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Philosophie Q2 -76-100 PDF

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AmiableMemphis

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UCLouvain

Tess Van der Eecken

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philosophy freedom responsibility philosophy notes

Summary

These notes provide an introduction to the concept of freedom in philosophy, with a focus on negative definitions, constraints and different perspectives. The text explores various aspects of freedom, including the relationship between freedom and responsibility. The material discusses different definitions of freedom as well as presenting issues and implications of determinism, as well as how it relates to freedom.

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Tess Van der Eecken Chapitres 3 : l’être humain est-il responsable de ses actes ? Le problème de la liberté Introduction – qu’est ce que la liberté ? ➔ Une définition simple de la liberté serait, selon le sens commun, une définition négative, comme absence de contrainte [1e...

Tess Van der Eecken Chapitres 3 : l’être humain est-il responsable de ses actes ? Le problème de la liberté Introduction – qu’est ce que la liberté ? ➔ Une définition simple de la liberté serait, selon le sens commun, une définition négative, comme absence de contrainte [1e définition de la liberté] Thomas Hobbes, Le léviathan ; « Le mot LIBERTÉ désigne proprement l’absence d’opposition […]. Si en effet une chose quelconque est liée ou entourée de manière à ne pas pouvoir se mouvoir, sauf dans un espace déterminé, délimité par l’opposition d’un corps extérieur, on dit que cette chose n’a pas la liberté d’aller plus loin. C’est ainsi qu’on a coutume de dire des créatures vivantes, lorsqu’elles sont emprisonnées ou retenues par des murs ou des chaînes, ou de l’eau lorsqu’elle est contenue par des rives ou par un récipient, […] que ces choses n’ont pas la liberté de se mouvoir de la manière dont elles le feraient en l’absence d’obstacles extérieurs. » Définition minimale Notez bien une conséquence possible de cette 1e définition négative de la liberté : si mon action n’est pas contrainte, je peux faire ce que je veux. Ma volonté semble alors pouvoir être ce qui dirige mon action. La responsabilité, c’est ma capacité à répondre de ce que je fais, c’est-à-dire à répondre à des questions à son sujet. Ce dont on est responsable, c’est ce dont on est l’auteur d’une manière ou d’une autre. C’est parce que je suis libre que je peux être jugé responsable de mes actes : on n’est pas responsable de ce que l’on fait sous la contrainte et de même, c’est parce que je suis libre de faire ceci ou cela que je peux avoir le devoir de faire ceci plutôt que cela. Mais problème : que veut dire “agir sans contrainte”? Le fait d’agir sans contrainte et le fait d’être responsable de ses actes sont-ils équivalents ? La liberté = action sans contrainte -> définition insuffisante. Considérer que je n’ai pas de contrainte ne signifie pas qu’on est responsable et inversément. On peut en douter car : en tant qu’être corporel, on subit toujours des contraintes. Donc l’absence de contraintes n’est jamais totale. 76 Tess Van der Eecken je peux être contraint physiquement et garder ma liberté de penser, de juger, de tenter de désobéir, ce qui nous guide vers : ➔ 2e sens de la liberté : non pas l’absence de contrainte physique, mais l’absence de détermination de la volonté on serait libre quand rien ne nous pousserait à faire un choix plutôt qu’un autre Être libre n’est pas l’absence de contrainte mais c’est avoir une volonté qui ne serait pas déterminé, la volonté pas le corps. Donc selon ce 2E sens on serait libre quand rien ne nous pousserait à faire un choix plutôt qu’un autre. Mais nouvelle objection possible : être parfaitement indéterminé, est-ce être libre ? être libre, est-ce que cela revient à être capable de faire n’importe quoi ? Cette définition paraît insuffisante, pauvre. Pcq il faut distinguer le fait d’être libre et le fait d’être non-contraint mais aussi le fait d’être libre et le fait d’agir de manière absurde !!! Une vie absurde est une vie qui n’a pas de sens. Si avoir une volonté indéterminé = poussé à agir à rien alors cela veut dire qu’on agit d’une manière sans aucune raison ? Si l’action est poussé par rien, cette action a-t-elle encore un sens ??? Qd on agit on peut être motivé par diférentes raisons : notre sens de ce qu’il faut faire (conscience), anticipation (conséquences),… Donc en réalité on peut se dire qu’à une action vraiment libre : semble être une action en toute connaissance de cause. 3e définition de la liberté : être vraiment libre serait agit après avoir mûrement réfléchi, délibéré = forme de liberté lié au fait que cette action exprime vraiment ce que l’on veut, c’est l’idéal. Une action vraiment libre est déterminée par nous même. L’idéal de la liberté est l’auto-détermination, déterminé mais pas par des motivations extérieures. Cette définition est le fait dêtre déterminé par notre raison, de ce qui va être propice à notré épanouissement. Ce sens correspond au libre arbitre = c’est la faculté de la volonté à se déterminer = faculté de la volonté à faire ses propres choix. Partir de sa propre représentation de ce qui est bon ou non de faire. = association entre la volonté et la raison qu’on voyait chez Platon. Problème : cette liberté suppose que la volonté est capable de s’autodéterminer, la liberté suppose une capacité d’auto-détermination de la volonté… mais est-il certain que nous avons tous une telle capacité de détermination ? On a tous cette impression mais ce n’est pas une évidence ! Cette objection est liué à la relation complexe entre la liberté et le déterminisme. Liberté et déterminisme ; 77 Tess Van der Eecken Nous savons que tout ne dépend pas de nous et qu’il y a des nécessités qui s’imposent à nous. Mais l’idée de liberté semble supposer que certaines choses dépendent de notre volonté - comment en être sûr? Cf. problème du déterminisme: doctrine suivant laquelle l’homme n’est pas libre car ses actions sont causées par autre chose que lui-même. L’idée du déterminisme est liée à celle de loi nécessaire: les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets (l’eau gèle en dessous de 0 degré). L’enchaînement des causes et des effets rend possible la prévision des phénomènes (par ex. la météo) ➔ On peut être libre tout en reconnaissant que des nécessités s’imposent à nous SI on sait faire la différence entre ce qui dépend de nous (lois nécessaires, qu’on doit accepter) et ce qui dépend de nous (volonté, pensée). Donc l’idée de liberté n’est pas contradictoire avec l’idée de necessité. Mais comment savoir si tous les phénomènes du monde ne sont pas produits, explicables par des causes à effet – comment être sur que ce que nous croyons être en n’outre pouvoir l’est réellement ? La thèse du déterminisme repose sur l’idée que toutes les actions humaines relèvent de lois nécessaires, qu’il n’y a donc pas d’indétermination dans l’action humaine (même si notre connaissance en est limitée). Cela s’oppose à tout libre arbitre ! Idée que l’homme n’est pas libre car toutes ses actions sont causées par autre chose que lui-même. Qu’il n’a pas de véritable marge de manœuvre. Et qu’en réalité nos actions peuvent être prévues de la même manière que la pluie peut être prévue. Notre impression d’autonomie n’est-elle qu’une illusion? Minority Report 1/ Expliquez la mission du département en charge des « précrimes ». La mission du département est d'empêcher les crimes. Il se base sur les visions des « precog », qui voient les meurtres qui vont avoir lieu dans le futur. Le département connaît ces visions par l'intermédiaire d'images projetées sur des écran et de boules indiquant l'identité des protagonistes et le moment du crime. Le département analyse ces informations pour découvrir le lieu du crime et l'empêcher à temps. 2/ Qu'est-ce qu'un crime passionnel? Pourquoi sont-ils les seuls crimes que la police « anti-précrimes » doit encore empêcher ? Un crime passionnel est un crime commis sous le coup d'une impulsion, sans réfléchir. La police « précrimes » n'empêche plus que ce genre de meurtres parce que, dès que les citoyens ont le temps de réfléchir, comme ils savent qu'ils vont être arrêtés, ils renoncent à leur projet de meurtre. 3/ Quelle(s) objection(s) peut-on imaginer contre l'idée qu'il faudrait arrêter quelqu'un pour un crime qu'il allait commettre ? Le premier homme arrêté dans le film est-il coupable ? C'est contestable parce qu'il ne l'a pas encore commis, donc ce n'est pas un meurtrier. Et l'idée qu'il faudrait arrêter les gens avant qu'ils commettent un crime est contestable car : - La vision du futur est connue de la police par des dispositifs qui peuvent être manipulés (la boule, les enregistrements...) - Les visions elles-mêmes doivent être interprétées donc on peut se tromper - Le futur qui est prévu à un moment donné peut être différent de ce qui va vraiment se passer car des événements peuvent modifier le cours des choses : le fait même qu'un crime soit prévu peut modifier la réalisation de ce crime... L'enjeu est celui de savoir si l'idée d'une connaissance juste du futur est une idée pensable (indépendamment de sa possibilité.) 78 Tess Van der Eecken 4/ Quelles failles du système des "précrimes" sont mises en évidence par le cas d'Anna Lively? Le cas d'Anna Lively suggère qu'un processus judiciaire, aussi fiable et technologiquement établi soit-il, peut toujours être manipulé. En l'occurrence, la procedure elle-même est utilisée pour couvrir le crime. 5/ Qu'est-ce que le film (et plus particulièrement le cas de Léo Crow) nous apprend de la possibilité de "lire l'avenir"? Est-ce possible? Quel(s) problème(s) cela pose-t-il? Le cas de Léo Crowe révèle qu'aucune "lecture de l'avenir" ne peut être fiable car le fait même de lire l'avenir... peut le modifier. Irréductiblement, se pose la question de la liberté humaine, qui se manifeste en l'occurrence par le fait qu'Anderton, de fait, se positione et prend une decision par rapport à la prediction qui a été faite de son propre future. Bien sûr, on peut se demander si ce positionnement est une illusion, ou s'il correspond à un veritable libre arbitre 6/ Enfin, quels problèmes le film nous invite-t-il à poser en lien avec l'idée qu'il serait possible (et souhaitable?) de pouvoir prouver les crimes par des voies technologiques? Le film montre qu'aucun dispositif, aussi sophistiqué soit-il, n'est infaillible, car il est toujours sensible aux problèmes techniques et à la malhonnêteté de l'opérateur. Aucune verité n'est lisible sans aucun doute dans une boule de cristal. Un extrait du livre qui correspond au premières minutes du film ; Alors qu'ils marchaient le long des étages de bureaux très fréquentés et éclairés de jaune, Anderton dit : "Vous connaissez la théorie du pré-crime, bien sûr. Je présume que nous pouvons considérer cela comme acquis". "Je dispose de l'information publiquement disponible", répondit Witwer. "Avec l'aide de vos mutants précogs, vous avez hardiment et avec succès aboli le système punitit post-crime des prisons et des amendes. Comme nous le savons tous, le châtiment n'a jamais été très dissuasif, et n'aurait guère pu apporter de réconfort à une victime déjà morte". Ils étaient arrivés à l'ascenseur. Alors qu'il les transportait rapidement vers le bas, Anderton dit: "Vous avez probablement saisi l'inconvénient juridique fondamental de la méthodologie de la pré-criminalité. Nous accueillons des individus qui n'ont enfreint aucune loi". "Mais ils le feront sûrement" , affirma Witwer avec conviction. "Heureusement, ils ne le font pas - parce que nous les attrapons d'abord, avant qu'ils puissent commettre un acte de violence. Ainsi, la commission du crime elle-même est une métaphysique absolue. Nous affirmons qu'ils sont coupables. Eux, d'un autre côté, prétendent éternellement qu'ils sont innocents. Et, en un sens, ils sont innocents." L'ascenseur les fit sortir, et ils firent à nouveau les cent pas dans un couloir jaune. "Dans notre société, nous n'avons pas de crimes majeurs, poursuit Anderton, mais nous avons un camp de détention rempli de criminels en puissance". Est-ce qu’on va vraiment devenir ce qu’on est poussé à devenir ? Si on pense que oui, on est déterministe ➔ Tout le problème de la liberté dans ce film… 79 Tess Van der Eecken Exercice ; Vrai Faux – 1e sens de la liberté = absence de contrainte Faux Vrai Faux Dans Minority Report, Philip K. Dick pousse jusqu'à l'extrême l'idée de déterminisme, en imaginant un monde futuriste dans lequel la criminalité aurait disparue. Une société nommée "Pre-crime", disposant d'une technologie avancée (les precogs, des mutants capables de prédire l'avenir) peut désormais prévenir les futurs crimes et les empêcher avant qu'ils ne soient commis. Conséquence : l'intégralité du système judiciaire et carcéral est à l'arrêt. Plus besoin de sanction puisqu'il n'y a plus de crime. Les notions de culpabilité, d'innocence, de responsabilité ont-elles encore un sens dans un tel système ? Après tout, un "criminel en puissance" n'est pas encore, et ne sera peut-être jamais, un criminel. L'idée même de responsabilité, que ce soit dans le cadre judiciaire ou dans un cadre moral, perd tout son sens si elle s'applique avant que l'action ne soit commise. Elle est donc liée à une capacité de faire ses propres choix et de les assumer. L'éthique et la justice n'auraient plus de sens dans un monde où tout serait décidé à l'avance. Sauf que, comme le film le montre, même dans un système aussi déterministe que celui de « Précrime », la marge de liberté humaine n'est pas abolie de manière évidente... La liberté est-elle une illusion ? Ou une réalité humaine indépassable? I. La liberté est-elle une illusion ? (Spinoza) Baruch Spinoza (1632-1677) est un philosophe néerlandais d'origine portugaise. 80 Tess Van der Eecken Sa famille, de confession juive, a du fuir l'Inquisition pour s'installer aux Pays-Bas, alors réputés pour leur tolérance religieuse. 27juillet1656: Spinoza est excommunié (herem) de la communauté juive d'Amsterdam pour ses opinions politiques et religieuses. Son célèbre Traité Théologico-politique subit la censure car il prône la liberté de penser et de philosopher. Il gagne sa vie en taillant des lentilles optiques à La Haye, tout en s'adonnant à la philosophie. Avec Descartes et Leibniz, il fait partie des principaux représentants du rationalisme. Principales œuvres: l'Éthique, Traité Théologico-politique (1670), Traité de la réforme de l'entendement. 1.Le vertige de la liberté Chacun fait, en tant qu’homme, l’expérience courante de la liberté : c’est un sentiment intérieur fort simple, que je ressens par exemple lorsque je bouge mon bras, j’accepte une idée ou refuse une invitation. Je peux choisir contre ma passion, contre mon addiction, contre mes habitudes, contre mon éducation, et même contre tout ce qui me paraît raisonnable. Ainsi l’être humain éprouve parfois le sentiment du caractère illimité de sa volonté, puisqu’il lui semble parfois qu’il peut commettre un acte gratuit, un acte sans mobile (cause) ni motif (raison) apparent. Liberté – détermination – déterminisme -> concepts importants. Le choix déterminé (s’inscrit dans une série de choses – déterminisme) >< choix qui est une cause première (libre arbitre, de notre volonté). La condition du libre arbitre : est la liberté d’indifférence car pour que nous puissions faire au choix plutôt qu’un autre, il faut que ce qui nous détermine ne soit pas suffisant (il faut une liberté d’indifférence) = la liberté d’indifférence est la condition du libre arbitre (il faut avoir une mage de manœuvre). 81 Tess Van der Eecken Trois questions pour accompagner la lecture: 82 Tess Van der Eecken 1.La gratuite de l’acte de Lafcadio est-elle réelle ou seulement apparente ? Cherchez les motifs qui auraient pu le pousser à commettre son crime 2. « Ce n’est pas tant des événements que j’ai curiosité, que de moi-même. » (l.9-20) Que veut dire Lafcadio par là ? A partir de son exemple, demandez-vous en quoi les choix que nous accomplissons librement nous permettent de nous connaître. 3. Lafcadio compare l’épreuve de sa liberté à un jeu, et plus précisément à un jeu de hasard. Peut-on justifier cette comparaison ? Quelles seraient les conséquences de sa généralisation ? Dans cet extrait on voit que tous les mobiles habituels ne font pas la différence en eux même, ils ne limitent pas en eux même la vvolonté car c’est nous qui décidons comme Lascadio ce à quoi il donne du poids. Donc les mobiles qui nous détermine et sont à priori différents car c’est nous qui décidons qu’ils vont faire la diférence, c’est une illustration de la liberté d’indifférence. L’illimitation de ma volonté est telle que je peux me décider en restant indifférent à tout motif ou à tout mobile de choisir ceci plutôt que cela : il s’agit de la liberté d’indifférence. En effet, le terme de liberté est étroitement associé à l’idée d’indépendance. Or, il est clair que l’homme est dépendant de beaucoup de choses pour vivre : son existence dépend de nombreuses causes, naturelles ou non et, ses actions dépendent de nombreuses conditions naturelles et sociales C’est à cette objection que répond l’idée de « liberté d’indifférence »: l’homme est libre non pas parce qu’il ne dépendrait de rien pour vivre, mais parce que sa volonté est libre, c’est-à-dire qu’il peut décider de faire ceci plutôt que cela indépendamment de ses passions, de ce qui paraît raisonnable ou non… La liberté de l’homme est essentiellement une liberté de vouloir, dont la liberté d’indifférence serait la marque. Elle est considérée par Descartes ( IVe des Méditations métaphysiques) comme le plus bas degré de la liberté, ce qu’illustre la légende de l’âne de Buridan, qui ne sait choisir entre un sceau d’eau et une botte de foin. La liberté d’indifférence est le plus bas degré de la liberté, mais aussi la condition de toute autre forme de liberté. C’est à partir de cette indifférence que je peux décider de librement prendre en compte tel ou tel motif ou mobile et de le privilégier dans ma décision. °je peux chercher à suivre l’idée que j’ai du bien véritable, ce qui permettra que ma décision sera plus facile à prendre puisque j’aurais plus de raisons d’y consentir et donc plus de facilité. Cette forme de liberté serait le plus haut degré de la liberté selon Descartes, une liberté éclairée où se rencontrent le bien et la vérité. °Mais grâce à cette liberté d’indifférence, je peux tout autant, contre tout motif ou mobile, choisir de me déterminer, de me décider de faire le pire alors que je sais où est le meilleur pour cela seul que je me prouve ainsi que je suis libre. Tel serait le degré intermédiaire de la liberté. 83 Tess Van der Eecken Réponses : Faux Vrai Faux Vrai Faux Mais est-ce si clair que notre volonté est libre, que le sujet a un pouvoir de choix, d’initiative ? 2.L’objection du déterminisme Nous serions comme des dominos : notre action n’est qu’un résultat mécanique de tout ce qui nous est arrivé précédemment = déterminisme. 84 Tess Van der Eecken Quelques questions pour accompagner la lecture : 1.Quelle est la thèse défendue par Spinoza dans le 1er § ? Que dit-il de la pierre ? NB : pourquoi insiste-t-il sur la « persistance du mouvement » ? de quoi cela se distingue-t-il ? Quel sens cela a-t-il ? 2.Spinoza imagine un scénario dans le 2e §, lequel ? Quel est le sens de ce scénario ? Quelle fonction argumentative Spinoza lui fait-il jouer ? Dans une lettre adressée à Schuller en 1674, Baruch Spinoza compare l’homme à une pierre qui roule et qui aurait conscience de l’effort fait pour qu’elle se meuve. Il indique aisi dans un 1er § qu’une pierre ne roule jamais que grâce à l’action initiale d’une « cause extérieure ». Cependant, au moment où l’action extérieure cesse, elle continue à rouler sous l’effet de l’énergie qui lui a été donnée au début. Si l’on nomme contrainte le fait d’être déterminé à agir par qqc d’extérieur à soi, le mouvement de la pierre et la persistance du mouvement est le résultat d’une contrainte. 85 Tess Van der Eecken ➔ Pour Spinoza, l’homme est comparable à une pierre de ce type qui aurait pour seule particularité d’avoir conscience des efforts faits pour se mouvoir « Les hommes ont conscience de leurs appétits » – c’est-à-dire de l’énergie qui les pousse à agir de telle ou telle manière, à décider de faire ceci plutôt que cela –, mais « ignorent les causes qui les déterminent » - c’est-à-dire qu’ils ignorent d’où viennent leurs appétits, le fait qu’ils « veulent » ceci plutôt que cela. Puisque l’homme ressent « l’effort » qui est à l’origine de ses actes, il a l’impression d’être l’origine ultime de ses actes. Comme la pierre à laquelle Spinoza le compare, il croit donc être “très libre” - il croit qu’il n’agit que “parce qu’il le veut”. Et pourtant, il n’est pas l’origine ultime de ses actes, mais il ignore cette origine... Les exemples l’enfant qui aime le lait le jeune garçon irrité ou poltron l’ivrogne le délirant le bavard Ces personnages croient que leur volonté libre est l’origine de leurs actes – et pourtant ils sont déterminés à agir par des forces puissantes en eux Même si on a l’impression d’avoir une volonté libre, en fait, il y a toujours des motifs qui font que l’on veut ce que l’on veut, et ce car l’homme appartient à la nature (où tout a une cause) et n’échappe donc pas à ses lois. Notre volonté même est déterminée. Le libre arbitre est une illusion. Reprise sur Spinoza : « Une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa nature et n'est déterminée à agir que par elle-même ; une chose est nécessaire ou plutôt contrainte quand elle est déterminée par une autre chose à exister et à agir suivant une loi certaine et déterminée. » (Ethique, Livre I, définition 7) - La critique de l'idée de liberté comme indétermination (l'indétermination est un défaut d'être). La libérté est autodétermination (détermination à agir par soi- même) - Seul Dieu est évidemment auto-déterminé et cause de lui-même (rien ne peut le contraindre de l'extérieur) Et l’homme n'a évidemment pas de libre arbitre, au sens où il n'a pas de volonté qui soit un pouvoir absolu de commencement. Il n'y a pas de "libre décret de la volonté" humain : les décrits (ses décisions) de l'esprit sont des appétits, évidemment determines comme toute chose de la nature. La théorie de l'affectivité s'impose comme le pendant positif de la critique du libre arbitre. Les décrets de l'esprit ne sont rien d'autre que les appétits eux-mêmes, et pour cette raison varient en fonction de l'état du corps. Car chacun regle toute chose en fonction de son affect [.] Toutes choses qui montre clairement que tant le décret que l'appétit de l'esprit, et la détermination du corps, vont 86 Tess Van der Eecken de pair par nature ou plutôt sont une seule et méme chose, que nous appelons décret quand on la considère sous l'attribut de la pensée, et qu'elle s'explique par lui, et que nous appelons détormination quand an la considère sous l'attribut de l'étendue, et qu'elle se déduit des lois du mouvement et du repos » (Ethique III, II, scolie, Nous soulignons). Penser qu'il y a un libre arbitre humain, c'est faire comme si l'être humain n'était pas dans la nature :: « Pour la plupart, ceux qui ont écrit des affects et de la façon de vivre des hommes semblent traiter, non de choses naturelles qui suivent le cours de la nature, mais de choses qui sont hors de la nature. On dirait même qu'ils conçoivent l'homme dans la nature comme un empire dans un empire. Car ils croient que l'homme perturbe l'ordre de la nature plutôt qu'il ne le suit, qu'il a sur ses actions une absolue puissance, et n'est déterminé par ailleurs que par soi-même » (Ethique III, Préface) - Ordinairement, Thomme vit dans la servitude parce que son être et ses actes sont déterminés par une connaissance imaginaire du lien qui l'unit à la nature. Il ne peut alors être cause suffisante de ce qu'il est, paur comprendre son être, il faut se référer à des causes exterieures à son simple pouvoir de comprendre le rapport avec les idées d'autres corps que l'idée de son corps propre... - Dans la mesure ou il acquière une connaissance complète de ses déterminations, et qu'il comprend que le lien avec ses déterminations est en fait interne à son entendement, les affects qui suivront d'une telle compréhension s'expliqueront par son seul pouvoir de comprendre (il en sera "cause adéquate"). Les actes qui suivront de ces affects seront ainsi entièrement autodétermines, libres. Etre libre serait comprendre ce qui nous fait agir (on ne décide pas) : si on comprend clairement ce qui nous fait agir y’a un nombre d’affects/ d’apéros qui vont suivre cette compréhension. Comme ces affects seront adéquats à la réalité, ce sera le même chose de se référer à ce que jj’ai compris qu’avec ce qui me fait agit : mes affects seront en adéquation avec mes affects = je serai cause adéquate de mon action. ➔ Pour Spinoza = la liberté est comprendre ce qui me détermine car je suis en adéquation avec ce qui me détermine = je suis cause de moi-même. Mais il n’y a pas de création spontanée chez lui, pas de capacité de commencement (critique du déterminisme de Kant). Petite explication métaphysique – Le monisme de Spinoza Pour Spinoza, n’existe qu’un type de substance, qu’un type d’être, qui peut être appelé « la nature » ou « dieu » selon le plan sur lequel on le considère. En effet cette substance unique s’exprime sur une infinité de plans, que Spinoza appelle des attributs. Nous, êtres humains, en connaissons deux : la pensée et l’étendue. De plus, les attributs s’expriment en une infinité de choses particulières, chacune se situant sur un plan unique. Nous connaissons les corps et les esprits, qui sont tous des expressions différentes de la même substance = on est tous l’expression de dieu ou de la 87 Tess Van der Eecken nature. De ce fait, “toute chose singulière est nécessairement déterminée par une cause extérieure à exister et à agir d'une certaine manière déterminée” Donc toutes nos actions sont déterminées par ce qui s’est passé précédemment dans la nature, et ce même si nous n’en avons pas conscience. Attention cependant à ne pas confondre déterminisme et fatalisme !  Pour Spinoza il n’y a pas de libre arbitre. Dans quelle mesure nous sommes capable de changer les causes ? Chez Spinoza on ne peut pas, c’est dieux ou la nature. On a pas de pouvoir de changement autonome selon Spinoza. 88 Tess Van der Eecken Réponses : Faux Vrai Faux Faux Faux 3. Une liberté tout de même ? L’éthique de Spinoza Spinoza, s’il refuse l’idée que la volonté de l’homme n’a pas de cause, qu’elle est totalement libre, puisque l’homme appartient à la nature et qu’il est donc soumis aux règles des causes et des effets comme tous les êtres naturels, ne refuse pas toute idée de liberté. La liberté, selon lui, ne serait pas de vouloir « sans raison », « sans cause », mais de n’être guidé que par soi-même, que par ce qui fait notre essence, notre nature profonde (celle-ci étant elle-même causée par Dieu qui est la cause première de tout), et donc d’être guidé exclusivement par le souci (bien placé, juste, instruit, véridique) de notre véritable bonheur. Il faut n’être pas contraint par quelque chose d’extérieur à nous, ce qui suppose de ne pas être « le jouet des passions », mais de se comprendre soi-même, pour ne pas subir, mais agir en connaissance de cause dans le monde. « L’impuissance de l’homme à gouverner et contenir ses sentiments, je l’appelle servitude. En effet, l’homme soumis aux sentiments ne dépend pas de lui-même, mais de la fortune ». Pour autant, « chacun a le pouvoir de se comprendre lui-même et de comprendre ses affects de façon claire et distincte, sinon totalement, du moins en partie, et il a par conséquent le pouvoir de faire en sorte d’avoir moins à les subir » Le but est donc d’avoir conscience de ce qui nous détermine, des actions qui agissent sur nous. Il ne faut pas subir ses émotions et sentiments mais il faut les admettre. Mais c’est 89 Tess Van der Eecken une liberté passive = la liberté pour Spinoza est un pb de connaissance et de compréhension, être libre est user de sa raison et se faire une idée juste des choses. User de sa raison pour se connaître et connaître le monde pour agir en fonction = la liberté est une Q d’ajustement. II. Être ou ne pas être libre ? Une démonstration impossible, une décision morale Emmanuel Kant (1724-1804) est un philosophe allemand (Königsberg) du siècle des Lumières. Né dans une famille pieuse et rigoriste, il organisait ses journées de manière très ritualisée. Sa promenade quotidienne avait rendu célèbre sa ponctualité ; son horaire ne fut modifié, dit-on, que pour l'arrivée du courrier apportant des nouvelles de la Révolution française. Son œuvre, monumentale, révolutionne la philosophie. On retiendra surtout ses trois Critiques : ⚬ Critique de la raison pure (1781) ⚬ Critique de la raison pratique (1788) ⚬ Critique de la faculté de juger (1790) ➔ Il va démontrer qu’on ne peut pas prouver notre liberté ni notre absence de liberté. Il faut donc prendre une décision (comme si on avait le choix). Kant dit que décider d’être libre est une question d e théorie morale. 1. Les trois critiques 1)La Critique de la raison pure vise à : Donner à la métaphysique les fondements rationnels et méthodiques qui devraient lui permettre de prétendre au statut de science rigoureuse, au même titre que la géométrie à partir d’Euclide ou la physique à partir de Newton. Réfléchir à l’emploi de concepts invérifiables : Dieu, Liberté, Âme... Tester les limites et les conditions de possibilité (ce qui rend possible, ce qui permet) de l’exercice légitime de la raison dans son entreprise de connaissance, c’est-à-dire faire une critique de notre raison théorique. Il s’agit de tenterde répondre à la question:« que puis-je savoir ? » Il va démontrer que la liberté n’est pas un objet de savoir : on peut pas démontrer. Critique de la raison pure = critique vient de discriminer, faire la différence. Le but est d’examiner la raison pour établir les conditions de possibilité pour un bon usage de la raison. Qsq la raison me permet de connaître ? Il y a des bons et mauvais unsages de la raison et ici il essaye de trouver les bons usages de la raison. Dans quelles limites on peut user correctement de notre raison en particulier quand on l’utilise pour connaître le monde. 90 Tess Van der Eecken 2)La Critiquedela raison pratique : Cherche à répondre à la question : « que dois-je faire ? ». Cf. aussi les Fondements de la métaphysique des mœurs (1785). Cette fois, ce n’est plus l'usage théorique de la raison qui est visé (la connaissance des objets de l’expérience), mais l’usage pratique de la raison, l’action dans sa dimension morale. 3)La Critique de la faculté dejuger : Questionne le rapport de l’humain à la sensibilité esthétique, lorsqu’il juge de la beauté d’une œuvre ou de la nature (cf.dernière partie du cours) De la critique de la raison théorique… à celle de la raison pratique Les deux sources de toute connaissance humaine : °L'entendement, qui est la faculté de produire L'entendement donne sa forme à la connaissance. °La sensibilité, qui fournit les impressions sensibles dans le temps et l’espace. La sensibilité donne son contenu à la connaissance. Kant renvoie dos à dos les idéalistes dogmatiques qui réduisent la connaissance aux concepts intellectuels, et les empiristes sceptiques (comme Locke et Hume) qui réduisent la connaissance aux impressions sensibles et à ce qu’onpeutconstruire à partir d’elles. Suspendre les concepts et les questions inconnaissables. Par exemple, l’existence de Dieu, aussi bien que son inexistence, est indémontrable. La liberté pose le même problème : il est tout aussi raisonnable de dire que l’humain a un libre arbitre, c’est- à-dire une volonté qui cause librement l’action, que de dire qu’il est soumis au déterminisme des lois de la nature. 2. La liberté et la troisième antinomie de la raison pure L’un des buts de La critique de la raison pure est donc d’identifier les concepts et les questions inconnaissables. C’est notamment l’objet des ANTINOMIES DE LA RAISON PURE : il y a antinomie lorsque la raison tombe dans un conflit insoluble entre deux termes ou deux idées. La liberté est l’objet de la troisième antinomie de la raison pure, dont le but est de démontrer que la position de Spinoza n’est pas absolument incontestable ! 91 Tess Van der Eecken Sous quelle forme ? Dans la troisième antinomie de la raison pure, Kant oppose deux thèses relatives à l’idée de nécessité et de liberté et il expose les preuves qui soutiennent chacune de ces thèses. L’opposition est impossible à trancher, car il existe des arguments en faveur des deux thèses – elles sont donc dites contraires (et non contradictoires) Quelles sont les deux branches de l’alternative envisagée par Kant ? Thèse = Il y a une causalité libre possible (qui serait le libre arbitre de Descartes) Antithèse = Tout arrive dans le monde uniquement suivant les lois de la nature (déterminisme de Spinoza) Quels sont les arguments en faveur de chaque thèse ? 92 Tess Van der Eecken Thèse : si tout arrive suivant les lois de la nature, chaque événement doit avoir une cause, mais alors on ne peut jamais admettre une cause première… et donc on ne peut pas déterminer la cause entière, intégrale de n’importe quel événement. Il faut donc admettre une cause première. Antithèse : S’il y a une puissance de commencement dans le monde, cela suppose que l’homme ne fait pas partie seulement du monde des phénomènes – qui sont liées par les relations de cause à effet – mais aussi d’un monde intelligible. On admet qu’il se passe à un moment qqc qui est sans aucun lien causal avec ce qui le précède, ce qui rend le monde sensible, en fait, incompréhensible pour notre entendement. L’idée de libre arbitre est contraire à notre expérience sensible. ➔ La raison ne peut pas se décider pour la thèse ou l’antithèse, car il existe des preuves de chacune des thèses En fait, Kant propose une solution après ce texte : : thèse et antithèse sont également défendables, à condition de se placer à des points de vue différents. Il s’agit de faire coexister nature et liberté : Le monde des phénomènes, soumis à la condition du temps, obéit à la causalité naturelle Il y aura une liberté transcendantale dans le monde des choses en soi Cependant, la liberté apparaît ici comme quelque chose de simplement possible… est- ce que cela veut dire qu’elle est réelle ? En tout cas, ce n’est pas quelque chose dont on peut démontrer l’existence en considérant simplement les phénomènes, l’ordre du monde. La question est plutôt : que doit-on penser de la liberté ? Alain : « c’est à choisir, et non pas à prouver » La liberté suppose non seulement un jugement théorique, mais une décision morale, une décision pratique. Il va falloir se positionner en tant qu’être humain – on pense qu’on est libre ou déterminé ? 3. Choisir ou ne pas choisir la liberté ? Nietzsche versus Kant 93 Tess Van der Eecken = explique qu’il faut se méfier de la notion de libre arbitre car la liberté est un piège théorique qui a pour but de nous rendre coupable, de justifier le châtiment de nos fautes. Nietzsche pense qu’on a inventé l’idée de libre arbitre pour pouvoir nous punir. Il critique ce concept de libre arbitre, il ne faudrait pas le choisir. Il est proche de Spinoza sur ce point mais il y a des différences quand même. (Exam : pas de comparaison entre Spinoza et Nietsch) Tuyau ; le concept de libre arbitre n’est pas un concept positif chez Nietsch, on peut considérer qu’il peut être un instrument de normalisation dont il n’est pas certain qu’il rende l’homme + heureux. Selon N c’est pour nous responsabiliser alors qu’il ne faut pas ! Dans Le crépuscule des idoles, Nietzsche critique fortement la notion de « libre arbitre » : pour lui, c’est un leurre, un « tour de passe-passe » destiné à rendre l’homme responsable, et surtout coupable de ses actes, aux yeux des autres hommes ou de Dieu. Le but de cette invention est de justifier la punition, qui elle-même est un moyen de maintenir l’ordre. Le libre arbitre serait donc un instrument de régulation et de normalisation. Son idée au contraire est qu’il faut respecter l’innocence du devenir : l’homme n’est pas ce qu’il est du fait de sa volonté, car le monde est ce qu’il est, il ne poursuit aucune fin, aucun but. Le devenir est innocent car il n’est ni bien ni mal, il est ce qu’il est. “Dieu est mort”, selon Nietzsche : car le monde n’a pas de sens. Le temps est comme un “enfant qui joue” (Deleuze) Il ne s’agit pas de faiblesse physique ici. 94 Tess Van der Eecken Selon Nietzsche, on n’a donc aucune vraie liberté de choix autonome mais par contre nous pouvons être plus heureux en adhérant au devenir malgré toute son indétermination, en lui disant « oui ». Cela aboutit à l’idée que tous les comportements se valent ? Non, car il existe des comportements plus ou moins positifs, car plus ou moins ouverts à l’indétermination du devenir. Il affirme tout de même une forme d’irresponsabilité de l’homme, qui rend le jugement problématique... N’est-ce pas une objection du point de vue du droit ? A cette conception, on peut opposer celle de Kant : il concidère que nous devons faire l’hypothèse de la liberté, on doit en faire le postulat. Kant le démontre dans des textes ; (ici, c’est son 2e grand livre) Dans cet extrait, Kant affronte la question de la position à adopter à l’égard de la liberté : sommes-nous condamnés à affirmer que l’homme est soumis au déterminisme naturel ou y a-t-il une expérience qui peut nous révéler que la liberté est une hypothèse légitime, voire nécessaire ? Pour répondre, Kant imagine deux situations différentes: l’une qui met en conflit le penchant au plaisir (spaghetti) et l’amour pour la vie (vie). Ex ; je suis devant une assiette de pâtes et je ne peux pas y résister. Kant imagine que devant cette assiette il y a un lieu de supplice. Si je mange les pâtes = je meurs donc il est probable que je ne le mange pas. l’autre qui met en conflit ce même amour pour la vie (vie) et le sentiment du devoir (faux témoignage) (la loi morale = on doit pas porter de faux témoignage) Kant montre que l’on peut choisir de faire primer la loi morale sur notre intérêt personnel, sur notre amour pour la vie (on va pas spécialement le faire mais on le peut) = apparaît la 95 Tess Van der Eecken possibilité d’une disjonction entre ce que nous dit notre instinct (survis !) et ce que dit la loi morale (pas de faux témoignage) = on a la liberté. De cette 2e situation, Kant déduit que l’expérience que nous faisons de notre devoir révèle notre liberté : C’est parce que nous faisons l’expérience que « nous devons » que nous pouvons postuler que nous avons la liberté de faire, ou non, ce que nous devons. On a l’impression qu’on sait ce qu’on devrait faire et cela montre que nous avons la liberté de faire ou non ce que nous devrions : nous devons postuler. Point de départ de l’argumentation : l’homme est un être de la nature soumis aux lois de la nature, et il tend donc, comme tout être de la nature, à rechercher ce qui lui plaît. Question: le pouvoir de ces inclinations naturelles est-il impérieux? 1.L’inclination naturelle s’oppose à la loi... par l’intermédiaire de la peur. Donc en fait, deux penchants naturels s’opposent (plaisir, amour de la vie)... La situation montre que le discours sur “l’impossibilité de résister” est toujours relatif – si me dit que je vais mourir en mangeant les spaghettis, je ne vais pas les manger = je peux m’en empêcher Cette 1e situation ne démontre pas encore notre liberté. 2.cette 2e situation est + interessante ; l’inclination naturelle (amour pour la vie) est opposée à la “voix du devoir”, au “tribunal de la raison” (qui nous demande de ne pas faire un faux témoignage). On ne l’écoute pas nécessairement, mais on le peut... c’est donc que nous ne sommes pas uniquement des êtres naturels, animaux, mais que nous pouvons suivre notre raison, et donc une “causalité rationnelle” = nous pouvons suivre notre raison et pas uniquement la nature Kant nous dit que nous faisons tous l’expérience de la liberté, du libre arbitre ; l’homme placé dans cette situation dira qu’il avait le pouvoir de suivre une autre voie. Cet homme fiat l’expérience du fait qu’il n’est pas déterminé rigoureusement par la nature, il aurait ou écouter sa raison = capacité à ne pas être déterminé par tout ce que crie la nature en nous. Selon Kant, ce n’est pas la liberté qui fonde l’obligation morale, mais c’est l’expérience morale qui fonde la liberté. « Tu dois donc tu peux » nous faisons l’expérience que nous pouvons faire ce qu nous devons La liberté est un postulat, c’est-à-dire une proposition indémontrable qu’il faut admettre pour rendre compte du fait que notre raison donne ses règles à l’action Kant fonde l’existence de la liberté par une expérience morale. NB: il y a une supériorité morale de la 2e situation par rapport à la 1e. Il est mieux d’agir bien parce qu’on écoute sa raison que parce qu’on a peur de la sanction... C’est l’un des buts de l’éducation (la marque de l’échec de l’éducation étant la mauvaise conduite dès que la peur de la sanction disparaît). Le but, c’est de pouvoir faire confiance à la volonté morale des membres d’une société, à leur souci autonome de bien agir. C’est pour cela que, selon Kant, “agir par devoir” est supérieur au fait d’ “agir conformément au devoir” 96 Tess Van der Eecken La vraie action morale est celle que l’on fait par soucis du juste ! C’est pq pour Kant agir par devoir est suppérieur à agir conformément au devoir (faire ce qu’on doit faire mais par peur). Conformément au devoir ; on agit pcq on est motivé par notre intérêt, on a une autre raison. Ex ; pour la réputation, par peur de la sanction, par intérêt ! Même si on ne peut pas être certain que notre volonté est libre, l’idée de liberté est au fondement de notre action morale. De fait, qd on agit on interprète nos actions selon une logique. La raison est un fait qui ne se démontre pas mais on peut en faire l’expérience. Kant affirme qu’on entend tous la petite voix – la voix de la raison -> le nier serait de la mauvaise foi. 4. Une morale universelle et formelle Ainsi, est donnée à chacun de nous une loi morale sous la forme d’un “impératif catégorique” (absolu, non hypothétique), qui nous dit simplement: “tu dois” Cette loi doit donc valoir indépendamment des aspirations et de la subjectivité de chacun : elle doit être absolument sans condition, et donc être universelle et nécessaire. Pour cette raison, la loi morale est définie par Kant par sa seule forme, parce qu’aucun principe matériel, qui fonde la morale sur la poursuite d’un objet, ne peut être universel. L”universalité de la loi morale impose qu’elle soit seulement formelle, et que sa forme soit Celle “ d’une législation universelle” Un impératif hypothétique ets un impératif qui me dit quoi faire pour obtenir ce que je veux, il est conditionné par le fait que je veux ce que je veux. Si je ne veux plus ce que je veux, l’impératif n’est plus. Ex : je dois pcq… 97 Tess Van der Eecken Un impératif catégorique n’est pas conditionné par autre chose mais est valable inconditionnellement. Ex : je dois. Le point de départ est qu’on entend tous la petite voix de la raison sous forme d’un impératif catégorique. Or, Kant en déduit qu’une bonne volonté est déterminée uniquement par le devoir et donc par la loi morale. Du coup cela permet de définir mieux la forme que peut prendre cette loi morale ; elle doit valoir indépendamment des aspirations et de la subjectifivté de qqun car elle répond à un impératif catégorique. Elle doit, par définition, être sans condition. Kant en déduit une carcatéristqiue qui fiait le propre de sa morale ; kant défini la loi morale par sa seule forme. Pq ? Car si elle était fondée sur un principe matériel (ex : le but de la vie humaine est d’être heureux), elle ne pourrait pas être universelle Une règle ne peut dont être morale que si elle est universelle ou universalisable. L’unique loi morale s’énonce ainsi en ces termes : “Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle soit érigée en loi universelle” -> la seule manière est de vérifier si la règle d’après laquelle j’agis est universalisable pour qu’elle soit morale ! L’impératif catégorique exige de moi que ma manière d’agir puisse faire loi, que ma maxime (= la règle particulière selon laquelle je me détermine à agir ici et maintenant) puisse valoir pour tous ceux qui seraient confrontés à une situation du même type. Il exige aussi que j’obéisse à la loi par respect pour elle, et non par ce que ça m’arrangerait... Donc si je me demande si mon intention est morale, je preux le savoir en vérifiant que j’obéis à un impératif. Je peux le savoir si ma manière d’agir peut faire loi = (toutes les situations sont différentes ! Mais Kant demande que la règle/ la raison/la maxime pour laquelle on agit soit universalisable et pas l’action en tant que telle) = si ma maxime peut valoir à tous ceux qui sérient confrontés à une situation du même type = morale. Une morale de la volonté, une humanité à respecter L’impératif catégorique rend la volonté autonome (du grec "auto" et "nomos", qui se donne à soi-même sa propre loi) et fonde en cela la liberté humaine d’agir. La volonté obéit à une norme interne, puisqu’elle ne dépend ni de circonstances extérieures ni d’intérêts affectifs. La morale kantienne est donc une morale de l’autonomie. En tant que libres et autonomes, les humains sont des sujets de la loi morale. De même que la loi doit être observée universellement et inconditionnellement, de même l’humanité qui est porteuse de cette loi doit être universellement et inconditionnellement respectée. L’homme/la femme ne peut jamais être utilisé·e 98 Tess Van der Eecken simplement comme un objet ou un instrument d’une autre fin, car l’être humain, en tant que sujet moral porteur de la loi est une fin en soi et doit être respecté comme tel. Selon la morale Kantienne c’est en obéissant à la morale que l’humain est libre car il obéit librement, c’est une liberté par opposition à nos penchants naturels. C’est le moment ou le domino que nous sommes fait un pas de côté grâce à l’usage de sa raison et nous permet d’aller à l’encontre de ce que la nature le pousse à faire : grâce à la raison. Preuve qu’il n’est pas qu’un être humain de nature. La morale de l’autonomie fonde l’autonomie de la morale car elle ne répond à aucune condition extérieure – pas de norme religieux, politique, sociale. Autonomie de la morale fondée sur la raison. Cela a un effet sur l’humanité car cela fait de l’humain le sujet de la loi morale ; Kant déduit que l’humanité doit être inconditionnellement respectée car l’humain est capable de respecter al loi morale. Kant déduit que l’humain ne peu jamais être utilisé comme un moyen ou un instrument à une autre fin. Kant en tire une deuxième formulation de l’impératif catégorique. Il s'agit de ne jamais faire de l’être humain un simple moyen que l’on utilise pour une autre fin que celle de la morale, car ce serait nier la dignité humaine qui réside dans l’autonomie de sa volonté. Deux évolutions par rapport à la première formulation: - Kant admet très bien qu’on puisse prendre autrui en partie comme un moyen de nos fins, Ce qui va à l’encontre de la loi morale, c’est de réduire autrui à ce statut de simple moyen en déniant le fait d’être une fin en soi et sa capacité d’autonomie. - D’autre part, Kant précise qu’il est possible de se traiter soi-même comme un pur moyen d’une fin, ce qui nous rend indignes de la loi morale en nous. Chaque fois qu’on agit de manière à s’asservir (volontairement) à des passions ou à des «maîtres», quels qu’ils soient, nous perdons notre autonomie, notre capacité à nous conformer à la loi morale, et ainsi notre dignité d’être humain 99 Tess Van der Eecken Exercices ; Faux Faux Faux, c’est être autonome Vrai 100

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