Cours 5 - La Lecture - UE 301 EC1 PDF

Summary

Ce document est un cours sur la lecture, explorant la lecture comme processus cognitif complexe, et analysant son lien avec le développement linguistique et culturel. Il met également l'accent sur l'invention de l'écriture et les facteurs qui influencent la lecture.

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[UE 301 EC1 / Cours 5 / 12-11] [3-La lecture :] [3.1) Intro ] La lecture est une activité cognitive la plus sollicité chaque jour. On lit beaucoup du moins pour une partie des personnes du monde lettré (leur travail qui a besoin de passer par la modalité visuel). Cette activité implique le trait...

[UE 301 EC1 / Cours 5 / 12-11] [3-La lecture :] [3.1) Intro ] La lecture est une activité cognitive la plus sollicité chaque jour. On lit beaucoup du moins pour une partie des personnes du monde lettré (leur travail qui a besoin de passer par la modalité visuel). Cette activité implique le traitement de chaines de caractères qui sont sur une surface plane. Le traitement de l'information écrite est processus non inné contrairement à la production du langage oral qui s'est développé avec notre évolution. La lecture est un apprentissage long et couteux. Les traitements deviennent définitifs seulement si ce traitement à commencé à un âge précoce. Dans notre cerveau, un réseau va être mis en place pour modifier nos structures cérébrales. Ce réseau va s'activer de façon irrépressible au contact d'éléments lexicaux. On sait également que la lecture peut faire voyage dans le temps et dans l'espace -\> elle s'inscrit dans un temps et s'effectue dans un espace. Le muscle du globe oculaire va se spécialiser pour lire des graphèmes spécifiquement horizontales -\> notre regard sur une trajectoire balistique. Une saccade oculaire c'est 4/5 caractères au début et à l'âge adulte 7/8 caractères. Fixation oculaire chez l'adulte de 200ms pour un enfant c'est le double. Contrairement également un objet culturel qui n'est pas rentré dans notre génétique contrairement au langage. [3.1.1) Les traces premières : ] Grotte Chauvet ou grotte de Lascaux avec notamment des symboles : première tentative de représentation y'a 32 000 ans et 16 000 ans. Les similitudes de ces traces sont retrouvées partout dans le monde : Australie, continent africain -\> il y aurait alors un système de représentation commun, ce ne sont pas des symboles aléatoires. On sait que les premières populations sont apparues en Mésopotamie. Une partie est partie vers l'ouest (Maroc, Espagne) et une autre partie vers l'est (Australie). [3.1.2) L'invention de l'écriture : ] A partir de 4000 ans les humains ont imaginé par le biais de dessins qu'ils pouvaient représenter le langage. Les dessins passent de la description au symbole un lien arbitraire entre la forme et la signification. Hiéroglyphe apparus il y a 4000 ans forme d'écriture la plus ancienne. Glyphe Maya : 300 ans avant notre ère Cunéiforme Akkadien : 2300 ans avant notre ère Grâce à cette capacité d'écrire, on va voir arriver la capacité de compter avec les chiffres arabes. [3.1.3) Une singularité culturelle de l'espèce humaine ? ] Au départ on est stupéfait de voir le gouffre qui nous sépare des autres espèces de primates. On a donné des outils de dessins à des chimpanzé adultes, qui peuvent faire des tableaux qui ne sont pas aléatoire mais qui ne représente rien en tant que symbole. Les grands primates ont des capacités d'apprentissage d'utilisation d'outils de symboles tels que les chiffres arabes : -Ils possèdent des traits « culturel » rudimentaires qui peuvent être transmis localement -Toutefois, leur créativité culturelle est bien moins que celle de l'espèce humaine (ex : capacité à casser les noix) -\> mais limité à une population locale Mais les primates n'ont pas de capacité d'abstraction contrairement à l'humain -\> pas de capacités de créer des symboles. Ils vont très bien performer dans des activités de mémoire à cours terme, d'attention... On a alors un débat classique entre nature et culture. Le fait que l'humain a pu acquérir des capacités d'écriture et de lecture -\> spéculation sur l'origine de l'humain (sommes nous des singes ou non ?) On a également au niveau biologie un faisceau de preuve que nous sommes différents. [3.1.4) L'hypothèse du recyclage neuronal ] Les activités de lecture et d'écriture doivent trouver leur niche écologique dans le cerveau -\> lorsqu'on apprend à lire on a des circuits nécessaires à d'autre fonction visuelle qui sont colonisé (par exemple reconnaissance de visage, d'objet) / réseau flexibles qui peuvent être reconvertis. Elagage neuronale : lorsqu'on est bébé les sons qu'on entends sont primordiaux. Qu'on naisse dans n'importe quel pays, on entend des sons, et ces sons à partir de 4-5mois les sons vont être éliminé. L'architecture du cerveau humain n'a pas eu la possibilité d'évoluer pour la lecture -- du moins sur le plan génétique La lecture sollicite le cortex occipito-temporal, lors de son apprentissage le cerveau recycle les régions. -\> circuits possèdent des propriétés intrinsèques au visuel (pas des circuits vierges) qui rendent ces circuits plus appropriés Les systèmes d'écritures pourraient, inversement, avoir évolué afin de tenir compte des contraintes de notre cerveau. / Ce n'est pas nous qui nous nous adoptons à l'écriture mais l'écriture qui s'adopte à nous -\> nous essayons de rendre l'écriture plus ergonomique, plus lisible Variabilité entre les individus et entre les cultures qui ne sont pas si vastes. [3.1.5) L'exemple de l'écriture sans espace ] Jusqu'à longtemps le concept d'espace ou même de mots était plutôt flou. Les espaces sont venus séquencés les informations. Pourquoi les espaces sont utiles ? Où pourquoi ils n'existaient pas avant ? : Sans doute par rapport à notre rapport au langage car on veut que la lecture soit plus ergonomique et plus lisible. [3.2) Qu'est-ce que lire ? ] Lire consiste à **accéder aux représentations linguistiques par la modalité visuelle**, ce qui requiert : -D'apprendre à reconnaitre efficacement les lettres et leurs combinaisons (la forme visuelle des mots) -De créer une interface entre l'écrit et la parole, ce qui nécessite probablement de modifier le codage des sons (développement de la « conscience phonologique ») **Deux sens du mot « lire » :** -Lecture à voix haute : accès à la **prononciation** des mots -Lecture silencieuse : accès au **sens** du texte On peut distinguer très schématiquement, trois grandes divisions au sein de la lecture des mots : -La **reconnaissance visuelles des mots** -La voie de **conversion graphème-phonème** -L'accès au **lexique** et au **sens des mots et des phrases** [3.3) Ce que l'on voit pendant la lecture ] Lorsque l'on lit le centre est très claire et la périphérie est floue. Tout ça n'est pas du au hasard. [3.3.1) Anatomie de la rétine ] La rétine est composée de 2 types de photorécepteurs : -Les cônes permettent la vision des couleurs vives -Les bâtonnets permettent la vision à faible luminosité Fovéa : région nette / centrale Parafovéa : région adjacente Périfovéale : extrémité Au centre on a beaucoup de cône et plus on va vers la périphérie plus il y a de bâtonnets. [3.4) Les facteurs visuels dans la lecture : ] Pendant la lecture, première tâche du cerveau reconnaitre la forme des mots. Bien sur avant de savoir qu'il s'agit d'un mot, on a des capteurs visuels qui viennent contraindre notre lecture. La fovéa qui a la résolution la plus élevée va se déplacer c'est pour cela qu'on ne peut pas voir la page en entier -\> seul solution pour avoir des informations [3.4.1) Les mouvements des yeux ] Utilisation d'une caméra qui émet un lumière infra-rouge éclaire pupille, pupille réfléchis lumière infra rouge à des endroits spécifique ![](media/image2.png)L'information visuelle est acquise presque mot à mot, au cours de brèves périodes de fixations séparées par des saccades avec des régressions. [3.4.1) L'empan perceptif : ] **Combien d'informations extrayons-nous au cours de la fixation ? Le paradigme de la fenêtre mobile de McConkie et Rayner :** Principaux résultats : -Le lecteur n'est pas conscient cette manipulation -Avec environ 3-4lettres à gauche, et 14-15 lettres à droite, la vitesse de lecture reste normale -Seule est extraite l'identité de 3-4 lettres à gauche et 7-8lettres à droite de la fixation -L'asymétrie s'inverse en hébreu Conclusion : La lecture possède essentiellement mot par mot, même si quelques informations para fovéales semblent extraite du mot suivant. [3.4.3) Effet de la position du regard dans le mot : ] Même lorsqu'il y a un seul mot nous avons des contraintes visuels -\> pas seulement sur une ligne La position optimale du regard est proche du centre du mot. Cette position optimise l'excentricité moyenne des lettres, donc maximise l'information visuelle disponible. Différents facteurs modulent cette position : - La quantité d'information apportée par le début ou par la fin du mot (en général plus grande en début de mot) - La position où atterrit habituellement le regard au cours de la lecture (normalement au centre plus à gauche, si on s'éloigne du centre la vitesse de lecture ralentit) - L'accès direct des lettres de droite à l'hémisphère gauche -\> controlatéralité Ces facteurs contribuent à déplacer la position optimale vers la gauche.

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