SUPPORT DE COURS ECG2 2024-2025 PDF
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2025
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Ce document est un support de cours d'économie pour la filière ECG2 de l'année académique 2024-2025. Le module 3 traite de la mondialisation économique et financière, en abordant ses origines historiques, ses spécificités contemporaines, et les dimensions économique et financière de la mondialisation.
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Ecole préparatoire aux grandes écoles (EPGE) Filière économiques et commerciale générale (ECG) Niveau : ECG2 Année académique : 2024 – 2025 SUPPORTDE COURS...
Ecole préparatoire aux grandes écoles (EPGE) Filière économiques et commerciale générale (ECG) Niveau : ECG2 Année académique : 2024 – 2025 SUPPORTDE COURS D’ECONOMIE Module 3 : La mondialisation économique et financière Orientation générale Ce modèle vise à étudier le phénomène de la mondialisation en rappelant ses origines historiques et mettant l’accent sur son amplification et ses spécificités contemporaines. Les deux parties traitent des dimensions économique et financières de la mondialisation. Partie 1 : La dynamique de la mondialisation économique Objectifs On retracera l’histoire de l’ouverture des économies depuis le XIXe siècle et on en dressera un tableau contemporain présentant les tendances majeures et les acteurs principaux. En s’appuyant sur les théories économiques, on mettra en évidence les mécanismes et les vecteurs de la mondialisation et les débats qu’elle suscite. Commentaires On présentera l’évolution des échanges des biens et services, des mouvements de facteurs de production (hommes et capitaux) et des politiques commerciales depuis le XIXe siècle. On mettra en évidence les spécificités des phénomènes contemporains, notamment le rôle des institutions internationales et le poids croissant des firmes multinationales dont il conviendra d’étudier les stratégies. On mobilisera et on confrontera données factuelles et théories économiques pour traiter les questions de l’explication du contenu des échanges, des déterminants de la spécialisation, du choix entre libre-échange et protectionnisme. On analysera les différences de performances commerciales entre nations (on s’interrogera notamment sur la pertinence de la notion de compétitivité appliquée à une nation), et les effets de la mondialisation en termes d’emploi et de répartition. L’étude de la libéralisation multilatérale des échanges et celle des principales expériences d’intégration régionale nourrira un questionnement sur leur compatibilité. On réfléchira aux modalités de la gouvernance et de la régulation de la mondialisation. Chapitre introductif : Le commerce international avant le XVIIe siècle Avant que les nations existent, existait un commerce au loin, impliquant des moyens de transport plus ou moins développés. On peut opposer le commerce au loin au commerce local. Le commerce local s’organise dans un espace limité par une journée de marche. Il est dirigé par un seigneur. Les producteurs vendent directement le fruit de leur production. Au XIe siècle apparaissent les grands marchés, où le rapport n’est plus direct puisque les vendeurs non producteurs apparaissent. C’est là que le capitalisme apparait selon Marx ou encore Braudel. Le marchand organise le transport, il connaît les prix. I. Les conditions de l’échange Il faut un surplus agricole, passer au-delà de l’auto production. Les rendements doivent être croissants. Il faut des infrastructures et des moyens de transports qui réduisent les distances (la navigation fluviale). II. Le rôle des villes dans l’apparition du marché Les villes deviennent progressivement des plaques tournantes. Elles se développent véritablement au XIIIe siècle. L’invention de la voile et de la boussole sur pivot y aident. Les foires s’y développent et deviennent des plaques tournantes. On les place dans des endroits protégés, où le pouvoir seigneurial est fort. Philippe Auguste donne un sauf-conduit royal qui permet aux marchands de ne pas payer de taxes. Il y a également une police et une justice de la foire. Le marché devient donc peu à peu une institution, il est le fruit d’une volonté politique. Il n’apparait pas spontanément suite aux écrits de Smith. III. Le net recul des échanges au XIVe Au XIVe, un tiers de la population européenne disparait du fait de la peste. L’économie européenne perd en puissance. IV. Le rôle de la Renaissance dans la constitution des Etats-Nations et de l’alliance entre l’Etat et les marchands À partir du XVe tout renaît. La Renaissance italienne est à l’origine du miracle. Tout se développe là où la présence seigneuriale est faible, le nord de l’Italie par exemple. C’est la révolution des villes franches, qui échappent au pouvoir féodal. Les corporations prennent le pouvoir. Les marchands ont l’argent qui leur permet d’armer les milices et chasser le pouvoir en place. Les économies nationales se constituent essentiellement en France et en Angleterre, principalement autour de la constitution d’Etats-Nations au XVe siècle. C’est un processus de centralisation. Le système féodal se décompose parallèlement. La guerre de 30 ans 1618-1648 est très importante. Elle fait naître une forte demande de financement de l’Etat. Cette guerre va sceller l’alliance de l’Etat (Louis XIII) avec les marchands. En 1664 les 3/5 de la France sont libérés de droits de douanes. V. L’organisation des sociétés et de l’Etat au XVIIe : naissance du mercantilisme et des grandes compagnies Le XVIIe est un siècle de grande transformation. On sort d’une période très trouble de guerre des religions, terminées par Henri IV et l’Edit de Nantes de 1598. Les protestants fuient, ce qui fait souffrir l’économie car ils sont entrepreneurs et intellectuels. L’académie apparaît et normalise la langue. L’Etat civil aide au recensement. Les mairies se dotent d’horloges sur leurs frontons. Ces deux derniers points visent à concurrencer l’influence de l’Eglise (et oui, seul Dieu avec ses cloches avait l’heure jusqu’alors…). Il se met en place une organisation sociale, et un pouvoir politique fort s’installe et créé un marché unique en France. Le mercantilisme apparaît. En 1651, les actes de navigation anglais changent l’économie. Ils obligent les marchands à utiliser des navires anglais pour décharger les marchandises en Angleterre. C’est une mesure protectionniste qui favorise les chantiers navals anglais. L’Angleterre acquiert ainsi peu à peu sa célèbre suprématie maritime. En France, la création des manufactures royales de Colbert constitue une première importation technologique. La manufacture des Gobelins fait venir les maîtres verriers d’Italie afin qu’ils conçoivent la Galerie des Glaces du château de Versailles. On empêche ainsi l’Italie de s’enrichir par l’exportation de ses miroirs géants. Le commerce triangulaire se créé au XVIIe. Les grandes compagnies émergent parallèlement. Ce sont des entreprises qui concentrent les capitaux et mettent en commun les ressources. Elles reçoivent des privilèges de commerce (les monopoles), ce que Smith nommera le système mercantile. Le commerce mondial sera organisé comme des cessions de monopoles. Les colonies sont des monopoles Chapitre 1 : L’ouverture des économies depuis le XIXe siècle : évolution et acteurs I. Le libre échange : mythe et réalité 1. Le libéralisme 1.1.Le libéralisme naît en Angleterre C’est en Angleterre que naît le libéralisme alors que les physiocrates sont majoritairement français (Quesnay). Les mécanismes de régulation des marchés et leur efficacité dans l’allocation des ressources sont les bases du libéralisme économique. Il y a une volonté d’indépendance vis à vis de l’Etat. L’individu a des droits, en particulier le droit de propriété, la fonction de l’Etat doit se limiter à assurer ces droits et à assurer une paix sociale. 1.2.L’Anti-Cornlaws League ou la consécration du libéralisme en 1846 Les cornlaws, des lois qui réglementent voire interdisent l’importation du blé en Angleterre, opposent 2 camps, les Töries qui les défendent et les libéraux qui sont contre. Les rendements anglais sont faibles, le blé est donc cher ce qui diminue fortement le niveau de vie de la population. Les propriétaires fonciers ne veulent pas perdre leur avantage. Les libéraux vont mener une longue guerre. Richard Cobden est un personnage important. En 1838 il créé l’Anti- Cornlaws League. En 1840 elle organise 800 meetings et distribue 1M de brochures. Une partie des Töries se rallie aux libéraux. Cela explique en partie la victoire des libéraux en 1846. Les syndicats ouvriers s’allient également aux libéraux, comme le prône Marx, car cela accélèrerait la décomposition du capitalisme. Les syndicats ne se font pas d’illusion, ils savent que la baisse du prix du pain va provoquer la baisse de leurs salaires. 1.3.Le triomphe du libéralisme ne met pas fin au protectionnisme Si les anglais abolissent les cornlaws, ils ne mettent pas fin au protectionnisme pour autant. Le Traité de Methuen de 1703 est un traité de commerce bilatéral qui garantit au Portugal que son vin sera moins cher que le vin français en Angleterre. Ce traité créé un détournement de commerce car en réalité, des producteurs anglais produisent le vin au Portugal. C’est un des premiers exemples de délocalisation. Les anglais partagent leurs profits avec des droits d’assises (taxes) sur leur production. Par ailleurs, les Pubs anglais, tournés vers le peuple, ne peuvent vendre que de la bière anglaise. En 1841 la taxation sur les boissons représente ainsi 40% des recettes fiscales de la couronne. Les conséquences furent catastrophiques en France. Le pays dépendait fortement des débouchés de la viticulture. L’Angleterre est de plus son premier marché. Le vin représente le 2e poste d’exportation vers l’Angleterre après la soie. Plus le vin est alcoolisé plus il est taxé, c’est ainsi qu’on créé le Bordeaux, peu alcoolisé, qui sera un succès en Angleterre. Les mesures protectionnistes anglaises ont donc freiné la croissance française. Les décisions politiques sont donc capitales pour la DIT et les spécialisations. 2. La première mondialisation 1840 – 1913 2.1.Un environnement propice à la reprise des échanges La croissance du commerce mondiale est très supérieure à la croissance économique de 1830 à 1914 ce qui mécaniquement se traduit par un phénomène d’ouverture. Le taux d’ouverture (X/PIB) passe de 7,5% en 1850 à plus de 15% en 1914. Suzanne Berger parle ainsi de « première mondialisation ». Paul Bairoch montre que les taux d’ouverture en Europe de l’Ouest sont passés de 4,5 % à 13,5% de 1830 à 1910. Les exportations sont un moteur de la croissance au XIXe. Pour le Royaume-Uni, le taux d’ouverture est passé de 11% à 18%, pour la France, de 7% à 16% et pour l’Allemagne, de 5% à 15% de 1830 à 1910. En outre, on assiste à la naissance du salariat, de la législation du travail et de la très grande entreprise, conséquences d’un phénomène de concentration, et causes de l’organisation scientifique du travail, le taylorisme, grâce aux innovations. Ces dernières incitent de plus à la concentration. Les deux grandes innovations sont le moteur à explosion et l’électricité. Il y a une plus grande intervention de l’Etat préfigurant le keynésianisme. 2.2.Les causes de la première mondialisation 2.2.1. Les traités de libre-échange Une première zone de libre-échange se créé en 1816, le Zollverein, qui va s’étendre dans toute la future Allemagne. Le centre européen se déplace vers l’Allemagne, pays créé en 1871 à Versailles après la victoire germanique dans la bataille de Sedan. Dès les années 1830, la Prusse connaît les prémices de la RI. L’Etat-Nation en Allemagne se créé autour de la patrie et de la langue. Une conscience nationale à l’Etat prédomine, contrairement au modèle Français où le pouvoir central homogénéise de force le territoire. La croissance démographique Allemande est très forte et très longue. L’Allemagne va ainsi s’étendre et tirer l’Europe avec elle. Toute l’Europe va connaître des « colonies allemandes ». En 1871 naît le IIeme Reich, une volonté de recréer le Saint-Empire Germanique. Arthur Schnitzler, Vienne au Crépuscule, 1908, dépeint le développement de la ville de vienne dans le cadre de l’essor allemand. En 1860 le traité Cobden-Chevalier supprime les interdictions de commerce pour instituer des droits de douanes entre la France et l’Angleterre. Ces derniers sont plafonnés à 30%. Les droits de douanes sont totalement abolis sur les matières premières et particulièrement sur la laine et le coton. Ce traité met également en oeuvre la clause de la nation la plus favorisée. Tout avantage consentit par la France ou l’Angleterre à un pays tiers est aussitôt applicable à l’Angleterre et à la France. Ce traité est influencé par le Saint-Simonisme de Chevalier. Le libéralisme doit être accompagné de l’intervention de l’Etat. « Ordre et progrès » disait Auguste Comte. 2.2.2. La révolution industrielle Toutefois, ce libre échange est avant tout le produit des RI qui ont pour effet de diversifier l’offre et d’alimenter la demande de produits « exotiques ». On peut citer les fameux indiénages (textiles). Il y a une relative stabilité politique en Europe malgré les révolutions grâce à l’ordre que fait régner l’Angleterre dans le concert des nations. L’ordre politique est suivi par l’ordre monétaire autour de la £. L’étalon-or assure de plus la stabilité des prix. La révolution technologique (railways, steamboats…) et la victoire du libéralisme sont les derniers facteurs explicatifs. 2.3.Les évolutions du commerce international 2.3.1. Une nouvelle structure des échanges Il y a une évolution dans la nature des produits échangés. Au départ ils sont différents et exotiques, c’est un échange de différences. Progressivement vont se substituer des produits primaires (agricoles et miniers), produits par tous. Ils représentent 65% des exportations mondiales en 1913. L’exportation de produits manufacturés est d’abord le fait des pays européens (textile italien et anglais, machines et ouvrages en fer allemands) et de l’Amérique du nord. L’Europe et l’Amérique du Nord représentent 90% des exportations de produits manufacturés. 2.3.2. Une évolution géographique L’Europe prédomine dans le commerce international. Elle est la première zone d’exportation et d’importation, elle assure en 1913 62% des échanges mondiaux. En particulier, le Royaume- Uni est le premier exportateur mondial durant la première mondialisation, devant les USA et l’Allemagne. Le commerce intra-européen représente 40% des exportations totales, le deuxième flux d’échange, celui entre les USA et l’Europe, ne représente que 13% des exportations totales. Il est vrai toutefois que la part de l’Europe dans les échanges mondiaux tend à diminuer progressivement au profit des USA. Ces derniers, qui représentent 5% des échanges en 1850, en effectuent plus de 10% en 1913. Au sein de l’Europe, on observe que le Royaume-Uni cède peu à peu sa place à l’Allemagne. 2.3.3. Un essor des mouvements de facteurs de production Les travailleurs : 46 millions de personnes quittent l’Europe entre 1815 et 1915, dont 38 millions après 1865. Les 2/3 se dirigent vers les USA et le reste vers le Canada, l’Australie, l’Argentine, le Brésil, le Canada, l’Afrique du Sud… Les pays neufs apparaissent plus porteurs d’opportunités que l’Europe surpeuplée et inégalitaire. Les capitaux : les mouvements de capitaux se développent, en provenance pour l’essentiel d’Europe. 90% du stock d’IDE en 1913 est la propriété des européens, détenu aux 2/3 par des agents français et anglais 2.3.4. L’exception américaine Aux USA, la guerre de sécession, première guerre moderne selon Marx, fait de nombreuses victimes. Les enjeux politiques : l’indépendance des Etats du Sud, le Nord veut maintenir l’union. Les enjeux économiques : le nord a besoin d’ouvriers salariés, libres, l’immigration ne suffit pas. Parallèlement, c’est la période où l’on relance la conquête de l’ouest. C’est le grand moment ou on repousse la frontière grâce en particulier aux chemins de fer. Et là encore il faut de la main d’oeuvre pour construire les chemins de fer « Coast to Coast ». La victoire du Nord est la victoire du protectionnisme. Il protège ses industries « naissantes » dans les années 1860. Contre le Sud, le Nord pratique le blocus des ports pour empêcher le Sud de s’approvisionner par le biais de l’Angleterre et de l’Europe. Dans Autant en Emporte le Vent, on aperçoit ce blocus avec le personnage de Red Butler le forceur de blocus, qui tente d’approvisionner le Sud. En 1890 les tarifs McKinley, des droits de douanes très élevés, pérennisent le protectionnisme américain. 2.4.La désindustrialisation des pays du Sud 2.4.1. Une spécialisation primaire imposée par le Nord Les pays du Nord imposent des spécialisations primaires aux pays du Sud. En 1840, l’Amérique latine et l’Inde assurent plus de 55% des débouchés extérieurs des cotonnades anglaises. Cela a pour effet de nuire à la production locale artisanale et proto-industrielle. La Chine sera obligée en 1842 d’accepter l’ouverture de ses ports aux marchandises anglaises suite au traité de Nankin, conséquence de sa défaite dans la guerre de l’opium. 2.4.2. Une dynamique interne L’impérialisme n’est pas l’unique cause de ces spécialisations primaires peu porteuses de développement, des dynamiques internes les expliquent aussi. En Amérique latine, les propriétaires fonciers empêchent la mise en place de politiques nationales industrialistes. 3. De 1880 à 1914 : Apparition d’un nouveau système monde et exacerbation des conflits coloniaux 3.1.Le déclin de l’Angleterre et du libre-échange Les rapports de force changent. L’Angleterre commence son déclin en 1890. Elle représente 20% production industrielle et 36% des exportations manufacturées, mais elle importe plus qu’elle n’exporte, sa balance commerciale devient déficitaire. Les économies se referment et le protectionnisme progresse. Dès 1870 la Prusse ouvre le bal en rehaussant ses tarifs et est suivie de très près par la France (tarifs Méline 1880 et loi Klotz 1910). 3.2.La concurrence coloniale Dans ce contexte seule l’Angleterre reste libre-échangiste. Une concurrence exacerbée entre les grandes puissances apparaît, l’hégémonie de l’Angleterre est contestée. Il naît une concurrence coloniale, chaque puissance cherchant à se constituer un empire via des politiques de chasse- gardée (ie de préférence impériale). L’économie coloniale est avant tout protectionniste, les colonies sont d’abord et avant tout des débouchés. 3.3.Une multiplication des conflits La conférence de Berlin de 1884 tente de calmer ces querelles coloniales, en vain. On peut citer la guerre des boërs contre les anglais en Afrique du Sud, la guerre du Rif au Maroc entre les français et les allemands ainsi que l’épisode de Fachoda (Soudan) en 1898 qui a failli faire entrer l’Angleterre et la France en guerre. En 1914 40% de la population mondiale est sous colonisation. II. Les échanges internationaux au XXe siècle 1. L’entre-deux-guerres : le commerce international dans la tourmente Il y a une évolution géographique. Les USA deviennent de plus en plus puissants. Le climat général tend à se transformer. Le XXe débute après une longue récession (1873-1893). 1.1.La défaite des principaux empires coloniaux La première guerre mondiale se termine par la défaite de 3 empires coloniaux : l’Allemagne, l’empire austro-hongrois et l’empire ottoman. Il y a de plus la fin de l’empire Tsariste. Tout ces empires vont êtres éclatés et de nombreux pays vont apparaitre. L’Allemagne souffre du traité de Versailles. Un nouvel empire va se constituer progressivement, l’empire soviétique. 1.2.La recrudescence du protectionnisme à partir de 1929 Durant l’entre-deux-guerres, la croissance du commerce international est inférieure à celle du PIB. Les années 20 sont les années folles, tout redémarre, jusqu’à la crise de 1929. Le protectionnisme revient en force. Les américains ouvrent le bal en 1930 en instaurant les tarifs Hawley-Smooth. Une guerre commerciale faite d’augmentation des droits de douanes et de dévaluations compétitives se met en place. La France institue des contingentements (= quotas > dd) en 1931 qui ne disparaitront qu’après le traité de Rome de 1958. Même l’Angleterre élève ses droits de douanes. Il y a un retard français sur cette période. Cela serait expliqué par le protectionnisme agricole excessif lié aux tarifs Méline. La productivité est trop faible comparé aux voisins. Il s’agit de protéger une bourgeoisie et des paysans qui soutiennent la République. De plus il y a peu de métropoles en France. La France cherche à équilibrer les territoires pour maintenir une industrie rurale. 1.3.Le déclin de l’Europe se confirme Le déclin de l’Europe se confirme au profit des USA, des pays neufs et du Japon. Le commerce européen représente 62% du commerce mondial en 1914 mais plus que 50% en 1938. La même année, les USA deviennent le premier exportateur mondial, place qu’ils ne perdront que dans les années 1990 au profit de l’Allemagne. Mais en terme de produits manufacturés, l’Allemagne reste première en 1938 (23% du commerce mondial). Le recul de l’Europe s’accompagne d’une forte baisse du commerce intra-européen qui passe de 40% du commerce international en 1913, à 30% en 1938. La France et l’Angleterre se concentrent sur leurs empires. Le Commonwealth se constitue à la conférence d’Ottawa de 1932. Il faudra attendre 1950 pour que les échanges internationaux retrouvent leur volume de 1929. Il faudra attendre les années 1970 pour retrouver les taux d’ouverture des années 1920 (15%). 1.4.La structure des échanges évolue peu Les produits primaires représentent toujours en 1938 plus de 60% du commerce international. La part des produits manufacturés augmente toutefois, et celle des produits agricoles recule. Tous les pays se mettent à protéger leur agriculture. Cela permet de protéger la population, éviter la désertification et assurer l’indépendance alimentaire. L’Inde et la Chine s’extraient de la mondialisation en acquérant leur indépendance et adoptent des stratégies de développement auto-centrées. Géographiquement, on observe que la part des PED dans le commerce de produits primaires augmente, et que celle de l’Europe dans les produits manufacturés diminue au profit des USA et du Japon. Les PDEM importent surtout des produits de base exportent des produits manufacturés. La relation s’inverse dans le cas des PED. 2. Le développement des échanges des années 60 à 2007 De 1967 à 2007 les transactions courantes passent de 10 à 40% du commerce mondial. Les services mais surtout les biens et l’industrie tirent le commerce mondial. Le commerce mondial croît de manière plus rapide que le PIB. Le TCAM du CI est de 11%, celui du PIB mondial de 8%. L’élasticité du commerce international au PIB mondial est supérieure à 1. Les X progressent de 6%/an sans inflation alors que le PIB ne croit « que » de 4%. 2.1.Les trente glorieuses 2.1.1. Une très forte accélération du commerce international Le taux de croissance annuel moyen du commerce international apparaît supérieur à celui de la production. Respectivement 6% et 4% entre 1953 et 1963, puis 9% et 5% entre 1963 et 1973. Les échanges progressent donc très rapidement. 2.1.2. Les 6 causes de cette accélération Cette accélération s’explique par une croissance économique soutenue et assez régulière, le démantèlement des barrières douanières sous l’impulsion du GATT, l’évolution des moyens de transports (avion), un système de taux de changes fixes assurant une stabilité monétaire, et par la mise en place de zones d’intégration régionales. L’essor du commerce international s’explique aussi pour des raisons financières et monétaires. Le système de Bretton Woods a permis de stabiliser les monnaies. Les banques se sont multinationalisées, les financements ont suivi l’évolution des opérations réelles. 2.1.3. Une mutation profonde de la structure des échanges La part des produits primaires décline fortement, en particulier les produits agricoles. Les produits manufacturés eux progressent fortement, en particulier les biens de production, d’équipement et d’industrie chimique. La part des produits sidérurgiques et du textile tend à diminuer. Géographiquement, les USA dominent le commerce international au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Si leur part dans les exportations diminue de 1950 à 1974, passant de 22 à 15%, ils restent toujours le plus gros exportateur jusqu’en 1994 en représentant 13% des exportations mondiales. En outre, on observe une augmentation du commerce entre pays développés. Il représente 40% des exportations en 1955 et 50% en 1968. 2.2.De 1973 à 2007 2.2.1. Les mutations géographiques Les échanges commerciaux restent le fait des pays développés. Ils représentent encore aujourd’hui 70% des exportations mondiales de marchandises et services. L’Allemagne, la Chine et les USA sont les principaux exportateurs. À partir des années 1970 de nouveaux acteurs apparaissent. Il s’agit dans un premier temps des 4 dragons asiatiques : Hong-Kong, Singapour, Taiwan et la Corée du Sud. Leur stratégie de développement est basée sur l’exportation de produits manufacturés et la ré exportation. Ainsi, la Corée du Sud occupait par le 35e rang mondial des exportateurs en 1973, occupe en le 8e rang en 2014. Suivent ensuite les BRICS au début des années 2000. La Chine est aujourd’hui le premier exportateur mondial. Le commerce intra-régional représente la majorité du commerce international. Il y a trois grandes régions : l’Europe de l’ouest, l’Amérique du nord et l’Asie. Le commerce intra-UE représente 70% des exportations des pays membres. C’est 40% dans le cas de l’Alena. 2.2.2. L’évolution des produits échangés suit 3 phases De 1973 à 1980 la part des produits de bases dans le commerce international augmente fortement en valeur. Après 1980 la part des produits de base tend à diminuer en valeur sous l’effet du contre-choc pétrolier. Depuis les années 2000, sous l’effet de la croissance des BRICS, on assiste à l’envolée du prix des matières premières et du pétrole. 2.2.3. Le commerce intrabranche L’échange croisé, d’un montant équivalent, de produits appartenants à une même branche, et mesuré par le coefficient de Grubel et Lloyd. Les PDEM connaissent une augmentation du coefficient de Grubel et Lloyd depuis les années 1960. Il est passé de 30% en 1961 à 60% en 1985. Le commerce intrabranche représente aujourd’hui 50% du commerce entre PDEM. Cela n’empêche pas de fortes disparités. Le Japon a un coefficient de 20% tandis que la France et le Royaume-Uni en ont un de 70%. 2.3.L’intégration 2.3.1. Une intégration croissante des économies au commerce international On observe des différences selon les régions du monde. La part de l’UE dans les exportations mondiales (échanges intra-europe compris) est écrasante, 41% en 2007. La part de l’Amérique du nord diminue depuis les années 2000 pour atteindre 14% en 2007. Les soldes commerciaux sont limités jusque dans les années 1990, sauf pour les USA. Le déficit courant américain explose ensuite jusqu’en 2007 pour atteindre 750 Mds$. Au contraire, l’excédent Chinois est pharamineux aujourd’hui. Ces écarts témoignent d’une intégration croissante des économies. Le commerce intra-zone représente 42% du CI. 2.3.2. Les causes de cette intégration croissante Globalement, il s’agit d’une réduction exceptionnelle des obstacles aux échanges. Il y a une mutation technologique, le coût du transport diminue, les moyens de communication évoluent. Pratiquement 3/4 du commerce mondial passe par le conteneur. Le coût du fret s’est effondré. Le transport aérien assure 40% des échanges. Le 18 décembre 1971, la conférence de Washington au Smithsonian Institute signe la fin du système monétaire international défini en 1944 à Bretton Woods, et laisse ainsi la place à la globalisation financière. Dans les années 1980, les IDE atteignent des taux de croissance annuels qui dépassent ceux du commerce international. Les mouvements de capitaux s’accélèrent, marquant le véritable avènement de la mondialisation contemporaine. Une part croissante des échanges s’effectue au sein même des firmes multinationales. C’est un facteur très important de l’intégration croissante des pays. La division internationale du processus productif traduit la capacité des FMN a décomposer la fabrication et la production en fonction des dotations et des coûts des facteurs. Il faut cependant prendre en compte l’effet frontière et ne pas penser que cette intégration est totale. Le Canada commerce avec lui même 20x plus qu’avec les USA malgré la zone de libre-échange. Cela est du au fait que chaque pays a son système juridique, qui élève les coûts de transactions. Des facteurs politiques expliquent aussi cette explosion des échanges. Les grandes nations veulent développer les relations économiques internationales. R. Schuman, fondateur de la CECA, disait qu’il fallait construire l’Europe par des solidarités de fait, et mettre en commun des productions pour créer des liens irréversibles. Le commerce entre les nations est un facteur de paix et de pacification qui conjure les risques de guerre. 2.3.3. Les inconvénients de cette intégration croissante Une dépendance se crée à l’égard du reste du monde. Les économies deviennent très sensibles à la conjoncture internationale. La croissance française dépend étroitement de la croissance allemande qui dépend de la croissance américaine. Se créent des réseaux d’interdépendances plutôt néfastes. Quand les USA toussent, le monde s’enrhume. Des cycles conjoncturels internationaux s’enroulent. Les cycles de croissance et de récession se synchronisent à l’échelle mondiale ce qui affaiblit l’effet des politiques macroéconomiques. En témoigne l’échec de la relance Mauroy de 81-83. Vulnérabilité conjoncturelle donc. La contrainte extérieure assujettit les Etats. Un pays ne peut pas vivre en déficit et doit équilibrer sa balance extérieure. Des déficits commerciaux impliquent le dégagement d’excédents pour rembourser les dettes extérieures. La croissance économique est souvent affectée. Des politiques d’ajustement par le revenu national sont souvent utilisée (on contracte l’activité intérieure). On augmente les impôts, on applique des politiques monétaires restrictives. Il y a également des politiques d’ajustement par les prix comme la dévaluation. Le prix des exportations diminue et on exporte plus pour rétablir l’équilibre de la balance commerciale. 3. Après 2007 En 2016 la croissance mondiale ne dépasse pas 3% selon l’OCDE, ce qui est très faible. L’Europe connaît un réel risque de déflation. La déflation est une situation de stagnation économique qui se caractérise par une faiblesse des investissements, de la productivité, des salaires et des prix. 3.1.Le commerce international a changé de tendance D’après le CEPII l’extrapolation du modèle d’estimation avant crise laissait entendre une croissance des échanges de 8% par an en 2012-13. Dans les faits, le commerce mondial a stagné, et a donc connu une croissance de 0% par an. Avant la crise, les échanges augmentaient deux fois plus vite que la croissance de la production mondiale. Toutes les prédictions de l’OMC se sont révélées surévaluées d’environ 3 points. Tous les organismes mondiaux ont cependant fait des erreurs comparables. Cela indique que le commerce international change intrinsèquement de nature. 3.2.Des causes à chercher dans les facteurs structurels transversaux Sébastien Jean, Pas de Printemps pour le commerce mondial (2016) : Le commerce mondial est pro-cyclique et amplifie les flux. La fabrication d’un produit valant 100, génère des flux de 150. Cependant, c’est de moins en moins vrai aujourd’hui. Son étude montre que ce sont les flux commerciaux dans lesquels les chaînes de valeur sont les plus importantes pour lesquels les prédictions étaient les plus surévaluées. Le fractionnement international du processus de production n’est plus l’accélérateur des échanges qu’il était avant la crise. Cela pourrait être dû au fait que la DIPP entre dans une phase de rendements décroissants. Ainsi, les gains liés à l’extension internationale des chaînes de production tendent à s’amenuiser au fur et à mesure de l’avancée du processus. Par ailleurs, le net ralentissement contemporain pourrait être dû à une reprise des politiques protectionnistes, chaque pays cherchant à compenser le recul de la demande par une diminution des parts étrangères sur le marché national. Chapitre 2 : L’analyse économique des échanges internationaux Chapitre 3 : Régionalisation, gouvernance et régulations internationales