La Croissance Économique 2024 PDF
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Ce document traite de la croissance économique, en expliquant ses facteurs, ses limites et ses implications sur l'environnement. Il explore des concepts clés comme l'accumulation des facteurs de production, le progrès technique, les inégalités de revenus et la soutenabilité. Le document est bien organisé et présente des données, des exemples, mais aussi des extraits de réflexions qui aideront le lecteur à comprendre plus en profondeur le sujet.
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La croissance économique : un phénomène assez rare et récent à l’échelle de l’Humanité La croissance économique c'est un phénomène qui est très récent qui est inhabituel à l'échelle de l'humanité. Le revenu moyen des habitants de la planète est resté le même pendant des milliers d'années. Le ni...
La croissance économique : un phénomène assez rare et récent à l’échelle de l’Humanité La croissance économique c'est un phénomène qui est très récent qui est inhabituel à l'échelle de l'humanité. Le revenu moyen des habitants de la planète est resté le même pendant des milliers d'années. Le niveau de vie d'un citoyen grec n’est pas si différent de celui d'un paysan du Moyen-Âge. Ce n’est qu'à partir de la fin du XVIIIème siècle que la Grande-Bretagne, va connaître ce phénomène avec ce qu'on appelle la révolution industrielle. La révolution industrielle marque un 1 tournant : non seulement dans l'histoire économique mais dans la destinée humaine ! Pour la première fois la production matérielle et le bien-être général ont commencé à croître à un rythme sans précédent. On passe alors d'une économie qui est centrée sur l'agriculture (le secteur primaire) à une économie de production en masse de bien manufacturés (secteur secondaire). Vers la fin du 18e siècle, le monde a assisté à une transformation majeure :l'utilisation de machines, l'émergence de l'énergie inanimée comme la vapeur remplaçant la force humaine et animale [machine à vapeur de James Watt en 1778] ➔ un progrès matériel fulgurant. Avant cette ère la croissance était presque inexistante et le niveau de vie restait inchangé pendant des siècles→ cela va bouleverser la façon dont les individus se déplacent, dont ils pensent, dont ils consomment, dont ils produisent… Les individus ont accès à de plus en plus de biens et de services → ça augmente le niveau de vie et l'espérance de vie → croissance démographique. Un écart se creuse entre l’Europe et le reste du monde. La croissance est un phénomène instable Quand on compare les taux de croissance économique sur longue période on peut se rendre compte que la croissance économique est un phénomène qui est instable. Pendant les 30 glorieuses (1945- 1975) c'est-à-dire les 30 années après la Seconde Guerre mondiale on était aux environs de 5 % EN MOYENNE PAR AN. Puis ça a ralenti progressivement à avec des taux dans les années 70 entre 2 et 3 % jusqu'à atteindre des taux relativement faibles de 2, 1 voire moins de 1 % par an. Actuellement on remarque même des périodes de récession économique c'est-à-dire que le taux de croissance est négatif cela signifie que le PIB a baissé par rapport à l’année précédente. (crise de 2008 / crise du covid en 2020) Pendant la crise du covid en 2020 la France n'a pas du tout connu de croissance économique : son PIB a baissé de 7,9 % ! on peut donc dire que la crise du covid a entraîné une récession économique. Une dernière petite précision sur le PIB c’est qu’il permet d’estimer le niveau de vie lorsqu’on le rapporte au nombre d’habitants d’un pays. En effet mesurer la seule richesse d’un pays par son PIB, c’est oublier que les richesses produites vont être « grossièrement » réparties entre les individus qui vivent sur ce territoire. Ex : la Chine a le 2ème PIB au monde (18 000 milliards) mais tous les Chinois ne sont pas riches. A l’inverse, la Suisse a un « petit » PIB : 820 milliards de dollars et pourtant son PIB par habitant est très élevé 95000 dollars par habitant 2 Ccl° de l’introduction: 1. Le PIB est un indicateur qui permet de mesurer l'ensemble des richesses qui sont produites sur le territoire. Ce PIB se calcule en additionnant les valeurs ajoutées des organisations productives. 2. La croissance économique se mesure grâce au taux de croissance économique qui se calcule en faisant un taux de variation du PIB réel par rapport à l’année précédente. 3. Pour avoir une approche du niveau de vie des habitants d'un pays on calcule le PIB par habitant en prenant le PIB en le divisant par le nombre d'habitants. 4. La croissance économique est un phénomène qui est très récent et qui a commencé en 3 Angleterre avec la révolution industrielle au XVIIIe siècle. Cette croissance économique s'est accompagnée de nombreux progrès. 5. la croissance économique est un phénomène qui est instable, elle peut être plus ou moins forte et d'ailleurs sur le long terme le taux de croissance économique a tendance à baisser. On voit même des périodes où le taux de croissance économique est négatif on parle alors de récession économique. Dans ce chapitre sur la croissance nous allons nous poser les questions suivantes : - Quelles sont les sources de la croissance ? / Quels sont les facteurs de la croissance ? - D’où vient le progrès technique ? Quelles sont ses conséquences ? - Peut-on assurer une croissance permanente ? - L’environnement peut-il supporter une croissance infinie ? - L’innovation peut-elle permettre de repousser les limites écologiques de la croissance ? I. Les sources de la croissance économique A. L’accumulation des facteurs de production permet la croissance extensive Pour produire les organisations productives combinent deux facteurs de production il y a le facteur travail et le facteur capital. -Le facteur travail = l'ensemble de la main d'œuvre qui est mobilisée. On le mesure avec le nombre d’heures travaillées ou le nombre de travailleurs. - Le facteur capital = désigne l'ensemble des biens et services durables mobilisés dans la production (+ 1 an). Ex : les machines, les locaux, les entrepôts, les ordinateurs… et depuis 2014 les dépenses en recherche et développement. Comment faire pour produire plus ? Comment avoir de la croissance ? 1. Augmenter le facteur travail - On peut augmenter la quantité de travail Ex à l’échelle d’une entreprise : Hausse des heures supplémentaires, embauches, Ex à l’échelle d’un pays: Hausse du nombre de travailleurs grâce par exemple à une immigration importante, à plus de naissances ou même à l'arrivée des femmes sur le marché du travail. Mais aussi hausse de la durée du travail par le recul de l’âge de la retraite, hausse de la durée de travail des actifs… 2. Augmenter le facteur capital - On peut augmenter la quantité de capital Augmenter la quantité de capital → lorsqu'une entreprise accumule du capital fixe elle réalise ce qu'on appelle un investissement. Il peut être matériel (ex : machine) ou immatériel (ex : logiciel). L’investissement est mesuré par la FBCF : Formation Brute de Capital Fixe = achat de capital fixe = investissement1. Pour approfondir : Le taux d'investissement [ FBCF/Valeur ajoutée x 100] s’exprime en % du PIB d’un pays ou en % de la VA d’une entreprise. Cela indique la part de la richesse créée qui est consacrée à l’investissement. Document pour mesurer la contribution de chaque facteur à la hausse de la production 4 !!! Document essentiel de type bac : il faut savoir l’analyser et faire les phrases de lecture. Si l’on s’intéresse à l’Allemagne, on voit qu’en 2017, il y a eu 2,1 % de biens et services créés en plus par rapport à l’année précédente. Comment l’expliquer ? La hausse de l’utilisation du facteur travail a participé à hauteur de 0,9 points de pourcentage à cette hausse du PIB. 0.9/2.1x 100 ≈43 => la hausse du facteur travail explique donc 43 % de la croissance. L'accumulation du facteur travail est donc une source principale de la croissance allemande en 2017. La hausse du facteur capital explique 0,4 point de pourcentage des 2,1% de croissance en 2017. → L’investissement explique un peu moins d’un quart de la croissance allemande. (0,4+0,9) / 2,1 ≈ 62 En 2019, la hausse de la quantité de facteur travail et capital permet d’expliquer 62% de la croissance allemande : c’est donc une croissance ……………………. Ccl° : Pour pouvoir produire davantage une organisation productive peut utiliser plus de travail et plus de capital on parle d'une augmentation des quantités de facteur de production mobilisés (= accumulation des facteurs de prod°). La croissance économique basée sur l'utilisation d'une plus grande quantité de facteurs de production est appelée croissance extensive. Source : SOS SES 1Rappel : la Demande = l'ensemble des achats effectués par les agents économiques = la demande des ménages+ des entreprises + des administrations publiques Transition : En 1956, Robert Solow, économiste américain (prix Nobel d’économie 1987) a proposé de « décomposer » la part de la croissance qui revenait à chaque facteur (cf. le document qui calcule la contribution des différents facteurs à la croissance) : il constate qu’il existe un « résidu » (une part inexpliquée de la croissance). En effet : on voit dans le document sur la contribution à la croissance que la somme des contributions du travail et du capital n’est pas égale à la variation totale du PIB !? C'est étrange sachant que les facteurs de production sont censés expliquer d'où vient la croissance → peut-être que l'accumulation du travail et du capital ne suffit pas à elle seule à expliquer la croissance économique… 5 Pour approfondir : Annexe 1 : La loi des rendements décroissants B. Augmenter la productivité globale des facteurs permet la croissance intensive Certes accumuler les facteurs de production est une source de croissance nécessaire mais qui atteint des limites. Robert Solow précise que l'augmentation durable de la production repose sur la productivité des facteurs et non sur la simple hausse de leur quantité : ainsi une autre voie pour stimuler la croissance économique serait d'améliorer l'efficacité avec laquelle les facteurs de production sont utilisés. 1. Mesurer la qualité des facteurs de production et de la combinaison productive : la PGF La productivité globale des facteurs (ou plus précisément peut-être la productivité totale des facteurs) est la part de la croissance économique qui n'est pas expliquée par l'augmentation de la quantité des facteurs de production( travail et capital). La PGF est considérée comme une mesure résiduelle « c'est ce qu'il reste »/ un résidu. Concrètement, la PGF permet de mesurer l'efficacité de la combinaison productive c'est-à-dire l’efficacité de la façon dont le travail et le capital sont utilisés ensemble. Les gains de productivité ou la hausse de la PGF signifie que la production augmente en utilisant autant ou moins de facteurs de production (à l’échelle d’une entreprise ou d’un pays). Quelle est donc cette nouvelle source de croissance ? Si on augmente la qualité des facteurs de production ou la qualité de la combinaison productive : on peut produire plus ! Avec la hausse de la PGF, on ne parle donc plus d'augmentation de la quantité des facteurs de production mais d'augmentation de la qualité des facteurs et de leur combinaison. 2. Les gains de productivité sont une source de croissance Si on reprend le tableau des contributions et que l’on ajoute la ligne du « résidu » c’est-à-dire de la contribution à la croissance qui n‘est pas expliquée par la hausse des quantités du capital ou du travail : on obtient la contribution de la hausse de la PGF. Phrase de lecture : En 2019, en France, le PIB a augmenté de 2,2% par rapport à 2018. Sur ces 2,2%, 0,9 point de pourcentage proviennent de la hausse de la PGF ; 0,7 points de pourcentage proviennent de la hausse du facteur capital et 0,6 points de pourcentage proviennent de l’augmentation du facteur travail. Cette fois-ci, si on fait la somme des contributions des 3 sources de croissance (0,9 + 0,7 + 0,6) on tombe bien sur le taux de croissance (2,2). En 2019, la Corée du sud a connu une croissance plutôt intensive. En effet, son PIB a augmenté de 3% par rapport à l’année précédente mais la variation de la quantité de travail utilisé 6 a freiné la croissance de 0,7 point de pourcentage alors que dans le même temps, la hausse de la PGF explique 2,4 points de pourcentage des 3 % de croissance. La hausse de la PGF explique donc 80 % de la croissance coréenne en 2019. (2,4/3 x 100) Ccl° : La croissance ne dépend pas que de l'augmentation de la quantité des facteurs de production mais elle s’explique aussi par l’augmentation de leur qualité/l’augmentation de la PGF. Une croissance due à la hausse de la qualité des facteurs de production/hausse de la PGF est appelée croissance intensive. C. La hausse de la PGF provient principalement du progrès technique Quelle sont les origines de la PGF ? Quels sont les mécanismes qui permettent d'accroître l'efficacité dans l'utilisation des facteurs de production ? Comment produit-on plus/mieux avec autant de facteurs de production ? 1. Le progrès technique provient d’innovations Le progrès technique correspond à toutes les nouvelles connaissances applicables à la production qui améliore les procédés de production et les produits. Il joue ainsi un rôle déterminant dans l'augmentation de la PGF car il permet non seulement d'accroître l'efficacité avec laquelle les facteurs de production sont utilisés mais aussi de transformer la manière dont ces facteurs sont combinés et utilisés. Le PT provient d'innovations techniques. Dans la première moitié du XXème, l’économiste Joseph Aloïs Schumpeter met en avant le rôle de l’innovation qui vient bouleverser la façon dont on produit. L'invention c'est le résultat d'une découverte sous la forme d'un produit ou d'un procédé nouveau, c'est un chercheur qui la découvre et elle ne débouche pas forcément sur une innovation. !!! innovation invention !!! Les innovations sont l'application commerciale d'inventions au sein du processus de production ou sur le marché. Seules les inventions qui trouvent une application économique concrète deviennent des innovations. Ces innovations peuvent être classées en plusieurs catégories et il y a plusieurs typologies : A gauche : la typologie de Schumpeter Placer les exemples suivants dans la bonne catégorie d’innovations : l'impression 3D , l'intelligence artificielle, téléphone fixe, le taylorisme, téléphone portable, la machine à vapeur, les open space, le streaming en ligne ou la vente à domicile Le PT augmente la PGF et permet la croissance Le progrès technique à travers ces différents types d'innovation est source de croissance car il fait augmenter la productivité des facteurs donc la PGF on dit qu'il permet des gains de productivité. Le progrès technique permet l’augmentation de la PGF : 7 Les technologies, les connaissances se diffusent et sont des biens collectifs : non excluables et non rivaux. Accumuler ces connaissances ne coûte rien ou presque → Le progrès technique augmente la PGF → on peut produire plus sans vraiment augmenter les coûts de production → rendements croissants et hausse de la PGF. Si l’on veut même entrer davantage dans le détail on comprend que le PT augmente la PGF qui permet la croissance (schéma suivant) : 8 Ccl° : comprendre comment les innovations favorisent le progrès technique qui entraîne une hausse de la PGF (en produisant plus sans augmenter la quantité de facteurs mobilisés ou en produisant autant mais en utilisant moins de facteurs) qui génère de la croissance Exemple : Le cas d’une entreprise de déménagement. Comment augmenter la productivité globale des facteurs ? / Comment augmenter la qualité des facteurs de production ? - En utilisant des travailleurs plus qualifiés, plus performants Nouvelle embauche ou formation des salariés déjà présent dans l’entreprise - En organisant mieux la manière d’utiliser et de combiner L et K Si l’on organise mieux la manière d’utiliser et de combiner le L et le K, on peut produire plus efficacement. Exemple : déménagement : un camion et trois personnes Cas n°1 : une pers dans le camion, une autre qui tient les portes et la 3 ème qui fait les trajets → durée du déménagement = 9h Cas n°2 chaîne humaine → 3h de déménagement Quelle est la combi la + productive ? n°2 De combien est-elle plus efficace ? 3 fois plus efficace/productive On se doute que les producteurs ne mettent pas des siècles à organiser au mieux K et L ➔ il y a autre chose que l’org° L et K dans une combinaison productive optimale - Grâce au progrès technique A la question qu'est-ce qui améliore l’efficacité des facteurs de production et permet des gains de productivité ? Selon R. Solow la principale réponse se trouve dans ce que l'on appelle le progrès Progrès technique. Nouveau bien/ innovation de produit : le camion ou la grue mobile Nouvelle organisation/ innovation organisationnelle : le taylorisme : division des tâches et spécialisation Innovation de commercialisation : réservation en ligne possible Toutes ces innovations permettent d’augmenter la productivité de l’entreprise de déménagement qui va pouvoir produire plus ET baisser ses prix et/ou augmenter ses salaires et/ou augmenter ses profits et générer de la croissance 2. Le PT provient aussi des investissements réalisés par les agents économiques car il est endogène. Il s'agit de savoir s'il existe un moyen pour favoriser la croissance : Peut-on agir sur la croissance ou est-on condamnés à l'attendre ? Comme nous venons de voir que la croissance est en grande 9 partie le résultat du progrès technique → peut-on favoriser l'apparition de progrès technique ? 2 visions s'affrontent : les théoriciens de la croissance exogène (hors programme : Annexe 2) et les théoriciens de la croissance endogène (programme officiel). Joseph Schumpeter qui a mis en avant le rôle des innovations dans l'économie explique que les entrepreneurs sont motivés à innover pour disposer d'un avantage sur le marché pour être les premiers à proposer un produit ce qui permettra à l'entreprise d'être seule sur un marché et d'engranger un maximum de bénéfices on parle alors de rendre de monopole. Mais comment on peut faire émerger des innovations et du progrès technique ? Les économistes étaient tous d’accord pour dire que le PT favorise la croissance mais pendant longtemps, il y avait un désaccord sur le fait que l’on puisse favoriser l’apparition du PT. Pour Robert Solow par exemple, on ne sait pas expliquer l'origine des innovations ou du progrès technique on dira qu'il « tombe du ciel » → son apparition est aléatoire. Cette explication était insatisfaisante et des économistes un peu plus récents ont travaillé sur la question de l’origine du PT. Des économistes ont actualisé la vision d'un progrès technique qui tomberait du ciel en insistant sur le fait que le progrès technique il provient de l'intérieur du modèle (le progrès technique est endogène au modèle de la croissance) c'est-à-dire que ce sont les agents économiques eux-mêmes, notamment l'état et les entreprises, qui vont favoriser l'apparition d'innovations au travers de leurs investissements Les théoriciens de la croissance endogène Endogène = Qui est produit par la structure elle-même en dehors de tout apport extérieur. Dans les années 80, les nouvelles théories de la croissance (Romer, Becker, Barro, Lucas…) inversent la relation entre progrès technique et croissance. La croissance est la principale cause du progrès technique. Le progrès technique est donc endogène à la croissance. Le PT dépend du comportement des agents et de leurs décisions → mettent en lumière certaines actions possibles ➔ les agents économiques peuvent investir pour favoriser l’apparition d’innovations et de PT L’investissement des agents économiques va permettre des innovations qui vont entraîner du PT Selon les théories de la croissance endogène, le changement technique (les innovations et le progrès technique) résulte “d’investissements réalisés par les agents économiques motivés par le gain [lien avec J. Schumpeter], et par l’État visant au bien-être collectif”. Les agents investissent dans différents types de capitaux (des ressources) qui permettent de produire des innovations. On distingue quatre types de capitaux : 1- Le capital physique correspond aux biens de production. 2- Le capital technologique correspond à l’ensemble des connaissances liées aux techniques de production. 3- Le capital public correspond aux infrastructures (routes, aéroports, réseaux internet, etc.) et à la recherche publique. 4 - Le capital humain correspond à l’ensemble des connaissances et des compétences d’une population. Investissement d’un agent économique dans les différents types de capitaux (physique, technologique, public, humain)→ Dépenses en R&D → innovations –> hausse capital 10 technologique → externalités positives → diffusion du progrès technologique à grande échelle Une fois la connaissance produite, elle bénéficie à l’ensemble des agents économiques sans aucune compensation monétaire. Selon P. Romer, la loi des rendements décroissants ne s’applique pas à la connaissance (rendements croissants). La connaissance se diffuse, se démultiplie et permet l’émergence de nombreuses innovations. Selon les théories de la croissance endogène, pourquoi peut-on considérer la croissance économique comme un phénomène auto-entretenu? Selon les théories de la croissance endogène, la croissance économique s’auto-alimente du fait de la mise en place d’un cercle vertueux. La croissance permet une création de richesse supplémentaire qui est ensuite réinvestie et permet l’augmentation du stock de capitaux (physique, technologique, public, humain). Ces capitaux constituent une accumulation supplémentaire des facteurs de production d’une part, et entraînent l’apparition de nouvelles connaissances, lesquelles bénéficient à l’ensemble du système économique et permettent de faire émerger de nouvelles innovations (donc du progrès technique) d’autre part. Plus les investissements sont nombreux, plus les capitaux s’accumulent et plus la croissance sera forte. La croissance est un phénomène cumulatif. C’est ce qui pourrait expliquer que les pays développés, qui ont connu une accélération de leur croissance économique au XIXe siècle, n’ont pas été rejoint par beaucoup d’autres pays : ils ont acquis un avantage décisif. Ce caractère cumulatif lié au financement est amplifié par les externalités positives liées à l’accroissement du capital technologique qui profite non seulement aux entreprises qui réalisent ces dépenses de R&D mais aussi à toutes celles qui sont intéressées par les connaissances, les savoirs développés. La productivité des autres entreprises en bénéficie aussi, nous l’avons vu : la croissance économique est donc plus forte. Conclusion : Selon les théories de la croissance endogène, l’origine du progrès technique qui favorise la croissance peut être imputée au processus de croissance lui-même (phénomène auto- entretenu). La croissance économique génère des revenus qui permettent de financer les investissements source d’accumulation du capital. Le progrès technique résulte en particulier de l’innovation et est endogène à l'activité économique car : 1. il provient des décisions d'investissement prises par les différents agents économiques principalement les entrepreneurs et l'État qui favorisent l'accumulation des différentes formes de capitaux contribuant directement ou indirectement au progrès technique 2. Le progrès technique, qui est source de croissance, laquelle permet de financer l'accumulation des capitaux (investissement matériel et immatériel : source de progrès technique) on dit que la croissance est auto-entretenue. Le progrès technique en provenant d'innovation et en étant endogène à l'activité économique permet d'accroître la productivité globale des facteurs donc la PGF ce qui est source de croissance. 11 Le progrès technique est la principale explication de la PGF et il provient des innovations mais aussi des investissements dans différents capitaux. De cette façon il est à la fois la cause et la conséquence de la croissance : il est endogène et permet une croissance auto-entretenue. E. Les institutions peuvent favoriser la croissance Les pouvoirs publics et notamment l’Etat peuvent favoriser la croissance en intervenant directement pour encourager l’investissement et l’innovation ( subventions, exonérations d’impôts (doc.4 p.31), finançant des infrastructures de recherches (CNRS), EN France, les APU sont responsables de 1/3 des dépenses en R&D en France. Parallèlement, les pouvoirs publics jouent également un rôle important dans la promotion de l'innovation à travers l'investissement dans le capital humain en finançant les infrastructures scolaires et en soutenant l'éducation l'état contribue à l'augmentation du capital humain essentiel pour le progrès technique et l'innovation. Parallèlement à toutes ces actions, l’Etat a également un rôle décisif en mettant en place et en favorisant des institutions favorables à la croissance. 12 1. Les institutions influencent le comportement des agents… L’activité économique nécessite en effet des règles, une confiance entre les différents acteurs bref des institutions. Les institutions jouent un rôle très important dans la croissance économique car elles affectent le comportement des agents économiques Institutions : l’ensemble des règles et des organismes qui sont chargés d’appliquer des règles permettant le bon fonctionnement et la pérennité d’une société dans ses différents domaines (juridiques, économique, social…). → des règles, des conventions, des normes de comportement qui structurent les relations entre agents économiques. Pour David North (prix Nobel d’économie en 1993), les institutions jouent un rôle fondamental dans la croissance. Elles permettent de favoriser le commerce/échange → croissance. Dans la réalité, les études économiques montrent bien une corrélation positive entre la présence d’institutions et la croissance économique. Ex : Investir au Danemark ou en Nouvelle-Zélande ne comporte pas les mêmes risques qu'investir en Syrie ou en Somalie Généralement, quand nous évoquons les institutions, nous pensons à l’Etat (ce qui est un raccourci). Pourquoi l’Etat est-il le plus à même de veiller à la création et au maintien des institutions ? Etat possède le monopole de la violence physique légitime (Weber) → peut fixer des règles et possède les moyens matériels de les faire appliquer. Ex : obligation de payer ses impôts. → acteur qui pourra le plus facilement influencer l’environnement institutionnel. En réalité l’Etat peut inciter mettre en place des institutions qui incitent les agents économiques à investir et innover pour générer de la croissance (objectif 4 d’apprentissage du chapitre). Il faut bien comprendre dans cette partie que les pouvoirs publics peuvent favoriser l’innovation sans tout miser sur la dépense publique (hausse du capital public) de manière dirigiste. Dans le domaine économique, on peut penser aux règles juridiques (droits de propriété), à l’existence de tribunaux pour traiter les conflits commerciaux, politique de concurrence, droit du consommateur, réglementation sur les contrats, droit du travail, interdiction du vol, droit des affaires… Elles amènent les agents économiques à avoir confiance et à pouvoir prévoir, ce qui favorise leur consommation, investissement et la production générant in fine de la croissance. Certaines institutions contribuent à la croissance économique parce qu’elles défendent un cadre réglementaire et un système judiciaire qui permettent le respect des droits de propriété. Le rôle des droits de propriété (notamment le brevet) est décisif sur la croissance Le droit de propriété est le droit garanti par l’Etat de disposer d’un bien pour le transformer, le détruire, le vendre, le louer ou le donner. Le droit de propriété est considéré comme un droit démocratique fondamental car il assure à un possédant la liberté d’usage et la protection du bien dont il est possesseur. Le droit de propriété reconnaît à toute personne qui possède légitimement un bien d'en jouir librement dans le respect de la loi. La vente de la production réalisée correspond ainsi à un transfert du droit de propriété en échange d’une rémunération (ou d’une autre production dans le cadre d’un troc). Toute l’économie de marché est donc un système d’échange de droits de propriété. 13 Sans droit de propriété reconnu et protégé par des tribunaux impartiaux il est évident qu'il n'y aurait pas d'échange marchand puisqu'on pourrait s'approprier les biens des autres sans les payer. Les droits de propriété jouent un rôle déterminant dans la protection des innovations notamment à travers le mécanisme des brevets. Parmi les droits de propriété, on peut notamment citer le droit de propriété intellectuelle qui protège les droits d’un innovateur sur son innovation via un brevet. Le brevet permet de donner à l’innovateur l’exclusivité de son invention pendant une période donnée (20 ans maximum). Durant cette période, l’innovateur détient un monopole temporaire sur le marché. Ce pouvoir de marché lui procure des profits plus importants. Il peut ainsi rentabiliser son innovation (le rendement privé est assuré). En l’absence de droits de propriété, aucun entrepreneur se sera incité à innover. Chaque entrepreneur a intérêt à attendre qu’un de ses concurrents réalise une innovation afin d’en bénéficier (via l’imitation) sans en subir les coûts (investissements en R&D, formation). En effet l’innovation implique des coûts (investissements en R&D et en formation). Or si les entreprises concurrentes peuvent imiter l’innovation produite (et donc jouir de celle-ci) sans en subir les coûts, alors l’entrepreneur à l’origine de l’innovation n’en tirerait aucun avantage (pas d’augmentation des profits lié à une situation de monopole). Dans cette perspective, chaque entrepreneur attendrait qu’un de ses concurrents réalise une innovation afin d’en bénéficier (via l’imitation) sans en subir les coûts (=> pas d’innovation). Une fois les 20 ans du brevet/monopole achevés, toutes les entreprises peuvent copier l’innovation, la connaissance se diffuse, entraînant dès lors le développement du progrès technique et de la croissance. Le brevet permet ainsi de concilier le profit et la rentabilité pour l’entreprise innovante d’une part (laquelle est alors incitée à investir dans la R&D) et le progrès technique et la croissance (bénéficiant à l’ensemble des acteurs économiques) d’autre part. Ainsi, en rendant impossible à court terme l’imitation de leur innovation (durée du brevet), les droits de propriété incitent les entrepreneurs à innover pour se retrouver en situation de monopole temporaire ce qui est source d’augmentation de la PGF et donc de croissance. Les droits de propriété sont donc des institutions favorables à la croissance économique. Les institutions en permettant le bon fonctionnement du marché favorisent la croissance Il existe différents types d’institutions qui permettent la création, la régulation, la stabilisation et la légitimation du marché (doc.3 p.31) S’il existe des institutions qui permettent l’existence d’un marché (droit de propriété, respect des contrats) comme vous l’avez vu en première, d’autres institutions favorisent la régulation concurrentielle du marché (contrôle de la concentration, des informations données sur les produits, de la sécurité des produits alimentaires, financiers comme les comptes à vue etc. par l’État, par des tribunaux) et éviter la formation de monopoles. Or, l’existence de la concurrence forte pousse les entreprises à plus d’efficacité et d‘innovations qui permettent la croissance économique. Il y a des institutions qui interviennent pour réguler la concurrence et stabiliser l'économie : les institutions de réglementation des marchés comme l'Autorité de la concurrence qui s'assure que les marchés restent ouverts et compétitifs prévenant ainsi les abus de positions dominantes. Il y a aussi les institutions de stabilisation des marchés comme la banque centrale qui contrôle l'inflation afin qu'elle reste faible et stable permettant de maintenir la confiance des investisseurs et des consommateurs. Le libre fonctionnement du marché, même réglementé, peut se traduire par des crises, des récessions. L’État par ses politiques budgétaires et monétaires régule l’activité économique (vous l’avez vu aussi en classe de première) : il s’agit d’un autre type d’institution qui favorise une croissance forte et si possible sans inflation. Il y a les institutions de légitimation des marchés comme l'assurant chômage qui offre une sécurité sociale et évite les conflits sociaux. Le libre fonctionnement du marché ne peut être accepté que si les individus peuvent être protégés contre les aléas d’une vie économique dépendant du fonctionnement des marchés notamment de celui du marché du travail : toutes les règles de 14 protection sociale contre le chômage mais aussi les maladies, etc. jouent ce rôle. Ces institutions protectrices font que l’on acceptera mieux les risques inhérents au fonctionnement du marché et à une croissance qui se fait sous forme de destruction créatrice. Conclusion : Les institutions sont un socle essentiel et obligatoire qui garantissent les échanges et les droits de propriété elles incitent à investir et à innover ce qui est source de croissance économique. Conclusion du I : produire II. Les défis de la croissance économique La croissance économique permet d'augmenter le niveau de vie moyen des habitants et peut être à l'origine de certains progrès. Mais cette croissance engendre aussi de nombreux effets négatifs et doit relever des défis notamment des défis sociaux et économiques. A. L’innovation et le processus de destruction créatrice Le processus de destruction créatrice est un concept introduit par l'économiste Joseph Schumpeter qui dépeint un processus au cœur du capitalisme, où le progrès technique et l'innovation entraînent une transformation profonde de l'économie. Cette dynamique bien que source de croissance et de progrès implique également une phase de transition parfois douloureuse 15 pour les structures existantes. L'innovation permet de générer du progrès technique, qui génère de la PGF et de la croissance économique. Cependant ces innovations elles s'accompagnent aussi d'un processus de « destruction créatrice ». Il y a des « innovations de rupture » qui sont des innovations qui bouleversent en profondeur la façon de produire et de consommer qui vont créer de nouvelles opportunités et être à l'origine de la création de nouvelles entreprises, de l'embauche de nombreux salariés, de bénéfices importants etc. → c'est la phase de création / de croissance. Mais Schumpeter précise que cette phase de création s'accompagne ensuite d'une phase de destruction des secteurs obsolescents (inutiles, dépassés) : certains secteurs d'activité voient leur vente baisser, leurs entreprises faire faillite, leurs salariés se retrouver au chômage etc. → c'est la phase de destruction Il s'agit bien là d'une limite, d'un effet négatif de la croissance économique et plus particulièrement d'un effet négatif du rôle de l'innovation qui fait alterner des phases de création et de destruction de secteur d'activité → processus de « destruction créatrice ». La destruction créatrice à l’échelle d’une entreprise : Schumpeter établit une distinction fondamentale entre l'entrepreneur et le chef d'entreprise. Selon lui l'entrepreneur est l'agent du changement économique, celui qui ose innover en introduisant de nouveaux produits, en exploitant des matériaux inédits ou en ouvrant de nouveaux marchés. Cette audace de l'entrepreneur est motivée par la quête du surprofit : une rémunération supérieure découlant directement de l'innovation. L'innovation dite de rupture entraîne d'abord une période de prospérité économique l'entrepreneur en réduisant ses coûts ou en créant un produit unique peut avoir un monopole temporaire générant ainsi des profits exceptionnels. Toutefois ce surprofit attire rapidement l'attention des concurrents incitant ces derniers à imiter ou utiliser l'innovation que ce soit par l'adoption de nouvelles méthodes de production ou par l'introduction de produits similaires. Ainsi « l'innovation majeure » est suivie par des « innovations mineures » qui arrivent en grappes d'innovation et marquent le début d'une transformation profonde dans l'économie. Après que l'innovation se diffuse dans l'économie, le marché peut atteindre une saturation où l'offre est supérieure à la demande. Cette saturation mène à deux conséquences principales : - l'offre excédentaire force les entreprises à baisser les prix pour écouler leur stock réduisant ainsi les marges bénéficiaires et diminuant les surprofits initialement générés par l'innovation. - la réduction des prix et la baisse des surprofits peuvent entraîner les difficultés financières pour les entreprises qui n'ont pas su s'adapter ou innover suffisamment menant donc à des potentielles faillites et à une augmentation du chômage. Cette phase de réajustement bien que difficile est essentielle pour que l'économie se réaligne sur les nouvelles normes de production et de consommation instauré par l'innovation le cycle recommencera lorsqu'une nouvelle innovation de rupture apparaîtra. Ex :innovation de rupture :machine à vapeur de James Watt (1769) , internet, passage de la cassette VHS au DVD 16 B. Le progrès technique engendre des inégalités de revenu Depuis les années 1980, on remarque que la croissance économique ne profite pas équitablement à tout le monde, autrement dit l'augmentation des revenus et du PIB ne bénéficie pas de la même façon à tous les acteurs économiques : il y a des inégalités de revenus → des individus, des ménages, des groupes sociaux ou des pays où certains gagnent significativement plus que d'autres. Comment expliquer ce creusement des inégalités ? Par le PT. 1. Le PT transforme le marché du travail et favorise une polarisation des emplois Premièrement le progrès technique transforme radicalement le marché du travail. Cette transformation se caractérise par une polarisation des emplois = cela signifie que le marché du travail va se diviser en deux extrêmes : d'un côté les emplois hautement qualifiés et de l'autre les emplois peu qualifiés avec un déclin marqué des emplois intermédiaires. Pourquoi y a-t-il une polarisation des emplois à cause du PT ? Le progrès technique a des effets contradictoires sur le revenu des travailleurs. Les travailleurs les plus qualifiés vont bénéficier du progrès technique : cela va augmenter leur revenu. Pourquoi ? Le progrès technique, notamment avec l'avènement des technologies comme l'intelligence artificielle et l'analyse de données, exige et valorise des compétences cognitives avancées. Ces compétences incluent la capacité à résoudre des problèmes complexes, à gérer des informations en grande quantité et à innover. Les emplois qui requièrent ces compétences sont en pleine expansion car ils sont essentiels pour développer, mettre en œuvre et tirer parti des nouvelles technologies engendrées par le progrès technique. Ainsi les personnes qui travaillent dans ces domaines voient leur valeur sur le marché du travail augmenter et sont donc mieux rémunérées. A l'inverse le progrès technique permet d'automatiser certaines étapes du processus de production notamment toutes les étapes qui sont peu génératrices de valeur : les tâches routinières→ les travailleurs se font donc remplacer par des machines :on substitue du capital au travail. Les entreprises préfèrent investir dans du capital fixe, des machines modernes souvent moins coûteuses sur le long terme plutôt que d'embaucher des salariés qui sont peu qualifiés pour faire cette tâche. Ainsi la conséquence est la même que précédemment mais dans le sens inverse : le travailleur est moins demandé sur le marché du travail alors son revenu baisse ; pour certains ils vont même passer par la case chômage ce qui vient drastiquement limiter leur revenus. Ces travailleurs peu ou moyennement qualifiés qui sont remplaçables par des machines subissent donc les effets du progrès technique et du processus de destruction créatrice. Conclusion : Le progrès technique, lorsqu’il se diffuse, agit sur l’emploi selon deux logiques différentes : 17 1 - La diffusion des nouvelles technologies s’est accompagnée d’un “biais en faveur du travail qualifié” (hausse des postes et des rémunérations). Les salariés les plus qualifiés sont les plus demandés et voient leurs salaires augmenter. Les nouvelles technologies sont souvent complémentaires du travail qualifié ou très qualifié (exemple : scanner et médecin). 2 - Les nouvelles technologies permettent de remplacer (substituabilité) les emplois intermédiaires et certains emplois routiniers (disparition des travailleurs moyennement qualifiés). 3- L’innovation ne permet pas de remplacer les emplois non routiniers situés en bas de la structure socioprofessionnelle. La diffusion des nouvelles technologies s’est donc accompagnée d’une polarisation de l’emploi. Le progrès technique entraine une polarisation de l’emploi dans la mesure où seuls les emplois très qualifiés, en haut de la structure socioprofessionnelle (exemples : cadre, ingénieur, commercial) ou les emplois peu qualifiés non routiniers, en bas de la structure socioprofessionnelle (exemples : serveur, agent de nettoyage, aide-soignant) ne sont pas remplacés par des machines. Ces bouleversements de la structure socioprofessionnelle entraînent une forte hausse des inégalités (par le haut et par le bas) plus ou moins bien compensées, en fonction des pays, par les politiques publiques. Le prog technique et la croissance économique viennent augmenter les inégalités de revenus 2. Le PT favorise la hausse des revenus issus du capital (profits, dividendes) au détriment des revenus du travail Le progrès technique favorise les revenus issus du capital (les profits et les dividendes) par rapport aux revenus issus du travail (les salaires). Il y a donc une augmentation des inégalités de revenus entre propriétaires actionnaires et salariés. Les innovations de rupture caractéristiques du progrès technique ont le potentiel de transformer radicalement les marchés et les industries. Ces innovations permettent souvent à ceux qui les introduisent de dégager une rentabilité exceptionnelle du capital investi. En effet les innovations peuvent donner lieu à un monopole temporaire où l'entreprise qui innove est la seule à offrir un nouveau produit ou un nouveau service cette exclusivité lui permet de fixer des prix plus élevés, augmentant ainsi ses marges et ses profits. Le profit bénéficie directement aux propriétaires et aux actionnaires de l'entreprise. Le progrès technique crée donc des opportunités d'enrichissement considérable pour les entrepreneurs visionnaires qui sont à l'origine de ces innovations ou qui savent en tirer profit. Ex : les GAFAM (Google (Larry Page et Sergey Brin) / Apple (feu Steeve Jobs)/ Facebook (Mark Zuckerberg / Amazon (Jeff Bezos) / Microsoft (Bill Gates) )dont les fondateurs et les dirigeants comptent parmi les individus les plus riches du monde. Cette concentration des bénéfices du progrès technique entre les mains d'une minorité d'individus entraîne ainsi une augmentation des inégalités de revenus 3. Le PT engendre des inégalités de revenus au sein des pays et entre les pays 18 Les inégalités de revenus entre les pays progrès technique ne se distribuent pas uniformément à travers le globe ni même à l'intérieur des pays. Cette répartition inégale conduit à une concentration de la richesse et des activités économiques dans certaines zones favorisant des inégalités géographiques Le PT engendre des inégalités de revenus au sein des pays Au sein des pays, les industries de haute technologie tendent à se regrouper dans certaines régions. Les financements sont attirés par les avantages comme un accès facile à une main- d’œuvre hautement qualifiée et une infrastructure de pointes. Ces clusters technologiques bénéficient d'un cercle vertueux où les entreprises attirent des talents, qui à leur tour attirent plus d'entreprises, créant une dynamique de croissance auto-entretenue. La concentration d'entreprises à forte valeur ajoutée dans certaines régions entraîne une augmentation des revenus locaux et par conséquent une élévation du coût de la vie : cela peut rendre ces zones inaccessibles pour ceux qui travaillent dans des secteurs moins rémunérateurs, creusant les inégalités au sein des communautés. Ex : les habitants de la Silicon Valley. https://www.youtube.com/watch?v=u6061uNaCgM Le PT engendre des inégalités de revenus entre les pays On remarque aussi un creusement des inégalités de revenus entre les pays en fonction de leur dotation technologique : les pays développés, dotés de technologie avancée, bénéficient d'une productivité accrue et d'une croissance économique supérieure. Ces pays ont la capacité d'innover et de capitaliser sur les avancées technologiques ce qui se traduit par une hausse des revenus et un niveau de vie plus élevé pour leurs citoyens. En revanche, les pays en développement ou émergents avec un accès limité aux dernières technologies font face à des obstacles majeurs pour rattraper leur retard. Leur faible dotation technologique les empêche d'améliorer significativement leur productivité et donc leur croissance économique ; en conséquence les revenus dans ces pays stagnent ou augmentent à un rythme beaucoup plus lent augmentant les inégalités de revenus à l'échelle mondiale. Ex : Pendant la pandémie de covid-19 la capacité de télétravailler directement liée à la dotation technologique d'un pays a illustré ces inégalités. Dans les pays développés comme la Norvège et Singapour, une infrastructure technologique robuste a permis à une grande partie de la population de continuer à travailler et à percevoir des revenus sans interruption majeure. Cependant dans des pays moins avancés technologiquement comme le Pérou ou l'Equateur, la faible disponibilité des équipements informatiques et l'accès limité à Internet ont restreint cette capacité. En conséquence de nombreux travailleurs de ces pays ont été exposés à un risque accru de perte de revenus voire de chômage creusant ainsi les écarts de revenus non seulement à l'intérieur des pays mais aussi entre les nations Ccl° : le progrès technique stimule la croissance économique par le biais des innovations. Il pose également d'importants défis sociaux puisqu'il accentue les inégalités de revenus en transformant le marché du travail (favorisant les compétences hautement qualifiées) et en contribuant à une concentration géographique de la richesse. Le PT crée un écart croissant entre les hauts revenus et les bas revenus tant au sein des pays qu'entre les pays. III. Les limites de la croissance La croissance économique est pensée comme étant illimitée (le mécanisme de croissance endogène ). Pourtant depuis la fin du XXe siècle les experts tirent la sonnette d'alarme en présentant les dégâts de l'être humain sur l'environnement dont une très large part est liée à l'augmentation continue de la production. Le GIEC Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat établit un lien de causalité très clair entre l'activité humaine et la dégradation de l’ environnement. Nous allons essayer de comprendre ici quelles sont les limites écologiques que rencontre la croissance. A. La croissance économique a des limites écologiques. 19 1. La croissance économique a entrainé un épuisement des ressources naturelles Le capital naturel correspond à l’ensemble des ressources naturelles (renouvelables ou non) pouvant être utilisées dans le processus de production. (ex : faune / flore / matières premières, assèchement de région…) Rappel de 1ère (chapitre sur les défaillances du marché) : Les biens communs sont des biens ou services rivaux et non exclusifs: - bien rival (si A consomme, il en prive B) - Bien non-excluable (il est difficile voire impossible d’en empêcher l’accès) On appelle comportement de « passager clandestin » le comportement de quelqu’un qui profite des avantages d’une situation (prime, meilleures conditions de travail, consommation d’un B ou S…) sans en supporter les coûts. (baisse de salaire, prix d’un B ou S). Ex : quelqu’un qui ne paie pas son billet dans le train !!!!Ce n’est pas forcément illégal !!! C’est un socio-économiste américain Mancur Olson qui théorise ce comportement dans Logique de l’action collective. Que fait un agent économique rationnel face à un bien commun ? - il maximise son utilité (utilisation maximale) tout en ne supportant pas individuellement les coûts (coûts supportés par la collectivité) : il ne tient pas compte des effets externes/externalités négatives de ses actes. Un individu n'a aucune incitation à limiter sa consommation du bien et il doit même en consommer le plus possible car les autres consomment également. Le bien commun est vite surexploité. C'est ce que l'on appelle « la tragédie des biens communs ». Exemple : le cas d'un bien commun : la surpêche au Canada. Notamment dans les côtes sud-est du Canada, depuis le 18ème siècle d’un poisson abondant : Pêche de la morue pic de rentabilité en 1990 puis retournement. Cet effondrement coûte 250 millions de dollars canadiens par an en perte de revenu. Moratoire promulgué en 1994 mais la population de morue ne montre toujours aucun signe de rétablissement. Ensuite ils se sont mis à pêcher des raies qui étaient auparavant vues comme accessoires. Ces stocks de raie sont également surexploités à présent --> Désastre écologique et économique car aucune mesure n'a été prise à temps. Au regard de l’histoire, les périodes de forte croissance ont souvent reposé sur la disponibilité de ressources naturelles bon marché / abondante. Ccl° : Pour produire les organisations productives utilisent du bois, du charbon, du pétrole, de l'eau, de l’uranium, etc. Ces ressources ne sont pas toujours renouvelables car leur vitesse de destruction dépasse la vitesse de création → on prélève davantage que ce que la nature peut nous offrir. Les agents économiques ont tendance à surexploiter les ressources dont ils disposent notamment quand il n'y a pas d'institution des règles pour les protéger. C'est ce que l'on appelle la tragédie des biens communs. Pourtant sans ces ressources il est impossible de produire si les ressources s'épuisent la croissance économique ne pourra pas être maintenue à ce niveau et la qualité de vie des habitants risque de baisser drastiquement. 2. La croissance économique a entrainé de la pollution La croissance entraine des pollutions L'activité des organisations productives est polluante c'est-à-dire qu'elle dégrade un écosystème que ce soit au niveau visuel sonore ou atmosphérique :elle dégrade la biodiversité et impacte la santé des citoyens. Ex : Emission de particules fines, pollution de sols avec des métaux lourds, pollution de fleuve Si le système économique puise dans les ressources naturelles, il rejette dans la nature de nombreux déchets, de nombreux gaz polluants. Ces rejets peuvent avoir lieu à toutes les étapes du processus de production et dans une multitude de secteurs d’activité même si, bien sûr, certains secteurs d’activité sont plus polluants que d’autres. C’est ainsi que la production 20 d’ordinateurs comme de voitures ou de ciment mais aussi le commerce ou le transport nécessitent l’utilisation d’énergie dont la production, elle-même, rejette notamment du gaz carbonique. De même l’agriculture nécessite aussi bien de l’énergie que des produits chimiques qui sont source de pollution des sols. De plus, vous le savez, la production de biens finaux, de services, de produits semifinis ou des biens d’équipement professionnel se fait dans le monde entier. Il faut transporter tous ces produits dans leurs lieux d’utilisation : le transport par bateau, par avion ou par camion est source de pollution aussi (CO2 rejeté, particules fines, etc.). Enfin, l’utilisation de certains biens peut entraîner là encore des rejets : pensez à la voiture bien sûr mais aussi à internet qui utilise énormément d’énergie pour faire circuler les informations. Ainsi, la production, le transport et l’utilisation des biens et services produits sont source de rejets polluants. La pollution entraine des externalités négatives La pollution engendre des externalités négatives (= La consommation et/ou la production d’un agent économique A entraine une baisse de la satisfaction d’un agent économique B sans contrepartie monétaire). Cette pollution engendre des coûts importants en termes de santé publique par exemple (pollution dans les grandes villes, maladies professionnelles) qui doivent être financées par des impôts ou des cotisations supplémentaires. Cette hausse des dépenses engendre soit une baisse de pouvoir d’achat des ménages soit une baisse des profits des entreprises ce qui nuit à la consommation et à l’investissement et donc à la croissance. La croissance économique a entraîné une augmentation des émissions de CO2 qui entraînent un réchauffement climatique Certaines pollutions ont des effets mondiaux particulièrement inquiétants : ce sont les gaz à effet de serre dont la concentration croissante depuis le XIXe siècle est source de réchauffement climatique. Ce réchauffement climatique a des effets contrastés selon les pays et les régions : réduction des surfaces cultivables dans l’agriculture du fait des sécheresses récurrentes, risques d'évènements climatiques extrêmes (tempêtes, ouragan, etc.) qui peuvent détruire habitations et lieux de production, etc. Dans le monde, de 1998 à 2017, le coût des catastrophes climatiques (tempêtes, sécheresses, inondations ou encore vagues de chaleur) a été estimée à 2 250 milliards de dollars ! B. Peut-on concilier croissance et environnement grâce au progrès technique? La soutenabilité de la croissance économique est remise en question car cette dernière surexploite les ressources naturelles et est sources d'externalités négatives comme la pollution ou encore le réchauffement climatique mais maintenant la question que l'on peut se poser est la suivante : peut-on concilier croissance et environnement ? Est-il possible de produire autant voire plus sans surexploiter et détruire l' environnement ? une réponse à cette question se trouverait dans le progrès technique en effet à travers les innovations il permettrait de palier la dégradation du capital naturel et ainsi de surmonter les limites écologiques de la croissance 1. Qu’est-ce qu’une croissance soutenable ? 21 Qu’est-ce qu’une croissance soutenable ? Depuis 1972 et la publication, sous l’égide du Club de Rome, du rapport « Halte à la croissance », dit rapport « Meadows », plusieurs événements ont favorisé la prise de conscience de l’existence de limites à la croissance économique (chocs pétroliers, marées noires, Tchernobyl 1986, Fukushima 2011) Remarque : Halte à la croissance ? : Rapport sur les limites de la croissance (The Limits To Growth en anglais, littéralement « Les limites à la croissance »), également connu sous le nom de rapport Meadows, est le titre en français d'un rapport demandé à une équipe du Massachusetts Institute of Technology par le Club de Rome en 1970. En 1987, la Commission des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement) publiait le Rapport Brundtland, du nom de sa présidente, Gro Harlem Brundland, et intitulé «Our Common Future». Ce document est devenu la conception directrice du développement durable tel qu’on l’entend aujourd’hui encore. Ce processus est défini par le terme de «sustainable development», qu’on a traduit par la suite par «développement durable». Le développement durable correspond à un développement économique permettant aux générations présentes de satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations suivantes à satisfaire les leurs. Le développement durable repose sur trois piliers distincts : le pilier économique (mesuré par la croissance), le pilier social (objectif de réduction des inégalités) et le pilier environnemental (volonté de préserver le capital naturel). Mais les économistes préfèrent parler de soutenabilité de la croissance. Une croissance soutenable signifie : - que la croissance actuelle puisse se prolonger à long terme - sans remettre en question les perspectives de croissance des générations futures - tout en préservant l’environnement. 2. Le débat sur la soutenabilité faible ou forte de la croissance (hors programme) Tous les économistes ne sont pas d’accord sur le caractère soutenable de la croissance et sur le fait que le capital naturel doive être préservé ou non. La question est de savoir si les capitaux sont substituables ou non : le capital naturel, humain, physique sont-ils interchangeables ? Peut-on les remplacer les uns par les autres ? Les partisans de la soutenabilité forte considèrent que les différents types de capitaux ne sont pas pleinement substituables mais complémentaires. Ainsi, certaines ressources naturelles (capital naturel) ne sont pas remplaçables par du capital artificiel et doivent être préservées pour les générations futures. Laisser un pays avec plus de capital fixe (bâtiments, machines…) mais avec peu de cpaital naturel (environnement pollué, ressources naturelles très rares…) n’est pas acceptable pour les tenants de cette théorie : pour eux les différents capitaux ne peuvent pas se compenser les uns les autres. ➔ Le progrès technique ne permet pas de repousser les limites environnementales et il convient d’atténuer le processus de croissance pour limiter les dégradations environnementales. Les partisans de la soutenabilité faible (R. Solow notamment et la plupart des économistes néoclassiques) considèrent que les différents types de capitaux sont substituables. Ainsi, il est possible de remplacer le capital naturel détruit (les dégradations environnementales) par un autre type de capital (physique, humain, technologique, public). La thèse de la soutenabilité faible est une théorie économique qui soutient que les ressources naturelles peuvent être exploitées sans limite : tant qu'il y a une substitution possible par des ressources artificielles. Selon cette théorie, la croissance économique peut se poursuivre indéfiniment sans que cela ne met en danger l'environnement ou les ressources naturelles. La soutenabilité faible repose ainsi sur l'hypothèse de substituabilité des capitauxx qui suppose que les différents types de capitaux (capital naturel, capital humain ou physique) sont substituables, interchangeables les uns aux autres. Autrement dit si une ressource naturelle vient à manquer il sera possible de la remplacer par une 22 autre source artificielle. → Grâce au progrès technique, la croissance est soutenable puisque le stock global de capital légué aux générations suivantes est constant. Il faut donc garder en tête que les arguments du programme officiel de Terminale reposent sur cette théorie de la soutenabilité faible de la croissance. 3. Le PT permettrait de repousser les limites écologiques de la croissance De quelle façon les innovations permettent-elles de surmonter les limites écologiques de la croissance ? L'expérience des pays développés a montré que l'enrichissement des populations s'est accompagné de la demande d'un environnement plus sain, ce qui a conduit à un renforcement des normes et à une amélioration de la qualité de l'environnement dans certains domaines (cas de la pollution de l'air dans les villes, notamment). Ce constat a conduit à formuler l'hypothèse suivante : la croissance serait nocive pour l'environnement dans les premiers stades du développement ; puis, au-delà d'un certain seuil de revenu par habitant, la croissance entraînerait une amélioration Croissance soutenabl de la qualité de l'environnement. La relation entre croissance et dégradation de Augmentation Epuisemen l'environnement aurait dès lors la forme de la des ressources productivité naturelles d'un U inversé : dans un premier temps, l'augmentation de la production dégraderait l'environnement Pour certains auteurs, l’innovation peut Economie de Augmentation resources du prix de ces permettre la croissance sans détruire naturelle ressource l’environnement et/ou en consommant moins d’énergie. Progrès Recherche de a) Des innovations qui peuvent techniqu l'innovatio « réparer » les dommages causés par al croissance sur l’environnement Certaines innovations peuvent réparer ou compenser les dommages causés par la croissance sur l'environnement. La disparition de certaines ressources naturelles notamment des espèces animales et végétales cruciales pour notre écosystème peut sembler irréversible, cependant, selon cette théorie et grâce au progrès technique, nous pouvons développer des technologies qui se substituent à ses fonctions naturelles ou qui les restaurent. Ex : la start-up californienne drocopter a créé des drones pollinisateurs face au déclin des populations d'abeilles. https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/video-des- drones-pollinisateurs-pourremplacer-les-abeilles_3473385.html Ainsi même si du capital naturel a été détruit [les abeilles] il a pu être substitué remplacé par du capital technologique [les drones] → la croissance peut donc se poursuivre sans problème de soutenabilité car le stock total de tous les capitaux naturels humains technologique etc. est resté le même. b) Des innovations de procédés qui peuvent rendre la production moins polluante 23 Certaines innovations de procédés permettent de réduire les quantités de matière première ou d’énergie nécessaires pour produire, peuvent rendre la production moins polluante et donc diminuer la pollution qui est une externalité négative de la croissance sur l'environnement. En effet en introduisant des technologies plus propres et plus efficace les entreprises peuvent réduire leur consommation d'énergie et leurs émissions polluantes. Cela inclut l'adoption d'énergies renouvelables comme le solaire et l'éolien et l'amélioration de l'efficacité énergétique dans le processus de production. L'ajout de filtres à la sortie des cheminées d'usine permet de capturer les émissions polluantes avant qu'elles n'atteignent l'atmosphère. Ces innovations permettent en diminuant la pollution de rendre la croissance soutenable durable Ex : l'industrie de l'énergie solaire photovoltaïque et éolienne, les ampoules à basse consommation c) Des innovations de produits qui sont plus respectueuses de l’environnement Certaines innovations de produits peuvent nous aider à repenser notre manière de consommer en favorisant des options plus durables et moins énergivores. De nouveaux produits plus respectueux de l'environnement peuvent ainsi contribuer à une croissance plus propre. En effet en développant des produits qui nécessitent moins d'énergie pour fonctionner ou qui utilisent des énergies renouvelables il est possible de réduire l'impact environnemental de notre consommation : des véhicules électriques, de l'électroménager plus efficace et même des pratiques de consommation plus durable et plus responsable comme le bio. Exemple : en remplaçant le moteur à combustion qui consomme énormément de pétrole et émet énormément de CO2 par un moteur électrique, l'impact environnemental des voitures a été considérablement réduit. Airbus travaille sur des avions à hydrogène pour 2035 qui promettent de réduire jusqu'à 20 % la consommation de carburant Attention toutefois à l’effet-rebond : c’est lorsqu’une technologie rend un appareil moins énergivore/polluant mais que la quantité de produit consommée augmente (notamment pcq baisse du prix) et finalement la pollution devient autant ou plus importante qu’au départ Exemple : l’amélioration des moteurs dans l’aviation a permis de réduire leur consommation de carburant par deux depuis les débuts de l’aviation commerciale … encore faut-il que le caractère moins coûteux de l’utilisation des avions ne réduisent pas trop le prix du vol et n’entraîne pas un accroissement de la demande, donc des vols et de la pollution ! C’est ce que l’on appelle l’effet- rebond. Conclusion : Le progrès technique à travers des innovations variées offre donc des solutions prometteuses pour surmonter les limites écologiques de la croissance économique. Que ce soit par la réparation des dommages environnementaux, par la réduction de la pollution industrielle ou le développement de produits plus durables, les innovations permettent de concilier croissance et respect de l'environnement. !!! Ce n'est qu'une théorie et en tant que telle elle peut être sujette à débat notamment par les partisans de la soutenabilité forte qui considèrent que les ressources naturelles sont irremplaçables ou très difficiles à remplacer comme c'est le cas pour la biodiversité ou les écosystèmes fragiles. ANNEXE 1 : LA LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS la loi des rendements factoriels décroissants nous dit qu'à partir d'un moment l'augmentation d'un des deux facteurs de production comme le travail entraîne une baisse des rendements ou de l'efficacité pour chaque unité supplémentaire si l'on garde l'utre facteur le capital constant Ex : Un boulanger pour produire du pain a besoin de main- d'œuvre mais aussi de capital comme un four ou un local. Le boulanger décide d'embaucher des travailleurs (donc d'augmenter le facteur travail) sans augmenter le facteur capital alors le nombre de fours ou l'espace du local reste inchangé. Au 24 départ le deuxième travailleur va permettre d'augmenter la productivité du travail pendant que l'un s'occupe de la vente l'autre s'occupe de faire le pain, un troisième travailleur qui s'occupe de la pâte à pain, l'autre de le cuire…mais si on introduit un 4 e, un 5e, voire un 6e travailleur que se passe-t-il ? Et bien la productivité, l'efficacité va diminuer. Pourquoi ? car le capital n'a pas augmenté : le four a une contenance limitée, le local ne s'est pas agrandi donc les travailleurs risquent de se gêner etc. C'est pareil si on multiplie les machines donc le capital sans augmenter le travail : plus de machines c’est bien mais sans assez de travailleurs pour les faire fonctionner ça pose problème. ANNEXE 2 : LE DEBAT ENTRE LES THEORICIENS DE LA CROISSANCE ENDOGENE ET LES THEORICIENS DE LA CROISSANCE EXOGENE Il s'agit de savoir s'il existe un moyen pour favoriser la croissance. Peut-on agir sur la croissance ou est-on condamnés à l'attendre ? Comme nous venons de voir que la croissance est en grande partie le résultat du progrès technique → peut-on favoriser l'apparition de progrès technique ? 2 visions s'affrontent : les théoriciens de la croissance exogène (hors programme) et les théoriciens de la croissance endogène (programme officiel). ❖ Les théoriciens de la croissance exogène. Les néoclassiques et Schumpeter considèrent que la croissance économique de la deuxième moitié du XXème siècle s’explique essentiellement par le progrès technique qui augmente la productivité globale des facteurs (capital et travail). Ce PT est considéré comme exogène car il est extérieur au modèle et à la croissance obtenue. Il s’agit d’un résidu non expliqué par le modèle de croissance. Ce progrès technique dépend donc des découvertes (invention) et de leur application dans le système productif (innovation) qui sont faites par des « entrepreneurs-innovateurs ». Ces découvertes « tombent du ciel » d’où le caractère discontinu de la croissance. Des vagues d’innovations ou « grappes d’innovations » (Schumpeter) détruisent les produits et les procédés traditionnels pour relancer la croissance jusqu’à leur épuisement. On dit souvent que dans le modèle classique d’explication de la croissance, le PT « tombe du ciel ». Cela signifie que le modèle ne propose pas d’explication… à la différence des théories de la croissance endogène. Rqe : Robert Solow fait partie des théoriciens de la croissance exogène Le PT est « tombé du ciel », il apparaît par « grappes d'innovations » (Schumpeter) qui dépendent des inventions et de leur application (innovation) faites par des « entrepreneurs- innovateurs ». Quand il y a du PT cela favorise la croissance mais on ne peut le commander. La hausse de la productivité globale (PGF) des facteurs est un résidu non expliqué par le modèle de croissance. Il est « extérieur » à la croissance → exogène. Pour Approfondir : Cependant, pour les néoclassiques, la croissance et le progrès technique butent sur les rendements décroissants. Il faut de plus en plus dépenser dans la recherche-développement pour aboutir à de moins en moins d’innovations. La croissance bute sur une frontière technologique. En conséquence, tous les pays vont converger vers un état stationnaire. Les pays en retard dans le développement vont adopter les techniques des pays avancés et, peu à peu rattraper ces derniers. Ceci semble bien s’appliquer aux pays émergents. ANNEXE 3 : DROIT DE PROPRIETE/ BREVET/INNOVATION/CYCLES DE CROISSANCE Pour Schumpeter, (hétérodoxe, autrichien, 1883-1950) chaque cycle s'explique par l'introduction d'innovations majeures (machine à vapeur, automobile....) qui apparaissent par « grappes » entraînant dans un 1er temps une 25 phase d'expansion. Schumpeter fait l’apologie de l’entrepreneur. L’entrepreneur- innovateur est celui qui va rompre la routine et être à l’origine de la phase d’expansion. Les entrepreneurs- imitateurs vont imiter les innovations dans d’autres secteurs par ex. Une fois ces innovations diffusées dans l’ensemble de l’économie, leur effet dynamique s’épuise et on entre dans une phase de ralentissement prolongé jusqu’à que de nouvelles innovations permettent la reprise de la croissance.