Entrepreneuriat et Création d'Entreprise PDF

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Ce document traite de l'entrepreneuriat et de la création d'entreprise. Il aborde différents sujets tels que les typologies d'entreprise, la recherche d'idées, la création d'un plan d'affaires et les aspects administratifs et juridiques de la création d'une entreprise.

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ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISE Ing. Dr. N’GUESSAN Fernand Enseignant Chercheur en Finance et Stratégie Institut Universitaire d’Abidjan (IUA) E-mail : [email protected] Contact : 01 71 84 83 99 OBJECTIFS...

ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISE Ing. Dr. N’GUESSAN Fernand Enseignant Chercheur en Finance et Stratégie Institut Universitaire d’Abidjan (IUA) E-mail : [email protected] Contact : 01 71 84 83 99 OBJECTIFS DU COURS A l’issue de ce cours, les apprenants :  Comprendront les différentes typologies des entreprise  Maîtriseront les techniques de recherche d’une idée d’entreprise réaliste et réalisable  Seront aptes à élaborer un plan d’affaires bancable et à mener les démarches administratives et juridiques de création d’une entreprise MOTS CLES Entreprise, gestion, management, société commerciale, entreprise individuelle, société anonyme, société à responsabilité limités, actions, parts sociales, actionnaires, associés, secteurs institutionnels, compte, comptabilité, charges, produits, recettes, compte de résultat, soldes intermédiaires de gestion, résultat, dépenses, perte, bénéfice, profit, analyse différentielle, point mort, seuil de rentabilité, actif immobilisé, capitaux propres, capitaux permanents, fonds de roulement, besoin en fonds de roulement, actif circulant, passif circulant, dette à long et moyen terme, dettes à court terme, trésorerie, liquidité, ratios cinétiques, rentabilité commerciale, rentabilité économique, rentabilité financière, levier d’endettement, esprit d’entreprise, idée d’entreprise, créateur d’entreprise, plan d’affaires, business plan, étude de marché, plan marketing, marketing-mix, plan de financement, plan de trésorerie, plan de gestion des risques, test de sensibilité TABLE DES MATIERES Première Partie : Approche générale de l’entreprise et de la création d’entreprise Chapitre 1 : L’entreprise dans l’économie nationale I – L’entreprise et l’économie nationale 3.1.– Définition de l’entreprise 1.2 – L’activité économique II – LA TYPOLOGIE DES ENTREPRISES 1.1 – Classification des entreprises selon leur nature juridique 1.2 – CLASSIFICATION DES ENTREPRISES SELON TAILLE Chapitre 2 : La Gestion d’entreprise : concepts et contenu I- LES FONCTIONS DE L’ENTREPRISE II - LE MANAGEMENT 2.1. Origine du management 2.2. Définition du management 2.3. Différence entre management et gestion Deuxième Partie : Méthodologie de création d’entreprise Chapitre 3 : L’esprit d’entreprise et les fondements de la création d’entreprise Chapitre 4 : Actions préparatoires à la création d’entreprise Chapitre 5 : Elaboration d’un business plan Chapitre 6 : Aspects administratifs, juridiques et fiscaux de la création d’entreprise ANNEXES PREMIERE PARTIE APPROCHE GENERALE DE L’ENTREPRISE ET DE LA GESTION D’ENTREPRISE CHAPITRE 1 L’ENTREPRISE DANS L’ECONOMIE NATIONALE I – L’ENTREPRISE ET L’ACTIVITE ECONOMIQUE 1.1. – Définition de l’entreprise L’entreprise peut être définie comme un ensemble de moyens de production, coordonnés au sens d’une organisation afin de produire des biens et services de la façon la plus efficace possible. Les moyens dont dispose l’entreprise sont des ressources matérielles, du travail, du capital technique et financier, du progrès technique. Schéma explicitant la définition de l’entreprise EFFICACITE FACTEURS MAXIMUM RESULTAT Biens Flux Travail matériels ENTREPRISE Capital Services Matériel Flux monétaires Revenus Progrès technique Savoir-faire 1.2 – L’activité économique 1.2.1 – Définition de l’activité économique L’activité économique d’un pays est l’ensemble des comportements visant à la production, la répartition et la consommation de biens et services. L’activité économique est le lieu de rencontre d’un ensemble de partenaires ou acteurs économiques, encore appelées agents économiques. L’analyse économique considère ces agents économiques (acteurs de la vie économique) en les regroupant par secteurs. Un secteur économique représente l’ensemble des agents un comportement économique de même type. 1.2.2 – les secteurs institutionnels La comptabilité nationale définit sept catégories ou secteurs institutionnels : - Les sociétés ou quasi-sociétés non financières qui sont des organismes privés ou publics dont la fonction essentielle est de produire des biens et services marchands (sociétés commerciales, entreprises publiques, coopératives….) ; - Les institutions de crédit dont la fonction essentielle est de collecter et répartir les moyens financiers (banques et autres établissements financiers) ; - Les entreprises d’assurance : il s’agit des sociétés d’assurance et des mutuelles ; leur fonction consiste à gérer des risques divers. - Les administrations publiques ; leur fonction essentielle est de produire des services non marchands destinés à l’ensemble de la population ou de redistribuer des revenus ; dans cette catégorie on retrouve : l’Etat, des collectivités locales, la sécurité sociale. - Les administrations privées ; il s’agit d’organismes sans but lucratif qui produisent également des services non marchands destinés à des groupes particuliers ; exemples : communautés religieuses, syndicats, partis politiques, associations désintéressées…… - Les ménages ; la fonction essentielle des ménages est de consommer et éventuellement de produire ; ce secteur inclut donc les personnes physiques en tant que consommateurs et titulaires de revenus, et les entrepreneurs individuels en tant que producteurs. Exemples : particuliers, médecins, commerçants, agriculteurs….. - Le reste du monde : il est considéré comme un agent fictif dont la fonction consiste à acheter ce qui est exporté et à vendre ce qui est importé. 1.2.3 – Place de l’entreprise dans l’activité économique L’entreprise produit des biens et des services ; pour ce faire, elle consomme des facteurs de production : son activités consiste à les mettre en œuvre pour obtenir une production et à écouler cette production ; Cette activité de l’entreprise nécessite qu’elle ait des liens avec d’autres entreprises du même secteur ou d’un autre secteur, mais aussi avec d’autres agents économiques qui ne sont pas des entreprises. II – LA TYPOLOGIE DES ENTREPRISES Le développement fulgurant de la libre entreprise depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours a conduit à peupler le panorama de l’économie mondiale d’une grande diversité d’entreprises qui peuvent cependant faire l’objet de classifications selon trois critères principaux ; le critère de la nature juridique, le critère de la taille et le critère de la nature de l’activité. 2.1 – Classification des entreprises selon leur nature juridique Selon le critère de la nature juridique, on distingue deux grandes catégories d’entreprises : - Les entreprises privées, - Les entreprises publiques. 2.1.1 – les entreprises privées Une entreprise privée se définit comme étant une entreprise dont le capital appartient à des individus (personnes physiques) ou à des personnes morales relevant du droit privé. Les entreprises privées constituent une des caractéristiques essentielles de l’économie capitaliste. Les entreprises privées se présentent sous forme d’entreprises individuelles ou sous forme de sociétés. 2.1.1.1 – Les entreprises individuelles Une entreprise individuelle est une entreprise qui, comme son nom l’indique, appartient à une personne physique qui, dans la majorité des cas, gère elle-même son exploitation. On rencontre les entreprises individuelles principalement dans l’agriculture, l’élevage, le commerce de détail. 2.1.1.2 – Les sociétés Le contrat de société est celui par lequel deux ou plusieurs personnes décident de mettre quelques chose en commun en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter. Il existe diverses sociétés commerciales ; ce sont : - Les sociétés de personnes (sociétés en nom collectif, sociétés en commandite simple) - Les sociétés de capitaux (sociétés en commandite par actions, sociétés anonymes) - Les sociétés à responsabilité limitée. - CLASSIFICATION JURIDIQUE ENTREPRISES PRIVEES ENTREPRISES INDIVIDUELLES SOCIETES COMMERCIALES - Sociétés de personnes - Société en nom collectif (SNC) - Société en commandite simple (SCS) - Sociétés de capitaux - Société en commandite par actions (SCA) - Société anonyme (S.A) - Sociétés intermédiaires entre sociétés de personnes et sociétés de capitaux - Société à Responsabilité Limitée (S.A.R.L) - Entreprise Agricole à Responsabilité Limitée (EARL) - Exploitation Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) - Groupement d’Intérêt Economique (G.I.E) - Sociétés d’Economie Mixte (S.E.M) * SOCIETES NON COMMERCIALES - Sociétés Coopératives - Sociétés Civiles * Sociétés hybrides entre entreprises privées et entreprises publiques CLASSIFICATION DES SOCIETES COMMERCIALES Sociétés Sociétés Sociétés de de personnes intermédiaires capitaux S.N.C S.C.S S.A.R.L S.A S.C.A RESPONSABILITE DES RESPONSABILITE DES ASSOCIAES : PERSONNELLE ET ASSOCIES LIMITEE A LEURS SOLIDAIRE APPORTS PARTS SOCIALES NON ACTIONS CESSIBLES CESSIBLES ET NON ET TRANSMISSIBLES TRANSMISSIBLES LIBREMENT SNC : Société en nom Collectif SCS : Société en Commandite Simple S.A.R.L : Société à Responsabilité Limitée S.A : Société Anonyme S.C.A : Société en Commandite par Actions a) – les sociétés de personnes ou sociétés par intérêt Les sociétés de personnes sont des sociétés qui présentent les caractéristiques suivantes :  Les associés se connaissent et se regroupent en fonction de leurs qualités respectives. Une société de personnes est donc constituée en considération de la personne des associés ; on dit que l’intuitu personnae domine la formation de ce type de société.  Les associés sont responsables sur la totalité de leur patrimoine,  Les parts sociales qu’ils reçoivent en contre partie de leurs apports sont non négociables et incessibles (non cessibles à des tiers) ou cessibles selon certaines conditions (accord de tous les associés). Il apparaît, au regard de ces caractéristiques, que la société de personnes répond parfaitement aux principes du contrat de société du Code Civil. Il existe deux formes de sociétés de personnes : la Société en Nom Collectif et la Société en Commandite Simple - La société en Nom Collectif est celle que forment deux ou plusieurs personnes ayant ou prenant la qualité de commerçant, et répondant personnellement, solidairement et indéfiniment de tout le passif social. Les associés peuvent être gérants mais leurs actions ne sont ni librement négociables ni librement cessibles. - La société en Commandite Simple est, quant à elle, une société de personnes où il existe deux types d’associés : les commanditaires qui sont responsables sur leur patrimoine propre de toutes les dettes de la société et les commanditaires qui, eux, jouent le rôle de simples apporteurs de capitaux et ne sont donc responsables que dans la limite de leurs apports ; les parts d’intérêt des commanditaires comme celles des commandités sont non cessibles ou cessibles selon certaines conditions strictes. Les commanditaires n’ont pas la qualité de commerçants. b) – les sociétés de capitaux ou sociétés par actions Les sociétés de capitaux s’opposent trait pour trait aux sociétés de personnes : - Les associées, la plupart du temps, ne se connaissent pas ; - Leur responsabilité est limitée au montant de leurs apports ; - Les titres, appelés actions contreparties de leurs apports, sont librement cessibles. Les sociétés de capitaux sont : - Les sociétés en Commandite par Actions au sein desquelles il existe deux sortes d’associés : les commandités, responsables personnellement solidairement et indéfiniment des pertes sociales, et les commandités dont la responsabilité est limitée à leurs apports et dont les titres, appelés actions, sont librement négociables ; les commanditaires ne peuvent pas être gérants car ils n’ont pas le statut de commerçants. - L’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) a exclus dans sa zone d’obédience la possibilité de créer des Sociétés en Commandite par Actions. - La Société Anonyme a été instituée en France par la loi du 24 juillet 1867. Elle est considérée de nos jours comme la forme la plus achevée de l’entreprise capitaliste. SOCIETES EN COMMANDITE PAR ACTIONS Ils comprennent 2 types d’actionnaires COMMANDITES COMMANDITAIRES  Ont la qualité de commerçants  N’ont pas la qualité de commerçants  Peuvent être gérants  Ne peuvent pas être gérants  Responsabilité personnelle, solidaire, indéfinie  Responsabilité limitée aux apports  Actions négociables et cessibles  Actions négociables et cessibles librement Dans la société anonyme les actionnaires généralement ne se connaissent pas ; ils sont souvent très nombreux ; leur nombre est fixé à 7 personnes au minimum ; la loi n’en fixe pas de maximum. Les actions, contreparties de leurs apports, sont librement cessibles ; la responsabilité de chaque actionnaire est limitée à ses apports. Les actionnaires sont juridiquement les propriétaires de l’entreprise ; ils assument la responsabilité de la gestion de l’entreprise par l’intermédiaire du Conseil d’Administration, élu en Assemblée Générale. c) Les Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL) D’inspiration allemande, la société à responsabilité limitée a été instituée en France par la loi du 7 mars 1925, remplacée par la suite par la loi du 24 juillet 1966. La société à responsabilité limitée est à mi-chemin entre les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux. Le nombre des associées d’une société à responsabilité limitée est compris entre 2 et 50. Comme la société de personnes, la société à responsabilité limitée est constituée intuitu personnae, c'est-à-dire en considération de la personne des associés. Les parts sociales ne sont pas librement cessibles et l’entrée dans une société à responsabilité limitée est soumise à des conditions précises, notamment l’approbation unanime des associés déjà présents ; Comme dans une société de capitaux, les associés ne sont responsables des pertes de la société (dettes sociales) qu’à concurrence de leurs apports. Une société à responsabilité limitée n’est pas dissoute par le décès, l’incapacité ou la faillite personnelle d’un associé. d) – les Entreprises Unipersonnelles à Responsabilité Limitée (EURL) les Exploitations Agricoles à Responsabilité Limitée (EARL) Ces formes de sociétés sont apparues récemment en France (Loi du 11 juillet 1985). L’objectif visé par leur création est de restreinte les risques encourus par des entrepreneurs individuels et des agriculteurs qui sont responsables sur la totalité de leur patrimoine des dettes de leur entreprise. L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée est un aménagement de la société à responsabilité limitée et peut être créée par une seule personne (ce qui n’est pas le cas pour une société à responsabilité limitée). Elle est destinée aux entrepreneurs individuels exerçant leurs activités dans le domaine du commerce, de l’artisanat et des professions libérales. L’Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée peut être constituée par une ou plusieurs personnes qui ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports. Elle exerce ses activités exclusivement dans le domaine de l’agriculture et ceci, dans des conditions proches de celles de l’exploitation familiale. LA SOCIETE A RESPONSABILITĒ LIMITEE A mi – chemin entre sociétés de personnes et sociétés de capitaux (Loi du 07/03/1925 remplacée par la loi du 24/07/1966) DES STES DE PERSONNES ELLE TIRE : DES STES DE CAPITAUX ELLE TIRE :  Intuitu personnae  Responsabilité des associés limitée à leurs apports  Parts sociales non librement cessibles  Les associées : pas qualité de commerçants  Les associés peuvent être gérants Nombre des associés : compris entre 2 et 50 e) – Les Sociétés d’Economie Mixte (SEM) Les sociétés d’Economie Mixte relèvent à la fois des entreprises privées et des entreprises publiques. Elles étudiées plus loin. (cf. Les entreprises publiques) f) – Les Groupement d’Intérêt Economique (GIE) Les Groupements d’Intérêt Economique ont pour but de permettre à des entreprises d’unir leurs efforts dans les domaines où leurs intérêts sont communs, cela, tout en conservant leur totale indépendance. Le Groupement d’Intérêt Economique ne peut avoir pour objet que le prolongement des activités économiques des entreprises constituantes. Celles –ci gardent leur totale indépendance dans la conduite des affaires qui n’ont pas été confiées au groupement. Les membres du Groupement d’Intérêt Economique sont solidairement et indéfiniment responsables des dettes de celui-ci. Il existe d’autres formes de sociétés appartenant au secteur privé mais qui ne sont pas des sociétés commerciales ; il s’agit notamment des sociétés coopératives et des sociétés civiles. 2.1.1.3 – Les sociétés privées non commerciales a) Les Sociétés Coopératives Les sociétés coopératives fonctionnent sur la base de deux principes essentiels : - Le profit dégagé ne revient pas à des actionnaires mais à l’ensemble des coopérateurs (travailleurs dans les coopératives de production, acheteurs dans les coopératives de consommation) - Les décisions sont prises collectivement selon la règle : 1 coopérateur = 1 voix Dans les sociétés coopératives, la notion de service rendu est une notion importante ; le service rendu correspond à des avantages sociaux ou des niveaux de rémunération dans une coopérative de production, à un rapport qualité – prix dans les sociétés de consommation. b) – les Sociétés Civiles Les sociétés civiles sont des sociétés qui ne peuvent effectuer que des opérations civiles. Ce type de société est largement représenté dans les professions libérales (sociétés civiles professionnelles et interprofessionnelles). Les membres des sociétés civiles sont indéfiniment responsables des dettes de la société civile à laquelle ils appartiennent. Il convient de souligner l’existence de formes très particulières de sociétés commerciales : les Sociétés d’Economie Mixte (SEM) et les Groupements d’Intérêt Public (G.I.P) SOCIETES PRIVEES NON COMMERCIALES SOCIETES COOPERATIVES SOCIETES CIVILES Régie par 3 principes :  Ne peuvent accomplir que des actes civils - PRINCIPES DE L’EXCLUSIVITE (Stés civils professionnelles et (services aux seuls membres) interprofessionnelles) - SUPPRESSIONS DU PROFIT * Responsabilité totale des membres sur les DISTRIBUABLE dettes de la sté civile (Ristournes, avantages divers) 2-1.2- Les entreprises publiques Une entreprise publique est une entreprise dont la propriété et la gestion relèvent en tout ou partie de l’Etat ou d’une personne morale de droit public (collectivité territoriale établissement public etc.…) Cette présence de l’Etat ou d’une personne morale de droit public entraîne pour l’entreprise publique l’application en son sein de règles dérogatoires au droit commun des sociétés. Les entreprises publiques comprennent : - Les entreprises publiques stricto sensu - Les entreprises parapubliques. 2.1.2.1 – Les entreprises publiques au sens strict Cette catégorie des entreprises publiques proprement dites se compose des Etablissements Publics à Caractère Industriel ou Commercial (EPIC) et des Société d’Etat (S.E.), appelées en France Entreprises à Capital Public (E.C.P) 2.1.2.1.1 – Les Sociétés d’Etat Une société d’Etat est une entreprise créée sous forme de société commerciale, dont le capitale, divisé en actions, est exclusivement souscrite par une ou plusieurs personnes morales de droit public. Les sociétés d’Etat dans leur fonctionnement sont régies par des règles très voisines de celles du droit privé ; dans l’ensemble, c’est la législation civile et commerciale qui leur est applicable. Elles jouissent d’une plus large autonomie que les établissements publics à caractère industriel ou commercial. Les sociétés d’Etat ne sont cependant pas des sociétés anonymes puisqu’une personne morale de droit public à elle seule peut créer une société d’Etat. 2.1.2.1.2 – Les Etablissements Publics à Caractère Industriel ou Commercial Les établissement publics à caractère industriel ou commercial (EPIC) sont des établissements publics qui, d’une manière habituelle, accomplissent des actes de commerce et fonctionnement conformément aux lois et aux usages du commerce. Les EPIC sont dotée de la personnalité juridique bien soumis à des contrôles stricts de services de l’Etat (Inspection des Finances, Contrôleurs d’Etat…..). Le capital d’un EPIC est entièrement souscrit par l’Etat sous forme de dotation. LES ENTREPRISES PUBLIQUES Définition de l’entreprise publique Une entreprise publique est une entreprise dont la propriété et la gestion relèvent en tout ou partie de l’Etat ou d’une personne morale de droit public (collectivité territoriale, établissement public etc.….) Entreprises publiques Entreprise Entreprises Publiques stricto sensu Parapubliques Société Société d’Etat (S.E) d’Economie Mixte (S.E.M) Etablissement Groupement Public à Caractère d’Intérêt Public Industriel ou (G.I.P) Commercial (EPIC) Etablissements Public a Caractère Industriel ou Commercial (EPIC) Les Etablissements Publics à Caractère Industriel ou Commercial (EPIC) sont des établissements publics qui, d’une manière habituelle, accomplissent des actes de commerce et fonctionnent conformément aux lois et usages du commerce. Caractéristiques  Les EPIC sont soumis aux règles du droit privé  Le capital des l’EPIC est entièrement souscrit par l’Etat sous forme de dotation  Les EPIC sont soumis à des contrôles stricts des services de l’Etat (Inspection d’Etat, Inspection Gle des Finances)  Les EPIC sont néanmoins dotés de la personnalité juridique. SOCIETES D’ETAT Une société d’Etat est une entreprise constituée sous forme de société commerciale dont le capital, divisé en actions, est exclusivement souscrit par une ou plusieurs personnes morales de droit public. Caractéristiques  Droit applicable : Législation civile et commerciale  Les actionnaires supportent les pertes à concurrence de leurs apports comme dans la Société anonyme.  Une seule personne morale peut créer une S.E. (Personne morale de droit public)  Une Société d’Etat n’est pas une Société Anonyme. 2.1.3 – Les Entreprises Parapubliques Les entreprises parapubliques sont constituées par les Sociétés d’Economie Mixte (S.E.M) et, en France, les Groupements d’Intérêt Public (G.I.P) 2.1.3.1 – Les Sociétés d’Economie Mixte (S.E.M) Une société d’économie mixte est une société anonyme dans laquelle l’Etat ou une collectivité publique intervient, aux côtés de personnes morales de droit privé, en tant qu’actionnaire et sur laquelle il entend exercer un contrôle administratif interne dérogatoire aux règles du droit commun. Société anonyme, la S.E.M se distingue cependant des sociétés anonymes traditionnelles et ceci, par deux points essentiellement : a) Alors qu’il faut un minimum de 7 actionnaires pour constituer une société anonyme normale, seulement deux(2) personnes, l’une de droit public, l’autre de droit privé national ou étranger ou international, peuvent constituer une S.E.M b) Les actions d’une société anonyme ordinaire sont identiques. Tel n’est pas le cas dans une S.E.M où il existe deux (2) types d’actions : - Les actions de type A qui ne peuvent être souscrites que par des personnes morales de droit public et dont la cession est soumise à autorisation du gouvernement ; - Les actions de type B qui peuvent appartenir à tout autre associé. Les Sociétés d’Economie Mixte (S.E.M) Une Société d’Economie Mixte (S.E.M) est une société anonyme dans laquelle l’Etat ou une collectivité publique intervient, aux côtés de personnes morales de droit privé, en tant qu’actionnaire, et sur laquelle il entend exercer un contrôle administratif interne dérogatoire au droit commun. Caractéristiques  La S.E.M est une S.A.  La S.E.M est une S.A. particulière : * 2 personnes seulement (et non forcément 7 au minimum) peuvent constituer une S.E.M. * Les actions d’une S.E.M. sont de 2 types : - Actions de Type A : pour les personnes morales de droit public - Actions de Type B : pour toute autre personne 2.1.3.2 – Les Groupements d’Intérêt Public (G.I.P) Créés en France en 1982, les Groupements d’Intérêt Public visent à permettre une coopération entre personnes morales de droit public et personnes morales relevant du droit privé dans le domaine de la recherche scientifiques et technologique. 22 – CLASSIFICATION DES ENTREPRISES SELON TAILLE Les critères de dimensions retenus pour la classification des entreprises suivant la taille sont : - Les effectifs ; pour avoir une grande portée dans la comparaison économique des entreprises, ce critère devrait prendre en compte la qualification du personnel ; ce qui n’est généralement pas le cas ; - Le chiffre d’affaires ; - Le total du bilan ; - Le bénéfice net ou bien le Cash Flow (Cash flow=bénéfice net + dotations aux amortissements + dotations aux provisions) ; - Le montant des capitaux propres ; - La valeur ajoutée. Au regard de la classification selon la taille de l’entreprise, on distingue les entreprises artisanales, les petites et moyennes entreprises (PME) et les grandes entreprises. 2.2.1 – LES ENTREPRISES ARTISANALES a) Définition de l’artisan Est classé artisan celui qui exerce pour son propre compte un métier manuel (activité de production, de transformation, de réparation ou de prestation de service), qui assure la direction de son entreprise et prend personnellement part au travail. b) Caractéristiques de l’artisanat - L’artisan peut exécuter les tâches liées à l’activité de son entreprise seul ou avec des ouvriers en nombre très limité. - La quasi totalité des entreprises artisanales sont des entreprises individuelles - L’artisan peut appartenir soit au secteur primaire, soit au secteur secondaire, soit au secteur tertiaire. 2.2.2 – LES PETITS ET MOYENNES ENTREPRISES a) Définition de la PME « Les petits et moyennes entreprises sont celles qui exploitées par des patrons qui risquent dans leurs affaires leurs propres capitaux, qui exercent sur ces affaires une direction administrative et technique effective, et qui ont des contacts directs et personnels avec leur personnel. » (Léon GINGEMBRE). b) Caractéristiques des PME. Ce qui définit les MPE, selon Gérard HURIGOYE, ce n’est pas tant les critères quantitatifs (effectifs, chiffre d’affaires…..) que les critères quantitatifs : 1. – La responsabilité Le patron est généralement le seul décideur. Les fonctions principales de l’entreprise ne donnent pas lieu à une différenciation systématique de responsabilité. Le patron a une responsabilité directe, personnelle et finale vis de vis de son entreprise qui, dans la plupart des cas, a été créée par lui ou par ses parents directs. 2. – La propriété Le patrimoine de la PME appartient à un individu ou à la famille de celui-ci. D’où, le plus souvent, une confusion des patrimoines. C’est cette confusion totale ou partielle entre patrimoine propre et patrimoine de l’entreprise qui est la cause essentielle de l’insuffisance de fonds propres de la PME. 3. - L’existence d’un objectif particulier de richesse. Les patrons de l’PME sont généralement animés d’un désir de rémunérations personnelles substantielles et de rentabilité à court terme. 4. 5. – La flexibilité de la PME Les PME, généralement, ne fonctionnent pas selon un plan d’ensemble cohérent mais investissent pratiquement au jour le jour en fonction des opportunités d’affaires qui apparaissent et de la disponibilité de liquidités. Ainsi, les PME se caractérisent par une grande flexibilité leur permettant de s’adapter aux modifications de l’environnement. 6. – L’insuffisance du système d’information et le non recours à des méthodes de décision et de planification La plupart des PME ne pratiquent pas la comptabilité analytique et lorsque cette méthode de gestion existe, elle est généralement peu performante (imprécision et médiocrité de l’information). 7. – La taille humaine Les dimensions modestes de la PME favorisent en son sein les relations sociales, une bonne intégration du personnel, une véritable vie d’entreprise. Aspect négatif cependant : cette convivialité peut se transformer en une sorte de paternalisme pouvant handicaper la bonne marche de l’entreprise. 8. – La faible autonomie Exerçant leurs activités dans la soutraitance, la plupart des PME ont une autonomie très limitée. Elles sont en effet très dépendantes des stratégies des grandes entreprises qui sont leurs donneurs d’ordre ; les PME évoluent donc souvent sous la menace de blocages soudains entraînant pour elles de graves difficultés économiques et sociales. De plus, les PME sont généralement défavorisées vis-à-vis du système bancaire et des financements. Les PME en position solide sont généralement celles qui ont pu développer des spécialisations très fines et mis au point des technologies de pointe dans leurs bureaux d’études. 2.2.3 – LES GRANDES ENTREPRISES a) Les modes de formation des grandes entreprises Les grandes entreprises se forment par concentration d’entreprises, par croissance interne ou par filialisation. Elles peuvent prendre la forme de groupes ou de participations et avoir une dimension multinationale. La concentration Définition La concentration est une situation où l’importance globale des entreprises (main- d’œuvre, capitaux, chiffre d’affaires) augmente alors que diminue le nombre des entreprises. Il existe trois formes de concentration d’entreprises :  La concentration horizontale C’est le regroupement d’entreprises exploitant des unités situées au même stade de production.  La concentration verticale La concentration verticale est le regroupement d’entreprises exploitant des unités situées à des stades différents et complémentaires de production. Exemple : Une entreprise de fabrication de chaussures qui achète une entreprise de production de cuirs et peaux (concentration en amont) ou un réseau de vente de chaussures (concentration en aval) ; la nouvelle entreprise peut ainsi accomplir un cycle complet de production, de la manière première à la vente du produit fini.  La concentration conglométale On dit qu’il y a concentration conglométrale lorsque les entreprises qui se regroupent ont des activités totalement différentes. Les avantages de cette forme de concentration est de répartir les risques et de tirer un maximum de profit des activités de recherche scientifiques et technique. Les exemples de concentration conglométrale sont nombreux : - La Société FORD (industrie automobile) a absorbé une importante société de fabrication d’appareils électroménagers, des entreprises de construction de matériel militaire etc. - Le groupe TOYOTA, firme automobile, se consacre aussi à la fabrication de métiers à tisser et à filer, de machines à coudre et à tricoter, à la construction de maisons préfabriquées.  Le trust Un trust est une entreprise unique formée à la fois par concentration horizontale et par concentration verticale, les entreprises qui fusionnent perdant toute leur indépendance. Exemple : General Motors, Ford; Standard Oil Trust. Les moyens de réalisation de la concentration La concentration des entreprises peut se réaliser par : - Absorption - Fusion - Scission fusion - Apport partiel d’actif.  L’absorption C’est une opération par laquelle deux entreprises fusionnent leurs patrimoines (actifs et passifs) avec pour conséquence l’intégration de l’une (a la société absorbée), à l’autre (la société absorbante). La société absorbée disparaît et ses actionnaires reçoivent des actions de : Dans la quasi-totalité des cas, l’absorption met en jeu des sociétés de taille différente. La société qui absorbe étant plus puissante que celle qu’elle absorbe.  La fusion La fusion est la réunion de deux ou plusieurs sociétés qui disparaissent pour donner naissance à une nouvelle firme. A la différence de l’absorption, les entreprises qui fusionnent sont de taille sensiblement égales et appartiennent au même secteur d’activité.  La scission – fusion Dans cette opération, deux ou plusieurs société fractionnent leurs actifs et leurs passifs par branches d’activités et les regroupent ensuite en une ou plusieurs sociétés nouvelles.  L’apport partiel d’actif. Dans cette opération de concentration, une société apporte à une autre une partie seulement de son actif sans qu’il y ait dissolution de la société apporteuse. (Exemple : vente d’une ligne de produit). La croissance interne C’est le mode de croissance le plus souvent adopté par les P.M.E Avantages : - Evite l’immixtion de nouveaux actionnaires dans l’entreprise - Promotion rapide d’une partie du personnel - Evite les grands bouleversements - Permet la libre circulation des moyens financiers entre les diverses divisions de la firme La filialisation Avantages : - Libre circulation des fonds entre maison mère et filiale - Facilitation des rapports avec l’extérieur - Pseudo concurrence entre filiales bénéfiques pour les affaires - Facilitation de la spécialisation - Plus de dynamisme. Regroupement de groupes de société holding Les groupes d’entreprise sont souvent organisés autour d’une société HOLDING. Il s’agit d’une société qui n’a pas d’activité propre de production ou de commercialisation mais qui peut contrôler l’ensemble des entreprises de plusieurs groupes en détenant des participations suffisantes dans chacune d’entre elles. Le holding a donc des responsabilités de gestion et de contrôle des sociétés industrielles qui le composent. Société de placement La société de placement : - N’intervient pas dans la gestion des entreprises - Gère seulement un portefeuille de valeurs mobilières pour le compte de ses clients. Société d’investissement Une société d’investissement a pour but de réaliser de grandes concentrations de capital financier en rassemblant la plus grande partie possible des portefeuille titres des sociétés. Les sociétés multinationales Une société multinationale est une société qui a un siège dans un pays et qui produit dans de nombreux pays pour des raisons de moindre coût, en vue d’approvisionner le marché mondial. b) Les formes de grandes entreprises 1- Les groupes Un groupe est un ensemble de sociétés liées par des participants financières et qui, de ce fait, sont indépendantes. On y distingue : - La société mère - Les sociétés dépendantes Critères de dépendances : - Pourcentage du capital détenu - Situation de sous-traitance ou d’exploitation de brevets Il y a deux (2) types de sociétés dépendantes : - Les filiales : Plus de 50% de leur capital est détenu par la société mère - Les participations : Entre 10% et 50% de leur capital est détenu par la société mère La nature des liaisons financières Les liaisons financières entre sociétés peuvent être directes, circulaires ou croisées - Les liaisons directes sont celles qui existent entre la société mère et une société du groupe - Les liaisons sont dites circulaires lorsque le capital de chaque société du groupe appartient à d’autres sociétés de ce groupe et cela, dans une proportion suffisante pour en garder le contrôle - Dans le cas des liaisons croisées, une société détient une partie du capital d’une autre qui détient, elle aussi, une fraction des actions de la première CHAPITRE 2 LA GESTION D’ENTREPRISE : CONCEPTS ET CONTENU La gestion d’entreprise est une activité très diversifiée dont le champ d’application a pour base les fonctions de l’entreprise. I- LES FONCTIONS DE L’ENTREPRISE L’économiste Henri FAYOL a identifié au début du xx è siècle six grandes fonctions indispensables à la vie d’une entreprise. Ce sont : La fonction administrative, la fonction technique, la fonction commerciale, la fonction financière, la fonction sécurité, la fonction comptabilité. Ces fonctions existent dans toute entreprise ; cependant, l’organisation et la place occupée par chacune d’elles dépendent de la taille de chaque entreprise et notamment, du secteur d’activité dans lequel elle évolue. Au sein de l’entreprise, c’est la fonction administrative qui assure la direction de l’entité. « Administrer, c’est à la fois prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler ». Des idées de Fayol et des réflexions sur l’administration des entreprises sont nées le « Management ». La fonction administrative La fonction administrative incombe au manager, et, comme sa définition l’indique, elle comprend cinq types d’activités : - Prévoir - Organiser - Commander - Coordonner - Contrôler a) Prévoir C’est le préalable à toute action. La prévision porte sur les buts et les moyens. Une bonne prévision nécessite l’étude de la conjoncture et l’analyse des résultats et des ressources internes. En matière de prévision, le « flair », l’intuition joue un rôle essentiel b) Organiser Organiser consiste à fournir à l’entreprise les moyens et les méthodes nécessaires à la réalisation de ses objectifs. Cela revient à mettre en œuvre des moyens humains, matériels et financiers de manière optimale, c'est-à-dire, permettant d’obtenir le maximum de production avec le moindre coût. L’organisation de l’entreprise doit se faire : - Sous l’angle social : C’est la politique des relations sociales - Sous l’angle technique - Sous l’angle financier Cette organisation doit être rationnelle, efficace. Une bonne organisation nécessite des connaissances psychologiques, scientifiques, financières. c) Commander Commander, c’est mettre en œuvre les moyens dont dispose l’entreprise. Commander, c’est donc : - Donner des directives - Prendre des décisions - S’assurer de leur exécution Une bonne maîtrise de la sous fonction « commandement » suppose : - Des connaissances humaines, psychologiques - Des connaissances techniques afférentes à la tâche à accomplir - Des connaissances précises sur l’entreprise et son organisation d) Coordonner Coordonner, c’est maintenir l’unité d’action et harmoniser les fonctions de chaque secteur de responsabilité. Il faut veiller à ce que les directives donner soit rigoureusement respectées. e) Contrôler Contrôler consiste à vérifier les moyens et les résultats par rapport aux ordres donnés, d’une part, par rapport aux objectifs fixés, d’autre part. II- LE MANAGEMENT Fortement inspiré par les réflexions d’Henri FAYOL sur les fonctions de l’entreprise et le contenu donné par la suite à la fonction administrative, que recouvre aujourd’hui la notion de management qui semble caractériser le monde moderne dans tous ses aspects ? 2.1. Origine du management Contrairement à l’idée généralement répandue, le phénomène du management n’a été découvert ni aux Etats-Unis ni récemment. En effet, l’étude de l’évolution historique du management a révélé que les civilisations anciennes ont été les acteurs d’exploits managériaux qui ne seront probablement jamais répétés. L’Egypte des pyramides d’il y a 4 millénaires, l’empire romain d’il y a 2 000 ans, les vastes empires africains, 50 générations avant la nôtre, ont fait preuve de pratiques managériales prodigieuses encore d’un très grand intérêt de nos jours. En effet, les notions de divisions du travail, de spécialisation, de gestion du temps, de planification et de gestion des ressources humaines, encore au centre des études et des pratiques du management moderne, étaient bien connues et largement pratiquées par nos ancêtres. Malgré cette origine millénaire, il est généralement reconnu que c’est en Amérique du Nord que le phénomène du management, aussi bien en théorie qu’en pratique, a connu les avancées les plus marquantes. 2.2. Définition du management Il n’est pas aisé de définir le management et la multitude de définitions données par les penseurs à des périodes différentes de l’histoire de la pensée économique ont semé la confusion dans les esprits. Conscient de la difficulté, Peter DRUCKER renonce à donner une définition précise du management, estimant que la discipline doit être appréhendée à travers les fonctions du manager (que nous verrons par la suite). Des auteurs comme Claude S. GEORGES et Ernest DALE abondent dans le même sens. Plusieurs types de définition ont cependant vu le jour par la suite. 2.2.1. Conception juridico – descriptive Essentiellement européenne, cette conception suppose que le management « va de soi » à partir de la logique même du droit ; le management coïnciderait donc tout simplement avec une exécution du droit public. 2.2.2. Conception des principes Selon cette conception, le management est un ensemble de principes dits universels pouvant être appliqués partout et de la même manière. Parmi ces principes, on peut citer « l’étendue du contrôle », « l’unité de commandement » etc. qui ont été à juste titre critiqués comme étant des « proverbes » très limités quant à leur valeur pratique et contextuelle. 2.2.3. Conception des sciences sociales Cette conception part de l’idée que l’homme n’est pas forcement et totalement rationnel mais qu’il est limité par des contraintes psychologiques et sociales tout en demeurant motivable et capable de s’organiser pour travailler efficacement. Les contraintes auxquelles l’homme est soumis ne sont pad figées mais varient avec le temps et dans l’espace. La conception des sciences sociales veut donc que le management consiste en une série d’outils conceptuels devant permettre au manager de cerner les motivations de son personnel pour mieux le mobiliser afin de réaliser des objectifs de l’Organisation. 2.2.4. La « Science moderne du management » La science moderne du management prône la recherche de techniques, d’outils rationnels pour atteindre l’efficacité optimale dans les décisions. Elle s’appuie donc sur les mathématiques et l’ordinateur pour guider le manager à travers une série d’étapes logiques telle que « l’arbre de la décision », ou le « chemin critique ». 2.2.5. Le management mis en contexte Cette approche présente l’intérêt majeur de replacer le management dans son cadre socioéconomique contrairement à la plupart des autres conceptions qui tendent à enlever au management tout contexte dans lequel il évoluerait. Le « management en contexte » est donc une approche qui place le management chaque fois dans le double contexte de la spécificité de l’Organisation à laquelle elle doit s’appliquer et de la composition politique et économique de l’environnement externe de ladite Organisation. Plusieurs autres approches du management mériteraient d’être présentées. Cependant, la difficulté demeure quant à formuler une définition qui soit satisfaisante pour tous. La définition suivante peut néanmoins être retenue : « Le management est l’art et/ ou la science d’application des principes et des techniques reconnus comme facteurs d’efficacité maximum à l’organisation et à la conduite d’institutions et de communautés humaines au travail…bref, l’art pour le responsable d’organiser au mieux ses moyens et ses ressources pour réaliser des objectifs bien déterminés ». 2.3. Différence entre management et gestion On pourrait penser que le terme anglais « management » est tout simplement employé pour remplacer le terme français « gestion ». Tel n’est pas le cas. En effet, il existe une différence entre ces deux notions, différence qui tient surtout à la connotation et au degré de généralité des deux termes. Quand on parle du terme « gestion », ceci fait penser à « l’administration inflexible » avec toutes ses procédures bureautiques et dont l’objectif primordial est de protéger les intérêts individuels de ceux qui occupent des postes dans sa hiérarchie. Le terme « management » donne plutôt l’image d’une « adaptation constante et dynamique » aux cha ngements de l’environnement, à la flexibilité de la structure, au travail d’équipe, à la participation de tout le monde au sein de l’Organisation, à une orientation dirigée vers la résolution constante des problèmes ainsi qu’aux outils et techniques liés à chacun de ces éléments. En voulant donc insister sur l’introduction et la pratique du management dans l’ensemble de l’appareil de l’Etat, l’autorité politique veut éviter de jeter les bases d’une administration bureautique lourde du genre de celle que l’on trouve souvent dans les pays en voie de développement. Pour ce qui est de la généralité des termes « management » et « gestion », on peut dire que la gestion est limitée aux fameuses fonctions de direction d’Henri Fayol (planification, organisation contrôle, direction, communication et budgeting) alors que le « management » est plus étendu dans sa connotation et couvre non seulement les fonctions décrites par Fayol mais aussi les rôles et les techniques liées à ces fonctions. Le management moderne met un accent particulier sur l’interaction entre les fonctions classiques de l’organisation d’une entreprise ou d’une structure administrative et les hommes (et femmes) responsables de l’exécution de ces fonctions. C’est un monde où aussi bien les processus informels sont déterminants pour les résultats de l’entreprise, que les processus formels visés par les chercheurs et théoriciens de l’école classique ou fonctionnelle. Ce concept de management moderne ne se limite pas non plus à l’intérieur de l’entreprise, mais s’étend à l’environnement de l’entreprise où le changement est un facteur constant de toute stratégie de management moderne. DEUXIEME PARTIE METHODOLOGIE DE CREATION D’ENTREPRISE CHAPITRE 3 : L’ESPRIT D’ENTREPRISE ET LES FONDEMENTS DE LA CREATION D’ENTREPRISE Dans la recherche des causes du sous-développement, les réflexions semblent de nos jours se focaliser sur l’absence d’entrepreneurs sur le continent. Pourtant, en remontant très loin dans le passé, on constate que l’Afrique sub-saharienne a toujours été le théâtre d’une intense activité économique et d’échanges commerciaux, notamment avec le monde arabo-bèrbère et l’Orient. Des écrits de certains historiens, il revient que l’Afrique sahélienne fut pendant de longues périodes de l’histoire, un carrefour des affaires, composé de sociétés organisées selon les exigences d’une économie de marché. Comment alors comprendre qu’en ce début de troisième millénaire, on soit encore à s’interroger sur l’aptitude des Africains à créer et à diriger avec succès des entreprises ? I - Brève historique de l’esprit d’entreprise Selon certains auteurs, c’est au Moyen Age qu’il faudrait situer l’apparition de la notion d’entrepreneur. De cette époque à nos jours, l’évolution de l’esprit d’entreprise peut être succinctement présentée comme suit : Au Moyen Age D’après les économistes américains R.D.Hiris et M.P.Peters, le terme « entrepreneur » servait à la fois à décrire un acteur et une personne qui gérait de vastes chantiers de production. L’intéressé ne prenait pas de risque mais se contentait de gérer le chantier en utilisant les ressources qui lui étaient fournies. Les représentants typiques des entrepreneurs étaient les responsables des grands travaux d’architecture tels que les édifices publics : abbayes, cathédrales, châteaux etc. Aux XVII° et XVIII° siècles C’est durant cette période que le concept d’entrepreneur a intégré la notion de risque. En 1755, l’Irlandais Richard Cantillon, dans son célère Essai sur la nature du commerce en général, a élaboré une des premières théories de l’entrepreneur. Dans cet ouvrage, Richard Cantillon estimait que les exploitants individuels (fermiers, artisans, négociants) étaient les véritables entrepreneurs car, disait-il ,ceux-ci « achètent à un prix certain et vendent à un prix incertain, leur activité comportant donc un risque ». Au XIX° siècle Les économistes Jean Baptiste SAY et F.Walker apportèrent leur contribution à la réflexion en faisant la distinction entre les profits dus aux capacités d’organisation et au talent du dirigeant (entrepreneur) et ceux suscités seulement par le capital investi. Le cadre conceptuel de base de nombreuses définitions modernes de l’entrepreneur est dû à Joseph Schumpeter. Selon l’économiste américain : « La fonction de l’entrepreneur consiste à révolutionner le mode de production en exploitant une invention ou, plus généralement,une possibilité technologique inédite afin de produire un nouveau bien ou d’en produire un ancien d’une façon nouvelle, en inaugurant une nouvelle source de fourniture de matières premières ou un nouveau site de production, en réorganisant un nouveau secteur d’activité… » Joseph Schumpeter a énoncé plusieurs principes : - la prise d’initiative, - l’organisation ou la réorganisation des mécanismes économiques et sociaux dans le but de rentabiliser des ressources ou de tirer profit d’une situation économique donnée, - la maximisation des profits générés par l’innovation ; - l’acceptation du risque. La plupart des travaux récents sur la notion d’entrepreneur intègre ces principes de Joseph Shumpeter, principes qui, à partir du milieu du XX°siècle, ont permis de faire la distinction entre les « vrais » entrepreneurs et les « simples » commerçants. Exploitant les travaux de Joseph Schumpeter, certains auteurs ont vite fait d’attribuer la faiblesse de l’esprit d’entreprise en Afrique à une prédominance sur le continent de l’esprit commerçant. L’esprit commerçant africain est alors mis en opposition à l’esprit d’entreprise occidental. Une telle dichotomie n’a cependant pas résisté aux enseignements que l’on a pu tirer de travaux ultérieurs à ceux de Joseph Schumpeter. Ainsi, William J.Baumol, professeur d’économie à l’université de Princeton, aux Etats-Unis a établi, à partir de ses recherches la distinction cruciale entre les « entrepreneurs productifs » et les « entrepreneurs improductifs ». A la base de la théorie du professeur Baumol, des preuves tirées de sociétés anciennes aussi variées que celle de la Rome antique ou de la Chine ancienne, et aussi des réflexions de l’historien anglais Eric Hosbamn selon lesquelles, le profit et non la course à l’innovation constitue le moteur essentiel de l’esprit d’entreprise. L’étude du William J. Baumol prouve que l’esprit d’entreprise a toujours existé et existe partout, défiant le temps et l’espace. Selon le professeur Baumol, les politiques mises en œuvre par les pouvoirs publics peuvent fortement influencer les choix d’objectifs et les vocations des entrepreneurs, autrement dit, les règles du jeu établies par les pouvoirs publics déterminent la répartition des entrepreneurs entre entrepreneurs productifs et entrepreneurs non productifs et déterminent la contribution de chacune de ces deux catégories au développement économique. Au regard d’une telle analyse, l’innovation n’est donc pas le facteur causal primordial du développement de l’esprit d’entreprise, comme le prétend Joseph Shumpeter, mais n’en est qu’un facteur secondaire. Les intérêts de chacun et les contraintes de l’environnement institutionnel, juridique et réglementaire essentiellement, déterminent le choix du type d’entreprise des uns et des autres. Au XX° siècle, notamment, l’esprit d’entreprise en Afrique sub-saharienne, a évolué au rythme des principaux changements dans les politiques économiques de l’Etat. Après la période coloniale caractérisée, entre autres par le travail forcé, les décennies 1960 et 1970 ont été marquées par la création d’un large secteur d’Etat. Les changements de mentalité au sein des classes dirigeantes ont fait évoluer les politiques économiques du « plus Etat » des années 70 au « mieux Etat » des années 80 et, enfin, au « moins Etat » à l’entrée du XXI° siècle. Ainsi, après la disparition de l’Etat providence qui, dans les années 60 à 80, formait ses cadres et les embauchait, les pays africains sont entrés dans une nouvelle phase de réalisme économique où l’emploi salarié n’est plus garanti pour les diplômés de l’enseignement supérieur. Pour bon nombre de ces possesseurs du savoir, il se présente l’impérieuse nécessité, surtout en ce début de millénaire, de chercher à créer et à faire prospérer leurs propres affaires. En outre, les pays africains, de plus en plus ouverts au libéralisme économique, tendent désormais à fonder leurs espoirs sur l’entreprise privée. Les économistes s’accordent à souligner le rôle important voire primordial de la petite et moyenne entreprise (PME) dans la croissance économique. Celle-ci a vocation à promouvoir l’emploi, la formation et l’industrialisation. Créer et gérer une entreprise en Afrique n’est cependant pas une sinécure. Les contraintes d’un marché hautement concurrentiel et certaines pesanteurs socio-économiques et socio-politiques constituent souvent des facteurs limitants à l’épanouissement des initiatives privées. Il s’impose alors la recherche de stratégies nouvelles adaptées à des sociétés africaines, entrées dans le monde moderne, mais ayant encore un pied dans la tradition. II - Entrepreneurs, entrepreneurship : définitions 1 – L’entrepreneurship Selon Yvon GASSE « L’entrepreneurship pourrait être définie comme l’appropriation et de gestion des ressources humaines et matérielles dans le but de créer, de développer et d’implanter des solutions permettant de répondre aux besoins des individus et des groupes. L’entrepreneur se trouve donc dans une démarche d’organisation des ressources dans le but de lancer, puis garder en activité une entreprise qui viendra combler un besoin » Selon Joseph SCHUMPETER (1934) « …l’entrepreneurship , c’est l’introduction de nouveaux produits ou services, ou l’implantation de nouvelles méthodes de production, ou la conquête de nouveaux marchés, ou le recours à de nouvelles sources de matières premières, ou la création de nouvelles entreprises » 2- Comment trouver une bonne idée d’entreprise en Afrique ? Créer son entreprise, oui, mais dans quel domaine ? Comment trouver un créneau pertinent ? Comment trouver le bon filon ? 21- L’observation A la recherche d’une idée de projet, l’impétrant doit se livrer à un véritable travail d’observation. L’attitude d’observation ouvre véritablement l’esprit sur le monde réel.Observer, ce n’est pas seulement voir ou regarder. Il s’agit d’ouvrir son esprit pour scruter son environnement. Les questions à se poser sont les suivantes :. Quels sont les biens et services que l’on produit et vend autour de soi ?. Quelle connaissance peut-on avoir de ces biens et services ?. Comment sont-ils produits ?. Comment sont-ils conditionnés ?. Pourquoi produit-on tel produit comme ceci ou comme cela ?. Est-ce possible de le produire mieux ?. La présentation de tel produit ne peut-elle pas être améliorée ?. Ne peut-on pas diversifier les lieux de vente ou changer le mode de vente ? Ces différentes réflexions et tant d’autres doivent aboutir à une question principale qui est double : «Comment pourrait-on produire et vendre un de ces biens ou services mieux que les autres ? » « Quel produit ou service nouveau pourrait-on créer et introduire sur le marché qui satisferait davantage une clientèle potentielle ? » 22 – La recherche documentaire Documents officiels (ministères, services techniques, chambre de commerce…) Travaux d’instituts de recherche Mémoires et thèses d’étudiants 23 – Les voyages Les voyages sont sources d’inspiration et d’acquisition d’idées nouvelles III. Dix conseils pour la création d’entreprise Lorsque l’on une forte volonté de créer sa propre entreprise, de la diriger, de la faire prospérer, de s’enrichir et que l’on possède les qualités d’un entrepreneur, encore faut-il savoir comment procéder pour y parvenir. Les conseils qui suivent s’inspirent des « Règles d’or de la création d’entreprise » selon Gérard MANGA. Premier conseil : Trouver une bonne idée et étudier sérieusement le marché Il s’agit, en premier lieu de s’intéresser aux activités dans lesquels on a les meilleures dispositions (avantages comparatifs). Après avoir trouvé une idée de projet, il faut la tester en la soumettant à des personnes connaissant bien les réalités et l’environnement économique du pays où l’on veut réaliser son projet d’entreprise. Après cela, il est indispensable d’examiner sérieusement le marché, les investissements nécessaires, les coûts de production, le système de distribution. Il faut étudier, les potentialités de la demande pour votre produit ou service. C’est généralement à ce niveau qu’apparaissent les premières déception, les choses se révélant moins évidentes qu’au départ. Une étude de faisabilité et une étude de marché sont indispensables et les banquiers exigent que ces études soient confiées à des cabinets spécialisés, ce qui nécessite souvent des fonds importants avec quelquefois le risque de se faire subtiliser son idée. Deuxième conseil : Etablir un plan de développement ou business plan L’établissement d’un business plan doit permettre au promoteur de s’assurer que son idée, sa vision du monde des affaires, sa stratégie intéressent les financiers. Le business plan est un document qui résume la vision que l’on a de son entreprise et de son développement. Il présente les différentes actions à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. La rédaction d’un business plan permet au promoteur de tester la validité de son idée. En effet, il faut : - rassembler le maximum d’informations statistiques sur la clientèle potentielle ; - prendre contact avec des organisations professionnelles du secteur considéré ; - évaluer les forces et les faiblesses des concurrents ; - évaluer, le plus honnêtement possible la rentabilité réelle de son entreprise (perspectives de rentabilité). Les banquiers et les investisseurs fondent leur décision sur la qualité du business plan. Troisième conseil : Protéger son idée et son plan de développement L’idée de projet doit être soumis à des experts critiques, des cabinets d’études et des bailleurs de fonds éventuels. Et pourtant, il faut protéger son idée de projet. Dans tous les pays, il existe des lois et règlements protégeant les promoteurs contre le piratage de leurs idées. Il existe des lois de copyright et des textes protégeant les marques déposées. Le créateur d’entreprise doit faire enregistrer le nom commercial et tous les signes distinctifs (logo, par exemple) de son entreprise auprès de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (O.M.P.I). Il doit aussi s’assurer de la fidélité et de la discrétion de son personnel. Quatrième Conseil : Recruter de bons professionnels Une entreprise performante repose toujours sur un personnel de qualité. Le créateur d’entreprise doit, dès le départ, recruter des professionnels compétents pour occuper les postes –clés au sein de l’entreprise : responsable administratif et financier, responsable technique, responsable commercial etc. La qualité du personnel revêt une grande importance aux yeux des banquiers. Cinquième conseil : Respecter la loi et exploiter au mieux ses dispositions La nouvelle entreprise doit avoir une existence juridique, c'est-à-dire être régulièrement enregistrée au Registre du Commerce et donc avoir un statut juridique sans ambiguïté. L e promoteur peut opter pour une entreprise individuelle. Cela lui confère un contrôle réel sur son affaire. Cependant, une entreprise individuelle présente beaucoup de risques. Le créateur d’entreprise doit chercher à connaître toutes les formes juridiques d’entreprise existantes (société en nom collectif, société en commandite par actions, société à responsabilité limitée, société anonyme) afin de choisir la forme la plus adaptée aux réalités qui sont les siennes : environnement économique, capacité financière etc. Sixième Conseil : Bien exploiter les avantages du code des investissements Le code des investissements d’un pays contient généralement des mesures incitatives pour les investisseurs. Certaines dispositions peuvent concerner spécifiquement les créateurs d’entreprise, les Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E) ou certains secteurs d’activités. Septième Conseil : S’attacher les services d’un excellent avocat Un conseil juridique joue un rôle important pour l’entreprise en constitution ; Ses principales tâches sont :. Peaufiner les statuts, définir les tâches et les responsabilités des cadres à recruter, rédiger le règlement intérieur, et les contrats de travail.. Accompagner le promoteur chez le banquier afin d’éviter que celui-là ne tombe dans des pièges de procédures.. Attirer l’attention sur les modalités de calcul et les coûts des crédits, sur les modalités d’exécution des garanties que le promoteur fournit au banquier. Huitième conseil : Trouver des partenaires étrangers. Certains Etats proposent des financements institutionnels. Il est cependant préférable pour les entreprises d’explorer les opportunités qu’offre le marché financier. Une entreprise africaine peut tirer des avantages importants dans des conventions de joint- venture qu’elle pourrait établir avec des entreprises occidentales. Le tandem ainsi constitué, permet généralement à l’entreprise africaine de bénéficier de l’expérience de sa partenaire du Nord sur le plan technologique, commercial, de transferts d’équipements performants et quelquefois de financements. Les entreprises réunissant des actionnaires de plusieurs pays présentent des avantages réels par rapport à leurs homologues à capitaux purement nationaux. Les apports des actionnaires étrangers peuvent être de plusieurs types : - apports de capitaux supplémentaires ; - renforcement de la crédibilité de l’entreprise ; - nouvelles possibilités de marché - facilités de crédits fournisseurs dans les pays où résident les actionnaires étrangers ; - apport d’un savoir-faire différent du know-how managérial du promoteur. Neuvième conseil : Préparer son fonds de roulement Il est illusoire de vouloir démarrer une entreprise si on n’a pas le fonds de roulement nécessaire. Il s’agit de la trésorerie indispensable pour assurer le fonctionnement de l’entreprise pendant les premiers mois, en attendant que le cycle Achats- Production-Ventes permette la couverture des besoins de fonctionnement. Dixième conseil : Etre persévérant et surtout ne pas se mêler de politique Le créateur d’entreprise doit s’armer de courage. Les échecs auprès des banquiers sont, en effet, très fréquents au début. Il faut se convaincre que son plan de développement est perfectible et donc tenir compte des critiques et des remarques pour l’améliorer. Enfin, le créateur d’entreprise doit d’abord compter sur ses propres économies ; si nécessaire, il devra emprunter auprès d’amis ou de parents, mais cela devra se faire avec prudence. CHAPITRE 4 : ACTIONS PREPARATOIRES A LA CREATION D’UNE ENTREPRISE I – EQUATION DE DEMARRAGE D’UNE ENTREPRISE Pour devenir entrepreneur, il faut : 1 – Un esprit d’entreprise + 2 – Une idée de projet réaliste et réalisable + 3 – Des ressources humaines, matérielles et financières + 4 – Un savoir-faire : compétence/expérience -------------------------------------------------------------- = ETRE ENTREPRENEUR II – LA RECHERCHE D’OPPORTUNITES (le choix de son idée de projet d’entreprise) a) – Dans quel type d’activité se lancer ? Le créateur d’entreprise peut choisir : - Une activité déjà connue. Il s’agit alors de mieux faire ce que d’autres font déjà (exemple installer une nouvelle boulangerie) - Une application nouvelle d’une technique déjà existante (exemple : mettre au point un nouveau logiciel) - Une innovation technologique dont il serait l’auteur (exemple : créer un carburant à partir de déchets animaux) b) – Comment naît une idée d’entreprise nouvelle ? b1 - D’abord qu’est-ce qu’une idée d’entreprise encore appelée occasion d’affaires ? Il ne faut pas confondre une simple idée avec une idée d’entreprise ou occasion d’affaires. Certaines personnes ont beaucoup d’idées sans que celles-ci aboutissent à des réalisations concrètes. Une idée d’entreprise offre la possibilité d’occuper un créneau dans le marché ; elle ouvre un des espaces inoccupés jusque-là. A l’inverse d’une simple idée qui est générale et abstraite, une idée d’entreprise constitue, quant à elle, une possibilité concrète qui peut donner lieu à une réalisation pratique. Une idée d’entreprise revêt un double caractère d’attraction et de durabilité. Elle doit aboutir à la création d’une entreprise. Une idée d’entreprise : - correspond à un besoin, - arrive sur le marché à point nommé (à un moment propice), - s’applique à un produit ou à un service de telle sorte qu’il représente une valeur additionnelle pour le consommateur Généralement une idée d’entreprise naît d’une ou de plusieurs idées d’entreprise que l’on précise en cherchant à les appliquer de façon concrète au marché. b2 – Problèmes et idées d’entreprise Dans tout problème posé, une personne créative peut trouver une occasion d’affaires. Après le repérage d’un problème que vit une entreprise, un consommateur ou n’importe quelle personne, une idée d’entreprise peut germer qui pourra être menée à son terme. Dans toute activité humaine (travail, loisir, organisation d’un bureau, d’une chambre ou d’une cuisine, voyage, activités sportives etc.), des problèmes peuvent être décelés que la création de nouveaux produits et services pourra chercher à résoudre. b3 – Besoins et idées d’entreprise Une autre manière de procéder pour trouver des idées d’entreprise consiste à faire l’inventaire des besoins. En effet, les consommateurs achètent des biens et services prioritairement pour combler un besoin. Le fait que les biens et services correspondant à un besoin soient ceux dont les ventes sont les plus élevées en est une confirmation. Les besoins sont d’ordre physique ou psychologique. Abraham MASLOW a présenté un modèle des besoins humains en les hiérarchisant en cinq niveaux. NIVEAU 5 Besoin d’accomplissement, besoin de réalisation de soi (besoin d’exprimer, de développer ses habiletés propres NIVEAU 4 Besoin d’estime, besoin de confiance en soi (besoin de reconnaissance) NIVEAU 3 Besoin sociaux, besoin d’appartenance (besoin de faire partie, d’avoir un groupe de référence) NIVEAU 2 Besoin de sécurité, besoin d’assurance pour l’avenir (besoin d’emploi) NIVEAU 1 Besoins physiologiques ou primaires (besoin de nourriture, d’eau, de vêtements, de logis, de sexe) Généralement, plus un besoin se situe au bas de l’échelle, plus ce besoin est fréquent. Exemple : besoin de nourriture. Plus un besoin est élevé dans la hiérarchie, plus il est difficile à satisfaire. Exemple : formation en patinage artistique. La classification hiérarchique faite par Abraham MASLOW offre une méthode de travail intéressante permettant de repérer les occasions d’affaires. A partir du repérage des besoins, peuvent effectivement éclore des idées d’entreprises réalistes. Par exemple, un besoin physiologique tel que le besoin de nourriture peut donner lieu à la mise sur pied d’une entreprise spécialisée dans la pisciculture, une unité de production de parfum peut être une réponse à un besoin social, une boutique de vente de bijoux, de stylos et d’autres objets de luxe peut satisfaire un besoin de reconnaissance, la mise au point et la vente de logiciels peuvent viser la satisfaction d’un besoin d’accomplissement. Il est à noter qu’un même produit peut satisfaire plusieurs besoins à la fois. Un stylo de luxe peut satisfaire un besoin d’emploi (il constitue un outil de travail intellectuel), un besoin social (un stylo de luxe signifie l’appartenance à groupe social aisé), un besoin de reconnaissance (on reconnaît au possesseur d’un stylo de luxe un certain standing). Un chocolat fin peut satisfaire un besoin de nourriture, un besoin d’identification à un groupe, un besoin de reconnaissance. b4 – Tendances de l’environnement et idées d’entreprise Le créateur d’entreprise doit faire preuve d’esprit d’anticipation. Il doit observer son environnement pour en détecter les tendances. A partir des tendances de l’environnement, il doit être capable d’anticiper des besoins et s’en inspirer pour définir des produits et des services pour le futur. b5 - Divers conseils pour trouver des idées d’entreprise. Visite des entreprises, discussion avec les responsables des achats des grandes entreprises et des PME du secteur visé ou de la région ciblée.. On pourra découvrir des produits ou des services qui ont été produits ou achetés ailleurs et qui pourraient être produits ou vendus localement.. Emprunter une idée remarquée dans une autre région ou un autre pays et l’appliquer chez soi en l’améliorant, en la modifiant ou en l’adaptant.. Poser des questions aux gens pour connaître les besoins dans un secteur (questionnaire léger de cinq à dix questions, par exemple).. S’inspirer d’un événement spécial pour trouver une idée d’entreprise (dans le domaine des équipements collectifs ou individuels, des loisirs, des gadgets, des jouets, jeux, souvenirs, par exemple).. Explorer minutieusement le secteur de la sous-traitance, du recyclage des déchets, des services aux Entreprises.. S’intéresser aux produits importés (certains peuvent être fabriqués sur place). De son côté, l’importation peut représenter un bon créneau.. Envisager des possibilités d’offrir des loisirs individuels ou en groupes, en week-end, pour adultes, pour jeunes gens ou pour enfants.. Ne pas négliger le service après vente : il offre souvent de bonnes opportunités d’affaires ; il en est de même pour l’achat et la revente de matériel ou de vêtements de seconde main.. De bonnes idées d’entreprise peuvent aussi être développées dans le domaine des logiciels, de la bureautique, de la traduction, de la consultation et des bureaux d’études. III - COMMENT TESTER SON IDEE D’ENTREPRISE ? La méthode MOFF (Menace, Occasions d’affaires, Forces, Faiblesses) La méthode MOFF consiste à analyser l’environnement économique dans lequel on vit en tenant compte des Menaces (M), des Occasions d’affaires (O), des Forces (F) et des Faiblesses (F). La méthode invite l’entrepreneur à évaluer ses forces et ses faiblesses ainsi que les menaces et les occasions d’affaires que représente pour lui l’environnement. Il doit unir, concilier, harmoniser ses forces, ses intérêts, ses besoins et son expertise particulière afin de les affecter de façon productive à son environnement. Cela doit lui permettre de cibler des occasions d’affaires les plus adaptées à sa personnalité ou de contrer les menaces qui entravent le plein exercice de ses capacités. Après avoir procédé à ce travail d’introspection, le candidat à la création d’entreprise peut évaluer objectivement peut évaluer objectivement les occasions d’affaires qu’il a identifiées en les soumettant au crible de la liste de questions suivantes. Quelques questions utiles à se poser 1 – Existe-t-il vraiment chez le consommateur un besoin pour le produit que je veux mettre sur le marché ? Qu’est-ce que mon produit va apporter de plus au client ? 2 – Mon produit peut –il être mis sur le marché de façon rentable ? Les marges bénéficiaires seront- elles aussi élevées ou plus élevées que celles de produits semblables ? 3 – Est-il préférable de modifier la qualité de mon produit vers le haut ou vers le bas pour qu’il réponde mieux aux souhaits de la clientèle pour qu’il soit plus rentable ? 4 – Ai-je des avantages compétitifs pour fabriquer, distribuer, exporter mon produit ? Quels sont-ils ? Est-ce plus judicieux de me concentrer sur l’une ou l’autre de ces activités (production, distribution, exportation ?...). Est-il plus pertinent de sous-traiter une de ces activités ? Mon produit gagnerait-il à être fabriqué et distribué en petite ou en grande quantité ? 5 – Le moment est-il propice pour lancer mon produit ? Quel est le cycle de consommation de mon produit ? 6 – Ai-je les connaissances, les habiletés, les compétences nécessaires à cette activité ? Ai-je le goût et suis-je prêt à vivre le style de vie qu’implique ce type d’activité ? Ai-je le temps, l’intérêt, les aptitudes qu’il faut pour apprendre et acquérir les compétences nécessaires pour mener une telle activité ? Cette activité m’offrira-t-elle du plaisir ? 7 – Quel temps vais-je consacrer à cette activité (travail à temps plein ou à temps partiel ?) 8 – Cette activité présente-t-elle un potentiel suffisant pour que j’atteigne mes objectifs en termes de revenus et de profits ? 9 – Les avantages que je tirerai de cette activité sont-ils à la hauteur des efforts que je devrai consentir ? 10 – L’activité que j’envisage de mener est-elle légale ? Est-elle conforme au code d’éthique ? A mes valeurs morales ? 11 – L’activité que je projette de mener est-elle compatible avec ce que je suis ? Me permet- elle de me réaliser, de m’améliorer sur le plan professionnel, de m’épanouir ? 12 – Suis-je prêt à travailler avec les personnes que ce type d’entreprise implique ? Suis-je disposé à accepter, à adopter la culture de ce secteur et des gens de ce secteur ? 13 – Mon idée d’entreprise correspond-t-elle à une priorité dans la liste des activités qui m’intéressent ? 14 – Ai-je bien étudié le marché de ce secteur ? Ai-je une connaissance suffisante des fournisseurs, des clients, des concurrents pour bien gérer cette activité ? Quels sont mes avantages compétitifs dans ce secteur ? 15 – Mes capacités financières sont-elles adéquates pour l’activité que je mettre en place ? Pourrai-je accéder à des à des ressources financières suffisantes sans faire face à des risques excessifs ? Quelques pièges à éviter 1 – Eviter de céder à la mode en investissant de grosses sommes d’argent dans des activités fantastiques qui ne durent pas. Il faut faire preuve d’une très grande prudence vis-à-vis des occasions feux de paille. 2 – La personne désireuse de créer une entreprise doit aussi éviter autant que possible un secteur pour lequel il n’est pas préparé ou un secteur qui ne présente aucun attrait pour lui car il pourra difficilement apprendre ce qui est nécessaire pour y réussir. Il ne pourra donc pas s’y épanouir. 3 – En matière de création d’entreprise, il faut éviter la précipitation, mais plutôt baser ses décisions sur une connaissance approfondie du secteur d’activité que l’on veut intégrer. 4 – Le candidat à la création d’entreprise doit éviter de tomber dans une passion qui le rendrait aveugle à la réalité de son environnement et non réceptif à la moindre critique de son idée. Et après ? Une fois une occasion d’affaires identifiée, le promoteur doit procéder à une bonne étude de marché. La première étape pourrait consister à interroger 20 à 50 clients potentiels ou, le cas échéant, tester le produit ou le service auprès d’un groupe témoin de 8 à 12 personnes réunies pour une durée de trois à quatre heures. Si cette analyse est concluante, il faut alors réaliser une véritable étude de faisabilité qui doit permettre de calculer les coûts de production et de mise sur le marché du produit ou du service, et préciser les marges. Il s’agit là d’évaluer tous les risques afin de pouvoir décider si on lance ou non le produit. L’étape suivante doit être l’élaboration d’un plan d’affaires (business plan). Plus on a de l’expérience dans un domaine, plus on a des chances de réussir. Il est conseillé de procéder de façon de façon graduelle, de façon prudente, le succès venant pas à pas. IV - LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE D’INFORMATIONS TYPE D’INFORMATIONS OBJECTIFS VISES RECHERCHEES Informations personnelles - Analyser la cohérence Homme/projet/environnement personnel Informations commerciales - Passer de l’idée au projet - Analyser la cohérence Produit/Marché - Limiter les risques d’installation - Appréhender le chiffre d’affaires potentiel Informations - Connaître la réglementation Juridiques - Choisir sa forme juridique Financières - Budgétiser les investissements Administratives - Budgétiser les charges de la première année (frais généraux, coûts sociaux, impôts et taxes, frais financiers) - Maîtriser les concepts de rentabilité et d’efficacité - Connaître les démarches administratives de création V - RECOMMANDATIONS POUR LA RECHERCHE ET L’ANALYSE DES INFORMATIONS 1 – Les objectifs de la recherche d’informations seront quasi identiques quelque soit le projet ; cependant les priorités seront différentes selon les cas. 2 – Le créateur d’entreprise doit adopter une démarche d’analyse globale car les problèmes sont interdépendants et ne peuvent être résolus séparément. 3 - Les idées issues de l’analyse des informations doivent être formulées par écrit ; cela permet de prendre en compte tous les paramètres. 4 – Le créateur d’entreprise doit faire preuve de réalisme : il doit croire aux informations obtenues, mais les analyser le plus objectivement possible. 5 – Enfin, le créateur d’entreprise doit savoir tirer dans son « vécu », dans la connaissance qu’il a lui-même de son environnement pour formaliser des raisonnements déjà rencontrés. VI - INFORMATIONS A RECHERCHER AU PLAN COMMERCIAL Attitude à adopter Le créateur d’entreprise doit aborder la question commerciale avec un esprit d’anticipation. Il doit être à l’écoute de événement passé ou futur qui risque de modifier les tendances du marché et donc influencer son projet Axes de recherche pour appréhender un marché a) – L’environnement macro-économique (le marché global) Il faut déterminer : - l’évolution économique du pays (PIB, Revenu des ménages, objectifs nationaux, incitations de l’Etat…) - la tendance globale du marché (offre, demande) - les circuits de distribution - la spécificité et l’organisation de la profession b) – L’environnement micro-économique : le marché local Il s’agit d’étudier : - la réglementation - le cadre juridique - l’environnement socio-culturel - l’environnement démographique et géographique c) – La concurrence Elle sera étudiée selon une double approche : quantitative et qualitative - Approche quantitative Elle fournira le nombre de concurrents, leur taille, leur chiffre d’affaires, leurs effectifs, leur politique des prix, les marges qu’ils réalisent L’approche quantitative permettra aussi de différencier la concurrence directe de la concurrence indirecte - Approche qualitative L’approche qualitative aide à détecter les points forts et les points faibles des concurrents : l’accueil, le service, les tarifs, l’image de marque, les conditions de paiement, les délais de livraison, la performance,les compétences, la communication et la publicité… d) – les clients Une liste des clients potentiels du secteur d’activité sera dressée. La recherche d’informations portera ensuite sur leurs budgets, et les décideurs. Une estimation sera faite du chiffre d’affaires potentiel à réaliser Pour une implantation localisée, des informations seront recherchées sur la zone géographique, le nombre d’habitants, les catégories socio-professionnelles, les revenus des ménages, leurs budgets et leurs dépenses, les habitudes locales de consommation. Toutes ces informations sont nécessaires pour le positionnement de l’entreprise à créer. e) – Les fournisseurs Les fournisseurs seront recensés ; leurs prix seront répertoriés, leurs délais de paiement et de livraison connus. f) – Le produit Le produit sera étudié à travers ses aspects techniques, son prix de vente et son mode de distribution. VII – RECHERCHE D’INFORMATIONS POUR L’ESTIMATION DES COÛTS COUT DE LA STRUCTURE DE DEPART RECHERCHE D’INFORMATIONS BESOINS Local Loyer, prix d’achat, formalités, coût Matériel Droits de douane, code des investissements Outillage Idem Constitution Formalités ; coût, forme juridique Autorisations Droit d’enregistrement Trésorerie de départ - Stocks départ Quantités, fournisseurs, coût - Publicité de démarrage Coût, budget - 1er Loyer Coût, caution - Fournitures bureau Fournisseurs, coût - Abonnements divers Montant, formalités - Marge sécurité RESSOURCES Apport personnel Informa- Prêt ou don familial tions person - nelles Subvention Organismes, conditions, montants Prêts bancaires Taux, montants, garanties, dossiers Possibilités de découvert, prêts bonifiées CHAPITRE 5 - ELABORATION D’UN BUSINESS PLAN I- Définition Un business plan ou plan d’affaires est un document écrit qui décrit l’orientation future d’une entreprise. Un plan d’affaires explique le concept de l’entreprise, énonce ses objectifs, énumère les ressources (monétaires et humaines nécessaires à son exploitation), fournit l’origine de ses ressources et explique pourquoi l’entreprise aura du succès. « Le plan d’affaires (business plan) est un dossier qui synthétise l’étude approfondie et exhaustive de tous les aspects d’un projet d’entreprise Le plan d’affaires est un document de diagnostic : il doit permettre de conclure sur les options stratégiques et la faisabilité commerciale, technique et financière du projet. Le plan d’affaires est un document de planification : il organise l’action à moyen terme (planification opérationnelle) et à court terme (budgétisation) » (Flash Management N°000) II - Objectifs du plan d’affaires (Cf Flash Management N°000) Le plan d’affaires vise deux types d’objectifs : internes et externes a) – Objectifs internes Le plan d’affaires permet au promoteur. de mener une réflexion stratégique. de vérifier qu’il maîtrise tous les aspects de son projet. de déterminer les résultats à attendre. de réaliser une planification des actions Même si certaines parties sont sous-traitées, le promoteur doit maîtriser parfaitement tout le contenu de son plan d’affaires. b) – Objectifs externes Le plan d’affaires. permet de faire une présentation du projet aux tiers : commerciaux, financiers, administrations. permet une évaluation du projet par les partenaires financiers III - Le contenu d’un business-plan Les business plan se présentent sous des formes diverses. Néanmoins, les sections suivantes devront s’y retrouver obligatoirement : - un sommaire d’un ou de deux pages qui résume les points importants du plan d’affaires; - un résumé qui permet au lecteur de se familiariser avec l’entreprise ; - une description des produits et services ; - une présentation succincte du secteur dans lequel évolue l’entreprise ; - une stratégie commerciale qui présente les aspects marketing de l’entreprise : la politique de produit, la politique de prix, la politique de promotion, la politique de distribution ; - la présentation de la direction des ressources humaines ; - un plan d’implantation ; - un plan financier (pour une entreprise déjà en activité). Ce plan financier présente le bilan de l’entreprise (comparaison entre ce que l’entreprise possède et ce qu’elle doit), son compte de résultat (comparaison entre les produits, essentiellement les recettes, et les charges, principalement les dépenses), l’évolution de sa trésorerie (comparaison des entrées et des sorties d’argent). La longueur idéale d’un plan d’affaires est de 10 à 25 pages. En effet, le business plan est un résumé que les responsables de l’entreprise pourront compléter par des informations supplémentaires sur demande. IV- L’intérêt d’un plan d’affaires L’élaboration d’un plan d’affaires a d’abord un intérêt pédagogique pour le dirigeant d’entreprise. En effet, ce travail de conception l’amène à s’interroger au sujet de son entreprise, à explorer de nouvelles options, à cerner les risques et les opportunités et lui permet de tester certaines de ses prévisions. En élaborant un plan d’affaires, le dirigeant cerne mieux les besoins financiers de son entreprise ; il peut se servir du plan d’affaires pour informer employés et investisseurs de ses plans et stratégies. Le plan d’affaires constitue pour le dirigeant une base, une référence pour mesurer la croissance et le rendement de son entreprise. Enfin, le plan d’affaires est un document très utile dans la recherche de financements auprès des banquiers et investisseurs. V- Règles à suivre pour l’élaboration d’un plan d’affaires 1- Bien déterminer les objectifs de l’élaboration de son plan d’affaires. Pourquoi élabore-t-on son plan d’affaires ?. A qui est-il destiné ?. Dès lors, sur quelles parties du plan faut-il insister ? 2-Consacrer le temps et les ressources nécessaires à l’élaboration de son plan d’affaires La qualité des recherches menées détermineront la qualité du plan : renseignements sur le secteur et le marché où évolue ou évoluera l’entreprise dont-il est question, sur les clients et les concurrents potentiels, sur les ventes prévisibles et les coûts. 3- Echanger sur le projet de création d’entreprise Recueillir l’opinion de son entreprise et d personnes prenant part au projet sur les premières versions du plan d’affaires. 4- Rédiger soi-même son plan d’affaires Il est erroné de copier les grandes parties d’un modèle de plan d’affaires et d’en changer seulement les noms, titres et chiffres. Un plan d’affaires doit, en effet, mettre l’accent sur les points les plus importants de l’entreprise tel que le promoteur les conçoit. Les différentes parties d’un plan d’affaires doivent, en effet, s’enchaîner et expliquer ce qui fera le succès de l’entreprise. De telles exigences ne peuvent être satisfaites par un plan d’affaires aux parties empruntées. Qui se caractérisent généralement par des informations contradictoires et le risque d’oubli de certaines questions primordiales. 5- Une bonne rédaction du plan d’affaires Il faut déterminer les points importants à souligner pour chaque partie et axer la rédaction du plan d’affaires sur ces points. Eviter les contradictions, les répétitions et s’assurer que toutes les questions importantes ont été abordées. 6-Vérifier la pertinence de ses prévisions financières Pour les banquiers, les investisseurs, la partie financière est la plus importante dans le plan d’affaires. En effet, cette partie - fournit les informations sur les besoins financiers de l’entreprise et sa capacité à générer des profits, - témoigne de la connaissance approfondie que le promoteur a de son entreprise, ce qui rassure le lecteur. Il est donc essentiel de tester la fiabilité de ses prévisions financières : des prévisions trop optimistes ou des erreurs de calcul des coûts d’exploitation ruinent la crédibilité du plan d’affaires. 7- Faire le sommaire en dernier La très grande importance du sommaire vient du fait que c’est cette partie que le lecteur lira en premier ; quelquefois, c’est la seule partie qu’il lira. Un on sommaire doit être court (deux pages au maximum).. Il doit mettre l’accent sur les points essentiels du plan et susciter l’intérêt du lecteur pour l’entreprise. VI - Modèle de plans d’affaires Il existe plusieurs modèles de plan d’affaires. Il est à retenir cependant que tout plan d’affaires doit être ajusté à la nature du projet. Un on plans d’affaires répond aux questions suivantes : - Quelle est la nature du projet ? - Qui réalisera ce projet ? - A qui est-il destiné ? - Comment le promoteur ou (les promoteurs) procèdera-t-il pour le mener à bien ? - Combien coûtera le projet ? Modèle 1 Les différentes sections d’un plan d’affaires 1- Le sommaire C’est la section introductive du plan d’affaires. Rédigé avec soin, le sommaire doit être accrocheur. Il doit être clair car le lecteur n’est pas forcément un connaisseur dans le domaine. En deux ou trois pages, le sommaire doit réunir les idées maîtresses du projet et susciter suffisamment d’intérêt chez le lecteur pour qu’il a

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