Arrêt d'une hémorragie par compression directe - 10.1.1 PDF

Summary

Ce document se focalise sur l'arrêt d'une hémorragie par compression directe. Il décrit les procédures à suivre ainsi que les matériels nécessaires dans ce cas et les risques potentiels. Des instructions claires et précises pour les professionnels médicaux.

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# Arrêt d'une hémorragie au moyen d'une compression directe en zone garrotable 10.1.1 En l'absence d'un corps étranger, la compression directe est une technique facile, rapide et très efficace. Elle permet, dans la plupart des cas, d'arrêter le saignement. Elle doit être réalisée : - dans un premier...

# Arrêt d'une hémorragie au moyen d'une compression directe en zone garrotable 10.1.1 En l'absence d'un corps étranger, la compression directe est une technique facile, rapide et très efficace. Elle permet, dans la plupart des cas, d'arrêter le saignement. Elle doit être réalisée : - dans un premier temps par une compression manuelle à l'aide des doigts ou de la paume de la main protégée par un gant à usage unique; - puis relayée par un pansement compressif après avoir allongé la victime. Si cette compression directe est effectuée au niveau d'un membre et qu'elle est inefficace, elle sera remplacée par la pose d'un garrot. Si la victime présente une fracture ouverte, avec un morceau d'os visible, ou si la plaie contient un corps étranger visible, la compression directe ne doit pas être réalisée et sera remplacée par un garrot (cf. fiche technique 10.3). Dans certains cas particuliers où la pose du garrot n'est pas réalisable, un point de compression direct sera réalisé (cf. fiche technique 10.2). ## Nombre de sapeurs-pompiers: 2 ## Matériels - Une paire de gants à usage unique - Un pansement compressif d'urgence est composé de : - un applicateur de pression - une compresse non adhérente - un pansement secondaire élastique - une boucle de retenue ## Risques et contraintes - La compression doit être suffisante pour arrêter le saignement sans interrompre la circulation sanguine en dessous du siège de l'hémorragie. - L'extrémité ne doit être ni froide, ni engourdie, ni violacée (couleur du lit de l'ongle). - Si le saignement ne s'arrête pas, la compression directe sera relayée par un garrot. ## Points clés - La compression doit être suffisante pour stopper l'hémorragie sans interrompre la circulation. - Le pansement compressif doit recouvrir la totalité de la plaie. - La compression doit être permanente. ## Critères d'efficacité - L'efficacité de la compression directe se juge par l'arrêt du saignement. ## Réalisation ### Sapeur-pompier n°1: - Appuyer directement sur l'endroit qui saigne avec les doigts ou la paume de la main protégée par un gant à usage unique. - Allonger la victime. - Vérifier l'arrêt de l'hémorragie. ### Sapeur-pompier n°2: - Préparer et ouvrir l'emballage du pansement compressif. - Présenter la compresse au sapeur-pompier n° 1 et l'aider à substituer la compression manuelle, le plus rapidement possible. Cette dernière doit recouvrir complètement la plaie. ### Sapeur-pompier n°1: - Réaliser un tour avec le pansement secondaire élastique pour l'insérer dans l'applicateur de pression. - Serrer suffisamment afin de maintenir la pression suffisante pour éviter toute reprise de saignement. - Continuer le bandage en sens inverse pour maintenir le serrage. - Recouvrir l'intégralité de la compresse avec le bandage. - Fixer le tout en insérant l'extrémité de la boucle de retenue entre les couches du bandage. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le pansement compressif peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. # Remarque: À défaut de pansement compressif d'urgence, il est possible d'interposer entre la main du sapeur-pompier et la plaie une ou plusieurs compresses stériles ou un pansement de type américain stérile qui seront ensuite maintenus par un bandage ou un lien large qui devront recouvrir complètement le pansement en entourant le segment de membre. # Arrêt d'une hémorragie au moyen d'une compression directe en zone non garrotable 10.1.2 En l'absence d'un corps étranger, la compression directe est une technique facile, rapide et très efficace. Elle permet, dans la plupart des cas, d'arrêter le saignement. Elle doit être réalisée : - dans un premier temps par une compression manuelle à l'aide des doigts ou de la paume de la main protégée par un gant à usage unique; - puis relayée par un pansement compressif. Ces différentes techniques d'arrêt d'une hémorragie en zone non garrotable (cou, racines des membres, fesse, scalp) ont pour principe commun une compression directe de la plaie et un ou plusieurs points d'ancrage sur des reliefs opposés pour stabiliser le pansement et éviter qu'il ne glisse. Il est plus facile pour le cou, l'aisselle et le cuir chevelu, de réaliser ces techniques en position assise ou assise à 45° puis d'allonger les victimes. En cas de plaie hémorragique très profonde, en particulier si elle concerne déjà un creux naturel comme l'aisselle, celle-ci doit être comblée par des compresses ou un pansement hémostatique (cf. fiche technique 10.1.3) avant d'appliquer le pansement compressif. ## Nombre de sapeurs-pompiers: 2 ## Matériels - Un pansement compressif d'urgence - Une paire de gants à usage unique - Un collier cervical ## Risques et contraintes - La compression doit être suffisante pour arrêter le saignement. - Si l'hémorragie ne s'arrête pas ou si la plaie hémorragique est très profonde, la mise en place d'un pansement hémostatique (ou de compresses stériles) doit être effectuée avant la pose du pansement compressif. - Pour assurer le succès de la pose, le sapeur-pompier ne doit pas se précipiter, au risque de créer des torsades et d'avoir à recommencer en cas d'inefficacité. ## Points clés - Le pansement compressif doit recouvrir la totalité de la plaie. - La compression doit être permanente. ## Critères d'efficacité - L'efficacité de la compression se juge par l'arrêt du saignement. ## Réalisation ### Mise en place du pansement compressif au niveau du cou #### Sapeur-pompier n°1: - Comprimer la plaie sur une victime si possible assise ou assise à 45°, en l'absence de troubles de conscience et avec pouls radial présent. #### Sapeur-pompier n°2: - Présenter la partie compresse non adhérente au contact de la plaie, substituer rapidement le pansement compressif à la compression manuelle. #### Sapeur-pompier n°1: - Poursuivre la compression. - Passer la bande au niveau de l'aisselle opposée à la plaie du cou (le pansement ne doit jamais être circulaire). - Passer le pansement secondaire élastique dans l'applicateur de pression, puis tirer dans le sens inverse afin d'obtenir une compression suffisante pour arrêter le saignement. - Poursuivre le déroulement de la bande entre la plaie et l'aisselle opposée en s'assurant de recouvrir la totalité de la plaie. - Fixer la bande en utilisant la boucle de retenue. - Surveiller et réévaluer la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le pansement compressif peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. # Remarques: En cas de reprise de l'hémorragie, reprendre la compression directe et/ou refaire le pansement compressif en utilisant un pansement hémostatique s'il n'a pas déjà été utilisé. En cas d'obstruction totale des voies aériennes supérieures, desserrer le pansement compressif et évaluer la nécessité de le resserrer en cas de reprise de la respiration et de persistance du saignement. Rendre compte au médecin. # Pour information : Il est préférable de laisser la victime en position assise ou assise à 45° pour ne pas aggraver l'hémorragie et faciliter la respiration. En cas d'inconscience ou d'absence de pouls radial, la victime doit être allongée. # Mise en place du pansement compressif au niveau du creux axillaire (aisselle) #### Sapeur-pompier n°1: - Comprimer la plaie sur une victime si possible assise ou assise à 45°, en l'absence de troubles de conscience et avec pouls radial présent. #### Sapeur-pompier n°2: - Poser un collier cervical qui permettra d'éviter une compression au niveau de la carotide opposée. - Présenter la compresse partie non adhérente au contact de la plaie, substituer rapidement le pansement compressif à la compression manuelle et poursuivre la compression. - Passer la bande au niveau du cou, côté opposé à la plaie, sur le collier cervical. - Passer le pansement secondaire élastique dans l'applicateur de pression, puis tirer dans le sens inverse afin d'obtenir une compression suffisante pour arrêter le saignement. - Poursuivre le déroulement de la bande entre la plaie et le collier cervical en s'assurant de recouvrir la totalité de la plaie. - Fixer la bande en utilisant la boucle de retenue. - Surveiller et réévaluer la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le pansement compressif peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. # Remarque: En cas de reprise de l'hémorragie, reprendre la compression directe et/ou refaire le pansement compressif en utilisant un pansement hémostatique s'il n'a pas déjà été utilisé. # Pour information : Il est préférable de laisser la victime en position assise ou assise à 45° pour ne pas aggraver l'hémorragie et faciliter la respiration. En cas d'inconscience ou d'absence de pouls radial, la victime doit être allongée. # Mise en place du pansement compressif au niveau du pli de l'aine #### Sapeur-pompier n°1: - Comprimer la plaie au niveau du pli de l'aine. #### Sapeur-pompier n°2: - Présenter la compresse partie non adhérente au contact de la plaie, substituer rapidement le pansement compressif à la compression manuelle. #### Sapeur-pompier n°1: - Poursuivre la compression. - Dérouler la bande autour du membre. - Passer le pansement secondaire élastique dans l'applicateur de pression, puis tirer dans le sens inverse afin d'obtenir une compression suffisante pour arrêter le saignement. - Poursuivre le déroulement de la bande sous la cuisse. - Passer autour du bassin. - Repasser sur l'applicateur de pression en s'assurant de recouvrir la totalité de la plaie. - Alterner les passages de bande autour du bassin et autour de la cuisse jusqu'en fin de bande si la corpulence de la victime le permet. - Fixer la bande en utilisant la boucle de retenue. - Surveiller et réévaluer la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le pansement compressif peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. # Remarque : En cas de reprise de l'hémorragie, reprendre la compression directe et/ou refaire le pansement compressif en utilisant un pansement hémostatique s'il n'a pas déjà été utilisé. # Mise en place du pansement compressif au niveau de la fesse #### Sapeur-pompier n°1: - Comprimer la plaie de la victime allongée sur le ventre. #### Sapeur-pompier n°2: - Présenter la compresse partie non adhérente au contact de la plaie, substituer rapidement le pansement compressif à la compression manuelle. #### Sapeur-pompier n°1: - Poursuivre la compression. - Passer la bande autour du membre du même côté. - Passer le pansement secondaire élastique dans l'applicateur de pression, puis tirer dans le sens inverse afin d'obtenir une compression suffisante pour arrêter le saignement. - Passer la bande autour du bassin du côté opposé. - Repasser sur l'applicateur de pression et refaire un tour sous la cuisse. Alterner les tours autour du bassin et autour de la cuisse si la corpulence de la victime le permet. - Fixer la bande en utilisant la boucle de retenue. - Surveiller et réévaluer la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le pansement compressif peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. # Remarque : En cas de reprise de l'hémorragie, reprendre la compression directe et/ou refaire le pansement compressif en utilisant un pansement hémostatique s'il n'a pas déjà été utilisé. # Mise en place du pansement compressif au niveau du scalp #### Sapeur-pompier n°1: - Comprimer la plaie sur une victime si possible assise ou assise à 45°, en l'absence de troubles de conscience et avec pouls radial présent, en effectuant si possible un maintien tête. #### Sapeur-pompier n°2: - Présenter la compresse partie non adhérente au contact de la plaie, substituer rapidement le pansement compressif à la compression manuelle. #### Sapeur-pompier n°1: - Poursuivre la compression. - Passer la bande autour de la tête. - Passer le pansement secondaire élastique dans l'applicateur de pression, tirer dans le sens inverse afin d'obtenir une compression suffisante pour arrêter le saignement, puis faire un tour de tête avec la bande. - Placer le pansement secondaire élastique en butée de l'applicateur de pression. - Poursuivre le déroulement de la bande et la faire passer au niveau du menton sans comprimer la pomme d'Adam et sans obstruer la bouche en réalisant une vrille. - Terminer le déroulement en essayant d'englober la totalité de la tête en repassant sur le menton pour chaque tour effectué. - Fixer la bande en utilisant la boucle de retenue. - Surveiller et réévaluer la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le pansement compressif peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. # Remarque : En cas de reprise de l'hémorragie, reprendre la compression directe et/ou refaire le pansement compressif en utilisant un pansement hémostatique s'il n'a pas déjà été utilisé. # Pour information : Il est préférable de laisser la victime en position assise ou assise à 45° pour ne pas aggraver l'hémorragie et faciliter la respiration. En cas d'inconscience ou d'absence de pouls radial, la victime doit être allongée. # Arrêt d'une hémorragie par compression directe au moyen d'un pansement hémostatique 10.1.3 Un pansement hémostatique est une bande de gaze, pliée en Z dont l'intérêt est double : - combler un creux naturel ou une perte de substance: c'est l'effet << packing >> ; - favoriser la coagulation grâce à une substance qui imbibe la bande. Cet effet chimique n'est présent que si une pression de 3 minutes est appliquée sur la bande. Le pansement hémostatique est indiqué : - pour les plaies hémorragiques qui ne sont pas garrotables; - pour des plaies garrotables lorsque la pose de 2 garrots ne suffit pas à arrêter l'hémorragie. ## Nombre de sapeurs-pompiers: 2 ## Matériels - Une paire de gants à usage unique - Un pansement hémostatique type QuikClot Gauze Z Fold® - Un pansement compressif d'urgence - Un ou plusieurs paquets de compresses stériles - Des bandes élastiques adhésives ## Risques et contraintes - Ils ne doivent pas se substituer aux moyens traditionnels d'hémostase, en particulier pour les plaies hémorragiques accessibles au garrot. - Ils ne doivent pas être utilisés pour des hémorragies extériorisées. ## Critères d'efficacité - L'efficacité du pansement hémostatique se juge par l'arrêt du saignement. ## Points clés - Une compression de 3 minutes doit être respectée pour favoriser la coagulation. ## Réalisation - Déplier la bande et l'insérer au fond de la plaie au contact du vaisseau qui saigne, après avoir enlevé les caillots. - Continuer le packing jusqu'à ce que la plaie soit comblée. - Tasser l'excès de gaze sur la plaie. En l'absence d'excès de gaze, utiliser un ou plusieurs paquets de compresses stériles. - Appuyer fortement 3 minutes avant la mise en place du pansement compressif d'urgence. #### Sapeur-pompier n°2: - Présenter la compresse, partie non adhérente au contact de la plaie, substituer rapidement le pansement compressif à la compression manuelle. #### Sapeur-pompier n°1: - Poursuivre la compression. - Terminer la pose du pansement compressif d'urgence comme décrit dans la fiche technique 10.1.1. - Positionner l'emballage du pansement hémostatique dans le pansement afin que les équipes prenant en charge la victime par la suite sachent qu'un pansement hémostatique est en place. Seul le chirurgien l'enlèvera. - Surveiller et réévaluer la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le pansement compressif peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. # Remarques: En cas de plaie profonde et utilisation de toute la gaze du pansement hémostatique, le packing peut être complété par des compresses afin de rendre la compression par le pansement compressif d'urgence plus efficace. Un packing peut être fait par de simples compresses et pas obligatoirement par un pansement hémostatique. Pour des plaies où il n'est pas possible d'enrouler une bande autour de la victime, comme une plaie de l'abdomen chez une victime allongée, la compression après packing est faite à l'aide de bandes élastiques adhésives étirées et collées de chaque côté pour une compression efficace. # Arrêt d'une hémorragie au moyen d'un point de compression direct 10.2 Un point de compression direct est réalisé lorsque l'arrêt d'une hémorragie au moyen d'une compression directe est inefficace et que sa localisation ne permet pas la mise en place d'un garrot : - plaie hémorragique de la carotide au niveau du cou; - plaie hémorragique de l'artère fémorale au niveau du pli de l'aine; - plaie hémorragique d'un membre arraché ou sectionné au ras du pli de l'aine ou de l'épaule. Cette méthode consiste à comprimer l'artère qui saigne contre le plan dur sous-jacent directement au niveau de la plaie. Elle doit être effectuée immédiatement après avoir constaté l'échec de la compression directe, du fait de l'importance de l'écoulement de sang. ## Nombre de sapeurs-pompiers: 1 ## Matériels - Une paire de gants à usage unique ## Risques et contraintes - La réalisation d'un point de compression peut entraîner une fatigue du sapeur-pompier qui pourra soit changer de main, soit être remplacé rapidement par un autre sapeur-pompier. - Du fait de l'importance de l'hémorragie, le sapeur-pompier doit se protéger au mieux pour éviter tout risque de contamination tout en tenant compte de l'urgence de la situation. ## Points clés - La compression doit être : - permanente et maintenue jusqu'à la médicalisation de la victime; - suffisante pour stopper l'hémorragie. ## Critères d'efficacité - L'efficacité de la compression directe se juge par l'arrêt du saignement. ## Réalisation ### Plaie hémorragique de la carotide - Se mettre à côté de la victime, du côté du saignement. - Placer la main sous le cou, le pouce directement sur la plaie entre la trachée et le muscle du cou. - Appuyer fermement en direction des vertèbres cervicales (d'avant en arrière). - Maintenir la compression par l'appui des doigts au niveau de la nuque sans jamais le relâcher. ### Plaie hémorragique de l'artère fémorale - Allonger le blessé. - Placer le poing au milieu du pli de l'aine, directement sur la plaie, bras tendu, phalanges perpendiculaires à l'axe de la cuisse. - Amener l'épaule à la verticale pour porter le poids du haut du corps sur la région à comprimer. - Comprimer en direction du fémur (pour tenir la compression on peut s'aider de l'autre main en saisissant le poignet qui comprime). - Maintenir la compression. ### Plaie hémorragique de l'artère axillaire - Se mettre à côté de la victime, du côté du saignement. - Saisir avec les mains la masse musculaire de l'épaule, les pouces placés côte à côte dans le creux de l'aisselle. - Appuyer en direction de la tête de l'humérus, jusqu'à l'arrêt de l'hémorragie. - Maintenir la compression. # Arrêt d'une hémorragie par la pose d'un garrot 10.3 En exerçant une compression circulaire autour d'un membre, le garrot interrompt totalement la circulation du sang en aval. Le garrot est posé au membre supérieur (bras ou avant-bras) ou au membre inférieur (cuisse ou jambe) si la compression directe est : - inefficace; - impossible à réaliser en raison du nombre élevé de victimes, de la position de la victime, de la présence d'un corps étranger dans la plaie ou lorsque l'accès au blessé est difficile. ## Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2 ## Matériels - Garrot tourniquet tactique type SOF TACTICAL® - Garrot à cliquet - Garrot à boucle métallique ## Risques et contraintes Le garrot supprime totalement la circulation du sang dans le membre concerné. Il ne doit donc être posé que lorsqu'il est strictement indiqué. Son utilisation entraine une douleur due à la privation de sang (ischémie). C'est pourquoi on limite au maximum la longueur de membre garroté. Le garrot peut donc être posé sur la jambe ou l'avant-bras. Néanmoins, on garde une distance de sécurité de 5 à 7 cm au dessus de la plaie, pour s'assurer de la compression des vaisseaux sectionnés et éventuellement rétractés. Laissé plusieurs heures, un garrot peut entrainer des lésions en aval irréversibles, pouvant aller jusqu'à l'amputation. C'est pourquoi l'heure de pose doit être impérativement notée et transmise au médecin. La prise en charge habituellement rapide à la BSPP ne fait pas courir ce risque aux victimes. Le garrot : - doit toujours être signalé (fiche bilan, Fiche Médicale de l'Avant, oralement lors des transmissions, étiquette du garrot apparente, heure de pose sur le front en situation d'exception...); - ne doit être desserré que sur l'ordre d'un médecin. Il existe un diamètre interne minimum pour le garrot tourniquet type SOF TACTICAL® qui rend son utilisation impossible sur un membre de diamètre plus petit que son diamètre interne. Il n'est donc pas indiqué pour les nourrissons et les petits enfants. Dans ce cas, en l'absence de garrot à cliquet, c'est le garrot à boucle qui est préféré. ## Points clés - Un garrot est correctement posé si : - Il est mis en place au plus près de la plaie, idéalement 5 à 7 cm au-dessus de la plaie et jamais sur une articulation; - Pour une plaie située 5 à 7 cm au-dessous d'une articulation, le garrot est posé au-dessus de l'articulation; - La compression qu'il exerce est permanente. - L'efficacité du garrot doit être régulièrement réévaluée. - Une fois le garrot posé, il ne doit être desserré ou retiré que sur ordre d'un médecin. - La victime doit être protégée contre le froid et les intempéries. Le garrot peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. ## Critères d'efficacité - Le saignement est totalement arrêté. ## Réalisation ### Avec un garrot tourniquet présenté extrémité engagée - Préparer le garrot: - vis de sûreté desserrée.. - et poignée de torsion en butée. - Engager le garrot par l'extrémité du membre. - En cas de compression par une autre personne, celle-ci relâche brièvement la compression pour le passage du garrot. - Positionner le garrot idéalement 5 à 7 cm au-dessus de la plaie. - Serrer le garrot fermement après avoir positionné la partie large munie du dispositif de serrage sur l'extérieur du membre atteint pour ne pas créer de lésions de l'autre membre lors du brancardage. - Visser la vis de sûreté à son maximum. - Tourner la poignée de torsion jusqu'à l'arrêt de l'hémorragie (lever la compression pour vérifier l'arrêt de l'hémorragie). - Bloquer la poignée à l'aide du triangle de maintien le plus approprié. - Parfaire le serrage de la vis de sûreté. - Marquer l'heure de pose du garrot sur l'étiquette positionnée en extrémité de sangle ou de manière visible sur la victime, le front étant une localisation visible par tous les intervenants en cas de nombreuses victimes. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le garrot peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. ### Avec un garrot tourniquet présenté ouvert - Préparer le garrot, vis de sûreté desserrée et poignée de torsion en butée. Retirer la sangle de la boucle de serrage. - Glisser le garrot sous le membre et le positionner, idéalement 5 à 7cm au-dessus de la plaie. - Engager la sangle dans la boucle de serrage et serrer le garrot; - Puis terminer la pose de la même façon que précédemment. ### Avec un garrot à cliquet présenté extrémité engagé - Engager le garrot par l'extrémité du membre. - En cas de compression par une autre personne, celle- ci relâche brièvement la compression pour le passage du garrot. - Positionner le garrot idéalement 5 à 7 cm au-dessus de la plaie, le cliquet de serrage sur l'extérieur du membre atteint pour ne pas créer de lésions de l'autre membre lors du brancardage. - Tirer fort sur le garrot à l'aide de la sangle (au niveau de l'intérieur du membre) et de la poignée de préhension qui sert de point fixe. - Compléter le serrage par des mouvements rapides de «va-et-vient>> de la partie mobile du cliquet de serrage jusqu'à l'arrêt de l'hémorragie (lever la compression pour vérifier l'arrêt de l'hémorragie). - Marquer l'heure de pose du garrot sur la bande rétro-réfléchissante ou de manière visible sur la victime, le front étant une localisation visible par tous les intervenants en cas de nombreuses victimes. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le garrot peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. ### Relâchement du garrot à cliquet Pour relâcher le garrot à cliquet, il suffit d'appuyer sur le bouton « pull to open >> situé au centre de la partie mobile du cliquet. ### Avec un garrot à boucle métallique (pédiatrie, maigreur extrême, manque de garrot tourniquet ou à cliquet) - Glisser le garrot sous le membre inférieur (ou membre supérieur) de la victime. La boucle métallique vers l'intérieur, la partie métallique reposant sur le sol. - Engager l'extrémité libre de la sangle dans la boucle métallique, en appuyant sur le levier de la griffe pour l'ouvrir. - Relâcher la griffe. - Tirer fort sur l'extrémité pour serrer le garrot. - Le garrot reste serré grâce à la griffe de la boucle métallique. - Relâcher alors la compression. - Noter visiblement l'heure de la pose du garrot directement sur la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le garrot peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. ### Avec un garrot tourniquet de fortune - **Récupérer** - Un premier lien fait d'un tissu ni trop fin ni trop épais: cravate, drap à usage unique en dotation découpé en bande. Il ne faut pas utiliser un morceau de tissu trop étroit pour réaliser le garrot, ni une ficelle, ni une cordelette qui risquent de creuser un sillon dans la peau. - Un deuxième lien destiné à arrêter le bras du tourniquet: ficelle de type lacet ou une seconde bande découpée dans un drap à usage unique. - Un objet servant de tourniquet, suffisamment long, rigide et solide: ustensile de cuisine, règle, stylo en plastique ou un morceau de bois rigide. - Glisser le premier lien sous le membre, positionnée idéalement 5 à 7 cm au-dessus de la plaie. - Placer le deuxième lien sur le premier et le long du membre. - Serrer le premier tissu fermement à l'aide d'un nœud. - Placer la baguette qui va servir de tourniquet sur le nœud précédemment réalisé. - Faire un second nœud prenant la baguette. - Tourner la baguette jusqu'à l'arrêt du saignement (lever la compression pour vérifier l'arrêt de l'hémorragie). - Fixer la avec le second lien. - Noter visiblement l'heure de la pose du garrot directement sur la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le garrot peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toutes les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie. ### Avec un lien de toile sans boucle métallique et sans tourniquet - Glisser le lien large, plié en deux, sous le membre de la victime, la boucle vers l'intérieur. - Passer une extrémité du lien large dans la boucle. - Tirer sur les deux extrémités pour serrer le garrot. - Maintenir la compression en nouant les deux extrémités. - Noter visiblement l'heure de la pose du garrot directement sur la victime. - Protéger la victime contre le froid et les intempéries. Le garrot peut donc être recouvert à condition de vérifier au moins toute les 5 minutes l'absence de reprise de l'hémorragie.

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