Évolution des systèmes adhésifs PDF
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Université libre de Bruxelles
Anna Ravera
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Ce document décrit l'évolution des systèmes adhésifs en dentisterie, en les classant par génération et par mode d'action. Il explique les différents types de mordançage (MR) et les systèmes auto-mordançants (SAM), ainsi que leurs avantages et inconvénients. Le document détaille des aspects techniques comme le rinçage, le séchage, le primer, et le bonding.
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Évolution des systèmes adhésifs On a une classification par génération : - à partir de la 4ème génération on a le concept du mordançage total (émail-dentine) - à partir de la 5ème génération on est en présence de mono-flacons - après la 6ème génération on a l’apparition des auto-mordençant - 7ème g...
Évolution des systèmes adhésifs On a une classification par génération : - à partir de la 4ème génération on a le concept du mordançage total (émail-dentine) - à partir de la 5ème génération on est en présence de mono-flacons - après la 6ème génération on a l’apparition des auto-mordençant - 7ème génération : SAM1 Cette classification par génération n’est pas synonyme de performance (génération ≠ performance). Classification par mode et principe d’action (2 groupes) : - MR ➙ nécessite un traitement préliminaire de la surface par technique de mordançage total avec utilisation d’un acide fort (acide ortho-phosphorique 37%) MR3 ➙ etching + primer + bonding (3 étapes) MR2 ➙ etching + prime&bond à sécher légèrement et polymériser (2 étapes) - SAM ➙ ne nécessite pas de traitement préalable, donc on peut appliquer ce collage sans aucun traitement préliminaire : c’est une technique d’auto-mordançage par un acide faible (qui est le primer acide) SAM2 ➙ primer (juste sécher, pas rincer) + bonding (sécher + polymériser) (2 étapes) SAM1 ➙ 1 seul produit qui regroupe les 3 étapes (1 étape) MR = mordançage et rinçage SAM = système auto-mordançant Un mordançage à l’acide fort (MR) va être surement plus performant qu’avec un acide faible (SAM) car il va plus attaquer l’émail, et ça ne donnera pas le même résultat. Dans la littérature les MR3 donnent des meilleurs résultats que les MR2. Anna Ravera 4 MR (mordançage total) mordançage dans le système MR c’est un acide fort qui : - retire entièrement la boue dentinaire - dissout l’HAP en entrainait un élargissement de l’entrée des tubuli et une dénudation des fibres de collagène encastrées dans l’HAP Le mordançage pour MR3 et MR2 doit être appliqué 30 sec sur l’émail et 15 sec sur la dentine, précis ➙ on l’active avec une micro-brush car quand on frotte on va ramener des nouvelles molécules d’acide au contact avec la dentine (si on ne frotte pas quand la 1ère couche d’etching se neutralise après ça termine son effet). rinçage plus on rince, mieux c’est : - élimine les restes de l’acide - élimine les produits de réaction - élimine les restes de la boue dentinaire On a un risque de sur-mordançage (over-etching) qui survient si on augmente le temps de mordançage ou si le rinçage est insuffisant donc les molécules d’acide continuent à agir en abimant les fibres de collagène. séchage - si on sèche trop (over dry) ➙ les fibres de collagène seront collées à la surface et elles ne vont pas être efficaces lors du collage - si on sèche trop peu (over-wet) ➙ on aura encore de l’eau autour des fibres de collagène, donc la résine ne va pas coller (comme l’huile dans l’eau) Cette étape est particulièrement importante pour les MR2 étant donné qu’il n’y ait pas d’application de primer. À la fin de l’application du primer, la dentine doit avoir un aspect brillant sans être trop chargée d’eau. On a 2 moyens pour sécher convenablement : 1. on met un morceau d’ouate légèrement humide sur la dentine, et on sèche de manière excessive (on aura séché l’émail et humidifié la dentine) 2. on sèche de manière très excessive, et on re-humidifie en déposant UNE goutte d’eau sur la dentine pour avoir une re-expansion des fibres de collagène primer il pénètre les fibres de collagène, les tubuli et toutes les irrégularités dentaires, son rôle est de : - faire évaporer l’excès d’eau - entrainer la pénétration de la résine adhésive dans les tubuli Une fois appliqué, on le sèche pour faire évaporer l’excès de solvant, mais si on sèche trop on risque de déplacer/supprimer la couche adhésive et donc la couche de compo va directement transmettre les stimuli aux odontoblastes sans couche adhésive ➙ sensibilité post-opératoire. Quand un compo tombe, il faut retirer/cureter toute la couche hybride pour retirer les brides de résine qui sont fixées dans les tubulis. bonding la résine peut être chargée ou non-chargée, et elle est composée de monomères, solvant, initiateurs de la polymérisation. * Anna Ravera 5 *concept du joint élastique Quand on a la couche hybride, on va appliquer la résine adhésive. Si cette résine est chargée, on peut comparer ces charges à des ressorts dans la résine adhésive. En le comprimant il amorti le choc, donc quand le patient va mastiquer les forces sont transmises à la couche adhésive et ça diminue la charge. Déjà la rétraction de prise a tendance à tirer sur la couche hybride, et les charges là aussi auront tendance à se détendre sans que la couche ne se déchire. Donc si on respecte cet équilibre la couche hybride est préservée lors de la photo- polymérisation et on n’a pas de problème de collage. Effets du joint élastique : - contrebalance la rétraction de prise - amortit les forces masticatoires - amortit les déformations thermiques Différence entre couche hybride et couche adhésive : dans le couche hybride il y a déjà un mélange entre l’adhésif et les fibres de collagène ; la couche adhésive c’est la partie qui se trouve au-dessus, qui n’est pas au contact des fibres de collagène, c’est là où les charges interviennent. Si la couche adhésive n’est pas chargée, quand on photo- polymérise il y aura ne force de traction qui se fait au niveau de cette couche hybride et la couche adhésive va lâcher à un endroit. Dans un premier temps on ne sent rien, mais au fur et à mesure la brèche entraînera une percolation et l’infiltration de bactéries et donc de reprise de carie et de sensibilité post-opératoire (le composite se décolle). De préférence toujours biseauter les cavités, cela donne un résultat plus esthétique et une meilleure adhésion. Le meilleur système pour sceller les tubuli reste les brides de résine qui vont pénétrer les tubuli et les sceller. Il est donc important de réaliser un bon collage, de cette manière-là il n’y aura aucune transmission de l’influx. Anna Ravera 6 SAM (auto-mordançant) La différence avec le mordançage total est que la déminéralisation se fait de manière partielle (boue dentinaire et surface dentaire sous-jacente déminéralisée partiellement), et surtout l’infiltration des fibres de collagène au moment où la partie minérale est décalcifiée (c’est-à-dire au moment où les fibres de collagène sont dénudées) se fait à la même profondeur et au même moment. AVANTAGES INCONVÉNIENTS - la simplification du procédé (il y a moins d’étapes) - la qualité du mordançage est moindre - pas de rinçage et de séchage donc pas de problème de (car on travaille avec un acide faible et sous ou sur-mouillage pas fort comme les MR) - la résine infiltre toute la zone décalcifiée - absence de contrôle visuel : avec la - comme le mordançage et l’application du primer e font au technique de mordançage total des même temps (c’est le primer qui est acide), la résine MR, après avoir rincé et séché on voit pénètre à la même profondeur (alors que dans le MR il y a l’aspect blanc crayeux de l’émail, ici vu une distance entre le front de déminéralisation du que l’on ne sèche pas entièrement on mordançage et la profondeur où la résine arrive ➙ ceci car ne pourra pas voir l’effet du quand on sèche il y aura toujours un petit affaissement des mordançage fibres de collagène) Quel adhésif choisir ? Critères de choix : - efficacité ➙ sur l’émail mieux les MR, sur la dentine mieux les SAM - simplification ➙ plus simple les SAM car moins d’étapes (dans un MR on a 6 étapes réussies à 90% que c’est déjà bien, on aura que 53% d’avoir un collage correct - tolérance ➙ il faut BIEN sécher les SAM, les 2 adhésifs qui sont le plus sensibles au séchage sont les MR2 et les SAM1 (les MR il ne faut pas que la dentine soit entièrement sèche, alors que les SAM1 faut bien sécher car sinon l’adhésif va bouger et finira par lâcher) - compatibilité ➙ quand on utilise des composites auto-polymérisable on ne peut PAS utiliser d’adhésifs auto-mordançants car l’utilisation d’acide va neutraliser l’ amine tertiaire du composite autopol et empêcher l’apparition de radicaux libres, du coup il n’y a pas de réaction de polymérisation qui se fait : pour remédier à ce souci, les fabricants ont rajouté le sulfino- benzoate de sodium au sein du primer acide, ainsi il n’y a plus de neutralisation de l’amine tertiaire et du coup on peut utiliser ces systèmes-là seulement avec des résines auto- poylmérisables - conditionnement ➙ mieux le stockage en unidose car avec les flacons on risque d’avoir une modification du produit (si les conditions de stockage ne sont pas bien respectées) - temps d’application ➙ les SAM sont plus rapides (mes MR - prix ➙ pareil avec flacon ou unidose mais on gaspille moins avec les unidoses (plus hygiéniques et les propriétés sont conservées ➙ le solvant s’évapore avec le temps dans les flacons) Il y a quelques années, la firme 3M s’est dit que, puisqu’on a des résines à bas de méthacrylate, dont la distance interatomique va diminuer lors de la polymérisation (donc percolation), pourquoi ne pas utiliser d’autres résines qui ont une matrice annulaire cette fois-ci (c’est-à-dire qu’au lieu que les distances interatomiques diminuent celle-ci augmente par l’ouverture des chaîne) ? Avec la polymérisation ces chaînes s’ouvrent et deviendront linéaires et la rétraction est beaucoup moins importante que celle des résines à base de méthacrylate (