Introduction à la science politique - L1 PDF
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Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Bénédicte Laumond
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Ce document présente une introduction à la science politique, couvrant les significations multiples du mot "politique", une approche scientifique du politique, et l'objet de la science politique. Il détaille également l'organisation du cours, incluant les 10 CM, l'examen final, et les références aux manuels et articles.
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Introduction à la science politique Bénédicte Laumond Maîtresse de conférences en science politique Université de Versailles Saint-Quentin-en Yvelines L1 Organisation du cours 10 CM de 3h (avec 2 pauses) Examen final:...
Introduction à la science politique Bénédicte Laumond Maîtresse de conférences en science politique Université de Versailles Saint-Quentin-en Yvelines L1 Organisation du cours 10 CM de 3h (avec 2 pauses) Examen final: 1h30 de QCM Plan de cours, références articles et manuels, voir le syllabus (= document sur –campus présentant le plan de cours). Introduction : Qu’est-ce que la science politique ? 1. Les significations multiples du mot politique 2. Une approche scientifique du politique 3. L’objet de la science politique 1. Les significations multiples du mot politique - 1ère distinction : le/la politique La politique : « l’ensemble des efforts que l’on fait pour participer au pouvoir ou d’influencer la répartition du pouvoir, soit entre les Etats, soit entre divers groupes au sein d’un même Etat », M. Weber, Le savant et le politique, 1919 (1963), p. 125. 1. Les significations multiples du mot politique Le politique : « le politique renvoie à ce champ social dominé par des conflits d’intérêts régulés par un pouvoir lui-même monopolisateur de la coercition légitime » (Braud, Sociologie politique, 2008, p. 16). « La distinction spécifique du politique, […] c’est la discrimination de l’ami et de l’ennemi » (Schmitt, La notion de politique, 1932). 1. Les significations multiples du mot politique - 2ème distinction : Polity (l’espace politique) Politics (la compétition politique) Policy (les politiques publiques) 2. Une approche scientifique du politique Discours scientifique ≠ discours des acteurs engagés ou des journalistes Une ambition de description systématique Une ambition de conceptualisation Une ambition de modélisation 2. Une approche scientifique du politique - La science politique est une science sociale plutôt qu’une science naturelle. - C’est une science probabiliste plutôt que déterministe. 3. L’objet de la science politique a. Le pouvoir politique, c’est le gouvernement des sociétés dans leur ensemble - Le politique comme instance spécifique - L’usage de la contrainte physique - La question de la légitimité « Toutes les dominations cherchent ainsi à éveiller et à entretenir la croyance en leur ‘légitimité’ » (Weber, Economie & Société, tome 1, p. 286). 3. L’objet de la science politique b. Le politique joue un rôle de régulation dans des sociétés conflictuelles et différenciées Trois conflits universels : hommes et femmes, ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, entre l’intérieur et les menaces extérieures (Hastings). c. Il n’y a pas une essence de la politique/du politique Qu’est-ce qu’un fait politique ? La politisation comme phénomène subjectif et objectif. Le sport est-il politique? Ch1 L’Etat nation I LA DYNAMIQUE D’EXPANSION DE L’ETAT 1. QU’EST-CE QUE L’ETAT ? Weber, « l'Etat est une entreprise politique à caractère institutionnel qui revendique avec succès le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné ». Quatre critères : - territoire/population, - monopole de la contrainte légitime, - caractère institutionnel… - et reconnaissance internationale (Somaliland et Puntland). Le cas de la Somalie … et ses États non reconnus à l’échelle internationale La Somalie, un État failli? I LA DYNAMIQUE D’EXPANSION DE L’ETAT 2. L’EDIFICATION DES ETATS MODERNES La monopolisation de la contrainte physique à partir de rivalités guerrières. – 1ère phase (jusqu’au 15ème siècle): unification des territoires par les rois. – 2ème phase (jusque fin 17ème) : guerre entre les rois qui consolident ces royaumes naissants. (« l’Etat fait la guerre, la guerre fait l’Etat », C. Tilly) La constitution de ressources fiscales (vers un quasi-monopole fiscal par le roi). Les influences de la guerre sur la construction étatique, selon Charles Tilly L’extraction des ressources pour la guerre a exigé la mise en place d’un important système fiscal et donc un développement de l’administration. Pour former une armée unie, l’État central va négocier la participation de seigneurs locaux au renforcement de l’institution militaire (et donc intégration des élites périphériques à l’État). Dans les périodes de paix, l’action administrative militaire de l’État a servi pour de nouvelles activités civiles de renforcement du pays (ponts et chaussées, aménagement territorial, progrès de la médecine). Les dettes de l’État accumulées pendant la guerre ont créé une bureaucratie de services (l’État rembourse sa dette via des services) favorisant la participation de l’État à l’économie nationale. Source (KRIESI H., 1994, Les démocraties occidentales, Paris, Economica, p. 65). I LA DYNAMIQUE D’EXPANSION DE L’ETAT 3. LA TRANSITION VERS L’ETAT MODERNE L’affirmation d’une légitimation symbolique L’autonomisation du religieux : le roi « empereur en son Royaume » (les légistes de Philippe le Bel), les pouvoirs thaumaturgiques (Bloch 1925), les deux corps du roi (Kantorowicz). La mise en place d’une administration centralisée Les légistes, les agents royaux chargés de collecter l’impôt, les militaires, etc. Passage d’une légitimité de l’État tirée de la domination traditionnelle/charismatique à une légitimité tirée d’une domination légale-rationnelle (Weber) I LA DYNAMIQUE D’EXPANSION DE L’ETAT Les traits caractéristiques de l’ordre bureaucratique étatique, selon Max Weber L’activité des fonctions publiques est réglementée et continue (ordre légal d’action). Il existe un principe de hiérarchie administrative en vertu duquel toute autorité est contrôlée (principe du contrôle hiérarchique du donneur d’ordre). Les règles sont appliquées par des fonctionnaires spécialisés et compétents (compétence des agents publics). La direction administrative et les moyens d’administration sont séparés : pas d’appropriation possible du pouvoir (indépendance de l’administration). La gestion administrative doit reposer sur des documents écrits (lisibilité et communicabilité des documents administratifs). I LA DYNAMIQUE D’EXPANSION DE L’ETAT L’expansion de l’Etat I LA DYNAMIQUE D’EXPANSION DE L’ETAT L’exportation/importation de l’Etat hors d’occident Spécificités des Etats dans d’autres aires géographiques: - Chine - Mondes musulmans Importation d’éléments des Etats Occidentaux: ex. du Japon sous l’ère Meiji II LA NATION 1. LES DIFFÉRENTES DÉFINITIONS DE LA NATION - La conception ethnoculturelle: nation romantique « la Providence a admirablement séparé les nations non seulement par des forêts et des montagnes, mais surtout par les langues, les goûts et les caractères » (Herder) La nation = communauté naturelle reposant sur la langue, un lieu, un peuple. II LA NATION - La conception élective: nation contractualiste « La nation se résume […] à un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune » (Renan); « L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours » (Renan). Nation = libre-adhésion + dimension spirituelle. II LA NATION 2. LA FORMATION DES NATIONS MODERNES « Il semble évident qu’en termes ethniques, linguistiques, ou autres, la plupart des Etats de quelque étendue n’étaient pas homogènes, et ne pouvaient donc se résumer simplement à une nation » (Hobsbawm, Nation et nationalisme depuis 1780) « Nous avons fait l’Italie. Maintenant nous devons faire les Italiens » (d’Azeglio). II LA NATION 2.1. L’affirmation des nations Peasants into Frenchmen (Eugen Weber, 1976) A.-M. Thiesse= La fabrication culturelle des nations - L’importance d’une langue ; - Les nations se voient dotées d’une histoire (avec ses héros, ses moments d’unité, ses monuments, etc.). II LA NATION 2.2. Les Etats comme creusets nationaux : Développement de l’État avènement de la nation - Théories du nation building: communauté politique imaginée qui est limitée dans l’espace et souveraine (Anderson 1996) - Possibilité d’imaginer une communauté car: Etat avec des frontières stabilisées Emergence de l’édition Appréhension du temps a changé II LA NATION 3. ETAT ET NATION: DES ARTICULATIONS DIFFÉRENTES 3.1. Défis de l’Etat Nation: revendications multiculturelles – demandes d’assistance, revendications de droits, revendications d’exemption, revendications d’autonomie (Sabbagh 2004) 3.2. Des Etats plurinationaux (Suisse, Belgique, Royaume Uni) Et la France? 3.3. Des Etats sous menace sécessionniste (République Démocratique du Congo, Libye) 3.4. Des nations sans Etat (« Kurdistan ») - nationalisme transnational (Kastoryano 2006) Les trois provinces traditionn elles de Libye