Summary

These notes detail the organization of a construction project, outlining the roles of key players (client, contractor), different phases of the project and the different methods of assigning contracts, as well as financial aspects of the projects.

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ORGANISATION DE CHANTIER Déroulement complet d’une opération de construction : Les acteurs : - MOA : Maitre d’Ouvrage : client. C’est celui qui a un besoin, mais qui n’y connait rien (dans le monde de la construction) - MOE : Maitre d’œuvre : c’est le SACHANT. La Maitrise d’œuv...

ORGANISATION DE CHANTIER Déroulement complet d’une opération de construction : Les acteurs : - MOA : Maitre d’Ouvrage : client. C’est celui qui a un besoin, mais qui n’y connait rien (dans le monde de la construction) - MOE : Maitre d’œuvre : c’est le SACHANT. La Maitrise d’œuvre se compose : o D’Architectes : ils sont les Concepteurs de l’enveloppe : ▪ Architecturale ▪ Technique (respect des règles de construction, normes,…) o De MOE de conception : BET (Bureau d’Etudes Techniques) - (AMO : Assistant à Maitrise d’Ouvrage) Les différentes phases d’un programme immobilier : Les phases de conception se définissent par : - Phase ESQ : Esquisse (dessin sommaire d’un projet) - Phase APS : Avant-Projet Sommaire : plans succincts o Estimation du coût pour définir les objectifs - Phase APD : Avant-Projet Détaillé : plans plus détaillés, faisant apparaitre des fonctionnalités du bâtiment. o Le coût global prévisionnel est plus précis - Phase PCG : Plans De Conception Générale - Phase PC : Etablissement des plans et du dossier PC : Permis de Construire. Délai d’instruction varie et peut atteindre 5 mois. - Phase PRO : Projet/Programme : plans complètement détaillés : comporte tout ce qu’il est nécessaire de faire apparaitre pour « chiffrer » les travaux. o Le coût prévisionnel est précis - Phase DCE : Dossier Consultation des Entreprises : ce sont les plans et pièces écrites diffusées aux entreprises dans le cadre de l’appel d’offre. Le MOA fait alors appel à des entreprises et les met en concurrence. C’est la phase d’appel d’offre. Une fois les offres reçues, le MOA les analyse et définit ses critères de choix qui peuvent être : - le « moins-disant », dans ce cas, c’est le prix qui compte (cela laisse supposer que les entreprises ont répondu exactement au même cahier des charges, et aux mêmes conditions d’exécution. Ce cas est rare… - le « mieux-disant » selon un ensemble de critères définis par le MOA, chacun comptant pour une pourcentage plus ou moins important dans la note finale. Ces critères peuvent être, entre autres : o Le prix, o Les conditions de réalisation, o L’organisation des travaux, du chantier, o Les mesures sociales ou sociétales mises en œuvre (appel à de la main d’œuvre en réinsertion,…) o Le planning, o Les variantes,… Le MOA entame des négociations avec les candidats pouvant porter sur le prix ou tout autre sujet. Au final, le MOA définit le mode de dévolution du marché : il retient « une » entreprise (Entreprise Générale : EG) ou « plusieurs » (CES : Corps d’Etats séparés). - Entreprise Générale : Une seule entreprise (EG) est en contrat avec le MOA. L’EG fait appel à de la sous-traitance pour les différents lots qui composent le dossier et pour lesquels l’EG n’a pas les compétences en interne. Ex : Lot Electricité, lot Peintures, Lot Carrelages, Lot Serrurerie,… Le MOA, par contrat, peut restreindre la sous-traitance en chaine par le MOA (surtout en marchés publics), pour que des sous-traitants ne puissent pas à leur tour sous- traiter. - Marché en corps d’états séparés : le MOA passe plusieurs contrats avec plusieurs entreprises (un ou plusieurs contrats par lot) Avantages de l’EG : - Un seul interlocuteur, le risque est porté par l’EG. - Le planning, plus facilement maîtrisé. Inconvénient EG : - Son prix, en général environ 10% plus cher qu’en CES. Inconvénients des CES : - L’erreur de synthèse entre lots devra être assumée par le MOA. - Le planning, en cas de défaillance d’un lot. Différence entre marché publics et marchés privés : Marché public : le MOA est un établissement public (dont les fonds sont des fonds publics, en gros, les impôts des contribuables). Il y a donc des règles pour contrôler les dépenses d’argent public, entre autres : o Publication des appels d’offres dans les journaux officiels, o Mise en concurrence impérative, o Délais de réponses souvent longs, o Analyse des offres et choix des lauréats réalisés en commission d’attribution, o Difficulté de déroger aux conditions générales de gestion des contrats (délais, pénalités, conditions de paiement…) Marché privé : le MOA agit pour son compte, avec ses propres fonds qui ne sont pas publics. Il est libre de choisir le mode de dévolution, de ne pas faire de mise en concurrence, de définir les clauses contractuelles de son choix, du moment que cela ne sort par du cadre du droit français. En ce qui concerne les modes de dévolution : o En marché privés : on retrouve plutôt de l’EG sur les projets complexes et du CES (ou macro-lots) sur les projets plus simples. o En marché public : dans 95% des cas il s’agit de CES. En marché en CES, il est nécessaire d’introduire un nouvel acteur : l’OPC (Ordonnancement, Pilotage et Coordination) En EG, on peut considérer que la mission d’OPC est réalisée par le Conducteur de Travaux Synoptique des relations contractuelles en EG : AMO MOA MOE Exécution (Architecte, BET) MOE Conception (Architecte, BET) EG BC CSPS ST1 ST2 …STn BET SOLS Synoptique des relations contractuelles en CES : MOE Conception MOA MOE Exécution (Architecte, BET) (Architecte, BET) OPC BC CSPS ST1 ST2 …STn BET SOLS Légende : Relation contractuelle Pilotage mais sans contrat direct Rôle et missions des différents intervenants à l’Acte de Construire : MOE Conception : Missions APS, APD,… PRO, DCE MOE Exécution : - Mission VISA : Viser les documents d’exécution des entreprises. Contrôler que les travaux réalisés sont conformes au contrat passé entre le MOA et le ou les entreprises. - Mission DET : Organisation et animation des réunions « hebdomadaires » de chantier. Ce n’est pas de l’OPC ! - Mission AOR : Assistance aux Opérations de Réception = Etablir les listes de réserves de réception. - Mission DOE : Collecter les Dossiers sur les Ouvrages Exécutés en fin de chantier. Mission d’OPC : Planification, ordonnancement du chantier. Ce n’est pas du VISA ! L’OPC peut toutefois faire la mission DET. BC : Bureau de contrôle. Sa mission est envers le MOA, de contrôler que les travaux réalisés sont conformes aux réglementations en vigueur. Il ne donne pas son avis sur une conformité esthétique on fonctionnelle au programme. Le BC produit, pour le compte du MOA, rédige en phase « conception » un document obligatoire : le RICT (Rapport Initial de Contrôle Technique) qui recense l’ensemble des non conformités relevées en phase conception du programme, précise la conduite à tenir en phase chantier, sur certains points sensibles devant être justifiés pour s’assurer de la conformité de la construction. En phase chantier, la mission du BC est de contrôler la conformité réglementaire des travaux réalisés et des matériaux mis en œuvre, en visant les documents d’exécution fournis par les entreprises et en procédant à des visites du chantier. En fin de chantier, le BC remet au MOA le RFCT (Rapport Final de Contrôle Technique) qui doit être vierge de toute observation. CSPS : Coordonnateur Sécurité et protection de la santé. Ses missions : - Définir le fonctionnement du chantier en matière d’hygiène, de santé et de sécurité : rédaction du PGC SPS (Plan Général de Coordination sur la sécurité et la protection de la santé). - Réaliser des Visites d’Inspections Communes avec chaque intervenant (ST) avant son intervention sur le site, et analyser leurs PPSPS (Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé). - Veiller au fait que les travaux se déroulent selon les règles de sécurité lors de travaux en coactivité, - S’assurer que le bâtiment qui va être construit a été conçu et réalisé de sorte à ce que son entretien et sa maintenance puissent être réalisés dans des conditions définies et acceptables. Pour s’en assurer, le CSPS rédige le DIUO (Dossier D’intervention Ultérieur sur l’Ouvrage) phase conception. Il s’agit de son analyse du projet visant à définir les moyens à mettre en œuvre pour entretenir en sécurité le bâtiment (lavage des fenêtres côté extérieur, entretiens en toiture,…). La mission du CSPS s’achève par la remise au MOA d’un DIUO de Réalisation. BET SOLS : Le MOA a la responsabilité de communiquer à l’EG les données exactes de la composition de son sol, nécessaires pour le dimensionnement des fondations. Le BET SOLS fournit au MOA un rapport d’étude géotechnique (= rapport de sol) dès la phase conception. COURS n°2 et 3 Le CCAP : Le Cahier des Clauses Administratives Particulières Ce document recense la majeure partie des informations contractuelles administratives importantes à connaitre : - Désignation des parties - Objet du marché = présentation du projet, - Pièces constitutives du contrat : o Le CCAP, o Les CCTP, o Les plans de Permis Construire, o Le planning contractuel, o Le tableau des surfaces contractuelles, o L’ordre de service de démarrage, o Le PGC SPS, o Le DIUO de Conception, o Le RICT du Bureau de Contrôle, o Le Rapport de Sols, - Les intervenants à l’Acte de construire, - Sous-traitance, - Le montant du contrat, le prix - Mode de dévolution, types de marché : Les marchés peuvent être de 2 types : ▪ Marché forfaitaire, ▪ Marché à bordereau de prix unitaires. Le contrat peut être : o Révisable : c’est-à-dire qu’un coefficient de révision, calculé au niveau national, sera appliqué sur chaque présentation de facture (avancement de travaux) mensuelle. C’est un procédé plutôt habituel sur les chantiers s’étalant sur une longue période de travaux. o Actualisable : L’actualisation permet de revoir le montant du contrat UNE SEULE FOIS, au moment du démarrage des travaux. Ce procédé est fréquent lorsqu’il est prévu un délai important entre la signature d’un contrat et le démarrage réel des travaux. o Révisable et Actualisable, cumul des deux. o Ferme et Définitif. - Les avenants, les travaux modificatifs : Un avenant sert à acter toute demande modificative par le client, d’un point de vue financier, mais aussi technique. Il résulte d’un accord entre les parties. Si un avenant peut attendre la fin de l’opération pour être régularisé, il faut impérativement obtenir des accords intermédiaires (devis signés, emails de confirmations…) - Modalités de paiement / délai de paiement, Plusieurs cas peuvent se présenter : ▪ Paiement selon un échéancier, c’est-à-dire une certaine somme payée lors de l’atteinte d’un stade d’avancement sur le chantier. ▪ Paiement par situation de travaux : on facture à chaque fin de mois selon l’avancement réel du chantier. ▪ Il est également possible de faire des paiements par escompte ou par acompte : Acompte : paiement d’une partie du contrat, avant sa réalisation sur site, Escompte : permet d’obtenir le paiement d’une facture, avant son délai légal de règlement, mais en contrepartie d’un pourcentage retenu définitivement de la facture. - Le délai (à comparer au planning contractuel), - Les clauses légitimes de prolongation de délai (dont font partie les intempéries), - Pénalités de retard : Vous êtes redevable au client d’une indemnité journalière (à montant défini dans le contrat) en cas de retard NON JUSTIFIE dans la livraison du chantier. - Références cadastrales (= identification du terrain sur lequel se déroulera la construction), - Tolérances de surfaces, tolérances sur des places de stationnement… - Surface à construire, la surface à construire est précisée au m² près selon les plans du contrat, toutefois, dans la réalisation, il est possible que des interfaces techniques ou des contraintes de réalisation amènent à devoir modifier certaines surfaces. Dans ce, une tolérance est acceptée, voir ci-avant. - Pénalités, pour manque de surface construite par exemple, - Prime de célérité (intéressement financier si l’Entreprise arrive à livrer le bâtiment en avance par rapport au délai contractuel), - Garanties financières/bancaires (pas du rôle du conducteur de travaux), - Les retenues de garanties : Retenue de 5% du montant du contrat (idem pour les ST) jusqu’à la fin de l’année de Parfait Achèvement (1 an après la réception des travaux). Un cautionnement bancaire peut être fourni par l’Entreprise (idem pour les ST) pour compenser la retenue de garantie, c’est-à-dire : l’entreprise (ou le ST) sera payée à 100% à la réception, et sa banque se portera caution pour libérer 5% de la somme du contrat au demandeur si nécessaire. - Arbitrages en cas de litiges, - Motifs de résiliation, - Les assurances, elles sont de 2 types : o Assurance Responsabilité décennale : assurance obligatoire qui couvre pendant une durée de 10 ans (à compter de la date de réception) tous désordres de nature structurelle, des défauts d’étanchéité…) o Assurance responsabilité Civile : assurance qui couvre les accidents ou incident sur les chantiers. - Modalités de réception : La réception des travaux est un acte majeur dans un chantier : il marque l’accomplissement de votre contrat (hors obligation de lever les réserves) dans la mesure où vous n’êtes plus pénalisables sur le délai, et surtout vous n’avez plus la responsabilité ni la garde de l’ouvrage. La réception est UNIQUE (sauf en cas de phases de travaux distinctes, correspondant à des ouvrages distincts), La réception des travaux se fait par la signature d’un Procès-Verbal de Réception, accompagné, le cas échéant, d’une liste de réserves des désordres, malfaçons, imperfections… à reprendre dans un délai figurant au contrat. Il s’agit du délai de Levée des Réserves. Le contrat va prévoir plusieurs cas de figure pour le jour de la réception : o Soit le PV de réception est signé sans réserve, o Soit le PV de réception est accompagné d’une liste de réserves, à lever dans le cadre de la levée des réserves Dans ces 2 cas, la signature du PV vaut transfert de la Garde et de la Responsabilité de l’ouvrage bâti au Maitre d’Ouvrage, o Le Maitre d’Ouvrage refuse de signer le PV de réception pour le motif que les travaux ne sont pas terminés (au regard de réserves majeures rendant impossible l’exploitation du bâtiment). Il faut préciser que la Réception est un acte unilatéral du Maitre d’Ouvrage. En cas de refus, un PV de refus doit être établi. En cas de litige de ce genre, le contrat prévoit de faire appel à l’arbitrage pour définir les torts. La garde du bâtiment reste à la charge de l’Entreprise o Le Maitre d’Ouvrage ne se présente le jour de la Réception, malgré les convocations qui lui ont été envoyées, dans ce cas, la réception des travaux est prononcée au jour prévu. - La levée des réserves : C’est le délai contractuel (en général 2 à 3 mois après la réception) pour lever les réserves de réception. - Pour permettre la réception des travaux, il est nécessaire, et prévu contractuellement, d’organiser des OPR (Opérations Préalables à la Réception), c’est-à-dire des visites des locaux avec le MOA afin de recenser les défauts et imperfections à reprendre avant la Réception. Dates clefs (ordre chronologique) dans le déroulement d’un chantier : - Signature d’un marché de travaux, - Délivrance d’un OS (Ordre de Service) de démarrage : point de départ du délai contractuel, - Période de déroulement du chantier, - OPR (environ 2 mois avant la réception) - Réception : point de départ de toutes les garanties : o Garantie de Parfait Achèvement : dure un an à partir de la Réception. Pendant cette période : toute anomalie ou disfonctionnement est signalé par le MOA, et l’Entreprise a obligation de les corriger (sauf pièces d’usures normale), o Garantie biennale (équivalent à une garantie constructeur pour du matériel) : elle dure 2 ans à compter de la Réception, o Garantie Décennale (voir plus haut) d’une durée de 10 ans à compter de la Réception. - Levée des réserves de réception se déroule en général entre 2 et 3 mois après la réception. COURS n°4 Déroulement du chantier et missions du conducteur de travaux Missions : - Connaitre son contrat (Juridique / administratif). Le Conducteur de travaux (CDTX) est le responsable légal du chantier. Il est le Délégataire de Pouvoir. - Etablir un binôme avec le chef de chantier (CC) dans lequel chacun joue son rôle : o Le rôle du chef de chantier est de piloter la réalisation et l’encadrement des compagnons lors des travaux de Gros-Œuvre (et de gérer les espaces, les flux sur le chantier) : ▪ Il pilote les équipes en places (compagnons de votre entreprise), ▪ Il attribue (et organise) les postes de travail aux différents compagnons, selon les ressources humaines qui lui sont données par le Conducteur de Travaux, ▪ Le conducteur de travaux valide les ressources humaines qui sont affectées au chantier par rapport au budget/aux moyens financiers autorisés sur cette opération. S’il est justifié qu’il y ait un écart entre les ressources nécessaires et celles budgétisées, le conducteur de travaux est seul valideur. ▪ Le chef de chantier doit justifier (au CDTX) ses choix et méthodologie d’exécution en cas d’écart avec le budget initialement prévu pour validation par le CDTX qui est le responsable financier du chantier. o Le CC est responsable des approvisionnements en matériaux et matériels, une fois que le CDTX lui a remis les plans EXE de Coffrage et de ferraillage : ▪ Commande et programmation des livraisons de béton, ▪ Il reste de la responsabilité du CDTX de négocier et de passer une commande globale à une Centrale à béton avant le démarrage du chantier. Une fois le contrat passé, le CC est l’interlocuteur privilégié de la centrale. ▪ Idem pour les aciers, ▪ Idem pour le matériel : coffrages, moyens de levage, clôtures de chantier, consommables, EPI (Equipements de Protection Individuelle), outils,… o Le CC n’est pas l’interlocuteur du Bureau d’Etudes STRUCTURE : c’est le rôle du CDTX qui s’assure que les plans diffusés par le BE sont conformes aux attentes des autres corps d’état concernés (électricien, plombier, CVC, charpentier…) o Pour que le CDTX puisse établir un « Bon pour Exécution » sur des plans de Coffrages, il doit au préalable avoir : ▪ Défini avec le chef de chantier un planning d’exécution et de remise des plans « Bon pour Exé », ▪ Demandé à chaque ST ses besoins en réservations (et éventuellement en renforts) et ses descentes de charges, ▪ Transmis les éléments des ST au BE Structure, ▪ Réceptionné les plans du BE, ▪ Diffusé aux ST ces plans, pour validation, ▪ Obtenu la validation de ces plans par les ST dans le délai requis, Une fois toutes ces étapes concluantes, il remet au CC le plan « Bon pour EXE ». Le CC est responsable de la production du Gros-Œuvre, dans le respect des budgets et du planning qui lui sont au préalable transmis par le CDTX qui reste le seul responsable auprès de la hiérarchie du planning et du budget de l’ensemble du chantier. Le CC est responsable des dépenses en matériel, en heures… par rapport au budget qui lui est confié. Il est de la responsabilité du binôme (CC/CDTX) de déceler le plus en amont possible les éventuels écarts financiers à venir pour pouvoir réagir en cas de dérive sur une courte période. Les responsabilités en termes de sécurité du CC et du CDTX : CDTX CC Délégataire de pouvoir Responsable de la sécurité avec une Responsabilité de la sécurité avec les obligation de résultat. moyens qui lui sont confiés. Toutefois, si ces moyens sont insuffisants, il ne doit en aucun cas s’y limiter et se doit d’assurer une sécurité suffisante, quoi qu’il en coûte. Lors de visites de chantier, le CDTX se doit Hors des sujets sécurité, qui est de la d’arrêter une tâche en train d’être réalisée à responsabilité de tous, le CC est le seul l’encontre des règles de sécurité. interlocuteur des compagnons pour l’organisation de leur journée de travail et des tâches à accomplir. La seule directive que le CDTX peut Hors urgence sécurité, si la gestion du réellement donner à un compagnon, c’est chantier ne satisfait pas le CDTX, il en parle dans le cas d’un manquement à la sécurité. uniquement au CC, pas directement aux Le CDTX ne dit pas « quoi faire » aux équipes sur le site. compagnons. - Veiller au respect du planning, suivre l’avancement des travaux, mais surtout établir le planning général du chantier, pour livrer le bâtiment à la date prévue contractuellement. Ce planning doit comporter les dates clefs du chantier, notamment, les points d’arrêts, les dates jalons et les dates de décisions attendues, par exemple : ▪ dates de remise des descentes de charges par les ST, ▪ dates de désignation des différents lots, ▪ dates de commande des principaux matériaux ayant un long délai de fabrication (portes, fenêtres, chaudières,…) Pour l’établissement du planning : o Soit le CDTX l’établit lui-même, o Soit il le fait établir par une personne plus habilitée (Direction Technique qui a établi l’offre de prix et le planning contractuel par exemple), o Le plus important étant de bien faire apparaitre les éléments décisionnels dans le planning. - Contrôler la qualité des travaux réalisés / Gestion des non-conformités. Le CDTX est le garant de la qualité de l’exécution sur le chantier, bien avant qu’apparaissent des réserves en période d’OPR ou de réception. Dans les visites régulières de chantier par le CDTX, toute malfaçon ou mauvaise exécution doit être signalée. - Participer aux réunions de chantiers, et en animer certaines : Les réunions de chantier sont les organes majeurs d’échange et de décisions entre les acteurs du chantier. Les réunions de chantier sont de 2 types : o La réunion de chantier hebdomadaire avec le client (MOA) et ses représentants (MOE, Archi, BC…) qui a pour but : ▪ De poser des questions à votre client (choix de matériaux…), ▪ De demander les réponses pour la ou les réunions suivantes, ▪ De les informer sur les avancements, sur la qualité, ▪ De leur faire visiter le chantier, ▪ Et plus généralement d’évoquer tout sujet pour lesquels vos ST ou vous- mêmes avez recensé des questions ou demandes de précisions Cette réunion est animée par le MOE qui en rédige un compte rendu contradictoire. C’est un relevé de décision incontestable ! o La réunion de coordination ST (souvent hebdomadaire également) avec les ST invités. On ne mélange des ST qui n’ont rien à voir ensemble. Par exemple, le peintre n’a pas à assister à des échanges techniques entre l’électricien et le chauffagiste. C’est le CDTX qui est l’animateur de cette réunion et qui en rédige le compte-rendu. C’est un relevé de décision qui s’impose à tous les ST. Il est diffusé à tous les ST même s’ils n’étaient pas présents. La réunion traite à la fois des détails techniques entre les lots mais bien évidemment également du planning du chantier. - Gestion des sous-traitants : o Consulter les sous-traitants : constituer des dossiers de consultations à envoyer à plusieurs candidats, on reçoit les offres, on les analyse. o Désigner les sous-traitants, o Rédiger et conclure les contrats des sous-traitants, y compris récupération des pièces administratives (Assurances, Liste du personnel…) o Déclarer les sous-traitants au MOA, o Gérer les factures des sous-traitants, o Suivre les sous-traitants (suivi des travaux, échanges en réunion…) o Ordonnancer les tâches des ST dans le respect du planning général, o Valider les plans des sous-traitants et l’aspect réglementaire de leurs conceptions, o S’assurer du visa des plans et des dossiers techniques des ST par le BC et le MOE d’exécution, - Rédiger des devis à son client : gérer les demandes de travaux modificatifs survenus en cours de chantier (donc n’apparaissant pas dans le contrat initial) - Relation avec les collectivités locales, et tout un tas de missions ponctuelles ou récurrentes non citées ci-avant… COURS n°5 : Gestion financière / Négociations La gestion financière Quand on parle argent sur un chantier, on parle toujours en Hors taxes (HT). Le montant Hors Taxes auquel est ajouté la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) devient un montant TTC (Toutes Taxes Comprises). Le montant de la TVA peut être variable selon le type de client et de contrat. En marché privé, la TVA est égale à 20%. En marchés publics, ça peut descendre à 7%, 10%. Comment fonctionne la gestion au sens de l’entreprise dans sa globalité : Les entreprises ont 3 indicateurs pour juger de leurs performances financières : o La prise de commande, o L’activité, o Le résultat. La prise de commande : C’est le total des contrats conclus avec ses clients par votre entreprise pour un exercice*. C’est le total des recettes prévisibles découlant de ces contrats, mais pas forcément sur un seul exercice. *Un exercice : une année civile. Du 1er janv. 2020 au 31 déc. 2020, on parle de l’exercice 2020. Si par exemple, votre Prise de Commande 2020 (PC) s’élève à 120M€, c’est le montant total des contrats signés en 2020 par votre service commercial. Mais ça ne correspond pas forcément à l’argent que votre entreprise va encaisser en 2020. L’argent encaissé en 2020 correspond à l’activité. L’activité : c’est le total encaissé par votre entreprise sur un exercice, certaines sommes pouvant provenir de chantiers traités dans le cadre de PC des exercices précédents. Exemple : Votre entreprise traite le 16 nov 2020 un chantier de 50M€ à réaliser sur 5 ans. Démarrage des travaux en 2021, fin des travaux en déc. 2025. En supposant une répartition homogène des coûts du chantier sur 5 ans, ce chantier va générer : PC 2020 : 50M€ Activité 2020 : 0€ Activité 2021 : 10M€ Activité 2022 : 10M€ Activité 2023 : 10M€ Activité 2024 : 10M€ Activité 2025 : 10M€ L’Activité est l’indicateur de bonne viabilité de votre entreprise, elle permet de payer les Charges d’Entreprises, annuelles, fixes. Votre entreprise a en effet des frais fixes toute l’année : que vous traitiez des opérations ou non. Ce qui permet de payer ces frais fixes, c’est la trésorerie de votre entreprise sur un exercice. Les frais fixes (charges d’entreprises) peuvent être constitués de : - Loyer et charges des bureaux, - Salaire du personnel (hors salaire du personnel de chantier), - Véhicules de société, - Impôts, taxes, - Frais d’entretien, de nettoyage de vos locaux, - Matériel bureautique, - Frais de formation, - Notes de frais, - … Le montant d’un contrat traité (PC) inclut donc : - De quoi payer la réalisation des travaux (factures matériels, les ST, le béton, les CDTX,…), on parle de « dépenses » qu’on nomme : « Les Déboursés Secs » - De quoi payer une partie des charges fixes de votre entreprise : « Les Charges d’Entreprise », « les frais généraux », - De la marge. Pour 20M€ de frais fixes annuels pour une entreprise, si elle a une Activité de 100M€, cela signifie qu’elle doit imposer un Coefficient de Vente minimal approximatif de 20% dans ses réponses à des appels d’offre, ce qui signifie que si le chantier coûte en réalisation 80M€, il faut vendre pour environ 100M€. On parle alors de Prix de Vente, égal à 100M€. Le montant d’un contrat de travaux correspond toujours au Prix de Vente que vos commerciaux ont fait valider par le client. Le Prix de Vente (Pv) est donc composé de : - Montant des Déboursés secs (DS) = les dépenses du chantier en part propre et en ST - Un pourcentage, appliqué sur le prix de vente, pour rémunérer les frais fixes (charges d’entreprise) : Ce (en %) - La marge (éventuellement les aléas*) : M (et A) *aléas : il s’agit d’une provision définie pour palier à tout ce qui n’a pas pu être correctement estimé (en général un pourcentage du prix de vente). Les sommes pour payer les charges d’entreprises sont prélevées des recettes de votre entreprise : Si vos charges sont de 20%, si vous facturez 100€, 20€ vont immédiatement dans les caisses de votre société, pour payer les charges fixes, il ne reste que 80€ « à dépenser ». La Formule pour définir le prix de vente est : Pv = DS + M + A + Ce.Pv DS+M+A 1 𝑃𝑣 = = (𝐷𝑆 + 𝑀 + 𝐴) 1−𝐶𝑒 1−𝐶𝑒 Ainsi, pour obtenir un prix de vente, on multiplie la somme des dépenses, marges et aléas souhaités par un coefficient de vente Cv tel que : 1 𝐶𝑣 = 1 − 𝐶𝑒 Exemple : Si vous avez des charges à hauteur de 16% dans une entreprise, votre coefficient de vente sera égal à 1,19 environ (et non 1,16 !) Ce qu’on attend d’un conducteur de travaux pour la gestion de chantier au quotidien : - Rigueur dans la facturation (facturer quand le contrat le prévoit), - Rigueur dans le paiement des ST et prestataires et paiement dans les délais, - Vérification des factures des sous-traitants, - Plutôt « surfacturer » que « sous-facturer » à son client pour avoir un écart positif de trésorerie, - La tenue d’une réunion de gestion mensuelle en présence du gestionnaire de l’entreprise et de votre hiérarchie, - Savoir annoncer les prévisions de gains et de pertes au fil de l’eau, et fur et à mesure du déroulement du chantier (et non à la fin), - SAVOIR EXPLIQUER les gains et les pertes La gestion mensuelle a pour objectif d’informer votre hiérarchie/gestionnaire des prévisions de résultat de votre chantier. Ce qui compte, ce n’est pas le gain ou la perte à un instant T, mais la prévision de fin de chantier. La négociation Le CDTX va être confronté à 2 types de négociations différentes : - Avec le client - Avec les ST Le CDTX doit désigner les entreprises lauréates des différents lots (élec, CVC, peinture, carrelage…). Dans un premier temps on entre en phase de Consultation. On cible au minimum l’obtention de 3 offres. La moyenne se situe entre 3 et 5 candidats. Etape n°1 de la consultation : - Établir le dossier de consultation avec uniquement les documents importants pour le lot considéré. Par exemple, pour un lot de corps d’état architectural, on évite de diffuser les études de sol, descentes de charges, … Un dossier de consultation par lot doit contenir à minima : o CCTP du lot concerné, o Plans du lot concerné, o Eléments administratifs importants, o Planning de l’opération, et plus précisément les périodes d’intervention du lot, o Idéalement un bordereau de réponse vierge. Bonus : Je conseille que le CDTX établisse lui-même la trame du bordereau de prix qui servira aux réponses des ST. On ne communique pas les quantités estimatives de votre budget. Ou alors avec la plus grande précaution et en demandant au ST de s’engager sur les valeurs estimatives communiquées après vérification. Cette base permettra d’aiguiller la forme des réponses pour faciliter la comparaison des offres. - On sélectionne les entreprises à consulter. On les contacte et on vérifie leur capacité à répondre à l’appel d’offre. - On leur envoie le dossier de consultation en précisant un délai de réponse. - On appelle régulièrement pour se tenir au courant de leur avancée dans l’étude du dossier. Etape n°2 de la consultation : Recevoir la première offre de prix de chaque candidat : Place à l’analyse : Partons du principe qu’on a reçu 4 offres (lot Carrelage) : o Interdiction formelle de regarder le total en bas de page tant qu’on n’a pas la certitude que les détails de l’offre sont corrects. o Reporter les prix et quantités de chaque candidat sur un tableau EXCEL unique. o On décèle les écarts entre les candidats. o On informe les candidats des anomalies ou erreurs relevées, ou on demande des explications ou de modifier les offres en retour. o L’objectif étant que chaque candidat corrige sa proposition pour établir une offre techniquement conforme. Etape n°3 de la consultation : Obtenir des offres CONFORMES en termes de quantités/PU. Cette étape implique que tous les candidats ont répondu sur la même base technique et quantitative. Le prix total du devis devrait être plus cohérent avec la réalité (et comparable à votre budget ou aux autres offres), mais ce prix ne doit pas encore être évoqué. Il y a en effet plusieurs critères à vérifier avant de parler du prix : - Le planning de réalisation et les contraintes d’intervention. Le ST viendra-t-il en une seule fois ? ou en plusieurs phases de travaux ? A quels moments du chantier ? - Exposer les contraintes du chantier (accès, appareils de manutention, zones de livraison, de stockage…) et du planning général pour être sûr que l’offre corresponde à ces contraintes, - Quels sont les moyens humains et matériels dont dispose l’entreprise, et sont-ils en adéquation avec vos besoins. Une fois le point fait sur tous ces sujets, et le cas échéant, la reprise de l’offre commerciale en conséquence, alors seulement on peut comparer les prix et entamer une négociation. Je ne donne jamais le montant de mon budget aux candidats. Si vous devez donner des indices sur la pertinence d’une offre à l’un ou à l’autre des candidats, ce sera toujours en comparaison avec les autres offres, et non avec son budget… Danger : savoir s’arrêter dans une négociation, sans avoir eu à donner au candidat un objectif financier à atteindre.

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