe à l’intérieur d’un individu Interindividuel Ce qui s’observe lors des interactions sociales Positionnement social Dépend du positionnement social des individus dans la société : - Les bons et les mauvais élèves - Les femmes vs les hommes - Les parents et les enfants - Les aînés et les cadets Idéologies des groupes Conceptions des groupes et idées dominantes dans la société Ouverture Approche multi-dimensionnelle du développement humain Concept de multi-dimensionnalité dans le développement de l’enfant 54 Le modèle écologique de Bronfenbrenner Deux caractéristiques de l’environnement : 1) Caractère dynamique où chacun des éléments est à la fois source et objet d’influence réciproque 2) Caractère changeant puisque les individus doivent constamment s’adapter aux autres éléments du système. Transition écologique survient lors d’un changement de rôle (parentalité, arrivée d’un germain, etc.), de statut en référence aux changements développementaux (marche et positionnement dans l’environnement), de milieu (entrée au collège, etc.). 55 Le modèle écologique de Bronfenbrenner 56 Introduction à la Psychologie du développement 26/09 au 28/11/2023 Diapo finale

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