Notes de cours Histoire du Québec et du Canada 4e secondaire 2024-2025 PDF
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École Secondaire Saint-Laurent
2025
Maryse Gaulin
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These are class notes for a high school course on Quebec and Canadian history. The course covers topics such as the formation of the Canadian federal regime, nationalism, and the modernization of Quebec, which are examined within the context of different historic periods. The curriculum includes elements for analyzing historical documents.
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Nom de l’élève : Groupe : Notes de cours Histoire du Québec et du Canada Secondaire 4 Maryse Gaulin ÉCOLE SECONDAIRE SAINT-LAURENT 2024-2025 Table des matières 1. La formation du régime fédéral canadien............................................................................. 1 1.1...
Nom de l’élève : Groupe : Notes de cours Histoire du Québec et du Canada Secondaire 4 Maryse Gaulin ÉCOLE SECONDAIRE SAINT-LAURENT 2024-2025 Table des matières 1. La formation du régime fédéral canadien............................................................................. 1 1.1 L’Acte d’Union et les débuts de la Province du Canada (1840-1849).......................... 1 1.2 Vers la fédération canadienne (1850-1867)................................................................. 7 1.3 Les débuts de l’industrialisation au Canada (vers 1850-1867).................................. 16 1.4 Les transformations sociales et la culture dans la seconde moitié du 19e siècle...... 22 1.5 Le développement de la fédération canadienne (1867-1896)................................... 32 2. Les nationalismes et l’autonomie du Canada..................................................................... 42 2.1 Le gouvernement libéral de Wilfrid Laurier (1896-1911)........................................... 42 2.2 La deuxième phase d’industrialisation (vers 1896-1929).......................................... 50 2.3 La transformation de la société au début du 20e siècle............................................. 55 2.4 La Première Guerre mondiale (1914-1918)................................................................ 65 2.5 L’entre-deux-guerres (1920-1939).............................................................................. 72 2.6 La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)................................................................. 83 3. La modernisation du Québec et la Révolution tranquille................................................... 91 3.1 La société québécoise sous le gouvernement Duplessis (1945-1960)....................... 91 3.2 La Révolution tranquille et ses effets (1960-1970).................................................. 102 3.3 La société québécoise dans les années 1960............................................................ 112 3.4 La société québécoise sous le gouvernement Bourassa (1970-1976)..................... 119 3.5 La société québécoise sous le gouvernement Lévesque (1976-1980)..................... 128 4. Les choix de société dans le Québec contemporain......................................................... 131 4.1 Les choix politiques dans le Québec contemporain................................................. 131 4.2 Les choix économiques dans le Québec contemporain........................................... 139 4.3 Les choix sociaux dans le Québec contemporain..................................................... 146 4.4 Les choix culturels dans le Québec contemporain................................................... 151 4.5 Les choix environnementaux dans le Québec contemporain.................................. 156 Annexe 1 : L’analyse d’un document historique....................................................................... 159 Annexe 2 : L’analyse documentaire en pratique....................................................................... 162 Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 i 1. La formation du régime fédéral canadien Dates à savoir par cœur! 1.1 L’Acte d’Union et les débuts de la Province du Canada (1840- 1849) Contexte sociopolitique et économique des années 1830 ▪ Les années 1830 ont été une décennie très difficile au Bas-Canada: o Les Canadiens français craignent l’assimilation en raison des milliers d’immigrants britanniques. o Une importante crise agricole sème la misère et pousse des milliers de Canadiens français à émigrer. o L’absence de réelle démocratie génère des troubles à la Chambre d’assemblée Les lendemains du rapport Durham ▪ Causes du conflit selon lord Durham o Selon Durham, le soulèvement des Patriotes s’explique par : − l’absence de démocratie réelle − un conflit ethnique entre Canadiens français et Britanniques. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 1 ▪ Principales recommandations de lord Durham o Octroyer la responsabilité ministérielle. o Assimiler les Canadiens français aux Britanniques − Moyens : Immigration britannique et américaine massive Union des deux Canadas ▪ Réactions o La bourgeoisie d’affaires britannique accueille favorablement le rapport Durham, car elle croit que l’union des Canadas sera positive pour le commerce et l’économie. o Les Canadiens réagissent très mal au projet d’union car ils craignent l’assimilation. Même le clergé, se rangeant habituellement du côté des autorités britanniques, s’y oppose. À la lumière du rapport Durham, Londres décide d’appliquer la recommandation concernant l’union politique et économique des deux Canadas. En juillet 1840, la reine Victoria approuve l’Acte d’Union. Les deux provinces deviennent une seule et même entité, la « Province du Canada », ou le « Canada-Uni ». 4e constitution: Acte d’Union (1840 à 1867) ▪ Aspect territorial o Nom du territoire : Province du Canada o Divisions administratives: le Haut-Canada (Canada-Ouest) et le Bas-Canada (Canada-Est). Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 2 ▪ Structure politique o Le régime politique est toujours une monarchie constitutionnelle. Le système politique est une union législative du Haut et du Bas-Canada, c’est-à-dire que le nouveau territoire est désormais gouverné par un seul Parlement. La population est dirigée par une seule Chambre d’assemblée. o Comme la métropole n’a pas accordé la responsabilité ministérielle, les membres du conseil exécutif sont toujours choisis par le gouverneur, qui détient encore un droit de veto. ▪ Dispositions administratives o Londres applique le principe de la représentation égale: on accorde le même nombre de députés (42) à chaque région, même si la population du Bas-Canada (650 000 habitants) est plus nombreuse que celle du Haut- Canada (450 000 habitants). − Objectif: pour s’assurer une majorité canadienne-anglaise à la Chambre d’assemblée. o Une disposition de l’Acte d’Union stipule de fusionner les dettes publiques du Haut et du Bas-Canada. À cause du financement accordé à la construction de canaux et de routes sur son territoire, le Haut-Canada avait accumulé une dette importante. Le Bas-Canada hérite donc en partie d’une dette qui n’était pas la sienne. o Avec l’Acte d’Union, l’anglais devient la seule langue officielle du Parlement de la Province du Canada, y compris dans tous les projets de lois. Le français devient une langue tolérée pour la traduction, mais sans aucune valeur juridique. o Les lois civiles françaises sont encore d’usage au Bas-Canada. Les lois criminelles anglaises s’appliquent sur tout le territoire. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 3 En réunissant au sein d’une même Chambre d’assemblée les députés des deux Canadas, l’Acte d’Union vise à placer les députés canadiens-français dans une position minoritaire. Cependant, les choses ne se passent pas comme prévu. Au lieu de se faire sur une base ethnique, les alliances entre les partis s’établissent plutôt sur la base de leurs objectifs politiques communs. Gouvernement responsable ▪ Les groupes politiques o Défendent les valeurs libérales, comme la démocratie et les droits individuels : les Réformistes. o Défendent les institutions et les valeurs traditionnelles ainsi que les intérêts de la bourgeoisie d’affaires : les Conservateurs. ▪ L’obtention de la responsabilité ministérielle o Dès 1840, des discussions s’amorcent entre Louis-Hippolyte La Fontaine, chef des réformistes du Bas-Canada, et Robert Baldwin, chef des réformistes du Haut-Canada. Ils veulent créer un parti politique pour réclament la responsabilité ministérielle. o Pour y arriver, ils regroupent leurs partis : c’est l’alliance Baldwin-La Fontaine. Ensemble, les Réformistes deviennent majoritaires à la Chambre d’assemblée. o En plus de l’alliance des réformistes, la métropole est maintenant prête à accorder plus d’autonomie à sa colonie. Le principe de la responsabilité ministérielle est officiellement appliqué en 1848. ▪ Fonctionnement du gouvernement responsable o En 1848, le gouverneur Elgin accorde à La Fontaine et Baldwin, les 2 chefs du Parti réformiste (majoritaire à la Chambre d’assemblée), le droit de choisir les membres du Conseil exécutif, c’est-à-dire les ministres. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 4 o Pour conserver le pouvoir, les membres du Conseil exécutif doivent présenter des projets de loi qui reçoivent l’appui de la majorité des députés. S’ils perdent l’appui de la Chambre, ils sont tenus de démissionner. o On transfère ainsi une partie importante des pouvoirs du gouverneur aux chefs du parti majoritaire. Il ne pourra plus intervenir au Conseil exécutif. Ses pouvoirs se limitent à la défense et aux relations extérieures. o Les membres du Conseil législatif sont nommés par le gouverneur à la suite des recommandations du Conseil exécutif. o L’alliance Baldwin-La Fontaine restera au pouvoir jusqu’en 1851 et réussira à rétablir l’usage du français à la Chambre d’assemblée. Abolition du protectionnisme par le Royaume-Uni ▪ Depuis le début du 19e siècle, le Royaume-Uni favorise l’économie de ses colonies en adoptant des tarifs préférentiels. Cette politique économique se nomme protectionnisme. ▪ Ainsi, les exportations de bois du Bas-Canada et les exportations de blé du Haut- Canada vers le Royaume-Uni explosent, favorisant ainsi le développement économique de la colonie. ▪ Or, depuis les années 1820, le Royaume-Uni cherche à obtenir un meilleur accès aux produits européens. Le protectionnisme déplaît aux libéraux, qui n’apprécient pas payer plus cher les produits européens pour favoriser les colonies. ▪ Lorsque les libéraux prennent le pouvoir au Parlement de Londres, le Royaume- Uni laisse tomber toutes les mesures protectionnistes et est prête à accorder plus d’autonomie politique à sa colonie. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 5 Au 19e siècle, la population du Bas-Canada s’accroît rapidement, entraînant un mouvement de colonisation vers des espaces où vivent les Autochtones. De plus, le territoire est de plus en plus exploité par l’industrie forestière, comme l’Outaouais, le Saguenay et la Mauricie. Création des réserves indiennes au Bas-Canada ▪ Les Autochtones sont perçus comme un obstacle à la colonisation canadienne et au progrès par l’administration coloniale. On souhaite les sédentariser et les assimiler. Les autorités coloniales créent donc les premières réserves, qui sont des territoires réservés aux Autochtones. ▪ En 1851, le gouvernement de la Province du Canada s’approprie des terres pour l’usage exclusif des certaines tribus autochtones du Bas-Canada. En 1853, le gouvernement met en place les premières « réserves indiennes ». o Avec l’appui des missionnaires catholiques et protestants, plusieurs bandes autochtones sont forcées de se sédentariser dans ces nouveaux villages. o En constituant ces réserves, le gouvernement espère faciliter l’accès aux ressources du territoire. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 6 1.2 Vers la fédération canadienne (1850-1867) Depuis l’instauration du gouvernement responsable, plusieurs problèmes politiques surgissent dans la Province du Canada, entraînant l’instabilité des gouvernements en place. Difficultés politiques de la Province du Canada ▪ 1re difficulté politique o Contexte − En 1851, Baldwin et Lafontaine décident de quitter la vie politique. N’ayant plus de cause commune pour les unir (l’obtention de la responsabilité ministérielle), le parti réformiste se divise. o Cause : Le principe de la double majorité − Depuis l’Acte d’Union, pour former le gouvernement, un parti politique doit détenir la majorité (50%) des députés à la Chambre d’assemblée dans les 2 régions (Haut et Bas-Canada). On dit alors qu’il s’agit d’un gouvernement majoritaire. − Si aucun parti ne contrôle les 2 régions, le parti qui a le plus de députés forme le gouvernement. On parle alors d’un gouvernement minoritaire. Un tel gouvernement est défait lorsqu’il présente un projet de loi qui n’est pas appuyé par la majorité des députés. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 7 o Conséquence − De 1854 à 1864, 10 gouvernements minoritaires se succèdent. Aucun gouvernement ne peut vraiment diriger la colonie. o Difficulté politique : l’instabilité ministérielle. ▪ 2e difficulté o Au départ, l’Acte d’Union prévoyait un nombre égal de députés (42) pour chaque région, ce qui désavantageait le Bas-Canada qui avait alors une population plus nombreuse que celle du Haut-Canada. o Cause : la population du Haut-Canada devient la plus nombreuse − Depuis 1850, à cause des vagues d’immigrants venus des îles britanniques, la situation démographique de la Province du Canada se renverse: o Conséquence − Les députés du Haut-Canada, maintenant désavantagés, réclament une représentation proportionnelle à la population (« rep by pop ») de chacune des régions. − Les députés francophones du Bas-Canada s’opposent au « rep by pop » parce qu’ils perdraient de leur influence à la Chambre d’assemblée. o Difficulté politique : « Rep by pop » Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 8 L’instabilité ministérielle et le « rep by pop » poussent plusieurs politiciens à proposer des changements dans l’organisation politique de la colonie. Contexte économique ▪ Nouvelle politique économique o Dans les années 1840, la majorité des ressources canadiennes (blé, bois, fourrures, etc.) sont exportées vers le Royaume-Uni. Toutefois, la métropole abandonne ses mesures protectionnistes et adopte le libre- échange. o La Province du Canada perd ainsi les tarifs préférentiels sur ses exportations. Étant plus éloignée du Royaume-Uni que ses concurrents européens, les frais de transport font augmenter le prix des produits canadiens. Les exportations vers le Royaume-Uni diminuent au Canada et plusieurs industries canadiennes sont durement touchées. ▪ Nouveau partenaire commercial o La colonie doit trouver d’autres débouchés (acheteurs) pour ses produits. On se tourne alors vers les États-Unis, qui ont besoin de bois de construction et de produits agricoles. o Au nom de sa colonie, la métropole signe en 1854 le traité de réciprocité avec les États-Unis. Ce traité de libre-échange, valable pour 10 ans, abolit les frais de douane sur les matières premières. o Dès lors, les échanges commerciaux avec les États-Unis augmentent, ce qui permet à la Province du Canada de connaître une période de grande prospérité. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 9 L’Amérique du Nord, au milieu du 19e siècle ▪ Territoires et colonies britanniques o Territoire du Nord-Ouest o Terre de Rupert o Terre-Neuve o Île-du-Prince-Édouard o Nouvelle-Écosse o Nouveau-Brunswick o Province du Canada ▪ Territoire des États-Unis Relations avec les États-Unis dans les années 1860 ▪ La guerre de Sécession et ses répercussions o Il s’agit d’une guerre civile qui fait rage aux États-Unis entre 1861 et 1865. États du Nord États du Sud Industrialisés Anti-esclavagistes VS Économie qui repose sur l’agriculture Main-d’œuvre d’esclaves noirs Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 10 o Pendant le conflit, le Royaume-Uni soutient les États du Sud pour des raisons commerciales. Cependant, ce sont les États du Nord qui gagnent. En représailles, les vainqueurs pensent à annexer la Province du Canada. o Ici, on craint d’être envahi par les États-Unis et certains songent à s’unir avec les autres colonies britanniques pour mieux se protéger. ▪ Fin du traité de réciprocité et ses répercussions o En 1865, le gouvernement américain avise le Royaume-Uni qu’il ne renouvellera pas le traité de réciprocité. La Province du Canada perd pour une 2e fois son principal marché d’exportation. o Une solution est envisagée: l’union des colonies britanniques, car la fin des frontières entre elles créeraient un vaste marché intérieur. En 1864, la Province du Canada est dans une impasse. L’instabilité ministérielle (en 2 ans, 5 gouvernements se sont succédés!) paralyse la gouvernance de la colonie. Les problèmes économiques (besoin de nouveaux marchés) et la menace d’une invasion américaine poussent plusieurs hommes politiques à préconiser un projet d’union des colonies britanniques. 5e constitution: Acte de l’Amérique du Nord britannique (1867 à aujourd’hui) ▪ Grande Coalition o En juin 1864, George Brown, chef du parti Clear Grits du Haut-Canada, propose aux chefs conservateurs du Haut et du Bas-Canada (John A. Macdonald et George-Étienne Cartier), de former un gouvernement de coalition (alliance). o Brown demande l’élaboration d’un projet d’union fédérale avec les autres colonies britanniques. o Les 3 chefs concluent une entente, connue comme la Grande Coalition, dans laquelle chacun obtient ce qu’il voulait. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 11 Parti Chef Région Demande politique Haut- George Brown Clear Grits « Rep by pop » Canada Parti Haut- Un pouvoir accru du John A. Macdonald conservateur Canada gouvernement fédéral (central) Parti Un gouvernement provincial qui George-Étienne Bas- conservateur pourra adopter des lois en matière Cartier Canada (bleu) d’éducation ▪ Conférences intercoloniales o 1re conférence : Charlottetown − En septembre 1864, des représentants de l’I-P-É, du N-B et de la N- É se réunissent pour discuter d’une union des colonies de l’Atlantique. − Représentants la Province du Canada, Brown, Macdonald et Cartier sont invités à la rencontre. D’abord simples observateurs, ils transforment le projet initial en un projet d’union fédérale de toutes les colonies britanniques de l’Amérique du Nord. o 2e conférence : Québec − En octobre 1864, on poursuit à Québec les discussions entamées à Charlottetown. − On s’entend sur: le fédéralisme, le partage des pouvoirs entre les gouvernements et la construction d’un chemin de fer intercolonial (pour relier l’ensemble des provinces). Union fédérale Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 12 o Réactions − Après la Conférence de Québec, les hommes politiques tentent de faire approuver le projet de fédération par leur gouvernement respectif. − Dans la Province du Canada, le projet est accepté, malgré de nombreuses résistances dans le Bas-Canada, où les francophones craignent de devenir largement minoritaires dans la nouvelle union. − Au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse, le projet est accepté. − Terre-Neuve et l’Île-du-Prince-Édouard rejettent rapidement le projet d’union, car le projet de chemin de fer ne les concerne pas et que la représentation proportionnelle ne les avantage pas. o 3e conférence : Londres − En 1866, des délégués de la Province du Canada, du Nouveau- Brunswick et de la Nouvelle-Écosse se rendent à Londres pour finaliser le projet de fédération. − La métropole adopte notre 5e constitution, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB), qui donne naissance au Dominion du Canada. Elle entrera en vigueur le 1er juillet 1867. ▪ Aspect territorial o En 1867, le Dominion du Canada comprend 4 provinces: − Ontario (ancien Haut-Canada) − Québec (ancien Bas-Canada) − Nouveau-Brunswick − Nouvelle-Écosse o Le Dominion du Canada demeure sous l’autorité de la métropole britannique, qui dirige l’armée, la politique extérieure et la constitution. o Le gouvernement canadien gère ses propres finances et adopte ses propres lois. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 13 ▪ Aspect politique o Régime politique : monarchie constitutionnelle o Système politique : fédéralisme o Les ordres ou niveaux de gouvernement o La structure du gouvernement fédéral Il approuve les lois. Ils étudient les projets de loi Ils font appliquer et les vote. Ils proposent les lois. aussi des projets de loi. Les députés proposent et votent les projets de loi. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 14 ▪ Champs de compétence o L’AANB prévoit la répartition des pouvoirs entre les deux ordres de gouvernement. En général, le fédéral détient les champs de compétence qui touchent l’intérêt général du pays, tandis que le provincial se limite aux champs de compétence d’intérêt local. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 15 1.3 Les débuts de l’industrialisation au Canada (vers 1850-1867) Industrialisation du Canada 1re phase 2e phase 1850 1896 1929 Première phase d’industrialisation (1850-1896) ▪ Mode de production industriel o Au cours du 19e siècle, des innovations techniques permettent la création de nouvelles machines, qui utilisent le charbon comme source d’énergie. o L’utilisation de machines entraîne une importante augmentation de la productivité, car elle permet de fabriquer un grand nombre de produits en beaucoup moins de temps. o Grâce aux machines, les tâches à accomplir peuvent être divisées en plusieurs étapes. Les ouvriers ne plus la totalité du produit; ils n’en fabriquent qu’une partie. C’est la division du travail. o Les artisans sont donc remplacés par des ouvriers payés à l’heure, qui exécutent des tâches simples et répétitives. Cette main-d’œuvre est peu qualifiée et est donc peu rémunérée. ▪ Secteurs de production o Les industries se concentrent dans les villes, comme Montréal, principal centre financier du Canada à cette époque. o La première phase est caractérisée par la production des produits du bois, les articles de cuir, le tabac, le textile et les aliments et boissons. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 16 ▪ Capitalisme industriel o Pour acheter les nouveaux moyens de production (usines, machines, outils) et payer le salaires des ouvriers, des investissements majeurs sont nécessaires: on a besoin de capitaux. o Contrairement à auparavant, les capitaux n’appartiennent pas aux travailleurs, mais aux investisseurs et aux entrepreneurs. − Lorsque les entrepreneurs réalisent des profits, ils peuvent les réinvestir pour acheter de nouveaux moyens de production. C’est le capitalisme industriel. o Les capitaux de la première phase proviennent surtout du Royaume-Uni et du Canada. Les banques et la Bourse de Montréal permettent à la bourgeoisie d’affaires de gérer ces capitaux. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 17 Transport dans la deuxième moitié du 19e siècle ▪ Besoins en transport o Pour acheminer les ressources naturelles vers les usines et acheminer les produits manufacturés vers les magasins et les consommateurs, un réseau de transport efficace a dû être construit au Canada. ▪ Solution o Réseau de transport continental de l’Est ▪ Infrastructures construites/aménagées o Transport maritime : canaux − Depuis les années 1820, on creuse plusieurs canaux, comme le canal de Lachine qui permet de contourner les rapides à la hauteur de Montréal et le canal Rideau qui relie Ottawa et Kingston. − Après l’Acte d’Union, le gouvernement de la Province du Canada entreprend d’étendre ce réseau en ajoutant de nouveaux canaux le long du Saint-Laurent, entre Montréal et Kingston. − On procède aussi au dragage du chenal dans le fleuve et à la construction de nombreux quais. o Transport ferroviaire : chemins de fer − Les lignes de chemin de fer offrent plus de flexibilité pour relier les villes et, contrairement aux voies de navigation, elles ne sont pas paralysées par les gels de l’hiver. − Dans les années 1850, le gouvernement encourage la construction de lignes de chemin de fer, dont celle du Grand Tronc qui, de Montréal, relie le fleuve Saint-Laurent aux Grands Lacs. − Après l’AANB, l’Intercolonial prolonge la ligne du Grand Tronc jusqu’aux provinces des Maritimes (Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse). Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 18 − En 1885, le premier chemin de fer transcontinental, le Canadien Pacifique, relie l’est du Canada à l’ouest, jusqu’à Vancouver. − Ces projets demandent des investissements considérables. Ce sont des entreprises privées qui construisent les chemins de fer, mais c’est le gouvernement qui les finance. Les revenus tirés de ces réalisations permettent aux hommes d’affaire d’accumuler d’immenses fortunes. Depuis le début du 19e siècle, l’industrie forestière est à la base du commerce canadien et continue, pendant tout le siècle, de transformer le territoire et de contribuer à l’essor économique du pays. Industrie forestière ▪ Régions d’exploitation o Les premières régions de coupe forestière, comme l’Outaouais, la Mauricie, continuent de se développer. La coupe s’accélère dans les régions comme au Bas-Saint-Laurent. o Vers 1870, on débute la colonisation au Saguenay, où les colons défrichent les forêts (pour cultiver la terre) et alimentent les scieries locales. C’est ce qu’on appelle une colonisation agroforestière: l’activité agricole et la coupe de bois se complètent. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 19 ▪ Industrie du bois de sciage o La forte croissance urbaine aux États-Unis crée une demande pour le bois de sciage canadien grâce à la croissance de la construction d’habitations dans les villes. Grâce au Traité de réciprocité, les exportations de bois vers les États-Unis augmentent. o Dans les années 1840 et 1850, on produit beaucoup de bois équarri et de billes pour les mâts des navires. Avec l’ouverture du marché américain, le secteur du bois de sciage prend de l’ampleur. Après l’importante crise agricole des années 1830, le monde agricole connaît des progrès importants grâce à l’amélioration des techniques de production et à de nouvelles cultures. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 20 Exploitations agricoles ▪ Changements à la production agricole o À partir des années 1870, de plus en plus d’agriculteurs s’orientent vers la production laitière. − De nombreuses beurreries et fromageries se répandent dans presque toutes les régions agricoles du Québec. − Cette production est surtout destinée au marché local et américain. o Les agriculteurs entreprennent la diversification des cultures, c’est-à-dire qu’ils sèment une plus grande variété de plants : avoine, orge, pommes de terre, etc. ▪ Mécanisation o Le gouvernement encourage la modernisation de l’agriculture par la diffusion de publications et par la création d’organisations. En 1859, on ouvre une première école d’agriculture. On implante même des fermes modèles. o L’agriculture se mécanise peu à peu. Par exemple, des batteuses plus grosses actionnées par des chevaux, puis par des moteurs à vapeur, commencent à faire leur apparition. o Cette mécanisation augmente la production et rentabilise les terres. ▪ Droits seigneuriaux o Depuis la Conquête et la mise en place des cantons, on considère de plus en plus le régime seigneurial comme un système dépassé. o En 1854, le gouvernement de la Province du Canada approuve l’Acte pour l’abolition des droits et devoirs féodaux dans le Bas-Canada. Cette loi abolit le régime seigneurial, ce qui permet au censitaire de racheter au seigneur les droits sur une terre et d’en devenir propriétaire. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 21 1.4 Les transformations sociales et la culture dans la seconde moitié du 19e siècle La révolution industrielle a métamorphosé la société canadienne. Les ouvriers ont remplacé les artisans. Leur vie et leurs conditions de travail sont changés à jamais. Les conditions de travail et de vie des hommes, des femmes et des enfants dans la deuxième moitié du 19e siècle ▪ Conditions de travail des ouvriers o Ils travaillent dans des lieux insalubres, ne bénéficient d’aucune mesure de sécurité et sont donc sujets à de nombreux accidents. o Ils ont des semaines de travail de 6 jours, ont des salaires très bas et les femmes et les enfants sont moins bien payés que les hommes. o Ils se voient imposer des amendes pour avoir été en retard, avoir refusé d’exécuter une tâche ou le bris de matériel. o Ils n’ont aucune sécurité d’emploi. ▪ Mouvement ouvrier o Les mauvaises conditions de travail, les abus des patrons et l’inaction des gouvernements incitent les ouvriers à se regrouper et à former des syndicats pour faire entendre leurs revendications. − Le principal moyen de pression des ouvriers contre les patrons est la grève. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 22 o Au départ illégaux, mal organisés et condamnés par le clergé, les syndicats n’arrivent à améliorer les conditions de travail. o En 1872, le gouvernement fédéral adopte la Loi des unions ouvrières, qui légalise l’existence des syndicats et accorde le droit de faire la grève. o Les premiers syndicats sont d’origine américaine. Le mouvement des Chevaliers du travail s’implante au Canada en 1881. Il regroupe des ouvriers non-qualifiés, hommes et femmes. o Les syndicats revendiquent: − la diminution des heures et de journées de travail, − la limitation du travail des enfants, − l’augmentation des salaires. ▪ Conditions de vie dans les quartiers ouvriers o Des quartiers ouvriers se développement rapidement autour des usines, car elles ont besoin d’une grande quantité de main-d’œuvre. o Souvent occupés par plusieurs familles à la fois, les logements qu’on y trouve sont petits, chers, insalubres et souvent sans eau courante. o Le manque de services municipaux (égouts, collecte des déchets, aqueducs, etc.), la forte concentration de la population et la pollution des usines créent de nouveaux problèmes d’hygiène, de santé publique et d’incendie. − Conséquences: les maladies se propagent facilement, les épidémies sont fréquentes et les incendies font des ravages. Dans la deuxième moitié du 19e siècle, le Québec connaît de nombreux mouvements migratoires. L’occupation du territoire change aussi drastiquement. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 23 Migrations ▪ Changements en milieu rural o Cause : Plusieurs problèmes affligent les Canadiens-français vivant en milieu rural: − la mécanisation de l’agriculture qui réduit les besoins de main- d’œuvre, − la surpopulation des terres agricoles dans la vallée du Saint-Laurent causée par le taux élevé de natalité et la croissance de la population. o Conséquence : Beaucoup de gens en quête de travail quittent alors la campagne: c’est l’exode rural. ▪ Mouvements migratoires possibles pour les Canadiens français o Canadiens français s’installent en ville − L’industrialisation entraîne l’urbanisation, c’est-à-dire la croissance de la population urbaine. − Les nombreuses industries de transformation s’installent en ville, attirant des milliers de travailleurs des campagnes. Parmi les nombreux immigrants, plusieurs s’établissent également en ville. − L’urbanisation provoque une concentration de plus en plus grande de la population. o Émigration de Canadiens français vers les États-Unis − Apparue lors de la crise agricole des années 1830, l’émigration des Canadiens-français vers les États-Unis s’accentue après 1850. − La majorité des émigrants optent pour les états de la Nouvelle-Angleterre (Vermont, Maine et Massachussetts), où une grande variété de manufactures, dans le secteur des textiles, se sont développées. − Conséquence: cette émigration vers les États- Unis entraîne un solde migratoire négatif dans la population canadienne. C’est-à-dire que le nombre d’émigrants (départs) dépasse le nombre d’immigrants (arrivées). Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 24 o Canadiens français s’établissent dans une nouvelle région de colonisation − Pour freiner l’émigration vers les États-Unis, le clergé catholique et le gouvernement du Québec encouragent les Canadiens-français à coloniser des régions encore non développées au Québec. − À travers l’Église catholique et des programmes de colonisation agricole, on développe des régions comme le Saguenay-Lac-Saint- Jean, les Laurentides et l’Outaouais. − Le gouvernement du Québec soutient la colonisation en subventionnant la construction de lignes de chemin de fer donnant accès aux régions éloignées. − Malgré tous les efforts déployés, la colonisation ne connaît pas un grand succès: terres de mauvaise qualité, climat trop rigoureux pour les cultures, manque de voies de communication. − Les colons sont limités à une agriculture de subsistance et deviennent bûcherons l’hiver pour les compagnies forestières installées dans la région. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 25 ▪ Immigration transatlantique o Amorcée au début du 19e siècle, la vague d’immigration britannique au Canada, composée d’Irlandais, d’Anglais et d’Écossais en provenance du Royaume-Uni, se poursuit jusqu’au début du 20e siècle. o Dans les années 1840, les Irlandais fuient par dizaines de milliers la Grande Famine. Ils arrivent en premier à Grosse-Île, qui sert d’île de quarantaine. o Entre 1840 et 1867, environ 500 000 personnes en provenance du Royaume-Uni immigrent au Canada. La majorité des nouveaux arrivants choisissent le Haut-Canada, qui voit sa population augmenter rapidement, dépassant celle du Bas-Canada en 1851. o Entre 1867 et 1896, le Canada accueille 1,5 million d’immigrants. Ils proviennent non seulement du Royaume-Uni, mais aussi des États-Unis, de l’Europe du Nord et de l’Est. Le gouvernement canadien encourage l’immigration massive afin de peupler l’Ouest canadien. À partir des années 1840, l’influence et le pouvoir de l’Église catholique s’accroissent au Bas-Canada. L’Église, qui véhicule des valeurs conservatrices, entend jouer un rôle dominant dans la société, y compris sur le plan politique. Parmi la population, certaines personnes, attachées à des valeurs plus libérales, s’opposent à cette situation et refusent que le clergé joue un rôle dans les affaires de l’État. Présence de l’Église catholique ▪ Ultramontanisme o Au lendemain des Rébellions des Patriotes, l’élite bourgeoise est anéantie. À partir des années 1840, le clergé catholique prend la relève et s’impose peu à peu. Son action s’aligne sur l’ultramontanisme, un mouvement de pensée qui s’est développé en France: − Idéologie selon laquelle l’Église catholique prédomine sur l’État et où l’autorité du pape est absolue. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 26 o Les ultramontains, avec à leur tête l’évêque de Montréal, Mgr Bourget, entendent être présents dans toutes les sphères de la société, particulièrement en éducation, dans les soins aux malades et aux pauvres. o Ils croient aussi que le pape est infaillible en matière de foi et de morale. Les fidèles sont ainsi strictement encadrés et les évêques interviennent dans le domaine politique. Par exemple: − Pour s’assurer que la population ne lise que les livres qu’elle juge convenables, l’Église publie une liste de livres interdits, l’« Index ». − Lors des élections, les prêtres influencent les fidèles en leur indiquant le candidat pour lequel voter. ▪ Nationalisme de survivance o Avec la défaite des Patriotes lors des Rébellions et l’adoption de l’Acte d’Union qui rend les francophones minoritaires à la Chambre d’assemblée, on délaisse le rêve d’un État canadien-français. o Les nationalistes tentent de se défendre contre l’objectif d’assimilation de la métropole et l’augmentation de l’immigration britannique. o Ce nouveau nationalisme a pour objectif la survie identitaire du peuple, survie qui passe par l’usage de la langue française et la pratique de la religion catholique. Avec la montée de l’ultramontanisme, le clergé catholique devient le protecteur des principales caractéristiques de l’identité des Canadiens-français. ▪ Anticléricalisme o Même si les valeurs des ultramontains rallient une grande partie des Canadiens-français, des personnes les remettent en question. Des gens aux idées plus libérales se mobilisent pour prôner la séparation de l’Église et de l’État. Ils ne veulent pas de l’intervention de l’Église dans les domaines sociaux, comme l’éducation, ni dans la sphère politique. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 27 o Les anticléricaux réclament la laïcisation de l’éducation car, selon eux, l’Église catholique maintient le peuple dans l’ignorance. o Exemple : Fondé en 1844 par de jeunes professionnels et intellectuels canadiens-français, l’Institut canadien de Montréal est une bibliothèque et un lieu de débats. Les membres de l’Institut organisent des conférences dans lesquelles il est question de séparation de l’Église et de l’État, d’abolition de la peine de mort, d’éducation gratuite et obligatoire. − Mgr Bourget condamne l’Institut canadien et menace d’excommunier ceux qui le fréquentent. ▪ Dualisme confessionnel des institutions sociales o Au 19e siècle, les institutions sociales au Québec (écoles, hôpitaux, orphelinats et hospices) sont divisées sur la base de la confession religieuse (catholique/protestant) et non sur la base de la langue (français/anglais). − Par exemple, on trouve des hôpitaux pour les anglo-protestants et des hôpitaux pour les franco-catholiques. o Ces institutions sont contrôlées jalousement par leur clergé respectif, à quelques exceptions près. o L’Église gardera une mainmise complète sur l’essentiel du réseau scolaire des franco-catholiques jusque dans les années 1960. Au 19e siècle, au Québec comme dans l’ensemble du Canada et ailleurs dans le monde, les femmes ne sont pas considérées comme égales aux hommes. On croit que le rôle premier des femmes est de faire des enfants. Rôle des femmes ▪ Statut juridique et politique o Au 19e siècle, on souhaite avant tout qu’une femme devienne épouse et mère au foyer. Une fille non mariée reste sous la tutelle de son père, puis passe sous la tutelle de son mari et porte même son nom au lieu du sien. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 28 o En 1866, le Parlement de la Province du Canada adopte le Code civil du Bas- Canada et perpétue le principe de l’incapacité juridique de la femme mariée, c’est-à-dire qu’une femme mariée garde un statut de mineure, peu importe son âge. − Par exemple, une femme ne peut disposer de son salaire, accepter seule une succession, intenter une action en justice, ni même être seule tutrice de ses enfants mineurs. o Le milieu du 19e siècle marque aussi l’exclusion des femmes de la vie politique. En 1849, le Parlement de la Province du Canada vote une loi pour corriger l’« erreur » de 1791: on retire le droit de vote aux femmes. Désormais, la loi électorale utilise le terme « homme propriétaire » au lieu de « personne propriétaire ». ▪ Secteurs d’activité o À cette époque, les rôles de la femme mariée sont de procréer et de prendre soin de sa maison. o Les femmes célibataires sont souvent peu instruites et sans formation spécialisée. Le travail domestique est très répandu jusque dans les années 1870. Avec l’industrialisation, les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler comme ouvrières, dans les secteurs de l’alimentation, du textile et du tabac. o Pour les femmes instruites, l’enseignement continue d’être l’occupation privilégiée. ▪ Communautés religieuses féminines o À partir de 1840, le Québec connaît un renouveau religieux sous l’impulsion de Mgr Bourget et de l’ultramontanisme. Le nombre de communautés religieuses féminines se multiplie. − Par exemple, on retrouve les Sœurs du Sacré-Cœur, de la Providence et de Sainte-Anne. − Leurs effectifs aussi augmentent, passant de quelques centaines de religieuses à plus de 6 000. o Ces communautés religieuses féminines jouent un rôle fondamental dans la société de l’époque: Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 29 − Enseignement: développement des écoles primaires dans les campagnes, − Soins hospitaliers: fondation et administration de plusieurs hôpitaux, − Œuvres sociales: orphelinats, hospices, asiles d’aliénés, garderies, soupes populaires, etc. ▪ Organisations féminines anglophones o À la fin du 19e siècle, les femmes de la bourgeoisie anglophone, plus riches, plus instruites et plus nombreuses, mettent sur pied des organisations dans le but de donner aux femmes une place plus équitable dans la société. − Par exemple, dès 1874, les premiers YWCA (Young Women’s Christian Association) voient le jour et en 1893 des femmes protestantes font le MLCW (Montreal Local Council of Women), qui défend les droits des femmes au travail. o Les femmes francophones et catholiques ne bénéficient pas de la même liberté d’action que les femmes anglophones, qui n’ont pas à faire face à l’hostilité de l’Église catholique. Dans la deuxième moitié du 19e siècle, on assiste à l’émergence d’une identité socioculturelle basée sur les particularités de la nation canadienne-française. Grâce à l’accès à l’enseignement supérieur en français, une nouvelle élite canadienne-française se forme. Manifestations socioculturelles ▪ Enseignement supérieur o Les Canadiens-anglais disposent de deux établissements d’enseignement supérieur: l’Université McGill, fondée en 1821, et le Bishop’s College, fondé en 1843. o Le clergé catholique craint que les Canadiens-français n’échappent à la morale catholique en allant étudier dans les universités anglophones. C’est pourquoi il fonde, en 1852, l’Université Laval à Québec, première université francophone en Amérique. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 30 o Les universités francophones de l’époque ne comptent que quatre facultés: théologie, arts, médecine et droits. Les universités anglophones, construites grâce aux capitaux des grands industriels, disposent de ressources plus importantes que les universités francophones. ▪ Œuvres patriotiques o Le nationalisme de survivance a inspiré plusieurs artistes, qui mettent alors de l’avant dans leurs œuvres des caractéristiques de l’identité canadienne- française: la patrie, le monde rural et la religion catholique. o Au milieu du 19e siècle émerge un premier courant littéraire reconnu au Québec: la littérature patriotique. Leurs œuvres: − traitent des héros du passé, tels que des missionnaires, des découvreurs ou des soldats de la Nouvelle-France, qui y sont glorifiés, − mettent l’accent sur la résistance des Canadiens français à l’assimilation. ▪ Émergence de la littérature féminine o Depuis longtemps, la structure sociale confine les femmes à la vie familiale et les limite à des lettres et à des journaux intimes. À la fin du 19 e siècle, une véritable littérature féminine émerge au Québec. o Comme la plupart des écrivains de l’époque, les femmes mettent en valeur l’identité culturelle canadienne-française et catholique dans leurs œuvres. Les premières écrivaines sont issues de la bourgeoisie et commencent à écrire des contes, des nouvelles et font paraître des chroniques dans les journaux. o Elles utilisent souvent un pseudonyme, un nom d’emprunt, car il est encore mal vu au sein de la société qu’une femme écrive et exprime ses opinions en public. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 31 1.5 Le développement de la fédération canadienne (1867-1896) L’un des buts de l’union des colonies britanniques d’Amérique du Nord est l’annexion des territoires situés entre l’Ontario et la Colombie-Britannique. L’expansion du territoire du Dominion du Canada ▪ En 1870, les territoires appartenant à la Compagnie de la Baie d’Hudson, la Terre de Rupert et les Territoires du Nord-Ouest, sont vendus au Canada et deviennent les Territoires du Nord-Ouest. ▪ Les provinces suivantes s’ajouteront: o 1870: Manitoba o 1871: Colombie-Britannique o 1873: Île-du-Prince-Édouard Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 32 Soulèvement des Métis ▪ Les Métis de la rivière Rouge o En 1869, plus de 10 000 Métis peuplent la région qui se situe autour de la Rouge. Ils pratiquent l’agriculture, la chasse au bison et la traite des fourrures. Ils sont catholiques et francophones. o Après avoir acheté les Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement canadien souhaite y installer des colons blancs pour y pratiquer l’agriculture. o Ainsi, le gouvernement canadien commence la construction du chemin de fer transcontinental vers l’Ouest et fait venir des immigrants dans les Territoires du Nord-Ouest. o Sans avoir consulté les populations métisses et autochtones qui y vivaient depuis longtemps, le gouvernement fait diviser leurs terres en cantons. La préoccupation des Métis: perdre leurs terres au profit des colons blancs. ▪ Le premier soulèvement des Métis: la rébellion de la rivière Rouge (1869) o Pour faire face à la menace, les Métis organisent une résistance. En décembre 1869, les Métis se révoltent contre le gouvernement canadien. o Ils occupent Fort Garry, un important poste de traite fortifié. Ils occupent l’endroit et y forment un gouvernement provisoire. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 33 o Leur chef, Louis Riel, réclame la reconnaissance de leurs droits territoriaux, linguistiques et religieux. ▪ La création du Manitoba (1870) o Au printemps 1870, le Parlement canadien accepte plusieurs des revendications et vote la Loi du Manitoba, créant ainsi la 5e province du Canada sur les terres des Métis. o Cette loi reconnaît aux Métis le droit de propriété sur des terres autour de la rivière Rouge et on y stipule que leur langue et leur religion doivent être respectées dans les écoles. o Pendant la rébellion, Thomas Scott, un colon ontarien, est exécuté par les Métis. Cette exécution soulève de fortes tensions. Pour éviter d’être arrêté, Louis Riel s’exile aux États- Unis. ▪ Le deuxième soulèvement des Métis: la rébellion du Nord-Ouest à Batoche (1885) o Malgré ses promesses, le gouvernement canadien poursuit la colonisation. Plusieurs Métis se replient alors plus à l’ouest, dans la région de Batoche, l’actuelle Saskatchewan. o Le gouvernement, poursuivant sa progression vers l’ouest, s’approprie de nouveau leurs terres en vue de les coloniser et d’y construire un chemin de fer. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 34 o Louis Riel, revenu d’exil, organise une deuxième rébellion à Batoche, écrasée par les troupes fédérales en 1885. o Il est condamné à mort pour haute trahison et pendu, malgré l’opposition des Canadiens français. Affaires indiennes ▪ Appropriation des territoires autochtones par le gouvernement fédéral canadien o Contexte : − À l’époque, les populations autochtones sont gravement touchées par des épidémies et la famine, en raison surtout de la disparition des troupeaux de bisons. − L’arrivée de milliers de colons dans l’Ouest réduit considérablement les territoires de chasse et de pêche des Autochtones. o L’intention du gouvernement est d’installer des colons dans l’Ouest canadien. Pour y arriver, il doit s’approprier les terres des Autochtones. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 35 o Moyen pour s’approprier les terres des Autochtones : De 1871 à 1921, le gouvernement canadien négocie un ensemble de traités, avec les bandes autochtones nomades. − Les traités par lesquels le gouvernement s’approprie les terres autochtones sont numérotés de 1 à 11, d’où le nom de « traités numérotés ». o En vertu des traités numérotés, des sommes d’argent sont versées aux Autochtones et plusieurs réserves sont créées dans l’Ouest canadien. Le gouvernement s’engage à offrir des soins (médicaux, alimentaires, éducation, etc.) aux Autochtones qui acceptent de se sédentariser. ▪ Missions catholiques et protestantes o À partir du milieu du 19e siècle, des communautés religieuses catholiques et protestantes fondent plusieurs missions à travers tout le territoire canadien dans le but de convertir les Autochtones au christianisme. o Les communautés religieuses établissent aussi des églises, des écoles et des dispensaires directement dans les réserves autochtones. o Avec le rapport Bagot de 1844, on recommande la création d’écoles en internat dans le but d’évangéliser et d’assimiler les enfants autochtones. Le nombre de ces pensionnats augmente d’année en année. ▪ Législation fédérale qui encadre les Autochtones o En 1876, le gouvernement canadien adopte l’Acte des Sauvages, qui sera renommé « Loi sur les Indiens », qui ne concerne pas les Métis ni les Inuits. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 36 o Cette loi comporte des clauses discriminatoires et suit une logique paternaliste: les Autochtones y sont considérés comme des « pupilles de l’État sous la tutelle fédérale ». Ils sont ainsi définis comme des personnes mineures, qui ne peuvent ni voter ni être propriétaires. o La Loi sur les Indiens vise à éradiquer la culture des Premières Nations et à promouvoir leur assimilation dans la société canadienne. Au début des années 1870, le gouvernement fédéral fait face à une grave crise économique qui secoue le Canada. Pour mettre fin à cette situation de crise, John A. Macdonald, premier ministre du Canada, met sur pied sa Politique nationale. La Politique nationale ▪ Crise économique de 1873 o En 1873, une crise économique mondiale se déclare. Au Canada, la situation est aggravée par: − la concurrence commerciale des États-Unis car les industries américaines inondent le marché canadien avec leurs produits manufacturés à bas prix. − la chute des prix des matières, comme le blé et le bois, qui prive le Canada de revenus importants. o Dans toutes les provinces, les salaires diminuent, le chômage augmente et les faillites se multiplient. o Durant la campagne électorale de 1878, John A. Macdonald, de retour en politique après le scandale du Pacifique, propose un vaste plan économique et politique dans le but de mettre fin à la crise. Son projet redonne espoir à la population et il est reporté au pouvoir. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 37 ▪ Politique tarifaire o Le gouvernement de Macdonald met en place une politique tarifaire protectionniste. o Objectif : protéger les entreprises canadiennes contre la concurrence étrangère (américaine). o Moyen : augmentation des tarifs douaniers sur les produits fabriqués à l’étranger. − Par exemple, les biens fabriqués aux États-Unis coûteront plus cher, ce qui poussera les consommateurs canadiens à acheter des biens fabriqués au Canada. o Par ailleurs, cette taxe rapporte beaucoup d’argent. Elle constitue la principale source de revenus du gouvernement fédéral. ▪ Politique de transport o Objectif : peupler l’Ouest canadien. o Moyen : terminer le réseau ferroviaire vers l’Ouest. − Avec les revenus supplémentaires engendrés par la politique tarifaire, le gouvernement canadien subventionne la construction d’une ligne de chemin de fer transcontinental reliant toutes les régions du pays, d’un océan à l’autre. o De 1881 à 1885, la compagnie Canadian Pacific Railway (CPR) réalise la ligne entre Montréal et la Colombie-Britannique. Cet immense projet comporte plusieurs défis financiers et techniques, comme le difficile passage à travers les montagnes Rocheuses. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 38 ▪ Politique migratoire o Objectif : développer le marché intérieur canadien. o Moyen : augmenter l’immigration. − La Politique nationale vise à favoriser la venue d’immigrants afin d’exploiter les riches terres des Prairies, rendues accessibles grâce à la construction du chemin de fer transcontinental. − Ces immigrants augmenteront aussi le nombre de consommateurs. o Le gouvernement canadien cherche à attirer des agriculteurs européens, particulièrement d’origine britannique, en distribuant du matériel publicitaire et en promettant d’accorder gratuitement des terres cultivables aux colons qui s’établissent dans l’Ouest canadien. Sans connaître un succès immédiat, la Politique nationale réussit tout de même à protéger l’industrie canadienne en réduisant la concurrence des industries américaines et à relier le pays d’est en ouest grâce au Canadien Pacifique. Toutefois, il faudra attendre le tournant du 20e siècle pour voir l’arrivée massive d’immigrants. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 39 Bien que la fédération des colonies britanniques d’Amérique du Nord a pu régler certains problèmes, elle en a créé d’autres. En effet, des tensions se font rapidement ressentir entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial. Relations fédérales-provinciales ▪ Répartition des revenus de taxe o La répartition des sources de revenus entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial illustre la prédominance du gouvernement fédéral sur les provinces. o En effet, l’AANB accorde au gouvernement fédéral le pouvoir de taxation directe (impôts sur le revenu, permis, etc.) et indirecte (droits de douane, taxes de vente, etc.) tandis que les provinces ne peuvent utiliser que la taxation directe. ▪ Conférence de Québec o Élu premier ministre du Québec en 1884, Honoré Mercier s’oppose à la vision centralisatrice de Macdonald: il défend l’autonomie des provinces dans leurs champs de compétence. o En 1887, Mercier organise la première « Conférence interprovinciale ». Cette conférence réunit à Québec les premiers ministres des autres provinces. o Mercier leur propose de former une alliance afin de dénoncer l’ingérence (les interventions) du gouvernement fédéral dans les affaires provinciales, notamment par l’utilisation du droit de désaveu. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 40 ▪ Écoles catholiques hors Québec o Après 1867, les francophones habitant à l’extérieur du Québec assistent, malgré leurs protestations, à la mise en place de lois et règlements provinciaux abolissant les écoles françaises. − Par exemple, en 1873, les écoles françaises sont interdites à l’Î-P-É. − En 1890, le Manitoba interdit de subventionner les écoles françaises catholiques, malgré les promesses faites précédemment aux Métis. o Toutes ces mesures visent à rendre très vulnérable le fait français hors Québec. Le Québec est indigné et fait appel au gouvernement canadien pour faire respecter la Constitution, mais sans succès. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 41 2. Les nationalismes et l’autonomie du Canada Dates à savoir par cœur! 2.1 Le gouvernement libéral de Wilfrid Laurier (1896-1911) À partir de 1896, différents groupes s’affrontent sur le rôle que devrait jouer le Dominion du Canada au sein de l’Empire britannique. Les tensions sont vives entre les francophones et les anglophones. Ils ne s’entendent pas sur la participation du Canada aux conflits armés impliquant le Royaume-Uni. Statut du Canada dans l’Empire britannique ▪ 1er mouvement de pensée : impérialisme o À la fin du 19e siècle, la plupart des Canadiens anglais, comme Robert Borden, sont fortement attachés à la Couronne et à l’Empire britannique. o Les impérialistes considèrent que le Canada tire de nombreux avantages à faire partie de l’Empire britannique, tant au point de vue de l’économie qu’à celui de la défense du territoire. Ils souhaitent que le Canada participe aux conflits armés du Royaume-Uni, afin de soutenir leur mère patrie. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 42 ▪ 2e mouvement de pensée : nationalisme canadien-français o Les Canadiens français, représentés par des politiciens comme Henri Bourassa, sont plutôt en faveur d’un nationalisme qui revendique : − une plus grande autonomie du Canada par rapport au Royaume-Uni. Puisque le Canada est un dominion, il n’a pas le plein contrôle de sa politique extérieure (ou affaires étrangères). Les nationalistes canadiens français, comme Bourassa, souhaitent que le Canada puisse décider lui-même s’il participe aux conflits impliquant le Royaume-Uni. − le respect des compétences des provinces contre les interventions du gouvernement fédéral. ▪ Une ère libérale o En 1896, lors des élections fédérales, les libéraux et leur chef, Wilfrid Laurier, prennent le pouvoir à Ottawa. L’année suivante, à Québec, les libéraux sont aussi au pouvoir. C’est une ère libérale. Cette période est aussi marquée par une grande prospérité pour le Canada. ▪ La position de Laurier : nationalisme canadien o Laurier souhaite diminuer les tensions entre les impérialistes canadiens-anglais et les nationalistes canadiens-français en faisant la promotion d’une nouvelle identité nationale: le nationalisme canadien. o La position de Laurier repose sur l’autonomie du Canada, c’est-à-dire qu’il possède sa propre identité. o Toutefois, Laurier démontre un attachement à l’Empire britannique. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 43 ▪ Soutien militaire canadien o Guerre des Boers − Cette guerre oppose le Royaume-Uni aux descendants de colons hollandais qui ont immigré en Afrique du Sud pour conserver l’accès aux mines d’or et de diamants de la région. − Le Royaume-Uni demande à ses colonies de fournir des troupes (soldats). Le Canada est divisé: les impérialistes canadiens-anglais approuvent l’envoi de troupes canadiennes, car cette guerre est l’occasion de protéger l’Empire et d’y jouer un rôle important, les nationalistes canadiens-français s’y opposent majoritairement car ils y voient du gaspillage de ressources et d’êtres humains. − Laurier tranche et accorde une contribution financière de 3 000 000$ et enverra un total d’environ 7 000 soldats volontaires. o Création de la marine canadienne − Au début du 20e siècle s’amorce une course à l’armement entre les différentes nations européennes. Le Royaume-Uni craint la montée en force de l’Allemagne et demande l’appui de ses colonies. − Laurier croit que la façon la plus efficace d’aider le Royaume-Uni est de créer notre propre marine militaire canadienne. Évidemment, les impérialistes canadiens-anglais approuvent l’idée tandis que les Canadiens français s’opposent. − En 1910, la Loi du service naval est adoptée, donnant ainsi naissance à la marine royale canadienne. Ses débuts sont bien modestes: en 1914, à l’aube de la Première Guerre mondiale, elle n’est constituée que de 379 marins. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 44 En 1896, le nouveau ministre de l’Intérieur, Clifford Sifton, se donne l’objectif d’augmenter le nombre d’agriculteurs dans les Prairies. Il lance donc une importante campagne publicitaire pour attirer des agriculteurs étrangers. Flux migratoires ▪ Origines ethniques des immigrants o La majorité des immigrants provient surtout du Royaume-Uni et des États- Unis. o Toutefois, Sifton encourage aussi l’immigration des habitants de l’Europe continentale (Allemagne, Autriche, Belgique, etc.) et plus particulièrement de l’Europe de l’Est (Russie, Ukraine, Pologne et Italie). − D’autre part, les portes du Canada restent généralement fermées aux Asiatiques (sauf les Chinois pour construire le chemin de fer) et aux Africains. o Conséquence : la population canadienne se diversifie peu à peu. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 45 ▪ Structures d’accueil o Grâce à la politique d’immigration du gouvernement, des milliers d’immigrants choisissent de s’installer au Canada, et en particulier dans l’Ouest canadien. o À leur arrivée, les immigrants sont accueillis par des groupes religieux, des organismes de charité ou des sociétés d’aide aux immigrants. Sur leur terre d’accueil, les immigrants se regroupent selon leur origine afin de s’entraider. o Les immigrants anglo-saxons s’adaptent assez rapidement au mode de vie canadien. Il n’en est pas de même pour tous les nouveaux arrivants. ▪ Contrôle de l’immigration o Dans le but de mieux contrôler l’immigration, Sifton centralise à Ottawa la prise de décision en matière d’immigration au Canada. o En 1905, Frank Oliver remplace Sifton. Il croit que l’origine ethnique des immigrants est plus importante que leur expérience professionnelle. Il met donc en place plusieurs mesures pour « filtrer » les candidats à l’immigration. Par exemple: − Établissement de mesures restreignant l’immigration de certains groupes, comme les Afro-Américains, les Japonais, les Indiens. − La taxe pour l’entrée des immigrants chinois qui passe de 50$ à 100$. − Les pauvres, les épileptiques, les aliénés, les aveugles, les criminels et les prostituées sont carrément interdits d’entrée au pays. ▪ Montée de la xénophobie o Aux yeux des Canadiens, plusieurs de ces nouveaux venus ont une langue, une religion et des traits culturels différents de ceux de la majorité. Cette perception entraîne rapidement la xénophobie chez les Canadiens. − Xénophobie: Hostilité à l’égard des étrangers. o Certains Canadiens craignent les pertes d’emploi au profit des nouveaux arrivants et on s’inquiète de leur lenteur à s’intégrer. Cette vague de xénophobie se répand rapidement d’un bout à l’autre du pays: − À Vancouver, en 1907, une manifestation contre l’immigration se termine par des actes de violence et de vandalisme contre les Asiatiques. − Au Québec, même Henri Bourassa se déclare en faveur d’un Canada réservé aux Canadiens français et aux Canadiens anglais. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 46 ▪ Minorité franco-catholique o L’une des conséquences de l’immigration est la diminution du pourcentage de francophones au sein du Canada. Les franco-catholiques sont majoritaires au Québec, mais leur poids diminue dans le reste du Canada. o Les droits des francophones subissent alors de nombreux reculs au Canada: − Par exemple, en 1916, le gouvernement fédéral limite sévèrement la possibilité d’enseigner le français et le catholicisme au Manitoba. o Graduellement, de nombreux Canadiens français en viennent à comprendre que leurs droits ne sont protégés qu’au Québec. Territoire canadien au début du 20e siècle ▪ Le découpage du territoire canadien s’est grandement transformé durant la première moitié du 20e siècle: o En 1905, création de deux nouvelles provinces, l’Alberta et la Saskatchewan, à cause de l’afflux d’immigrants dans les Prairies. o En 1912, extension du territoire du Québec, de l’Ontario et du Manitoba jusqu’au 60e parallèle. o En 1927, le Conseil privé de Londres délimite la frontière entre le Québec et le Labrador. Le Québec, qui revendique ce territoire, conteste la décision jusqu’à ce jour. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 47 Les Autochtones constituent une autre minorité au Canada: cantonnés dans des réserves sous juridiction fédérale au tournant du 20e siècle, ils tentent de survivre dans ce nouveau pays qui ne reconnaît ni leurs droits ni leur culture. Gouverne des populations des Premières nations et de la nation inuite ▪ Le régime des pensionnats indiens au Canada o Pour faciliter l’assimilation des enfants autochtones, plus de 80 pensionnats indiens sont créés entre les années 1880 à 1930, pour la plupart dans l’Ouest canadien. Au Québec, en 1936, le premier pensionnat indien catholique est ouvert. o Il s’agit d’établissements scolaires gérés par des organisations religieuses catholiques ou protestantes. Les conditions de vie et d’éducation sont dans la plupart des cas très mauvaises: − Des milliers d’enfants sont arrachés à leur famille et envoyés dans ces pensionnats. − L’utilisation de leur langue maternelle y est interdite et leur culture est dénigrée. − Le taux de mortalité des pensionnaires est élevé, souvent pour cause de maladie, de malnutrition, de mauvais traitements ou d’accidents. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 48 ▪ La gouverne des populations inuites o Ayant peu de contacts avec les Blancs jusqu’au début du 20 e siècle, les Inuits ont pu conserver longtemps leur mode de vie traditionnel. o Depuis l’extension des provinces du Québec, de l’Ontario et du Manitoba plus au nord, on se demande à qui incombera la responsabilité des Inuits. En 1939, la Cour suprême décrète qu’ils doivent être considérés comme des « Indiens », donc sous la responsabilité du gouvernement fédéral, comme les Autochtones. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 49 2.2 La deuxième phase d’industrialisation (vers 1896-1929) À partir de 1896, le Canada connaît une période de grande prospérité. L’économie du Québec connaît des changements: les activités industrielles liées à l’exploitation et à la transformation des richesses naturelles sont en pleine expansion. Production manufacturière et domestique ▪ Au début du 20e siècle, la production manufacturière demeure importante, comme dans les secteurs: o de l’alimentation, o du textile, o de la chaussure, o du fer et de l’acier. ▪ À cela s’ajoute la production domestique, c’est-à-dire le travail rémunéré effectué à la maison, surtout présent dans la confection de vêtements. Ressources naturelles ▪ Au Québec, la deuxième phase d’industrialisation repose sur l’exploitation des ressources naturelles présentes sur le territoire comme: o l’eau, o le bois, o le cuivre, l’argent, l’or, le zinc et l’amiante. ▪ L’exploitation de ces ressources permet le développement de plusieurs secteurs de production, tels que: o l’hydroélectricité, ― La construction des premiers barrages hydroélectriques est au cœur de la transformation industrielle du Québec. ― Ces barrages alimentent de puissantes centrales électriques capables de faire fonctionner une machinerie lourde, comme des usines de pâtes et papiers. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 50 o les pâtes et papiers, ― Vers 1900, les États-Unis ont un très grand besoin en papier journal. Les Américains se mettent à exploiter les vastes forêts de conifères du Québec. ― Désormais, l’exploitation forestière vise avant tout à approvisionner le secteur des pâtes et papiers plutôt que celui du bois d’œuvre. o la transformation de minerais, o l’électrométallurgie. ― La grande production d’hydroélectricité attire de nouvelles industries, comme des alumineries. ▪ Géographiquement, les nouvelles industries s’installent en région, proche des ressources qu’elles veulent exploiter. Les principales régions de production : o On ouvre des mines sur la Côte-Nord, en Abitibi et au Saguenay. o Des usines de pâtes et papiers ouvrent surtout en Mauricie, mais aussi en Gaspésie, en Outaouais et en Estrie. o Des barrages hydroélectriques sont aménagés particulièrement en Outaouais, en Mauricie et au Saguenay, des régions parcourues de cours d’eau à fort débit. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 51 Rôle de l’État ▪ De 1897 à 1936, les libéraux sont au pouvoir au Québec. Ils mettent en place une politique économique inspirée du libéralisme économique. o Ils croient à la libre concurrence, souhaitent le progrès économique du pays, le succès des entrepreneurs et le mieux-être des travailleurs. ▪ Pendant la deuxième phase d’industrialisation, l’État québécois intervient de façon modérée dans l’économie: o on maintient un faible taux d’imposition o on facilite l’exploitation rapide des ressources naturelles o on tente d’aider les travailleurs. ▪ On laisse donc le développement économique et surtout l’exploitation des ressources naturelles entre les mains des entreprises privées. o Pour exploiter les ressources du Québec, les entreprises doivent se procurer un permis auprès du gouvernement ou payer des redevances ($). Investissements étrangers ▪ La deuxième phase d’industrialisation est caractérisée par l’arrivée massive de capitaux en provenance des États-Unis et remplacent le Royaume-Uni comme principaux investisseurs étrangers. Cette situation s’explique par diverses raisons: o Les Américains s’intéressent au potentiel des ressources naturelles du Canada, alors que les leurs sont déjà largement entamées. o La main-d’œuvre canadienne est très bon marché. o Il existe une grande proximité entre les deux pays. ▪ Ces facteurs convainquent de nombreux hommes d’affaires américains d’investir au Canada et d’y construire leurs usines. Les sommes investies sont si importantes que le pays, y compris le Québec, dépend de ses investissements. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 52 Capitalisme de monopole ▪ Le capitalisme est un système économique où les individus possèdent les entreprises et veulent maximiser leurs profits. ▪ Au moment de la deuxième phase d’industrialisation, on assiste à la formation de très grandes entreprises qui contrôlent des secteurs entiers de l’économie. C’est le capitalisme de monopole. ▪ Ces entreprises sont créées par l’achat, par l’une d’entre elles, de tous ces concurrents ou de la plupart d’entre eux. Cela permet à cette puissante entreprise de: o dominer le marché (pas de compétition) o fixer les prix de ses produits. ▪ Les secteurs du textile et de l’hydroélectricité sont particulièrement touchés par ce phénomène. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 53 Échanges commerciaux ▪ Le commerce extérieur o Le commerce extérieur du Canada connaît une intensification importante. o Les États-Unis sont le principal allié commercial (marché) du Canada, suivi par le Royaume-Uni. o Pour ces deux pays, le Canada est une riche source de ressources naturelles et de produits manufacturés. On exporte surtout: − du blé, − de la farine de blé, − des pâtes et papiers. ▪ Le développement des transports o Il devient nécessaire pour accéder plus facilement aux ressources naturelles et pour soutenir la croissance des échanges commerciaux. − Le réseau ferroviaire continue à se développer. − Des innovations techniques permettent désormais le transport des marchandises par véhicules motorisés. Les gouvernements doivent alors investir dans les premières infrastructures routières. − Pour faciliter les exportations de blé, le port de Montréal est réaménagé. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 54 2.3 La transformation de la société au début du 20e siècle Mouvement syndical ▪ Conditions de travail des ouvriers o Elles restent difficiles. On dénonce: − les bas salaires − les abus des contremaîtres (superviseurs à l’usine) − le manque de sécurité d’emploi (pas de régime de retraite ou d’assurance en cas de maladie ou de blessure) − le travail des enfants − les lieux de travail insalubres et dangereux. o Les syndicats tentent de trouver solutions à ces problèmes et font pression sur le gouvernement du Québec pour qu’il améliore la sécurité sociale. ▪ Syndicats américains o Les travailleurs se tournent vers les grands syndicats américains pour améliorer leurs conditions. Les Chevaliers du travail, présents au Canada depuis la fin du 19e siècle, regroupent des milliers de travailleurs en Amérique du Nord. o Plusieurs autres syndicats voient le jour, dont la Fédération américaine du travail (AFL) qui parvient à diriger plusieurs syndicats locaux au Canada. ▪ Syndicats catholiques o Le clergé catholique dénonce avec force l’adhésion des ouvriers canadiens- français aux grands syndicats américains car il les croit anticléricales et anticatholiques. o L’Église décide donc de fonder, dès 1901, les premiers syndicats d’ouvriers catholiques et francophones. Ces syndicats sont présents uniquement au Québec et sont supervisés par un membre du clergé. o Les syndicats catholiques sont généralement plus conciliants envers les patrons que les syndicats américains. o En 1921, plusieurs dizaines de syndicats catholiques se rassemblent pour former la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC). Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 55 ▪ Grèves o Afin d’augmenter leur pouvoir de négociation et de défendre des intérêts communs, les travailleurs syndiqués organisent des manifestations et font la grève. o Les patrons ont l’avantage dans ces conflits, car ils peuvent congédier leurs employés et faire appel à des briseurs de grève (scabs) pour annuler les effets de l’arrêt de travail. o Les grèves se terminent souvent dans la violence et on fait souvent intervenir la police ou l’armée. ▪ Législation ouvrière o Au début du 20e siècle, le gouvernement provincial commence à adopter des lois en matière de travail. Cette législation ouvrière touche principalement: − les accidents de travail, le travail des femmes et des enfants ou encore la création de bureaux de placement. o En 1924, les syndicats d’ouvriers sont officiellement reconnus par le système juridique du Québec. Cette reconnaissance permet aux conventions collectives (contrats de travail) négociées par les syndicats d’être reconnues légalement et aux syndicats de faire valoir leurs droits en cour. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 56 Durant la première moitié du 20e siècle, l’Église catholique est en position de force au sein de la population canadienne-française. Supportée par les ultramontains, elle est présente dans plusieurs domaines de la vie, à un tel point que certains Canadiens anglais traitent le Québec de « provinces dirigée par les prêtres ». Église catholique ▪ Influence morale et culturelle o Les Canadiens français sont très pratiquants et leur vie est ponctuée de nombreux rites religieux, comme la messe, les processions religieuses, la récitation du chapelet en famille et la confession. o L’Église est aussi très présente à l’extérieur de la sphère religieuse: − Elle s’implique en politique, où elle défend les partis plus conservateurs, car ils encouragent des valeurs plus traditionnelles. Certains prêtres vont même jusqu’à défendre leur candidat aux élections dans leur sermon. − L’Église s’occupe aussi du secteur de l’éducation au Québec, sans intervention de l’État. Le clergé se considère comme le mieux placé pour fournir un enseignement adéquat et en profite pour promouvoir ses valeurs. − Les religieux contribuent à la colonisation des régions, encourageant l’idée que la campagne assure une meilleure qualité de vie que la ville. Ainsi, le clergé vise à limiter l’émigration des Canadiens français vers les États-Unis. − Enfin, l’Église joue un rôle important dans les hôpitaux, les orphelinats et l’aide aux démunis. ▪ Importance de l’effectif religieux o L’Église réussit à s’impliquer dans toutes ces activités grâce à la hausse spectaculaire de son effectif entre 1900 et 1960. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 57 ▪ Coopératives o Pour combattre les inégalités sociales, l’Église prône la solidarité. Ainsi, elle appuie la fondation de coopératives. o Le coopératisme prône la mise en commun des ressources financières ou matérielles de plusieurs personnes et le partage des bénéfices qui en résultent. − Ce mouvement rend les ressources accessibles pour un plus grand nombre de personnes. o Secteurs qui en profitent : − Le secteur agricole Par exemple : La mécanisation exige des investissements importants de la part des agriculteurs. Toutefois, à cette époque, les banques ne prêtaient de l’argent qu’aux grandes compagnies ou aux familles riches. Pour trouver les fonds pour l’achat de machineries agricoles, plusieurs agriculteurs se tourneront vers le coopératisme. − Le secteur financier Par exemple : Le mouvement des Caisses populaires Desjardins est un autre exemple du coopératisme au Québec. Créée à Lévis en 1900 par Alphonse et Dorimène Desjardins, cette coopérative a pour but d’encourager l’épargne et de rendre l’emprunt plus accessible aux petits entrepreneurs et aux agriculteurs. Cette coopérative financière connaît un vif succès, jusqu’à aujourd’hui. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 58 L’industrialisation ayant mené à la construction de nombreuses manufactures en ville, plusieurs personnes décident de quitter leur village ou leur campagne dans l’espoir de trouver un travail plus payant en ville. Ces nouveaux arrivants, ainsi que les nombreux immigrants qui arrivent au Canada, font augmenter la population urbaine. Milieux urbains ▪ Santé publique o Les villes ne sont pas prêtes à accueillir autant de gens. Rapidement, de multiples problèmes apparaissent: − le manque d’espace des logements, − le manque d’aération, − l’absence d’infrastructures sanitaires, − les épidémies dues à la pauvre qualité de l’eau et du lait, − l’accumulation des ordures dans les rues, etc. o En 1901, le gouvernement du Québec adopte la Loi sur l’hygiène publique, qui donne le pouvoir aux villes de prendre des moyens pour s’attaquer à ses problèmes: − construction de logements à prix modiques, − construction de réseaux d’égout et d’aqueduc, − collecte des déchets, − cliniques de santé publique pour éduquer la population sur l’importance de l’hygiène, − épuration de l’eau, − pasteurisation du lait. o Malgré ces améliorations, les conditions de vie des ouvriers sont encore difficiles. À la fin des années 1920, le taux de mortalité à Montréal demeure plus élevé que celui des autres grandes villes d’Amérique du Nord. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 59 ▪ Infrastructures o Nouveaux aménagements urbains. Dans les centres-villes: − on ouvre de grands magasins, − on érige les premiers gratte-ciels, − on bâtit des hôtels, − on aménage des parcs, − on construit les premiers édifices publics, comme des bibliothèques, des casernes de pompiers ou des bains publics. o Le secteur du transport évolue rapidement. On construit: − des routes pour les autos et les camions, − des rails pour les tramways et les trains. ▪ Services o Dans les années 1920, plusieurs services publics sont présents dans les grandes villes : − police, − pompiers, − égouts, − aqueducs, − électricité, − gaz. o On assiste à une augmentation rapide du nombre de commerces et de services: banques, bureaux de grandes entreprises, hôpitaux, collèges et universités. o Plus la population d’une ville grossit, plus les services se développent. Histoire 4e secondaire, Maryse Gaulin, 2024-2025 60 Comparativement aux autres provinces canadiennes, le Québec compte d’importants retards en éducation. La qualité de l’enseignement varie grandement d’une école à l’autre et le nombre d’enfants qui fréquentent l’école est peu élevé. De plus, les enfants ne vont pas à l’école très longtemps. L’école n’étant pas gratuite, plusieurs parents ne disposent pas toujours des moyens financiers nécessaires pour assumer les coûts liés à l’éducation de leurs enfants, comme les frais de scolarité et l’achat de manuels scolaire