Cours 4 - Identités de Genre (Deuxième Partie) - Sara Delisle - 2024 PDF

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Université de Sherbrooke

2024

Sara Delisle

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gender identity sociology psychology parenthood

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This document discusses different aspects of parenthood, including gender identity, cultural and social contexts. It references historical data and the concept of 'rationality contextualized'. The document also covers topics such as the term 'childfree' and its usage in relation to parenthood.

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Parentalité Cours 4 - Identité de genre (deuxième partie) Cours du 4 octobre, 2024 Rationalité contextualisée Partant du postulat qu’un individu n’est jamais totalement rationnel mais que la rationalité n’existe que partiellement dans toutes les cultures et tous les groupes soci...

Parentalité Cours 4 - Identité de genre (deuxième partie) Cours du 4 octobre, 2024 Rationalité contextualisée Partant du postulat qu’un individu n’est jamais totalement rationnel mais que la rationalité n’existe que partiellement dans toutes les cultures et tous les groupes sociaux. (Lukes, S. 1986 et Young A. 1982) Afin de saisir le sens des comportements individuels, il importe d’adopter une posture plus ouverte aux différentes formes de logiques qui régissent les croyances et la rationalité. (Lukes, S. 1986 et Young A. 1982). Entre autres : « reconnaître que la logique et la rationalité sont fonction des prémisses culturellement conditionnées et que toute rationalité doit être contextualisée. » (Massé 1995). Ainsi, il faut redonner une crédibilité à la subjectivité… La reconnaissance de rationalités divergentes passe par une science de la subjectivité et par l’élargissement de la conception de la signification. (Schweder, 1986) On est amené à distinguer la signification objective d’une réalité (ce qu’elle signifie par consensus social), de sa signification subjective (ce qu’elle signifie pour tel individu l’ayant vécue). (Massé, 1995) Historique – Le terme childfree […] introduit par le magazine Time en 1972 lors de la création de la National Organization for Non-Parents qui avait pour but de soutenir les personnes qui ne voulaient pas d’enfant et lutter contre le pro-natalisme. Popularisé dans les années 1990 à 2000 en Amérique du Nord et en 2014 en France. Sinon, aucun terme spécifique ne désignait le fait de demeurer sans enfant. Or un concept n’ayant pas de nom n’a pas d’existence concrète dans l’imaginaire collectif. Le terme « childfree » ou « sans enfant par choix », est souvent confondu, autant dans la littérature scientifique que dans l’usage courant, avec le terme « childless » (Blackstone, 2014; Vinson et al., 2010). Dans le premier cas, on parle de personnes ayant fait un choix conscient de ne pas avoir d’enfant, alors que dans le second, on parle de personnes n’ayant pas d’enfant, mais qui en désir ou en désiraient (Blackstone, 2014, Blackstone et Stewart, 2016). Le taux de natalité en Amérique du Nord a chuté de façon significative (Blackstone, 2014). D’ailleurs, le choix de ne pas avoir d’enfant gagne en popularité (Ashburn-Nardo, 2017). En 2016, au Québec, les couples sans enfant représentaient environ 43 % de l’ensemble des couples, contre 37 % en 2001 (Institut de la statistique du Québec, 2018). (Zoë Dubus, Yvonne Knibiehler, 2020; Emmanuelle Gareau, Les3Sex*,19 septembre 2019) Impact du genre sur la stigmatisation en lien avec le choix de ne pas avoir d’enfant L’injonction à la maternité n’a donc toujours pas aujourd’hui d’équivalent masculin selon la formule de Charlotte Debest, et même si l’on constate que la presse, de manière générale, publie des articles positifs au sujet des childfree, cette fixation sur les femmes pose un problème. Les femmes sont confrontées à une plus forte stigmatisation que les hommes lorsqu’elles affirment leur volonté de ne pas avoir d’enfant. En effet, celles-ci ressentent plus fortement le discours normatif qu’on leur assène, et qui porte principalement sur le fait que tôt ou tard leurs « hormones » finiront bien par se réveiller. Les études le montrent : ce sont les femmes qui s’occupent des tâches ménagères, les femmes qui prennent en charge les soins les plus rébarbatifs et les moins valorisés liés aux enfants, les femmes qui touchent un salaire inférieur et à qui la situation familiale impose les temps partiels, les femmes encore qui, lors d’un divorce, se voient confier la garde des enfants à 80%. Le fait de devenir parent pèse donc toujours considérablement plus sur les femmes que sur les hommes et cette donnée est parfaitement intégrée par les femmes qui ne souhaitent pas avoir d’enfant. (Zoë Dubus, Yvonne Knibiehler, 2020) Tableau 5. « Avez-vous subi des remarques désobligeantes concernant votre choix ? », enquête Childfree, 2017 Selon les résultats de recherche de Zoë Dubus et Yvonne Knibiehler, 2020 Pourquoi faire ce choix, quels sont les rationnels des personnes childfree ? Selon les résultats de recherche de Zoë Dubus et Yvonne Knibiehler, 2020 En lien avec les réseaux sociaux, pourquoi créer des groupes childfree safe ? « Matrescence » Terme créé par l’anthropologue Dana Raphael en 1973, elle a également popularisé le terme « doula ». La « matrescence » signifie : la naissance d’une mère = un événement de passage important. Plusieurs nouvelles mamans pensent souffrir de dépression post-partum alors qu’elles ressentent un flot d’émotions liées à leur récente maternité. (Alexandra Sacks, psychiatre, 2020). Le concept de « patrescence » n’existe pas en science, il existe qu’en tant que déclinaison du concept de « matrescence ». « […] devenir mère entraîne un changement d’identité doublé d’une transformation physique et psychologique qui sont aussi éprouvant que ceux vécus à Pertinence en l’adolescence. » (Alexandra Sacks, psychiatre, 2020). soin et accompagnemen « La nouvelle mère a plusieurs deuils à faire, […] elle doit renoncer à une certaine t des personnes liberté, à sa vie et son corps d’avant […], puis elle doit se construire une nouvelle identité qui intègre le statut de mère. » (Nathalie Parent, psychologue clinicienne en périnatalité, 2020). Il est important pour les nouvelles mères de mieux comprendre cette période et d’en parler. (Alexandra Sacks, psychiatre, 2020). En lien avec le concept de « matrescence »… Pourquoi ce concept est toujours peu utilisé et peu connu, en comparaison avec l’adolescence, par exemple ? Rationalité et grossesses en milieu d’extrême pauvreté (Culture et santé publique, Massé, 1995) Étude de cas : « Les femmes qui vivent en milieu d’extrême pauvreté sont forcément soumises à des conditions de vie difficiles. Souvent, ces femmes proviennent de familles désunies, ont été victimes d’abus et de négligences de toutes sortes de la part de leurs parents, connaissent des expériences désastreuses avec des conjoints successifs et n’ont aucun espoir de voir leur situation s’améliorer. Pourtant, elles décident consciemment d’avoir plusieurs enfants et d’en assumer les conséquences. Aux yeux du reste de la population et de plusieurs professionnels de la santé et des services sociaux, une telle décision est purement irrationnelle. » En vous inspirant du concept de rationalité contextualisée, tentez d’expliquer la rationalité de ce choix en fonction du contexte dans lequel se trouvent ces femmes. Marqueur identitaire : Entre l’identité de victime et celles liées à la criminalité, la délinquance et l’agression Au Québec : « Selon les données déclarées en 2019 par les corps de police au Violences Québec, les femmes représenteraient : basées sur 76 % des victimes de violence en le genre : contexte conjugal; 88 % des victimes d’agression sexuelle; 95 % des victimes de crimes relatifs au proxénétisme et à la traite de personnes ». Source : https://www.quebec.ca/gouvernement/portrait-q uebec/droits-liberte/egalite-femmes-hommes/vio lence-femmes Synopsis du documentaire : Huit femmes, sept intervenantes, un refuge et un dénominateur commun : la violence conjugale (2022). « FUIR raconte le quotidien d'un refuge qui recueille des victimes de ce fléau social qui touche tous les types de couples, peu importe les préférences sexuelles ou religieuses. » https://quebeccinema.ca/ Exemple : Projet Mobilis 3 de la police de l’agglomération de Longueuil : ancien directeur Fady Dagher (maintenant directeur du SPVM) Comprendre l’ensemble du système dans lequel se trouve la jeune fille en situation de prostitution et faire en sorte qu’elle ne soit pas criminalisée. Travailler en partenariat, trouver les ressources : travail, logement, etc. Exemple de partenariat avec une anthropologue en santé publique : Rose Dufour Fondatrice de la Maison de Marthe à Québec qui accueille et encadre les femmes qui veulent sortir de la prostitution. Visionnement Résistance La police face au mur Documentaire de Charles Gervais À la suite de votre visionnement… Comment on en arrive à mieux comprendre la réalité, le contexte de la prostitution pour les femmes et les filles mineures ? Quelles actions sont mises en place afin de mettre les femmes et les filles mineures au centre des interventions ? Nommez des éléments en lien avec leur vécu et leur situation qui expliquent la logique, le sens de leur comportement et de leur choix (s’il y a choix) ? Le milieu de la prostitution implique plusieurs acteurs.trices, dont les clients : qui sont-ils et comment briser certains mythes en lien avec la prostitution ? Hommes agressés sexuellement au Québec Regroupement des organismes ROQHAS québécois pour les hommes agressés sexuellement Réalité des hommes au Québec et au Canada Sortir de l'ombre, la réalité des hommes ayant subi des agressions sexuelles, conférence de Samuel Dussault (Directeur du ROQUAS) Un homme sur 5 ayant vécu un abus sexuel dans son enfance, aurait également vécu une période d’incarcération. Les groupes plus à risque de subir de la violence sexuelle sont les personnes de la diversité de genre et sexuelle (3 fois plus que les hommes hétérosexuels). Non-reconnaissance des victimes elles-mêmes: 80% des hommes, dans les recherches, qui « coche » avoir vécu des comportements reliés à de la violence sexuelle, selon la définition légale, mentionne ne pas avoir été et,ou être victime d’abus sexuel. Conséquences : on ne les voit pas dans les statistiques et une majorité des hommes abusés sexuellement ne font pas le lien avec certaines problématiques qu’ils vivent dans le présent. En lien avec les constructions sociales des rôles sociaux attribués en fonction du genre… Comment pourrions-nous expliquer cette non- reconnaissance plus importante chez les hommes d’une victimisation en lien avec un abus sexuel ? Femmes et système carcéral « Au Canada, les femmes sont minoritaires en milieu carcéral : 10% au provincial et 6% au fédéral. » « Au Québec, les femmes autochtones représentent 1,8% de la population générale féminine3; pourtant, elles représentent 9,4% de la population féminine sous sentences provinciales (58% sont inuit). Du côté des pénitenciers fédéraux, les femmes autochtones représentent actuellement 50% de la population carcérale féminine, alors qu’elles ne constituent que 4% de la population féminine canadienne. » Source : société Elizabeth Fry du Québec (SEFQ) Conséquences de cet état minoritaire « Elles ont hérité de politiques et pratiques correctionnelles calquées sur la réalité masculine. » « Cela a pris plusieurs décennies avant qu’on s’intéresse à la spécificité de leurs besoins et que les gouvernements reconnaissent la nécessité de développer un modèle de gestion correctionnelle spécifique aux femmes et des infrastructures adaptées à leurs besoins. » « Ces enjeux sont toujours d’actualité. » Source : société Elizabeth Fry du Québec (SEFQ) En lien avec le vécu de Louise Henry, ex- détenue à la prison Leclerc … Quels éléments de son parcours en détention vous permettent d’illustrer les conséquences de l’état minoritaire des femmes dans les milieux carcéraux ? Réflexion sur la gestion des corps en milieux carcéraux (Daphné B. maquillée, 2020) « Le détenu est réduit à Autres exemples où sa plus simple cette règle est plus expression: un corps lourde sur le vécu des asexué dans un femmes incarcérées uniforme impersonnel. que sur celui des » hommes. Précisions sur la prison Leclerc au Québec Centre de ressources spécialisées, Stéphanie Marin, LeDevoir, 3 juin 2024 « Des femmes ayant été incarcérées à la prison Leclerc tentaient mercredi de faire autoriser par une juge une action collective contre cet établissement de détention provincial situé à Laval. Elles dénoncent des fouilles à nu systématiques et dégradantes, des soins de santé déficients et des conditions de détention déplorables dans un édifice insalubre. » Louise Henry porte la cause, en proposant d’être la représentante de toutes les détenues qui sont passées par la prison Leclerc, depuis 2019. Ministère de la sécurité publique au Québec 2015- 2016 Les femmes contrevenantes sont relativement jeunes, moins scolarisées que les autres femmes, sans-emploi pour la plupart et aussi nombreuses à prendre des médicaments d’ordonnance. Les femmes étant en général plus souvent victimes de maltraitance que les hommes, cette situation les rend plus vulnérables à adopter des comportements criminels et à être judiciarisées. Une femme incarcérée sur deux aurait subi un abus sexuel et une femme sur 10 aurait vécu de la violence conjugale (ministère de la sécurité publique 2011). « Nous pouvons considérer que les femmes détenues ou suivies dans la communauté sont, la plupart, autant des contrevenantes que des victimes. » Le programme de justice réparatrice au Québec provient, en partie, des avancées en lien avec la science de la victimologie. Bref Création, il y a 40 ans de l’Association québécoise Plaidoyer-Victime (APVQ) : historique « Défendre et promouvoir les droits et les intérêts collectifs des personnes victimes d’infractions criminelles. Telle est la mission de l’AQPV depuis 40 ans. Pour l’accomplir, l’organisme produit des La Justice outils d’information, oriente les personnes victimes vers les services appropriés, milite pour réparatrice les droits et les intérêts collectifs des victimes, offre des formations aux personnes qui les au Québec accompagnent et regroupe des membres ayant à cœur la défense de leurs droits. » Vidéo explicative : https://aqpv.ca/aqpv_40/mars- 2024/ Selon les propos d’Arlène Gaudreault, membre fondateur de l’Association québécoise Plaidoyer-Victimes Colloque Équijustice, 28 mai 2024 2020, réforme : Loi visant à aider les victimes d’infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement (LAPVIC) : l’élargissement de la notion de victimes; la couverture du régime pour toutes les victimes de crimes contre la personne; un soutien psychologique illimité pour certaines catégories de victimes; l’abolition du délai pour déposer une demande (victimes de violences sexuelles et conjugales); l’admissibilité pour les victimes de crimes commis à l’étranger; l’élargissement de la gamme des professionnel.les pouvant offrir du soutien aux victimes. Provient également d’une réforme majeure des institutions pénales Albert Eglash (psychologue américain travaillant dans les prisons) répand l’expression « Restorative Approach for Creative Restitution » en 1950 et dans un livre en 1977. La Restorative Approach a commencé à s’opposer au système pénaliste en 1990 et à devenir la Restorative Justice. « Aujourd’hui, la justice réparatrice est un domaine de spécialisation, un champ disciplinaire universitaire, un ensemble de programmes et une spécialité académique ou professionnelle. » Met l’accent sur la réconciliation et offre des services post-sentenciels de médiation entre la personne victime et la personne Au Canada : délinquante ouAucriminelle Québec : Réseau https://www.canada.ca/fr/service- correctionnel/services/scc-vous/justice- Équijustice reparatrice.html « Équijustice est une association « La justice réparatrice est une approche de la justice qui se provinciale à but non lucratif concentre sur la réparation des comptant 23 membres à travers torts causés par un crime et sur la tout le Québec. Le réseau offre satisfaction des besoins des une expertise en matière de personnes concernées. Les justice réparatrice et de médiation processus de justice réparatrice citoyenne. » offrent essentiellement des possibilités d'échanges sûrs et « La justice réparatrice est avant volontaires entre les victimes, les tout une justice humaine qui [délinquant.es] et les laisse toute sa place aux collectivités. » personnes, à leur singularité et à l’expression de leur vécu. Chaque Documentaire : Quand punir ne suffit pas, La justice réparatrice La posture de la personne Produit et réalisé par Pauline Voilard médiatrice Pour en savoir plus : https://ici.radio-canada.ca/tele/doc- humanite/site/episodes/667129/ justice-reparation-victimes-crime- blessures Les quatre (4) principes de l’approche relationnelle (Charbonneau et Rossi, 2020) 1) Ne doit prétendre à aucun autre objectif que le dialogue. 2) La seule méthode utilisée pour parvenir à cet objectif est également le dialogue, pour ce faire il est essentiel de bien comprendre les attentes des personnes impliquées. 3) L’approche relationnelle est basée sur la préparation des participant.es, par des ateliers de communication. 4) La posture du médiateur.trice est déterminante, il ou elle doit demeurer dans l’écoute et l’accompagnement. Attention ! « Le risque de victimisation secondaire est certainement ce que l’on redoute le plus […]. Rendre possible la rencontre réparatrice, cela revient à faire se rencontrer deux personnes autour d’un vide immense […]. Le médiateur relationnel doit faire tomber ces incertitudes, une à la fois. » (Charbonneau et Rossi, 2020) Posture de la personne médiatrice relationnelle - Écoute « attentive » 1. Se détacher du rôle d’expert.e. 2. Tenter le plus possible de ne pas influencer la personne et ne pas la pousser à changer ou à se transformer. 3. Éviter la suggestion. 4. Se rappeler constamment l’influence possible qu’un.e médiateur.trice peut avoir sur un.e participant.e. (Charbonneau et Rossi, 2020) Précision sur l’acceptation « inconditionnelle » Ne pas juger ou diagnostiquer la personne en fonction de ses propres distorsions personnelles ou professionnelles. Ne pas juger les raisons qui poussent les personnes à faire ce cheminement. Ne pas juger les réactions de la personne. Ne pas juger son vécu. « […] dans toutes ces situations, chaque participant est libre de parole. La parole libre est la seule chose que le médiateur a le devoir de protéger : il doit avoir, à son égard, une acceptation inconditionnelle. » (Charbonneau et Rossi, 2020)

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