Cours - Chapitre 1 (1) - Les Mers et Océans PDF

Summary

Ce document est un cours sur les mers et les océans, axé sur leur rôle dans la mondialisation. Il aborde la maritimisation des échanges, les flux maritimes (de marchandises, humains, immatériels), la présence de tensions géopolitiques et les ressources naturelles.

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THÈME 1 : LES MERS ET LES OCÉANS AU CŒUR DE LA MONDIALISATION Chapitre 1 - Les mers et océans, des espaces mondialisés et disputés Introduction En mars 2021, le porte-conteneurs Evergiven a bloqué pendant six jours le canal de Suez, l'une des voies maritimes les plus stratégiques du...

THÈME 1 : LES MERS ET LES OCÉANS AU CŒUR DE LA MONDIALISATION Chapitre 1 - Les mers et océans, des espaces mondialisés et disputés Introduction En mars 2021, le porte-conteneurs Evergiven a bloqué pendant six jours le canal de Suez, l'une des voies maritimes les plus stratégiques du commerce maritime mondial, par laquelle transite environ 12 % du commerce mondial. En raison de ce blocage, plusieurs navires ont dû utiliser une route alternative, contournant le continent africain, ce qui a considérablement augmenté les coûts de transport. Cet épisode a mis en évidence la vulnérabilité du commerce maritime mondial. Les mers et océans, vastes étendues d’eau salée, couvrent 71% de la surface terrestre et contiennent près de 97% de l’eau présente sur Terre. Au même titre que les espaces terrestres, les espaces maritimes sont des espaces appropriés par les sociétés. En effet, ils présentent des intérêts stratégiques pour les États qui y voient un espace d’expression de leur puissance politique, militaire et économique. Ces intérêts ne cessent d’augmenter dans le cadre de la mondialisation qui se caractérise par une intensification des échanges à l’échelle mondiale. Les espaces maritimes n’échappent pas à ce processus et y jouent un rôle majeur : 90% des échanges mondiaux s’effectuent par voie maritime. Ce sont donc des espaces très convoités par les États, créant des tensions liées à leur appropriation. Problématiques : dans quelles mesures les mers et les océans jouent-ils un rôle fondamental dans le processus de mondialisation ? Dans quelle mesure révèlent-ils les rivalités géostratégiques et les problèmes environnementaux ? I] Les mers et océans : des espaces mondialisés A] Les espaces maritimes : supports des échanges mondialisés La mondialisation se traduit par une augmentation des flux de toute nature à l’échelle mondiale. Or, 90% des échanges mondiaux de marchandises (vracs, hydrocarbures et produits manufacturés) s’effectuent par voie maritime. On appelle cela la maritimisation des échanges c'est-à-dire le processus d’augmentation des échanges par voie maritime. Cette prédominance s’explique par son faible coût due à la révolution logistique des transports maritimes qui a renforcé la rentabilité de ce mode de transport. En effet à partir des années 60, la conteneurisation des produits manufacturés a permis de diminuer le temps de transport, d’augmenter les quantités de produits et de favoriser la multimodalité. Elle s’accompagne de la spécialisation des navires et aussi du développement du gigantisme naval, l’augmentation de la taille des bateaux grâce à une série d’innovations techniques. En plus des flux de marchandise, les espaces maritimes sont traversés par des flux humains notamment touristiques et de loisirs. En effet, les croisières connaissent une croissance importante, notamment dans les Caraïbe, 1ere destination des croisiéristes. La navigation de plaisance et les pratiques sportives (plongée, surf) sont aussi en essor. Le secteur touristique maritime génère donc d’importants revenus. De plus, les flux immatériels maritimes sont ceux qui connaissent l’essor le plus important ces dernières années : 99% des flux de communication entre continents s’effectuent par des câbles sous-marins. La géographie des 263 câbles sous-marins s’organise de la même manière que celle des transports maritimes : la liaison entre l’Amérique du Nord et l’Europe est la plus développée. Les flux maritimes sont aussi constitués de flux illégaux, comme les flux liés au commerce de la drogue ou ceux des migrants clandestins. Ils caractérisent surtout les interfaces Nord/Sud comme la mer de Caraïbes, ou la Méditerranée. B] Une intégration inégale des espaces maritimes à la mondialisation Activité 1 - Le détroit de Malacca : un passage stratégique pour le commerce mondial L’ensemble de ces flux transite par de grandes routes maritimes dont l’organisation reflète l’inégale insertion des territoires dans la mondialisation. Les mers et les océans sont traversées par une route maritime principale qui relie les trois plus grandes façades maritimes mondiales : la Megalopolis en Amérique du Nord, la Northern Range en Europe et la façade asiatique. Ces façades maritimes se situent dans les trois pôles de l’économie mondiale (= la Triade) et où se trouvent les plus grands ports mondiaux comme Singapour (32 millions de conteneurs par an), Shanghai ou encore Rotterdam. Ces grands ports constituent à la fois des plateformes multimodales (espaces de transbordement entre différents modes de transport) et des hubs (centres logistiques qui concentrent et distribuent des flux à différentes échelles), qui sont connectés à l'intérieur du territoire, appelé "hinterland". Ces fronts sont des zones de contact et d'échange privilégiées dans les processus de mondialisation et de maritimisation des économies. Pour des raisons de rapidité et donc de rentabilité, ces routes maritimes passent par des itinéraires privilégiés qui empruntent des passages stratégiques : - Les détroits (Pas-de-Calais, Gibraltar, Bab-el-Mandeb-Ormuz et Malacca). Il s’agit de bras de mer situés entre deux terres. - Les canaux interocéaniques (Panama et Suez) construits pour réduire la distance de transport. Toutefois, ces passages sont souvent engorgés en raison de l’importance du trafic maritime et de leur étroitesse : on pare de choke-points ou de goulets d’étranglement en français. Ces espaces stratégiques sont très contrôlés en raison de l’intensité de la navigation internationale et des bénéfices qu’ils permettent de générer. Aux côtés de cette route maritime principale, se trouvent des routes maritimes secondaires reliant l’Amérique latine, le continent africain et l’Océanie aux trois pôles. Activité 2 - Les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest dans l'océan Arctique : de nouvelles grandes routes maritimes commerciales ? Avec le changement climatique et l’accélération de la fonte de la banquise dans l’océan Arctique, de nouvelles routes maritimes (passage du Nord-Est et passage du Nord-Ouest) sont envisagées pour écourter les temps de trajet entre l’Asie et l’Europe. Néanmoins, ces routes maritimes sont encore peu exploitées en raison de nombreuses contraintes. VOCABULAIRE : - Détroit : bras de mer situé entre deux terres. - Canal interocéanique : voie d'eau artificielle construite par l'homme pour relier deux océans ou mers. - Plateforme multimodale : espaces de transbordement entre différents modes de transport. - Hub : nœud d’un réseau de transport qui permet une redistribution des passagers et des marchandises. Pour une plus grande efficacité et rentabilité, le trafic y est centralisé avant d’être redistribué. - Route maritime : itinéraire fréquemment emprunté par les navires de commerce - Façade maritime : espace littoral long de plusieurs kilomètres dans lequel se concentre de nombreux ports importants avec des infrastructures performantes. Ce sont des interfaces essentielles de la mondialisation, c'est-à-dire des zones de contact et d’échanges - Zone industrialo-portuaire : espace littoral associant des fonctions industrielles et portuaires. C] Des ressources maritimes de plus en plus exploitées Les mers et océans sont des espaces très exploités en raison de leurs nombreuses ressources, essentielles aux sociétés humaines. Ces ressources maritimes sont de plusieurs types : - Les ressources halieutiques (poissons, mollusques, crustacés, algues), essentielles pour l’alimentation de la population mondiale. L’augmentation de la consommation de poissons a entraîné une intensification de cette activité avec 80 millions de tonnes de poissons pêchées chaque année dans le monde. Les océans les plus exploités sont l’océan Pacifique (50% des captures), puis l’océan Atlantique. La Chine est le premier producteur de poisson au monde (15 millions de tonnes pêchées) devant l’Indonésie et les USA. Parallèlement, l’aquaculture marine, c'est-à-dire l’élevage industriel de poissons, coquillages, crustacés ou algues dans les eaux maritimes, ne cesse de se développer, notamment en Asie. - Les ressources énergétiques : les espaces maritimes contiennent d’importantes réserves d’hydrocarbure (pétrole + gaz) dans le sous-sol marin. La production offshore (en mer) par des plateformes pétrolières, représente environ 30% de la production mondiale d’hydrocarbures. Les progrès techniques récents permettent des forages de plus en plus profonds mais toutes les réserves marines d’hydrocarbures ne sont pas exploitées en raison de leur difficulté et coûts élevés d’exploitation. La répartition des ressources hydrocarbures est inégale : Les régions les plus dotées sont le golfe du Mexique, le golfe de Guinée et le golfe Persique pour le pétrole et la mer de Chine et la mer du Nord pour le gaz. - Les ressources minérales : les minerais maritimes (cuivre, nickel, cobalt) sont de plus en plus convoités car ils sont nécessaires à la fabrication de nombreux composant électroniques (batterie de smartphone, ordinateurs). Le sable marin est aussi très exploité, car convoité dans le secteur de la construction dans les pays émergents (Chine, Singapour, Dubaï). Activité 3 – Le sable marin : une ressource convoitée - Les énergies marines renouvelables (EMR) utilisant des sources d’énergie durables comme le vent, la houle ou les courants marins se développent également. Par exemple, les champs d’éoliennes en mer se multiplient, notamment en Europe du Nord. VOCABULAIRE : - Ressources halieutiques : ressources vivantes des milieux aquatiques (poissons, mollusques). - Pêche : activité consistant à capturer des poissons ou d'autres espèces marines. - Aquaculture : élevage industriel de poissons, de coquillages, de crustacés ou d’algues dans les eaux maritimes ou fluviales. - Nodules polymétalliques : petites concrétions rocheuses très riches en minerais (manganèse, fer, silicium, aluminium ou cobalt) qui se trouvent au fond des océans. II] Les mers et océans : des espaces convoités source de tensions multiples A] Une appropriation croissante des mers et océans : la territorialisation des espaces maritimes Pendant très longtemps les espaces maritimes n’ont pas été réglementés, permettant ainsi aux marins et aux pêcheurs de mener leurs activités en toute liberté. Cependant, à partir de la deuxième moitié du XXe siècle, le nombre d’Etats et d’acteurs qui sillonnent les mers augmente fortement ; cette période correspond au début de la pêche industrielle et de l’exploitation hydrocarbure offshore. Cette évolution engendre une augmentation significative des conflits liés à l'exploitation des ressources marines, ce qui rend nécessaire la définition des frontières maritimes pour une exploitation plus ordonnée. En 1982, après de nombreuses années de négociations, a lieu la Convention des Nations Unies pour le droit de la mer appelée conférence de Montego Bay (en Jamaïque) qui partage les mers et les océans entre les différents pays du monde. Des frontières maritimes sont ainsi créées. La délimitation de ces frontières se fait selon le schéma suivant depuis le littoral d’un pays : - De la ligne de base jusqu’à 12 milles marins (c'est-à-dire 22 km des côtes) : les eaux territoriales où l’État riverain exerce sa pleine souveraineté. Seuls les passages inoffensifs sont autorisés. - Du littoral jusqu’à 200 milles marins (370 km) : la Zone Économique Exclusive (ZEE). Le pays a l’exclusivité de l’exploitation des ressources (halieutiques, hydrocarbures et minerais), mais la navigation est libre. Certains États ont une ZEE très étendues. Les États-Unis ont la première ZEE mondiale (12 millions de km2) suivi de la France (11 millions de km2). - Au-delà de la ZEE : la haute-mer ou eaux internationales. Elle n’appartient à aucun pays et la navigation est libre. Les États peuvent aussi y exploiter les ressources après avoir eu l’accord de l’Autorité internationale des fonds marins chargée de gérer et de protéger la haute-mer. Cependant, bien que la plupart des pays aient signé la convention de Montego Bay, la liberté de navigation est souvent remise en question par certains États, qui tentent de s'approprier les espaces maritimes pour leurs ressources et affirmer leur puissance. B] Les espaces maritimes : source de rivalités et de conflits Activité 4 – La mer de Chine méridionale : un espace maritime sous tension Activité 5 – Le golfe Arabo-Persique : un espace maritime majeur au cœur de rivalités et de tensions Activité 6 – L’océan Indien : entre rivalités et coopérations internationales Les ressources maritimes et leur partage attisent les tensions géopolitiques entre États : il existe ainsi de nombreux contentieux sur le tracé des ZEE. Par exemple, dans la mer de Chine méridionale, il existe des rivalités économiques et stratégiques entre les États riverains, qui se disputent d'importantes ressources halieutiques et des gisements d'hydrocarbures. Ainsi, ces États se disputent la souveraineté sur les îles Paracels et Spratleys afin d'accroître leurs propres zones économiques exclusives. Dans ce contexte, la Chine revendique la quasi- totalité de cette mer en s'appuyant sur des arguments qui défendent son "droit historique" sur la région, en utilisant ce que l'on appelle la "Ligne des neuf traits". Pour affirmer son contrôle, Pékin a renforcé sa présence militaire dans la mer, en lançant la politique de la "Grande Muraille de Sable" en 2014, avec la création artificielle de bases militaires sur des récifs contestés dans la mer. Cependant, les revendications de la Chine ne sont pas conformes au droit de la mer et ont conduit à des conflits avec les pays voisins. Le droit de la mer prévoit également la possibilité d'étendre les ZEE lorsqu'un État peut prouver géologiquement l'existence d'un plateau continental étendu, ce qui est également une source de conflit entre les États. Récemment, dans le contexte du réchauffement climatique et de la fonte des calottes glaciaires, l'Arctique est devenu le théâtre de tensions géopolitiques. Cette région abrite d'importantes ressources énergétiques et halieutiques, qui intéressent les pays voisins. La Russie a ainsi réalisé une série d'investissements dans le domaine de la prospection des ressources naturelles dans les fonds marins (par exemple, lancement de robots pour l'exploration sous-marine) et a vu sa demande d'extension du plateau continental approuvée par l'ONU en 2015. Par ailleurs, le principe de liberté et la sécurité des navires est régulièrement remise en question dans les espaces où les tensions sont fortes entre États côtiers voisins. Par exemple, dans le golfe Arabo- Persique, le détroit d'Ormuz, passage stratégique pour le trafic d'hydrocarbures dans le monde, est souvent exploité avec des attaques et des menaces de blocus dans le cadre du conflit entre l'Iran, les pays voisins et les puissances occidentales. Un autre exemple est celui de la mer de Chine méridionale, où Pékin cherche à imposer son contrôle sur les espaces maritimes qu'il considère comme historiquement liés à son territoire dans le cadre de la "ligne des neuf traits". La piraterie est également un défi majeur pour la sécurité des navires. Les attaques sont localisées dans des régions traversées par de grandes routes maritimes et proches de pays marqués par la pauvreté et l'instabilité politique, notamment dans le golfe d'Aden, le golfe de Guinée et autour du détroit de Malacca. Plusieurs États ou coalitions d’États sont mobilisés pour la combattre. Par exemple, dans le détroit de Malacca, les pays voisins comme l'Indonésie, Singapour, la Malaisie et la Thaïlande ont mis en place des patrouilles navales et aériennes conjointes appelées Malacca Strait Patrols (patrouilles du détroit de Malacca). L'Union européenne a également lancé l'opération Atalante dans l'océan Indien. Les mers et océans sont également des espaces d’affirmation de la puissance dans le contexte de la mondialisation. En effet, la présence militaire sur les mers et les océans est source de puissance pour les États. Ce contrôle a pour but de sécuriser les flux maritimes et les intérêts économiques des États. Les puissances navales sont le reflet de la hiérarchie des puissances dans la mondialisation : Les États-Unis sont la première puissance maritime militaire mondiale ; ce sont les « maitres des mers » ou Thalassokrator ». En effet, ils possèdent des bases navales dans chaque océan et se distinguent des autres États par leur arsenal militaire : 10 porte-avions et 14 sous-marins nucléaires dotés de missiles stratégiques. En comparaison, la France ne possède qu’un seul porte-avion (le Charles de Gaulle). Malgré cet écart, les puissances européennes, en premier lieu la France et l’Angleterre, sont aussi des puissances navales avec une capacité de dissuasion autonome. La Chine possède la 2e flotte militaire mondiale et a célébré en 2012 la mise en service de son premier porte-avion, le Liaoning. C’est une puissance navale qui s’affirme : de nombreux investissements sont réalisés pour moderniser sa flotte. Le but est d’étendre sa présence en mer et surtout en mer de Chine et dans l’océan Indien avec la double stratégie des « Nouvelles routes de la soie » et du « collier de perles ». Enfin, l'Inde est également une puissance navale émergente, particulièrement active dans l'océan Indien. VOCABULAIRE : - « Nouvelles routes de la soie » : programme chinois lancé en 2013 qui vise à réaliser deux axes de commerce (terrestre et maritime) en développant les infrastructures de transport grâce à des partenariats avec les 64 États traversés - « Collier de perles » : expression américaine utilisée pour désigner la présence chinoise permanente dans des ports étrangers (les perles), de l'océan Pacifique à le mer Rouge. - Surpêche : pêche trop intensive, non durable, compromettant les ressources de la mer. - Piraterie maritime : attaque perpétrée contre un bateau en haute mer, avec usage de la violence, détention illégale de personnes et vol de biens. - Dissuasion nucléaire : politique visant à décourager des adversaires potentiels d’attaquer un pays, ce dernier ayant la capacité de répliquer par l’arme nucléaire qui provoquerait alors des dégâts bien plus importants pour le pays agresseur. - Liberté de navigation : principe majeur du droit de la mer qui établit le droit de naviguer et de commercer pour tout navire à travers le monde. C] Des espaces vulnérables : entre menace et protection Les espaces maritimes sont de plus en plus exploités et pollués. Les ressources halieutiques sont sous pression : la surpêche menace de nombreuses espèces. En effet, la part des espèces surexploitées est passée de 10% en 1974 à 33% en 2015 et près de 60% des stocks de poissons sont exploités à leur maximum, selon l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les océans sont de plus en plus pollués : 80% des polluants que l’on trouve en mer sont d’origine terrestre et sont liés aux rejets de pesticides et de déchets non traités. Dans l’océan Pacifique, on désigne par le terme « continent de plastique » un tourbillon de déchet qui draine 1 800 milliards de morceaux de plastique et qui s’étale sur une surface trois fois plus grande que la France. De plus, l’accroissement du trafic maritime et de l’exploitation des ressources énergétiques offshore augmente également les risques de marées noires. Par exemple, en 2010 dans le golfe du Mexique l’explosion de la plateforme pétrolière offshore Deepwater Horizon a dévasté l’espace maritime alentour : l’équivalent de 5 millions de barils de pétrole s’est déversé dans l’océan. Les Etats sont partagés entre logiques de valorisation et de protection des espaces maritimes. Ainsi, les mers et océans représentent un capital dont le produit marin brut, c’est-à-dire la richesse produite, serait estimée à 2500 milliards de dollars. Toutefois, leur exploitation est incompatible avec les logiques de préservations des milieux marins, nécessaires aux équilibres environnementaux de la planète. L’appropriation permet de protéger les mers et océans. Le droit de la mer permet aux États côtiers de mettre en place de mesure de protection de leur domaine maritime : préservations des mangroves, des barrières de corail, des espèces marines. On dénombre actuellement plus de 11 000 aires marines protégées qui sont des zones maritimes où la biodiversité est protégée, tout en autorisant certaines activités économiques. Les AMP ne représentent toutefois que 7% de la surface totale des océans aujourd’hui. Par ailleurs, de nombreuses ONGs se mobilisent pour une exploitation plus durable des mers et océans. Ainsi, l’association Sea Shepherd engage de nombreuses actions pour dénoncer la destruction de la faune marine et la surpêche et sensibiliser l’opinion publique. VOCABULAIRE : - Surpêche : pêche trop intensive, non durable, compromettant les ressources de la mer. - Aire marine protégée : zone maritime où la biodiversité est protégée, tout en autorisant certaines activités économiques considérées comme durables.

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