Introduction au Droit - Cours de Droit - PDF

Summary

Ce document est un cours d'introduction au droit. Il présente les concepts de droit, de normativité, de coercivité, et discute des lois, des règles de droit et de leurs applications. Le document détaille ce que représente le droit, comment il est appliqué et quels sont divers types de lois.

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[CM Introduction au Droit :] [Bibliographie :] (disponible en pdf sur ENT) Beaucoup de livres d'introduction au droit mais principaux : - *Introduction générale au Droit* (Dalloz) = cours formulé diffement (petit livre) - *Introduction au Droit* (Dalloz) Bernard Benyer, Anne laure Tomare...

[CM Introduction au Droit :] [Bibliographie :] (disponible en pdf sur ENT) Beaucoup de livres d'introduction au droit mais principaux : - *Introduction générale au Droit* (Dalloz) = cours formulé diffement (petit livre) - *Introduction au Droit* (Dalloz) Bernard Benyer, Anne laure Tomareno à 35 euros (très recommandé) - Gros ouvrages / manuels d'introduction au Droit (pour préparation de TD car ouvrage pointu avec beaucoup de références) I. [Introduction : ] Le **Droit** est un ensemble de règles visant à organiser la conduite de l'homme en société. Il concerne essentiellement une construction intellectuelle des êtres humains, propre à eux et permet de régir notre vie ensemble mais aussi de : - [Nouer des relations] (matrimoniales, économiques, familiales) - [Trancher des litiges] (terrain, enfant) - [Construire des États] - [Faire vivre la démocratie] - [Encadrer les comportements humains] - [Déterminer ce qui est permis ou interdit.] Cependant, le **Droit a également des aspects négatifs** et peut être **perverti** par les **êtres humains** (ex : lois nazies, lois sous Vichy, lois en Afghanistan, Code de l'esclavage en France) D'autres **constructions intellectuelles** et **normes** permettent de **réglementer les comportements en société** : - [La morale, ] - [La religion, ] - [La politesse, ] - [Les valeurs sportives, ] - [L'héritage culturel, ] - [Les traditions, ] - [Les règles déontologiques. ] [I)2) Les caractéristiques du Droit : ] - [Sa normativité :] Le fait de prescrire un comportement et de **fixer des normes** (collectives ou individuelles) - [Sa coercivité :] Il **sanctionne** la violation d'une règle qu'il édicte Les **sanctions** sont établies grâce à un **juge**, avec l'aide de la **force publique** (=policiers) si besoin. Le caractère **Coercitif** du Droit le distingue des autres normes. I. [2)A) La normativité du Droit : ] Le **Droit** a un **caractère prescriptif**, il prescrit des **règles de conduite** et ses prescriptions peuvent êtres variables : - [Formuler une interdiction] (ex : GPA, gestation pour autrui ;...) - [Formuler une obligation] (ex : rouler à droite, déclarer ses revenus) - [Formuler une autorisation] (ex : liberté d'expression, de manifestation, de penser) Le **Droit** ne peut pas être **désassocié de sa normativité**. Il n'existe pas de règles qui seraient **non-normatives** et uniquement incantatoires : Ex : - *Décision du Conseil Constitutionnel du 21 avril 2005* : censure une **loi non-normative** « L'objectif de l'école est la réussite de tous les élèves » (= loi sans sens et sans intérêt) Quand le **Parlement** rédige des **lois**, il doit user de son pouvoir pour **édicter des normes** et non adopter des textes creux, sinon le **Conseil Constitutionnel** pourra la **censurer**. Or, le **caractère normatif** prêté à la loi / au Droit, est **perdu de vue**. Ex : Les *lois mémorielles*, qui sont **symboliques**, elles n'édictent **pas de règle de conduite** mais décrivent un fait historique. - *Loi du 29 janvier 2001* : reconnaissance du génocide arménien de 1915 Toutes les lois mémorielles ne sont pas **symboliques**, elles visent également à contribuer à : -Créer de nouveaux **[droits]** (ex : indemnitaires) - Ex : *Loi du 23 février 2005* : reconnaissance de la Nation algérienne et contribution nationale en faveur des arquis -Créer de nouveaux **[délits]** - Ex : *Loi du 13 juillet 1990* : réprime tout acte raciste, antisémite (négationnisme) ou xénophobe Dans un rapport de **2005** du **Conseil d'État** il est indiqué : *la loi est faite pour prescrire, interdire, sanctionner, la loi doit être normative.* I. [2)A)a)La règle de Droit : générale et abstraite] Il y a une **différence** entre **norme** et **règle**. Toutes les **règles** de **droit** sont des **normes**, mais toutes les **normes** ne sont pas des **règles de Droit**. La règle de Droit est dotée d'un **caractère général**. Elle ne vise pas une liste de personnes déterminées, elle est en principe **impersonnelle** et **abstraite**. - *Article 6 de la DDHC (1789)* : *La loi est l'expression de la volonté générale. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse.* La **légistique** concerne l'ensemble des méthodes qui permettent d'écrire la loi. Dans les manières de faire la loi, on utilise des **pronoms** ou **adjectifs indéfinis**. Ex : - *Article 8 du Code civil : Tout français jouira de droits civils* - *Article 9 du Code civil : Chacun a droit au respect de sa vie privée* - *Article 1240 du Code civil : Tout fait quelconque de l\'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer.* - *Article 121-1 du Code pénal : Nul n\'est responsable pénalement que de son propre fait.* Afin de montrer le **caractère général des lois**, on rédige avec des **pronoms indéfinis**. Dans certains cas les lois peuvent être **influencés** par des **intérêts personnels** ou des Lobbys. Même si la loi va concerner peu de personnes, elle sera toujours formulée de façon **impersonnelle**. Même si la loi est **impersonnelle**, elle peut viser des **catégories de personnes** (ex : les consommateurs, les professionnels, les mineurs, les majeurs). Mais, ces catégories restent suffisamment **larges** pour que la loi puisse **englober tout le monde**. Le **Droit** pensé en tant que **norme**, ne se résume pas qu'à des **règles générales et abstraites** mais aussi à des **mesures individuelles**. II. [2)A)b) L'adoption de mesures individuelles (particulières et concrètes) :] Il existe 3 normes : - Les [dispositions nominatives] : prises par l'État et sont publiés, ce ne sont pas des règles de Droit mais des **mesures individuelles** (ex : Actes de nomination d'un ministre / préfet / recteur) - Les [décisions de justice] : (ex : jugement / Arrêt / ordonnance) - *Article 5 du Code Civil* : Il est défendu aux juges de pronnoncer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur sont soumises (= prohibition des Arrêts de règlements) - Les [actes juridiques] : Les **Actes conventionnels**, entre deux personnes minimum (ex : contrat, donation) / Les **Actes unilatéraux**, tout seul (ex : testament) En tant qu'ensemble de normes, le **Droit** ne se résume pas qu'aux seules **règles générales et abstraites**. Au quotidien, il est nécessaire d'avoir des **mesures individuelles**. I. [2)B) La coercivité du Droit : ] Le **Droit** se démarque des **autres systèmes normatifs** (ex : religion, morale), par son caractère **coercitif**. En effet, la **violation** des règles de Droit signifierait des **sanctions**, susceptibles de connaitre des **variations**. [I)2)B)a) Une sanction étatique : ] Ce qui caractérise les **règles de Droit** est que leur **violation** peut entrainer des **sanctions** devant un **ordre judicaire** ou **administratif**. Dans un **État de droit** (= État structuré par des principes juridiques), il n'est pas possible de se faire justice soit même. Pour faire reconnaitre la **violation d'un Droit**, il faut solliciter [l'**intervention d'un juge**] qui bénéficie d'un **pouvoir** que lui reconnait l'État et dispose de **puissance publique** qu'il peut faire exécuter avec **l'aide** si besoin de la **force publique**. De plus, l'État est le seul qui peut avoir [recours à la **force**] et qui l'utilise à travers ses **agents** : policier, huissier. Puis, les sanctions qu'un juge peut appliquer sont multiples : - [Sanctions civiles] : accorder une **réparation** (ex : verser des dommages et intérêt / annuler - [Sanctions pénales] (ex : amendes / peines d'emprisonnement / travaux d'intérêt général / assignations à domicile / castrations chimiques) - [Sanctions administratives] (ex : OQTF / fermeture d'un commerce / suspension d'un permis) - [Sanctions disciplinaires] (ex : rappel à l'ordre / suspension de vos fonctions / interdiction de se présenter à un examen) - [Sanctions fiscales] (ex : redressement) Au-delà de la **sanction** qu'impose le **Droit**, c'est le fait que la **sanction** soit **étatique** qui la caractérise. Il existe un **[effet dissuasif]** / **[prophylactique]** : la **violation** d'une **règle de Droit** ne mène pas forcement à une **sanction**, elles ne sont **pas toujours prononcées** mais elles **existent**. Actuellement, le « ***Soft Law*** » (Droit souple) est en plein développement. Il vise est de **ne pas être contraignant**. Il est existant à travers des **textes**, des **chartes**, des **engagements** (ex : COP 21). Parfois, il prend la forme de « **Hard Law** » (Droit dur) quand il y a **urgence** ou **inaction** (ex : la responsabilité environnementale des États / la responsabilité numérique des États), les **sanctions** restent cependant **souples**. [I)2)B)b) Une intensité variable : ] Toutes les **règles** qu'édictent le **Droit** ne s'imposent pas toutes avec la même **intensité**. Il existe 3 types de règles : - [Les règles supplétives] : règles laissées à la libre disposition des personnes auxquelles nous ne sommes pas obligés d'obéir, mais auxquelles on doit obéir si on les adopte, sous peine de sanctions (ex : dans un mariage, on est mariés dans le cadre d'une communauté légale, les biens sont donc partagés ; libre aux personnes d'en changer certaines conditions supplétives, mises « par défaut » comme le partage des biens) - [Les règles impératives ]: règles auxquelles il n'est pas possible de déroger, sous peine de sanctions (ex : la **réserve héréditaire** - obligation pour un parent de donner au moins une moitié de son patrimoine à son enfant). - [Les règles d'ordre public ]: règles auxquelles on ne peut pas déroger, sous peine de sanctions très fortes (ex : l'interdiction de la GPA car elle met la vie d'un autre être humain en jeu) - *Article 6 du Code Civil* : On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l\'ordre public Toutes les **lois** d'**ordre public** sont **impératives** mais celles **impératives** ne sont pas toutes d'**ordre public**. Ces **variations** sur le caractère **obligé** ou **non** des **lois** s'explique par le fait que le Droit poursuit des **finalités** **différentes** et repose sur des **fondements différents**. Il y a **deux conceptions** du **Droit** qui s'opposent : la doctrine « ***jus naturaliste*** » // la doctrine **positiviste** [I)2)C)a) Le Droit conforme à des principes immuables : le Droit naturel :] Elle concerne la doctrine « ***jus naturaliste*** ». Selon eux, il existe **au-dessus du Droit** en général, des **principes immuables** et **universels**, relatifs à la **nature** et qui existent depuis **toujours**. De plus, le **Droit positif** doit **s'aligner** avec le Droit naturel car il est **au-dessus** dans la **hiérarchie**. [Exemple :] *Dans la mythologie grecque, Œdipe décède et ses deux fils s'entretuent pour savoir qui va récupérer le royaume. Ils décèdent et leur oncle Créon devient roi. Il va décréter une loi : « tous ceux qui avaient menacé le royaume de Thèbes et ont osé défier la raison de l'État verrait son cadavre abandonné à un chien errant ». En résumé, quiconque défiait le royaume ne pourrait pas bénéficier d'une sépulture. Dans le cas des fils d'Œdipe, Créon décida que l'un aurait le droit à une sépulture et pas l'autre. Antigone, la sœur des deux frères a décidé de braver la loi (**droit positif**) et d'enterrer son frère (**droit naturel / [divin]**).* Au **13^ème^ siècle**, Saint Thomas d'Aquin décide de combiner la **philosophie grecque** avec la **religion chrétienne**. Il distingue la **loi des hommes** de la **loi de Dieu**. Ainsi, le **Droit naturel** se réfère à un **seul** Dieu plutôt que **plusieurs**. Enfin, le **Droit naturel** va se **laïciser**. **Balzac**, « *[Le Père Goriot]* » (1835) : *« Il n'y a pas de lois, il n'y a que des circonstances. S'il y avait des principes et des lois fixes, les peuples n'en changeraient pas comme nous changeons de chemise* ». Cette citation est une **[critique] au droit naturel**, en considérant que le **Droit** est en constante **évolution**. Cependant, certains droits sont **issus** du **Droit naturel** [laïque] (ex : Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789). [I)2)C)b) Une règle énoncée par une autorité : le Droit positif :] Elle concerne la **doctrine positiviste** qui considère qu'on **respecte le Droit** parce qu'il se **justifie** par lui-même par les **mœurs** qu'il incarne et émane d'une **autorité** (= **positivisme étatique**) Le **Droit positif** désigne le Droit qui est en vigueur dans une société donnée, à un moment donné. Le **Droit comparé** vise à comparer les systèmes juridiques des pays. Plusieurs auteurs ont fait des **[reproches]** à cet doctrine (ex : Hegel et Jhering), en considérant qu'elle ne se préoccupe par toujours des **finalités** de ses actions et n'est pas toujours **représentative des mœurs** de la société (ex : La *loi de Robert Badinter* pour abolir la peine de mort de 1981 s'opposait à toutes les mœurs de l'époque). De ce fait, on considère que notre **Droit** emprunte des **deux fondements** (naturaliste et positiviste). Ainsi, le **juriste** droit connaître le **droit positif** et ne peut pas ignorer les **principes essentiels** relevant du **droit naturel**. Le **Droit** est en perpétuelle **évolution** afin de trouver les **règles** les plus **adaptées**. Cependant, ce Droit est issu d'une longue **histoire** (« *là où il y société, il y a Droit* »). Le **développement cognitif** de l'*hommo sapiens,* sa **civilisation** progressive, l'invention de l'**écriture** ; a joué un rôle majeur dans la **création** du **Droit** (« *les paroles s'envolent, les écrits restent* »). [I)2)D)a) Le droit dans l'Antiquité : ] Les **premiers textes juridiques** peuvent être attribués aux **civilisation Antiques** du **Moyen-Orient**. Le premier Code est celui d'**Hammurabi**, créé en **1750 avant J-C**. La **civilisation grecque** a créé la **démocratie** (« *demos* » : le **peuple**). La **civilisation romaine** a profondément marqué l'histoire du Droit en influençant le **droit occidental**. Exemple : la ***summa divisio*** entre les choses (« *res* ») et les personnes (« *personae* ») Le **Code justinien** (**529**) est le **premier** des romains (corpus *juris civilis*) et est considéré comme l'**ancêtre du Code civil**. Ce corpus était divisé en **4 livres** : 1. Le **[digeste]** (compilation de commentaires doctrinaux) 2. Les **[institutes]** (manuel didactique expliquant les règles du droit romain) 3. Le **[codex]** (recueil des textes impériaux [antérieurs] à Justinien) 4. Les **[novelles]** (textes impériaux [postérieurs] à Justinien) [I)2)D)b) L'ancien Droit : ] Cette période concerne le temps où la **France** était **menacée** par des **invasions barbares**. Elle était considérée comme « **féodale** » et correspond donc au **Moyen-âge** et est marquée par une multiplication des **règles locales**. Dans cette période, la **France** était divisée en **deux parties** : - Le [sud] : le pays de la langue d'Oc ([Droit hérité des romains, écrit)] - Le [nord] : le pays de la langue d'Oil ([Droit coutumier] venant [d'Allemagne], propre à des [coutumes]) **Voltaire** : « *En voyageant en France, on changeait aussi souvent de lois que de chevaux* ». Cette période marque aussi la **création** des **premières universités** : **Paris** en **1200** par **Philippe-Auguste** (la médecine, la théologie, les arts, le Droit). **[Toulouse en 1229]**...L'**université de Lorraine** en **1572**. Au sein des facultés étaient enseignées du **Droit romain** ou **canonique** (Droit catholique) en **latin**. C'est à compter de l'*ordonnance de Villers-Coterrets d'août 1539* qu'on imposera l'**usage de la langue française** dans les contrats et les **procédures juridiques**. **Louis 14** va tenter d'**unifier le Droit sur le territoire français** grâce à un édit : *Edit de Saint-Germain-en-Laye de 1679*, qui va créer au sein de facultés de Droit, un **enseignement** de **Droit français**. Un des premiers **professeurs** était **Robert-Joseph Pothier**. Son travail constituait à **construire un Droit français**. Ses travaux seront les **fondements** du **Code civil français**. [I)2)D)c) Le Droit intermédiaire : ] Cette période commence avec la **Révolution française de 1789**, qui marque une **rupture** avec l'ancien Droit. Elle rompt avec les **Droits féodaux** (ex : privilèges des aristocrates) et proclame le **26 août 1789** la ***Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen***. Les révolutionnaires voulaient instaurer des **règles radicales** et **égalitaristes**. [I)2)D)d) La période de la codification : ] La codification est l'un des **phénomènes majeurs** de l'**Histoire du Droit**. L'adoption d'un **Code Civil** va permettre d'**unifier le Droit civil**. En **1791** est créée la première Constitution pour le droit public. C'est grâce à la **volonté politique** de **Napoléon Bonaparte**, devenu **1^er^ Consul** qu'on crée un **Code Civil**. **Napoléon Bonaparte** : « *Ma gloire n'est pas d'avoir gagné 40 batailles. Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires mais ce que rien n'effacera, ce qui vivra éternellement c'est mon **Code civil*** ». La **rédaction** du Code Civil a été donné à une **Commission** qui comportait **4 personnalités** : - Un représentant de la coutume de Paris : François Tronchet - Un breton : Bigot de Préameneu - Un spécialiste du sud-ouest : Jacques de Maleville - Un spécialiste du sud-est : Jean Portalis Cette **Commission** est donc **légitime** dans le sens où elle comporte des gens de partout et donc **plusieurs types de Droit**. Le **Code civil** a été promulgué le **21 mars 1804** pendant la **Ière République**, sous le **Consulat** et s'appelle : le « *Code civil des français* ». En **1807**, sous **l'Empire**, le Code est **rebaptisé** : « *Code Bonaparte* ». En **1815**, sous la monarchie, le code est **rebaptisé** « *Code civil* ». Le **Code civil** va être suivi de la création d'**autres codes** (ex : commerce, pénal... **77** en tout). En **France**, il existe une ***Commission supérieure de la codification*** et elle indique qu'aujourd'hui, **60% de notre Droit est codifié**. En effet, toutes les lois ne sont pas codifiées. La **codification** permet d'**unifier** et **rationaliser le Droit**. [I)2)D)e) Les enjeux contemporains : ] A la fin du **19^ème^ siècle**, la révolution industrielle oblige le **Code civil** à **évoluer** et à se **moderniser** concernant la **société industrielle** (ex : accidents de la circulation). De plus, c'est la **jurisprudence** qui a permis de **lire** et d'**adapter** le **Code civil** aux **enjeux** du moment. A partir de **1950**, le droit s'est donc **modernisé**, en parti grâce au **Général de Gaulle**. De ce fait, il confie à **Jean Foyer**, garde des Sceaux, la mission de **moderniser le Droit civil**, qui demande à **Jean Carbonnier** (juriste du XXème siècle) de le moderniser (ex : numérique / environnement). De plus, aujourd'hui il y a une **inflation législative** : il existe trop de **droits**. [I)2)E) La nature du Droit:] Initialement, le **Droit** étant un **art**, il est compliqué de **rédiger de bonnes lois** et les législateurs essayaient de s'y atteler. Pourtant, de nos jours, la **légistique** des lois devient très **technique** et **moins artistiques**. L'**évolution du numérique** permettra de rendre les **décisions de justice**, **disponibles** à tous. Le Droit relève donc de l'**art** (légistique) et de la **science** (rigueur). [I)2)F) Les branches du Droit:] Le Droit se divise en **plusieurs branches**. La ***summa divisio*** c'est celle qui distingue le **droit privé** du **droit public**. [I)2)F)a) Droit privé et Droit public : ] Cette **distinction** est proprement **française**. En effet, elle est héritée du **droit romain** (*jus publicum* // *jus privatum*) [I)2)F)a)a') Le Droit privé :] Le **Droit privé** régie les relations entre les personnes privés (personnes physiques et personnes morales). Ce **Droit** se divise en plusieurs **branches** : - Le **[Droit civil]** : Le **droit commun**, **applicable à l'ensemble des citoyens**. Il traite des **questions fondamentales**, du **quotidien** (ex : contrats, filiation, personnes), - Le **[Droit pénal]** : Il **réprime les infractions prévues par la loi** (ex : [contravention] avec le tribunal de police, [délits] avec les tribunaux correctionnels, [crimes] avec les cours criminelles), - Le **[Droit commercial]** : Il **régit le statut et l'activité des commerçants** (ex : tribunaux de commerce), - Le **[Droit du travail]** : Il **encadre la relation entre un employeur et un salarié** (ex : contrats de travail), - Le **[Droit rural]** : Il s'intéresse au **monde de la ruralité** (ex : Droit viticole...), - Le **[Droit processuel]** : Il s'intéresse aux **procédures** (ex : du Droit civil, du Droit pénal), - Le **[Droit de la propriété intellectuelle]** : Il s'intéresse aux **œuvres littéraires et artistiques** (ex : droits d'auteurs, brevets...) - Le **[Droit international privé]** : Il s'intéresse aux **situations à cheval sur plusieurs pays**, - Le **[Droit du sport]** : Il s'intéresse au **monde du sport**. [I)2)F)a)b') Le Droit public :] Le **Droit public** concerne l'ensemble des règles qui dans un État donné, préside à l'organisation même de cet État. Ces règles gouvernent les rapports de cet État avec ses agents (ex : fonctionnaires) et avec ses usagers (ex : personnes physiques). Ce **Droit** se divise en plusieurs **branches** : - Le **[Droit constitutionnel]** : Il envisage le **régime institutionnel de notre pays** (ex : fixe les pouvoirs du président, des institutions...), - Le **[Droit administratif]** : Il **fixe les relations entre une administration, ses agents et ses usagers** (ex : responsabilité d'une administration, l'exploitation des routes, des plages, des forêts...), - Le **[Droit des finances publiques]** : Il **fixe la gestion des finances publiques** (ex : fixe les calendriers...), - Le **[Droit fiscal]** : Il détermine ce que les contribuables doivent comme impôts (ex : TVA, impôt sur la fortune immobilière...) - Le **[Droit international public]** : Il **régit les relations entre les États**. Cette **distinction** entre **Droit public** et **Droit privé** est **arbitraire** car certaines matières sont à **cheval** entre les deux (ex : Droit pénal, Droit du numérique, Droit de l'environnement). Il subsiste une **distinction** entre les **juridictions judiciaires** et les **juridictions administratives**. Portalis : « Il n'est point de question privée dans laquelle il n'entre quelque vue d'administration publique.... » (justice distributive qui règle les intérêts privés). [I)2)F)b) Droit national et Droit international : ] Le **droit national** est le droit interne, qui s'applique à l'échelle du pays et dans ses frontières. Le **droit international** est un droit qui s'applique à tous les États et peut permettre notamment de régler les conflits de lois entre deux pays. Par exemple, quand il y a un **élément d'extranéité**, qui concerne lorsqu'il y a un point de contact avec un autre pays, et dès lors peuvent se poser des questions de conflit de lois. [I)2)F)c) Droit objectif et Droit subjectif : ] Le **Droit objectif** désigne l'ensemble des règles de conduite qui s'imposent aux membres d'une société (ex : droit des biens, droits des personnes, droit des régimes matrimoniaux). A **l'intérieur** du Droit objectif, se situent des Droits subjectifs. Les **Droits subjectifs** concernent l\'ensemble des règles de droit qui gouvernent les rapports des hommes entre eux et avec les choses. Ils sont **subjectifs** car ce sont les droits auxquels chaque **sujet de droit** peut **revendiquer** (ex : la réserve héréditaire est un droit subjectif, faisant partie du droit objectif du droit des successions). Partie 1 -- La formalisation du droit objectif : [Titre 1 : La multiplication des sources :] Chaque **système juridique** a sa propre conception des **sources du Droit** : Dans les **[pays du Common Law]**, leur principale source vient des **jurisprudences**, des juges. Dans les **[pays de Civil Law]** (ex : France), notre source du Droit vient de la **loi.** En **Droit français**, la **loi** est tenue comme la **source principale**. Cependant, le Droit français admet également d'**autres sources**. Il se distingue donc **deux grandes familles de sources** : I. [Les sources dans les textes : ] Ces **sources textuelles** sont **nombreuses** et **hiérarchisés** : 1. Les sources [constitutionnelles],  2. Les sources [internationales],  3. Les sources [législatives],  4. Les sources [réglementaires]. [I)1) Les sources constitutionnelles : ] Elles correspondent d'une part à la **Constitution**, mais aussi au **bloc de constitutionnalité**. Elles sont **au-dessus de toutes les autres normes** (ex : lois, textes), qui doivent se **conformer** à la **Constitution**. [I)1)A) La Constitution de 1958 : ] La **Constitution** est un **texte de Droit public**, qui a une **place importante** car elle est la **norme suprême** de notre **système juridique**. Elle fixe les **règles de l'organisation de nos institutions** et **fixe des droits fondamentaux et libertés individuelles**. 1. **1791** : **Monarchie constitutionnelle** 2. **1793 **: **1ere République** 3. **1795 : Directoire** 4. **1799 : Consulat** 5. **1802 : Napoléon devient Consulat** 6. **1804 : 1^er^ Empire** 7. **1848 : 2^ème^ République** 8. **1852 : 2^ème^ République** 9. **1946 : 4^ème^ République ** 10. **1958 : 5^ème^ République** La **Constitution de 1958** (**108 articles**) a été pensée par **Charles de Gaule** et **Michel Debré **; à la suite du ***discours de Bayeux du 16 juin 1946***, au cours duquel le Général de Gaule a montré ses **vues constitutionnelles**. Il a voulu **rompre** avec la **4^ème^ République**. Par exemple, ils ont inventé le **principe de parlementarisme rationalisé**. Ce principe permet au gouvernement de pouvoir passer outre des blocages au Parlement. Pour ce faire, on a doté au pouvoir exécutif des outils constitutionnels adaptés (ex : *article de la Constitution 49-alinéa 3*, qui permet au Gouvernement de pouvoir passer en force). Cela a permis de **rééquilibrer les rapports de force** entre le **Gouvernement** et le **Parlement**. Cette **Constitution** se compose de **108 articles**. Exemples : - *Article 1 de la Constitution* : La France est une République [indivisible], [laïque], [démocratique] et [sociale]. Elle assure l\'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d\'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l\'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu\'aux responsabilités professionnelles et sociales. - *Article 2 de la Constitution* : La langue de la République est le français. L\'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L\'hymne national est « La Marseillaise ». La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ». Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Depuis **1958**, la **Constitution** a été **révisée** à environ **20 reprises**. Ce sont les **lois constitutionnelles** qui ont permis de modifier la Constitution et ont une **valeur constitutionnelle** (elles sont au-dessus des lois ordinaires). Pour **modifier la Constitution**, il faut : - La [réunion de l'ensemble du Parlement] (à Versailles), Ou - Un [référendum populaire]. La **Constitution** peut être **révisée** pour plusieurs **raisons** : - Des [fins institutionnelles] (ex : baisser la durée du [mandat présidentiel] de 7 ans à 5 ans) - Des [mesures symboliques] (ex : *loi constitutionnelle de 1999* qui a inscrit l'[égalité entre les femmes et les hommes] dans la Constitution / *article 66-1 de la Constitution, ajouté en 2007* : « Nul ne peut être condamné à la [peine de mort] » / *8 mars 2024* : entrée dans la Constitution de la [liberté à l'IVG]). [I)1)B) Le bloc de constitutionnalité : ] Le **préambule de la Constitution de 1958** renvoie directement et explicitement à **trois autres textes fondamentaux** : 1. La [Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 aout 1789], 2. La [Constitution du 27 octobre 1946], 3. La [Charte de l'environnement de 2004]. - *Préambule de la Constitution de 1958* : Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l\'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu\'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu\'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l\'environnement de 2004. Cet ensemble de trois textes forment le **bloc de constitutionnalité**. Même s'ils sont en dehors de la Constitution, ils ont une valeur constitutionnelle. Le bloc de constitutionnalité permet de réaffirmer solennellement les droits et libertés de l\'homme et du citoyen mais aussi les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République. [I)2) Les sources internationales : ] Ces **sources** sont très **nombreuses**. Ainsi, il est **difficile** de les **appréhender**. Malgré cette profusion, elles se divisent en 3 blocs principaux. [I)2)A) Les traités et les accords internationaux : ] Ces **traités et accords** peuvent être : - [Bilatéraux] : entre deux pays, - [Multilatéraux] : entre plusieurs pays (ex : *Convention de New-York de 1990*, relative aux droits de l'enfant) Pour qu'un **traité international** trouve **application** en France, il faut réunir **deux conditions** : 1. La [ratification] : par le [Président] et par une [loi], 2. La [réciprocité] : l'autre signataire doit aussi [respecter l'accord] (= **exception d'inexécution** : le droit qu\'a chaque partie, dans un contrat synallagmatique, de refuser d\'exécuter la prestation à laquelle elle est tenue tant qu\'elle n\'a pas reçu la prestation qui lui est due). Dès lors que le traité est **signé** et qu'il réunit les **deux conditions**, il **passe au-dessus des lois** : - *Article 55 de la Constitution* : Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l\'autre partie. [I)2)B) Le Droit de l'union européenne : ] En **1950**, **Robert Schuman** souhaite créer une structure commune pour gérer les ressources en charbon et en acier. Cependant, progressivement, cette **coopération internationale** va s'étendre à de **nombreux pays**. Aujourd'hui, il y a **27 pays membres**. L'**Europe** compte une **multitude d'institutions** : 1. Le [Conseil Européen] (Bruxelles) : Il doit définir les orientations et les priorités politiques de l'Union européenne. Il est composé de tous les **chefs d'États**. 2. La [Commission Européenne] (Bruxelles) : Elle représente les intérêts de l'Union européenne. Elle a un pouvoir d'initiative et initie les procédures législatives (votés par le Conseil de l'Union Européenne et le Parlement Européen). Elle se compose de 27 commissaires européens. 3. Le [Parlement Européen] (Bruxelles et Strasbourg) : Le Parlement vote les lois que propose la Commission Européenne, conjointement avec le Conseil de l'Union Européenne. Il se compose des députés européens. 4. Le [Conseil de l'Union Européenne] (Bruxelles) : C'est le deuxième organe législatif qui vote les lois avec le Parlement. Il se compose des différents **ministres** des gouvernements de l'Europe. 5. La [Cour de justice de l'Union Européenne], CJUE (Luxembourg) : C'est l'organe juridictionnel (CJUE). Elle veille au respect des droits de l'Union Européenne et regarde si les traités européens sont correctement interprétés et appliqués. 6. [La banque centrale européenne], BCE (Francfort) : Elle est chargée de maintenir la stabilité des prix dans la zone européenne. Ces **institutions européennes** produisent des **normes**. Les **textes** sont **proposés** par la **Commission Européennes**., Puis ils sont **débattus** et **votés** par le **Parlement Européen**, **conjointement** avec le **Conseil de l'Union Européenne**. La **législation européenne** est de **deux types** : - Les [**règlements** européens] : Ils sont directement applicables en France, dès leur entrée en vigueur, - Les [**directives** européennes] : Elle ne s'applique pas directement et doit être transposée dans le droit interne par une loi. [I)2)C) Le Droit européen des Droits de l'Homme : ] La France est membre d'une **autre organisation européenne** : le **Conseil de l'Europe**, créé en 1949, afin de mieux faire respecter les droits de l'Homme en Europe. Ce **Conseil** réunit plus de **50 pays**. Le **4 novembre 1950**, a été signé à Rome la *Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales*. Elle a été **ratifiée** en France en **1973** et contient des **articles concernant des droits fondamentaux** (ex : *article 6* qui garantit un procès équitable / *article 10* qui garantit la liberté d'expression). Cette **Convention** est **contrôlée** par la **Cour Européenne des Droits de l'Homme** (Strasbourg), qui vérifie que **chaque pays respecte cette Convention**. Il existe **deux façons** pour **saisir** cette Cour : - On est **[ressortissant]** et on peut saisir cette **Cour** si **toutes les voies de droit internes sont épuisées** (=on a saisi le maximum de juridictions au niveau national), - On est une [**haute juridiction** **interne**] et on a la possibilité de saisir la Cour Européenne des droits de l'homme pour un **avis consultatif**. La **jurisprudence** de cette Cour est très **importante** ; au point que les juges des pays membres de l'Union européennes se livrent à des **contrôles de conventionalité** (= le juge vérifie à son échelle qu'une loi française est conforme avec celles de la CEDH). Quand un **pays** est **condamné** par cette **Cour**, le **pays** doit prendre des **mesures** pour **éviter** une **nouvelle condamnation** : - [Modification de la loi interne] (ex : *Arrêt Mazurek du 1^er^ février 2000* : La CEDH estime que la loi française viole des droits fondamentaux garantis par le CEDH. A cette époque, la loi faisait une différence entre les enfants légitimes, issus des époux ; et des enfants adultérins, des enfants issus d'une tromperie. Et les enfants adultérins n'héritaient que de la moitié de leurs parents, contrairement d'enfants légitimes. La CEDH a indiqué que la loi française était discriminatoire et a condamné la France, qui a dû modifier sa loi). [I)3) Les sources législatives :] [I)3)A) La chronologie des lois : ] [I)3)A)a) L'élaboration de la loi :] [I)3)A)a)a') Le pouvoir législatif :] La **loi** au sens organique, renvoie aux textes qui vont être adoptés par le pouvoir législatif. Le **pouvoir législatif** peut être de **deux origines** : **[1.Le Parlement :]** (99%) Il est composé de **deux chambres** : - L'[Assemblée nationale] (577 députés), - Le [Sénat] (348 sénateurs). Cet **organe** représente la **Nation entière**. Le peuple confie à ses élus le **rôle de légiférer** (= démocratie représentative). Cependant, le **Parlement** peut aussi **déléguer** sa compétence législative à **l'État** (**loi d'habilitation**) **[2.Le peuple :]** (1%) Le **peuple** peut participer à la **démocratie** à travers le **procédé** de démocratie directe de **référendum**. Les lois votées par référendum s'appellent les **lois référendaires**. Il y a une **distinction** entre : - Le **pouvoir réglementaire** : géré par le **Gouvernement**, - Le **pouvoir législatif** : géré par le **Parlement**. Parfois, le **Parlement** peut **déléguer** à l'État sa compétence législative (= **loi d'habilitation **: le Parlement habilite le Gouvernement de sa compétence législative par voie d'ordonnance) : - *Article 38 de la Constitution* : Le Gouvernement peut, pour l\'exécution de son programme, demander au Parlement l\'autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Les ordonnances sont prises en conseil des ministres après avis du Conseil d\'État. Une fois que le Parlement a **délégué sa compétence**, il adopte une **loi de ratification**, pour confirmer par ratification ce qui a été réalisé par le Gouvernement. Ce **processus de délégation** a **deux avantages** : - [Désengorgement] du Parlement : les processus vont plus vite car il n'y a pas de débats, - Permet de [réformer dans des matières techniques] (ex : domaine juridique) Mais aussi des **points négatifs** : - Les textes sont préparés par des bureaucrates donc [incompréhensibles]. Aujourd'hui, ce **mécanisme de délégation** a pu permettre de réaliser les **deux grandes dernières réformes** - *Ordonnance du 23 mars 2006 /ordonnance du 15 septembre 2021* : relatifs au droit des suretés - *Ordonnance du 10 février 2016* : relatif au droit des contrats [I)3)A)a)b') Le processus législatif :] L'**élaboration** de la **loi** dépend d'un **processus fixé par la Constitution**. Le **Parlement** étant composé de **deux chambres** (Assemblée nationale + Sénat), il est chargé de **créer et de voter les lois.** L'**initiative des textes de lois** est partagée entre le **Gouvernement** et les **membres du parlement**. **[1.La proposition du texte : ]** Lorsqu'un texte de loi est proposé par le Gouvernement, on parle de « **projet de loi** ». Quand le **Gouvernement** est **majoritaire** au **Parlement**, le **Parlement** suit les **projets de lois** proposés par le **Gouvernement** (= [alignement entre l'exécutif et le législatif]). Lorsqu'un texte de loi est proposé par un parlementaire ou un groupe de parlementaires, on parle de « **proposition de loi** ». Celles-ci ont **moins de chances d'être votées**. **[2.Le débat du texte : ]** En **commissions**, le texte est **débattu** est **amendé**. Puis, **débattus** en **séances publiques** (Assemblée ou Sénat), dans lesquels peuvent être **votés** des **amendements** (= modification de la rédaction du texte). **[3.Mise au vote du texte : ]** En principe, le texte est **mis au vote** devant l'**Assemblée nationale**. Puis, devant le **Sénat** (= principe de **bicaméralisme** : deux chambres) Si le **vote** de chacun des **deux chambres** est **positif** en **première lecture**, le texte est **adopté**. Cependant, si les **deux chambres** ne sont **pas d'accord**, le texte va être adopté en des termes différent devant la deuxième chambre et va repartir devant la première chambre (= **navette parlementaire**). Si on ne trouve pas d'accord, le Gouvernement peut désigner une **Commission mixte paritaire**. Elle contient des **membres des deux Chambres** et est **paritaire** (7 sénateurs et 7 députés). Cette CMP aura pour mission de s'entendre sur une **rédaction commune**. Si la **Commission mixte paritaire ne trouve pas d'accord**, c'est à l'**Assemblée nationale** que revient le **dernier mot**. [I)3)A)b) L'application de la loi :] [I)3)A)b)a') La promulgation : ] Une fois que le **Parlement** a **adopté la loi**, celle-ci n'est **pas encore définitive**. De ce fait, le **Président de la République** a un délai de **15 jours** pour la **signer**. Dans ce **délai**, il peut : - Demander un [réexamen du texte], - [Saisir le Conseil Constitutionnel], pour qu'ils réexaminent le texte. [I)3)A)b)b') La publication : ] Une fois promulgué par le **Président**, la loi doit être publiée au **Journal officiel de la République française,** publié **chaque jour.** [I)3)A)b)c') Entrée en vigueur : ] En principe, la **loi entre en vigueur** : - [A la date qu'elle fixe ]: Souvent plusieurs semaines après, afin que tout le monde puisse s'y acclimater, OU - [Le lendemain de sa publication au Journal Officiel.] Cependant, il existe des **exceptions** : - En [cas d'urgence] : Elle s'applique le jour même de sa publication, - Lorsque la loi nécessite pour son exécution des [décrets d'application] : Dans ce cas, elle entre en vigueur à la date d'entrée en vigueur des décrets, qui précisent les modalités de cas d'applications. Une fois que la **loi est entrée en vigueur**, elle peut être **invoquée** devant les **tribunaux** et doit être **respectée** par tous. Ce **principe** éclaire la **formule** « *Nul n'est censé ignorer la loi* », il n'est pas nécessaire de la **connaitre** totalement, mais de la **respecter**. [I)3)A)a) L'abrogation de la loi :] Toutes les **lois** n'ont pas **vocation** à être **abrogés**, certaines disposent d'une **grande longévité** (ex : 1881 sur la liberté de la presse / 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État). Certaines lois ont **vocation à être abrogées** : - [Lois expérimentales] : Elle se livre à des expériences pour une période déterminée (ex : RSA / **Cour criminelles** qui jugent les crimes en l'absence de jury populaire), - [Lois obligatoirement révisées régulièrement] (ex : lois bioéthiques, tous les 7 ans) Tant qu'une loi n'est **pas abrogée**, elle **s'applique**. La loi peut être **abrogée** de **deux manières** : - [Expresse] : Une autre loi postérieure vient l'abroger, - [Implicite] : Une nouvelle loi dit le contraire de la première loi. [I)3)B) La typologie des lois : ] Parmi les **lois votées** par le **Parlement** ou par le **peuple**, toutes les **lois** n'ont **pas la même nature**. [I)3)B)0) Les lois constitutionnelles : ] Celles-ci ne sont pas des **sources législatives** mais **constitutionnelles** et qui permettent de réviser la **Constitution**. Elles **passent au-dessus de toutes les lois**. [I)3)B)a) Les lois organiques : ] Ces lois n'interviennent que dans des **domaines limitativement énumérés** par la **Constitution**. Elles organisent le **fonctionnement des pouvoirs** **publics** (*Articles 46 et 61 de la Constitution*). Les **lois organiques** sont **au-dessus des autres lois**. [I)3)B)b) Les lois ordinaires : ] Ces lois sont les plus **courantes**. Elles sont prises dans le **domaine législatif** (*Article 34 de la Constitution*). (Exemple : les lois de finances qui déterminent les ressources des charges de l'État). [I)4) Les sources réglementaires :] Ces sources émanent du **pouvoir réglementaire**, donc du **pouvoir exécutif**. [I)4)A) Les décrets :] Ces **actes réglementaires** sont pris par le **Président de la république** ou par le **premier ministre**. [I)4)B) Les arrêtés :] Ce sont des **règlements** pris par une **autorité inférieure**. Ici, ils sont pris par un **ministre** (arrêté ministériel), un **préfet** (arrêté préfectoral), un **maire** (arrêté municipal). Traditionnellement, les **règlements** sont **inférieurs aux lois** car ils **mettaient en œuvre** de **principe généraux des principes faits par la loi.** La **Constitution de 1958** a **libéré le règlement**, de la **tutelle** de la **loi**. On a distingué les : - [Règlements autonomes], - [Règlements d'application]. [I)4)C)a) Les règlements autonomes : ] L'*article 34 de la Constitution* fixe la **liste des domaines** **dans laquelle la loi est compétente**. L'*article 37 de la Constitution* précise que dans **l'ensemble des matières où la loi n'est pas compétente**, c'est le **règlement** **autonome** qui est **compétent**. Aujourd'hui, le **règlement** a une **compétence de principe**, il a autorité partout ou la loi n'a pas autorité. Ces deux **innovations constitutionnelles** de **1958** ont permis de **renforcer** le **pouvoir exécutif** par rapport à celui du **pouvoir exécutif**. **Au même niveau, on a les lois et les règlements autonomes**. [I)4)C)b)Les règlements d'application : ] Les **règlements d'application** vont intervenir dans les **domaines de la loi**. Ils vont permettre d'**appliquer la loi** et donc de lui être **inférieur**. Exemple : L'article 1359 du Code civil est un texte de loi. Ce texte précise que « *pour prouver un acte juridique, il faut avoir recours à un écrit, dès lors que la somme en jeu est supérieure à un montant fixé par décret* ». Dans ce cas, le décret est un décret d'application. Ainsi, les **règlements d'application** sont **inférieurs aux lois**. Les **règlements autonomes** sont au **même niveau que la loi**, mais dans un **domaine différent**. II. [Les sources au-delà des textes :] Certaines sources se trouvent **hors des textes**. Elles peuvent résulter de l'i**nterprétation des textes** (= [sources para textuelles : ] - [La jurisprudence,] - [La doctrine, ] - [La pratique. ] D'autres ne sont pas écrites (= [sources extratextuelles]). [II)1) les sources para-textuelles :] Ces **sources** proviennent de l'**interprétation des textes** et sont aussi **importantes** que les **sources textuelles**. [II)1)A) La jurisprudence :] **Étymologiquement**, la **jurisprudence** désigne l'**opinion des sages** (*juris prudentes*)** **: ceux qui **connaissent le droit**. Ce terme a **deux significations** : - Ensemble des décisions rendues par les juridictions, - Interprétation que les juridictions font d'un texte. Le **droit jurisprudentiel** a souvent été tenu comme quelque chose de **marginal**, car on considérait que c'était à la loi d'être toute puissante (= **légicentrisme**). Aujourd'hui, la **jurisprudence** est devenue **essentielle**. Mais est-elle une **source du droit** ? Il existe **deux thèses** : 1. [La jurisprudence n'est **pas** une **source de droit** :] C'est une **autorité** qui tranche les **litiges** et rend les **décisions** conformément aux **lois**. 2. [La jurisprudence est une **source du droit** :] Elle permet d'**appliquer correctement les textes** grâce aux **exemples** qu'elle propose. La **loi** ne peut pas **tout prévoir** et le juge doit **tout juger** (*article 4 du code civil*), il est donc nécessaire d'avoir de la **jurisprudence** pour s'aider. **Aristote** : « *La loi est toujours universelle mais parfois et sur certains points, il n'est pas possible de s'exprimer correctement en termes généraux* ». La **jurisprudence** est donc à la fois **indispensable** mais aussi **insuffisante**. [II)1)A)a) La jurisprudence indispensable : ] [II)1)A)a)a') L'élaboration de la jurisprudence : ] La **jurisprudence** est de **multiples sources**. [1.L'éclosion de la jurisprudence : ] La **décision de justice** est **spéciale** et **concrète**. - *Article 12 du code de procédure civile* : Le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables. Il doit donner ou restituer leur exacte qualification aux faits. Le **juge** **apprécie** les **faits** et applique à cette **espèce**, une **solution de droit**. Pour **rendre** des **décisions de justice**, le juge utilise la **méthode du syllogisme**, qui est une méthode de raisonnement construite sur la déduction. Cette **méthode** vient **d'Aristote** : 1. **[Majeure]** : la règle de droit (ex : tous les hommes sont mortels), 2. **[Mineure ]**: éléments de faits (ex : Socrate est un homme), 3. **[Conclusion ]**: application de la règle de droits à la situation de faits (ex : Socrate est mortel). L'**ensemble des décisions d'espèce** rendues par les juges grâce à cette **méthode** va permettre de pouvoir **nourrir la jurisprudence**. L'**Open Data** permet de pouvoir **rendre** les **décisions de justice accessibles**. De plus, l'**intelligence artificielle** permet de pouvoir **aider les juristes** dans le **tri** de cette **jurisprudence**. [II)1)A)a)b') L'unification de la jurisprudence :] Au sommet des **juridictions**, il existe des **cours supérieures** : Cour de Cassation et Conseil d'État. C'est au rôle de ces institutions d'**uniformiser la jurisprudence**. Par exemple, depuis **1790**, la **Cour de Cassation** est au sommet de l'ordre judiciaire. Elle a pour mission d'**unifier l'interprétation des textes de loi**, à travers ses **6 chambres**. Le **Cour de Cassation** peut rendre deux types **d'Arrêts** : - Arrêts de [rejet] (Le droit a été correctement appliqué par la Cour d'Appel, elle rejette le pourvoi en donnant raison à la Cour d'Appel), - Arrêt de [cassation] (Le droit n'a pas été correctement appliqué, elle casse la décision donnée par la Cour d'Appel et renvoie les parties devant une autre Cour d'Appel ou la même mais autrement composée). De ce fait, la **jurisprudence** de la **Cour de Cassation** a un **rôle disciplinaire** de par sa **position** **hiérarchiquement supérieure**. On peut l'appeler « **Cour régulatrice** ». [II)1)A)a)c') Le positionnement de la jurisprudence :] Si dans la **majorité des situations**, la jurisprudence permet de **compléter la loi**, mais il arrive aussi que les **deux sources** (loi et jurisprudence), soient en **confrontation**. [1.La collaboration : ] Parfois, la **jurisprudence** permet de **comprendre le texte** et de faire **œuvre créatrice de droits** (développe certains **aspects** du **texte**). [Exemple :] *Arrêt Jand'heur du 13 février 1930*, qui a créé le régime de la responsabilité du fait des choses (= celui qui est propriétaire de la chose est responsable) et interprété l'*article 1242 du code civil* (« On est responsable non seulement du dommage que l\'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l\'on a sous sa garde »). **Montesquieu** : « *Le juge est la bouche de la loi* ». La **jurisprudence** peut aussi provoquer des **réformes législatives** par des **Arrêts de provocation**. Dans cette situation, le juge rend une décision choquante, mais pour faire remarquer que la loi doit être réformée. [Exemple :] *Arrêt Desmares du 21 juillet 1982* -\> *Loi de 1985* concernant les accidents de circulation. *Arrêt Perruche du 17 novembre 2000*, qui invoque le préjudice d'être né. -\> *Loi du 4 mars 2002*, qui met en place une indemnisation pour les personnes handicapées. [2.La confrontation : ] Parfois, la **jurisprudence** et la **loi** sont en **opposition**. En principe, le **juge** est censé se **conformer** à la **loi** mais il subsiste des **renversements de situation** : 1. La loi cherche à [briser une jurisprudence] (ex : *Loi du 4 mars 2002* Anti-Perruche / *Loi du 15 novembre 1999* sur le PACS / *Arrêt Canal de Craponne du 6 mars 1876* -\> *Loi de 2016* qui admet la théorie de l'imprévision), 2. La jurisprudence [prend le dessus] sur la loi (= **Coups d'États jurisprudentiels**) : La jurisprudence peut aller à l'**encontre de la loi** (décision *contra legem*) (ex : neutraliser un texte de loi obsolète), Aujourd'hui, a lieu une **évolution majeure** : on pense que la **jurisprudence** a la possibilité d'**écarter une loi**. En effet, on reconnait au juge le pouvoir de ne **pas appliquer une loi** en faisant un **contrôle de conventionnalité**. En effet, le **juge français** craint de se faire **condamner** par le **juge européen**. Ainsi, la **Cour de Cassation** demande aux juges français de vérifier que les textes français qu'il va appliquer sont respectueux des principes et des droits indiqués dans la Convention européenne des droits de l'homme (ex : principe de liberté d'expression) et de se livrer à une **balance des intérêts**. De ce fait, si le **juge français** remarque que la **loi européenne** a d'**autres principes**, il peut **refuser** d'**appliquer** la **loi française**. [II)1)A)b) La jurisprudence insuffisante : ] La **jurisprudence** est **insuffisante** pour **deux raisons** : son **incertitude**, son **insuffisance**. [II)1)A)b)a') L'incertitude de la jurisprudence : ] La **jurisprudence** est **imprévisible**. En effet, à l'inverse de d'autres pays étrangers, en **France** il n'y a **pas** de **précédent jurisprudentiel**. La **Cour de Cassation** ne juge qu'en **droit**. De ce fait, les **juges du fond** sont **libres** et **souverains** pour **apprécier** les **faits**. Donc, la jurisprudence n'est pas prévisible, on appelle ça l'**aléa judicaire**. Cette **incertitude** est **forte** car il est difficile de connaitre l'**état de la jurisprudence**. Les **revues juridiques** permettent de s'aider grâce aux **commentaires** de décisions de justice. Les **bases de données** permettent aussi de s'informer. De plus, un autre facteur qui **accroit cette imprévisibilité** est le **contrôle de proportionnalité**, il constitue une **balance** qui ne peut être **appréciée** que par un **juge** dans une **situation donnée**. La **jurisprudence** est aussi **instable**. En effet, on ne sait pas quand **l'idée** qu'elle véhicule prend **fin**. Par exemple, la **jurisprudence** peut opérer à un **revirement**. - *Arrêt du 20 mars 2020* : « *La sécurité juridique ne consacre pas un droit acquis à une jurisprudence figée* ». De ce fait, ce qui est **jugé un jour** ne devra pas forcement **s'appliquer pour toujours**. Cela lui permet donc d'**évoluer** sans faire de **grandes réformes** qui suivent les **mœurs de la société**. Les **revirements de jurisprudence** ont un **effet rétroactif**. En effet, quand la **jurisprudence change**, cela change avec les **faits précédents**. Ainsi, pour éviter cet effet, la **Cour de Cassation** admet qu'un juge peut décider d'opérer à un **revirement**, qui ne jouera **pas tout de suite** mais **plus tard** (*Arrêt du 21 décembre 2006*). Cependant, la **loi** est aussi **instable** car elles sont en pleine **inflation**, en parti grâce aussi à **l'évolution des mœurs de la société** / de **l'État** (ex : abolition de la peine de mort). [II)1)A)b)b') L'insuffisance de la jurisprudence : ] En principe, la **jurisprudence** ne peut pas **édicter** des **règles générales et abstraites** comme le fait la **loi**. Cependant, cette **règle de principe** connait des **tempéraments**. 1. [Le principe : la prohibition des Arrêts de règlement : ] Lors de la **Révolution** de 1789, on trouvait que la **justice du roi** était **arbitraire**. De ce fait, les **révolutionnaires** gardent une **méfiance** à l'égard des **juges**. **Portalis** distinguait deux choses : l'interprétation par [voie de doctrine] et l'interprétation par [voie d'autorité]. - *Article 4 du code civil* : Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l\'obscurité ou de l\'insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice (= **voie de doctrine**), - *Article 5 du code civil* : Il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur sont soumises (= **voie d'autorité**). Ces **deux articles**, **antagonistes** montrent que le **juge** doit à la fois : - Trancher un litige même si [la loi n'a pas prévu le cas] (sous peine de déni de justice), - Le juge ne peut [pas énoncer des lois] (= Arrêts de règlements : utiliser des Arrêts et non la loi pour appliquer la loi). [2.Le tempérament : l'admission des Arrêts de principe :] Les **Arrêts de principe** viennent apporter des **réponses en l'espèces** et donc **prévoir** de **nouveaux cas**, dans lesquelles la **loi n'admet rien**. [II)1)B) La doctrine :] La **doctrine** vient du latin ***doctrina***, qui désigne **l'enseignement**. Elle permet **d'amener** un **éclairage** sur le **droit**. [II)1)B)a) Le travail doctrinal :] La **doctrine** est formée des textes de l'ensemble des opinions de ceux qui écrivent sur le droit, notamment de ceux possédant un doctorat, souvent issus du [milieu universitaire], du [milieu du palais] (ex : magistrats, avocats, du [panonceau] (ex : notaires). Le **doctorat** peut mener à **d'autres carrières** que celle **universitaires**. Par exemple **Robert Badinter** possédait un doctorat et était avocat. La **doctrine** se manifeste par des **publications doctrinales** : thèses, manuels, articles.... L'ensemble de ces **écrits** prennent plusieurs **formes** : - [Commentaires de lois], - [Décisions de jurisprudence], - [Articles de fond], - [Chroniques] à thème. Aujourd'hui, il existe **beaucoup de doctrine** : auteurs, éditions Cependant, la **doctrine** est **plurielle :** ***Bernard Beigner*** : « *La doctrine est un miel de milles fleurs* ». Il existe beaucoup **d'avis** qui **différent**. Concernant la **[liberté doctrinale]**, les **enseignants-chercheurs** jouissent d'une **pleine indépendance** et disposent d'une **entière liberté d'expression**. Ainsi, les **libertés académiques** sont **essentielles**. Concernant les **[oppositions doctrinales]**, il existe des **débats** et **discussions** doctrinales. On appelle ce fait : la **disputation saine**. Mais il existe aussi des **controverses doctrinales** : [Exemple : ] - École de l'Exégèse // François Gény, - Leon Duguit // Maurice Hauriou, - Bernard Beigner // Thierry Revet (réforme complète du Code civil). [II)1)B)b) L'autorité doctrinale :] **L'autorité doctrinale** est **réelle**. En effet, il y a de **grands noms**, **maitres** qui ont marqué certaines **matières**. Mais aussi, de **grands discours** (ex : Portalis / Discours de Bayeux du Général de Gaule). Cette **autorité** se traduit de **2 manières** : - La doctrine a un [pouvoir d'interprétation] (ex : lois), - La doctrine a un [pouvoir d'inspiration] (ex : modélisation des esprits). [Exemples : ] - Jean Carbonnier (juriste, professeur) a fait des propositions de modernisation de code civil (ex : divorces, adoption, succession). Ce fait a permis d'influencer le législateur, - Gérard Cornu a aidé à créer le Code de procédure civile. Cependant, aujourd'hui, la **doctrine** est **moins rayonnante** que par le **passé**. En effet, il y a beaucoup plus de **personnes instruites**. [II)1)C) La pratique :] [II)1)C)a) La pratique professionnelle : ] La **pratique** désigne les personnes qui rédigent des actes juridiques ; et qui par leur **pratique**, **apportent** quelque chose au **droit**. [Exemples : ] - Les [notaires], qui pratiquent le droit et créent des actes qui sont des produits du droit. Mais aussi, leurs actes peuvent créer certains droits (ex : actes électroniques dématérialisés), - Les [avocats], qui pratiquent le droit et créent des actes qui sont des produits du droit. - Les [greffiers], - Les [huissiers]. [II)1)C)b) La pratique administrative : ] Ici, il est important de voir **comment** les **fonctionnaires** **appliquent** les **textes**. En effet, certains **compléments** peuvent être **opposables** (ex : droit fiscal). [II)2) les sources extratextuelles :] [II)2)A) Les principes généraux : ] Les **principes généraux** se trouvent à **plusieurs endroits **; **hors des textes**. [Exemples : ] - *Préambule de la Constitution de 1946* : « Principes fondamentaux reconnus par les lois de la République », - *Conseil d'État *: « Principes généraux du droit, applicables même en l'absence d'un texte », - *Cour de justice de l'Union européenne* : « Principes fondamentaux du droit de l'Union européenne », - *Cour Européenne des droits de l'homme *: « Principes universels », - *Cour de Cassation *: « Equité » / « Nul ne peut se contredire au détriment d'autrui », - *Arrêt du 30 novembre 2022 de la Cour de Cassation :* « Réparation intégrale du préjudice », - *Arrêt du 5 mai 2021 de la Cour de Cassation* : « *Fraus omnia corrumpit* » (La fraude corrompt tout). Malgré la **diversité des principes**, ce sont les **juges** uniquement qui les **révèlent**. Les **principes** sont **utiles**, dans la mesure où ils **servent** quand il n'existe **aucun texte**. [II)2)B) La coutume : ] La **coutume** se **définit** à partir de la **réunion** de **deux éléments** : - Élément matériel : [Répétition d'un comportement] (« *Une fois n'est pas coutume* »), - Élément psychologique : [Ce comportement est vu comme quelque chose à respecter]. En **France**, la **coutume** n'est **plus présente aujourd'hui**, dans la mesure où notre **droit** utilise les **textes** pour **appliquer la loi**. Cependant, dans **d'autres pays**, les **coutumes** sont très **utilisées** (ex : Pays d'Afrique). Malgré une **disparition générale** de la **coutume**, elle reste **utilisée**. La **coutume** peut être de **plusieurs natures** : - [Coutumes légitimées par la loi] : coutume « *secundum legen* » : la loi admet la possibilité d'écarter certaines règles : - Des infractions pénales peuvent être levées quand il existe une tradition locale importante (ex : corrida / course de vachettes/ combat de coq). - [Coutumes développées dans le silence de la loi] (ex : la loi du marché) - Un agriculteur tape les fesses de la vache pour l'acheter. - [Coutumes qui s'opposent à la loi] (ex : dons manuels // *article 931 du code civil* : Tous actes portant donation entre vifs seront passés devant notaires dans la forme ordinaire des contrats ; et il en restera minute, sous peine de nullité) - Remettre quelque chose de main à main. La **coutume** reste une **source complémentaire** du **droit** mais très **marginale**. [Titre 2 : L'articulation des sources :] Pour **canaliser** l'ensembles des **sources du droit**, il est nécessaire de les **articuler**. On va ainsi les : - [Hiérarchiser], - [Harmoniser]. Cette **idée** a été **systématisée** par un juriste : **Kelsen** (1881 -- 1973). Celui-ci **rejette** le **droit naturel** et prône le **positivisme juridique**. Il considère que pour qu'une **norme juridique** soit **valide**, il faut qu'une **norme préexistante** donne à son **auteur**, le pouvoir **d'édicter la norme**. Ainsi, **au-dessus** de chaque **norme**, une **autre norme** la **légitime**. Toutes les **sources du droit** ne sont pas sur un **pied d'égalité**. Il existe ainsi une **pyramide**, formée de **couches** de **normes juridiques**. I. [La description de la hiérarchie des normes : ] II. [Le respect de la hiérarchie des normes : ] Ce **respect** est assuré par **3 contrôles** : **constitutionalité**, **conventionnalité**, **légalité**. Ils sont tous les trois **assurés** par des **juridictions**. Ces **contrôles** peuvent **intervenir** **avant** *(a priori)* ou **après l'entrée** *(a postériori)* en **application** de la **norme**. [II)1) Le contrôle de constitutionnalité : ] Le **contrôle de constitutionnalité** vise à vérifier qu'un texte est conforme à la Constitution et au bloc de constitutionalité. Ce **contrôle** peut **concerner** : - Les [traités internationaux], - La [loi]. [I)1)A) La conformité des traités internationaux à la Constitution :] Le **contrôle de constitutionnalité** est exercé par le **Conseil Constitutionnel**, à **priori**. Le **Conseil Constitutionnel** est composé de **9 membres**, avec un **mandat de 9 ans** : - 3 membres nommés par le [Président de la République], - 3 membres nommés par le [Président du Sénat], - 3 membres nommés par le [Président de l'Assemblée nationale]. Ce **contrôle** se fait sur l'*article 54 de la Constitution *: *Si le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier ministre, par le président de l\'une ou l\'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu\'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l\'autorisation de ratifier ou d\'approuver l\'engagement international en cause ne peut intervenir qu\'après révision de la Constitution.* Cet **article** signifie aussi que, dans le cas où un **traité international** s'oppose à la **Constitution**, le Président **ne peut pas le ratifier **; car dans la **hiérarchie des normes**, l'accord international est en dessous de la Constitution. Cette **supériorité de la Constitution** a été longuement débattue ; mais **affirmée** : - *Arrêt Sarran et Levacher par le Conseil d'État, du 30 octobre 1998* : Les accords internationaux doivent être conformes à la Constitution. - *Arrêt Fresse par la Cour de Cassation du 2 juillet 2000* : Confirme la position du Conseil d'État. Aujourd'hui, certains **juges** (ex : juges européens de la CJUE du Luxembourg) **s'opposent** à cette **conception** : - *Traité de Lisbonne de 2007*, relative au fonctionnement de l'UE : Pour ratifier ce texte, qui était contraire à la Constitution française, il a fallu réviser la Constitution (*loi constitutionnelle du 4 février 2008*) [I)1)B) La conformité des lois à la Constitution : ] Le **conseil constitutionnel** opère à **deux contrôles de constitutionalité** : - A [priori] : en amont de la loi (*Article 61 de la Constitution*) - A [postériori] : après la promulgation de la loi [I)1)B)a) Le contrôle a priori :] Au départ, ce **contrôle a priori**, intervenant avant la promulgation de la loi était le **seul** existant en **1958** : - *Article 61 du code civil* : les lois peuvent être déférées au Conseil constitutionnel, avant leur promulgation (ratification dans un délai de 15 jours), par le Président de la République, le Premier ministre, le président de l\'Assemblée nationale, le président du Sénat ou [soixante députés ou soixante sénateurs] ([ajout dans la Constitution en 1974]). En temps **normal**, ce sont les **Présidents des chambres** ou les **députés** et **sénateurs** qui peuvent demander ce **contrôle**. En temps de **coalition**, les **Présidents** sont plus tentés de saisir le **Conseil constitutionnel**. Avant, si **aucune autorité** ne saisissait le **conseil constitutionnel**, une **loi** peut **entrer en vigueur**, alors qu'elle était **contraire** à la **Constitution** ; ainsi un **contrôle a posteriori** a été créé. [I)1)B)b ) Le contrôle a posteriori :] A travers une *révision du 23 juillet 2008*, a été mise en place une **question prioritaire de constitutionalité** (QPC :  tout justiciable peut [contester la constitutionnalité] de la loi dont il lui est fait application) -\> **80 décisions** par an : - *Décision du Conseil constitutionnel du 28 mai 2010* (1^ère^ QPC)  - *Article 61-1 de la Constitution :* à l\'occasion d\'une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu\'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d\'État ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé. Ici, n'importe quel justiciable peut estimer à ce qu'une loi, qu'il considère comme contraire à la Constitution, ne s'applique pas à lui et saisit le Conseil constitutionnel. Le **justiciable** demande à la **Cour de Cassation** ou au **Conseil d'État** sa **QPC** et c'est la **juridiction suprême** qui peut décider ou non de **renvoyer la question** au **Conseil constitutionnel**. La **juridiction suprême** de chaque ordre doit **vérifier** **3 choses** : - La loi contestée [s'applique] dans le litige en cause, - La loi contestée n'a pas déjà été déclarée comme [conforme à la Constitution], - La QPC est suffisamment [sérieuse]. Si au terme de la **QPC**, le **texte** est déclaré comme **inconstitutionnel**, la **loi** est **abrogée**. Avant ce **contrôle**, le **Conseil constitutionnel** rendait **20 décisions par an**. Mais depuis ce contrôle, ils en rendent **80**, avec des **QPC**. De plus, **1 tiers** des **décisions soumises** sont reconnues **inconstitutionnelles**. [Vidéo d'audience du Conseil constitutionnel : Affaire n°2023-1075-QPC (devenir des métaux du cercueil ou des membres du corps, après crémation)] -\> [[article du monde]](https://www.lemonde.fr/argent/article/2024/11/01/pourquoi-les-bijoux-du-defunt-ne-reviennent-pas-a-sa-famille-apres-la-cremation_6370754_1657007.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=ios&lmd_source=default) De plus, le **Conseil constitutionnel** se **déplace** et les **auditions** sont **filmées**. [II)2) Le contrôle de conventionnalité : ] Le **contrôle de conventionnalité** consiste à vérifier la conformité des lois, aux conventions et traités internationaux. En **1975**, le **Conseil constitutionnel** a considéré qu'il n'était **pas compétant** pour vérifier la **concordance** des **lois**, avec les **traités internationaux** : - *Arrêt de la Cour de Cassation « sociétés des cafés jacques Vabre » du 24 mai 1975* : Confirme la supériorité des traités internationaux sur les lois postérieures. - *Arrêt « Nicolo » du Conseil d'État du 20 octobre 1989* : Il est possible [d'écarter] (//abroger) une loi si celle-ci est contraire à un traité international. Ces **deux arrêts** ont permis de **faciliter** **l'intégration** de la **réglementation européenne**. Aujourd'hui, ce **contrôle de conventionalité** est renforcé par **deux procédures** spéciales : - Le **[renvoi préjudiciel]** : Une procédure permettant à une juridiction d\'un État membre d\'interroger la [Cour de justice de l\'Union européenne] (Luxembourg) sur l\'interprétation ou la validité du droit de l\'Union dans le cadre d\'un litige dont elle est saisie. - **[L'avis consultatif]** : Il est possible d'adresser à la [Cour européenne des droits de l'homme] (Strasbourg) des demandes d'avis consultatifs sur des questions de principe relatives à l'interprétation ou à l'application des droits et libertés définis par la Convention ou ses protocoles. Ce **respect** de la **Convention des droits de l'homme** de la **CEDH** est accru par l'existence du **contrôle de proportionnalité**, mise en balance des intérêts de la loi internationale et nationale, qui permet de ne pas porter d'atteinte disproportionnée au droit international. Cette **procédure** permet de ne pas se faire **condamner** par la **CEDH**. - *Arrêt de la Cour de Cassation du 4 décembre 2013* : Les juges doivent eux-mêmes vérifier la conformité entre ce sur quoi ils vont statuer, à la loi internationale. [II)3) Le contrôle de légalité :] Le **contrôle de légalité** désigne l'appréciation de la conformité des règlements (d'application) aux lois. Ce **contrôle** est opéré par les **juridictions administratives **; et peut être opéré dans deux cas : - Recours en [annulation pour excès de pouvoir], - Recours en [exception d'illégalité]. Une **loi** **nouvelle** s'articule avec une **loi ancienne** ? Comment une **loi spéciale** s'articule avec une **loi générale** ? Comment une **loi étrangère** s'articule avec une **loi nationale** ? = **conflit de sources**, qui ont les mêmes **valeurs**. I. [Le conflit de loi dans l'espace : ] La **loi française** ne s'applique pas d'une **manière uniforme**, à l'ensemble du **territoire**. Cela arrive dans **deux cas** : - **[Élément d'extranéité]** : Tout facteur qui relie une situation juridique à un ordre juridique étranger - **[Lois d'application territoriales ]**: Lois qui ne s'appliquent qu'à une partie du territoire. Ainsi, **deux types de conflits** peuvent arriver : - [Inter-étatiques] (endogène) : loi française // loi étrangère, - [Intraétatique] (hexogène) : loi française // loi française. [I)1) Le conflit hexogène : la présence d'un élément d'extranéité : ] Les **populations** se **déplacent**, ce qui crée des **points de contact** avec les **lois étrangères**. [Exemple :] En matière successorale, il y un règlement européen (*4 juillet 2012*), qui prévoit que la loi applicable à une succession est la loi de la dernière résidence du défunt. Johnny Halliday est décédé en Californie, dans sa maison de Los Angeles ; dans laquelle il résidait une grande partie de l'année, car il avait aussi une villa en France. A son décès, sa famille s'est déchirée et il y a eu un débat pour savoir quelle était la loi applicable (loi californienne ou loi française ?) -\> Team Laetitia (sa dernière femme) : pour la loi californienne (aucune réserve héréditaire) -\> Team David (son premier fils) : pour la loi français (**réserve héréditaire** : part de la succession réservée aux enfants) [I)2) Le conflit endogène : les lois d'applications territoriales : ] Ce **conflit** concerne la **situation** dans laquelle **deux lois françaises** qui s'opposent ont à **s'appliquer**. La **loi française** n'étant **pas uniforme** sur l'ensemble du territoire, il subsiste des **lois d'applications territoriales**. - *Constitution de 1793* : « *La République est une et indivisible* ». Depuis la **Constitution de 1946**, cette formule a été **mise de côté** : - *Constitution de 1946* : « *La République est indivisible, laïque et sociale* ». Il existe une **différence** entre **l'unité** et **l'unicité**, **l'uniformité**. La France est **unie** malgré des **particularismes territoriaux** :  - Le droit [alsacien-mosellan], - Les [droits d'outre-mer], - La [Corse], - [Ile des Faisans], dans le sud-ouest (droit espagnol et français, qui change tous les 6 mois), - [Andorre] (co-princes : Président de la République et Évêque). [I)2)A) Les particularités juridiques en Alsace-Moselle : ] Ce **droit** a été institué après **l'annexion du territoire** par les **allemands** en **1871**. A l'époque le **droit allemand de 1900** était plus **moderne** que le **droit français**, de **1804**. De ce fait, **deux lois de 1924** ont instauré une partie du **droit français** dans le territoire, tout en gardant du **droit allemand**. Par exemples : - En 1905, le territoire était allemand et donc la [loi sur la séparation entre Église] et État ne s'y applique pas, - Les [jours fériés] sont plus nombreux (ex : Vendredi Saint, Saint Etienne), - Règles juridiques sur les [associations] (pas d'application de la loi de 1901). Ce **droit local** est enseigné en **Alsace** et dans **d'autres diplômes**. Aujourd'hui, les **populations locales** tiennent à ce droit ; malgré le fait que celui-ci soit sous la **menace** de **suppression** du **conseil constitutionnel**. - *Décision « Somodia » de 2011 du Conseil constitutionnel *: Menace de censure du droit alsacien-mosellan. [I)2)B) Les particularités juridiques en Outre-mer : ] **L'outre-Mer** désigne **12 territoires** (ex : Réunion, Martinique, Guadeloupe), avec presque **3 millions d'habitants**, **80% de la biodiversité** de la France (8,7 millions d'hectares de forêts) ; et qui fait de la France la **deuxième emprise maritime** du monde. Les **DOM-TOM** n'ont **aucune valeur juridique**, il faut parler de **DROM-COM** (département et région d'outre-mer / collectivité d'outre-mer). - *Article 73 de la Constitution* : Dans les [départements et les régions d\'outre-mer], les lois et règlements sont applicables de plein droit. Ils peuvent faire l\'objet d\'adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités. - *Article 74 de la Constitution* : Les [collectivités d\'outre-mer] régies par le présent article ont un statut qui tient compte des intérêts propres de chacune d\'elles au sein de la République. De plus, il existe un **statut particulier** pour la **Nouvelle-Calédonie** (*articles 76 et 77 de la Constitution*) **[DROM : ]** - **Principe [d'identité] législative** : la loi est la même puisque ces régions sont considérées comme des départements **[COM : ]** - **Principe de [spécialité] législative** : partage de compétences entre le droit français et le droit local. **[Nouvelle Calédonie : ]** - **Principe de spécialité législative :** - Gouvernement calédonien, - Congrès, - Sénat, - Haut-commissaire de la République **[TAT : terres australes]** [I)2)C) Les particularités juridiques de la Corse : ] La **Corse** fait partie de la **métropole**. En raison de son **histoire**, la **Corse** est dotée d'une **forte identité**. De ce fait, il subsiste des **problématiques endémiques** (ex : immobilier). Depuis le **1^er^ janvier 2018**, il existe une **collectivité de Corse**, qui est une **collectivité territoriale** à **statut particulier** (*Article 72 de la Constitution*) : - Assemblée de Corse, - Conseil exécutif, - Conseil économique, social et environnemental. La **Corse** a été portée par des **victoires nationalistes** et semble aspirer à **davantage d'autonomie** (projet proposé par l'ancien ministre de l'intérieur, en discussion). II. [Le conflit de loi dans le temps :] Le **droit** s'inscrit dans le **temps**. Au regard de la **multiplication** des **normes**, cela fait naitre un **conflit des lois** dans le **temps** (loi nouvelle // loi ancienne). [Exemple : ] La loi de 2016 a réformé le divorce, en permettant aux personnes de divorcer hors que devant un juge. Un couple qui s'est marié en 1980 et qui divorce aujourd'hui, quel est la loi qui s'applique ? Les **enjeux** dus à ce **conflit** son **majeurs**, qu'il faut **concilier** : - [Besoin de sécurité juridique] : Il faut être attentif à ce qu'une loi nouvelle ne vienne pas **perturber la loi ancienne** au moment où on l'a prévue. - [Progrès social :] La loi nouvelle doit **apporter un progrès**. L'étude de **l'abrogation** de la loi pourrait laisser penser **qu'aucun problème** n'existe et que la **loi nouvelle** vient prendre la **place** de la **loi ancienne**. Toutefois, la loi nouvelle **n'abroge** l'ancienne que pour **l'avenir**, pas pour le **passé**. [Exemple : ] En 2013, la loi du mariage pour tous est adoptée. Aujourd'hui, un couple homosexuel peut se marier librement. Toutefois, l'adoption de cette loi ne valide pas les tentatives de mariage faites auparavant de l'entrée en vigueur de la loi. Pour **résoudre** le **conflit de loi**, on observera que le **législateur** prend les **devants** en **adoptant** des « **dispositions transitoires** », ces dispositions permettent une transition entre un changement de loi. Parfois, le **législateur** ne prévoit rien, et c'est là que le **conflit de loi** peut **naitre**. - *Article 2 du code civil* : La loi ne dispose que pour l\'avenir ; elle n\'a point d\'effet rétroactif. La **jurisprudence** et la **doctrine**, **sources d'interprétation** du **droit**, ont dû apporter des **éclairages** à cette **loi**. Il existe **deux conceptions** : 1. [Analyse traditionnelle :] Distinction entre les **droits acquis** // et **espérances de droit.** 2. [Analyse moderne (Lyonnais-\> ***Paul Roubier : « Les conflits de loi dans le temps », 1929 / « Le droit transitoire »***)] : Critique la théorie traditionnelle et propose une nouvelle approche qui repose sur deux principes : - **[Non-rétroactivité]** de la **loi nouvelle** - **[L'application immédiate]** de la **loi nouvelle** Aujourd'hui, on préfère la **théorie moderne**, même si certaines **décisions** **mélangent** les **deux théories**. [II)1) La non-rétroactivité de la loi nouvelle : ] En **principe**, la **loi** n'est pas **rétroactive**. Mais, il y a certains cas dans lequel la **loi** est **rétroactive**. [II)1)A) Le principe : ] - *Article 2 du code civil* : La loi ne dispose que pour l\'avenir ; elle n\'a point d\'effet rétroactif. La **loi** perdrait en **crédibilité** si une **personne**, pensant se **conformer à la loi**, risquait de n'être **plus conforme**. Ce **principe** relève de **l'ordre public**. Le **principe** est repris en **matière pénale** et a **valeur constitutionnelle** : - *Article 112-1 du code pénal* : Sont seuls punissables les faits constitutifs d\'une infraction à la date à laquelle ils ont été commis. - *Décision du 30 décembre 1982 du Conseil constitutionnel * [II)1)B) Les exceptions au principe : ] Le **principe** de la **non-rétroactivité** de la **loi** admet quelques **exceptions** : - [Lois expressément rétroactives] : Le législateur est libre d'édicter des lois rétroactives, au prix du respect de certaines conditions : - Cette liberté s'exerce en dehors du [droit pénal] - Cette rétroactivité soit en [respect d'un motif d'intérêt général] (Ex : *loi du 5 juillet 1985 « Badinter* », pour mieux indemniser les victimes d'accidents de la route : La loi est applicable aux procédures en cours = rétroactive) - [Lois interprétatives :] Ces lois ont pour fonction d'apporter un éclairage sur l'interprétation d'une loi antérieure. Comme cette loi fait corps avec la loi interprétée, elle a un effet rétroactif. - [Lois pénales plus douces « *in mitius* » :] Lorsque ces lois sont plus douces, on admet qu'elles soient rétroactives. - *Article 112-1 du code civil* : Les dispositions nouvelles s\'appliquent aux infractions commises avant leur entrée en vigueur et n\'ayant pas donné lieu à une condamnation passée en force de chose jugée lorsqu\'elles sont [moins sévères] que les dispositions anciennes. Ce **principe** a valeur **constitutionnelle**. [II)2) L'application immédiate de la loi nouvelle :] Ce **principe** s'explique par une quête **d'unité** de la **législation**. **L'effet immédiat** de **l'application immédiate** de la **loi nouvelle** n'est pas forcément une **bonne chose** et ne peut pas concerner toutes les **situations juridiques**, et ***Paul Roubier*** indique qu'il faut distinguer **deux cas** de figure : - Les [situations non-contractuelles] : Situations ne relevant pas d'un contrat mais de faits (ex : accident de la route, règles de procédures) - Les [situations contractuelles] : Situations relevant d'un contrat - *Article 9 de l'ordonnance du 10 février 2016* : « Les dispositions de la présente ordonnance entrent en vigeur le 16 mai 2016, les contrats conclus avant cette date seront soumis à la [loi ancienne] ». Mais, il subsiste une **exception** : - *Arrêt du 23 juin 2004 de la Cour de Cassation* : Une loi nouvelle pourra, par exception venir s'appliquer aux contrats en cours, à condition qu'il y ait un motif d'intérêt général. III. [Le conflit entre la loi générale et la loi spéciale :] Certaines **lois** peuvent intervenir dans le **même domaine**. Certaines **lois** ont une **vocation générale**, **étendue**, universelle. À côté de ces **lois**, s'observent des **lois spéciales** (ex : droit des contrats communs et spéciaux / droit pénal général). En principe, la **loi spéciale** a vocation à **déroger** à la **loi générale**. Sans **loi spéciale**, on applique la **loi générale**. Le **droit commun** (général) a une **fonction matricielle** - *Article 1105 du code civil* : Les contrats, qu\'ils aient ou non une dénomination propre, sont soumis à des règles générales, qui sont l\'objet du présent sous-titre. Les règles particulières à certains contrats sont établies dans les dispositions propres à chacun d\'eux. Les règles générales s\'appliquent sous réserve de ces règles particulières. [Partie 2 : La réalisation des droits subjectifs] Les **droits subjectifs** sont des prérogatives individuelles que le droit donne aux individus. [Exemple : ] Droit des successions = droit objectif Réserve héréditaire = droit subjectif [Titre 1 : La reconnaissance des droits :] I. [La titularité des droits subjectifs :] Les **personnes** sont **titulaires** de droits. Ceux qui ne sont **pas des personnes**, les « **choses** », ne sont pas **titulaires de droits** mais font **l'objet** d'une **protection** (ex : nature, animaux). [I)1) La distinction entre les personnes et les choses : ] Les **juristes** distinguent les **personnes** (= sujets de droits) et les **choses** (= objets de droits). Cette **distinction classique** est **questionnée**, sous l'effet d'un **double mouvement** **opposé** : - [L'**anthropomorphisation**] : Le fait d\'appréhender une bête ou un objet d\'un point de vue purement humain (ex : animaux, robots, nature), - [Réification ]: Le fait de traiter des êtres vivants comme des choses (ex : produits du cops humain). [I)1)A) Les personnes : des sujets de droit : ] La **reconnaissance** de la **personnalité** **juridique** permet d'exercer la **titularité des droits**. En **France**, la **personnalité juridique** est donnée à **tous** les **êtres humains** (ex : interdiction de l'esclavage en 1848) : les **[personnes physiques]**. De plus, le **corps humain** et les **produits** de celui-ci ne peuvent pas être **inclus dans le commerce**. Les **progrès** de la **science** s'interrogent sur la **nature de l'embryon**, **l'égalité entre les sexes**. A côté des **êtres humains**, on admet que la **personnalité** peut être reconnue à **d'autres personnes** que les êtres humains : les **[personnes morales]**. Aujourd'hui, de **nouveaux candidats** demandent à **acquérir une personnalité juridique**. [Exemples : ] - Les **animaux** (bien-meubles) -\> dotés de sensibilité et d'intelligence, - La **nature** (ex : protection sur certains fleuves qui sont dotés d'une personnalité). - Notion de **quasi personne** (travail de Mr Mathias Martin) [I)1)B) Les choses : des objets de droit :] Tout ce qui n'est pas une **personne** est une **chose**. Toutefois, il subsiste des **distinctions** : 1. Les [choses insusceptibles d'appropriation] (ex : air, eau), 2. Les [choses susceptibles d'appropriation,] - Les biens meubles : peuvent être déplacés, - Les biens immeubles : ne peuvent pas être déplacés. 1. Les [choses matérielles] : Choses dont on peut se saisir (ex : stocks, récoltes), 2. Les [choses immatérielles] : Choses dont on ne peut pas physiquement se saisir (ex : données informatiques, parts sociales d'une société, cryptomonnaie). 1. Les [choses fongibles (de genre)] : Choses interchangeables entre elles (ex : denrées, pièce de 1 euro), 2. Les [choses non-fongibles] (corps certains) : Choses qu'on ne peut pas interchanger (ex : maison, tableau, terrain). 1. Les [choses consomptibles] : choses qui se détériorent matériellement (ex : pomme) ou juridiquement (ex : monnaie) par l'usage que l'on en fait, 2. Les [choses non-consomptibles] : Choses qui ne se détériorent pas par leur utilisation (ex : voiture, maison, bien). 1. Les [choses frugifères] : Les choses produisant des fruits (ex : pommier / loyers) et des produits (ex : bois / vente d'un bien) 2. Les [choses non frugifères] : Les choses ne produisant pas des fruits et des produits [I)2) Distinction entre les personnes physiques et les personnes morales :] [I)2)A) Les personnes physiques :] Les **personnes physiques** sont des **êtres humains** ; nés **vivants** et **viables**. **L'enfant mort** n'a pas la **personnalité juridique**. Le **droit positif** a **évolué** : - *Loi du 6 décembre 2021* : Les parents d'un enfant mort-né, ou d'un enfant non viable permet aux parents de donner un nom et des prénoms à l'enfant = inscription mémorielle. Pour les **enfants simplement conçus**, en vertu de l'adage ***infans conceptus***, on le tient pour **né** dès qu'il en va de son **intérêt**. La **personnalité juridique** se perd à la **mort** (constatée ou présumée -\> l'absence et la disparition). Les **informations** permettant de caractériser **l'existence juridique** d'une personne est caractérisée par **l'état des personnes** (ex : nationalité, âge, nom de famille, nom d'usage, prénom, sexe, domicile, capacité) : - [Indivisible], - [Indisponible] : Hors du commerce, - [Imprescriptible] : On ne peut pas changer de nom de famille. [I)2)B) Les personnes morales :] Le **droit** estime que la **personnalité juridique** peut être reconnue à des **groupements de personnes** et de **biens** : les **personnes morales** : 1. Les [personnes morales de droit public] (ex : État, collectivités territoriales, établissements publics) 2. Les [personnes morales de droit privé] (ex : Sociétés civiles, sociétés commerciales, associations, syndicats 3. Les [personnes morales de droits mixtes] (ex : EPIC, ordres professionnels) Les **personnes morales** ont des **similitudes** avec les **personnes physiques** : - Nom -\> dénomination sociale, - Domicile -\> siège social, - Date de naissance -\> numéro d'immatriculation. II. [La diversité des droits subjectifs :] Les **droits subjectifs** sont variés et le droit a essayé de les **qualifier** : 1. Les [droits patrimoniaux et les droits extra-patrimoniaux], 2. Le [fait juridique et l'acte juridique]. [II)1) Les droits patrimoniaux et les droits extra-patrimoniaux :] Ici, la **classification** repose sur **l'objet du droit**. [II)1)A) Les droits patrimoniaux : ] Les **droits patrimoniaux** sont susceptibles d'une **évaluation pécuniaire** (= chiffrables) ; entrant ainsi dans le **patrimoine**. Les **personnes physiques** et **morales** vont être dotées d'un **patrimoine**, correspondant à une **universalité de droits** ; dans lesquels un **actif** répond à un **passif**. **Deux auteurs alsaciens** ont théorisé le **patrimoine** : ***[Charles Aubry]*** et ***[Charles Rau] ; inspirés par Zacharie*** (auteur allemand) : 1. [Toute personne est dotée d'un patrimoine] ; même si celui-ci est vide est criblé de dettes, 2. [Toute personne est dotée d'un seul patrimoine] = [Principe d'unicité du patrimoine,] 3. [Tout patrimoine est lié à une personne.] Seul les **personnes** (// choses) peuvent avoir un **patrimoine**. [Exemple : ] Karl Lagerfeld a voulu léguer tout son patrimoine à son chat, ce qui n'est pas possible car un chat ne dispose pas de la personnalité juridique De plus, le **patrimoine** subsiste de la **naissance** à la **mort**, et il n'est pas possible de **céder son patrimoine** (// possibilité d'en céder le **contenu**). Les **droits patrimoniaux** ont plusieurs **caractéristiques** : - [Transmissibles] : Possibilité de céder son droit sur quelque chose du vivant, ou de la mort par la succession, - [Prescriptibilité] : Un droit patrimonial, si on ne l'utilise pas, peut être perdu (ex : prescription extinctive -\> droit d'agir en justice / prescription acquisitive -\> on acquiert un patrimoine avec le temps). - [Saisissabilité] : Il est possible de saisir les biens du patrimoine, afin d'en récupérer la valeur (ex : créanciers). Parmi les **droits patrimoniaux**, on distingue **deux catégories** : 1. Les [droits réels] : Les droits que l'on a sur quelque chose (ex : droit de propriété), 2. Les [droits personnels] : Les droits que l'on a à l'égard d'une autre personne (ex : location d'un bien). [II)2)B) Les droits extra-patrimoniaux :] Les **droits extra-patrimoniaux** correspondent aux **intérêts moraux** d'une **personne** ; ils sont la **projection** de la **personnalité** sur un plan différent de celui du **patrimoine** (ex : droits politiques de voter, d'éligibilité / liberté d'opinion / droit au respect de la vie privée / droit à l'honneur / droits de la famille). Les **droits extra-patrimoniaux** ne peuvent pas faire l'objet d'une **évaluation pécuniaire**. Les **droits extra-patrimoniaux** ont plusieurs **caractéristiques** : - [Intransmissibles] : Hors de la transmission, - [Imprescriptibles] : Ce n'est pas parce que l'on n'utilise pas un droit extra-patrimonial qu'il n'existe plus. - [Indisponibilité ]: Les droits extra-patrimoniaux ne peuvent pas être vendus ou saisis. [II)2) Les actes juridiques et les faits juridiques : ] [II)2)A) Les actes juridiques : ] - *Article 1100-1 du code civil* : Les **actes juridiques** sont des manifestations de volonté destinées à produire des effets de droit. Ils peuvent être [conventionnels] ou [unilatéraux]. Les **actes juridiques** peuvent prendre **deux formes** : - [Actes conventionnels] : Actes entre deux personnes (ex : contrat de vente), - [Actes unilatéraux] : Actes d'une seule personne (ex : testament). [II)2)A) Les faits juridiques : ] - *Article 1100-2 du code civil* : Les **faits juridiques** sont des agissements ou des événements auxquels la loi attache des effets de droit. [Exemples : ] - La naissance, - La mort, - La faute. Le **droit** émmane parfois **d'actes**, dans lesquels on **s'engage volontairement** (**[actes juridiques]**) ; ou alors de **faits**, amenant au **droit** (**[faits juridiques]**). [Titre 2 : La sauvegarde des droits ] Les **droits subjectifs**, dont on peut être **titulaires**, se fait grâce à la **[preuve]** de ceux-ci. De plus, cette **preuve** se fait devant des **[juridictions]**. I. [La preuve des droits : ] **Prouver** quelque chose signifie le fait de faire admettre que cette chose peut être tenue pour réelle ou vraie. La **preuve des droits** est une **question essentielle**, car celui qui ne peut pas **prouver son droit** est **sans** **droits**. **Rudolf von Jhering** : « *La preuve est la rançon des droits* » (sans preuves, pas de droits). Le **droit de la preuve** trouve des **bouleversements** : - *Loi du 13 mars 2000* : La preuve numérique est valable. - *Ordonnance du 10 février 2016* : Réforme du droit des contrats et de la preuve des obligations. Le **contrôle de proportionnalité** de la **CEDH** fait évoluer le **droit de la preuve** (ex : droit à la vie privée). - *Arrêt du 22 décembre 2023 de la Cour de Cassation* : Il est possible de produire une preuve obtenue de manière déloyale ou illicite. Le **sujet de la preuve** invite à se poser **plusieurs questions** : - Qui doit prouver ? - Quels sont les modes de preuves existants ? - Dans quels cas ces modes de preuves sont-ils recevables ? [I)1) La charge de la preuve : ] Il existe **deux** **grands systèmes** : - Le [système inquisitoire] (ex : droit pénal, droit administratif) : Dans ce système, le juge est actif et a un rôle d'inquisiteur ; car ce sont des matières dans lesquelles la société a un rôle. - Le juge peut se saisir lui-même (ex : juge d'instruction qui établit les éléments de preuves avec la police), - La société est représentée dans l'affaire (ministère public = procureur). - Le [système accusatoire] (ex : droit civil) : Dans ce système, le juge est passif ; le procès est la chose des parties. - Chaque partie rapporte sa preuve. [I)1)A) Le principe : ] En **principe**, la **charge de la preuve** pèse sur le **demandeur** (= risque de la preuve : si on ne prouve pas, on risque de ne pas pouvoir faire valoir notre droit). - *Article 1353 du code civil* : Celui qui réclame l\'exécution d\'une obligation doit la prouver. [I)1)B) Les exceptions :] Il existe un certain nombre de **présomptions** reconnues par la **loi**, la **jurisprudence** et les **contrats** ; qui ont pour **effet** de **renverser** la **charge de la preuve**. - *Article 1354 du code civil* : La présomption que la loi attache à certains actes ou à certains faits en les tenant pour certains dispense celui au profit duquel elle existe d\'en rapporter la preuve. Elle est dite [simple], lorsque la loi réserve la preuve contraire, et peut alors être renversée par tout moyen de preuve ; elle est dite [mixte], lorsque la loi limite les moyens par lesquels elle peut être renversée ou l\'objet sur lequel elle peut être renversée ; elle est dite [irréfragable] lorsqu\'elle ne peut être renversée. Il existe **3 types de présomptions** : - La [présomption simple] : Tout moyen de preuve contraire renverse la première preuve (ex : *article 2274 du code civil* : La [bonne foi] est toujours présumée, et

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