La Présence de l'Église Catholique et les Manifestations Socioculturelles PDF
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Ce document analyse la présence de l'Église catholique au Québec, en particulier durant les années 1840. Il explore l'influence de l'Église sur la société, les manifestations socioculturelles à cette époque, et le contexte historique qui a permis à l'Église d'acquérir une telle importance.
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L’Église catholique et la culture La présence de l'Église et les manifestations socioculturelles Mise en contexte Au lendemain des Patriotes La défaite des Patriotes aux mains des Britanniques laissera des marques profondes chez les Canadiens, et ce pour plusieurs raisons. 1....
L’Église catholique et la culture La présence de l'Église et les manifestations socioculturelles Mise en contexte Au lendemain des Patriotes La défaite des Patriotes aux mains des Britanniques laissera des marques profondes chez les Canadiens, et ce pour plusieurs raisons. 1. Les dirigeants politiques patriotes sont pendus ou en exils. 2. L’élite bourgeoise est anéantie. 3. Le nationalisme demeure, mais sans repère. Ce sera donc à un nouveau groupe de prendre le relai de ces idées et de “protéger” les Canadiens de l’influence britannique : l’Église. Rappel Le mot église fait référence à un bâtiment, alors que le mot Église fait référence à l’institution dans son ensemble. La présence de l’Église catholique au Québec Le pouvoir croissant de l’Église dans les années 1840 Durant la décennie 1840, l'Église connaît une expansion significative de son influence au sein de la société. Le gouvernement britannique lui accorde officiellement la gestion de plusieurs secteurs clés. ➔ L'éducation ➔ Les hôpitaux ➔ Les asiles ➔ Les organismes caritatifs Cette délégation de responsabilités confère à l'Église une position de pouvoir considérable. En effet, elle se retrouve désormais impliquée dans de nombreux aspects essentiels de la vie quotidienne des citoyens. Sa présence s'étend ainsi à travers diverses sphères sociales, renforçant son emprise sur la population et son rôle central dans la communauté. Cette nouvelle configuration permet à l'Église d'exercer une influence profonde sur la société, modelant les mentalités et les structures sociales de l'époque. La présence de l’Église catholique au Québec L’Ultramontanisme Alors que partout dans le monde, les sociétés se modernisent avec des idéologies comme la laïcité et le libéralisme, le Québec ira à contre-courant en offrant une place prépondérante à l’Église. Ce mouvement se nommera l’Ultramontanisme. Libéralisme Laïcité Ultramontanisme Le libéralisme social vise à La laïcité, c'est la séparation L'ultramontanisme est une promouvoir la liberté de l'État et de la religion. Ça idée qui donne beaucoup de individuelle et l'égalité des signifie que le gouvernement pouvoir à l'Église catholique chances. Il soutient ne favorise aucune religion et au pape. Il veut que l'intervention de l'État pour et que chacun est libre de VS l'Église contrôle la société et garantir des droits croire ou non. À l'école et s'oppose aux idées fondamentaux, l'éducation dans les services publics, on modernes. C'était important pour tous, et une protection reste neutre sur les au Québec jusqu'aux années sociale, tout en respectant questions religieuses. 1960. les libertés personnelles. La présence de l’Église catholique au Québec L’Ultramontanisme Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, s'efforce d'accroître la présence religieuse au Canada-Uni. Il fonde de nouvelles communautés locales et attire des congrégations françaises. Sous son mandat, le nombre d'institutions religieuses et de membres du clergé augmente considérablement. Deux systèmes parallèles se développent : un réseau d'institutions pour les protestants anglophones et un autre pour les catholiques francophones. L'Église catholique gagne en influence grâce à sa collaboration avec les autorités britanniques. Son pouvoir sur la population canadienne-française s'accroît dès 1840, donnant naissance à deux courants opposés : l'ultramontanisme et l'anticléricalisme. Mgr Bourget Le terme “Ultramontanisme” prend ses origines en France et fait référence à au-delà des montagnes, dans ce cas des Alpes, pour désigner l’emplacement du Vatican et donc du Pape. La présence de l’Église catholique au Québec L’Ultramontanisme L’idée étant de montrer la grandeur de l’ Église catholique au Canada et sa puissance, les membres du Clergé se lancent dans de grands projets de construction. L’Ultramontanisme défend la prépondérance du pouvoir spirituel sur le pouvoir de l’État. Le Clergé prêche la soumission à l’autorité du pape et encourage une pratique religieuse rigoureuse. Les membres du Clergé entendent être présents dans toutes les sphères de la société, particulièrement en éducation. Désirant construire une nouvelle cathédrale à Montréal, l’évêque Ignace Bourget rêve d’un bâtiment à l’image de Saint-Pierre-de-Rome. Le 28 août 1870, la première pierre de l’édifice est posée. La présence de l’Église catholique au Québec L’anticléricalisme Les libéraux, qui s'opposent aux ultramontains, dénoncent la grande influence de l'Église dans les sphères de la vie des Canadiens, surtout en ce qui concerne l'éducation. Ils souhaitent que l'État et la religion soient séparés. Cela se nomme la laïcisation et permet aux institutions d'être neutres. L'anticléricalisme est un courant de pensée qui souhaite que l'Église s'occupe uniquement de la religion et non de la politique ou de l'éducation. Les Canadiens les plus instruits sont influencés par les courants politiques et philosophiques européens et ils ne comprennent pas pourquoi le Québec préfère aller à contre-courant. La présence de l’Église catholique au Québec L’anticléricalisme L'Institut canadien de Montréal est fondé en 1844 par un groupe de 200 jeunes libéraux canadiens-français. L'institut est à la fois une bibliothèque, un lieu de débat et de conférence pour les sociétés littéraires et scientifiques de Montréal. L'Institut est en désaccord avec l'influence grandissante de l'Église sur la société. Il défend des idées de liberté qui sont contre les valeurs de l'Église. Les manifestations socioculturelles Mise en contexte Les Canadiens français Le rapport Durham avait été très sévère envers la sont un peuple sans histoire ni littérature. culture, ou l’absence de culture, des Canadiens français. En réaction à cette affirmation, un fort sentiment national se développera au Canada et plusieurs manifestations culturelles seront visibles dans les années qui suivront. ➔ Une littérature patriotique ➔ Une littérature féminine ➔ Le développement des universités ➔ Le développement des sports Lord Durham Les manifestations socioculturelles Les oeuvres patriotiques J’ai entrepris ce travail dans le but de rétablir la vérité si souvent défigurée et de repousser les attaques et les insultes dont mes compatriotes ont été et sont encore journellement l’objet de la part d’hommes qui voudraient les opprimer et les exploiter tout à la fois. J’ai pensé que le meilleur moyen d’y parvenir était d’exposer tout simplement leur histoire. En réaction aux propos de Durham, plusieurs auteurs canadien-français souhaitent utiliser leur art au service du nationalisme de survivance. Des auteurs comme François-Xavier Garneau dans son livre L’histoire du Canada depuis sa découverte jusqu’à nos jours tentent donc de raconter l’histoire des Canadiens en valorisant cette dernière dans un récit patriotique. Cette volonté vient donc s’opposer à la visée assimilatrice de Londres. François-Xavier Garneau Les manifestations socioculturelles Les oeuvres patriotiques Cette littérature fera l’éloge de la religion catholique, de l’agriculture et des traditions canadiennes. Durant la seconde moitié du XIXème siècle, de nombreux auteurs produiront nombre de textes, poèmes, articles et livres faisant l’apologie de la culture canadienne. Ces textes seront donc au service du nationalisme canadien. Les manifestations socioculturelles La littérature féminine La société patriarcale et conservatrice d’avant le XIXème siècle restreignait les femmes qui souhaitaient écrire. Cependant, dès le début du siècle, des femmes commencent à écrire et publier leurs textes dans les journaux et les revues, dans des sections dites féminines. Ces écrits reflètent souvent les valeurs canadiennes et catholiques de l’époque. De plus, ils proviennent majoritairement des femmes issues de la bourgeoisie. Cela dit, cette nouvelle littérature marque un tournant dans la place des femmes au Canada. Laure Conan Fadette Les noms de Laure Conan (pseudonyme de Félicité Angers), Fadette (pseudonyme d’Henriette Dessaulles), Madeleine (pseudonyme d’Anne-Marie Gleason), Gaëtane de Montreuil (pseudonyme de Georgina Bélanger), Josette (pseudonyme de Joséphine Marchand-Dandurand), Éléda Gonneville (pseudonyme d’Adèle Bibaud) et Françoise (pseudonyme de Robertine Barry) résument à eux seuls la contribution connue et reconnue des femmes de la fin du XIXe siècle à l’édification de la littérature du Québec Les manifestations socioculturelles L’enseignement supérieur Le développement industriel du pays provoquera une demande de la population pour l’éducation supérieure. Deux universités anglophones seront donc fondées pour répondre à ces besoins : McGill à Montréal et Bishop dans les Cantons-de-l’est. L’Université McGill sera fondée par James McGill, un riche marchand écossais. L’université accueillera les premières femmes comme étudiantes dès 1884 et contribuera au développement de Université McGill - fondée en 1821 nombreux sports comme le hockey, le football et le basketball. Les manifestations socioculturelles L’enseignement supérieur Le Clergé catholique réagira à la création de ces universités en créant la première université francophone au Canada : l’Université Laval. L’intention derrière cette fondation sera de pouvoir contrôler les valeurs véhiculées dans l’université, alors qu’on reproche les valeurs apportées par l’industrialisation et l’urbanisation. Les universités francophones n’offraient que quatre programme aux étudiants : 1. Médecine 2. Théologie 3. Droit Université Bishop - fondée en 1843 4. Arts Les manifestations socioculturelles L’enseignement supérieur En 1878, l’Université ouvrira un campus à Montréal, campus qui sera rebaptisé Université de Montréal en 1919. L’université était réservé aux bourgeois, avant tout masculins. Rares étaient les jeunes garçons issus d’autres classes sociales à fréquenter ces établissements. Les universités anglophones étant financées par la bourgeoisie anglaise, elles disposaient de davantage de capitaux que les universités francophones, financées par l’Église. Université Laval - fondée en 1852 Les manifestations socioculturelles L’essor des sports universitaires L’Université McGill contribuera, tout comme la ville de Montréal, à développer le sport amateur et professionnel. Les premiers sports qui seront pratiqués seront la crosse, le baseball (inventé par un Canadien aux États-Unis) et le football (soccer). Rapidement, les Canadiens introduiront aux Américains le rugby qui évoluera à travers sa rivalité entre McGill et Harvard vers le football américain que nous connaissons. Finalement, ce sera en mélangeant plusieurs Pour les amateurs de hockey, ceci est la plus ancienne sports comme le soccer, le patinage et la crosse photographie connue du sport. On voit bien les édifices de que sera créé le hockey, pratiqué pour la McGill et le Mont Royal en arrière plan. première fois à McGill en 1875.