Module 1 : La Mondialisation PDF

Summary

Ce document présente une analyse de la mondialisation et de ses aspects économiques. Il examine différentes théories du commerce international et aborde des concepts tels que la souveraineté économique et les implications de la mondialisation sur les politiques économiques et commerciales. Le document explore plusieurs typologies de souveraineté et décrit la relation entre les discours politiques et la rationalité économique dans le contexte de la mondialisation.

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**[MODULE 1 : LA MONDIALISATION]** A l'aube de l'année 2024, la « souveraineté économique » est plus que jamais au centre des préoccupations politiques. Le président de la République **[E. MACRON]** l'a d'ailleurs rappelé dans ses vœux, en insistant sur la poursuite du «réarmement de notre souverai...

**[MODULE 1 : LA MONDIALISATION]** A l'aube de l'année 2024, la « souveraineté économique » est plus que jamais au centre des préoccupations politiques. Le président de la République **[E. MACRON]** l'a d'ailleurs rappelé dans ses vœux, en insistant sur la poursuite du «réarmement de notre souveraineté européenne ». Agitant les débats économiques alors même que les économistes avaient trouvé un certain consensus sur les vertus de la mondialisation, la crise de la Covid-19 a en effet remis sur le devant de la scène la problématique de l'interdépendance des nations. L'enjeu de souveraineté portait, crise sanitaire oblige, sur des produits de santé dits « stratégiques », comme le paracétamol, les tests, les masques, ou les respirateurs, dont l'absence temporaire et la distribution au compte-goutte a fait peser d'importantes pressions sur le système de santé national. [Clarté conceptuelle et empirique : quelques distinctions et chiffres] **La souveraineté**\ La souveraineté est appréhendées par deux typologies. La première est celle des secteurs : la **souveraineté « industrielle »** est une baisse de la dépendance internationale dans des secteurs économiquement intéressants. Il s'agit de ce type de souveraineté qui est visé par les USA lorsqu'ils investissent 160Md de dollars pour créer une filière de production de puces électroniques et s'extirper du quasi-monopole chinois (90% de la production totale), plan suivi par la France en 2021 via son plan public-privé de 16Md d'euros avec **[STMicroelectronics]**. **La souveraineté « stratégique »** porte quant à elle sur des domaines dont la valeur ajoutée peut être faible, mais qui présente un poids (géo)politique ou social avancé : en témoigne la dépendance au paracétamol produit majoritairement en Inde ou aux masques chinois, qui sont des productions à faible valeur ajoutée dont la relocalisation est économiquement peu alléchante, mais politiquement intéressante. La seconde typologie est donnée par **[E. COMBE]** (2024), où il distingue 5 formes de souveraineté correspondant à 5 visions politiques de cette dernière. 1. La souveraineté mercantiliste : la souveraineté, c'est avoir une balance commerciale excédentaire (voire aucune importation). C'est dans cette voie que ce sont engagés les Etats-Unis depuis 2018 vis-à-vis de la Chine. Cette politique laisse perplexe : elle se heurte aux mesures de contournement et de représailles du partenaire commercial ; elle risque même paradoxalement d'accélérer son rattrapage technologique interne, comme on le constate aujourd'hui avec la Chine. 2. La souveraineté libérale : la souveraineté, c'est accumuler suffisamment de richesses grâce au commerce avec les autres nations pour pouvoir leur acheter tous les biens dont nous avons besoin. 3. La souveraineté régulatoire : des contraintes et des règles administrativement contraignantes. 4. La souveraineté de rattrapage : la souveraineté, c'est être indépendant sur la production de certains produits critiques, parfois stratégiques, mais pas que. 5. La souveraineté de leadership : la souveraineté, c'est un enjeu de demain : il faut avant tout investir sur les filières d'avenir. Les investissements dans les puces électroniques en France et aux Etats-Unis est de ce point de vue éloquent. **Un des enjeux qui se dessinent est celui de la confrontation entre les discours politiques et la rationalité économique** : c'est ce que pointent LANDIER et THESMAR dans [10 idées qui coulent la France], lorsqu'ils dénoncent la politisation de la relocalisation, qui s'accroche agressivement à des relocalisations et des souverainetés stratégiques contre la théorie économique. **[E. COMBE]**, dans « Souveraineté économique : entre ambitions et réalité » (2022) compare les velléités d'autarcie du mercantilisme moderne à un mythe du potager, reposant sur l'illusion qu'il serait possible de vivre indépendants comme celui qui se nourrit en cultivant son jardin. En effet, la DIPP/CVM a créé une si grande interdépendance des économies qu'il est soit impossible, soit très coûteux de revenir en arrière : impossible car certains biens sont des enfants de la mondialisation et mourraient avec elle (ainsi en va-t-il des batteries au lithium), ou très coûteux car renoncer à la DIPP, c'est renoncer à la spécialisation et à ses économies d'échelle, mais aussi et surtout renoncer aux vertus de la concurrence sur le pouvoir d'achat (les plans de substitution aux importations de la CEPAL notamment ont montré leur inefficacité quand ils ont créé des monopoles nationaux peu concurrencés et peu compétitifs). **La mondialisation :** « Processus d'interconnexion des économies où se multiplient les échanges économiques et productifs entre les nations. La mondialisation s'appréhende au travers de cinq composantes : commerciales, financières, technologiques, auxquelles on ajoute la mondialisation des entreprises et des migrations » - **[ADDA]**, *La mondialisation de l'économie, 2012* Du point de vue des entreprises, **[ARTUS]** dans *[Faut-il s'attendre à une vague de relocalisations en France ?] (*2020), donne deux définitions de relocalisation : stratégique si influencée par l'Etat dans des secteurs clés ; individuelles si décidées par la rationalité des entreprises qui, par la DIPP, voient un avantage dans un certain pays et s'y rendent. La mondialisation est donc un état, qui n'est ni synonyme de **libre-échange**, ni incompatible avec du **protectionnisme**. En clair, libre-échange comme protectionnisme sont des politiques commerciales : la première est un cas extrême de dérégulation, et la seconde, un cas extrême de régulation partielle de certains biens. Dès lors, si le libre-échange favorise le processus de mondialisation en donnant un cadre plus favorable à l'interconnexion des économies, il peut exister une mondialisation avec du protectionnisme : elle coûtera simplement plus cher que ce qu'elle devrait. **Indicateur : A INDIQUER EN COPIE** Taux d'ouverture : ((X+M)/2)/100 **Des chiffres (plus pour une sous-partie bourrée de chiffres, mais au moins, on les a) :** 2024, Taux d'ouverture : - France : 24% (sachant que PIB France = 2800Md d'euros) -Zone EURO : 23% -OCDE : 22% Le progrès technique a divisé par 4 les coûts de transport entre 1930 et aujourd'hui. **ENJEUX :** **[Les inégalités, la mondialisation à vitesse variable]** Peut-on, à la lumière d'une rétrospection sur deux siècles, rester aussi indulgents que **[J.S MILL]** qui ne voyait en les différences qualitatives de spécialisation qu'une nuance à la thèse ricardienne ? Peut-on vraiment affirmer que la critique doit s'arrêter à une répartition inégale de gains toujours positifs, et ne pas aller jusqu'à la dégradation de ces termes de l'échange qu'il a théorisés ? (termes de l'échange = Prix(X)/Prix(M)). **[Actualisation : enjeu du numérique]** Un autre enjeu est celui du numérique et du poids que donne la mondialisation à des entreprises, alors capables de concurrencer ou entraver la souveraineté des Etats. Deux exemples sont alors saillants : celui de l'Europe, d'une part, qui a adopté en 2023 le DMA et DSA visant à renforcer les sanctions des abus de position dominante des GAFAM (l'amende de 13MD d'euro à l'encontre de Google pour pratique fiscale déloyale en Irlande a de ce point de vue été confirmée) ou la protection des données des utilisateurs européens. Celui des USA, d'autre part, en ce que de nombreux hommes politique dont le colistier de **[D. TRUMP]**, **[J.D. VANCE]**, prône un démantèlement de Google à la Standard Oil. Il est intéressant d'ailleurs de constater à quel point ces entreprises peuvent en effet entraver la souveraineté des institutions étatiques, en ce que Linda **[KAHN]**, temporellement proclamée « la pourfendeuse de GAFAM », n'a finalement que très peu agit contre ceux qu'elle voulait occire... La question du démantèlement est par ailleurs délicate, en ce que la souveraineté nationale alors gagné serait contrebalancé par un affaiblissement américain face aux Chinois ou aux Européens, qui ont leurs propres « champions nationaux ». **CHAPITRE 1 : LES GRANDES LIGNES DES GRANDES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL** **[Partie I : les théories traditionnelles du commerce international et les gains purement quantitatifs : CPP interne, monopole externe, rendements d'échelle constants]** A. [La théorie des avantages : de l'absolu au comparatif relatif] B. [Les modèles néoclassiques et de la synthèse du commerce international] **[Partie II : des gains quantitatifs et qualitatifs au libre-échange essentiellement fondés sur les écarts à la CPP (monopole national, hétérogénéité des produits, collaboration des producteurs)]** A. [Monopole national, contestabilité internationale et rendements d'échelle croissants =\> baisse des prix] B. [Commerce international intra-branche : la qualité par l'hétérogénéité] C. [L'économie géographique ou les gains de la collaboration entre entreprises permises par le libre-échange] **[Partie I : les théories traditionnelles du commerce international, ou les premières intuitions géniales des vertus d'une économie mondialisée et ouverte.]** A. [La théorie des avantages : de l'absolu au comparatif relatif] Les théories traditionnelles du commerce international commencent avec **[A.SMITH]**, qui consacre la première phrase de son [Livre IV] de *[Recherches sur la nature et les causes de la richesses des nations]* (1776) à la rupture : celle entre le courant qu'il lancera et ceux qu'il appelle les « partisans du système mercantile », et pour qui «  en matière de commerce international, nul de gagne ce que l'autre ne perd » (Antoine de **[MONTCHRESTIEN]**, 1610). Face à une vision guerrière du commerce, il pose la théorie des avantages absolus : en se spécialisant dans les productions pour lesquelles les pays ont les coûts relatifs les plus bas, le commerce est un jeu à somme positive, par les économies d'échelles que permettent les spécialisation. **[D.RICARDO]** (*Des principes de l'économie politique et de l'impôt*, 1817) poursuit cette logique en enrayant sa principale limite : le fait que des pays sans avantage absolu ne gagne alors pas au libre-échange, car importent alors massivement sans capacité de financer sur le long terme faute d'export. Pour ce faire, il établit la théorie des avantages comparatifs (dont les hypothèses sont la concurrence, les rendements factoriels décroissants, les rendements d'échelle constants, et l'existence d'un unique facteur de production -le travail) dans laquelle chaque pays aura avantage à participer au commerce si chacun se spécialise dans l'unique production dans laquelle il a le plus grand avantage, ou, à défaut, le plus faible désavantage. Les spécialisations sont alors liées aux différences de technologie, c'est-à-dire de qualité du facteur travail. Ricardo prend à l'appui l'exemple de la Grande-Bretagne (GB) et du Portugal, produisant tous deux vins et draps : Nombre d'heures de travail Grande-Bretagne Portugal ---------------------------- ----------------- ---------- Vin 120h 80h Draps 100h 90h La GB n'a aucun avantage absolu, ce qui l'exclurait du commerce smithien. Or, Ricardo montre le double avantage de sa théorie : d'une part, en comparant les coûts relatifs du drap par rapport au vin (de 0.83 en Angleterre et de 1.1 au Portugal), l'Angleterre va pouvoir participer au commerce international et vendre des draps. D'autre part, les spécialisation des deux pays dans une seule production sera plus efficace que si le Portugal dispersait ses travailleurs dans deux secteurs, car les économies d'échelle seront encore plus grandes. On retrouve ainsi le cercle vertueux du commerce international selon la théorie traditionnelle : ces économies d'échelle engendrent une baisse des prix augmentant les échanges, et donc la production, et donc les économies d'échelle, rebaissant les prix,... Aussi pouvons-nous formaliser les avantages de la spécialisation dans un graphique, et en passant par les frontières des possibilités de production (pour une économique, l'ensemble des biens que cette économie peu produire au maximum compte tenu des facteurs de production possédés) : ![](media/image2.png) B. [Les modèles néoclassiques et de la synthèse du commerce international] Les modèles néoclassiques du commerce international confirment que la spécialisation en fonction des dotations factorielles génère des gains économiques élevés, voire, selon une certaine acception, une réduction des inégalités. Elles sont toutes basées sur le modèle **[HECKSHER]** (« The effect of foreign trade on the distribution of income", 1919) et **[OHLIN]** (*Interregional and International Trade*, 1933), qui est un modèle à 2 biens, à pays, 2 facteurs de production (L et K), en CPP dans les pays, à rendements factoriels décroissants et rendement d'échelle constant, et qui indique que l'avantage comparatif des pays est fondé sur les dotation factorielle, c'est-à-dire que le pays se spécialisent uniquement dans le bien nécessitant le facteur de production le plus abondant sur le territoire. Cette base prolongée par deux fois par **[STOLPER]** et **[SAMUELSON]** (« Protection and Real Wages », 1941 : modèle HOS puis modèle Stolper-Samuelson), permet de tirer une double conclusion : la première est que la spécialisation implique une baisse de la rémunération du facteur peu utilisé la hausse de celle du facteur intensément demandé. La seconde se construit sur cette dernière : comme les deux pays sont spécialisés dans deux productions nécessitant des facteurs différents, chacun de ces deux facteurs connaissent une égalisation de leur rémunération relative à l'échelle du monde, par les jeux d'offre et de demande inversés. La mise en perspective des salaires des **ouvriers peu qualifiés américains et chinois** est utile pour expliquer ce phénomène : pays développé, les USA ont peu à peu diminué la rémunération du facteur travail peu qualifié, ce qui a donné naissance à la Rust Belt, une zone dans laquelle les salaires ont énormément baissé. A l'inverse, la Chine, pays plus spécialisé dans le travail, a connu une forte hausse des salaires ouvriers dans les années 1980 grâce à l'ouverture au commerce international (1981, 1982: observatrice de l'OMC, 2001 : intègre l'OMC), ce qui a conduit à une diminution du nombre de pauvres (pauvreté absolue) de 1 milliards. Le théorème de **[RYBCZYNSKI]** (1955) stipule que dans le cadre du modèle HOS, l\'augmentation de la dotation d\'un pays dans un facteur de production donné, accroît la production du bien utilisant intensément ce facteur plus que proportionnellement à l\'augmentation de la dotation et réduit la production de l\'autre bien. Ce résultat prédit donc une augmentation de la spécialisation relative du pays si l\'augmentation porte sur le bien de production le plus abondant dans ce pays, et une diminution de la spécialisation si l\'augmentation porte sur le bien plus rare. Un pays en forte croissance peut ainsi voir sa spécialisation glisser de produits intensifs en travail vers des produits intensifs en capital. Par exemple, dans les années **1980**, **80%** des exportations de la **Corée du Sud** concernent **l'agriculture**. Aujourd'hui, **80%** des exportations sud-coréennes concernent **l'industrie et la high-tech**. **[Le paradoxe de LEONTIEF :]** Paradoxe faux démonté par **[BALDWIN]** en 1971 puis **[VANEK]**, et qui voulait réfuter le modèle H-O par l'empirie. Leontief constatait que les USA étaient « leader » de la production de biens riches en facteur K. Dès lors, en suivant H-O, ils devraient exporter plus de biens intenses en K qu'en importer. Or, c'était l'inverse : en **1947**, le rapport K/L des imports était de **18**, et celui des exports, de **14**. Les biens importés étaient donc plus intenses en K que les biens exportés, ce qui est absurde par rapport au théorème H-O. Seulement, comme **[BALDWIN]** le montre en 1971, Leontief a fait des confusions : les USA ont prioritairement une abondance de facteur Lq, et pas de K. Il est donc logique qu'ils n'exportent pas des biens plus intenses en K qu'ils n'en importent. Par contre, en étant plus précis, et en distinguant 8 degrés de qualification du facteur L en fonction du niveau et du secteur (**[TREFFLER]**), on retrouve empiriquement la validité du théorème H-O. En étendant le modèle à n biens et m pays, **[VANEK]** montrera qu'un pays a toujours intérêt au commerce international quand bien même il se spécialiserait dans plusieurs biens (ce qui resterait une petite part des n biens existants). La monoproduction n'est pas nécessaire aux économies d'échelle. C'est un réponse définitive à Leontief, puisque le fait que les USA soit très bon en K n'implique par que ce soit leur spécialité phare, et donc qu'il y ait un paradoxe. C. [Les modèles néo-factoriels et néo-technologiques prolongent le constat des vertus du libre-échange en étendant les hypothèses] TOUJOURS EN CPP Ces théories permettent de montrer les bienfaits du commerce international lorsque, globalement, il se fait entre pays différents dont les économies sont chacune en CPP, et lorsqu'ils échangent des biens différents. Seulement, comme l'énoncent **[MUCCHIELLI]** et **[MAYER]**, *Economie internationale* (2010), ces théories ne suffisent plus à expliciter tous les bienfaits du commerce international, car aujourd'hui, on constate précisément que le commerce est intra-branche, se fait entre pays similaires, en concurrence nationale imparfaite et en concurrence internationale, et avec des externalités positives. [Typologie : les quatre effets positifs du commerce international] 1. Effet « pro-compétitif » lié à la hausse de la concurrence 2. Effet de « dimension par la spécialisation » : économies d'échelle 3. Effet de « rationalisation » : DIPP 4. Effet de « variété » **[Partie II : Cependant, il existe également des gains qualitatifs au libre-échange, ainsi que des avantages essentiellement fondés sur les imperfections de la concurrence]** A. [Le libre-échange, conjugué aux rendements d'échelle non plus constants mais croissants, décuple les gains à l'échange] **[KRUGMAN]** et **[HELPMAN]** montrent dans *Market structure and Foreign trade* (1985) que l'absence totale de CPP l'échelle nationale dans les pays et la contestabilité internationale des marchés entre les pays permettent un redoublement de l'efficacité des firmes, du commerce international, et de la baisse des prix. En effet, l'absence de CPP nationale (contre le modèle de Ricardo, donc) permet l'existence d'une grande entreprise jouissant de fortes économies d'échelle. Or, la contestabilité entre les pays (encore une fois contre l'idée de Ricardo de spécialisation figée et individuelle) permet de lutter contre la hausse des prix des monopoles, puisque les grandes entreprises peuvent être contestées de n'importe où dans le monde. Ainsi, par la pression à la baisse des prix selon le principe de contestabilité de **[BAUMOL]**, **[WILLIG]** et **[PANZAR]** (« Contestable Markets and the Industry Structure », 1982), les marchés contestables internationaux permettent une large baisse des prix et de fortes économies d'échelle, ce qui est vertueux pour les consommateurs du monde entier. B. [Le commerce international est aussi vertueux dès lors qu'il permet de briser l'homogénéité des produits] Le commerce international est aussi vertueux dès lors qu'il va contre l'idée classique selon laquelle on n'échange avec les autres que ce que l'on ne possède et ne produit pas soi-même, c'est-à-dire dès que le commerce intrabranche brise l'homogénéité des produits et donc, répond à la demande de diversité des consommateurs. En clair, l'air du temps n'est plus à la Ford noire : dans un monde où, comme l'écrit **[LASSUDRIE-DUCHENE]**, les individus remontent la pyramide des besoins de **[MASLOW]** et veulent des produits qui leur ressemblent pour s'accomplir, le modèle unique ne suffit plus. Que ce soit parce que chaque individu, parce qu'il est unique, a des goûts différents (approche **[d'HOTTELING]**) ou parce que nos goûts changent aux cours de notre propre vie (approche de **[CHAMBERLIN]**), toujours est-il que l'offre de diversité est un facteur qualitatif du développement et de la croissance (sens de **[KUZNETS]**). Or, selon **[LANCASTER]** (« Intra-industry Trade under Perfect Monopolistic Competition », 1980) une entreprise nationale n'est pas capable de répondre à elle seule à la diversité des goûts des consommateurs dans sa propre économie : c'est la raison pour laquelle la voie est libre pour les autres entreprises de pays différents, qui vont profiter de cette demande pour s'étendre. Car comme le montre **[LINDER]** (*An Essay on Trade and Transformation*, 1961), les entreprises, après s'être lancée sur leur propre marché domestique, cherchent à grandir en trouvant une nouvelle demande pour leur produit, demande qui se trouvera dans des pays offrant déjà des biens proches mais de modèles différents. L'empirie montre bien l'importance de ce phénomène : les **66%** du commerce France / Royaume Uni est intrabranche, plus de **50%** pour le commerce UE/Royaume Uni l'est aussi (indicateur de **GRUBEL** & **LOYD** : GL = 1 - \|Xi-Mi\|/(Xi+Mi) , GL=0 pas de commerce intrabranche) C. [Enfin et de manière plus récente, c'est l'importance de la géographie, générant des effets d'agglomération, qui démontrant l'intérêt du libre-échange] Enfin, le commerce international permet, selon **[KRUGMAN]** (*« Increasing Returns and Economic Geography »*, 1991), des économies d'échelle externes, c'est-à-dire des baisses de coûts de production bénéfiques à l'ensemble d'un secteur non liées à l'augmentation des quantités produites par l'entreprise. En effet, le commerce international, parce qu'il a un effet pro-compétitif, incite les entreprises à rationaliser un maximum leurs coûts de production, et donc, à aller chercher des économies d'échelle externes. Or, ces économies sont atteintes grâce aux effets d'agglomération permises par la flexibilité géographique des entreprises : la concentration des firmes sur un même territoire implique des baisses des coûts de transaction (surveillance des contrats), de transport, d'accumulation du KH, et du Learning-by-Doing. Cette agglomération est d'autant plus vertueuse et autoentretenue que les dynamiques de ces territoires impliquent des hausses de salaires dans la régions, donc une hausse de la consommation locale, donc une hausse de la production, et donc de nouveaux effets d'agglomération... A titre indicatif, TESLA vend 14% de ses voitures dans la Silicon Valley, Silicon Valley qui emploie 120 000 salariés locaux. Il manque : le dumping réciproque de Krugman et Brander / le graphique de Krugman sur le first-mover advantage / Krugman Venables sur le modèle centre-périphérie Dissertation sur le développement, la croissance, les bienfaits et le commerce international : A\) Smith et Ricardo : effets de dimension B\) Avantage pro-compétitif et DIPP (néo-tech) C\) Variété

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