Introduction à la Science Politique L1

Study Notes

Cours dispensé par Bénédicte Laumond, Maître de Conférences en Science Politique à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
Niveau : L1 (1ère année).

10 séances de cours (CM) de 3 heures chacune, avec 2 pauses.
Examen final : QCM d'1h30.
Plan de cours, références d'articles et manuels disponibles sur le syllabus en ligne sur le campus.

1. Les significations multiples du mot politique :
- La politique est définie comme "l'ensemble des efforts que l'on fait pour participer au pouvoir ou d'influencer la répartition du pouvoir, soit entre les États, soit entre divers groupes au sein d'un même État" (M. Weber, Le savant et le politique, 1919 (1963), p. 125).
2. Une approche scientifique du politique :
- Le discours scientifique en science politique diffère des discours des acteurs politiques et des journalistes.
- Buts : description systématique, conceptualisation et modélisation.
- La science politique est une science sociale plutôt qu'une science naturelle.
- Elle est probabiliste, plutôt que déterministe.
3. L'objet de la science politique :
- Le pouvoir politique est le gouvernement des sociétés dans leur ensemble.
- Le politique, comme instance spécifique, inclut l'usage de la contrainte physique et la question de la légitimité.
- "Toutes les dominations cherchent ainsi à éveiller et à entretenir la croyance en leur 'légitimité' » (Weber, Economie & Sociététome 1, p. 286).
- Le politique régit les sociétés conflictuelles et différenciées (ex: hommes et femmes; ceux qui ont et ceux qui n'ont pas; intérieur/extérieur).
- L'objet d'étude ne se limite pas à l'essence du politique, il comprend le fait politique lui-même (analyse objective).
- Le fait politique est à la fois un phénomène subjectif et objectif.

1. Qu'est-ce que l'État ?
- L'État est une entreprise politique institutionnelle qui revendique avec succès le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné (Weber).
- Les critères de l'État : territoire, population, monopole de la contrainte légitime, caractère institutionnel et reconnaissance internationale.
2. L'édification des États modernes :
- La monopolisation de la contrainte physique est issue de rivalités guerrières.
- 1ère phase (jusqu'au 15ème siècle) : unification des territoires sous un même roi.
- 2ème phase (Jusqu'à la fin du 17e siècle) : guerre entre les rois qui consolident leurs royaumes.
- Constitution des ressources fiscales en introduisant le quasi-monopole fiscal du roi.
3. La transition vers l'État moderne :
- L'affirmation d'une légitimation symbolique via l'autonomisation du religieux (roi "empereur").
- Mise en place d'une administration centralisée (légistes, agents royaux).
- Passage d'une légitimité traditionnelle/charismatique à une légitimité légal-rationnelle.
Autres thèmes (du cours) :
- Caractéristiques de l'ordre bureaucratique.
- L'expansion de l'État.

Spécificités des États dans d'autres aires géographiques (Chine, Mondes musulmans).
Importation d'éléments des États occidentaux (exemple du Japon sous l'ère Meiji).

1. Les différentes définitions de la nation :
- Conception ethnoculturelle : nation romantique (communauté naturelle fondée sur la langue, le lieu et le peuple).
- Conception élective : nation contractualiste (consentement et désir de continuer la vie commune).
2. La formation des nations modernes :
- Les États, historiquement, ne sont pas homogènes sur le plan ethnique et linguistique
- Difficultés pour affirmer une appartenance unique (nations dans les États).
2.1 L'affirmation des nations:
- Importance d'une langue et d'une histoire commune pour l'affirmation d'une nation.
2.2 Les États comme creusets nationaux :
- Théories du nationalisme construit et de la communauté politique imaginée (Anderson).
- Relation entre formation de l'État et émergence de la nation.
3. État et nation : articulations différentes :
- Défis actuels de l'État-nation : revendications multiculturelles, demandes d'assistance, revendications de droits, demandes d'autonomie.
- États plurinationaux et menaces de sécession.
- Nationalisme transnational.