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UCLouvain

Anna Sonnenschein

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borderline personality disorder psychology mental health personality disorders

Summary

This document provides a detailed analysis of borderline personality disorder. It covers the structure of the disorder and its characteristics, including the different criteria used for diagnosis. The text also delves into the related defense mechanisms and the concept of identity diffusion. The document is focused on psychology and mental health from an academic perspective.

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Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Borderline Structure pathologique décrite et théorisée le plus tardivement vu qu’il a commencé à apparaitre vers 1950 → Son apparit...

Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Borderline Structure pathologique décrite et théorisée le plus tardivement vu qu’il a commencé à apparaitre vers 1950 → Son apparition était importante, car jusque-là il y avait énormément de diagnostiques hybrides, mixtes dans le champs de la santé mentale (ex : schizophrénie pseudo obsessionnelles), qui se placent entre névroses et psychoses Une nouvelle pathologie (Robert Knight) : Knight prend la tâche de suivre ses patients « hybrides » pendant 10 ans pour étudier leur évolution et voir si cet état est une transition ou, au contraire, un état stable → Il finit par constater qu’il n’y a aucune évolution : les patients restent toujours dans cet état intermédiaire, le borderline, entre névroses et psychoses → Il s’agit donc d’un état stable et c’est alors un nouveau type pathologique qui n’a pas encore été repéré Le borderline est ainsi une nouvelle structure qui se dégage dans la frontière entre névrose et psychose. Mais il s’agit d’un champ de la psychopathologique très controversée → Certains cliniciens disent que c’est une catégorie « joker », fourre-tout (ce serait plutôt une catégorie psychiatrique destinée à placer des cas où on ne comprend pas s’il s’agit d’une psychose ou d’une névrose → D’autres la considère comme une catégorie à part (Lacan Dans la foulée de ce débat, d’autres questions émergent → S’agit-il d’une nouvelle pathologie ? → Ou plutôt des problématiques révélatrices des transformations de la culture, et qu’il ne s’agit que de transformations sociales ? Identité pastiche (Gerfen) : Pastiche : style d’art qui est caractérise par le fait de ne suivre aucun style, qui casse toutes les limites Un être humain dans la culture post-moderne se socialise ayant accès à une infinité à chaque fois plus importante de références identitaires et de cultures → par le voyage ou internet, nous avons beaucoup plus accès à d’autre manière de concevoir la vie et le monde Ca suscite alors dans l’être humaine une multi-phrénie : il est normal dans la culture post-moderne d’être habité pas un ensemble de voix qui pousse l’humain dans des directions contradictoires → Une des tâches les plus importantes dans la vie actuelle est donc la capacité à tolérer la contradiction, avant tout en soi-même 1.Critères descriptifs | Otto Kernberg On pourra seulement établir une forme de présomption de diagnostic → On ne pourra pas faire de diagnostic QUE avec des critères descriptifs, il faudra nécessairement faire un diagnostic structural → Aucun trait descriptif ne serait « typique » des borderline et cette démarche conduit souvent à des erreurs ou des confusions Ex : on a pu dire que l’angoisse ou la dépression intenses seraient caractéristiques des borderline. → MAIS, des patients schizoïdes (nos schizophréniques) qui présentent une organisation borderline sous- jacente de la personnalité, peuvent être ni anxieux ni dépressifs. Ex : on a pu dire que ces patients se caractériseraient par l’impulsivité de leur comportement → MAIS, des patients hystériques , de structure névrotique, présentent aussi impulsivité du comportement 45 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein C’est très « éclaté » comme description, il n’y a plus la cohérence que nous avons pu observer dans les névroses et les psychoses Angoisse : → Chronique : elle est tout le temps présente et omniprésente (ce ne sont pas des crises) → Diffuse : Le patient a du mal à pouvoir relier son angoisse à quelque chose, il n’arrive pas à savoir quelle en est la cause → Flottante : le clinicien, au contact du BL, a l’impression que l’angoisse est toujours là. Cela renvoie l’idée de quelque chose qui flotte dans l’ambiance. Même si le BL a l’air posé, l’impression qu’il donne, c’est que l’angoisse plane. Névrose polysymptomatiques : le BL peut présenter des symptômes névrotiques de toutes sortes, aussi bien des symptômes phobiques que des symptômes compulsifs → Phobies multiples, surtout du type invalidant pour la vie quotidienne → symptômes compulsifs obsédants devenus secondairement egosyntoniques (le sujet les assume comme étant une partie de lui) → Conversions compliquées ou bizarres, souvent devenues chroniques (elles s’installent et deviennent coriaces) → réactions dissociatives, états crépusculaires et fugues hystériques → Hypocondrie → Tendances paranoïdes et hypocondriaques accompagnant des symptômes névrotiques Tendance à une sexualité perverse polymorphe : → Fantasmes et actes pervers chaotiques et multiples, variables, interchangeables → relation d’objet instable au fondement de ce type d’interaction. → Formes bizarres de perversion qui expriment l’agressivité primitive ou substituent les buts génitaux par des buts excrétoires Structures prépsychotiques : des formes de la personnalité qui ne sont pas des psychoses mais qui ont des traits de fonctionnement psychiques qui ressemblent à la psychose (e traits de caractères qui, par ressemblance avec les pathologies, ne sont pour autant PAS ces pathologies) → Personnalité schizoïde → Personnalité hypomaniaque → organisation cyclothymique avec tendance hypomaniaques accentuées Névrose d’impulsion et addictions : le sujet abuse des substances de manière parfois répétitives, parfois chronique à cause d’une impulsion egosyntonique (ca fait partie de lui) pendant l’épisode et egodystonique (il le vit comme un problème) après coup → alcoolisme, toxicomanie, certaines formes de boulimie, kleptomanie (quand le sujet n’a pas besoin de voler mais le fait quand même sans pouvoir s’en empêcher) Troubles de caractère de « bas niveau » : la pathologie grave du caractère qui est chaotique dans son fonctionnement et aussi dans ses symptômes → Les personnalités hystérique, obsessionnelle compulsive, les caractères de type évitement ou les structures mieux intégrées de la personnalité masochiste ne sont pas de ce type, car justement elles sont mieux intégrées → Par contre, selon Kernberg, on peut repérer cette pathologie de « bas niveau » dans : des personnalités infantiles, de personnalités narcissiques, des personnalités « comme si » et les structures nettement antisociales de la personnalité. → Si la personnalité hystérique est de « bas niveau », alors elle est beaucoup plus désorganisée. Au niveau descriptifs, il est très difficile de faire un diagnostic de borderline 46 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein 2. Critères structurels Syndrome de diffusion d’identité (absence d’intégration de l’identité/objet) : → Le borderline est différentié de l’autre (délimitation nette soi – autre) alors que le psychotique ne parvient pas à stabiliser cette différentiation. o Mais a différence du Névrosé, le borderline n’arrive pas à intégrer les représentations (« bonnes » et « mauvaises ») du self et de l’objet. o C’est la raison de l’agressivité primitive qui se réactive chez ses patients. → Dans les entretiens on a du mal à voir le patient « entier », on y accède à lui par morceaux dissociés. → Leur description des proches et aussi « clivée » o Ceci rebondit dans la qualité des relations d’objet : le borderline à souvent des relations peu psychstables et sans profondeur, « les relations à long terme du patient se caractérisent par une distorsion croissante de sa perception des autres ». → Tous ces processus apparaissent souvent dans la relation et dans le transfert avec le clinicien. Mécanisme de défense : le clivage (splitting) et tous les mécanismes de ce spectre : → Il y a une angoisse diffuse, virulente, très intense qui peut être vécue comme à vif. Il y a aussi une diffusion de l’identité. → Donc splitting : séparer pour mieux régner. → ex : idéalisation de quelqu’un qui côtoie des moments absolus : la mère sainte d’un côté et le même jour la mère vipère o Il y a une déconnection : 2 visages de la mère produit 2 affects différents : l’amour et la haine. Normalement, l'amour et la haine sont connectés, qui est une continuité affective et une ambivalence entre les 2 affects. Chez le borderline, ce sont des compartiments étanches! Ils sont séparés, pas de connexion : ça se présente de manière clivée et pas ambivalente L’épreuve de la réalité est maintenue : Le syndrome de diffusion d’identité et la prédominance des mécanismes de défense primitives (dans la sphère du clivage) permet de différentier structuralement les névroses et les borderline. De même, la conservation de l’épreuve de réalité permet de différentier les structures borderline des psychoses → Kernberg propose qu’on reconnaît la conservation de l’épreuve de réalité à : o l’absence d’hallucinations et de délires o l’absence d’affects, de contenus de pensée ou de comportements manifestement inadéquats ou bizarres o la capacité de comprendre, dans une relation d’empathie , les remarques que font les autres sur ce qu’il leur paraît inadéquat ou surprenant dans les affects, le comportement ou les contenus de pensée du patient dans le contexte habituel de ses interactions sociales Kernberg Kernberg propose quelques critères structuraux additionnels, moins fondamentaux, mais qui pourraient aider à différentier la Névrose des Borderline → les manifestations non spécifiques de faiblesse du moi en particulier l’intolérance à l’angoisse → l’absence de contrôle des impulsions et le non-développement des voies de sublimation → la non-intégration du surmoi (caractéristique aussi bien des psychoses et de borderline) Jean Bergeret Bergeret propose une conception un peu différente, puisqu’il Type d’angoisse → il accentue les vécus dépressifs des états limite. → L’angoisse serait plutôt dépressive de « perte d’objet ». 47 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Mécanismes de défense → lecture assez proche de celle de Kernberg : clivage avec idéalisation et dévalorisation facile Relation à l’autre (relation d’objet) → Bergeret insiste sur le caractère anaclitique des relations significatives du patient. → Ce trait prend une telle signification pour cet auteur qu’il va même parler d’un « Moi anaclitique » dans les états limite → Anaclitique : qui s’appuie contre, utilise une béquille o Les borderline s’appuie sur les gens de leur entourage o Quand ça leur manque ils devienne très angoissé et en souffre o Ex : Une patiente va chez le psychologue et se plaint que son mari fasse des sorties de temps en temps avec ses amis. Elle souffre de cette situation. Elle se dit des choses du type : « S’il sait que je vais souffrir, pourquoi il le fait ? Parce qu’il veut que je souffre. Il dit qu’il m’aime mais au fond, il veut juste me détruire ». Sous ce visage de complaisance, il est en train de me tuer à petit feu. Cela signifie que s’il m’aimait vraiment, ce n’est pas possible qu’il part et s’il part, ça veut dire qu’il ne m’aime pas. L’amour disparait. C’est tout ou rien. Quand elle part, ce n’est rien, c’est la haine. Quand elle est là, c’est fantastique, c’est l’amour. C’est comme cela que ça fonctionne tout le temps, à répétition Idées pour comprendre la structure des BL Difficulté pour représenter l’absence : → Ex : Pour le patient de l’exemple, lorsque sa femme s’absentait, il vivait ça de façon particulière : pas comme une absence, mais lorsqu’elle n’est pas là, c’est comme s’il y a quelqu’un qui cherche à me faire du mal → Terreurs nocturnes : L’enfant dit qu’il y a des monstres sous lit, les parents regardent et il n’y a rien! Ce qui se passe c’est que l’enfant se sent mal d’être seul mais il est grand donc il faut apprendre à dormir seul. o L’enfant ne dit pas qu’il souffre parce qu’il est seul mais parce qu’il y a justement plein de personnes! L’absence est un excès de présence. – Incapacité d’être seul (Winnicott (dossier de texte : capacité d’être seul, voir aussi diagnostic structural pour ce chapitre)) → Il est facile à à comprendre que quelqu’un est mal parce qu’il est seul. Mais ce qui est compliqué, c’est de comprendre comment ça se fait que des gens soient heureux d’être seul. Comment se développe cette capacité d’être seul alors que de base, pour tout être humain, c’est impossible d’être seul? – → Quel type d’expérience pour faire ce passage : un bébé est incapable d’être seul mais vers 10-12 ans il peut s’amuser seul! → Il y a une expérience charnière : la capacité d’être seul en présence de quelqu’un. Un enfant joue seul, il est content d’être plongé dans ses jouets et souhaite que les adultes soient à distance mais en étant là → Cette expérience peut être empêchée par 2 vécus différents : - o On vient empiéter ce que l’enfant fait : on empêche que l’enfant soit seul. Il empiète cette expérience intermédiaire et cette capacité d’être seul ne pourra pas se développer – o L’abandon : impossible d’être seul en présence de quelqu’un! 48 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Angoisse Mécanisme de défense Rapport à l’autre Déni de la réalité Duel Psychose De désintégration Identification imaginaire (comme fusionnel compensation) Refoulement Mécanismes adjuvants : → Projection Névrose de Castration → Négation Triangulaire → Isolement → Transformation dans le contraire Déni de la castration D’effondrement Perversion Clivage du Moi Contrôle narcissique narcissique Passage à l’acte Instable, sans Chronique, diffuse, Clivage (du Moi et des profondeur, chaotique Borderline flottante représentations de l’objet) Lien clivé Relation anaclitique 49

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